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Université de Turin
THEME :
ANALYSE DU SYSTÈME DE
CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS
EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE
PASSATION AU MALI
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Préparé par :
Monsieur Soumaïla ONGOIBA
ANNEES : 2017-2018
DEDICACE
Par la grâce de DIEU, ensuite de son prophète (PSL), je dédie ce modeste travail à
ma mère adoptive Mme Fatouma ELHADJ pour son affection, ses soutiens moraux et
matériels tout au long de mes études fondamentales et secondaires. Qu’elle retrouve ici, à
travers ces quelques lignes, l’expression de ma profonde gratitude.
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REMERCIEMENTS
La réalisation du présent Mémoire n’a été possible que grâce au bon Dieu, ensuite aux sages
conseils, à l’inestimable appui et aux précieux apports de toutes natures, dont j’ai bénéficié
tout au long de cette formation et de la phase de recherche auprès de très aimables
personnalités, auxquelles je tiens à exprimer ma profonde gratitude.
Ainsi, j’adresse mes sincères remerciements à :
mes parents et toute ma famille pour tout ;
Monsieur Eli DIALLO, Directeur des Finances et du Matériel du Ministère de la
Jeunesse de l’Emploi et de la Construction Citoyenne, pour son appui indéfectible tout
au long de cette formation ;
Monsieur Chaka BAGAYOKO, Directeur des Finances et du Matériel du Ministère du
Travail et de la Fonction Publique, Chargé des Relations avec les Institutions, pour
n’avoir ménagé aucun effort pour rendre effective la présente formation;
Monsieur Guillaume MERCIER ; Madame Carole CRAVELO et Madame Roberta
TRESOLDI pour leur disponibilité effective, leur professionnalisme leurs
encadrement et conseils tout au long de cette formation;
tous les intervenants au cours du séjour de formation pour leur disponibilité et la
qualité des connaissances transmises,
l’ensemble du personnel du Centre International de Formation de l’Organisation
Internationale du Travail (CIF-OIT) pour nous avoir rendu l’environnement propice à
une formation épanouissante ;
tous ceux qui de près ou de loin ont participé à l’effectivité du présent Mémoire.
Que mes collègues GOMAPIENS et particulièrement ceux de la 5 ème Promotion « SAPHIR »
soient assurés de ma sympathie, de mon affection et de mes sincères souhaits de réussite.
Merci à tous !
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4. L’état de mise en œuvre des nouvelles missions de la DNCF issues des directives de
l’UEMOA :………………………………………………………………………… 84
Section 2 : Pistes de solutions pour une perspective nouvelle……………………………………… 86
A- Les perspectives………………………………………………………………………........... 86
I- Les perspectives en rapport avec passation au Mali : …………………………........... 86
1. Le diagnostic en profondeur du système lancé par l’ARMDS:…………………… 86
2. La dématérialisation :……………………………………………………………… 87
3. La favorisation du développement durable à travers le code des marchés public : 87
4. La pérennisation du poste de directeur des finances et du matériel :……………… 87
5. L’opérationnalisation de la Centrale d’achat : ……………………………………. 87
II- Les perspectives en rapport avec le contrôle des marchés publics au Mali :………… 88
1. La lutte contre la corruption :……………………………………………….......... 88
2. L’efficacité du contrôle : ………………………………………………………….. 88
3. La déconcentration en profondeur de la DGMP-DSP :…………………………… 88
4. Le renforcement du contrôle citoyen dans le cadre des marchés publics :….......... 88
B- Recommandations………………………………………………………………………….. 88
I- À l’endroit de la passation et des autorités en charge de la passation:………………. 88
1. L’application des recommandations issues des missions de contrôle :…………… 88
2. La nomination des DFM et DAF sur la base de leurs qualifications et expériences : 88
3. Le suivi des actions de réforme :…………………………………………….......... 89
4. L’application des sanctions :………………………………………………………. 89
5. D’autres recommandations utiles : ………………………………………………... 89
II- À l’endroit du contrôle et des Autorités en charge du contrôle :…………………….. 90
1. Pallier la faiblesse du contrôle des TDR en ce qui concerne le budget national :
…………………………………………………………………………... 90
2. Pallier le manque de manuel de procédures de contrôle de passation à la DGMP:
……………………………………………………………………………. 90
3. Le renforcement de la dématérialisation du contrôle :……………………………. 90
4. La poursuite la déconcentration de la DGMP-DSP :……………………………… 90
5. D’autres recommandations utiles : ……………………………………………….. 90
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………… 92
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………………….. 94
ANNEXES :…………………………………………………………………………..................................... 97
ANNEXE1 : Architecture institutionnelle de l’ARMDS:……………………………............................. 98
ANNEXE2 : Schéma du circuit de traitement des dossiers financiers à la DNCF…………………… 99
ANNEXE3 : Organigramme de la DGMP-DSP…………………………………………………………. 100
ANNEXE4 : Organigramme de la direction nationale de la DNCF..………………………………….. 101
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Tableau 9 : Contrôle de l'effectivité des prestations au cours de 2014 ; 2015 et 2016.
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Graphique 5 : Les marchés sur financement conjoint entre 2015 et 2017
Graphique 7 : Les marchés passés par AOO entre 2015 et 2017
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Introduction :
« La confiance n’exclut pas le contrôle » a-t-on coutume de dire. En effet, pour l’assurance
d’une gestion performante des deniers publics, l’institution d’un contrôle financier public de
façon générale et celui des marchés publics en particulier, de par son importance, s’impose
comme une nécessité absolue.
L’existence du contrôle financier public et son évolution sont inhérentes à la naissance et aux
mutations de la dépense publique. Au sein de tous les royaumes et empires du monde, il a
toujours existé un système de contrôle financier, aussi rudimentaire soit-il, pour s’assurer de
la bonne utilisation des fonds publics. À la fin du XIXe siècle, alors que la IIIe République en
France cherche à assurer plus solidement ses fondations parlementaires, s’ouvre un long
cycle de réflexion et de réforme sur le contrôle de la dépense publique et des ordonnateurs,
depuis le contrôle de la préparation du budget jusqu’au contrôle de son exécution1.
Des classiques, aux néoclassiques, jusqu’à la période moderne, le contrôle financier a toujours
occupé une place centrale dans le processus budgétaire. A ce contrôle purement financier, il
est venu s’ajouter une nouvelle forme de contrôle dite « de la procédure de passation », avec
la naissance des marchés publics au cours de la période d’entre les deux guerres.
Au Mali, le contrôle financier a été institué au sein de la direction du budget dès l’accession
du pays à son indépendance en 1960. Quant au contrôle spécifique de la procédure de
passation, il a débuté avec la création de la Direction Générale des Marchés Publics et des
Délégations de Service Public (DGMP-DSP) tout récemment en 2008. Les deux types de
contrôle ont évolué positivement de leur création à nos jours.
Le contrôle des finances publiques, de façon générale, est défini comme « un élément
indispensable d’un système régulateur qui a pour but de signaler en temps utile les écarts par
rapport à la norme ou les atteintes aux principes de la conformité aux lois, de l’efficience, de
l’efficacité et de l’économie de la gestion financière de manière à ce que l’on puisse, dans
chaque cas, prendre des mesures correctives, préciser la responsabilité des parties en cause,
obtenir réparation ou prendre des mesures pour empêcher, ou du moins rendre plus difficile,
la perpétration d’actes de cette nature2». C’est aussi « une activité telle que mesurer,
examiner, essayer ou passer au calibre une ou plusieurs caractéristiques d’une entité, et
comparer les résultats aux exigences spécifiées en vue de déterminer si la conformité est
obtenue pour chacune des caractéristiques3».
Quant au contrôle de la passation des marchés publics, il peut spécifiquement être considéré
comme étant une activité ayant essentiellement pour but de déceler en amont toute omission,
imperfection, erreur ou violation vis-à-vis du règlement des marchés publics en vigueur et
proposer une correction afin de rendre conforme la procédure. Le contrôle des marchés
publics peut aussi se définir comme étant l’activité par laquelle les autorités étatiques,
1
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2007-4-page-659.htm
2
Définition INTOSAI : International Organisation of Suprême Audit Institutions (organisation internationale des institutions supérieures
d’audits)
3
Source : Norme ISO 8402
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mandatées à cet effet, vérifient la gestion du système des marchés publics, telle qu’elle est
mise en œuvre à travers les procédures de passation.
Les activités de contrôle peuvent être exercées aussi bien en l’interne (contrôle mis en œuvre
par les organes propres à l’Administration Publique), et en l’externe (contrôle exercé par des
Institutions ou organes indépendants de l’Administration Publique), qu’a priori ou « ex ante »
(en cours de gestion) et a posteriori ou « ex post » (contrôle postérieur à la gestion). Dans le
cadre de cette analyse, nous nous intéresserons particulièrement au contrôle a priori ou
contrôle de la passation, c’est-à-dire de la préparation du Plan de Passation des Marchés
(PPM) à la notification définitive au titulaire du contrat.
Un système national des marchés publics est constitué d’un certain nombre de fonctions
nécessaires à son équilibre et à son intégrité, parmi lesquelles « la fonction de contrôle a
priori ». Dès lors, analyser le système de contrôle a priori en rapport avec le système de
passation des marchés nous conduit à adopter, ne serait-ce qu’en partie, la Méthodologie
d’Évaluation des Systèmes de Passation des Marchés Publics (MAPS), bien qu’à ce jour,
aucune analyse basée sur cette méthodologie n’a encore été réalisée par le Gouvernement en
République du Mali. Pour rappel, la MAPS s’appuie sur quatre principaux piliers, à savoir : le
cadre législatif, réglementaire et politique (Pilier I), le cadre institutionnel et capacité de
gestion (Pilier II), les opérations de passation des marchés et les pratiques du marché (Pilier
III) et l’obligation de rendre compte, l’intégrité et la transparence (Pilier IV).
Praticien de la passation que je suis, mes divergences de points de vue avec ceux des organes
de contrôle a priori sur l’interprétation des textes soulèvent souvent des difficultés d’obtention
de leurs Avis de Non Objection (ANO), nécessaires à la poursuite de la procédure de
passation. A ces divergences, s’ajoutent les difficultés d’adaptation liées à l’évolution de la
passation et du contrôle, issue des réformes d’harmonisation au sein de l’espace UEMOA
(Union Économique et Monétaire Ouest Africaine). Conscient de cette réalité, je n’ai pu rester
indifférent à la tentation de voir et comprendre ce rapport (passation-contrôle) d’un peu plus
près, tout en essayant de lui apporter atténuation et réconfort à travers un certain nombre de
recommandations. C’est donc ce qui justifie tout l’intérêt que le thème : « Analyse du système
de contrôle en rapport avec le système de passation au Mali » suscite en moi.
Que renferment donc les systèmes de passation et de contrôle des marchés au Mali ?
Les systèmes de contrôle et de passation maintiennent-ils une évolution adaptée
réciproque?
Le contrôle peut-il être un outil efficace pour une passation saine et performante des
marchés publics ?
Quelles propositions pertinentes pourraient être formulées pour l’atténuation des effets
négatifs de la passation et du contrôle ?
Voilà autant d’interrogations constituant une véritable problématique dont les réponses nous
permettront d’être mieux élucidés sur les systèmes de contrôle et de passation, à travers non
seulement une présentation synoptique desdits systèmes au Mali (Première partie), mais
également une analyse synthétique des systèmes de passation et de contrôle basée en partie
sur la MAPS, accompagnée de recommandations utiles pour une perspective mieux éclairée
(Deuxième partie).
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Première partie :
Présentation des systèmes de
passation et de contrôle des marchés
publics au Mali
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Tout d’abord, un système de marché publics et de contrôle peut etre considéré comme étant
un ensemble d’élements ( institutionnels, politiques, juridiques, organisationnels…) régis par
des lois, reglèments… lui permettant d’être en équilibre. On retrouve dans un système des
marchés publics un ensemble de fonctions essentielles à son maintien et à son harmonie. Il
s’agit de :
La présentation du système de passation des marchés publics (Chapitre I), tout comme celui
du contrôle au Mali (Chapitre II), dans le cadre de cette étude est une représentation
synoptique de leurs cadres legislatifs, reglémentaires, institutionnels et politiques dans
lesquels, la passation et le contrôle evoluent.
4
Présentation des cadres légaux institutionnels nationaux de la régulation des marchés publics (Professeur Laurence Folliot Lalliot) au CIF-
OIT dans le cadre du Master en Gouvernance et Management des Marchés Publics en Appui au Développement Durable (GOMAP 2018)
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Le système de passation de marchés publics au Mali a évolué aussi bien sur le plan
organisationnel que sur le plan réglementaire à travers notamment la création de nouvelles
structures conférant au système plus d’équilibre, l’adoption de règlements renforçant la bonne
gouvernance et la transposition des directives de l’UEMOA pour plus d’harmonisation au sein
de l’espace communautaire. Cependant, la compréhension du système ne saurait prospérer
que lorsque le cadre théorique des marchés publics est brièvement éclairci, à travers des
notions fondamentales sur les marchés publics (Section I). Dès lors que le système est
présenté, nous auront toutes les raisons de nous plonger dans les procédures de passation de
marchés (Section II), ce qui permettra à tout exploitant d’établir les différences avec ceux de
son pays.
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monétaire à l’opérateur qui est dans la plupart des cas privé, mais non exclusivement.
d. Un marché public est conclu en réponse à la satisfaction d’un besoin prédéfini par
l’Autorité contractante, soit en matière de fournitures, soit en matière de travaux ou de
service, soit la combinaison de ses trois éléments.
