INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

UN PLAN DE
RELANCE POUR LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 14 mars 2020
LE GROUPE SAIDAL N°8969 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.
LIRE L’ARTICLE DE ALI MEZIANI EN PAGE 7 USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

DEUX DÉCÈS ET 27 CAS ENREGISTRÉS

L’Algérie met en place

des mesures d’urgence ■ Les écoles et les
universités sont
fermées jusqu’au
5 avril prochain sur
décision du président
Abdelmadjid
Tebboune
■ Air Algérie suspend
temporairement ses
vols vers la France,
l’Italie, l’Espagne et le
Maroc
■ Toutes les
compétitions
sportives se joueront
désormais à huis clos,
et ce, jusqu’au
31 mars. Les
manifestations
culturelles sont tout
autant concernées.
LIRE NOS ARTICLES
EN PAGES 2 ET 3

UN AN DE PRISON REQUIS
CONTRE LAKHDAR BOUREGAÂ 56e VENDREDI DE MOBILISATION POPULAIRE
LE VERDICT SERA LE HIRAK REFUSE
CONNU LE 26 MARS LE «CONFINEMENT»
■ Le verdict du procès de
Lakhdar Bouregaâ, qui s’est
tenu jeudi au tribunal de Bir
Mourad Raïs, sera rendu le 26
mars courant. Le procureur de
la République a requis un an de
prison ferme contre cet
PHOTO : SAMI K.

opposant politique et
Commandant de la Wilaya IV
historique.
LIRE L’ARTICLE DE M. A. O. EN PAGE 5

PROCÈS DE L’EX-PATRON
DE LA POLICE ABDELGHANI HAMEL
RÉVÉLATIONS SUR LES BIENS
PHOTO : SAMI K.

DES HAMEL SUR FOND DE

LARMES ET D’ÉMOTION
LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 6 ■ LIRE NOS ARTICLES EN PAGES 4 ET 5
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 2

L’ACTUALITÉ

L’ÉPIDEMIE DU COVID-19 SE PROPAGE À TRAVERS LE PAYS

L’Algérie enregistre
deux décès et 27 cas 
● L’Algérie enregistre 27 cas et deux décès ● L’enquête épidémiologique se poursuit pour retrouver et identifier toutes les personnes contacts,
souligne le ministère de la Santé en relevant que le dispositif de veille et d’alerte mis en place demeure en vigueur et la mobilisation des équipes
de santé reste à son plus haut niveau.

A
lors qu’elle était confinée
dans une seule ville,
précisément Blida,
depuis le 1er mars, la maladie
Covid-19 se propage pour toucher
aujourd’hui quatre wilayas, à
savoir Tizi Ouzou, Skikda, Souk
Ahras et Alger, où un deuxième
décès a été enregistré jeudi soir,
portant le nombre à 27 personnes
atteintes du Covid-19. Il s’agit
d’un homme âgée de 55 ans qui
aurait été pris en charge à l’hôpital
de Beni Messous, dans un état
grave. Selon des sources sanitaires,
il souffrait déjà de pathologies
chroniques, dont le diabète et
une maladie cardio-vasculaire.
«Selon les premières informations
le concernant, il aurait été en
contact avec des proches venus de
l’étranger. L’enquête est en cours»,
nous dit-on au ministère de la
Santé.
Le premier décès, un homme de 67
ans avec des antécédents médicaux
(cardiopathie, hypertension), a été
enregistré à l’hôpital de Blida
mercredi soir. L’homme, qui a été
admis pour un tout autre motif
durant quelques jours pour finir
en réanimation, s’est avéré porteur
du virus. «Ce cas a un lien avec la
première famille de Blida testée
positive au Covid-19», a-t-on
appris.
Dans un communiqué du ministère
de la Santé rendu public jeudi
matin, il est précisé que cinq
nouveaux cas de coronavirus, dont
un décès, ont été enregistrés en
Algérie, pour atteindre 24 cas
confirmés de Covid-19 dans
le pays. Il s’agit de deux cas
ayant séjourné en France, l’un est
hospitalisé dans le wilaya de Souk
Ahras, l’autre à dans celle de Tizi
Ouzou et trois dans celle de Blida,
précise la même source.
Le cas de Tizi Ouzou hospitalisé
à Azazga est un ressortissant
algérien résidant en France. Il
est entré en Algérie le 1er mars.
Il a présenté des symptômes de
grippe une semaine après. Il est
testé positif au Covid-19 et il
est actuellement en isolement à
l’hôpital de Azazga. L’enquête
épidémiologique permettant
d’identifier les sujets contacts a
été lancée et 14 personnes se sont
présentées à l’hôpital, selon le Pr
Ziri, directeur de la santé de wilaya.
Et de préciser que trois autres
cas suspects sont actuellement
hospitalisés en attente des résultats
Les premiers  patients  guéris  qui
étaient en isolement à l’EPH de
Boufarik ont quitté l’hôpital
mercredi soir
des prélèvements acheminés à
l’Institut Pasteur d’Algérie.
Le deuxième nouveau cas
a été notifié à Souk Ahras et
un troisième a été enregistré à
Skikda dans la soirée de jeudi.
En tout, l’Algérie enregistre 27
cas et deux décès. L’enquête
épidémiologique se poursuit pour
retrouver et identifier toutes les
personnes contacts, souligne le
ministère de la Santé, relevant que
le dispositif de veille et d’alerte mis
en place demeure en vigueur et la
mobilisation des équipes de santé
reste à son plus haut niveau.
Par ailleurs, les
premiers patients guéris, qui
étaient en isolement à l’EPH de
Boufarik, ont quitté l’hôpital
dès mercredi soir. «Sur les
24 patients enregistrés positifs
au niveau de notre structure et
isolés, 11 sont rentrés chez eux,
soit huit d’entre eux mercredi
soir et les derniers sont sortis jeudi.
Actuellement, nous avons 12 cas
suspects hospitalisés en attente
des résultats des prélèvements.
Dans la journée de jeudi, 43
prélèvements ont été effectués sur
des sujets contacts avec les deux
nouveaux cas enregistrés et le
patient décédé à l’hôpital de Blida.
A ce jour, 163 patients ont transité
par le service, parmi eux des
cas négatifs, des positifs et des
suspects», précise le Dr Yousfi, chef
de service d’infectiologie à l’EPH
de Boufarik, avant de signaler que
la structure a été prise d’assaut
jeudi pour des consultations suite
au premier décès enregistré à Blida.
Il relève que certaines personnes
sont prises de panique alors
qu’elles n’ont pas été en contact
direct avec ces personnes, déplorant
le comportement décevant de
certains personnels de la santé.
«Ce qui complique davantage la
situation. Par ailleurs, les proches
des cas positifs ont refusé de se
présenter pour des prélèvements.
Il a fallu l’intervention des services
de sécurité, à la demande de la
DSP, qui les ont obligé de les suivre
pour se rendre à l’EHS», a-t-il
ajouté.
A noter qu’afin de réduire le risque
d’importation et d’extension
de cette épidémie mondiale, le
ministère conseille aux citoyens
algériens devant se rendre dans
les pays où l’épidémie est active,
de différer leur voyage et aux
ressortissants algériens établis
dans les pays où l’épidémie est
active d’ajourner également leur
visite familiale, sauf en cas de
nécessité absolue. L’Organisation
mondiale de la santé (OMS) a
qualifié mercredi l’épidémie du
Covid-19, qui a contaminé plus de
110 000 personnes dans le monde
depuis fin décembre, de pandémie,
mais a assuré qu’«elle pouvait être
contrôlée». Djamila Kourta

ACTIVITÉS SPORTIVES SUSPENSION DES VOLS ENTRE

Le huis clos pour éviter
la propagation du Covid-19
A l’instar de la majorité des pays
dans le monde, l’Algérie a pris
une série de mesures préventives
pour lutter contre la propagation
du coronavirus.
Des mesures allant jusqu’à limiter
au maximum les contacts et les
rassemblements des citoyens,
notamment dans le sport et
particulièrement le football qui
draine les grandes masses. Ainsi,
toutes les compétitions nationales
dans les différentes divisions se
joueront désormais à huis clos, et
ce, jusqu’au 31 mars, a annoncé
le ministère de la Jeunesse et
des Sports, sur instruction du
président Abdelmadjid Tebboune.
«Cette mesure pourrait être levée
comme elle pourrait être prolongée
en fonction de l’évolution de la
situation dans le pays», a annoncé
le président de la Ligue de football
professionnel (LFP), Abdelkrim
Medouar, hier sur les ondes de
la Radio nationale. L’instance
qui gère le championnat national
professionnel a également instruit
les joueurs à éviter de se serrer
la main avant le début de chaque
rencontre (comme cela se fait
habituellement) et d’utiliser les
produits désinfectants. Elle a
d’ailleurs dépêché des médecins
spécialisés en sport pour des
rencontres de sensibilisation,
comme lors du dernier match
qui a opposé le NAHD au CSC.
Medouar a en outre annoncé que
la LFP a mis en place une cellule
pour veiller à l’application stricte
de cette mesure préventive.
Cependant, les compétitions
internationales gérées par la CAF
et la FIFA, à l’image des rencontres
de l’équipe nationale de football,
ne semblent pas être concernées
par cette mesure, sachant que
les deux instances précitées n’ont
pris aucune décision. La sélection
nationale affrontera le 26 mars à
Blida, la ville la plus touchée par
le coronavirus, le Zimbabwe dans
le cadre des éliminatoires de la
CAN-2021.
La FAF a sollicité le MJS pour
savoir si la mesure du huis
clos prise pour le championnat
national sera élargie aux matchs de
l’équipe nationale. Aux dernières
nouvelles, la CAF a décidé de
reporter les deux matchs Algérie
- Zimbabwe (aller et retour) à une
date ultérieure. Les Verts, dont
la plupart des joueurs évoluent à
l’étranger, devaient entreront en
stage le 23 mars. A noter qu’aucun
cas parmi les sportifs algériens n’a
été signalé positif à la pandémie
du Covid-19, contrairement
en Europe, qui a vu déjà toute
l’équipe du Real Madrid mise en
quarantaine et la Liga suspendue
pendant 15 jours.
S. M.
L’ALGÉRIE ET LE MAROC
Des touristes algériens
bloqués au royaume
L a suspension des vols entre l’Algérie et le Maroc, décidée d’un com-
mun accord par les deux pays, à cause du virus Corona, est un véritable
dilemme pour des touristes algériens.
Un groupe résidant à Maghnia, se trouvant à Casablanca depuis la semaine
dernière, nous a contacté pour alerter les autorités sur sa situation. «On
devait rentrer au pays vendredi (hier) après un court séjour à Marrakech. Une
fois à l’aéroport Mohammed V pour embarquer, on nous a informés que les
vols ont été annulés, carrément suspendus pour une durée indéterminée…»
Nos interlocuteurs estimaient que le nombre d’Algériens bloqués à l’aéro-
port dépasse la cinquantaine. «Parmi nous il y a aussi des conférenciers qui
étaient invités à des séminaires. Cette décision a été brusque, ils auraient
dû nous mettre au courant, ce qui nous aurait permis d’écourter notre séjour
ici.» Kamel, jeune ingénieur d’Oran, souhaite que la compagnie natio-
nale rapatrie tous les Algériens bloqués au Maroc. «Air Algérie a rapatrié
exceptionnellement des Algériens se trouvant en Chine, il y avait même des
ressortissants d’autres pays voisins, des Tunisiens notamment. Beaucoup
parmi nous craignent de manquer d’argent et d’être livrés à eux-mêmes.»
On ignore si des ressortissants marocains se trouvent dans la même situa-
tion dans les aéroports algériens (seuls ceux d’Alger et d’Oran desservent le
royaume chérifien).
Dans un communiqué, la Présidence a déclaré en substance qu’«il a été
décidé ce soir (jeudi), par un accord conjoint entre les gouvernements algé-
rien et marocain, de suspendre les vols entre les deux pays» pour éviter la
propagation du virus. Avant cela, Air Algérie avait annoncé la suspension des
vols vers Milan puis Rome, en Italie. C. Berriah
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 3

L’ACTUALITÉ
ÉCOLES ET UNIVERSITÉS FERMÉES, VOLS SUSPENDUS OU RÉDUITS DE ET VERS L’ÉTRANGER

L’Algérie met en place

des mesures d’urgence
● Face au risque de propagation rapide du coronavirus, les autorités ont décidé de prendre un nombre de mesures censées
circonscrire la propagation du Covid-19.

E
coles et universités fermées, Constantine ont été réduits. Il faut dire pays ? Pour plus d’un, avec un système
événements sportifs et culturels que tous les cas de coronavirus détectés de santé plutôt défaillant, il sera difficile
annulés, vols suspendus ou jusque-là sont en lien avec l’arrivée de prendre en charge un nombre élevé
réduits en provenance et en direction sur le sol national de personnes depuis de personnes contaminées dans le
de pays européens et autres. Les plus l’étranger. Le premier cas détecté était cas d’une propagation importante.
hautes autorités du pays ont pris, ce un ressortissant italien exerçant dans le Même si les pouvoirs publics n’ont pas
week-end, des mesures pour éviter la sud du pays. Par la suite, il y a eu cette encore déclaré le pays en état d’alerte
propagation du coronavirus (Covid-19) famille de Boufarik qui a reçu un parent maximale, et vu que ces mesures
qui, d’après les dernières informations, résident en France. Et les deux derniers n’ont pas encore atteint un degré
n’est plus circonscrit au «foyer» initial, cas sont des personnes ayant séjourné élevé de restrictions, les imams par
sis dans la région de Blida. à l’étranger. De ce fait, la suspension exemple n’ayant été instruits que de
Jeudi dernier, le ministère de la Santé des vols, de et vers l’étranger, était «raccourcir au maximum le prêche
a enregistré deux nouveaux cas de devenue une nécessité. Des mesures de la prière de vendredi» et non
contamination, portant le nombre similaires ou même plus ont été, faut-il de l’annuler ou de faire jouer les
total d’infection à 26. Par ailleurs, un le signaler, prises dans plusieurs pays rencontres de football à huis clos et non
deuxième décès, un homme de 55 à travers le monde. Rien que pour les de suspendre le championnat, il n’en
ans, qui s’ajoute au premier, âgé de deux derniers jours, les Etats-Unis par demeure pas moins qu’ils préfèrent
67 ans, a également été enregistré. Si exemple ont suspendu tous les vols tenter de contenir la propagation

dans un premier temps il s’agissait
de personnes de la même famille,
de Boufarik (Blida), les plus récents
cas sont de Skikda et Tizi Ouzou,
deux citoyens qui revenaient de
déplacements à l’étranger.
Face au risque de propagation rapide de
ce virus, les autorités ont décidé, donc,
de prendre un nombre de mesures
censés circonscrire la propagation
du coronavirus. Ainsi, avant-
hier, le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, a ordonné
la fermeture des écoles, universités
et établissements de formations
professionnelles, y compris ceux
du secteur privé, et ce, jusqu’au 5
avril prochain. Les événements
Les établissements scolaires seront fermés jusqu’au 5 avril prochain
culturels ont aussi été annulé, du
moins jusqu’à cette date. Tout comme
beaucoup d’événements sportifs. Le
championnat du football se déroulera
à huis clos jusqu’au 31 mars. Une
mesure qui pourrait être prolongée.
Par la suite, c’est au tour d’Air Algérie
d’annoncer l’annulation ou la réduction
de vols de et vers l’étranger. Ainsi,
jeudi la compagnie aérienne nationale
avait indiqué, dans un communiqué,
que suite à un accord entre les deux
PHOTO : B. SOUHIL
gouvernements, l’Algérie et le Maroc
ont suspendu les vols aériens entre les
deux pays, la frontière terrestre étant
déjà fermée. Hier, ce sont les vols de et
vers l’Espagne qui ont été suspendus
jusqu’au 4 avril prochain. Pour ce
qui est de la France, des exceptions
ont été faites. Si les vols depuis et
vers Sétif, Batna, Tlemcen, El Oued,
Biskra, Chlef, Béjaïa et Annaba ont été
tout simplement suspendus, ceux de
et vers les aéroports d’Alger, Oran et
en provenance d’Europe, alors qu’en
France, le pays étant fortement touché,
les crèches, les écoles et universités ont
été fermées. En plus des championnats
de football carrément suspendus au
niveau de plusieurs pays européens,
des événements internationaux ont été
également reportés. C’est la panique à
l’échelle mondiale.
Les autorités algériennes tentent-elles
de prendre les devants en décidant de
fermer les établissements scolaires
et universitaires et en annulant ou
reportant des événements culturels
et sportifs, alors que la propagation
du Covid-19 dans le pays n’a pas
pour l’instant atteint les proportions
inquiétantes enregistrées dans certains
en attendant de voir l’évolution des
choses. Lors d’une conférence de
presse tenue mardi dernier, le
ministre de la Santé, Abderrahmane
Benbouzid, avait pourtant déclaré que
l’Algérie était dans la phase 1, celle
où il était question «d’informer et de
sensibiliser». Deux jours plus tard,
c’est-à-dire jeudi dernier, la situation
a apparemment évolué et les autorités
ont décidé finalement d’adopter ces
mesures, d’un côté censées faire vider
les lieux de concentration des citoyens
(écoles, universités…), et de l’autre,
pour réduire au maximum le risque
de contamination par des personnes
venant d’Europe.
Abdelghani Aïchoun

