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La finance islamique

1/Les produits financiers islamiques basés partage de pertes et profits(3P)


Le principe de Partage des Pertes et Profits (PPP/3P) a pour objectif principale de réaliser des
contrats, au cours desquels l’une des parties n’exploite pas d’une manière injuste ou erronée
son cocontractant. La notion de partage des pertes et profits est un des éléments essentiels
et clés dans la finance islamique.
C’est un outil qui permet aux entrepreneurs et investisseurs de partager les risques entre
eux. L’investisseur doit confier ses propres fonds à un entrepreneur ; avec qui il devra
partager les profits selon la performance de l’actif sous-jacent. Naturellement, les pertes
doivent alors être partagées, si elles ne sont pas à cause d’une négligence ou faute de
l’entrepreneur. Le partage est contractuellement déterminé et il peut ne pas être égalitaire
pourtant doit être tout le temps équitable.
Moudaraba : La banque fournit tout le capital à un entrepreneur pour le financement d’un
projet. En contrepartie cet entrepreneur apporte son savoir-faire et son capital humain. Les
profits sont partagés in-fine selon un ratio déjà prédéfini. Les pertes sont entièrement
supportées par la banque (le cas de négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat
n’est pas inclus).
En réalité, la Moudaraba est souvent utilisée dans la finance islamique pour gérer des
liquidités. Cet instrument est ainsi utilisé pour mettre en place d’autres structures de
financement islamique.
Ce type de contrat est assimilable à une société en commandite dans lequel le commandité
serait la banque et le commanditaire l’entrepreneur.
Moucharaka : Le capital du projet est fourni premièrement par la banque et en plus un ou
plusieurs partenaires. Les profits et les pertes sont alors partagés au selon l’apport financier
de chacun. Tous les cocontractants ont un droit sur la gestion du projet.
En pratique, la Moucharaka est gérée par une des parties moyennant des frais. Cet
instrument est fréquemment utilisé dans le cadre du financement de projets surtout à long
terme, par exemple les joint-ventures pour l’acquisition d’un bien spécifique, le
développement d’un nouveau projet d’entreprise. La Moucharaka peut être structurée de
diverses manières.

2/Les produits financiers islamiques basés sur l’endettement


Al Mourabaha : « Al Mourabaha » suppose que le créancier (la banque) achète un bien actif
à un prix connu par les deux parties pour son client. Par la suite, le créancier (la banque)
revend une autre fois cet actif au client moyennant des paiements échelonnés ou pas sur
une période déterminée, bien sûr à un prix préétabli d’avance entre les deux parties et qui
est supérieure au prix d’achat.
En effet, la banque devient le propriétaire effectif de l'actif sous-jacent, alors l’opération est
réellement adossée à un actif réel, donc ce n’est pas un prêt, mais une opération de vente à
crédit (achat comptant et vente à terme). Par ailleurs, dans ce type d’opération, la banque
supporte alors les risques de la détention de l'actif et ceci constitue la première justification
de sa marge. D’un autre côté, le créancier se rémunère par une majoration du prix d'achat
du bien. Le montant de la marge bénéficiaire ne change pas dans le temps : il est fixé en
avance et ne varie pas au cours de la durée du financement.

Salam : est considéré comme une vente avec livraison différée.


L’acheteur paie au comptant le prix négocié au début du contrat. Le vendeur livre le bien à
terme indiqué. Pour éviter tout types de confusions, le vendeur signe une promesse de
livrais à l’acheteur en précisant les modalités de la vente (type de marchandises, les
quantités, le prix, délais et système de livraison).
La Finance Islamique interdit en principe, la vente d'un bien qui n’existe pas car celle-ci
implique le principe du hasard (« gharar »). Mais, pour faciliter quelques opérations,
exceptions ont été accordées. Ce contrat constitue aussi une solution clé pour le
financement des intrants de production.
Istisna : C’est un contrat où une partie demande à une autre de lui fabriquer un objet
moyennant un paiement au comptant.
Une autre particularité concernant l’Istitna concerne la nature du bien financé. En effet, cet
outil s’applique seulement sur les biens qui sont construits, ce qui explique pourquoi elle est
très utilisée dans les financements de projets de construction ou de développement d’actifs.
Muajjal : Le Muajjal est une vente dans laquelle le paiement est fait d’une manière différée,
et la livraison est immédiate. La date de paiement aussi que le prix sont connues et
acceptées au début du contrat par les deux parties.
Ijara / Ijara Wa Iktina : C’est un contrat de location.
Un bien est acquis par la banque auprès d’un tel fournisseur. La banque loue ce bien à
l’entrepreneur. La variante Wa Iktina permet à l’entrepreneur d’acquérir à terme cet objet
loué, elle est équivalente à une promesse d’achat et dans le cas d’une défaillance par le
client et lorsqu’il ne respecte pas la promesse d’achat, le financier peut mettre en vente le
bien à la fin des termes de contrat.
3/Les autres produits financiers
Arbun : Montant prélevé en garantie pour exécuter un contrat futur.
L’acheteur paie au vendeur un dépôt pour acquérir le droit de conclure ou d’annuler la
vente. Au cas où le contrat n’est pas exécuté le vendeur garde le dépôt en compensation. Si
la vente est bien terminée le montant du dépôt est intégré au prix d’achat.
Ce type de transaction n’est pas accepté par tous les différentes écoles de pensées
musulmanes.
Sukuk : le Sukuk est un certificat d’investissement qui peut être définit comme l’équivalent
islamique des obligations conventionnelles avec des différences fondamentales. L’AAOIFI
voit les Sukuks comme des « certificats de valeur égale représentant des parts indivises dans
la propriété des actifs tangibles ». Les Sukuks permettent alors aux investisseurs d’avoir des
participations dans les actifs sous-jacents avec une rémunération en fonction de la
performance de ces actifs.
On peut distinguer 2 types d’émissions de « Sukuks » :
- Souverain : Emis par l’Etat.
- Corporate : Emis par une société, banque.

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