2. Distinctions d’un Partenariat Public-Privé (PPP) d’un marché public :
«Un Partenariat Public-Privé est un contrat de long-terme, entre une entité publique et une
société privée, au travers duquel la société privée s’engage à fournir un service global
pouvant combiner financement, conception, réalisation, exploitation et maintenance d’une
infrastructure publique. La société privée est rémunérée soit par les redevances payées
directement par les usagers, soit par des paiements de l’entité publique, conditionnés à
l’atteinte de certains niveaux de performance du service, soit par une combinaison des
deux8.»
a. Les PPP s’étendent généralement sur le long terme (15 à 30 ans, voire plus) et donc
ont une durée de vie relativement plus longue que celle des marchés publics.
b. Dans un PPP, le contractant peut fournir tout ou partie du financement nécessaire pour
la réalisation de l’objet du partenariat, alors que dans un marché public, le financement
vient intégralement de l’autorité contractante.
c. Un PPP implique que la conception et l’exploitation d’un ouvrage, objet du
partenariat, puissent être effectuées par le partenaire privé, pendant que dans le cadre
d’un marché public, l’exploitation n’est pas du ressort du contractant.
d. Dans le cadre d’un PPP, le contractant peut se faire rémunérer, soit directement sur les
usagers au cours de l’exploitation, soit par paiements différés à échéances réguliers du
pouvoir adjudicateur, soit la combinaison des deux. Par contre, dans le cadre d’un
marché public, la rémunération vient toujours de l’Autorité contractante en contre
partie de la satisfaction du besoin après la vérification du service fait.
e. Les PPP sont réalisés dans un contexte de partage de risques entre l’Autorité
contractante et le partenaire privé.
3. Le candidat ou soumissionnaire d’un marché public:
Le soumissionnaire désigne la personne physique ou morale faisant acte de candidature ou de
soumission dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt ou d’Appel d’Offres (AO) ou
encore qui est retenu par une autorité contractante afin de participer à une procédure de
passation de marchés. Pour être en mesure de faire acte de candidature, tout entrepreneur doit
au préalable remplir un certain nombre de conditions d’éligibilité variant plus ou moins
légèrement d’un pays à un autre, d’un espace communautaire à un autre. Aussi, pour être
attributaire, il doit répondre au moins à des conditions de qualification technique et financière.
4. L’attributaire d’un marché public :
L’attributaire désigne le candidat ou soumissionnaire dont l’offre a été retenue par le pouvoir
adjudicateur (Autorité contractante). Le candidat ou soumissionnaire est attributaire
provisoire lorsque l’attribution est faite, mais le contrat non encore approuvé par l’Autorité
d’approbation. Par contre, il est titulaire du marché ou attributaire définitif lorsque le contrat
est conclu et approuvé.
8
Définition donnée aux Partenariats Public-Privé (PPP) par la Banque Mondiale (BM), https://www.banquemondiale.org/
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Le marché est passé par entente directe ou gré à gré lorsque l’autorité contractante engage,
des discutions utiles, avec un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire de service,
lorsque :
les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi d’un
brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul
prestataire ;
il y a extrême urgence ou d’urgence impérieuse motivée par des circonstances
imprévisibles ou de force majeure ne permettant pas les délais prévus dans les
procédures d’appel d’offres, nécessitant une intervention immédiate ;
il ne peut être confié qu’à un seul prestataire pour des raisons techniques ou
artistiques.
NB : Dans tous les cas, « le recours à tout mode de passation autre que l’AOO doit être
exceptionnel, justifié par l’autorité contractante et être autorisé au préalable par l’organe
chargé du contrôle des marchés publics et des délégations de service public15 ».
d. L’offre spontanée :
Une offre spontanée est une offre relative à la fourniture de biens, la prestation de services et
à la réalisation de travaux, notamment dans le cadre de marché clé-en-main assorti d’un
montage financier, qui n’est soumise en réponse ni à un appel à concurrence, ni à une
sollicitation par entente directe16.
À la différence des trois précédents modes traditionnels de passation pour lesquels
l’Administration (bénéficiaire ou pouvoir adjudicateur) est l’initiatrice principale, on retrouve
dernièrement un nouveau mode se caractérisant essentiellement par le fait que c’est un
opérateur qui y est à l’origine. L’Autorité contractante peut réserver une suite favorable à ces
genres d’offres si elles présentent un intérêt général manifeste pour la réalisation des travaux,
la fourniture de biens ou l’exécution de prestation intellectuelle. C’est seulement en ce
moment qu’elle fait recours à l’une des trois méthodes traditionnelles de passation, c’est-à-
dire par AOO, par AOR ou engage des négociations directes avec l’offreur.
La satisfaction de la nécessité d’appréhender des notions fondamentales sur les marchés
publics, nous conduit à présent à une présentation simplifiée du système de passation du Mali.
B- Présentation du système de passation des marchés publics au Mali :
Le système de passation des marchés au Mali a une organisation intégrant un cadre législatif,
institutionnel, légal, réglementaire et fonctionnels.
I- Les institutions et organes politique, législatif et règlementaire :
1. La définition de politiques relatives aux marchés publics:
La définition de politiques concernant les marchés publics au niveau supranational, de façon
directe ou indirecte, se fait dans le cadre de l’harmonisation des politiques et réglementations
nationales des pays membres de l’espace communautaire UEMOA (communauté composée
de : le Benin ; le Burkina Faso ; la Cote d’Ivoire ; la Guinée-Bissau ; le Mali ; le Niger ; le
15
48.2 Article 54 du DECRET N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant code des marchés publics et des délégations de service
public en République du Mali
16
Article 2 du DECRET N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant code des marchés publics et des délégations de service public en
République du Mali
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Article 2 de la Loi N° 88-47/P-RM du 10 novembre 1989, portant création des Directions administratives et financières
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Cependant, avant toute passation, l’Autorité contractante débute toujours par des activités
préliminaires ou préparation de la passation.
I. La préparation de la passation :
Conformément à la Directive N°04/2005/CM/UEMOA portant procédures de passation,
d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public dans
l’union économique et monétaire ouest africaine et au code des marchés publics et des
délégations de service public du Mali, la préparation de la passation d’un marché public
nécessite la mise en place préalable d’un plan de passation des marchés, des spécifications
techniques, du Dossier d’Appel d’Offres (DAO) …
1. Le Plan de Passation des Marchés (PPM):
L’autorité contractante doit préparer en collaboration avec ses services techniques un plan
annuel et un Avis général de passation en année « n » pour les marchés qui seront passés en
19
Article premier de la Directive 2014/24/UE du parlement européen et du conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et
abrogeant la directive 2004/18/CE
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Article 9 du Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015, portant code des marchés publics et des délégations de service public en
République du Mali
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année « n+1 » grâce à un modèle type. Dans ce PPM révisable, on définit entre autres, l’Unité
Fonctionnelle (UF), le nom du service, la nature du marché, le mode de passation, le type
financement (national ou extérieur), l’objet du marché, la période de passation, le coût
estimatif. Il est soumis à l’avis de la Direction Générale des Marchés Publics et des
Délégations de Service Public (DGMP-DSP), avant d’être publié par le pouvoir adjudicateur
et l’Autorité de Régulation des Marchés et des Délégations de Service Public (ARMDS) qui
veille à l’application correcte de la procédure de passation et au respect du principe de la
transparence. Le PPM permet une meilleure maîtrise des dépenses, d’éviter les marchés
passés par entente directe, les morcellements ou fractionnements, les risques de perte de
crédits et les gaspillages. Il permet en outre aux opérateurs économiques de se préparer en
avance, donc d’être mieux préparés.
2. L’expression de besoin :
La détermination des besoins par l’autorité contractante et ses services bénéficiaires en vue de
la passation d’un marché, est effectuée selon les principales étapes suivantes :
Établir que la commande envisagée répond à une demande ;
Faire valider le principe de la commande et le calendrier par l’autorité contractante ;
Évaluer le cout estimatif du marché21.
Selon les articles 34.2 et 34.3 du code des marchés publics et des délégations de service
public, cette définition des besoins ne doit pas avoir pour effet de soustraire des marchés ou
des délégations de service public aux règles qui leur sont normalement applicables. Par
ailleurs, le lancement d’une procédure de passation de marché public est subordonné à
l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles organisant les dépenses
des autorités contractantes.
3. Les spécifications techniques :
Chaque marché est préparé en référence à des normes ou spécifications techniques ou
agréments techniques. L’article 35 du code traite de la question. Les spécifications techniques
sont généralement jointes à l’expression de besoin faite par le service bénéficiaire. Dans le cas
contraire, le service Achat (DFM ; DAF …) les fait établir par les structures publiques ayant
les compétences et qualifications nécessaires en l’occurrence, la Direction Générale de
l’Administration des Biens de l’État (DGABE) ; la Cellule d’Appui à l’Informatisation des
Services Fiscaux et Financiers (CAISFF)… ou à défaut des structures privées tout en
accordant une attention particulière aux règles applicables au confit d’intérêt. Aucune
référence à une marque spécifique ne doit être faite, sauf pour des cas extrêmes pour lesquels,
l’Autorité contractante doit y ajouter le terme « ou équivalent ».
4. Le Dossier d’Appel d’Offres (DAO) :
La passation d’un marché public par AOO, nécessite la préparation d’un dossier d’appel à
concurrence par référence à un dossier type. Ce dossier peut comporter plusieurs lots :
l’allotissement qui présente des avantages techniques et/ou financiers. Le DAO qui peut être
remis gratuitement ou moyennant un paiement raisonnable couvrant les frais de reprographie,
donne des informations sur les éléments constitutifs du marché qui sont :
21
Article 6 de l’Arrêté N°2015-3721/MEF-SG du 22 octobre 2015 fixant les modalités d’application du Décret N°2015-0604/P-RM du 25
septembre 2015, portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Mali
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Les résultats de cette évaluation sont consignés dans un rapport signé par les membres de la
commission et envoyé à la DGMP-DSP avec le projet de marché pour Avis Juridique. Dès
que la DGMP-DSP a donné son Avis de Non Objection (ANO), une notification provisoire est
adressée à l’attributaire provisoire et des lettres de rejet aux perdants avec les motifs de rejet
de leurs offres. Après expiration du délai de (15) jours et éventuellement du délai de recours
relatif à la passation, l’Autorité contractante publie les résultats avant d’entamer la préparation
du projet de marché en vue de sa conclusion et de son approbation24.
e. Circuit de signatures et d’approbation et d’enregistrement du marché :
Le contrat préparé est multiplié en quinze (15) exemplaires au moins, avant d’être intégré
dans le circuit de signatures, d’approbation et d’enregistrement qui se décrit ainsi :
Signature par l’attributaire provisoire ;
Signature de l’autorité contractante ;
Engagement et liquidation du marché par l’Autorité contractante ;
Visa du Contrôle Financier ;
Signature de l’autorité d’approbation ;
Numérotation à la DGMP-DSP ;
Notification définitive du marché à l’attributaire provisoire qui devient ainsi titulaire
du contrat. Le délai d’exécution commence à courir à partir de la date de réception de
cette nouvelle notification ;
Enregistrement au service des impôts (Paiement d’un droit d’enregistrement
équivalent à 3% du montant Hors Taxes (HT) du marché et d’une redevance de
régularisation équivalent à 0,5% du montant HT du marché ;
Transmission d’une copie du contrat au Secrétariat Général du Gouvernement (SGG)
pour information et archivage.
De l’avis de plusieurs spécialistes, la réception de la notification définitive par le titulaire
du marché marque la fin de la procédure de passation et le début de celle de l’exécution.
NB : En ce qui concerne les procédures exceptionnelles, de façon ramassée, nous avons :
a. Par rapport aux consultations restreintes, il est à noter qu’après l’ANO de la
DGMP-DSP sur le DAO et signature de la décision créant la commission d’ouverture
et d’évaluation des offres, il n’y a pas de publication. Les soumissionnaires sont
directement invités à soumettre leurs offres à la date et heure limites indiquées.
L’ouverture des offres au lieu indiqué, leur évaluation, la signature et l’approbation du
contrat se font dans les mêmes conditions que celles décrites pour l’AOO.
b. Quant à l’entente directe ou gré à gré, dès que la DGMP-DSP donne son ANO sur
la demande de passation du marché par entente directe, un contrat est fait sur la base
des négociations conclues et de la facture présentée par l’attributaire et envoyé à la
DGMP-DSP pour Avis. Le reste de la procédure est comme celle décrite pour l’AOO
à l’exception du fait qu’il n’y a pas de lettre aux perdants.
24
Article 14.2 de l’Arrêté N°2015-3721/MEF-SG du 22 octobre 2015 fixant les modalités d’application du Décret N°2015-0604/P-RM du 25
septembre 2015, portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Mali.
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
25
www.prestationintellectuelle.com les spécificités des achats de prestations intellectuelles
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Dans le cadre d’une Sélection Fondée sur la Qualité-technique et le Coût (SFQC), dès que le
besoin est défini et les TDR élaborés, un Avis de Manifestation d’Intérêt (AMI) conforme à
l’expression de besoin est publié dans les mêmes conditions que celles décrites pour les
marchés de travaux, fournitures et services courants. Une fois l’avis publié, les consultants
intéressés manifestent leurs intérêts dans un délai de deux (2) semaines ou un mois selon les
seuils, à la date et heures limites indiquées sur l’avis. L’ouverture et l’élaboration de son PV
se font également dans les mêmes conditions que celles décrites pour les marchés de travaux,
fournitures et services courants.
2. L’évaluation des dossiers de manifestation d’intérêt :
Les consultants (bureaux ou groupement de bureaux) intéressés par la manifestation doivent
fournir les informations indiquant qu’ils sont qualifiés pour exécuter les services (références
concernant l’exécution des contrats similaires, les dates, délais, coûts des études, sources de
financement, le personnel qualifié, les expériences et compétences dans le domaine de la
mission). L’évaluation se fait sur la base des expériences des cabinets et de leurs experts dans
le domaine de la prestation. Les cabinets ayant le nombre de missions similaires minimales
seront retenus sur une liste restreinte. Le résultat de cette évaluation est consigné dans un
rapport qui sera signé par les membres de la commission.