AIR ALGÉRIE SUSPEND TEMPORAIREMENT SES VOLS

VERS LA FRANCE, L’ESPAGNE, L’ITALIE ET LE MAROC
L a pandémie du coronavirus frappe fort au
cœur du transport aérien. Elle a impacté
cette activité de manière directe et poussé
plusieurs compagnies mondiales, telles que
Lufthansa, Emirates, la RAM et Air France à
réduire leurs nombres de vols suite à la chute
des réservations. Air Algérie, touché aussi
par cette maladie, a instauré une cellule de
crise. La compagnie nationale a décidé de
suspendre temporairement tous ses vols «de
et vers» la France au départ des villes de
Sétif, Batna, Tlemcen, El Oued, Biskra, Chlef,
Béjaïa et Annaba, comme mesure préventive
contre la propagation du coronavirus, selon
des informations mises en ligne sur sa page
Facebook Air Algérie Médias officiel.
Elle a décidé également de réduire, à partir
d’aujourd’hui, ses vols «de et vers» la France
au départ d’Alger, Oran et Constantine, ajoute
la même source. De plus, elle suspend tous
ses vols «de et vers» l’Espagne à compter du
16 mars, jusqu’au 4 avril 2020. Les passagers
impactés par les perturbations de leurs vols
peuvent bénéficier d’un changement de
réservation, d’un report ou d’un remboursement
sans frais. Air Algérie avait annoncé mercredi
dernier la suspension des vols «de et vers»
Rome (Italie) à partir du 15 mars, au titre de
mesure préventive en raison de la propagation
du nouveau coronavirus en Italie. Elle a
également déjà suspendu ses vols de et vers
le Maroc pour les mêmes raisons. Le Maroc
aussi a fait de même. La décision de suspendre
temporairement les vols aériens entre les deux
pays a été prise d’un commun accord. «Il a
été décidé, jeudi soir, d’un commun accord
entre les deux gouvernements algérien et
marocain de suspendre temporairement les
vols aériens entre les deux pays en tant que
mesure préventive contre la propagation de
la pandémie du coronavirus», a précisé un
communiqué de la présidence de la République.
En outre, les agences de tourisme et du voyage
en Algérie ont aussi subi cette situation. Elles
sont dans le rouge, notamment celles qui ont
bâti leur modèle économique sur la omra et
le hadj. Une baisse substantielle d’environ
60% de leur chiffre d’affaires est évoquée par
plusieurs professionnels et experts du secteur.
La demande sur certains produits phares
de la saison, tels que les voyages organisés,
notamment à destination de la Tunisie et de la
Turquie, est en berne depuis plusieurs semaines.
Les hôteliers ont aussi des soucis à se faire,
notamment les 5 étoiles qui ont constaté une
baisse de la clientèle, surtout professionnelle
qui venait dans le cadre des Salons et foires.
Cela tombe aussi au mauvais moment pour
la clientèle loisirs qui hésite à aller passer
ses vacances de printemps dans les hôtels
balnéaires ou urbains. Le groupe public HTT
a baissé les prix, espérant sauver les meubles
dans une conjoncture défavorable marquée
par la baisse du pouvoir d’achat des Algériens
qui n’ont pas suffisamment de budget pour
les vacances. L’incertitude est totale. Cette
situation est devenue «insupportable» pour les
agences de tourisme et de voyages qui ont «été
obligées» d’annuler leurs programmes pour
mars et avril, confie Senouci Lies, SG Snav et
général manager de l’agence Saphir tours. Il ne
s’agit pas uniquement de pertes financières.
Il pense en fait que la situation de crise risque
de se prolonger au-delà de ces deux mois. «Le
mouvement de voyage est presque à l’arrêt»,
selon lui. Le secteur aérien vit cette situation
comme une malédiction. La compagnie Flybie
a disparu du ciel européen. 113 milliards de
dollars, c’est ce que pourrait coûter l’épidémie
de coronavirus au secteur du transport aérien,
si l’on en croit les prévisions de l’Association
internationale du transport aérien (IATA), qui
regroupe 290 compagnies aériennes dans le
monde. Kamel Benelkadi

Ecoles et universités fermées jusqu’au 5 avril

L es enfants et les étudiants sont en vacances, depuis jeudi dernier,
pour éviter la propagation du coronavirus dans les écoles
et autres groupements scolaires et universitaires. Cette mesure
d’urgence décidée par le sommet de l’Etat n’est pas sans défaillances
et retombées. En effet, le président de la République, Abdelmadjid
Tebboune, a ordonné la fermeture des écoles, des collèges, des lycées
et des établissements universitaires et de formation professionnelle
pour une durée de 21 jours. Les cours ne devraient reprendre que le
5 avril. Cette décision plus ou moins saluée par l’opinion publique,
notamment avec l’augmentation des cas et la survenue de deux
décès parmi les personnes atteintes, accuse, selon les experts de la
question de l’éducation nationale, beaucoup de manques, notamment
en préparation. «Nous avons saisi le ministère de l’Education quant
à l’éventuelle propagation du Covid-19. Nous avions recommandé
l’anticipation des examens au vu d’un début de vacances prématuré.
Toutefois, notre proposition n’a pas été prise en considération. Prise
aujourd’hui dans l’urgence, il n’y a aucune préparation des parents
et des enfants quant à la gravité de cette pandémie internationale»,
déclare Ali Benzina, président de l’Organisation nationale des
parents d’élèves. D’après notre interlocuteur, les parents ainsi que
leurs enfants prennent à la légère la virulence de ce virus. «Cette
décision a été prise pour éviter les regroupements d’enfants et non
pas pour donner des jours de repos de plus aux élèves et étudiants.
Toutefois, ce que nous remarquons est que les enfants sortent dans la
rue normalement, vont chez leurs familles et sortent dans les parcs
et jardins publics. Donc finalement, le but escompté de cette mesure
de fermeture des écoles et universités n’est pas atteint», ajoute notre
interlocuteur qui insiste sur la prise de mesures d’urgence afin de
vulgariser et informer encore plus sur la gravité de ce virus. En plus
de ce volet, les parents pris à la hâte se sont retrouvés face à un grand
problème : où placer ses enfants durant les heures de travail ? Suite
à cette décision, toutes les crèches et établissements pour la petite
enfance ont fermé leurs portes en attendant la fin des vacances.
Une fin qui pourrait être différée, si le nombre de cas augmente.
Une mesure déjà appliquée dans plusieurs pays, où les cours ont été
envoyés par internet pour les suivre à distance. Asma Bersali

56e VENDREDI DE CONTESTATION POPULAIRE
LE HIRAK REFUSE
LE «CONFINEMENT»
A
lors que la question de savoir s’il faut
ou pas sortir pour cause de coronavirus,
surtout après que l’Algérie ait enregistré
ses deux premiers décès, fait rageusement
débat sur les réseaux sociaux, le hirak n’a pas
dérogé à son rituel contestataire du vendredi,
avec des défilés massifs enregistrés hier, à
Alger, au 56e acte du mouvement populaire.
La matinée a connu les mêmes contingents de
police quadrillant hermétiquement les artères
principales de la ville et surveillant de très près
le périmètre de la mosquée Errahma, les rues
Khelifa Boukhalfa et Victor Hugo, devenus
ces dernières semaines le point de ralliement
des premiers manifestants. Et comme chaque
vendredi, les rafles de la police ont conduit à
l’interpellation de nombreux hirakistes. «Envi-
ron 15 personnes interpellées à la rue Victor
Hugo (Alger) vers midi. Vigilance», alertait le
Comité national pour la libération des détenus
(CNLD) sur sa page Facebook. Dans une autre
publication, le comité revoyait le chiffre des
interpellations à la hausse : «Alerte : un autre
groupe de manifestants embarqués dans un
deuxième fourgon cellulaire de la police (…)
devant Djamaa Errahma. Au total, plus de 30
arrestations déjà.»
Vers 13h, quelques dizaines de protestataires,
massés rue Khelifa Boukhalfa et cernés par
un cordon de police déployé à hauteur de la
bouche de métro, ont commencé à scander
«Dawla madania, machi askaria !» (Etat
civil, pas militaire). Un jeune citoyen est
brutalement interpellé sous nos yeux par des
agents en civil appuyés par d’autres gaillards
en uniforme. Une dame tente de les raisonner.
Une autre s’écrie : «Haggarine !» La foule
vocifère : «Pouvoir assassin !» Peu de temps
après, des appels au calme sont lancés par des
citoyens qui ont invité les manifestants à faire
silence alors que la voix du muezzin s’élevait
dans le ciel appelant à la prière du vendredi.
Conformément aux instructions des autorités,
le prêche est écourté.
A 13h32, un brouhaha sourd embrase l’atmos-
phère. «Dawla madania, machi askaria !» fuse
en chœur. Des escouades de policiers, tous
portant des masques de protection, quittent la
rue Victor Hugo. Un autre cordon des forces
antiémeute, arborant là aussi des masques pro-
tecteurs, boucle la rue Didouche à hauteur de
l’agence Ooredoo. Un groupe de femmes mar-
tèle : «Djazair horra dimocratia !» (Algérie
libre et démocratique). Le cortège de manifes-
tants s’étale sur la rue Didouche en chantant :
«Les généraux, ya el khawana, wallah ma rana
habssine, klitou lebled, zawali mate, oukilkoum
rabbi el âli !» (Les généraux, bande de traîtres,
on ne s’arrêtera pas. Vous avez pillé le pays, le
pauvre a été sacrifié, on s’en remet à Dieu). A
la place Audin, des marcheurs scandent le nom
de l’ex-policier Toufik Hassani qui vient d’être
«Rien ne peut nous dissuader…» à Tizi Ouzou
R ien ne peut nous dissuader de continuer
nos manifestations pour le départ des
symboles du régime», a laissé entendre un
marcheur, hier, à Tizi Ouzou, lors du 56e
vendredi de protestation pour le changement
du système. La marche a drainé des milliers
de personnes malgré les inquiétudes suscitées
par l’apparition, la veille, d’un cas de conta-
mination au Covid-19 dans la wilaya. Les
manifestants demeurent ainsi déterminés à
continuer leurs actions jusqu’à la satisfaction
des revendications du mouvement populaire
enclenché, à l’échelle nationale, depuis le 22
février 2019.
La foule s’est ébranlée, comme de tradition
depuis le début du hirak, du portail principal
du campus de Hasnaoua. Les marcheurs ont
mis en avant des banderoles sur lesquelles sont
mentionnés les mots d’ordre du mouvement.
El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 4
L’ACTUALITÉ
Le hirak n’a pas dérogé à son rituel contestataire du vendredi
condamné à six mois de prison, dont trois mois
ferme. Une multitude de portraits à l’effigie de
Slimane Hamitouche, arrêté samedi dernier en
même temps que Samir Benlarbi et placés sous
mandat de dépôt, sont brandis également.
«LE ‘‘VIRUS’’ DU HIRAK EST PLUS FORT»
On pouvait remarquer d’emblée hier que,
contrairement aux éléments de la police,
l’écrasante majorité des manifestants n’avait
pas de masque protecteur. Nous avons noté
cependant que beaucoup se saluaient sobre-
ment, évitant les effusions tactiles. «Ma fille
qui est médecin m’a exhorté à ne pas faire le
hirak aujourd’hui. Je lui ai répondu : ‘‘Tu as
sans doute de bons arguments scientifiques,
mais il te manque les arguments scientifico-
politiques’’», confie un monsieur dans un
sourire. Amar, un inconditionnel du hirak dont
l’épouse a subi une intervention chirurgicale,
ne pouvait résister, lui non plus, à la tentation
de sortir manifester. «Le hirak ne doit en
aucune manière s’interrompre, et ce n’est pas
le coronavirus qui va nous arrêter. Si le hirak
s’estompe, nous ne relèverons plus jamais la
tête. Je ne le fais pas pour moi mais pour la
dignité de nos enfants. Nous sommes prêts
à tous les sacrifices !» plaide Amar. Cette
dimension sacrificielle est très présente, en
effet, chez nombre de hirakistes. Si certains
sont carrément dans le déni, d’autres semblent
bien conscients du danger, mais ils sont prêts à
en assumer les conséquences «pour la bonne
cause». La productrice Amina Haddad, figure
de proue du hirak algérois, a posté ce message
sur sa page Facebook où elle fait subtilement
la part des choses. Elle écrit : «Moi, Amina
Haddad, maman et citoyenne responsable, en
bonne santé, déclare en mon âme et conscience
rejoindre la manifestation du vendredi et du
samedi en prenant toutes les précautions
sanitaires. Notre lutte continue et rien ne saura
l’affaiblir !» Et elle était là, fidèle au poste, his-
Ils avançaient lentement avant de rejoindre
l’autre procession qui s’est constituée sur
l’axe du stade de 1er Novembre, où nous avons
remarqué un grand étendard aux couleurs de
l’emblème national fusionné à un géant dra-
peau amazigh hissé par des marcheurs, dont
le chanteur Dahmani Belaid, à peine remis
de sa blessure après un accident de la circula-
tion. La foule scandait, à gorge déployée, des
slogans hostiles au pouvoir comme «Pouvoir
assassin !» «Etat civil et non militaire !» et
«Dégagez, dégagez !»
Plusieurs pancartes ont été brandies par
les manifestants qui remettent sur le tapis
de nombreuses revendications populaires,
comme l’instauration d’une IIe République.
«Une nouvelle République est le serment
politique du hirak qui incarne un mouve-
ment mystique», lisait-on, d’ailleurs, sur un
PHOTO : SAMI K.
sant cette pancarte : «Attachés au serment de
la Révolution. Et dans le hirak nous resterons.
Mon immunité, c’est ma détermination.» Une
manifestante nous dit pour sa part : «J’étais
tentée de ne pas sortir mais le ‘‘virus’’ du hirak
est plus fort.» Abdelhakim, fils de chahid, un
autre pilier du hirak, lance avec humour : «Ils
ont trouvé un remède au corona, un traitement
qui s’appelle ‘‘hirak’’.»
Sur les pancartes brandies, le thème dominant,
là encore, est le Covid-19, comme l’illustrent
ces messages : «Le coronavirus n’empêchera
pas le peuple de poursuivre sa révolution paci-
fique jusqu’à la libération de l’Algérie» ; «La
meilleure protection sanitaire se fera en rupture
avec le système autoritaire» ; «L’hypocrisie
du pouvoir liberticide soucieux de la santé du
peuple qu’il réprime depuis plus d’un an pour
sa pérennité» ; «Le virus corona, on peut le
soigner, mais la îssabavirus est un dard pourri.
Son remède est la quarantaine (imposée) par
le peuple».
14h20. Nous rejoignons la rue Asselah Hocine
pour attendre l’arrivée du cortège de Bab El
Oued. En contrebas de la rampe Ben Boulaïd,
en face de l’Aletti, des jeunes chantent : «Vingt
ans avant le corona, vous avez commencé à
nous tuer. Nous sommes décidés, vous êtes
fichus, le hirak toujours debout !»
14h30. Une marée humaine fait vibrer la rue
Asselah Hocine en scandant ce slogan inspiré
lui aussi de l’actualité épidémiologique qui
tient en haleine la planète entière : «Mara-
nache habssine hatta takhtona, djibou el BRI
ou zidou el corona !» (On ne s’arrêtera pas
jusqu’à ce que vous partiez, ramenez la BRI et
le corona). Une dame revendique à travers son
écriteau : «Il faut fermer les aéroports, pas les
écoles et les universités, M. Tebboune». Sur un
panneau, ce slogan féroce : «Le virus corona
plutôt que le virus hagrona». Faites quand
même attention à vous et à vos proches…
Mustapha Benfodil
panneau contreplaqué porté par un père de
famille. «Pour une transition démocratique»,
«Non à l’alternance entre clans», «C’est au
peuple d’écrire souverainement sa Constitu-
tion», «Non aux arrestations, intimidations,
détournements, corruption, manipulations
et instrumentalisation», «Vous êtes le passé,
nous sommes l’avenir. Cédez le pouvoir» et
«Halte à la répression», est-il écrit sur d’autres
pancartes portées par des marcheurs qui
brandissaient aussi les portraits de l’écrivain
Mouloud Feraoun, assassiné par l’OAS le 15
mars 1962.
Dans l’un des autres carrés, nous avons remar-
qué la présence du professeur Madjid Ben
Cheikh et de l’ancien détenu d’Avril 1980, le
Dr Saïd Khelil. Il y avait aussi le journaliste
et militant Fodil Boumala, qui a pris part à la
marche de Tizi Ouzou. Hafid Azzouzi
◗ ORAN : forte
mobilisation
M
algré les recommandations et les appels à la sagesse
lancés à travers les réseaux sociaux, appelant à
suspendre momentanément les processions du
vendredi afin d’éviter la propagation du virus corona, hier,
une foule imposante a battu le pavé à Oran, de la place du
1er Novembre jusqu’à la wilaya, puis de la wilaya jusqu’à
la place 1er Novembre en passant par le front de mer. Bien
que le virus corona ait atteint un pic pandémique, certains
hirakistes, perpétuant une tradition bien algérienne, ont
tourné en dérision cet état de fait et ont recouru à l’humour
noir, voire ironique. Une manifestante, faisant référence à
Tahar Djaout, portait une pancarte sur laquelle était écrit :
«Si tu sors tu meurs, si tu ne sors pas tu meurs. Alors, sors
et meurs debout». Cela dit, il faut noter que beaucoup de
hirakistes oranais, ceux de la première heure, ont fait savoir,
via Facebook et Twitter, qu’ils comptaient bien suspendre,
momentanément, leur participation au hirak, que celui-ci
gagnerait à se montrer responsable et que prendre à la
légère cette pandémie qui menace le monde ferait, ni plus ni
moins, que le décrédibiliser et le faire passer pour une foule
d’inconscients. Néanmoins, il est à noter qu’hier, nombre
de manifestants avaient pris soin de porter un masque et
de s’humecter régulièrement les mains avec du gel hydro-
alcoolique.
A Tlemcen, ni les appels des sages, encore moins les chiffres
alarmants à travers le monde concernant la propagation du
coronavirus n’ont dissuadé les Tlemcéniens de sortir dans
la rue pour «rejeter le régime et ses sbires». Ne donnant pas
l’impression de craindre ce virus, les manifestants, toujours
aussi nombreux, déterminés et convaincus de leur cause,
estimaient hier que «Le corona est moins mortel que ce
pouvoir assassin !» Il est donc clair que rien n’arrêtera des
citoyens à qui même la contagion d’un virus dangereux ne
fait pas peur.
A Tiaret, c’est sous un soleil de plomb que la 56e marche du
hirak s’est ébranlée, ce vendredi 13 mars, depuis la place
des Martyrs. Derrière une large banderole où est évoquée
la demande citoyenne de libérer les détenus d’opinion,
des chants tout à la gloire de cette Révolution du sourire
résonnaient depuis la rue Emir Abdelkader jusqu’au retour
à la place, non sans faire des haltes au carrefour le Regina et
au boulevard Ben Badis. En dépit donc des appréhensions
nées à la suite d’une énième tentative de diviser les rangs du
hirak avec la naissance d’un comité aux contours imprécis,
les inamovibles hirakistes se sont retrouvés pour entamer
la rituelle et non moins symbolique marche où l’on chante
des slogans connus ou nouveaux. Hommes et femmes,
unanimes, ont scandé : «Nous marcherons, nous marcherons
jusqu’au changement, liberté, liberté, liberté !»
A Témouchent, la marche n’a drainé qu’entre une cinquan-
taine et une centaine de personnes, ce vendredi. Les leaders
charismatiques et les plus crédibles ont déserté la manifes-
tation. On assure qu’ils auraient subi des pressions. Quant
aux «démocrates», plus personne. Certains préfèrent aller à
Oran, Tlemcen ou à Sidi Bel Abbès.
A. E. K., C. B., A. F. et M. K.
◗ BOUIRA : «Le système
est aux abois !»
Lesdizaines
Algériens continuent à se mobiliser. En effet, des
de milliers ont défilé, en début d’après-midi
d’hier, dans les rues de la ville de Bouira, pour réclamer
le départ du système et un Etat de droit. Les manifestants
venus des quatre coins de la wilaya, mais aussi des autres
régions du centre du pays, à l’image des dizaines de mar-
cheurs qui se sont déplacés depuis la wilaya de Tizi Ouzou,
ont encore une fois montré que le mouvement populaire
ne s’essouffle pas, en dépit de la volonté et des mises en
garde des autorités centrales du pays, brandissant la menace
d’interdire toute manifestation de rue. La révolte populaire
contre le régime en place se poursuit et les manifestants
n’entendent pas baisser la garde. «Le coronavirus n’est pas
aussi nocif que le système mafieux», lit-on sur pancarte
brandie par un manifestant qui se dit conscient de la menace
pesant sur la santé publique. Le virus continue de progres-
ser dans le monde et le nombre de cas augmente au fil des
heures en Algérie, qui a enregistré deux décès. «Le système
est aux abois. Un peuple pacifique s’est tracé sa voie», lit-
on également sur une banderole géante déployée au milieu
de la foule. La rue est bondée et le cortège s’étire sur plus
de deux kilomètres. La foule, qui a arboré en force des
portraits des activistes du mouvement qui croupissent d’une
manière illégale et arbitraire en prison, à l’image de Brahim
Lalaâmi, des militants politiques comme Rachid Nekkaz et
Karim Tabbou, a repris les chants et slogans traditionnels
de l’insurrection populaire. «Notre mouvement continue de
résister aux provocations et intimidations. La mobilisation
est intacte», affirme un activiste tout en souhaitant que la
question relative à la suspension temporaire des marches
des vendredis et mardis doit être débattue. Amar Fedjkhi
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 5