3. La Demande de Proposition (DP) :
La SFQC nécessite la préparation d’une DP par référence à un dossier type. La DP qui peut
être remis aux candidats retenus gratuitement ou moyennant un paiement raisonnable
couvrant les frais de reprographie, donne des informations précises sur les éléments
constitutifs du marché qui sont :
Section 1. Lettre d’invitation ;
Section 2. Instructions aux Candidats (IC) ;
Section 3. Données particulières de la DP ;
Section 4. Proposition technique - Formulaires types ;
Section 5. Proposition financière - Formulaires types ;
Section 6. Termes de référence ;
Quatre (4) annexes.
L’avis de manifestation d’intérêt, la preuve de sa publication ainsi que le rapport d’évaluation
afférant à cette manifestation d’intérêt, sont soumis en même temps que la demande de
propositions à l’approbation de l’organe chargé du contrôle des marchés publics et des
délégations de service public26 (DGMP-DSP).
4. L’invitation des candidats retenus sur la liste restreinte, ouverture et évaluation
des propositions techniques :
À la réception de l’ANO de la DGMP-DSP, une décision de constitution d’une commission
d’ouverture et d’évaluation des propositions et de négociation est prise dans les mêmes
conditions que celles des AOO. C’est alors que des lettres d’invitation sont adressées aux
consultants retenues sur la liste restreinte. Les invitations font état de la date, l’heure et le lieu
de retrait de la DP moyennant paiement ou non d’un montant défini pour la constitution des
26
Article 55, dernier aliéna du Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015, portant code des marchés publics et des délégations de
service public en République du Mali
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
dossiers. Les invitations précisent également la date limite, l’heure et le lieu de dépôt des
propositions techniques et financières ainsi que la date, l’heure et le lieu d’ouverture des
propositions techniques. L’ouverture des propositions techniques se fait dans les mêmes
conditions que celles des AOO, à la différence que les propositions techniques et financières
sont toutes deux (2) dans deux enveloppes séparées à l’intérieur d’une grande enveloppe. Le
jour de l’ouverture, seules les propositions techniques sont ouvertes et les propositions
financières conservées dans un lieu sûr par l’Autorité contractante.
La sous-commission technique procède à l’analyse et au jugement des propositions techniques
en adoptant généralement la méthodologie suivante:
a. Vérification de la fourniture et de la conformité des pièces demandées dans le dossier ;
b. Évaluation technique ;
c. Classement des consultants par ordre décroissant du score technique.
Exemple :
a. Vérification de la fourniture et conformité des pièces demandées :
Tableau n°2 s’inspirant du rapport type d’évaluation des propositions techniques
Libellé Agrément/ Quitus Statut Procuration CNF CV du Conclusion
carte fiscal du personnel
Pli n° professionne signataire spécialisé
lle ou
équivalent
1- X SO FC FC SO FNC NF REJETEE
2- Y SO FC FC FC FC FC RETENUE
3- Z SO FC FC SO FC FC RETENUE
Légende : FC : Fourni conforme ; SO : Sans objet ; NF : Non fourni ; FNC : Fourni Non Conforme
b. Évaluation technique :
Cette séance technique consiste à évaluer les consultants suivant la grille d’annotation
indiquée dans la DP. Le nombre de points minimal requis est de de 75/100.
Par exemple :
Tableau n°3 s’inspirant du rapport type d’évaluation des propositions technique
Critères et sous critères Pli 2 : Y Pli 3 : Z
i) Expérience du Cabinet dans le domaine 10 10
concerné …………………………….. 10points
réalisation d’au moins deux missions similaires 10 10
dans le domaine concerné..…………… 10 points
ii) Conformité du plan de travail, de la 30 25
méthodologie proposée, de l’organisation et
personnel aux Termes de référence…... 30points
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
L’évaluation des offres relatives au recrutement d’un consultant pour le domaine concerné,
dont le résultat est consigné dans le tableau ci-dessus donne le classement suivant :
1er pli n° 2- Y avec 98 sur 100 points.
2emePli n° 3 : Z avec 95 sur 100 points.
La note technique minimale requise étant 75/100 points, le pli n° 2- Y ayant obtenu 98/100
points et le pli n° 3 : Z ayant obtenu 83/100 points, sont proposés pour l’évaluation
financière.
À la fin de l’évaluation, le rapport signé par les membres de la commission est envoyé à la
DGMP-DSP pour Avis. Ce rapport comme tout autre peut faire l’objet d’un rejet motivé.
5. L’ouverture et l’évaluation des offres financières :
Dès que la DGMP-DSP donne son ANO sur le rapport des propositions techniques, tous les
candidats sont informés de la rétention ou du rejet de leurs propositions, suivi de l’observation
du délai d’attente pour le recours avant la poursuite de la procédure. C’est alors qu’une date
est arrêtée par l’Autorité adjudicatrice pour l’ouverture des propositions financières qui se fait
d’ailleurs dans les mêmes conditions que celle des propositions techniques.
Par contre, à l’évaluation, la sous-commission technique y procède en adoptant la
méthodologie suivante:
a. Examen préliminaire de l’offre ;
b. Calcul du score ;
c. Proposition d’attribution du marché.
a. Examen préliminaire des offres :
La sous-commission technique procède à l’examen de la recevabilité financière des
propositions par la vérification des conditions dans lesquelles les pièces demandées dans la
DP doivent être fournies, et la façon dont elles doivent être présentées suivant les formulaires
annexés à la demande de propositions.
Le tableau de l’examen préliminaire des offres financières : En poursuivant notre illustration
Tableau n°4 s’inspirant du rapport type d’évaluation des propositions financière
Désignation Lettre de État récapitulatif Ventilation de la Ventilation des Observations
Soumission des coûts rémunération frais
remboursables
Pli N°2 : Y FC FC FC FC RETENUE
Pli N°3 : Z FC FC FC FC RETENUE
Légende : FC : Fourni Conforme
Dans la présente illustration, nous supposons que les deux offres sont jugées conformes en ce
concerne l’évaluation préliminaire. Ce qui nous permet de passer à l’étape suivante :
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Le pli N°2 : X, n’a commis aucune erreur de sommation du montant total au quel cas,
la commission allait procéder à la correction. Ainsi, le montant après vérification est
de 22.900 500 F CFA TTC.
Le pli N°2 : Z, n’a commis aucune erreur de sommation du montant total. Ainsi, le
montant après vérification est de 20.711.400F CFA TTC.
c. Calcul du score :
c-1 Calcul du score financier (SF) :
Pour le calcul du score financier on utilise la formule suivante :
Note Financière (NF) = 100 x Proposition financière la moins distante/la proposition
financière de l’offre.
Score Financier (SF) = NF x 0,3
Ainsi :
NF du pli N°2 : Y = (20.511.400/22.900.500) x 100 = 89,57.
SF du pli N°2 : Y = 89,57 x 0,3 = 26,87
SF du pli N°3 : Z = (20.511.400/20.511.400) x 100 = 100.
SF du pli N°3 : Z = 100 x 0,3 = 30
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
27 Le contrôle des dépenses engagées : Sébastien Kott, Collection : Histoire économique et financière - XIXe-XXe ; Vincennes (2004) ; P 74
28 Le contrôle des dépenses engagées : Sébastien Kott, Collection : Histoire économique et financière - XIXe-XXe ; Vincennes (2004) ; P 74
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Le contrôle a posteriori intervient en fin de gestion afin de s’assurer que les procédures, lois et
règlements ont été respectés tout au long de l’exécution. On considère que ce genre de
contrôle n’intervient que lorsque le marché public est passé et complètement exécuté.
6. Le contrôle de conformité et contrôle de légalité :
a. Le contrôle de conformité :
Le contrôle de conformité au sein des administrations publiques se définit comme l'obligation
de veiller à ce que soient scrupuleusement respectés : les dispositions législatives et
réglementaires propres à ses activités ; les normes, usages professionnels et déontologiques;
les codes de conduites notamment le code éthique et les procédures internes…
b. Le contrôle de légalité :
« On appelle contrôle de légalité la procédure qui permet aux représentants de l'Etat,
les préfets le plus souvent, de vérifier, a posteriori, que les actes adoptés par les collectivités
territoriales et certains établissements publics sont conformes aux lois et aux règlements en
vigueur, mais sans juger de leur opportunité29 ».
La distinction entre ces différentes sortes de contrôle nous permettra d’avoir une idée plus
dégagée du système de contrôle au Mali de par sa présentation synoptique.
B- Présentation du système de contrôle des marchés publics au Mali :
Le système de contrôle des marchés publics est construit, tout comme celui de la passation,
autour d’un cadre législatif, institutionnel, légal et réglementaire qui fonctionnent, même si
des petites tares n’y sont constatées en permanence. Des institutions importantes comme l’AN
y jouent un rôle important. À côté de ces institutions, nous avons des structures
opérationnelles qui interviennent quotidiennement dans le contrôle du processus budgétaire de
façon générale et celui des marchés publics en particulier.
I- Les institutions et organes politique, législatif et règlementaire :
1. Les politiques de contrôle:
Les politiques communautaires en matière de finances publiques ont une très grande influence
sur les politiques nationales de contrôle financier. D’une politique de contrôle de moyen,
aujourd’hui, le Mali à l’instar des autres pays membres de l’UEMOA ont tendance à
s’orienter de plus en plus vers une politique de contrôle de performance. Le Gouvernement est
à la base de la définition de toute politique nationale se rapportant aux finances publiques.
2. Au niveau législatif :
L’AN joue un rôle très important en matière de contrôle budgétaire lors du vote de la loi de
finances. Des commissions spéciales d’enquêtes peuvent être créées au sein de l’AN 30. Ces
commissions sont créées à tout moment pour recueillir des informations sur des marchés en
cours d’exécution, ayant attiré l’attention de l’AN, à travers des polémiques, les médias ou
toute autre source d’informations crédible. Le rapport de ce contrôle a priori est remis à l’AN
et peut donner lieu à l’ouverture d’une information judiciaire.
3. Les Directives, lois et règlements dans le domaine :
En plus des directives communautaires qui impactent directement les règlementations
29
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Controle_legalite.htm
30
Article 88 du règlement intérieur du jeudi 15 octobre 2015 de l’AN
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
nationales en matière de finances publiques et de contrôle financier, nous avons une directive
portant particulièrement sur le contrôle des marchés publics. Parmi ces directives citons :
la Directive N°05/2005/CM/UEMOA portant contrôle et régulation des marchés
publics et des délégations de service public dans l’union économique et monétaire
ouest africaine ;
la Directive N°01/2009/CM/UEMOA, du 27 mars 2009 portant Code de transparence
dans la gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA ;
la Directive N°06/2009/CM/UEMOA, du 26 juin 2009 portant Lois de finances ;
La Directive n°07/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009, portant règlement général sur
la comptabilité publique au sein de l’UEMOA…
Quant aux règlementations nationales ayant un impact sur le contrôle des marchés publics,
nous avons :
La loi N°08-022 du 23 juillet 2008, portant création de la DGMP-DSP ;
La loi N°08-023 du 23 juillet 2008, portant création de l’ARMDS ;
La loi N°2011-029 du 24 juin 2011, portant modification de la loi N°08-022 du 23
juillet 2008, portant création de la DGMP-DSP ;
La loi N° 2011-030 du 24 juin 2011 portant modification de la loi N°08-023 du 23
juillet 2008 portant création de l’ARMDS ;
la loi n°2013-028/ du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances ;
la loi n°2013-031/ du 23 juillet 2013 portant approbation du Code de Transparence
dans la gestion des Finances Publiques ;
l’ordonnance n°2016-013/P-RM du 29 mars 2016, ratifiée par la loi n°2016-020/AN-
RM du 09 juin 2016, portant création de la Direction Nationale du Contrôle Financier ;
le décret n°10-681/P-RM du 30 décembre 2010 portant Règlementation de la
Comptabilité-matières ;
le décret n°2014-0349/P-RM du 22 mai 2014 portant Règlement Général sur la
Comptabilité Publique ;
le Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant code des marchés publics
et des délégations de service public en République du Mali ;
le Décret N°2014 0349/PRM du 22 mai 2014, portant règlement générale sur la
comptabilité publique ;
le décret n°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant Code des Marchés Publics
et des Délégations de Service Public ;
le décret n°2016-0214/P-RM du 1er avril 2016 fixant l’organisation et les modalités de
fonctionnement de la Direction Nationale du Contrôle Financier ;
le décret n°2016-0224/P-RM du 5 avril 2016 fixant le cadre organique de la Direction
Nationale du Contrôle Financier ;
l’arrêté n°2011-4795/MEF-SG du 25 novembre 2011 fixant les modalités
d’application du décret n°10-681/P-RM du 30 décembre 2010 portant Règlementation
de la Comptabilité-matières ;
l’Arrêté N°2015-3721/MEF-SG du 22 octobre 2015 fixant les modalités d’application
du Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015, portant code des marchés
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
La DGMP-DSP est également présente au niveau régional, à travers des Directions régionales
des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (DRMP-DSP).
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Les principaux organes en charge du contrôle des marchés publics au Mali étant identifiés,
notre curiosité nous oriente à présent vers une compréhension des procédures utilisées par
deux de ces organes : la DGMP-DSP et la DNCF.
Section 2 : Procédures de contrôle au Mali :
Malgré l’existence du contrôle hiérarchique et celui exercé par l’ARMDS en cas de recours
non juridictionnel sur la procédure de passation, le contrôle de la procédure de passation des
marchés publics et le contrôle financier des contrats conclus sont les deux grandes catégories
de contrôle a priori des marchés publics au Mali. Le premier étant du ressort de la DGMP-
DSP dont la procédure et les différentes étapes seront disséqués (A) et le second qui a une
forme générale, car ne concerne pas que les marchés publics, est l’apanage de la DNCF (B).
A- Procédures de contrôle de la passation des marchés publics au Mali :
Le contrôle de la passation des marchés publics comme défini précédemment est l’activité par
laquelle les autorités étatiques, mandatées à cet effet, vérifient la gestion du système des
marchés publics, telle qu’elle est mise en œuvre à travers les procédures de passation.
Rappelons une fois de plus que ce contrôle est sous la responsabilité de la DGMP-DSP qui a
une procédure spécifique d’intervention pour plus d’efficacité et d’efficience. Pour mieux
élucider les différentes étapes de cette catégorie de contrôle, nous nous intéresserons tout
d’abord au contrôle des AOO en suite à celui des prestations intellectuelles.
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
soumet à la DGMP-DSP pour avis juridique. C’est à partir de ce moment que le premier
contrôle exercé par cette structure commence. En effet, la DGMP-DSP vérifie sur chaque
PPM entre autres éléments :
l’exercice budgétaire ; l’existence de l’Unité Fonctionnel (UF) et le chapitre ;
le nom du service, son niveau d’autorisation et sa compatibilité avec l’UF et le
chapitre ;
l’objet du marché et sa compatibilité avec l’UF et le chapitre ;
le montant prévisionnel du marché et la capacité du chapitre à le supporter ;
la nature du marché ;
la cohérence entre différentes dates prévisionnelles (de la date de transmission à la
celle de fin d’exécution du marché)…
Notons que le PPM n’est pas rigide, au contraire, sa flexibilité est telle qu’une procédure de
révision peut être engagée par l’Autorité contractante à chaque fois que de besoin. Cependant,
chaque version du PPM doit obligatoirement passer par la DGMP-DSP pour un nouvel Avis
avant d’être adopté.
3. Le contrôle du Dossier d’Appel d’Offres :
Après l’ANO sur le PPM, l’Autorité contractante peut envoyer son premier DAO à la DGMP-
DSP pour Avis. Comme pour le cas du PPM, la DGMP-DSP effectue un certain nombre de
vérifications sur le DAO et parmi lesquelles, nous pouvons retenir :
l’utilisation du DAO type mis à la disposition de chaque Autorité contractante ;
l’inscription du marché dans le PPM actualisé ;
la concordance dans le PPM et dans le DAO de certains éléments comme l’objet du
marché ; la source de financement, l’exercice budgétaire… ;
la détermination et l’identification correcte des lots, le cas échéant ;
le respect des conditions de qualification applicables aux soumissionnaires, sans
exagération ni complaisance au niveau des données particulières de l’AO;
le respect des conditions de détermination du montant de la caution de soumission qui
doit être compris entre 1 et 3% du montant prévisionnel du marché ;
la nécessité ou non de demander des catalogues, Services Après-Vente (SAV) ;
services connexes ; l’autorisation du fabricant etc. ;
les capacités techniques et financières demandées sont-elles conformes à la
réglementation en vigueur ?;
la pertinence des pièces administratives demandées ;
la ou les monnaie (s) de l’offre ; la nature des prix ; le délai de validité des offres et de
la garantie de soumission ;
le lieu, la date et l’heure de retrait du DAO et de dépôt des offres ;
l’existence et le respect des normes par les spécifications techniques et les formulaires
du DAO ;
la qualification et nombre d’années raisonnables d’expériences pour les experts ; chefs
de chantiers, techniciens et autres spécialistes pour les marchés de travaux et les autres
types de marché, le cas échéant ;
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
les variantes et les conditions dans lesquelles elles ont été prévues, le cas échéant ;
la cohérence des bordereaux des prix, devis estimatifs et calendriers de livraison ;
le montant proposé, le cas échéant, pour la vente du DAO est-il raisonnable ?;
l’existence d’un formulaire type partiellement renseigné pour le contrat futur dans le
DAO…
Si les conditions requises ont été remplies par l’Autorité contractante, la DGMP-DSP accorde
son ANO sur le DAO, afin que publication et ouvertures soient faites.
4. Le contrôle du PV d’ouverture ; du rapport de dépouillement et de jugement des
offres et du rapport de la séance plénière :
L’évaluation des offres est l’étape donnant lieu le plus à des recours devant le commuté de
règlement des différends. C’est dire à quel point ces dernières années la DGMP-DSP y
accorde de l’importance. Pour un marché atteignant au moins un montant de trois cent
millions (300 000 000) de francs CFA, la DGMP-DSP demande systématiquement à
l’Autorité contractante la mise à disposition des offres pour un contrôle plus approfondi. Les
vérifications portent généralement sur un certain nombre de points parmi lesquels :
l’utilisation des rapports types par la commission de dépouillement et de jugement des
offres (ouverture ; évaluation et séance plénière);
la preuve que la publication a été faite selon les prescriptions réglementaires ;
le respect du quorum conformément à la décision créant la commission de
dépouillement et de jugement des offres ;
la pertinence des causes d’élimination de tout candidat ;
l’attributaire ou les attributaires remplissent d’une part toutes les conditions pour
lesquelles les autres candidats ont été éliminés et d’autre part toutes les conditions de
qualification exigées par le DAO ;
le respect des conditions d’égalité de traitement entre les candidats ;
le respect du délai prévu pour l’ouverture et l’évaluation des offres ;
la qualité des membres de la commission de dépouillement et de jugement des offres ;
le respect des conditions prévues par les variantes et les remises dans l’attribution du
ou des marchés, le cas échéant ;
la signature du rapport par tous les membres de la commission de dépouillement et de
jugement des offres et le ou les motifs de non signature par un membre quelconque, le
cas échéant;
le respect et conformité de toutes conditions et prescriptions prévues par le DAO et les
réglementations en vigueur dans l’attribution.
C’est seulement, lorsque le constat est formel que toutes les conditions et prescriptions aient
été respectées, que la DGMP-DSP accorde son ANO à l’Autorité contractante pour la
poursuite de la procédure.
5. Le contrôle du contrat approuvé et sa numérotation :
Un dernier contrôle relatif à la conclusion et l’approbation du contrat est effectué par la
DGMP-DSP pour s’assurer que le contrat conclu est bien celui par rapport auquel elle a
donné son ANO d’une part, et que la conclusion et l’approbation ont été réalisées
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
conformément aux textes en vigueur d’autre part. C’est seulement à la suite de cette
vérification que le contrat est numéroté, puis renvoyé à l’Autorité contractante pour la
notification définitive au titulaire du marché.
Notons bien que les cellules de passation auprès des départements ministériels ainsi que les
DRMP-DSP, à l’exception de l’ANO sur le PPM, exercent les mêmes genres de contrôle que
ceux de la DGMP-DSP, lorsque l’enveloppe prévisionnel d’un marché ne dépasse pas le seuil
pour lequel elles sont compétentes.
À travers la procédure de passation étudiée, nous savons désormais que celle des marchés de
travaux, fournitures et services courant est différente de celle des marchés de prestations
intellectuelles. En effet, cette différence de procédure de passation est répercutée sur la
procédure de contrôle et c’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il serait très intéressent de
toucher du doigt les quelques points de différence.
II- La procédure de contrôle des marchés de prestations intellectuelles :
Ici, nous nous intéresserons directement la procédure de contrôle d’autant plus que celle du
PPM a déjà été décrite lorsqu’a été abordée la question de la procédure de contrôle des AOO
en « I. ». Rappelons que le PPM comporte l’ensemble des marchés sous la responsabilité de
l’Autorité contractante (travaux, fournitures et services courants et prestations intellectuelles).
1. Le contrôle de l’effectivité de la publication, du PV d’ouverture et de la liste
retreinte :
Concernant les prestations intellectuelles, le premier contrôle de la procédure est celui de
l’effectivité de la publication. En effet, suite à la manifestation d’intérêt, le PV d’ouverture, la
publication, ainsi que la liste restreinte sont acheminés vers la DGMP-DSP pour Avis. C’est à
ce stade que cette structure de contrôle vérifie si :
la publication a été faite dans le respect des normes requises en la matière ;
l’avis comporte tous les éléments essentiels pour la présentation d’un dossier complet
de manifestation d’intérêt ;
la séance d’ouverture des Manifestations d’intérêt s’est déroulée conformément à la
procédure décrite ;
le quorum a été atteint avant l’ouverture et les membres de la commission ont les
qualifications nécessaires pour la constitution de la liste restreinte ;
les candidats ont été traités de façon égale et équitable lors de la constitution de la
liste restreinte ;
les critères choisis pour la constitution de la liste restreinte respectent les normes en la
matière (raisonnables ; non excessifs ; pas laxistes) ;
La signature du rapport par tous les membres de la commission de dépouillement et
de jugement des MI et le ou les motifs de non signature par un membre quelconque,
le cas échéant…
Si tout y est conforme, la DGMP-DSP ou la cellule selon les seuils, donne son ANO pour la
poursuite de la procédure. Signalons à ce niveau, que l’Autorité contractante a également la
possibilité de joindre la Demande de Proposition (DP) à la liste restreinte pour une demande
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
d’un seul Avis Juridique. Elle peut le faire aussi de façon séparée.
2. Le contrôle de la Demande de Proposition (DP) :
Le contrôle de la DP par la DGMP-DSP s’exerce dans les mêmes conditions que celui du
DAO. À cet égard, la structure en charge du contrôle (DGMP-DSP ou cellule de passation)
prête une attention particulière à un certain nombre d’éléments constitutifs du dossier parmi
lesquels nous indexons :
l’urtication de la DP type mise à la disposition de chaque Autorité contractante ;
l’inscription de la prestation dans le PPM actualisé ;
la complétude de la DP, c’est-à-dire l’existence de toutes les sections (Section 1.
Lettre d’Invitation et liste Restreinte ; Section 2. Instructions aux Soumissionnaires ;
Section 3. Données particulières de la lettre d’Invitation ; Section 4. Termes de
Référence ; Section 5. Proposition technique – Formulaires ; Section 6. Proposition
financière – Formulaires ; Section 7. Contrat Type et l’ensemble des annexes) ;
la concordance dans le PPM et dans la DP de certains éléments comme l’objet du
marché ; la source de financement, l’exercice budgétaire… ;
le respect des normes par rapport aux pièces administratives pouvant être demandées
aux consultants;
le respect des fourchettes de notation par rapport à chaque partie des données
particulières (expérience des consultants pertinente pour la mission (ne pas dépasser
10 points) ; conformité du plan de travail et de la méthode proposée (entre 20 et 50
points); qualifications et compétence du consultant pour la mission (entre 30 et 60
points); participation de ressortissants nationaux au personnel clé
(ne pas dépasser 10 points) ; transfert de compétence comme la formation (ne pas
dépasser 5 points35) ;
la pertinence des pièces administratives demandées ;
la ou les monnaie (s) de l’offre ; la nature des prix ; le délai de validité des offres et de
la garantie de soumission ;
l’existence et le respect des normes par les TDR équivalents aux spécifications
techniques dans les AO et les formulaires types de la DP ;
la qualification et le nombre d’années raisonnables d’expériences pour les experts ;
chefs de mission, techniciens et autres spécialistes pour l’exécution correcte des
prestations etc.
À la suite de ces vérifications, la DGMP-DSP ou la cellule selon les seuils, accorde son ANO
pour la poursuite de la procédure, c’est à dire l’invitation des candidats retenus sur la liste
restreinte, afin de constituer leurs propositions techniques et financières.
3. Le contrôle du PV d’ouverture ; du rapport de dépouillement et de jugement des
propositions techniques et du rapport de la séance plénière :
À la suite de l’ouverture des propositions techniques, les propositions financières sont
conservées en lieu sûr par le l’Autorité contractante, comme décrit plus haut. L’évaluation des
propositions techniques est sanctionnée par un PV d’ouverture ; un rapport de dépouillement
35
Source : DP type en vigueur en République du Mali
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
36
Article 45 de la Directive 07/CM/UEMOA portant RGCP.
37
Article 88 de la directive n°07/2009/CM/UEMOA.
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
38
Article 45 du décret 2015-0604 /P-RM du 25 septembre 2015, portant code des marchés publics et de délégations de service public au
Mali ;
39
Source : Manuel de procédures de contrôle du Contrôleur Financier (version 2016) ; Pages 74 à 75.
40
Article 47 de la directive 07/2009/CM/UEMOA portant règlement général sur la comptabilité publique au sein de l’UEMOA.
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Notons, par ailleurs que, ce pouvoir de contrôle a priori est encore plus renforcé au niveau des
collectivités territoriales où les le Délégué local du Contrôle Financier remplit toutes ses
fonctions traditionnelles de contrôle déjà énumérées, mais prend aussi provisoirement la
place du contrôleur de passation de la DGMP-DSP dans ses attributions pour les marchés des
Collectivités Territoriales dont :
le montant est supérieur ou égal à 25 millions, mais inférieur ou égal à 50 Millions F
CFA pour les travaux, fournitures et services courants ;
le montant est supérieur ou égal à 15 millions, mais inférieur ou égal à 30 millions de
F CFA pour les prestations intellectuelles43.
Au cours de la procédure de contrôle, « en cas de désaccord persistant sur un engagement ou
un ordonnancement de dépense, les contrôleurs pourront en référer à leur autorité
hiérarchique (le ministre des finances pour le contrôleur financier au niveau des
administrations centrales, ou le contrôleur financier central pour le contrôleur financier
délégué) qui aura la possibilité de passer outre par déclaration écrite au refus de visa du
contrôleur financier44 ».
En fin, précisons que les marchés de travaux, fournitures, services courants et prestations
intellectuelles passés conformément au décret n°2014-0764/P-RM du 09 octobre 2014 fixant
le régime des marchés exclus du champ d'application du décret N° 08-485/P-RM du 11 août
2008, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des
délégations de service public en République du Mali, sont également soumis aux procédures
de contrôle ci-dessus détaillées, malgré leur caractère confidentiel.
En effet, « les marchés passés en vertu des dispositions du décret sont revêtus du visa des
engagements préalables du contrôle financier de la dépense afférente. Tout contrat non
revêtu du visa préalable du contrôle financier est nul et expose ses auteurs aux sanctions
prévues par la réglementation en vigueur45.»
A travers cette modeste photographie des systèmes de passation et de contrôle a priori des
marchés publics et la description sommaire des procédures, nous nous sommes déjà fait une
idée aussi simple soit elle, de ce que représente la passation au contrôle et le contrôle à la
passation dans un pays comme le Mali. Avoir une présentation ou une représentation d’un
phénomène ou d’un système quelconque peut être considéré comme un bon début de
compréhension, mais ne saurait en aucune manière donner tous les éléments clés permettant
d’émettre un jugement fondé encore moins objectif.