L'ACTUALITÉ

56e ACTE DE LA MOBILISATION À CONSTANTINE

Détermination à poursuivre
le mouvement citoyen
● La menace du coronavirus sur la poursuite du mouvement populaire est à ne pas négliger, ont soulevé des hirakistes sur les réseaux
sociaux ● A Constantine, la mobilisation était au rendez-vous hebdomadaire.

L
es Constantinois ont encore
battu le pavé, hier, pour Une foule importante a sillonné
revendiquer un changement les artères de la ville
radical du système de gouvernance.
En dépit de la crise sanitaire qui
secoue bon nombre de pays, dont le
nôtre, les manifestants ont occupé
la rue, en ce 56e vendredi de la
contestation, sans véritablement militaire), insistant ainsi sur le
faire preuve de vigilance. Rares sont primat du civil sur le militaire dans
ceux qui se sont munis de masques. l’édification de la nouvelle Algérie
«Avec le décès de deux cas du et sur ses corollaires, la justice
Covid-19, la nonchalance dans les sociale, le respect des liberté et la
actes et les propos aurait dû être séparation des pouvoirs. D’ailleurs,
abandonnée, mais visiblement ça des pancartes appelant à l’exercice
n’est pas le cas», fait remarquer une de la souveraineté par le peuple

hirakiste, alors qu’autour d’elle on
scandait : «Entouma ghir ekhtouna,
entouma el irhab, entouma el
corna !» (Partez et laissez-nous, le
terrorisme et le coronavirus, c’est
vous).
Jeudi, plusieurs figures du hirak
ont appelé à la prudence pour
préserver le mouvement citoyen.
La menace du coronavirus sur la
poursuite du mouvement populaire
est à ne pas négliger, ont soulevé
des hirakistes sur les réseaux
sociaux. «Entre les manœuvres de
la contre-révolution, les tentatives
d’infiltration, les pressions sur les
activistes, le Covid-19 est une autre
menace qui peut affaiblir le hirak»,
dira l’irréductible Hocine. Dans
cette promiscuité qu’offre la foule
sillonnant les artères de la ville,
les plus prudents gardaient leurs
distances. «Distancer les rangs et
les carrés, éviter les poignées de
main et les embrassades, ne jamais
échanger les bouteilles d’eau, se
nettoyer les mains avec du gel
hydro-alcoolique si c’est possible»,
sont autant de consignes diffusées
pour mettre à l’abri cette marée
humaine qui veille au maintien, pour
la deuxième année consécutive, de
la dynamique citoyenne. Et de saisir
PHOTO : EL WATAN
aussi l’occasion de cet imposant
rassemblement pour vulgariser
les mesures préventives contre
cette pandémie qui a mis en alerte
l’ensemble de la planète.
Le long du traditionnel itinéraire,
les centaines de manifestants
ont scandé : «Dawla madania,
machi askaria !» (Etat civil, non
via les articles 7 et 8 de la Loi
fondamentale du pays sont, 13
mois durant, toujours brandies.
Preuve que le système en place
veille au maintien du statu quo.
En passant devant le tribunal, le
mouvement ralentit pour dénoncer
«Adalate ettilifoun !» soit une
justice aux ordres, et appeler à la
libération des détenus d’opinion.
Sur une banderole imposante, il
est écrit : «El hirak moustamir !»
comprendre le hirak n’abdique pas,
il se poursuit. Réponse du berger à
la bergère. Naïma Djekhar

MARCHE CONTRE VENTS ET VIRUS À BÉJAÏA

L à où les peuples du monde se terrent
chez eux et évitent comme la peste les
rassemblements et les lieux publics, les
Algériens ont choisi de se rassembler dans
la rue par milliers. Le «taghenant», cet esprit
de défiance bien de chez nous, a fonctionné
à plein régime. «Nous n’avons peur ni
du système politique ni du coronavirus !»
Tout est dit dans ce slogan écrit en lettres
majuscules sur une pancarte que portait à bout
de bras un homme d’un certain âge entouré de
ses concitoyens scandant des mots d’ordre en
faveur d’un Etat civil et non militaire. Comme
il fallait s’y attendre, le hirak au temps du
coronavirus, cette pandémie qui est en train
de dicter sa loi aux grandes puissances du
monde, a donc pris des allures d’un double
défi. Dans l’ancienne capitale hammadite, les
citoyens n’ont pas dérogé à leurs habitudes et
sont sortis par milliers réaffirmer leur volonté
de changer le système politique du pays.
Marcher, d’abord pour défier le pouvoir qui
a interdit les marches et les rassemblements,
puis comme pour défier ce virus qui fait
trembler le monde. Le traditionnel
rassemblement à l’esplanade de la Maison
de la culture, qu’observent habituellement les
marcheurs pour attendre la fin de la prière du
vendredi et la sortie des mosquées, a donné
lieu à de longues palabres sous un soleil
de plomb. Les discussions sont allées bon
train au sein des petits groupes qui se sont
formés ça et là. Au menu : l’incontournable
coronavirus. Les théories conspirationnistes
semblent avoir le vent en poupe, si l’on
en juge par les conversations captées ici
et là. Beaucoup ne voient dans l’actuelle
pandémie qu’un complot de plus pour mettre
fin au hirak, quand d’autres pensent que, de
toute façon, le virus ne survit pas aux fortes
chaleurs, tandis qu’une forte majorité de
hirakistes est d’accord sur le fait qu’il est plus
urgent de lutter contre un système politique
qui dure et perdure depuis l’indépendance que
contre un virus qui de toute façon est passager,
comme tous ses pairs. Ces questions tranchées
dans le vif, la marche s’est ébranlée quand le
gros contingent des marcheurs pratiquants est
sorti de la mosquée pour donner le signal du
départ. Même si cette 56e marche hirakiste
n’a pas été à la hauteur des précédentes en
matière d’affluence, ils ont tout de même été
des milliers à battre le pavé en scandant les
habituels slogans plaidant pour une justice
indépendante, une démocratie véritable, un
Etat civil et autres revendications connues de
tous depuis un peu plus d’une année. A noter
qu’une minute de silence a été observée à
hauteur du lycée El Hammadia, dit Polyvalent,
à la mémoire d’un citoyen qui venait tout juste
d’être mis en terre. Le cœur de ce malheureux
citoyen, victime d’une hogra d’Etat, a lâché
quand il a ouvert la porte de son domicile
pour découvrir des policiers et un huissier
de justice venus l’expulser du seul toit qu’il
avait pour abriter sa femme et ses enfants.
Un témoignage aussi poignant que tragique,
encore un, que ce sont encore et toujours les
citoyens de la classe la plus défavorisée qui
sont le plus lésés dans leurs droits les plus
fondamentaux par un pouvoir autiste et replié
sur ses privilèges. Djamel Alilat