Il serait donc, dès lors, très intéressent dans une deuxième partie de ce mémoire, de nous
adonner à un exercice consistant à pénétrer ces systèmes de fond en comble, afin de faire
ressortir, le cas échéant, les relations d’interdépendance, de complémentarité, les
particularités, les points convergences ou autres existant entre ces deux systèmes.
43
Dispositions des articles 17 et 20 de l’Arrêté interministériel n°10-0203 /MEF/MATCL-SG du 28 janvier 2010 fixant les dispositions
particulières à la passation des marchés publics des collectivités territoriales.
44
Article 92 alinéa 2 et 3 de la directive n°07/2009/CM/UEMOA portant RGCP.
45
Article 14 Al. 3 du Décret n°2014-0764/P-RM du 09 octobre 2014 fixant le régime des marchés exclus du champ d'application du décret
N° 08-485/P-RM du 11 août 2008, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de
service public en République du Mali.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Deuxième partie :
Analyse du système de contrôle en
rapport avec le système de passation
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
par cette commission est un véritable acte de contrôle à priori au sein de l’AN. Avant le vote
de la loi de finances, un débat souvent très houleux est engagé au sein de l’hémicycle et
d’innombrables questions pleuvent sur les ministres sectoriels qui sont tenus de répondre. Ce
débat permet de faire ressurgir beaucoup d’aspects positifs en termes de contrôle et les
réponses aux questions d’éclairer non pas les législateurs seulement, mais tous les maliens qui
ont la possibilité de suivre cette séance en direct à la télévision nationale. Quant au vote de la
loi de finances, il est la matérialisation de l’impact du pouvoir législatif sur les marchés
publics, car si le budget voté en faveur des marchés publics est conséquent, alors l’impact ne
pourrait qu’être énorme sur la passation. En effet, la procédure de contrôle a priori et de vote
de la loi de finances au Mali rempli les critères recommandés en la matière et doit être sur une
bonne note. Par ailleurs, même s’il n’existe pas encore une loi sur les marchés publics au
Mali47, plusieurs lois réglementant soit le contrôle, soit la création, l’organisation et le
fonctionnement des structures de contrôle ou de régulation des marchés publics (DGMP-DSP;
DNCF ; ARMDS) ont passé à l’AN pour vote avant promulgation.
2. Analyse du cadre juridique du contrôle et de la passation des marchés publics :
La loi mère qui est la Constitution du 25 février 1992 est naturellement celle qui est au-dessus
de toutes lois et réglementations nationales. On y trouve en son article 70 des précisions sur le
fait que c’est la loi qui détermine la création, l’organisation et le contrôle des services publics.
Le cadre juridique des marchés publics et du contrôle est fortement influencé par les
Directives de l’UEMOA, d’abord : La réforme annoncée lors de l’évaluation PEFA en 2006 a
abouti à l’adoption d’un nouveau code qui internalise les Directives communautaires N° 04 48
et 0549 du 9 décembre 2005 de l’UEMOA et corrige par ailleurs certains dysfonctionnements
spécifiques particuliers : c’est l’objet du décret n°08-485/PM-RM du 11 août 2008 portant
procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations
de service public et des textes subséquents50. Ensuite, ce décret est à son tour remplacé par le
Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015, portant code des marchés publics et des
délégations de service public en République du Mali et ses textes subséquents, pour prendre
en compte entre autres aspects : la réduction des délais de passation et de soumission des PPM
à la DGMP-DSP ; l’élimination de la double revue; la simplification du circuit de signature et
d’approbation des marchés … Il y a eu également l’adoption du Décret n°2014-0764/P-RM
du 9 Octobre 2014 qui fixe le régime des marchés de travaux, fournitures et services exclus du
champ d'application du décret n°08-485/P-RM du 11 août 2008, portant procédures de
passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de services
publics. Ce décret qui est adopté dans le cadre de l’amélioration de la transparence dans le
domaine de la gestion des marchés publics fait suite à un grand scandale d’achat d’avion
présidentiel au Mali. Notons aussi parmi d’autres directives:
la directive N°06/2009/CM/UEMOA portant Lois de finances au sein de l’UEMOA,
transposée à travers la Loi N°2013-028 du 11 juillet 2013 relative aux lois de finances;
47
Tous les codes ayant réglementés les marchés publics au Mali ont été des décrets, à ce jour aucune loi encore. Rappelons que depuis 2016,
c’est le Décret N°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015
48
Directive N°04-2005-CM-UEMOA, du 09 décembre 2005, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés
publics et de délégations de service public dans l’UEMOA
49
Directive N°05-2005-CM-UEMOA, du 09 décembre 2005, portant contrôle et régulation des marchés publics et de délégations de service
public dans l’UEMOA
50
Évaluation PEFA Mali 2010, rapport définitif-juin 2011, Page 73
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
la DNCF qui sont les principaux organes en charge du contrôle a priori des marchés publics
sont des structures du ministère des finances, pendant que tous les directeurs des finances et
du matériel qui ont la responsabilité de la grande partie de la passation, sont nommés aussi par
le ministre des finances. Par ailleurs, ses structures ont toutes subi une évolution positive au
cours de leur existence :
a. Le contrôle financier :
Celui-ci qui n’était qu’une simple division au sein de la défunte Direction Nationale du
Budget jusqu’au début des années 80, a été érigée en DNCF par l’ordonnance N°85-30/P-RM
du 19 décembre 1985 portant création de la DNCF ensuite, le décret N°04-546P- RM du 23
novembre 2004 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la DNCF.
Aujourd’hui, l’harmonisation a poussé les autorités compétentes à mettre en vigueur
l’ordonnance n°2016-013/P-RM du 29 mars 2016 portant création de la DNCF et ratifiée par
la Loi n°2016-020 du 09 juin 2016 qui élargit le champ de compétences de cette direction qui
en plus du contrôle a priori, a sous sa responsabilité une autre forme de contrôle : le contrôle a
posteriori portant sur la performance des dépenses (rappelons tout de même et autant de fois
que nécessaire que le contrôle a posteriori ne fait pas partie de cette étude).
b. La DGMP-DSP :
Elle qui n’existait pas avant 2008 a été créée par la loi N°08-022 du 23 juillet 2008, portant
création de la DGMP-DSP. Cette loi a subi une modification pour la prise en charge de
certaines préoccupations ayant trait à la mission de la direction. Cette modification a été
rendue effective grâce à la loi N° 2011-029 du 24 juin 2011 modifiant la loi N°08-022 du 23
juillet 2008, portant création de la DGMP-DSP. L’innovation apportée par cette loi est une
véritable révolution.
c. Du côté des autorités contractantes :
La loi n°88-47/AN-RM du 05 avril 1987 portant création des DAF attribuait à ces structures
les missions d’élaboration et de mise en œuvre des politiques dans les domaines du personnel,
du matériel et des finances. La gestion du personnel étaient assurée au niveau central par la
Direction National de la Fonction Publique et du Personnel et les DAF et au niveau des
régions par les Gouvernorats. Dans le cadre du Programme de Développement Institutionnel
(PDI), adopté en juillet 2003, aux fins d’améliorer la qualité du service public rendu aux
usagers, il y a eu la création des DFM et des DRH au sein de tous les départements
ministériels en mars 2009, en lieu et place des DAF. Elles n’ont pas complètement disparues
car, elles sont toujours dans les Institutions de la Républiques, à la Présidence et à la
Primature. Les DFM qui jouaient le rôle des autorités contractantes au niveau des ministères
commencent à se voir amputer une partie de leur pouvoir d’ordonnateurs secondaires
délégués. Cette évolution au sein des DFM à leur tour est due cette fois-ci à la modernisation
de la gestion des finances publiques introduisant le budget-programme qui confère aux chefs
de programmes ce rôle d’ordonnateurs secondaires délégués.
De l’analyse, il ressort que chacun de ces organes, de par les pouvoirs conférés joue un rôle
d’une importance capitale, contribuant ainsi à assurer l’équilibre du système. Si nous prenons
pour exemple la DNCF, la DGMP-DSP et la DFM du Ministère des finances, nous
remarquons que toutes les acquisitions dont le montant atteint le seuil de passation que la
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
DNCF ou la DGMP-DSP voudrait effectuer sont obligatoirement exécutées par la DFM, qui
les fait contrôler par la DGMP-DSP et par la DNCF elles-mêmes. Les structures de contrôle
ne sont pas habilitées à passer leurs marchés elles-mêmes, à l’exception de l’ARMDS qui est
une autorité indépendante, elles sont obligées de passer par les structures de passation. À
l’inverse, tous les marchés passés par les structures de passation, à l’exception de ceux exclus
du champ d’application du code des marchés publics et des délégations de service public,
passent obligatoirement par les structures de contrôle pour ANO et Visa. Chacune d’elles a un
pouvoir notoire sur les autres. C’est donc cette surveillance multi-structurelle qui garantit
l’équilibre fondamental du système.
II- Analyse de la capacité de gestion des structures en charge de la passation et
du contrôle des marchés publics au Mali:
Il s’agit à ce niveau de vérifier : l’existence du lien du système de passation avec le système
des finances publiques, le contrôle y compris ; l’existence des institutions chargées de remplir
les fonctions nécessaires à un système adéquat de passation de marchés et de contrôle ainsi
que leur opérationnalité ; la suffisance des capacités de gestion au regard des principes de la
transparence et de l’efficience.
1. Le système de passation des marchés publics est incorporé et bien intégré dans le
système de gestion des finances publiques :
a- La planification des acquisitions et le cycle budgétaire :
L’élaboration du PPM est postérieur au vote de la loi de finances et donc au budget. Ceci traduit
au Mali une planification des marchés faite sur la base des disponibilités de crédits budgétaires.
Les crédits budgétaires sont mis à la disposition des autorités contractante à temps opportun et les
montants sont généralement suffisants pour couvrir les dépenses prévues. Cependant, il n’est pas
très rare d’assister à des coupes budgétaires abusives, sans passer par un collectif budgétaire,
affectant ainsi et lourdement les résultats attendus de l’exécution du budget-programmes.
L’exécution des marchés font l’objet d’un compte-rendu à l’AN à travers la loi des règlements .
b- Procédures financières et le cycle de passation des marchés :
Avant la mise en place du Système Intégré de Gestion des Marchés Publics (SIGMAP) en 2016,
les départements trouvent les moyens de lancer une procédure d’achat public alors même que les
fonds ne sont pas encore disponibles. Cela n’est plus possible au Mali grâce à la mise en œuvre de
la réglementation et à la mise en place du SIGMAP 53. La validation du PPM par la DGMP-DSP
tient lieu de disponibilité de crédit budgétaire. D’où l’importance et le rapport que le contrôle
entretient avec la planification des marchés, car ce contrôle à ce niveau porte sur la véracité de la
disponibilité du crédit budgétaire avant tout ANO.
53
Le SIGMAP est différent des logiciels de gestions des marchés électroniques. Noter que la passation électronique n’est pas encore
d’actualité au Mali et dans tous les pays membres de l’UEMOA.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
échéant, ne milite pas au respect du principe de la transparence, dès lors que rien ne prouve
que la personne qui signe les différents PV correspond bien à celle qui a été nommée61.
2. La faiblesse du contrôle des TDR au Mali :
Après validation par le service commanditaire, le contrôle des TDR dans le cadre de la
préparation d’une passation d’un marché de prestation intellectuelle (SFQC) présente une
grande insuffisance qui mérite d’être soulignée à ce niveau. Cette insuffisance se traduit par le
fait que les TDR ne sont contrôlés par la DGMP-DSP qu’au moment de l’envoi du dossier de
DP par l’Autorité contractante pour ANO. Cette étape trouvera que la liste restreinte est déjà
constituée sur la base des informations publiées dans l’AMI, qui, elle-même est établi
conformément aux TDR. Dans ce cas, lorsqu’une insuffisance inadmissible (insuffisance
nécessitant le rejet du dossier et portant en même temps atteinte aux critères d’établissement
de la liste restreinte) est détectée par la DGMP-DSP dans les TDR, l’autorité contractante se
retrouve dans une position très inconfortable et pour laquelle, elle est obligée de reprendre
toute la procédure d’établissement de la liste restreinte. Or elle aurait pu gagner du temps et
économiser assez d’énergie si seulement la DGMP-DSP l’obligeait à faire contrôler lesdits
TDR en amont, c’est-à-dire avant de procéder à la publication de l’AMI. C’est d’ailleurs ce
qu’il se passe dans le cadre des procédures de la BM.
3. Le problème posé par le manque de manuel de procédures de contrôle de la
passation à la DGMP-DSP :
Au 21 siècle, il est tout simplement inadmissible, incompréhensible et intolérable qu’une
e
structure aussi importante que la DGMP-DSP dans un espace communautaire tel que
l’UEMOA, n’ait pas un manuel de procédure de contrôle à l’image de la DNCF. Cette
insuffisance notoire se retrouve à la base de nombreuses incohérences déconcertantes et
divergences de points de vue quant au contrôle d’un même dossier. Par exemple, il peut
arriver qu’une Autorité contractante donnée transmette à la DGMP-DSP pour Avis un dossier
« x » qui par la suite fait l’objet d’un rejet pour une raison « r » par un contrôleur « A », alors
que plusieurs autres contrôleurs ont toujours donné leurs ANO pour des raisons similaires. De
la même manière, il peut arriver que ce contrôleur « A » donne son ANO par rapport à un
dossier « y » qui aurait pu faire l’objet d’un rejet par un contrôleur « B ». Cette incohérence
dans le jugement n’est certainement pas de la faute des contrôleurs dans tous les cas, mais
plutôt de l’absence de manuel de procédure de contrôle a priori de la passation.
4. Autres insuffisances du contrôle de la passation des marchés publics au Mali :
Aujourd’hui, ils sont peu nombreux, les départements ministériels publiant leurs plans annuels
indicatifs de passation de marchés au Mali, alors que cela est une obligation édictée par le
principe fondamental de la transparence. Ni la DGMP-DSP, ni l’ARMDS, ni la DNCF ne fait
face à ses obligations par rapport à ce manque flagrant de transparence. En effet, une fois que
le PPM est validé par la DGMP-DSP, elle ne s’intéresse plus de savoir si les Autorités
contractantes publient ou pas leur plans indicatifs. La DNCF non plus ne soumet pas l’octroi
de son Visa à l’obligation de publication de ce plan indicatif, elle se contente seulement du
PPM qui de toute évidence est insuffisant. Quant à l’ARMDS, ses rapports font rarement cas
de cet état de fait et de son évolution d’année en année.
61
Revue indépendante de la conformité de la passation des marchés des autorités contractantes (gestion 2015) Rapport ; page 27
20
ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
II- Analyse des marchés contrôlés par la DGMP-DSP et la DRMP au cours des
trois derniers exercices (2015 ; 2016 et 2017) :
L’AO est un mode de passation hautement recommandé, car favorise la transparence et
surtout la concurrence. Un pourcentage extrêmement élevé par rapport à ce mode démontre
que le système est fiable, crédible et transparent. Les urgences et les spécificités de certains
marchés font qu’ils ne peuvent être passés que par AOR ou ED. Ce pourcentage doit
cependant être extrêmement faible.
Les marchés qui seront présentés ne prennent pas en compte les contrats en dessous du seuil
de passation. Il faut signaler que les contrats en dessous du seuil sont les plus nombreux et
leur montant cumulé, bien que non défini précisément, est très important.
Les tableaux ci-dessous représentent la répartition des marchés, contrôlés par la DGMP-DSP
et la DRMP, par nature ; par source de financement et par mode de passation, au cours des
trois dernières exercices (2015 ; 2016 et 2017).
1. Présentation des situations des marchés contrôlés par la DGMP-DSP et la DRMP
au cours des années 2015 ; 2016 et 2017 :
a. Tableau récapitulatif des statistiques des marchés contrôlés par la DGMP-DSP et
DRMP au titre de l’année 2015
Tableau n°5
Par Nature de marché
Nature marché Nombre de Pourcentage Montant des Pourcentage
marché nombre marchés montant
Fournitures 240 76% 31 638 257 177 49%
Travaux 47 15% 13 652 425 121 217%
Prestations 30 09% 19 276 533 112 30%
intellectuelles
Total 317 100% 64 567 215 410 100%
Par source de financement
Source de Nombre de Pourcentage Montant des Pourcentage
financement marché nombre marchés montant
Budget 248 78% 35 050 722 571 54%
National
Conjoint 67 21% 20 092 970 367 31%
Financement 2 1% 9 423 522 472 15%
extérieur
Total 317 100% 64 567 215 410 100%
Par mode de passation
Mode de Nombre de Pourcentage Montant des Pourcentage
passation marché nombre marchés montant
AAO 276 87% 42 149 381 801 65%
AOR 16 5% 1 484 611 751 2%
ED 25 8% 20 933 221 858 33%
Total 317 100% 64 567 215 410 100%
Source : DGMP-DSP
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
2000
1500
1000 866
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Ils ne représentent que 47 en 2015, soit 15% pour se retrouver à 1 042, soit 21%. On constate
une augmentation et en nombre et en pourcentage entre 2015 et 2017. Parmi ces marchés, les
travaux d’envergure ne sont pas nombreux. Au même moment, en 2015, ces marchés n’ont
consommé que 13,6 milliards, soit 21%, contre 380 milliards, soit 51% en 2016, dépassant
ainsi les fournitures.
Graphique2 Les marchés de travaux
800
600 505
370 379
400
200
47
1.4
0
2015 2016 2017
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
200
150
100
50
50 32.5 28.6
16
1.4
0
2015 2016 2017
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
De façon générale, on peut affirmer sans risque de se tromper au vue de ces résultats que
depuis un certain temps, le Mali s’est remis sur la bonne voie quant au respect des modes de
passation, ce qui lui donne une bonne note.
Le système de passation et de contrôle sont certes bien en place et bien fonctionnels, avec
leurs forces, sans pour autant se débarrasser de quelques faiblesses qui y persistent.
L’évolution positive de la portion des AOO entre 2015 et 2017 étant un bon indicateur pour se
prononcer quant à sa pérennité et à son évolution future. Pour autant, il n’est certainement pas
prudent de tirer avec certitude quelques conclusions hâtives que cela puisse être sur les
systèmes dans leur globalité. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous aventurons sur
la voie d’autres éléments d’analyse mis à notre disposition par la MAPS pour nous
positionner avec objectivité.
Section 2 : Analyse des deux systèmes selon d’autres critères de la méthodologie MAPS
Même si nous avons déjà fait recours à certains des critères de la MAPS lors de l’analyse du
cadre institutionnel, juridique, législatif…, nous n’y renonçons pas avant de jeter un regard
critique sur les activités d’acquisition publique et pratiques du marché au Mali (A) et d’autres
éléments du système de contrôle (B).
A- Analyse des activités d’acquisition publique et pratiques du marché :
I- Analyse de la planification, de la sélection et de l’adjudication:
1. Planification des marchés :
Le PPM établi sur la base du modèle type mis à la disposition de chaque autorité contractante
par la DGMP-DSP est une obligation à laquelle, on ne peut en aucune manière se soustraire
depuis 2015. Les services bénéficiaires sont dès lors dans l’obligation de déterminer leurs
besoins avec la plus grande précision possible avant qu’ils ne soient insérés dans le PPM et
transmis à la DGMP-DSP pour Avis Juridique. Cette planification des marchés devient une
réalité plus exigeante lorsqu’il s’agit des marchés de grands travaux nécessitant des études
d’envergure, ou encore des prestations intellectuelles devant s’étendre sur plusieurs mois,
voire plusieurs années, car la détermination du mode de passation tient compte de plusieurs
paramètres. Généralement, les exigences et les résultats escomptés des contrats sont définis
lors de la planification sans prendre en compte les critères de durabilité. Les achats prenant en
comptes les aspects du développement durable ne sont pas nombreux au Mali. Ils sont surtout
identifiés dans le cadre des travaux d’envergure et de certains projets à Haute Intensité de
Main d’œuvre Ouvrière (HIMO) et qui ne représentent pas une portion importante du budget
consacré aux marchés publics. Les défaillances récurrentes constatées concernent la
détermination tardive des besoins par les services bénéficiaires, entrainant ainsi des retards
parfois considérables par rapport à l’envoi du PPM à la DGMP-DSP pour Avis Juridique. Par
exemple le PPM d’un département « x » concernant les marchés de l’année « n+1 » doit être
envoyé en fin d’année « n ». Or la réalité pour certains départements se traduit par une
transmission vers la fin du premier trimestre de l’année « n » pour les marchés de la même
année. Il arrive que les DFM et les DAF procèdent à plusieurs modifications de leurs PPM par
an, faute de détermination précise de besoin par les services bénéficiaires et à temps.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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Évaluation de la gestion des finances publiques au Mali selon la méthodologie PEFA, Rapport sur la performance de la gestion des
finances publiques, version définitive du 28 juin 2011 ; Page 19.
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n’ayant pas les capacités financières de supporter des délais de paiement relativement
longs ;
des surcoûts et des actes frauduleux qui ont un impact sur l’efficacité et l’efficience de
l’achat public et peuvent modifier la structure réelle des dépenses et ce en vue de
compenser en amont le délai supplémentaire de paiement.
Quant aux mécanismes et conditions de recours devant le comité de règlement des différends,
ils sont bien définis et permettent parfois aux soumissionnaires d’obtenir gain de cause par
rapport aux violations procédurales de passation. Au vue de ce qui a été constaté, la note du
Mali ne peut être excellente, mais l’attribution d’une note assez bonne pourrait être
raisonnable.
Les forces et faiblesses du système de passation étant identifiées grâce à plusieurs éléments de
considération, y compris la MAPS, il serait à présent très utile d’éplucher le système de
contrôle a priori selon les critères de la MAPS pour avoir une vision plus experte de la
situation qui prévaut.
B- Analyse du système de contrôle à priori selon la méthodologie de la MAPS :
I. La transparence et la participation de la société civile en rapport avec
l’intégrité dans la passation des marchés publics :
Les publications d’AO et d’Avis à Manifestation d’intérêt sont faites régulièrement et les
DAO types accessibles au public.
1. Un environnement propice à la consultation et au contrôle du public :
Bien que le pays soit constitué à majorité d’analphabètes, l’environnement devient de plus en
plus favorable à la consultation et au contrôle public ces dernières années. En effet, le Projet
d’Assistance Technique pour la gouvernance et la décentralisation budgétaire (PAT), né dans
le cadre de la réforme des finances publiques et financé par la Banque Mondiale (BM), a
permis aux Organisations de la Société Civile (OSC) d’avoir des outils appropriés dans cadre
du contrôle des finances publiques. Des séances de formation ont été organisées à l’endroit
des membres des OSC pour comprendre l’élaboration, l’exécution et le contrôle du budget
citoyen. Même s’il reste encore beaucoup d’efforts à consentir, les OSC disposent de plus en
plus de compétence pour contrôler le processus de passation de marchés, à travers une
participation et un contrôle de plus en plus responsables. Les OSC ont pesé très lourd dans les
manifestations à l’encontre de la modification de la Constitution en 2017, ayant fait reculer le
pouvoir en place. Ceci nous permet de dire que le pouvoir tient compte de la perception des
OSC quant à la gestion du pays en général. En outre, elles sont présentes dans le comité de
règlement des différends au sein de l’ARMDS. Elles sont également consultées pour toutes
propositions de modification du code des marchés publics au Mali. Le contrôle effectué à ce
niveau par les OSC dans le cadre de l’élaboration du budget, des projets de lois et des
publications sur les marchés publics, peut être considéré comme étant un contrôle a priori.
2. Le public a accès aux informations de manière adéquate et rapide :
Les informations utiles sur les marchés publics telles que les lois, décrets ; arrêtés et dossiers
types sont disponibles sur le site de la DGMP-DSP et accessibles sans le moindre frais. Les
publications sur les marchés publics se font plus dans les journaux écrits que sur le site de la
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
DGMP-DSP. Par contre, l’obtention des informations sur des marchés passés est très difficile
au sein des départements ministériels et les dénonciations des OSC ne se font entendre que
lorsque la situation est très menaçante. Les OSC pourraient pourtant constituer des
organisations très utiles pour les publications de plans indicatifs de l’ensemble des
départements et les résultats d’attribution de tous les marchés avec les motifs d’élimination
des candidats n’ayant pas été retenus.
3. Participation directe de la société civile :
À part la séance d’ouverture des plis, la société civile n’est présente nulle part dans le
processus d’évaluation et d’attribution des marchés publics. Le code des marchés publics est
muet sur la participation de la société civile au cours de la phase de planification. D’aucuns
affirment que rien ne l’interdit, mais dans la pratique, la société civile ne prend pas du tout
part à la phase de planification des marchés publics au Mali. L’intérêt de la société civile
devient visible à travers une déclaration, seulement lorsqu’un scandale éclate.
La transparence et la participation de la société civile favorisent évidemment l’intégrité dans
la passation des marchés publics et contribue à rendre le système plus juste. Cependant cette
participation est très molle, en plus limitée.
II. Le pays est-il doté de mécanismes de contrôle et d’audit efficaces ?
L’analyse du mécanisme de contrôle doit nous amener à ne nous intéresser qu’au contrôle a
priori. Par contre, l’audit concerne le contrôle a posteriori qui en principe ne doit pas faire
partie du cadre de cette étude, mais exceptionnellement, nous nous y intéresseront à cause du
fait que l’audit s’intéresse aussi à des aspects de passation de marchés publics. Aussi, c’est
l’occasion pour nous, de parler brièvement des structures de contrôle a posteriori s’intéressant
aux procédures de passation des marchés publics.
1. L’organisation et quelques faiblesses du contrôle :
Le cadre de contrôle existant couvre toutes les activités d’acquisition publique, à travers soit
un contrôle interne, soit un contrôle externe (a priori ou a posteriori) mené conformément aux
procédures en vigueur, mais avec un bilan quelque peu mitigé. Même si les institutions de
contrôle politique, exécutif et juridictionnel telles que définies dans la législation sont bien en
place et opérationnelles, leur efficacité laisse souvent à désirer, à causes des multiples
redondances et déséquilibres. Les contrôleurs de la DGMP-DSP et ceux de la DNCF dispose
de plus en plus de pouvoir et maitrise mieux les procédures. Ce pouvoir est par ailleurs limité
d’après les OSC à cause d’une part, du mode de nomination des contrôleurs, souvent teinté de
coloration politique pour un travail technique et d’autre part, de la faiblesse de la grille
indiciaire qui ne favorise pas du tout l’épanouissement financier des contrôleurs. Loin d’être
justifié, les contrôleurs sont guettés en permanence par ces deux types de risque, toujours
d’après les OSC, qui font qu’ils allègent le contrôle de certains dossiers, soit sur instruction et
par reconnaissance à leur chef hiérarchiques, soit par attirance du gain facile compte tenu du
niveau de rémunération.
2. La coordination des contrôles et audits des acquisitions publiques :
Chaque structure, à l’exception de la DGMP-DSP a un manuel de procédures, même s’il n’est
pas suivi à la lettre, comme c’est le cas par exemple de l’absence de la Division
Approvisionnement et Marchés Publics au sein des commissions de réception, alors même
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
que la réglementation le prévoit. Quant aux missions d’audit, elles sont organisées et mises en
œuvre de façon très déséquilibrée et très mal coordonnées. En effet, ces missions sont
beaucoup plus centrées sur les services du Ministère des Finances que sur les autres, au point
que les agents de ces services sont beaucoup plus concentrés sur la mise à disposition de
pièces justificatives que sur l’exécution du budget. Par exemple : rien qu’en 2015 et 2016,
la DFM du Ministère de l’Économie et des Finances a reçu pas moins de huit (8)
missions d’audit menées par le Contrôle Général des services Publics (CGSP) ;
l’Inspection des Finances, le Bureau du Vérificateur Général (BVG), ainsi d’autres
cabinets indépendants d’audit, alors que d’autres département peuvent passer quatre
(4) ans sans recevoir la moindre visite d’auditeurs. Notons également le manque d’un
système adéquat d’archivage dans tous les services pour faciliter les missions d’audit.