UN AN DE PRISON REQUIS CONTRE LAKHDAR BOUREGAÂ

Le verdict sera connu le 26 mars
L e verdict du procès de Lakhdar Bouregaâ,
qui s’est tenu jeudi au tribunal de Bir
Mourad Raïs, sera rendu le 26 mars. Le
procureur de la République a requis un an de
prison ferme contre cet opposant politique et
Commandant de la Wilaya IV historique.
A sa sortie du tribunal, Mustapha Bouchachi,
l’un des avocats de la défense, a affirmé
que «non seulement il doit être relaxé,
mais aussi il doit recevoir des excuses
pour avoir été arrêté et malmené». Me
Bouchachi a rappelé qu’il s’agissait d’un
héros national, un commandant de l’Armée
de libération nationale (ALN), qui a combattu
pour que l’Algérie soit indépendante. L'avocat
a souligné que le combat de Bouregaâ pour
l’Algérie ne s’est pas arrêté à l’indépendance,
en 1962. Bien au contraire, il s’est poursuivi
jusqu’à aujourd’hui.
Pour l’avocate Nabila Smail, qui s’est
exprimée au micro de Berbère télévision,
le jugement de Lakhdar Bouregaâ est
«scandaleux». «Ce valeureux homme a été
témoin de la confiscation de l’indépendance.
Ils l’ont mis en prison pour ses propos
purement politiques, pour avoir dit au chef
d’état-major de l’armée : ''Ta place est dans
la caserne et que le Président vous l’avez
déjà préparé.'' Le temps a fini par lui donner
raison», affirme cette avocate au même média.
Lakhdar Bouregaâ a été arrêté le 29 juin 2019
et placé sous mandat de dépôt le 30 du même
mois pour avoir vertement critiqué le chef
d’état-major de l’armée de l’époque, Ahmed
Gaïd Salah, décédé le 23 décembre 2019. Il est
poursuivi pour «atteinte au moral de l’armée».
Et depuis son incarcération à la prison d’El
Harrach, Lakhdar Bouregaâ est «présent»
à travers son portrait dans les marches des
mardis et des vendredis. Les participants à
ces marches n’ont cessé d’exiger sa libération
ainsi que celle de tous les autres détenus du
hirak. Agé de 86 ans, Lakhdar Bouregaâ a
été remis en liberté provisoire, avec d’autres
militants du hirak arrêtés, le 2 janvier de
l’année en cours.
Pour le collectif de défense, il est bien clair
que Bouregaâ est «jugé» pour ses opinions
et ses critiques acerbes du système politique.
Après avoir été arrêté, Lakhdar Bouregaâ a
subi une campagne de dénigrement. En effet,
il a été présenté par la chaîne de télévision
officielle comme un simple usurpateur qui
n’était pas le véritable Commandant de la
Wilaya IV historique. Ce qui a suscité de
vives réactions de dénonciation de la part de
citoyens mais aussi d’avocats et de figures du
hirak.
Par ailleurs, les activistes Karim Boutata et
Ahcene Kadi ont été condamnés à 6 mois
de prison ferme et 20 000 DA d’amende. Ils
sont en liberté provisoire depuis le 2 janvier.
Aussi, le poète Mohamed Tadjadit a écopé, en
appel, d’un an de prison avec sursis. Lors de
son procès en première instance, Mohamed
Tadjadit a été condamné à 18 mois de prison
ferme. Lui aussi a été remis en liberté
provisoire le 2 janvier dernier. En revanche, le
procès des ex-détenus arrêtés le vendredi 13
septembre et remis en liberté provisoire le 2
janvier a été renvoyé au 16 avril prochain.
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PROCÈS DE L'EX-PATRON DE LA POLICE ABDELGHANI HAMEL
Révélations sur les biens des Hamel
sur fond de larmes et d’émotion
● Le procès de l’ex-Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, s’est poursuivi jeudi dernier au tribunal de Sidi M’hamed,
près la cour d’Alger, avec l’audition des membres de sa famille, tous accusés pour, entre autres, «incitation d’agents publics dans le but d’obtenir
d’indus services», «trafic d’influence», «blanchiment d’argent», «dissipation volontaire et illicite de biens et de fonds provenant d’une organisation
criminelle» ● Des révélations sur les biens de la fratrie, mais aussi beaucoup d’émotion face aux sanglots de la fille et aux larmes de la mère et du père.
L
a juge entame l’audience de
jeudi dernier avec Salima Anani,
l’épouse de Abdelghani Hamel,
à laquelle elle demande d’expliquer
comment elle a obtenu auprès de
l’OPGI de Hussein Dey les neuf
locaux commerciaux d’une superficie
de 700 m2 situés à Ouled Fayet. «Je
voulais faire un projet humanitaire,
aider les femmes qui travaillent à
assurer une prise en charge adéquate
à leurs enfants, dans une garderie
bien aménagée. Mes enfants m’ont
beaucoup aidée. Mourad m’a
emmenée voir les locaux. Je les ai
trouvés dans un état lamentable. De
plus, je voulais une superficie plus
grande pour assurer la meilleure
prestation possible. Les locaux se
trouvaient dans une cité non encore
habitée et manquaient de sécurité.
Mes enfants voulaient que je les
garde. Quelque temps plus tard, j’ai
eu un problème de santé. Je n’ai pas
pu terminer le projet.» La juge : «A
quel prix les avez-vous achetés ?»
La prévenue : «22 000 DA le m2.» La
juge : «Ailleurs, les mêmes terrains
sont vendus à 120 000 DA le m2.
Avez-vous une explication ?» La
prévenue n’a pas de réponse. La
présidente l’interroge sur l’acquisition
d’un appartement à Sétif, auprès de
l’agence foncière. Elle répond : «Je
l’ai acheté pour ma mère et avec
son argent. Mon mari s’est chargé
des travaux de réaménagement.» Sur
le montant de 7000 euros qu’elle
détient dans son compte, elle affirme
que cet argent lui a été versé par
ses enfants, mais elle dit qu’elle
ignorait son statut d’actionnaire dans
la SARL Haleb, de l’un de ses fils.
La juge appelle Amyar Hamel, qui
comparait avec le représentant de
ses sociétés, poursuivies en tant que
personnes morales. Il rejette toutes
les inculpations : «J’avais 19 ans
quand j’ai commencé en 2003 dans
le commerce. Tout ce que je possède
vient de mes activités.» La juge
l’interroge sur la villa de deux étages,
d’une superficie de 130 m2, située
à Bouchaoui, Alger, qu’il a achetée
au prix de 346 millions de dinars.
Le prévenu : «C’est une villa type
C, triplex. Je l’ai achetée sur plan
que je n’ai pas encore payée.» La
juge cite trois terrains à Tlemcen,
d’une superficie de 284 m2, de 271
m2 et 299 m2 , acquis en 2004, alors
que le prévenu n’avait que 19 ans,
puis l’interroge sur cette concession
agricole de 3 ha, acquise en 2013,
au prix de 4 millions de dinars. Le
prévenu confirme : «Je l’ai achetée
avec Bakhouch Adda. Ce dernier a
fini par se désister en contrepartie
d’un appartement à la rue Ben
M’hidi, à Oran.» La juge évoque un
autre appartement à Oran, et Amyar
confirme et précise qu’il s’agit d’un
F2 de 44 m2, acheté à 1,6 million de
dinars. A propos de la concession de
5920 m2, toujours à Oran, le prévenu
affirme l’avoir obtenue, après avoir
introduit une demande à la direction de
l’industrie et de l’investissement entre
2013 et 2014. «J’ai déposé un dossier
pour le projet d’un complexe hôtelier
avec une station-service. J’ai obtenu
une concession de 19 900 m2, mais ce
El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 6
terrain posait problème en raison de
la présence d’habitations. J’ai préféré
garder juste la station-service, avec un
terrain plus petit. Mon dossier a été
accepté. J’ai bénéficié d’une assiette
de 5920 m2», souligne Hamel Amyar.
«CHAQUE INVESTISSEMENT EN
RAMÈNE UN AUTRE»
La juge : «Saviez-vous que des gens
habitaient sur ce terrain ? » Le
prévenu : «Je ne pouvais pas le savoir.
J’a vu qu’il y avait un bidonville.
J’ai préféré me retirer. J’avais tout
payé. On m’a fait un échéancier
de remboursement jusqu’à 2021.»
La juge évoque aussi un terrain de
3100 m2 situé à Es Senia (Oran),
acquis en 2013, une maison à Ain
Turck, achetée en 2004, au prix de
1,3 million de dinars, alors qu’il
n’avait que 20 ans (payé, selon lui,
par tranches jusqu’en 2008), avant de
lui demander comment il est passé
de l’activité immobilière à celle de
l’agriculture. «J’aime beaucoup la
terre», répond-il. Il affirme avoir
acheté, en 2017, une concession
agricole de 17 ha à Gdyel (Oran),
précisant : «Au début, je pensais que
c’était une propriété privée, mais
ce n’était pas le cas. J’ai saisi les
services de l’agriculture qui m’ont
expliqué que je pouvais acquérir
la concession. J’ai parlé avec Hadj
Ahmed, il a accepté et on a signé un
contrat de partenariat. On y travaille à
ce jour. Nous avons planté des oliviers
et des grenadiers.» La juge : «Parlez-
nous de ces 16 locaux commerciaux de
Bir El Djir à Oran, achetés en 2013.»
Amyar Hamel : «J’ai déposé ma
demande comme un simple citoyen.
On m’a répondu et j’ai payé mes
droits comme tout le monde. Mieux
encore. Sur le cahier des charges,
le loyer mensuel est arrêté à 10 000
DA, alors qu’on m’a imposé un loyer
de 67 000 DA par mois.» La juge :
«Pourquoi accepter de payer un tel
montant ?» Le prévenu : «On m’a
dit de payer ou de sortir. J’ai payé
pour ne pas le perdre.» A propos
du terrain de 5 ha, acquis en 2013 à
Aïn Témouchent, le prévenu affirme
qu’il est en litige, parce qu’il est dans
l’indivision et qu’il n’a toujours pas
récupéré son argent. Sur le terrain
situé à Remchi, acheté pour 6 millions
de dinars, avec ses deux frères Mourad
et Chafik, Amyar explique qu’entre
2003 et 2004, il avait présenté un
dossier pour le projet d’une huilerie
qui a pris beaucoup de temps pour se
mettre en place. La présidente : «Votre
frère Chafik n’avait que 16 ans…»
Amyar : «J’ai exposé la situation aux
responsables et ils m’ont expliqué que
cela ne posait pas de problème, il suffit
juste de présenter une autorisation
paternelle à Ghazaouet. Mes frères
n’ont été ajoutés que par le nom. Je
n’ai eu l’acte de propriété qu’après
avoir versé toutes les échéances.»
Pour ce qui est de ses investissements,
il cite la station-service, réalisée entre
2013 et 2014, une huilerie, pour
laquelle il a obtenu un crédit de 34
millions de dinars, une société de
transport de marchandises et une autre
de production d’aliment de bétail, et
d’élevage de volaille, créée en 2018
L'ACTUALITÉ
à Oran. Et de préciser : «Chaque
investissement en apporte un autre.
Mes sociétés étaient majoritairement
bénéficiaires.» Amyar est formel :
«Jamais le wali de Tlemcen, Bensbain,
ou celui d’Oran, Boudiaf ou Zaalane,
et encore moins mon père, n’ont
intervenu pour moi. Je travaille depuis
l’âge de 20 ans. Mon père n’a aucun
lien avec ma réussite. J’ai 5 sociétés
et deux crédits, l’un de 200 millions de
dinars que j’ai remboursés et l’autre
de 38 millions de dinars en cours
de remboursement.» Le procureur :
«Avez-vous un bien à vous au nom
de votre père ? » Le prévenu : «J’en
ai un seul. Je l’ai acheté auprès du
promoteur Hasnaoui. Avec mes frères,
nous voulions lui faire un cadeau.
Nous l’avions acheté à trois pour lui.»
UN LOGEMENT SOCIAL POUR
UN SALAIRE DE 100 000 DA
La juge appelle Mourad Hamel
et commence par lui énoncer les
biens qu’il possède. D’abord cet
appartement de 155 m2 à Garidi,
Alger, acheté à 7 millions de dinars,
puis revendu. «C’est mon frère
Chafik qui m’a prêté cet argent,
qu’il a lui-même emprunté auprès de
ses amis.» La villa de deux étages,
située à Staouéli, dit-il, a été achetée
par tranches, en 2014, au prix de
31,680 millions de dinars, grâce aux
dividendes de ses entreprises, alors
que le F4 de Mansourah (Tlemcen)
d’une superficie de 151 m2, il l’a eu
en 2002, comme cadeau de sa famille,
après son accident de voiture. La
juge : «En 2002, vous aviez à peine
17 ans…» Le prévenu : «C’était
juste pour m’aider parce que j’étais
malade.» La juge l’interroge sur le
terrain de 14 431 m2 qu’il a obtenu
en 2011. Le prévenu : «C’était dans
le cadre d’un investissement pour un
entrepôt public, à Oran. J’ai présenté
un dossier et après 7 mois, j’ai eu
une réponse positive.» Il reconnaît
aussi l’obtention, en 2015, d’un local
commercial à Bir El Djir, Oran :
«C'était au début de mes activités
commerciales, mais que les autorités
ont récupéré en 2018.» Mourad,
cite quelques entreprises dont il est
actionnaire, comme cette société de
produits pharmaceutiques, créée avec
son frère Chakib en 2016, du Centre
de diagnostic médical, en affirmant
que parmi les nombreuses sociétés
PHOTO : H. LYES
Tribunal de Sidi M'hamed
qu’il avait, seulement trois sont encore
en activité. Il cède sa place à son frère
Chafik, qui affirme à propos de la villa
à Staouéli, d’une superficie de 264
m2, que c'est le bien d'Amyar, mais
que l’appartement de 137 m2, situé à
Garidi, lui appartient. Il l’a acheté en
2014, pour le prix de 7 millions de
dinars, puis revendu en 2016 pour 16
millions de dinars, pour acquérir un
local transformé en appartement. La
juge l’interroge sur ce logement social
de 78 m2, situé aux Bananiers, à Alger,
acquis auprès de l’OPGI de Hussein
Dey. Il déclare : «J’allais me marier.
J’avais besoin d’un logement à Alger.
J’ai déposé une demande. L’OPGI
m’a convoqué.» La juge : «Quel
salaire aviez-vous sur la fiche de paie
mise dans le dossier ?» Le prévenu :
«J’avais un salaire de 100 000 DA.»
La juge : «C’est un salaire qui ne vous
donne pas droit au logement social.»
Le prévenu : «Je l’ignorais.» La juge
cite encore une liste de biens : un F5
à Saïd Hamdine d’une superficie de
273 m2, acheté pour 5 millions de
dinars, un F4 de 100 m2 à Oran, acheté
auprès de Hasnaoui, et une concession
de 60 000 m2, à Oran, pour un projet
d’investissement. La juge lui demande
pourquoi autant de sociétés et de biens
et le prévenu répond : «Mes dettes sont
plus importantes que la valeur de mes
biens. Mon père n’a aucun lien avec
mes activités.» Sa sœur Chahinez le
remplace à la barre. La présidente lui
fait état de ses biens : un F5 à la cité
Malki, à Alger, acheté en 2012 pour 12
millions de dinars. Elle déclare : «Je
n’ai versé que 5 millions de dinars.
Je n’ai pas terminé le paiement.» La
juge: «Vous aviez à peine 22 ans.» La
prévenue : «Mes frères m’ont aidée
à l’acheter.» La juge : «Vous avez
acheté, en 2015, un F4 pour 17,9
millions de dinars à Chéraga, alors
que vous n’aviez que 25 ans.» La
prévenue : «J’étais conseillère chez le
promoteur Bali. Je voulais acheter un
logement. Il m’a permis de payer par
tranches. J’ai avancé 10 millions de
dinars. Mais cet appartement est en
litige. Tout est bloqué.» Pour ce qui est
du F4 situé à Ouled Fayet, la prévenue
explique qu’elle l’a obtenu auprès de
l’OPGI de Hussein Dey, dans le cadre
de la formule LSP (logement social
participatif). La juge : «Vous aviez
déjà un appartement, vous n’étiez pas
déclarée chez le promoteur et vous
n’avez pas l’aide de la CNL. Comment
avez-vous pu obtenir la formule
LSP ?» La prévenue : «Je suis la seule
fille. Tout le monde m’aidait…»
«JE N’AI JAMAIS VU UNE
FAMILLE ENTIÈRE PLACÉE EN
DÉTENTION»
La juge remarque les gestes de la
main de Abdelghani Hamel. «Vous
voulez répondre à sa place ? Allez-y !»
Hamel : «Elle n’a pas bénéficié de
l’aide de la CNL. Elle a payé la
totalité du prix de l’appartement,
soit 2,1 millions de dinars.» La juge
se tourne vers Chahinez : «D’où
viennent les 7000 euros que vous avez
dans votre compte ?» La prévenue :
«Depuis que j’étais petite, étant la
seule fille, je recevais beaucoup de
cadeaux que je cachais.» Sur ses
activités commerciales, elle affirme
qu’en 2014, elle a voulu lancer un
projet de construction d’une tour.
Elle a déposé son dossier et elle a
obtenu une concession de 7000 m2
à Bab Ezzouar, qu’elle a clôturée
pour 3 millions de dinars, puis signé
une convention d’emprunt avec la
société de son frère. Son problème
de santé et sa grossesse ont retardé la
réalisation de son projet. Le 21 janvier
2020, après des mises en demeure,
elle a reçu une décision de retrait de
la concession. La juge : «On vous l’a
enlevée parce que vous n’aviez pas
respecté les délais de réalisation.»
Chahinez éclate en sanglots : «Je ne
pouvais rien faire. Cette affaire était
comme une forte tempête qui s’est
abattue sur nous. J’ai été la plus
touchée. J’ai envie de parler, de vous
dire combien nous avons souffert.
Ce n’est pas facile. Lorsque j’ai été
placée en détention, ma mère était
comme une folle. Je n’ai jamais vu une
famille entière mise en prison. Mon
frère a laissé une femme et des enfants
sans rien. Cela fait 9 mois que je n’ai
pas vu mon père. Le juge nous refuse
la visite…». La juge appelle Mohamed
Rehaimia, ancien directeur général
de l’OPGI de Hussein Dey, poursuivi
pour «octroi d’indus privilèges et
abus de fonction». Il rejette les griefs
et précise que l’épouse de Hamel a
bénéficié des locaux de Ouled Fayet
dans le cadre du «strict respect de la
loi comme de nombreux citoyens».
Pour lui, s’ils sont moins chers que les
autres locaux, c’est qu’ils ne sont pas
situés du côté de la route. Interrogé
sur une éventuelle intervention de
Hamel, il déclare : «Hamel est un
ami depuis 1976. Je ne me rappelle
pas l’avoir entendu parler de ces
locaux.» A propos du logement LSP
de Chahinez, il affirme : «Le logement
était déjà prêt. Il faisait partie de la
deuxième tranche de l’opération. Elle
n’a pas bénéficié de l’aide du CNL. Je
sais que c’était complexe. L’aide était
lente, et les gens qui déposaient leurs
dossiers obtenaient même le logement
et la décision arrivait bien après.» Le
prévenu est cependant formel : «On
ne peut obtenir un logement CNL
sans aide de la CNL.» Les auditions
reprendront demain avec d’autres
prévenus.
Salima Tlemçani
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 7

ÉCONOMIE

INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

Un plan de relance
pour le groupe Saidal
● Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, a déclaré que le complexe d'antibiotiques de Médéa, relevant de Saidal,
«qui a été réalisé à l'effet de satisfaire les besoins nationaux en antibiotiques, fabrique 53 produits de différentes doses, y
compris 17 produits injectables et des antibiotiques».

U
n plan de relance du groupe
public de fabrication de
médicaments et produits
pharmaceutiques est en cours
d’élaboration par le gouvernement.
C’est l’annonce qui a été faite
jeudi dernier par le ministre de
l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït
Ali Braham, lors d'une plénière
consacrée aux questions orales,
tenue à l'Assemblée populaire
nationale (APN). Le ministre, qui
ne précise pas si la relance de
Saidal se fera «en partenariat avec
des étrangers ou non», soutient
que le projet permettrait d'atteindre
tiers de sa production annuelle, à
travers la Pharmacie centrale des
hôpitaux (PCH).
S'agissant de l'exportation des
médicaments du complexe, Ferhat
Aït Ali Braham a fait état de
l'exportation de six produits, durant
la période 2010-2016, vers des pays
africains, à l'instar du Sénégal et
du Niger, et vers le Yémen. Le
complexe envisage d'exporter 12
nouveaux produits vers des pays
africains, comme le Burkina Faso,
la Côte d'Ivoire, Madagascar et le
Sénégal.
Pour ce qui est des futurs projets

PHOTO : DR
l'objectif «stratégique», à savoir la de réalisation de nouvelles unités,
satisfaction des besoins nationaux le ministre de l'Industrie a rappelé
en différents médicaments. Ferhat le transfert, entre 2018 et 2019,
Aït Ali a déclaré que le complexe des équipements de production
La direction de Saidal à Dar El Beïda
d'antibiotiques de Médéa, relevant de vers le complexe d'antibiotiques de
Saidal, qui «a été réalisé, du temps Médéa dans le but de renforcer ses Ferhat Aït Ali a aussi répondu à une le fonctionnement des carrières cimenterie de Beni Saf, qui a signé un
du défunt président Boumediène, capacités de production, y compris autre question orale concernant les concernées dans cette wilaya, contrat avec un partenaire étranger
à l'effet de satisfaire les besoins la fabrication de pommades. Cette risques sanitaires engendrés par les outre les mesures qui seront prises en mars 2018 pour l'importation
nationaux en antibiotiques, fabrique usine de fabrication d'antibiotiques carrières de la wilaya de Biskra. par les autorités de la wilaya. «Le de matériels conformes aux lois en
53 produits de différentes doses, y de Médéa a bénéf icié du Il a affirmé que «la relance de citoyen a le droit, a-t-il déclaré, vigueur. Après leur réception, il s'est
compris 17 produits injectables et recrutement de 135 employés et l'industrie en Algérie ne se fera de réclamer la préservation de sa avéré que les spécificités techniques
des antibiotiques». Il couvre, selon d'un crédit de 800 millions de dinars, pas au détriment de la santé du santé dans un environnement sain n'étaient pas conformes, a-t-il
lui, «un taux dépassant 75% de la accordé par les autorités publiques citoyen». Il a en effet annoncé que et de revendiquer la fermeture des précisé. En avril 2019, les services
demande nationale sur ces produit». pour sa réhabilitation, à travers son département a chargé la police carrières qui portent préjudice à des Douanes ont saisi au port d'Oran
Ce même complexe, ajoute le l'acquisition d'un nouveau matériel des mines d'élaborer un rapport sa santé.» «L'octroi d'autorisations un matériel importé de l'étranger
ministre, assure la fourniture des pour augmenter ses capacités de détaillé et minutieux et de mener d'exploitation des carrières se n'étant pas le matériel déclaré, a
hôpitaux algériens à hauteur d'un production, a fait savoir le ministre. une enquête sur le terrain concernant fait suivant une étude technique fait savoir le premier responsable
et après parachèvement d'une du secteur de l’Industrie et des
FONCIER DESTINÉ À L’INDUSTRIE enquête administrative, a-t-il Mines. En juillet 2019, le groupe
indiqué, ajoutant que le transfert des
Révision du cadre législatif carrières exige l'octroi de nouvelles
GICA a procédé à des mesures
de dédouanement au niveau du
autorisations d'exploitation.»
Le ministre de l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, a fait savoir avant-hier à l’APN que «le gouvernement Concernant la cimenterie de Beni port, avec une mise en demeure au
étudie une nouvelle formule permettant de rendre l'octroi des concessions et la distribution du foncier industriel plus Saf (Aïn Témouchent), le ministre fournisseur pour se conformer aux
efficaces et rationnels». «La loi en vigueur prend en considération cet aspect, y compris le paiement des amendes a évoqué une défaillance dans la clauses du contrat signé. Ce dernier a
financières par les investisseurs ayant bénéficié des actes de concession sans pour autant réaliser les projets tracés, en gestion des groupes industriels, répondu à cette mise en demeure en
sus d'autres mesures menées par la direction de l'industrie et des mines, en collaboration avec les services de wilaya, notamment en ce qui a trait aux novembre 2019 en fixant les délais
consistant en l'envoi des procès-verbaux aux personnes défaillantes», a indiqué le ministre. Il estime en revanche que contrats signés pour l'importation de livraison du nouveau matériel à
l'imposition d'amendes aux personnes ayant bénéficié de foncier industriel sans réaliser leurs projets «est une mesure du matériel. Il a précisé que son fin juillet 2020. L'usine en question
dépourvue de viabilité économique». Selon Ferhat Aït Ali, «l'intérêt national ne réside pas dans le recouvrement des département prendra «des mesures réceptionnera, donc, un nouveau
amendes imposées, même à 100%, à un investisseur bénéficiaire d'un terrain pour une période de 4 à 5 ans et qui concernant les erreurs de gestion matériel de production à la fin du
n'a pas réalisé son projet, mais plutôt dans l'octroi, à l'avenir, du foncier à un projet d'investissement réellement commises au niveau des groupes, troisième trimestre de l'année, en
productif». Le ministre a insisté sur la rationalisation et l'objectivité en matière de gestion du foncier, tous types y compris le recours aux frais prenant en considération les délais
confondus, y compris le foncier industriel, notamment à l'avenir, et ce, en vue d'éviter les problématiques récurrentes supplémentaires». Il a, d'ailleurs, de fabrication et de livraison.
de projets non réalisés. R. E. rappelé ce qui s'est produit à la Meziane Ali