3. La mise en application et le suivi des conclusions et recommandations :
La persistance du manque de suivi correct des recommandations des missions d’audit est une
situation récurrente au sein des Administrations Publiques maliennes. Exceptionnellement,
certaines recommandations sont mises en œuvres juste après leur formulation, par contre,
d’autres ne le sont pas, et ce même après plusieurs missions constatant les mêmes failles. Il
n’existe pas un système approprié du suivi de la mise en œuvre des recommandations, car les
sanctions font généralement défaut. C’est surtout ce dernier aspect qui explique la récurrence
du manque de prise en charge correcte des recommandations au Mali et dans presque tous les
domaines.
4. Qualification et formation pour effectuer des audits de passations de marchés :
La sélection des auditeurs du secteur privé est basée sur l’analyse des CV dans le cadre d’un
processus de recrutement des cabinets d’audit même si des recrutements par ED n’y manquent
pas. Pour les auditeurs du secteur public, seuls les administrateurs disposant d’un nombre
confortable d’années d’expériences sont affectés dans les structures d’audit (CGSP par
exemple). Ils suivent en outre régulièrement des formations aussi bien à l’intérieur qu’à
l’extérieur du pays. Leur indépendance est cependant critiquée par les OSC qui pointent du
doigt les copinages au sein de l’Administration Publique et le système de nomination. Quant à
l’indépendance de cabinets d’audit, il est à noter que leurs différents rapports sont
relativement critiques à l’égard des organismes publics et du coup, ils bénéficient de plus en
plus de crédibilité aux yeux des OSC, même si le bilan est toujours mitigé.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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Mémoire de Master « Réforme des marchés publics et performance du système: cas des nouveaux acteurs de la passation des marchés
publics » par Paul René JOUONANG, Institut Supérieur du Sahel-Université de Maroua - Ingénieur de Conception, Facilitateur de
Développement 2014, Page 17.
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Mémoire de Master « Réforme des marchés publics et performance du système: cas des nouveaux acteurs de la passation des marchés
publics » par Paul René JOUONANG, Institut Supérieur du Sahel-Université de Maroua - Ingénieur de Conception, Facilitateur de
Développement 2014, Page 17
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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Source DGMP-DSP www.dgmp.gouv.ml
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Atelier de restitution organisé au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) du 24 au 25 août 2015 par la DGMP-DSP sur les
nouvelles réformes des marchés publics issues des Directives de l’UEMOA
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
1. Les aspects non prévus par le décret N° 08-485/P-RM du 11 août 2008 mais pris
en compte par le N° 2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 :
Pour la première fois ont été évoqués dans le règlement des marchés publics au Mali :
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
moyen de passation des marchés. Conscient de la nécessité de remédier sans tarder à cette
situation conflictuelle entre contrôleur et ordonnateur, la directive n°07/2009/CM/UEMOA du
26 juin 2009, qui remplace la n°06/97, y apporte un remède efficace. « Désormais, le
contrôleur financier est reconnu comme l’un des trois acteurs majeurs du circuit de la
dépense, et a le même niveau d’importance que les deux autres acteurs que sont
l’ordonnateur et le comptable public75 ».
4. L’état de mise en œuvre des nouvelles missions de la DNCF issues des directives
de l’UEMOA :
La concrétisation de cette prise de galon du contrôleur financier par l’augmentation de ses
pouvoirs se traduit par trois nouvelles missions. Il s’agit de :
contrôle à priori sélectif ;
contrôle de l’effectivité de la prestation ;
contrôle à posteriori (ne faisant pas objet d’étude).
a. Le contrôle a priori sélectif :
Introduit dans la législation nationale par le décret N°2014-0349/P-RM du 22 mai 2014
portant règlementation générale sur la comptabilité publique, le contrôle sélectif a été
concrétisé par l’Arrêté N°2016-3224/MEF-SG du 06 septembre 2016, fixant les modalités
d’application du contrôle à priori sélectif des dépenses. La sélectivité se fait sur la base des
catégories définies de dépenses occasionnant moins de risques, telles que celles relatives aux
salaires, à l’électricité, à l’eau, au téléphone… Cependant, la consommation internet,
informatique médicale, télésanté, et autres dépenses similaires sont soumises au visa du
contrôle financier, malgré qu’elles soient imputées au même code économique que les
dépenses d’électricité, d’eau ou de téléphone.
b. Le contrôle de l’effectivité de la prestation :
Le contrôle d’effectivité consiste en la présence physique d’un agent de la DNCF, en tant
qu’observateur, au moment de réception des biens, travaux et services acquis par les Autorités
contractantes et dont le montant atteint les dix millions (10 000 000) de F CFA. Étant donné
que les acquisitions par marchés publics constituent une portion importante des acquisitions
publiques, alors le contrôle de l’effectivité de la prestation y a un impact considérable. Aussi,
les vérifications suivantes pourraient s’exercer : la quantité et/ou le poids ; la qualité
(caractéristiques techniques par exemple), le lieu de réception et toutes les autres modalités
convenues. Signalons qu’une commission de réception est constituée à cet effet et que le
contrôleur financier n’est pas signataire du PV de réception à cause de son statut
d’observateur. Aussi, les prestations intellectuelles et un certain nombre de services font
exception dans le cadre du contrôle de l’effectivité de la prestation.
Le tableau ci-après fait état des contrôles au cours des années 2014 ; 2015 et 2016
Tableau 9 : Contrôle de l'effectivité des prestations au cours de 2014 ; 2015 et 2016.
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Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Études Supérieures Bancaires et Financières (DESBF) ; 39ème PROMOTION ; THEME : La
contribution à l’efficacité du rôle du contrôle financier du Mali dans le cadre des reformes des finances publiques au sein de l’UEMOA ;
présenté par M. Mahamadou DIALLO ; Page 15.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Graphique10
1,200,000,000,000 1,119,902,856,741
1,000,000,000,000
800,000,000,000
631,250,882,240
580,981,726,990
600,000,000,000
400,000,000,000 323,208,072,990
278,976,312,745
0
2014 2015 2016
Montant du contrôle de l'effectivité de la prestation
Total budget exécuté (liquidation)
Total budget hors dépenses non soumises au contrôle effectif
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
A- Les perspectives :
I- Les perspectives en rapport avec passation au Mali :
1. Le diagnostic du système des marchés publics lancé par l’ARMDS:
L’ARMDS a entrepris une étude en profondeur de tout le système de passation des marchés
publics au Mali, la première du genre dans le pays initié par le pays. Cette étude pourrait
étaler les failles et obsolescences persistants du système, ce qui favoriserait la mise en œuvre
de recommandations utiles permettant de mettre davantage le Mali au diapasonne des normes
communautaires et internationales. Cette étude dont les résultats sont attendus utilise comme
méthodologie celle de la MAPS.
2. La dématérialisation :
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Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Études Supérieures Bancaires et Financières (DESBF) ; 39ème PROMOTION ; THEME : La
contribution à l’efficacité du rôle du contrôle financier du Mali dans le cadre des reformes des finances publiques au sein de l’UEMOA ;
présenté par M. Mahamadou DIALLO ; Page 24.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Le développement des logiciels existant déjà au sein des administrations publiques par rapport
au budget, à la passation et au contrôle des marchés publics est une priorité du gouvernement
pour plus de traçabilité, de transparence et de performance. Ce processus qui est encours est
conduit par la CAISEFF et nécessite l’intégration d’outils nouveaux pour une évolution
maitrisée. Il a aussi pour objectif d’interconnecter tous les services d’assiette, de faciliter les
recoupements d’informations et d’utiliser le moins de papier possible.
3. La favorisation du développement durable à travers le code des marchés publics :
Dans le code des marchés publics, en son article 34 « détermination des besoins », à ce jour
aucune référence au développement durable n’est faite. Cependant, puisque la nature et
l’étendue des besoins à satisfaire au sein des administrations publiques sont déterminées avant
le lancement de la sollicitation, les Autorités contractantes sont encouragées pour la prise en
compte des objectifs de développement durable aussi bien dans leurs dimensions économique,
sociale qu’environnementale. En termes de perspectives, les nombreuses réunions qui ont eu
lieu entre le ministère de l’environnement et le ministère des finances devraient permettre
dans le code des marchés publics, l’insertion de clauses incitatives, à défaut d’être
impératives. L’intégration de ses clauses dès le stade de la définition des besoins, donnera
nécessairement lieu à une clause contractuelle réglementant l’exécution de la prestation. Par
exemple : une clause à caractère sociale ayant pour objet le recrutement des jeunes au niveau
local dans l’exécution des travaux au moment de la détermination des besoins aura forcément
un caractère contractuel obligatoire au moment de l’exécution desdits travaux.
4. La pérennisation du poste de directeur des finances et du matériel :
Par le passé, chaque ministre nommait lui-même son directeur des finances et du matériel, ce
qui créait une instabilité au sein des DFM à chaque fois que le ministre est remplacé à la tête
du département. En termes claire, la plus part des nouveaux ministres remercie le directeur
des finances et du matériel trouvé sur place, alors même que le poste est purement technique.
Aujourd’hui, en plus du fait que la prérogative de nomination des DFM soit revenue au
Ministre des finances, il s’agit de pérenniser le poste pour une durée d’au moins cinq (5) ans,
sauf en cas de flagrant délit de faute lourde ou d’incompétence avérée.
5. L’opérationnalisation de la Centrale d’achat :
Bien que prévu par l’article 6 du décret n°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant
code des marches publics et des délégations de service public, la mise en place d’un
organisme de centralisation des achats, qui acquiert des fournitures et /ou des services
destinés à des autorités contractantes, n’a pu être effective à cause des multiples réticences au
sein des départements ministériels. Cependant, grâce à la volonté affichée du ministre des
finances, un projet de texte sera bientôt initié pour pallier cette insuffisance et permettre ainsi
à l’État de faire des économies d’échelle.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
II- Les perspectives en rapport avec le contrôle des marchés publics au Mali :
1. La lutte contre la corruption :
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, la mise à niveau des conditions d’emploi décent,
un projet de décret accordant certains primes et avantages aux agents de la Direction Générale
du Budget (DGB), de la DNCF et de la DNPD est dans le circuit pour Approbation par le
Conseil des Ministres. Ces mesures pourraient s’étendre aux autres structures, notamment
celles intervenant dans le domaine de la passation. Il a été démontré qu’il y a une forte
corrélation entre le niveau de rémunération des agents et la corruption. En effet, en améliorant
les conditions de travail par la mise à l’abri des agents de certains besoins fondamentaux, le
niveau de corruption à tendance à baisser.
2. L’efficacité du contrôle :
L’application effective de la récente réforme des finances publiques augmenterait les pouvoirs
du contrôleur financier qui pourrait effectuer un contrôle a priori, mais également un contrôle
a posteriori basé sur la performance, ce qui rendrait le contrôle financier des marchés encore
plus performant.
3. La déconcentration en profondeur de la DGMP-DSP :
Il s’agit de la poursuite des efforts déjà consentis dans le domaine du rapprochement des
services publics des usagers d’une part et le rapprochement des services de la DGMP-DSP
des plus grands collaborateurs publics d’autre part. Puisque les cellules de passation et les
DRMP ne suffisent pas pour permettre à la DGMP-DSP d’assurer la plénitude de la mission à
elle confiée, il est envisagé la création des représentations locales au niveau des cercles dès
que la situation sécuritaire du pays le permettrait. Ceci augmenterait considérablement les
performances de la structure et déchargerait la DNCF qui en assume les responsabilités.
4. Le renforcement du contrôle citoyen dans le cadre des marchés publics :
La formation des acteurs de la société civile, en passant par le CNSC, est au centre des
préoccupations des autorités publiques. Au-delà des efforts du projet PAT, les perspectives
sont très encourageantes quant au renforcement des capacités dans le cadre du contrôle
citoyen et précisément les marchés publics. Il s’agit de trouver les voies et moyens
d’augmenter le nombre de formations par an et parallèlement accroitre l’indépendance des
organisations de la société civile par des financements extérieurs.
B- Recommandations :
I- À l’endroit de la passation et des autorités en charge de la passation:
1. L’application des recommandations issues des missions de contrôle :
L’application des recommandations se rapportant à la passation, lors des missions de contrôle
permet aux autorités contractantes d’être à cheval sur les normes et règlements en vigueur et
de leur offrir un environnement propice à une évolution positive et assurer ainsi la fiabilité du
système.
2. La nomination des DFM et DAF sur la base de leurs qualifications et expériences :
L’abandon des nominations politiques à des postes aussi stratégiques que techniques comme
les DFM et DAF, pour ne citer qu’elles, leur permettraient de retrouver de la stabilité, de
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
l’efficacité et d’être ainsi au rendez-vous de la performance. Il serait dès lors très utile de ne
procéder qu’à la nomination de fonctionnaires ayant une expérience avérée dans le domaine
ou à défaut, d’ouvrir les postes à la concurrence entre tous les fonctionnaires figurant dans le
cadre organique des structures concernées.
3. Le suivi des actions de réforme :
Le suivi des actions de réforme permet aux Autorités contractantes de mettre le système à
jour, de renforcer l’objectivité des mesures et la transparence de la passation.
4. L’application des sanctions :
Il est essentiel de tenir compte des résultats des contrôles et des audits effectués pour prendre
des mesures disciplinaires et pénales à l’encontre des agents se rendant coupables d’infraction
et violation de la règlementation en vigueur dans le domaine de la passation des marchés.