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (FMI) PÉTROLE

Une action «coordonnée» LE BRENT À 34,99 DOLLARS

pour endiguer le coronavirus
L e Fonds monétaire international a
souligné, avant-hier, l'importance
d'une action «coordonnée» pour endiguer
le coronavirus, précisant qu'il est «difficile
de prédire» l'impact de la pandémie sur
l'économie mondiale. S'exprimant lors
d'une conférence de presse en ligne, le
porte-parole du FMI, Gerry Rice, a appelé
à une action «coordonnée» pour endiguer
le coronavirus à l'échelle internationale,
prédisant que la croissance mondiale 2020
sera inférieure à celle de 2019. «Mais
dans quelle mesure elle (la croissance
mondiale) va diminuer, il est difficile de
le prévoir à ce stade de manière évidente
en raison de l'incertitude» entourant la
propagation du coronavirus, a-t-il ajouté.
Le porte-parole du FMI a expliqué, dans
ce sillage, que la croissance économique
mondiale dépend aussi du degré de la
pandémie et des réponses apportées
par les pays touchés, ainsi que des
mesures prises par les gouvernements.
Il a, en outre, indiqué que l'institution
actualiserait ses prévisions à l'occasion
de la publication de son rapport sur les
perspectives de croissance mondiale
mi-avril. L'an passé, la croissance de
l'économie mondiale s'est établie à 2,9%
et le FMI prévoyait encore en janvier une
croissance de 3,3% pour 2020. Avant
même l'épidémie du coronavirus, le FMI
avait toutefois souligné que cette reprise
serait fragile et poussive, mettant en garde
sur tout élément exogène qui pourrait faire
vaciller l'expansion mondiale. La semaine
dernière, le FMI a annoncé que 50
milliards de dollars étaient «disponibles»,
dont 10 milliards qui peuvent être
prêtés à taux zéro, pour les pays pauvres
et en développement touchés par le
coronavirus. R. E.
HIER À LONDRES
■ Les prix du pétrole se
reprenaient hier, à l'image
des Bourses européennes,
limitant péniblement la casse
d'une semaine qui s'annonce
comme la pire depuis la crise
financière de 2008. Dans la
matinée, le baril de Brent de
la mer du Nord pour livraison
en mai valait 34,99 dollars à
Londres, en hausse de 5,33%
par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain
de WTI pour avril gagnait 4,14%,
à 33,12 dollars. Depuis le début
de la semaine, les prix des
deux barils de référence ont
perdu aux alentours de 20%.
Les prix du pétrole souffrent
aussi bien de la situation du
côté de l'offre, avec plusieurs
géants pétroliers, comme
l'Arabie Saoudite et la Russie,
qui se sont lancés dans une
guerre des prix, que du côté de
la demande, touchée de plein
fouet par la crise sanitaire. «La
Russie et l'Arabie Saoudite
semblent toujours disposées
à augmenter leur production
et faire baisser les prix, sans
montrer aucun signe de retour
à la table des négociations»,
a estimé dans une note
Jeffrey Halley, de Oanda.
Depuis le refus, la semaine
dernière, par Moscou d'une
limitation supplémentaire de
la production de brut dans le
cadre de l'accord qui lie les pays
membres de l'Organisation
des pays exportateurs de
pétrole (OPEP) et leurs alliés,
Riyad a procédé à la plus forte
baisse de ses prix en 20 ans,
déclenchant un séisme sur les
marchés financiers. Mais la
Russie restait pour le moment
inflexible, son président,
Vladimir Poutine, se disant
«certain» que l'économie russe
sortira «renforcée» de cette
période de guerre des prix. Un
temps évoqué, la perspective de
la tenue d'un comité technique
(JTC) de l'OPEP+ le 18 mars
«s'est évaporée» après le refus
de l'Arabie Saoudite, a rapporté
Bjarne Schieldrop, analyste
de SEB. Côté demande, les
réponses drastiques des Etats
pour limiter la propagation du
nouveau coronavirus, à l'image
de la suspension pour 30 jours
de l'entrée aux Etats-Unis de
tout étranger ayant séjourné en
Europe, agitent les inquiétudes
d'une récession mondiale.
APS

A quand l’entrée de l’école
algérienne dans le XXIe siècle ?
Par Boudalia Bouchenak Malika
Ancien membre de la Commission
Educative installée par
Mohamed Boudiaf
Monsieur le Ministre
de l’Education nationale
L
’échec de l’école algérienne
est officiellement reconnu.
Des raisons sont invoquées
pour expliquer cet échec mais,
curieusement, le programme dit de «2e
génération» n’est pas officiellement
incriminé, alors qu’il en contient les graines
comme nous l’avons amplement démontré
dans nos publications précédentes.
Ce programme qui a été reconduit, répond-
il aux normes universelles ? Sachant que
l’école du XXIe siècle dans le monde a
changé de cap, qu’est-ce qui empêche
l’Algérie d’adopter les nouvelles normes ?
Qui sont ceux qui, en matière d’éducation,
nous interdisent l’accès au XXIe siècle ?
Selon nos informations, le Texte officiel
qui régit l’école algérienne du XXIe
siècle aurait été défini et rédigé par
un certain Sobhi Tawil, représentant de
l’Unesco à Rabat. Le programme dit de
«2e génération» est en effet une de ses
trouvailles. Ce fonctionnaire de l’Unesco
puise ses concepts à la source du XXe
siècle et plus exactement en 1947 et 1960.
Il s’agit de concepts nés précisément dans
des officines d’obédience politique. Dans
notre pays, un consensus a été fabriqué
autour de ce texte. Incompris de tous, ce
texte a été adopté de façon mécanique.
La terminologie du représentant de
l’Unesco est révélatrice d’une idéologie de
domination.
Les mesures d’application de ce Texte
officiel sont rédigées par des inspecteurs
formés par le même représentant de
l’Unesco. La lecture de ces mesures
d’application met à nu un discours
totalement dominé par un chaos
conceptuel. La lecture de ces mesures
El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 8
CONTRIBUTION
révèle que l’échec de cette école est à
l’évidence d’ordre scientifique !
Les manuels scolaires sont élaborés
par les «Commissions Nationales des
Programmes». Les membres de
ces Commissions sont formés par le
représentant international. En parallèle,
la réussite du projet du promoteur est
fidèlement assurée à travers tout le pays
par une armée d’inspecteurs formés par des
inspecteurs supérieurs en grade, appelés
«noyau des inspecteurs», eux-mêmes
formés par le représentant de l’Unesco.
Notre système éducatif repose sur des
stagiaires ! L’agent de l’Unesco n’a pas
oublié de mettre au point des batteries
d’évaluations conformes à ses normes, ce
qui lui assure le pilotage à distance de cette
école pour une durée indéterminée.
Notre école est simplement amputée de
son sens ! Tous ceux qui attribuent l’échec
de cette école à d’autres causes ne se sont
pas donné la peine de lire les instructions
imposées aux enseignants. Ces instructions
sont un véritable fouillis, un cafouillage,
un chaos ! Les professeurs du primaire
sont sommés d’appliquer, sans rechigner,
ces instructions totalement incohérentes.
Sous contrôle serré, ils sont sommés de
servir en silence le projet du fonctionnaire
international.
Qu’est-ce qui retient l’Algérie pour adopter
les objectifs universels du millénaire ?
La transmission aux enfants d’un Capital
culturel constitue le premier objectif
scolaire de ce siècle. Cette transmission
est aujourd’hui dans le monde une tâche
régalienne prioritaire, qui est dévolue
à l’Etat. Pour la mise en œuvre de cet
objectif, l’Europe transmet aux enfants de
3-8 ans 600 œuvres littéraires.
- 300 œuvres aux 3-6 ans ; dont 22 auteurs
patrimoniaux, deux anthologies dont l’une
de 365 contes ; 54 auteurs classiques ; des
recueils de poésies.
- 300 œuvres aux 6-8 ans, dont 57 œuvres
classiques ; 22 patrimoniales ; des recueils
de poésies.
L’Algérie transmet aux enfants de 3-8
ans zéro œuvre patrimoniale ; zéro œuvre
scolastique ; zéro œuvre classique ; zéro
œuvre moderne ; zéro recueil de poésies.
L’Algérie inculque aux enfants une
«Langue simplifiée» produite par les
Commissions Nationales des Programmes.
Les Commissions étant constituées
majoritairement d’inspecteurs ou de leurs
stagiaires, on peut affirmer que l’Algérie
inculque aux enfants «La langue des
inspecteurs». L’inspecteur se substitue
au patrimoine et s’impose comme Valeur
nationale. Il apparaît bien que le cœur du
problème éducatif en Algérie se situe au
niveau de la définition de la langue de
scolarisation ! Il n’est pas besoin d’être
expert pour savoir qu’un enfant adapté
à une langue simple ne peut accéder à la
mathématique. Or, plutôt que de corriger
cette faute grave sur laquelle repose tout
le système, il est question de renforcer
PHOTO : B. SOUHIL
historique de notre école. L’Algérie
QU’EST-CE QUI RETIENT impose par la contrainte une nouvelle
L’ALGÉRIE POUR langue d’enseignement : «La langue
ADOPTER LES simplifiée» qui se substitue à la langue des
OBJECTIFS UNIVERSELS écrivains et qui a généré une production
industrielle d’un nouveau support : le
DU MILLÉNAIRE ? «manuel scolaire et parascolaire». Ce
LA TRANSMISSION AUX support véhicule la langue simple et
bourre le cartable des enfants. L’école
ENFANTS D’UN CAPITAL algérienne est déviée de sa mission pour
CULTUREL CONSTITUE devenir un «Centre d’adaptation à la
LE PREMIER OBJECTIF langue simplifiée». L’envoyé de l’Unesco
se permet d’infliger à l’Algérie ses goûts et
SCOLAIRE DE CE SIÈCLE. couleurs. Il déconseille ou contre-indique
CETTE TRANSMISSION l’acte de mémorisation ; alors que l’Union
EST AUJOURD’HUI DANS européenne, l’Unesco, l’OCDE affirment
que la «mémorisation d’œuvres littéraires»
LE MONDE UNE TÂCHE est la voie nécessaire et obligatoire pour la
RÉGALIENNE construction d’un Capital culturel !
PRIORITAIRE, QUI EST Le développement de l’autonomie chez
l’enfant constitue le 2e objectif de ce
DÉVOLUE À L’ÉTAT. siècle. Sa mise en œuvre suppose un
POUR LA MISE EN réaménagement du mode d’organisation
ŒUVRE DE CET des écoles. L’enquête effectuée en 2018 par
l’organisme TALIS (The OECD Teaching
OBJECTIF, L’EUROPE and Learning International Survey) révèle
TRANSMET AUX une pluralité de voies possibles et de
ENFANTS DE 3-8 ANS modes de fonctionnement (plus de 200)
pour atteindre ce même objectif. Le mode
600 ŒUVRES unique d’organisation de nos écoles, hérité
LITTÉRAIRES. du Parti unique, nous interdit d’aspirer au
2e objectif de l’école moderne.
le statut de la «Langue simplifiée» par Le 3e objectif porte sur la Construction
un projet de numérisation et de mise en des fondements de la mathématique chez
tablette. les 5-8 ans. Cet objectif est techniquement
La mort de la «Langue classique et impossible à réaliser dans le contexte
scolastique» est décrétée en 1965 par le actuel, car il dépend des deux objectifs
premier Texte officiel qui régit l’Ecole précédents.
nationale. Ce texte est intitulé : «Instructions Vous conviendrez avec moi, Monsieur le
officielles pour l’enseignement de Ministre de l’Education nationale, que des
la langue de conversation». Le terme fautes scientifiques peuvent être corrigées
«arabe» est radié du titre de ce Texte sans ambages et sans dommages. Le
officiel et radié des pages intérieures ! Les 17 février dernier à Alger, la Place des
concepts et termes-clés employés dans Martyrs a été le théâtre d’affrontements
ce texte sont importés d’un Bureau du inutiles.
ministère français des Affaires étrangères. B. B. M.
Ce texte de 1965 caractérise la mutation
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 9

KABYLIE INFO
SECTEUR DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS À TIZI OUZOU BARRAGE DE TAKSEBT
LA RÉALISATION DES
Des projets du programme STATIONS D’ÉPURATION
RETARDÉE
de 2007 à l’arrêt L
es travaux de réalisation de six Stations d’épuration
des eaux usées (STEP) prévues en amont du barrage
Taksebt, à une dizaine de kilomètre à l’est de Tizi Ouzou
● Cinq salles omnisports sont en attente de lancement depuis 3 ans à Draâ Ben Khedda, ne sont pas encore lancés. La concrétisation de ce projet est
Ouaguenoun, Aïn El Hammam, Akbil et Illoula Oumalou. retardée pour cause de nouvelles mesures administratives
pour permettre le transfert de la maitrise d’œuvre de l’ONA
(Office national de l’assainissement) à la Direction des
ressources en eau de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon les res-
ponsables du secteur de l’hydraulique à Tizi Ouzou, «la pré-
paration du dossier pour le transfert de la maitrise d’œuvre à
la direction de l’hydraulique de Tizi Ouzou est en cours». Ceci
intervient après l’annulation de l’avis d’appel d’offres lancé
par l’ONA en juin 2018, souligne la même source dans un
document rendu public. Cette nouvelle mesure administrative
va retarder encore plus la concrétisation de ces six stations
d’épuration dont l’étude a été finalisée en 2012. Ces instal-
lations localisées à Aïn El Hammam, Irdjen (deux stations),
Ouacifs, Mechtras et Ouadhias dont a bénéficié la wilaya de
Tizi Ouzou devaient être mises en chantier en 2013. L’opéra-
tion a accusé des retards avant d’être gelée en 2015 en raison
de restrictions budgétaires décidées par le gouvernement.
L’urgence de réaliser des stations d’épuration destinées à pro-
téger la cuvette du barrage contre la pollution se fait pourtant
sentir. Le bassin du barrage de Taksebt reçoit, pour rappel,
les rejets des eaux usées de huit communes limitrophes. Une
première étude, qui a commencé au début des années 2000,
avait même fait ressortir un besoin de 18 stations à réaliser en
amont de ce barrage. Il y a lieu de noter que la wilaya de Tizi

PHOTO: D. R.
Ouzou compte d’autres projets d’épuration des eaux qui enre-
gistrent des retards dans leur lancement. Les travaux de réali-
sation d’une STEP pour les communes de Fréha et Azazga à
une quarantaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou n’ont pas
Le chantier du stade communal d’Ililten ayant consommé 5 milliards de centimes est à l’arrêt depuis 2 ans été achevés alors que le chantier a été entamé en 2012.
Ce projet est destiné à préserver les cours d’eau et la nappe de

T
ous les projets relevant du secteur
de la jeunesse et des sports dans la
wilaya de Tizi Ouzou connaissent un
retard sensible dans les travaux, déplore
le président de la commission de l’APW
chargée de ce dossier. Intervenant lors
de la dernière session de l’Assemblée
de wilaya, Smail Benhamna a dressé un
constat alarmant. «Tous les projets traînent
en longueur depuis des années, contrai-
rement à ce qui se dit dans les salons de
l’administration», a-t-il relevé en plénière.
Inscrit parmi les points débattus par les
élus, le stade de 50.000 places couvertes de
Boukhalfa, dont le taux d’avancement des
travaux est de 80 %, est à l’arrêt depuis mai
2019. «Compte tenu des retards observés,
et ce, malgré plusieurs réunions et dépla-
cements sur les lieux par les membres de
l’APW, nous constatons malheureusement
que la réception du chantier n’est pas pour
demain, en sus des coûts supplémentaires
du essentiellement aux coûts d’avenants et
à l’abandon des travaux par les entreprises
réalisatrices», a fait savoir l’orateur. En
plus de cette infrastructure sportive devant
être livrée en avril 2014, M. Benhama a
ISSERS (BOUMERDÈS)
Les travailleurs d’Argilex sans salaire
soulevé le problème du centre de regroupe-
ment des équipes nationales en construc-
tion à Aghribs (daïra d’Azeffoun) inscrit
le 23 février 2012 et lancé officiellement
en juin 2013 pour un délai de réalisation
de 26 mois. «Le projet est à l’arrêt depuis
2019. Le taux de réalisation est de 40%.
Les études sont toujours en cours pour
la reprise des travaux. La date initiale de
livraison était fixée pour 2016. Le projet
est loin d’être achevé», a-t-il déclaré.
S’agissant des 8 nouvelles piscines de
proximité à Tizi Ouzou, Boghni, Larbaâ
Nath Irathen, Ath Douala, Ouadhias, Tig-
zirt, Draâ El Mizan, Mekla, le président
de la commission de l’APW a indiqué
que «toutes ces structures souffrent de
problèmes d’opposition et de contraintes
techniques, et ce, malgré l’avancement
des travaux de réalisation dépassant les
90%». L’étude et réalisation de 10 stades
communaux (programme 2017) à Souama,
Ath Aissi, Akbil, Yatafène, Mkira, Tizi N
tleta, Ifigha, Ait Toudert, Iferhounène et
Ath Yenni ne sont pas en reste du marasme
affectant les projets inscrits à l’indicatif de
la wilaya. «Pour tous ces stades, les études
sont en cours. L’entame des travaux est
remise aux calendes grecques», constate
M. Benhama. Dans le même programme
(2017), 5 salles omnisports à Draâ Ben
Khedda, Ouaguenoun, Ain El Hammam,
Akbil, Illoula Oumalou, sont en attente
de lancement. La commission de l’APW
précise qu’une seule tranche a été versée
pour la réalisation de 2 salles. Les 3 autres
salles sont programmées dans la 2e tranche
du projet. «Paradoxalement sur le terrain,
rien n’a été réalisé pour ce programme»,
est-il souligné. Smail Benhama nous a
précisé par ailleurs que lors de la visite
d’inspection effectuée par l’APW le 9
mars au stade de la commune d’Ililtène
(programme 2007), il a été constaté que ce
projet ayant consommé plus de 5 milliards
de centimes est à l’arrêt depuis deux ans.
Le taux d’avancement des travaux est de
30%. Celui d’Iferhounène (programme
2007) est logé à la même enseigne en
matière de retard et d’abandon : 6 milliards
de centimes consommés pour un taux de
réalisation ne dépassant pas 30%, selon le
président de cette commission.
A.Tahraoui
l’Oued Sebaou contre la pollution. Un autre projet est prévu
pour traiter tous les rejets issus des ménages du pôle urbain de
Oued Falli dans la commune de Tizi Ouzou avant leur déver-
sement dans l’oued Sebaou. Sa réalisation a débuté en 2014
et les travaux ne sont actuellement qu’à 65% d’avancement.
Tassadit Ch.
COLÈRE À AÏT YAHIA
MOUSSA
P lusieurs dizaines de citoyens d’Aït Yahia Moussa, com-
mune sise à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi
Ouzou, ont organisé mardi dernier un rassemblement devant
le siège de la wilaya pour dénoncer la marginalisation dont
souffre, selon eux, leur localité, revendiquant ainsi leur
part du développement. Les représentants des villages de la
commune réclament en premier lieu l’approvisionnement
régulier en eau potable. Selon les citoyens, l’eau manque dans
cette localité et cette même situation est enregistrée même
en période hivernale. Certains villages ne sont d’ailleurs pas
alimentés en eau pendant puiseurs semaines, affirme-t-on.
La population d’Aït Yahia Moussa dénonce aussi les retards
qu’accuse le programme de raccordement au réseau de gaz
naturel, déplorant la cadence des travaux de réalisation des
projets. Parmi les nombreuses autres doléances soulevées
par les protestataires figurent aussi l’état de dégradation des
routes de la commune, ainsi que l’absence de réseau d’assai-
nissement dans plusieurs villages. Il y a lieu de noter que la
population d’Aït Yahia Moussa a initié à plusieurs reprises des
actions de protestation au niveau de la commune. T. Ch.

depuis plusieurs mois AÏN EL HAMMAM

L es travailleurs de la Sarl Argilex des Issers, à l’est de Boumer-
dès, vivent une situation préoccupante. Sans salaire depuis
huit mois pour certains, les 153 employés de cette entreprise
privée spécialisée dans la fabrication de la faïence et de la dalle
de sol sont privés de leurs droits les plus élémentaires. «Il y a des
collègues qui n’ont pas été payés depuis 10 mois. Ils n’ont pas de
quoi acheter une baguette ou un sachet de lait pour leurs enfants.
Pourtant, notre entreprise fonctionne à plein temps. La production
n’a jamais baissé. On n’a pas de stock. Malgré cela, nos salaires
sont versés par parcimonie. On est payé en espèce car les comptes
de l’entreprise sont bloqués. Parfois, on nous donne 20 ou 30%
du salaire», dira le secrétaire général du syndicat des travailleurs,
Benyettou Rezki. Malgré les mouvements de grève observés par le
passé, la situation des travailleurs n’a connu aucune amélioration.
La semaine passée, ils ont protesté à maintes reprises, mais leurs
revendications sont restées lettre morte. Outre les retards dans
le versement de leur paie, nos interlocuteurs dénoncent aussi les
mauvaises conditions de travail. «On n’a ni tenues de travail ni
chaussures, ni casques de sécurité. Nous respirons de la poussière
jour et nuit car on n’a pas de masques et l’atelier de fabrication
n’est pas doté d’aspirateurs ni de bouches d’aération. Certains ca-
marades sont exposés à de réels risques d’électrocution en raison
du passage de fils électriques sous l’eau. On a saisi l’Inspection
du travail à maintes reprises sur ce sujet, mais elle n’est jamais
intervenue», se plaint un employé.
Selon lui, tous les problèmes précités résultent de la mauvaise
gestion. «C’est paradoxal, comment se fait-il qu’une entreprise
qui engrange des gains importants par an n’ait pas un compte
bancaire et verse les salaires au compte-gouttes et en espèce ?
Il y a quelques mois, on nous a coupé la ligne téléphonique pour
non payement de factures alors qu’il y a des clients qui payent
à l’avance leur commande. C’est dire que ce n’est pas l’argent
qui manque», souligne-t-il. Pour plus d’informations, nous avons
tenté de joindre les responsables de l’entreprise et obtenir leurs
réponses quant aux réclamations des employés, mais nos tenta-
tives sont demeurées vaines. R. Kebbabi
DES CITOYENS
RÉCLAMENT LEUR
RELOGEMENT
L es victimes du glissement de terrain ayant touché la ville
de Aïn El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres
au sud-est de Tizi Ouzou, réclament leur relogement. Les
citoyens concernés dénoncent le retard dans l’opération de
recasement qui n’a pas abouti plusieurs mois après la destruc-
tion de leurs habitations suite aux glissements de terrain. Une
opération de démolition de deux bâtiments affectés par un im-
portant affaissement et menaçant ruine au chef-lieu de ladite
commune avait, pour rappel, été engagée par la direction du
logement de la wilaya en octobre dernier. Plusieurs familles
n’ont pas encore été relogées et interpellent les responsables
concernés afin de trouver une solution à leur situation. T. Ch.
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 10

RÉGIONS
JOURNÉE D’INFORMATION SUR LE CORONAVIRUS À JIJEL PROJET DE LA
PÉNÉTRANTE

Tous les moyens de AUTOROUTIÈRE

DE GUELMA
DES RETARDS ET
prévention mis en place DES BLOCAGES
À TOUS LES NIVEAUX
● Au niveau des hôpitaux, il a été procédé à l’individualisation de nouveaux locaux près des
L
e projet de la pénétrante autoroutière reliant Guelma à
services des urgences avec dotation du personnel affecté à cette tâche de moyens de protection. l’autoroute est-ouest, sur une distance de 37,5 kilomètres
accuse de gros retards qualifié aujourd’hui de blocage.

L
a salle de conférences de
la cité administrative de
Jijel était pleine à craquer
jeudi dernier à l’occasion d’une
journée d’information et de sen-
sibilisation sur le coronavirus
Covid-19 organisée par la Direc-
tion de la santé (DSP) à l’inten-
tion des personnels médical et
paramédical. Bilal Daas, chef de
service prévention et population
à la DSP, présentera le dispositif
sanitaire mis en place dans la
wilaya avec notamment l’instal-
lation d’un dispositif de veille
tant à la direction qu’au niveau
des établissements de la santé,
la déclaration en temps réel et
la sensibilisation. Au niveau des
hôpitaux, il a été procédé à
l’individualisation de nouveaux
locaux près des services des
urgences avec dotation du per-
sonnel affecté à cette tâche de
moyens de protection et pour la
désinfection continue des locaux.
Au port de Djendjen, une salle
d’isolement a été mise en place,
les accès à bord des navires inter-
dits sans avis de la capitainerie
et passage au Contrôle sanitaire
des frontières (CSF) et port des
moyens de protection par les
la bouche, le nez et les yeux et
les lieux très fréquentés comme
les fêtes, les stades… Enfin, le
Dr Imane Boutamine, infectio-
logue, parlera du volet clinique et
du traitement du Covid-19 pour
lequel il n’existe pas encore de
vaccin. Pour les symptômes, elle
dira qu’il s’agit de troubles respi-
ratoires, d’une toux persistante
(59%), de douleurs thoraciques
et de fièvre (99%), dyspnée
(31%), myalgie (35%) mal de
PHOTOS: D.R. gorge (11%) et rhinorrhée (4%).
Elle mentionnera que la guérison
spontanée est la plus fréquente
Des dispositifs ont été installés au niveau des hôpitaux alors que 15% ont des symp-
tômes respiratoires et 5% des
pilots maritimes. A l’aéroport de quelques heures à plusieurs formes sévères. La population
Ferhat Abbas, et en dépit de jours. Néanmoins, ajoutera-t-il, fragile, dira-t-elle, se compte
l’absence actuellement de vols il est détruit par les solutions parmi les personnes vulnérables
internationaux, une caméra ther- alcoolisées et les désinfectants et âgées de plus de 60 ans. En
mique a été installée et une salle (eau de javel, etc.). Il parlera l’absence de traitement codi-
d’isolement mise en place. Pour des différents niveaux de risque fié, et outre les antibiotiques et
sa part, le Dr Abdeslem Khelalef, et des gestes à faire, comme le l’oxygénothérapie, elle dira que
épidémiologiste à l’EPH de Ta- lavage et non seulement le rin- des essais cliniques sont menés
her, reviendra sur les précédents çage des mains avec un savon avec des médicaments utilisés
syndromes respiratoires, à savoir liquide, le port de bavette par le pour d’autres infections virales
le SRAS (2002) et le MERS malade mais qui doit être jetée au comme Remdivir (Ebola), Chlo-
(2012), fera un rappel de la bout de 3 heures à cause de son roquine (paludisme), Lopinavir
situation épidémiologique dans humidification excessive. Eviter (VIH) et le Tamiflu (grippes)
le monde et dira que ce virus peut les contacts proches, les embras- dans 70% de cas.
vivre dans le milieu extérieur sades, le contact des mains avec Fodil S.
Une situation à peine décriée du bout des lèvres par Farouk
Chiali, ministre des travaux publics et des transports lors de
sa visite jeudi dernier à Guelma. «Nous allons surmonter ce
retard avec le concours de tous», dira-t-il en réponse à une
question relative à ce problème épineux. Et de poursuivre :
«Vous devez savoir qu’il y a un partenaire dans ce groupe qui
pose problème. Il faut trouver une solution légale. Nous ne de-
vons pas passer outre la loi». En clair, bien que la société «qui
posse problème» n’a pas été citée nommément, il s’agit bien
de KouGC, une entreprise de travaux publics et bâtiments des
frères Kouninef tombée sous le coup de la justice et dont l’acti-
vité est pratiquement gelée. En effet, KouUGC est l’une des
quatre entreprises du groupement de réalisation GRPG char-
gée de ce projet avec ENGOA (Entreprise des grand ouvrages
d’art), EPTP Constantine et SAT RPB (une entreprise algé-
roise de travaux routiers). Notons que les taux d’avancement
des études et des travaux annoncés pour ce projet névralgique,
depuis qu’il a été lancé officiellement à Guelma le 6 décembre
2014 par Abdelkader Kadi, alors ministre du secteur, faisait
l’objet de gros retards, déjà à cette époque, pour la levée des
contraintes (réseaux électriques, adductions, fibre optique,
expropriations, etc.). Ainsi, à ce jour, la situation, toujours sous
la tutelle de l’ADA (Algérienne des autoroutes) suivie par un
groupement algéro-espagnol, a atteint entre autres 70% pour
l’étude d’exécution globale, 44% (lot décapage), 73% (déblai),
23% de réalisation pour les ouvrages busés et 0% pour les
passages supérieurs et inférieurs. Quant aux viaducs et les
ponds projetés sur le tracé «ils sortent à peine de terre», nous
dit-on. Quoi qu’il en soit, au regard de l’évolution de la prise
en charge des 131 contraintes physiques sur le tracé de cette
voie, seules 48 ont été réglées. «Bref, ça traîne ! Et ça risque de
traîner encore plus longtemps», révèlent des observateurs du
secteur. Karim Dadci

STATION DU TRAMWAY PALMA (CONSTANTINE)

L’escalator remis en service dans quelques jours
A près un arrêt qui a duré des mois, les escaliers mécaniques du
tramway au niveau de la zone industrielle Palma seront remis
en service dans les jours à venir. Une information confirmée par le
directeur de l’unité opérationnelle du tramway de Constantine, Ka-
mel Bida. Il est nécessaire de rappeler que ces escaliers, qui relient
la gare routière Ouest et la station du tramway de la zone indus-
trielle Palma, sont à l’arrêt depuis au moins plusieurs mois. Certains
usagers de cette station affirment, quant à eux, que le problème dure
depuis plus d’une année. Une suspension qui a largement pénalisé
les citoyens, en particulier les personnes âgées ainsi que les voya-
geurs, lesquels une fois déposés à ladite gare, auront des difficultés
à monter des dizaines de marches, bagages en main. Information
prise auprès de quelques agents de la société d’exploitation des
tramways (Setram), il s’est avéré que l’arrêt en question est dû à une
panne technique ! Pour quelle raison cette panne n’a-t-elle pas été
réparée ? S’agit-il d’indisponibilité de pièces ? Afin d’avoir les ré-
ponses à toutes ces questions soulevées par les usagers, nous avons
pris attache avec la direction de la Setram. «Il n’est nullement ques-
tion de panne. Mais plutôt d’alimentation en énergie», a déclaré au
début Kamel Bida. Et d’expliquer : «Au début, le branchement pour
alimenter les escaliers en électricité a été effectué avec le compteur
des services de la sûreté de wilaya. Puis l’EMA a fait une demande
officielle d’installation d’un nouveau compteur, avant que la police
récupère le sien. Il y a la facture proforma et les chèques… Donc, je
rassure les citoyens que ces escaliers seront remis en service dans
quelques jours.» Notre interlocuteur souligne également que la Se-
tram est dotée d’équipes de maintenance spécialisées. Ces groupes
d’intervenants veillent jour et nuit sur le bon fonctionnement de ce
moyen de transport. «Ils sont en veille permanente», affirme-t-il.
Yousra Salem

DÉMOLITION DE LA STATION D’ESSENCE DE BAB KCENTINA À SKIKDA

L’ancien gérant et sa famille réclament justice
L e 13 juillet 2013, la station d’essence de Bab
Kcentina (Place des Martyrs) que gérait la
famille Bouhedjira depuis 1963 a été démolie.
D’autres commerces donnant sur la même place
ont connu le même sort et leurs propriétaires
furent tous dédommagés tout comme quelques
jeunes qui squattaient les trottoirs limitrophes.
Seuls les Bouhedjira furent mis aux oubliettes.
Cette «injustice» reste cependant l’œuvre des
ex-walis Bouderbali et Belhacine, actuellement
détenus à la prison d’El Harrach pour des affaires
en relation avec leur gestion dans la wilaya de
Skikda.
Aujourd’hui, le vieux père Mohamed Bouhedjira
se sent comme trahi. Tahar, son fils, lui, estime
que c’est là une véritable «hogra» dont a été vic-
time sa famille. Revenant sur la genèse de cette
«étrange omission», Tahar insiste pour revenir
sur les promesses de l’ex-wali Bouderbali : «Il
nous a reçus le 26 décembre 2012 pour nous
demander de collaborer et de ne pas perturber
les opérations de démolition de notre station
qui faisait nourrir six familles en nous faisant
la promesse de nous attribuer un terrain pour la
construction d’une nouvelle station».
Ce même wali invitera de nouveau les Bouhedjira
dans son bureau le 12 juillet (la veille de la démo-
lition de la station) pour réitérer ses promesses.
Le lendemain, 13 juillet, la station fût mise à terre
et toutes les portes furent alors fermées devant
eux. Plus tard, on dira aux Bouhedjira qu’il n’y
avait pas de terrain disponible, allant jusqu’à leur
faire comprendre qu’ils devaient dénicher eux-
mêmes une assiette foncière. «On a cherché et
trouvé une assiette foncière non loin de l’actuel
port sec. On est aussitôt allé le faire savoir à
l’administration», raconte Tahar. Seulement, ce
terrain domanial fut attribué par l’ancien wali
Bouderbali à trois investisseurs dans la cadre du
Calpiref pour y implanter des showrooms. Deux
années passèrent.
Avec la venue de Belhacine comme nouveau
wali, les Bouhedjira reprennent espoir. «Belha-
cine nous a reçus à deux reprises, en juillet et en
septembre 2014 pour nous faire les mêmes pro-
messes qu’il ne tiendra jamais», poursuit Tahar
Bouhedjira. Ne sachant quoi faire, les concer-
nés déposent une demande pour exploiter une
parcelle libre de 83 m2 sur les 365 m2 récupérés
après la démolition de la station. «On a proposé
un projet commercial en structure légère pour ne
pas nuire à l’harmonie des lieux. On n’a même
pas voulu nous répondre. On apprendra par la
suite que cet espace avait été attribué à une autre
personne», poursuit notre interlocuteur.
Les Bouhedjira reviennent à la charge et dé-
posent un nouveau dossier pour bénéficier
d’un terrain domanial situé sur le CW12 reliant
Skikda à Filfila. Une commission fut alors
chargée d’étudier la faisabilité du projet et elle
conclut que «le terrain se trouve dans un virage
dangereux et ne peut accueillir le projet d’une
station d’essence». Ce même terrain fut plus
tard attribué pour abriter un terrain de jeux pour
enfants ! Lassés, désabusés et trahis surtout, les
Bouhedjira ont depuis presque baissé les bras.
Aujourd’hui, ils entendent saisir les instances
centrales. Khider Ouhab
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 11

RÉGIONS

CHLEF RELIZANE
Saisie d’une arme à feu
Les élus critiquent la gestion et d’équipements
militaires
du secteur de l’hydraulique L es éléments de la brigade de recherche et
d’intervention de la sûreté de Ammi Moussa, la
capitale de l’Ouarsenis au sud est de Relizane, ont
réussi dans leur lutte contre la criminalité sous toutes ses
● L’enquête menée par une commission de l’APW de Chlef a fait ressortir une série de manquements formes, à la faveur d’une information parvenue à leur
et de violations des conditions régissant les opérations d’exécution des travaux, d’adduction d’eau service, l’arrestation de deux individus de la même ville
potable, de réception et de suivi des projets, pour ne citer que ces griefs. en possession d’un lot de matériel militaire.
Il est question d’une arme à feu du 5e degré de type
Brevette calibre 8mm, d’un projectile militaire, de 193