5. D’autres recommandations utiles :
Outre les recommandations ci-dessus énumérées, il est important de :
légiférer sur les marchés publics quand viendra le moment de l’adoption du nouveau
Code, pour lui donner un niveau d’importance supérieur et éviter ainsi les
tripatouillages inopportuns (une loi est moins exposée aux tripatouillages qu’un
décret) ;
procéder à un renforcement des capacités des agents en charge de la passation de
façon périodique et régulière pour éviter l’obsolescence ;
professionnaliser la fonction de passation en créant, comme c’était prévu, un corps
d’inspecteurs des finances et du matériel au sein de la fonction publique, afin de lui
donner toute sa place dans une administration publique en perpétuel mouvement ;
élaborer un manuel de procédure et des guides pour rendre plus accessible la passation
des marchés publics aux usagers de services publics particulièrement les
soumissionnaires ou opérateurs économiques ;
évaluer périodiquement, mais régulièrement à l’aide d’indicateurs objectivement
mesurables, les travaux de passation dans les départements afin d’y apporter, le cas
échéant, des améliorations convenables ;
procéder au renforcement des capacités des entreprises locales de façon périodique et
régulière, pour mieux les inciter à postuler dans les marchés publics ;
organiser plus d’ateliers de formation à l’endroit des acteurs de la passation sur,
l’éthique et la déontologie, afin qu’ils soient mieux conscientisés et contribuer à rendre
l’effort collectif plus efficient ;
renforcer davantage les dispositions d’indépendance en matière de passation et
pousser les membres des commissions de dépouillement et de jugement des offres à
déclarer l’existence ou non de conflit d’intérêt ;
améliorer à travers l’ARMDS le modèle de décision de nomination des membres des
commissions utilisées par les Autorités contractantes ;
veiller au respect des délais de signature par le titulaire, l’Autorité contractante et le
contrôleur ;
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
de contrôle de la passation dans les départements afin d’y apporter, le cas échéant, des
améliorations adaptables ;
conditionner l’ANO de la DGMP-DSP sur un dossier de passation à son inscription
dans un plan indicatif publié ;
procéder à un renforcement des capacités des agents en charge du contrôle de la
passation, de façon régulière pour lutter contre l’obsolescence ;
donner quitus à la DGMP-DSP d’exiger la preuve de la publication des résultats
d’attribution du marché, avant la numérotation du contrat ;
Inciter la société civile à mener régulièrement des campagnes de lutte contre la
corruption dans le domaine de la passation des marchés publics et du contrôle ;
revoir à la hausse les seuils de contrôle des contrats au sein des ministères de 500 000
F CFA actuellement à 5 000 000 correspondant au seuil de la DRPCR, afin de
d’accroitre la célérité du traitement des dossiers…
Cette liste de recommandations non exhaustive résume les actions correctives qui nous
semblent pertinentes et dont la mise en œuvre doit sans tarder être entreprise aussi bien par les
organes de contrôles que par les Autorités contractantes pour une garantie assurée de la
performance des systèmes.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
CONCLUSION
Au moins une chose est sure : une très grande portion des dépenses publiques est exécutée à
travers les marchés publics qui ne cessent d’ailleurs d’intéresser plus d’un et de prendre de
plus en plus de l’importance dans tous les pays membres de l’UEMOA. Le Mali qui ne fait
point exception se trouve confronter aux enjeux fondamentaux de l’efficacité et de la
performance du système de passation par le développement d’un système de contrôle mieux
adapté tout autant efficace et performant.
Cette étude lève définitivement le voile quant à l’appartenance des deux systèmes à un
ensemble plus grand qu’est les finances publiques, au point d’avoir l’impression quelques
fois, sous un autre angle d’analyse, qu’il ne s’agit en fait que d’un seul et unique système.
Aussi, il devient plus explicite, sous un autre angle d’analyse, que l’évolution du système de
passation ne s’est pas opérée seule, mais plutôt en parallèle avec celle du contrôle spécifique
des marchés publics, d’une part et du contrôle général financier a priori d’autre part. Les
différents rapports (Évaluation de la gestion des finances publiques au Mali selon la
méthodologie PEFA, Rapport sur la performance de la gestion des finances publiques, version
définitive du 28 juin 2011 et le Cadre de Mesure de la Performance en matière de Gestion des
Finances Publiques - PEFA- du Mali ; Rapport relatif à la notation des indicateurs de
performance de haut niveau, Octobre 2016), les lois et règlements sur les finances publics, le
contrôle des finances publics et les marchés publics nous ont permis au moins de comprendre
que chaque évolution du système de la passation des marchés publics a nécessité une
évolution parallèle du système de contrôle et vice versa. Il ressort que cette évolution
parallèle pourrait être un indicateur de cohérence, d’efficacité et de performance de la gestion
des finances publique dans le pays.
Légiférer sur les marchés publics au Mali, s’impose aujourd’hui comme étant une nécessité
fondamentale pour le renforcement de la solidité du système de passation, car de cette
manière, toute réforme dans ce domaine sera légitimée par les représentants du peuple malien
(l’AN). La transparence qui est en progrès dans le pays mérite une attention particulière de la
part des autorités compétentes, afin de rehausser le niveau de confiance des citoyens en
l’Administration et mieux tendre vers les objectifs de bonne gouvernance des marchés
publics.
Par ailleurs, le système de contrôle (y compris le contrôle citoyen) peut être une des
locomotives les plus intéressantes d’un système de passation en perpétuelle évolution, si
toute fois l’appui conseil des organes de contrôle est exercé en harmonie avec la législation en
vigueur d’une part et les formations organisées chaque année au bénéfice de tous les acteurs
contribuent positivement à inculquer une vision commune des textes et procédures d’autre
part.
Aussi, étant donné les frappantes ressemblances des systèmes des pays membres de
l’UEMOA, une frange importante des défaillances notées tout au long de ce modeste travail
ne pourraient-elles pas trouver leur épilogue d’expériences importées d’un horizon lointain?
Il nous parait à cet effet, très important de sillonner le monde à la recherche de meilleures
pratiques adaptables à chaque insuffisance, qu’elle soit du contrôle ou de la passation, au
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
bénéfice d’un système de passation répondant à toutes les exigences d’un système de contrôle
axé sur les résultats.
Pour en finir, et comme pour donner raison à ceux-là qui défendent la thèse du système
unique en lieu et place de deux systèmes distincts, ne pouvons-nous pas affirmer que la
passation et le contrôle sont intimement liés et dépendants au point de faire penser aux
rapports de dépendance qu’entretiennent les organes du corps humain ? Quoi qu’il en soit, le
contrôle, utilisé de façon adapté, peut être un outil efficace pour une passation saine et
performante des marchés publics. En fin, à ce jour, l’indispensable mise à jour des deux
systèmes de façon évolutive et presque concomitante est plus qu’une réalité dans le sens d’un
soutien réciproque et combien important, afin de garantir la pérennité d’une gestion saine et
performante des finances publiques.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
BIBLIOGRAPHIE
A- Ouvrages généraux :
Comprendre simplement les marchés publics, Pierre De Baecke, Edition du Moniteur, Paris 2013 ;
Le contrôle des dépenses engagées : Sébastien Kott, Collection : Histoire économique et financière
- XIXe-XXe ; Vincennes (2004) ;
Économie des partenariats public-privé, Stéphane SAUSSIER, 2015 ;
OUATTARA, T-A, (2002). « l’économie des finances publiques et le système budgétaire malien»,
Bamako, 2ème édition « Jamana ».
B- Mémoires :
Mémoire de Master « Réforme des marchés publics et performance du système: cas des nouveaux
acteurs de la passation des marchés publics » par Paul René JOUONANG, Institut Supérieur du
Sahel-Université de Maroua - Ingénieur de Conception, Facilitateur de Développement 2014 ;
Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Études Supérieures Bancaires et Financières (DESBF) ;
39ème PROMOTION ; THEME : La contribution à l’efficacité du rôle du contrôle financier du
Mali dans le cadre des reformes des finances publiques au sein de l’UEMOA ; présenté par M.
Mahamadou DIALLO, 2017.
C- Documents officiels :
Manuel de procédures de contrôle du Contrôleur Financier (version 2016)
Manuel de procédures de passation des marchés des collectivités territoriales du Mali ;
Guide de l’acheteur public des collectivités territoriale du Mali;
Rapport type d’évaluation des offres « 2017 » relatives aux marchés de prestations intellectuelles
en République du Mali ;
Rapport type d’évaluation des offres « 2017 » relatives aux marchés de fournitures et services
courants en République du Mali ;
Rapport type d’évaluation des offres « 2017 » relatives aux marchés de travaux en République du
Mali ;
DP type en vigueur en République du Mali ;
DAO type pour les marchés de fournitures et services courants en vigueur en République du Mali ;
DAO type pour les marchés de travaux en vigueur en République du Mali ;
Stratégie Nationale du Contrôle Interne (SNCI) adoptée en juillet 2011 ;
Cadre de Mesure de la Performance en matière de Gestion des Finances Publiques - PEFA- du
Mali ; Rapport relatif à la notation des indicateurs de performance de haut niveau, Octobre 2016 ;
Évaluation de la gestion des finances publiques au Mali selon la méthodologie PEFA, Rapport sur
la performance de la gestion des finances publiques, version définitive du 28 juin 2011 ;
Revue indépendante de la conformité de la passation des marchés des autorités contractantes
(gestion 2015) Rapport ;
Rapport d’analyse des recours et décisions rendus par le CRD en 2014-2016.
D- Directives :
Directive N°04/2005/CM/UEMOA portant procédures de passation, d’exécution et de règlement
des marchés publics et des délégations de service public dans l’union économique et monétaire
ouest africaine ;
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
E- Constitution et lois :
Constitution de la République du Mali du 25 février 1992 ;
Loi N° 88-47/P-RM du 10 novembre 1989, portant création des Directions administratives et
financières en République du Mali ;
Loi N°08-022 du 23 juillet 2008, portant création de la DGMP-DSP ;
Loi N°08-023 du 23 juillet 2008, portant création de l’ARMDS ;
Loi N°2011-029 du 24 juin 2011, portant modification de la loi N°08-022 du 23 juillet 2008,
portant création de la DGMP-DSP ;
Loi N° 2011-030 du 24 juin 2011 portant modification de la loi N°08-023 du 23 juillet 2008
portant création de l’ARMDS ;
Loi n°2013-028/ du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances ;
Loi n°2013-031/ du 23 juillet 2013 portant approbation du Code de Transparence dans la gestion
des Finances Publiques.
F- Ordonnances :
Ordonnance N°09-010/PM-RM du 04 mars 2009 portant création des directions des finances et du
matériel en République du Mali ;
Ordonnance n°2016-013/P-RM du 29 mars 2016, ratifiée par la loi n°2016-020/AN-RM du 09 juin
2016, portant création de la Direction Nationale du Contrôle Financier.
G- Décrets :
Décret n°10-681/P-RM du 30 décembre 2010 portant Règlementation de la Comptabilité-
matières ;
Décret n°2014-0349/P-RM du 22 mai 2014 portant Règlement Général sur la Comptabilité
Publique ;
Décret N° 2014-0764/P-RM du 09 octobre 2014 fixant le régime des marchés de travaux,
fournitures et services exclus du champ d’application du Décret N° 08-485/P-RM du 11 août 2008,
portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des
délégations de service public en République du Mali ;
Décret n°09-137/P-RM du 27 mars 2009 fixant l'organisation et les modalités de fonctionnement
des directions des directions des finances et du matériel au Mali ;
Décret N°09-687/P-RM du 29 décembre 2009 fixant le taux de la redevance de régularisation des
marchés publics et de délégations de service public ; des produits de la vente des dossiers d’appel
d’offres versés à l’ARMDS et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels ;
Décret N°2014-0256/P-RM du 10 avril 2014 déterminant les autorités chargées de la conclusion et
de l’approbation des marchés publics et des délégations de service public ;
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
I- Webographie/ Sitographie :
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2007-4-page-659.htm ;
https://www.banquemondiale.org/ ;
www.prestationintellectuelle.com ;
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Controle_legalite.htm;
www.dgmp.gouv.ml;
http://maliactu.net/mali-reformes-des-marches-publics-le-mali-se-conforme-aux-normes-de-
luemoa-et-des-standards-internationaux-en-la-matiere;
www.primature.gouv.ml.
www.armds.ml
http://www.conseil-etat.fr
J- Autres :
Norme ISO 8402 ;
Présentation des cadres légaux institutionnels nationaux de la régulation des marchés publics
(Professeur Laurence Folliot Lalliot) au CIF-OIT dans le cadre du Master en Gouvernance et
Management des Marchés Publics en Appui au Développement Durable (GOMAP 2018) ;
Rapport d’évaluation du système de passation du Mali, Présenté par : Abdourazack Arboncana
MAIGA & Moctar AG ABDOULAYE, Mai 2016, dans le cadre de la formation GOMAP 2016
Lexique des marchés publics.
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
Annexes
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ANALYSE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE DES MARCHES PUBLICS EN RAPPORT AVEC LE SYSTÈME DE PASSATION AU MALI
ANNEXE1 :
PAYS Mali
Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de
RÉGULATEUR Service Public (ARMDS)
COMPÉTENCE DU
Oui
CONTROLE
COMPÉTENCE DU
RECOURS Oui
DECONCE
Non
NTRE
Composé de 3 conseillers l’administration 3 du secteur privé et 3 de
COMPOSITION DU
la société civile
REGULATEUR
Exclusion des entreprises ou entrepreneurs, transmission de dossier
SANCTIONS
au pôle économique et à la justice le cas échéance
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ANNEXE 2 :
Schéma du circuit de traitement des dossiers financiers à la DNCF
Chargé de contrôle
pour Vérification du Planton Agent chargé de
contrôle
Chef de Division
Secrétariat Général Organismes
Agents Chargés de
Personnalisés pour
Enregistrement et Contrôle pour Planton examen et paraphe
Ventilation des Vérification et
ORGANIGRAMME DE LA DGMP-DSP
Source : http://www.dgmp.gouv.ml/?q=node/58
ANNEXE IV
ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION NATIONALE DU CONTROLE FINANCIER
DIRECTEUR NATIONAL
SECRETARIAT PARTICULIER