L
’enquête menée par une commission
de l’APW de Chlef dans les ressources cartouche bourrées d’explosifs de fabrication étrangère,
en eau dans la wilaya révèle de graves de 4 GPS de marque Motorola, 2 jumelles et 2 talkies
dysfonctionnements dans la gestion et la walkies, a-t-on appris de la cellule de communication de
réalisation de projets d’AEP antérieurs. la sûreté de wilaya. Avisé, le procureur de la République
Elle a fait ressortir une série de manquements a ordonné l’ouverture d’une enquête approfondie dans
et de violations des conditions régissant l’affaire avant de présenter les deux mis en cause, a-t-on
les opérations d’exécution des travaux, fait savoir. Issac B.
d’adduction d’eau potable, de réception et de
suivi des projets, pour ne citer que ces griefs
portés à la connaissance des élus de l’APW
et de l’exécutif de wilaya lors de la récente BÉCHAR
session ordinaire hivernale de l’assemble.
Celle-ci a justement consacré la journée Découverte du cadavre
de mardi dernier à la lecture des résultats
de l’enquête effectuée par une commission d’un ouvrier
de l’APW conformément aux prérogatives
que lui confère le code de wilaya dans ce M ohand L., âgé de 40 ans, originaire de la ville de
Béjaïa, a été retrouvé mort dans des conditions

domaine. Ladite commission a pratiquement
inspecté tous les projets incriminés et
auditionné les responsables et intervenants
concernés, aussi bien des ressources en eau
que d’autres secteurs. Selon le rapporteur
de la commission, «les perturbations et
la rareté de l’eau que connaissent de
nombreuses localités dans la région sont
dues plutôt aux défaillances manifestes
constatées dans la mise en œuvre et le suivi
des investissements colossaux consentis
par l’Etat au profit de la wilaya dans le
secteur hydraulique. L’offre en ressources
hydriques est largement suffisante mais des
retards considérables dans le lancement
et l’achèvement des projets inscrits depuis
2014 entravent sérieusement la satisfaction
des besoins de la population, notamment
Des élus déplorent une mauvaise gestion du secteur de l’hydraulique
des zones rurales devant être raccordées à
la station de dessalement de Ténès. Il en est
de même pour le projet de réalisation d’une
nouvelle station de dessalement monobloc
dans la ville côtière d’Oued Goussine, entre
Ténès et Beni Haoua. Celui-ci se heurte à
une opposition d’un exploitant agricole.
A ceux-là s’ajoutent les fameux 19 lots
portant raccordement d’un certain nombre
de localités de piémonts et de montagnes
au réseau de dessalement qui couvre les
sièges de 32 communes sur les 35 que
compte la wilaya d’une population de plus
TÉMOUCHENT
PHOTO : DR
de 1 200 000 habitants», a-t-il relevé. Le
rapport d’enquête en question a été suivi
de recommandations de la commission
d’enquête et des élus de l’APW sur le sujet.
Reste à savoir ce que le nouveau wali fera
de ce dossier brûlant, lui qui s’est montré
embarrassé par cette situation.
En fait, nombre de projets dans les secteurs
prioritaires, tels que les travaux publics,
la jeunesse et des sports, les transports,
l’aménagement urbain, l’agriculture et
l’irrigation, subissent le même sort.
A.Yechkour
mystérieuses dans une maison vétuste abandonnée en
ruine au centre de la ville de Béchar. Ladite maison
ayant appartenu jadis à un ancien ressortissant espagnol
du nom de Gomez. Porté disparu depuis septembre
dernier et recherché depuis par sa famille, le jeune
ouvrier a finalement été retrouvé mort au cours de la
semaine dernière. On estime que sa mort, compte tenu
du degré de la décomposition de son corps, remonte à
plus d’un mois. A-t-il été assassiné ? S’était-il suicidé ?
Une enquête a été ouverte par les services de sécurité
dans le but d’élucider les circonstances de cette mort
mystérieuse. M. Nadjah
CULTURE
Des soirées chaâbies à
la mémoire du chanteur
Sahouadj
U n festival de la

Le projet d’aluminerie revient chanson chaâbie

dédié à la mémoire
du chanteur Djamel
Sahouadj est organisé
à l’actualité pendant trois jours à
partir de jeudi, et ce,
jusqu’à aujourd’hui,

F in janvier, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération

internationale des Emirats arabes unis a relancé le projet
d’implantation d’une aluminerie à Beni Saf. Les Emiratis sont-ils
même pas les limites exactes de la superficie choisie.» (El Watan,
12 mai 2007). Fin 2007, de tout le mégaprojet, on apprend que celui
d’une aluminerie est lancé en étude de réalisation sur 400 ha au sein
au musée national
Abdelmadjid Meziane
de Chlef. C’est la
PHOTO : DR

revenus à la charge avec des propositions moins désavantageuses pour
l’Algérie ? Retour sur le parcours chaotique d’une opération ayant
consommé dix années d’études et de négociations. Fait nouveau,
tous les projets industriels devant obligatoirement l’accompagner ont
été réalisés entre-temps : une usine de dessalement d’eau pour régler
la question de la disponibilité de l’eau, l’amenée de gaz effectuée
avec la station de compression Medgaz et une centrale thermique de
2000 MW pour les besoins en électricité. Cette usine était inscrite
dans un mégaprojet de redéploiement pétrochimique de Sonatrach
par la création d’une zone industrielle sur 1000 ha, celles d’Arzew et
de Skikda étant saturées. En septembre 2005, Chakib Khelil s’était
déplacé in situ pour l’officialiser. En 2005/2006, les missions se sont
multipliées. En 2007, le projet à l’origine d’inespérées perspectives
en matière d’emploi et de développement s’est transformé en
source de toutes les craintes. Des opérateurs touristiques et des
cadres des administrations concernées (DSA, tourisme, Domaines,
environnement) s’alarment quant aux conséquences qu’entraînerait
l’implantation d’un pôle industriel sur le littoral témouchentois :
«Sonatrach est en train de décider sans rien dévoiler de ses projets
pour la région et sans que la population sache de quoi il retourne.
Rien, hormis ce qui a été miroité, c’est-à-dire 6000 emplois à la
clé et les mirobolantes retombées financières pour les budgets des
collectivités locales. Mais au départ, il était question d’une zone
industrielle située sur des terres à faible potentialité agricole, or
il se trouve aujourd’hui que le site a été déplacé sur une zone très
fertile, cela semble-t-il pour amoindrir les coûts de réalisation.
Mais ce faisant, cette baisse de coûts va se faire par une exorbitante
perte au détriment de l’agriculture, soit 3800 ha. Pis, on ne connaît
des 6000 de la zone industrielle. Une autre étude de préfaisabilité a
incité les sociétés étatiques émiraties Mubadala et Dubal à investir
dans ce projet. Un accord en mars 2007 est conclu. L’étude s’appuie
sur le fait que la demande mondiale en aluminium est appelée à
augmenter alors que par ailleurs plusieurs alumineries devenues non
performantes techniquement et économiquement, principalement
en Europe, devaient cesser toute production. Dans cette perspective,
l’Algérie détient des atouts privilégiés pour disposer de ressources
énergétiques fiables et compétitives, d’être à proximité de l’Europe
et de disposer d’une main-d’œuvre bon marché. En 2008, d’autres
Emiratis se sont déplacés pour d’autres projets en amont et en aval
de l’aluminerie. On apprend ainsi que l’un des griefs fait au projet
sera gommé. En effet, sans activités en aval, la production de l’usine
était destinée à 80% à l’exportation, ce qui constitue une aberration
économique puisque l’Etat soutient sans contrepartie sa production
par un prix de cession dérisoire du gaz, une énergie entrant à 20%
dans le coût de production. Mais ne voilà-t-il pas que le projet est
gelé fin 2009. La crise financière mondiale et la baisse annoncée des
revenus pétroliers de l’Algérie ainsi que les conséquences négatives
de la crise sur le marché mondial de l’aluminium sont invoquées. Par
ailleurs, une renégociation butait sur la part de la partie algérienne
dans le capital de l’aluminerie, Dubal et Moubadala tenaient au
maintien de la répartition initiale de 70% en leur faveur contre 30%
seulement pour Sonatrach et Sonelgaz. Finalement, en 2011, lors de
la visite de Youcef Yousfi, successeur de Chakib Khelil, le projet est
définitivement enterré. La question qui se pose maintenant est de
savoir si les Emiratis sont revenus à la charge avec des propositions
moins désavantageuses pour l’Algérie. M. Kali
première manifestation
du genre organisée par
l’association culturelle
El Fen Acil, sous la Le défunt chanteur Djamel
houlette de l’artiste Sahouadj
Yacine Bounaadja, en
collaboration avec la direction de la culture de la wilaya
de Chlef. La directrice de cette institution, Mme Bekara
Fatima, s’est montrée favorable, nous dit-on, pour la
tenue de ce rendez-vous annuellement à la mémoire de
ce chanteur de chaâbi décédé il y a deux ans des suites
d’une maladie. La première édition de ce festival musical
qui a débuté jeudi à 18h et hier vendredi, se poursuivra
aujourd’hui à la même heure. Elle a une dimension
nationale puisque des chanteurs de Mostaganem, Tipasa,
Tiaret, Khemis Miliana, Chlef et Ténès se succédent sur la
scène pour marquer ce deuxième anniversaire de la mort
de cet artiste.
Le coup d’envoi de ces soirées chaâbies a été donné le
jeudi 12 mars 2020 à 18h au musée national Abdelmadjid
Meziane situé à Haï Arroudj, au centre de Chlef.
Après l’intervention d’ouverture de la directrice de la
culture, Mme Bekara Fatima, le spectacle a débuté par un
hommage du poète Abdelkader Sendjasni et un récital
des chanteurs de Chlef, Khelifa Berrabha (neveu du
grand maître El Hachemi Guerrouabi) et de Bou Ismaïl
(Tipasa), Abdellah Chergui. Nous y reviendrons dans nos
prochaines éditions. A.Y.
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 12

I N T E R N AT I O N A L E

LA FRANCE NE FERMERA PAS SES FRONTIÈRES

Les élections municipales

maintenues malgré l’épidémie
● Les Français se déplaceront-ils vers les urnes dans ce contexte ? C’est une inconnue sachant que la participation aux municipales est
généralement forte en raison des enjeux locaux qui touchent les citoyens directement dans leur quotidien.
Lyon (France)
De notre correspondant La décision de maintenir
le processus électoral a été annoncé

L
a France ne fermera pas ses
frontières. Emmanuel Macron
l’a dit avec autorité jeudi soir.
«Nous devons éviter (…) le repli
nationaliste. Ce virus, il n’a pas de
passeport», a-t-il expliqué.
Par contre, il a insisté pour dire que
l’épidémie n’en est qu’à son début.
En conséquence, les écoles, crèches,
collèges, lycées et universités
seront fermés pour au moins quinze
jours. Une manière de prévenir
l’évolution de la maladie : «Nos
enfants et nos plus jeunes, selon
les scientifiques, tous, sont celles et
ceux qui propagent, semble-t-il, le
plus rapidement le virus.»
Si les autorités françaises prévoient
«une possible deuxième vague» de
la maladie alors que le premier pic
n’est pas encore atteint, la décision
de maintenir le processus électoral a
été annoncé par le président Macron.
Les deux tours des municipales
se dérouleront les dimanche 15
et 22 mars : «J'ai interrogé les
scientifiques sur nos élections
municipales (…). Ils considèrent
que rien ne s'oppose à ce que les
Français, même les vulnérables,
se rendent aux urnes. Mais il
conviendra de veiller au respect
strict des gestes barrières contre
le virus et des recommandations
sanitaires.»
En fait, c’est la démocratie
constitutionnelle qui a résisté
au coronavirus car, selon les
observateurs, il était difficile pour
l’Exécutif français de reporter le
scrutin sans passer par une loi votée
par les deux Assemblées.
Les Français se déplaceront-ils
vers les urnes dans ce contexte ?
C’est une inconnue sachant que
la participation aux municipales
est généralement forte en raison
des enjeux locaux qui touchent
les citoyens directement dans leur
quotidien. Cette proximité avec
les élus municipaux fait aussi
que les incidences politiques
nationales ont peu d’effet sur les
par le président Macron
résultats. Généralement, les maires
en place sont réélus, quelle que
soit leur couleur partisane, sauf
bouleversement des équilibres
nationaux (ce fut le cas en 2009
avec un virage à gauche et en 2014
avec un virage à droite). Les choses
sont désormais stabilisées, selon
les études et les partis de gauche
ou de droite devraient donc rester
dans l’étiage du précédent scrutin
de 2014.
Les analystes regarderont surtout
les grandes villes : Paris, Lyon,
Marseille, Lille, Toulouse,
Bordeaux, Strasbourg. Dans
l’ensemble de ces grandes
agglomérations, on étudiera avec
attention le comportement des
listes du parti du Président, La
République en marche (LREM),
jeune mouvement créé en 2017,
dont c’est la première participation
aux municipales.
Walid Mebarek

La Palestine occupée résiste au coronavirus

Ghaza signalé. Pour contrer l'épidémie, l'Autorité Les points de passage avec la Jordanie et institutions du ministère de la Santé dans cette
De notre correspondant palestinienne a pris des mesures draconiennes, l'Egypte sont fermés également. Presque toute aile des Territoires palestiniens occupés. Ceci
à commencer par l'état d'alerte pendant un la Palestine occupée est en quarantaine. La a été dénoncé par certains citoyens qui se

L 'épidémie mondiale par le coronavirus

n'a pas épargné la Palestine occupée où 4
nouveaux cas ont été confirmés, hier vendredi,
par le gouvernement palestinien, portant à 35
le nombre de citoyens infectés. Tous les cas
ont été enregistrés en Cisjordanie occupée,
principalement dans la ville de Beit Lehem,
sauf un dans la ville de Toulkarem. Un des cas
de la ville de Beit Lehem se trouve dans un
état grave. Dans la bande de Ghaza soumise
à un blocus de l'occupation israélienne, aucun
cas d'infection par le coronavirus n'a été
mois, décrété au début du mois en cours,
par le président Mahmoud Abbas dans les
Territoires palestiniens occupés. Les écoles,
les universités et les crèches ont été fermées
dans l'ensemble des Territoires palestiniens
occupés. Les cafés, les restaurants, les salles
des fêtes, les salles de sport ont été fermés en
Cisjordanie occupée. La circulation entre les
villes de la Cisjordanie occupée a été limitée
aux cas d'urgence seulement. La ville de Beit
Lehem à caractère touristique a été totalement
isolée du reste de la Cisjordanie occupée.
population demeure calme, mais on remarque
un changement dans les comportements.
Port de masque, éviter le contact direct et les
attroupements et rester à la maison sauf en cas
de nécessité sont devenus des gestes courants
en Cisjordanie occupée, mais pas encore dans
la bande de Ghaza où aucun cas n'a été signalé.
Ceci n'élimine en aucun cas la possibilité
de la présence de personnes atteintes par
le coronavirus dans l'enclave palestinienne
car, actuellement, les moyens de diagnostic
n'existent pratiquement pas au niveau des
sont présentés au niveau de l'hôpital Al Shifa
à Ghaza pour se faire diagnostiquer, mais
qui ont été renvoyés pour absence de tests
spécifiques du coronavirus.
Dans l'entité sioniste, la situation est pire
qu'en Palestine occupée où le nombre de cas
confirmés est monté à 126 hier matin. Deux
cas de décès par infection au coronavirus
ont été annoncées en Israël et des dizaines
de milliers de personnes sont soumises à une
quarantaine dans leurs domiciles.
Farès Chahine

LES FALLAS DE VALENCE EN ESPAGNE REPORTÉES À CAUSE DU COVID-19

● Les nouvelles à Valence sont tombées comme une cruche d'eau froide en raison de l'absence d'un plan B ● Le monde fallero ne sait pas quand ni
comment les fêtes de las fallas seront célébrées maintenant ● L'annulation de las fallas aura un impact économique de 500 millions d'euros et qui
affecte, en plus de la ville de Valence, une cinquantaine de communes de la région.
Espagne fait, il a eu des entretiens avec le ministre de la Santé, Salvador Illa, de Valence. Une décision qui pourrait générer un conflit avec le
De notre correspondant et avec le président du gouvernement, Pedro Sánchez, et a souligné collectif Fallas.
la coordination maintenue à tout moment avec le gouvernement Le maire de Valence, Joan Ribó, a déclaré qu'«une alternative

L es Fallas ont déjà débuté depuis début mars et les nombreux ras-
semblements de milliers de personnes dans le centre de la ville
avaient déjà créé la polémique en pleine épidémie de coronavirus.
En effet, chaque jour depuis le 1er mars et jusqu’à ce 10 mars, des
shows pyrotechniques, les mascletàs, réunissaient une immense
foule agglutinée dans le centre historique. La propagation rapide
du Coronavirus «Covid-19», en Espagne (avec 2200 positifs, 56
morts et 101 en unités de soins intensifs), qualifié par l'Organisa-
tion mondiale de la Santé de «pandémie», a poussé la Generalitat
de Valencia à reporter la célébration des Fallas de Valence et des
festivités de la Magdalena de Castellón. Une détermination qui
n'a finalement pas été à mi-chemin, comme initialement envisagé
par l'Exécutif régional, mais qui a opté pour la suspension absolue
de tous les actes festifs jusqu'à ce qu'une nouvelle date soit déter-
minée, que certaines sources estiment que ce pourrait être en juin.
Dans son discours, le président du gouvernement valencien, Ximo
Puig, a expliqué que la décision est prise par les responsables suite
à la recommandation du ministère de la Santé et des experts. En
espagnol. M. Puig a déclaré qu'ils lui ont suggéré que, pour le
moment, il s'agit de minimiser les éléments de risque, tels que les
agglomérations humaines «comme ce fut le cas avec le mascletà
quotidien de la Plaza de la Mairie de Valence» ou les déplacements
massifs de personnes des zones touchées. «Nous appelons à la
compréhension des citoyens de Valence à propos de cet événement
extraordinaire», a déclaré M. Puig, tout en indiquant que ce report
se produit de la même manière que le Carnaval de Venise, la Foire
du tourisme de Berlin et le World Congress Mobile de Barcelone.
Le président de la Generalitat a admis qu'il savait que la suspension
des fallas le sera également dans toutes les communes et affecterait
gravement l'économie et les groupes dont l'activité en dépend.
Par conséquent, il a indiqué qu'ils étaient reportés «jusqu'à ce
que la situation le permette» et que «la normalité soit rétablie».
«J'espère bientôt», a-t-il ajouté. La procédure administrative pour
des questions telles que la suppression des statues déjà à moitié
plantées dans les rues, les étals ou les churrerías, en plus d'éviter
toute célébration dans les maisons est entre les mains de la mairie
sera recherchée» pour la célébration des Fallas 2020 après que le
président de la Generalitat, Ximo Puig, a annoncé l'annulation des
Fallas en raison de la crise du coronavirus.
Impact économique
Le report des Fallas de Valence à cause du coronavirus laisse dans
l'air l'un des festivals folkloriques les plus célèbres du monde, qui
a dépensé cette année près de 8 millions d'euros sur les 761 statues
qui devaient être brûlées le 19 mars. Les Fallas représentent 15%
du tourisme que la ville reçoit chaque année.
Chaque année à Valence, des dizaines de gigantesques sculptures
en bois parodient l’actualité qui allient tradition, satire et art. Les
Fallas de Valencia (Falles en valencien) est une tradition ancrée
dans la ville espagnole de Valence et dans différentes villes de
la communauté valencienne. Officiellement, ils commencent le
dernier dimanche de février par l'acte de la «Crida», en valencien
«proclamation ou appel» en espagnol.
Ali Aït Mouhoub
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 13

I N T E R N AT I O N A L E

APRÈS LES ATTAQUES À LA ROQUETTE D’UNE BASE MILITAIRE EN IRAK

La riposte américaine fait six morts

● Les raids états-uniens interviennent suite à la mort de trois soldats, dont deux américains, mercredi dans des tirs de roquettes sur la base de Taji,
dans la banlieue de Baghdad.

L
’armée américaine a mené des
frappes contre les positions
en Irak d’une milice pro-
iranienne dans la nuit de jeudi
à hier vendredi, rapporte l’AFP.
Trois militaires et deux policiers
ont été tués lors de ces opérations
dans le sud du pays, ainsi qu’un civil
travaillant sur le site de l’aéroport en
construction de Kerbala, au sud de
Baghdad, d’après un communiqué
de l’armée irakienne. Selon
Washington, ces frappes visaient
cinq unités de stockage d’armement
des Brigades du Hezbollah, une des
factions du Hachd Al Chaabi, une
coalition de paramilitaires pro-Iran.
Ces frappes interviennent après
la mort de trois soldats (deux
qualifié un peu plus tard dans la Le commandement militaire irakien
journée de «succès» ses frappes chapeauté par le Premier ministre
aériennes et indiqué maintenir démissionnaire Adel Abdel Mahdi a
désormais deux porte-avions dans dénoncé l’attaque contre la coalition,
la région pour répondre à la menace qui constitue «un défi sécuritaire très
posée par l’Iran, qui reste «très dangereux».
élevée». «Nous considérons que Début mars, le Premier ministre
c’est un succès sur tous les sites désigné pour lui succéder,
et nous sommes très satisfaits du Mohammed Allawi, a renoncé
niveau de dommages que nous avons dimanche à former un gouvernement.
pu infliger», a déclaré le chef du Avec le départ de Allawi, la crise
commandement central de l’armée politique demeure sans issue. Dans
américaine, qui couvre notamment le une lettre adressée au président
Moyen-Orient et l’Asie centrale. Saleh avant l’annonce de son retrait,
L’IRAN PRÉVIENT il a dénoncé «des parties qui ne
Un peu plus tôt, l’Iran a mis en garde négocient que pour leurs propres
le président américain Donald Trump intérêts sans aucun respect pour la
contre toute «action dangereuse». cause nationale», dans un pays où
«Les Etats-Unis ne peuvent pas les politiciens avouent «acheter» et

Américains et un Britannique) suite
à des tirs de roquettes mercredi
soir sur la grande base de Taji,
dans la banlieue de Baghdad, qui
abrite des militaires de la coalition.
Tirs qui constituent la 22e attaque
depuis la fin octobre contre des
intérêts américains en Irak. Jusque-
là, ils n’ont pas été revendiqués.
Néanmoins, Washington, qui
dirige la coalition internationale
antidjihadiste en Irak, attribue
régulièrement ces attaques aux
factions irakiennes pro-Iran. Celles-
ci promettent régulièrement de
«venger» leur chef, Abou Mehdi Al
Mouhandis, tué en janvier à Baghdad
par Washington aux côtés du général
iranien Qassem Soleimani. L’Iran
a toujours nié soutenir les milices
irakiennes. Un peu plus tard dans
la journée, l’armée américaine a
blâmer les autres, (...) pour les
conséquences de leur présence
illégale en Irak et les réactions
de son peuple à l’assassinat et
au meurtre de commandants et de
combattants irakiens», a déclaré
dans un communiqué le porte-
parole des Affaires étrangères
iraniennes, Abbas Moussavi. Et
d’ajouter : «Au lieu de mener des
actions dangereuses et de lancer des
accusations infondées, M. Trump
devrait reconsidérer la présence et
le comportement de ses troupes dans
la région».
De son côté, Londres a jugé
«proportionnées» les frappes
américaines de représailles. «La
réponse à la lâche attaque contre les
forces de la coalition en Irak a été
rapide, décisive et proportionnée»,
Washington, qui dirige la coalition internationale antidjihadiste en Irak, attribue
régulièrement ces attaques aux factions irakiennes pro-Iran
a déclaré dans un communique le
ministre britannique des Affaires
étrangères britannique Dominic
Raab. «Les forces britanniques sont
engagées en Irak avec les partenaires
de la coalition pour aider la lutte
antiterroriste du pays et quiconque
cherche à s’en prendre à elle peut
s’attendre à une réponse forte»,
a-t-il indiqué. «Nous continuerons à
travailler avec nos partenaires pour
nous assurer que les responsables de
ces actes déplorables aient à rendre
des comptes».
Le ministère des Affaires étrangères
irakien a convoqué les ambassadeurs
PHOTO : DR
des Etats-Unis et de Grande-
Bretagne. Comme il a qualifié dans
un communiqué d’«agression»
les raids américains. Le président
irakien, Barham Saleh, a dénoncé
à son tour «une violation de la
souveraineté de l’Irak».
Le Parlement irakien a récemment
voté l’expulsion des 5200 soldats
américains du pays. Une décision
qui doit encore être appliquée par
le gouvernement. Mais l’Irak est
plongé depuis des mois dans une
crise politique et, depuis début
octobre, en proie à un mouvement
de contestation antigouvernemental.
«vendre» postes et ministères.
Entre-temps, les Etats-Unis et l’Iran
poursuivent leur guerre d’influence
en ce pays. Washington et Téhéran
ont combattu le groupe Etat
islamique (EI) en Irak. Mais les
tensions n’ont pas cessé de croître
entre les deux pays depuis le retrait
unilatéral des Etats-Unis de l’accord
international sur le nucléaire conclu
en 2015 à Vienne. Retrait annoncé
le 8 mai 2018 par le président
Trump, assorti de lourdes sanctions
économiques contre Téhéran. Conclu
entre l’Iran et le Groupe 5+1(Etats-
Unis, Russie, Grande-Bretagne,
France, Chine et Allemagne),
l’accord a permis la levée d’une
partie des sanctions contre Téhéran
en échange de l’engagement iranien
à ne pas se doter de l’arme nucléaire.
Amnay Idir

SYRIE
Accord russo-turc pour des patrouilles conjointes à Idleb
● La Turquie et la Russie ont conclu hier un accord pour coordonner des patrouilles conjointes dans la province d’Idleb, dans le Nord-Ouest de la Syrie, selon des médias.

A l’issue de quatre jours de

discussions entre militaires
russes et turcs à Ankara, le ministre
turc de la Défense, Hulusi Akar,
a annoncé que les deux parties
ont signé un document confirmant
que des patrouilles débuteraient
dimanche sur une autoroute
stratégique de la province d’Idleb,
la M4. «Nous allons ouvrir des
centres de coordination et diriger
ce processus conjointement», cité
par l’agence de presse étatique
Anadolu. La semaine dernière,
Ankara et Moscou ont conclu
un accord de cessez-le-feu pour
mettre un terme à des semaines
d’escalade qui ont atteint un pic
avec des affrontements entre
militaires turcs et syriens à Idleb.
Même si la Turquie soutient des
groupes rebelles en Syrie et que
la Russie appuie le régime de
Bachar Al Assad, ces deux pays
coopèrent depuis plusieurs années
sur le dossier syrien. Entré en
vigueur le 6 mars, l’accord de
cessez-le-feu a permis de rétablir un
semblant de calme dans la province
d’Idleb, théâtre pendant plusieurs
mois d’intenses bombardements
des avions des forces de Damas et
de Moscou qui ont provoqué une
catastrophe humanitaire.
R. I.

AFRIQUE DU SUD CRISE LIBYENNE

Rejet de l’appel de l’ex-
président Zuma
L a Cour suprême d’appel sud-africaine a
rejeté hier le recours de l’ancien président
Jacob Zuma qui tentait d’éviter un procès pour
corruption dans une vieille affaire d’armement,
rapportent des médias. Jacob Zuma, au pouvoir de
2009 à 2018, est accusé d’avoir touché 4 millions
de rands, environ 216 000 euros au cours actuel, de
pots-de-vin de la société française Thales, dans le
cadre d’un énorme contrat de 51 milliards de rands
(environ 275 milliards d’euros) attribué en 1999.
A l’époque, il était vice-président de l’Afrique du
Sud. Cette affaire hante Jacob Zuma depuis deux
décennies.
L’ancien chef de l’Etat a récemment saisi la Cour
suprême d’appel après le refus de la Haute Cour
de Pietermaritzburg (nord-est) d’annuler les
poursuites le visant dans ce dossier. Mais son
recours «a été rejeté», selon le bref jugement rendu
vendredi par la Cour suprême d’appel. L’affaire
n’en finit pas de connaître des rebondissements.
Le mois dernier, Jacob Zuma s’est fait porter
pâle lors d’une une audience préliminaire à son
procès. La justice avait alors émis des doutes sur
l’authenticité du certificat médical fourni par
ses avocats et avait décidé d’émettre un mandat
d’arrêt «différé» contre l’ancien président, qui sera
valide à compter du 6 mai s’il ne se présente pas
au tribunal à cette date. Fin février, Jacob Zuma
est rentré de Cuba, où il a subi une intervention
chirurgicale. Il est récemment apparu en forme
sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Après son revers essuyé hier, Jacob Zuma a encore
la possibilité de faire appel auprès de la Cour
constitutionnelle, plus haute juridiction du pays.
Ses avocats n’ont pas, dans l’immédiat, fait part
de leur décision. Longtemps réputé inatteignable,
Jacob Zuma a été poussé à la démission de la
présidence sud-africaine en février 2018, emporté
par de nombreux scandales de corruption.
R. I.
Une conférence de réconciliation
pour juillet à Addis-Abeba
T rois présidents africains, le président
de la Commission de l’Union africaine
(UA) et des représentants des Nations
unies et des gouvernements algérien et
égyptien ont annoncé jeudi la tenue d’une
conférence de réconciliation interlibyenne
en juillet à Addis-Abeba. «Le groupe de
contact de l’Union africaine a décidé de
tenir la conférence nationale interlibyenne
au mois de juillet 2020 à Addis-Abeba
en Ethiopie conformément à la décision
de la Conférence des chefs d’Etat et de
gouvernement de l’UA prise en 2018», a
indiqué à l’issue de leur réunion à Oyo au
Congo un communiqué lu par Jean-Claude
Gakosso, ministre congolais des Affaires
étrangères, relayé par l’AFP. «Le groupe de
contact renouvelle sa ferme condamnation
des ingérences, de la violation sur les
livraisons d’armes, la présence, l’envoi et
l’utilisation des combattants extérieurs en
territoire libyen», ajoute le communiqué.
La réunion d’Oyo a été présidée par le chef
de l’Etat congolais Denis Sassou Nguesso.
Ce dernier était entouré notamment par ses
homologues Cyril Ramaphosa d’Afrique
du Sud et Idriss Déby Itno du Tchad, par le
président de la Commission de l’UA Moussa
Faki Mahamat, le Premier ministre algérien
Abdelaziz Djerad et la représentante du
secrétaire général de l’organisation des
Nations unies (ONU), Maria Luiza Ribeiro
Viotti. La rencontre d’Oyo est la deuxième
que le Congo abrite depuis le sommet de
Berlin sur la Libye organisé en janvier. La
réunion d’Oyo intervient après la démission
du représentant spécial des Nations unies en
Libye, Gassane Salamé, dont les efforts ont
été loués par les présidents africains.
R. I.
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 14

C U LT U R E
BLOC-NOTES AVANT-PREMIÈRE DE LA PIÈCE LA PLANÈTE GIGANTESQUE AU TNA
■ RENCONTRE LITTÉRAIRE
◗ Librairie Chiheb
International, Bab El
Oued à Alger
Samedi 14 mars 2020 à
POUR LA SAUVEGARDE
DE L’ENVIRONNEMENT
14h
Rencontre-débat avec
l’auteur Djillali Leghima
autour de son ouvrage
L’émigration dans la
révolution algérienne,
● La pièce théâtrale La planète gigantesque, du Théâtre régional de Biskra, a été présentée, en avant-première,
publié par les éditions mardi dernier, au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger.
Chiheb International 

C
’est devant un public cette pollution – entraîne Riyad vers dations du cosmonaute – qui n’est j’adore les enfants, c’est un plaisir
juvénile tout excité que un endroit inconnu. Là, un deuxième autre que Amine –, Karboute promet de jouer avec eux. Le théâtre pour
■ VENTE-DÉDICACE la pièce théâtrale La décor est à l’honneur, représenté par de tout réparer et de revoir son com- enfants est un travail difficile et exi-
planète gigantesque un genre de laboratoire artisanal. portement en bien. En somme, La geant. Il nécessite de l’expérience et
◗Librairie générale d’El a été jouée par huit Une infirmière, à la blouse bleue planète gigantesque est une pièce une manière de faire. Toutefois, c’est
Biar jeunes talentueux comédiens en et à la longue chevelure platine, théâtrale moralisante en faveur de la quelque chose de plaisant. C’est une
4, Place Kennedy El Biar, herbe assez prometteurs. Cette nou- protection de l’environnement. Cette
semble être l’assistante de ce char- expérience ludique et divertissante à
Alger velle production du Théâtre régional
Samedi 14 mars 2020 à de Biskra est mise en scène par
14h Abbas Mohamed Islem sur un texte
Abderrahmane Lounès de Rachid Chebli et adaptée par Ra-
signera son ouvrage Tout bah Houadef. La pièce en question,
va bien, Hélàs !..., d’une durée de 60 minutes, convie
anthologie d’humour à les plus petits et les plus grands aussi
l’usage des esprits à découvrir une histoire ludique et
éducative à la fois.
superieurs, paru aux Le lever de rideau se fait sur un décor
éditions El Othmania verdoyant et joyeux à la fois. Quatre
garçons et trois filles insouciants
◗ Librairie des Beaux- se plaisent à jouer dans une forêt.
Arts Sous les gazouillis des oiseaux ces
28, rue Didouche bambins sont fort affairés dans leurs
Mourad, Alger jeux multiples. Pendant que l’un joue
Samedi 14 mars, à partir au ballon, l’autre réalise une toile.
de 14h Une troisième jeune fille taquine sa
Le journaliste et auteur muse en composant des vers. Pour
Hocine Belalloufi signera sa part, Riyad, assez gourmand, est
agrippé à son panier pour déguster
son ouvrage Le peuple ses mets. Alors que ces chérubins
insurgé, publié par les s’adonnent à des échanges verbaux
éditions Koukou. loufoques, rehaussés parfois de pas
de danse de break-dance, une odeur
■ EXPOSITION de brûlé vient rompre l’ordre établi.
◗ Galerie d’art Le Paon Les enfants étouffent. Ils ont du Une des séquences de la pièce la fois», précise-t-il. Notre interlocu-
mal à respirer. L’un des comparses, théâtrale La planète gigantesque pièce pour enfants allie à merveille
Centre des arts de Riadh chant, danse, théâtre et rêve. Des teur regrette cependant l’inexistence
El Feth, El Madania, Amine, disparaît étrangement pour
ingrédients à coup sûr nécessaires d’un théâtre modèle pour enfants
aller chercher soi-disant son ballon
Alger alors qu’il est aux trousses d’un indi- pour capter l’intelligence et l’atten- «auquel nous pouvons nous référer.
Exposition collective de vidu néfaste. Comme sorti du néant, tion de l’enfant. Pour le metteur en Nous n’avons pas de répertoire. De
peinture «Lumières un homme sapé d’une blouse blanche scène, réalisateur et modérateur, même que le théâtre pour enfants est
d’Algérie», jusqu’au 15 et d’un masque fait son apparition. PHOTOS DR Islem Mohamed Abbès – lequel quasiment absent dans les écoles»,
mars avec les artistes Ce pseudo garde-forestier répondant compte à son actif 14 pièces pour a joute-t-il. Il est à noter que si la
Mayuka Wakai (Japon), au sobriquet «Kerbout semble très enfants – avoue que de par sa riche générale s’est déroulée à Alger, c’est
Moncef Guita, Abdelhadi bien connaître les lieux. Avec une expérience, il est à même d’affirmer uniquement parce que le Théâtre
malice déconcertante, l’homme en latan. L’enfant ingurgite un jus dou- qu’il ne peut y avoir de théâtre pour
Talbi, Hachemi Ameur, régional de Biskra n’a pas encore
question tente d’attirer les enfants teux qui le fait divaguer. Au même enfants sans beaucoup de sincérité
Djazia Cherrih, Mejda ouvert ses portes. Cependant, la
vers lui en leur proposant une su- moment, un astronaute débarque sur et un peu d’inspiration. A la question
Ben, Ahmed Chihabi, pièce La planète gigantesque fera
cette. Si tous refusent son offre, les lieux. Pris de panique, Karboute de savoir s’il est aisé de travailler
Ilyes Belkaïd, Sofiane se met à divulguer ses impairs dont l’objet d’une tournée dans le Sud
Riyad saute sur l’occasion en prenant avec des enfants, il nous indique,
Dey, Amel Dekar, Salah la contamination de l’eau du puits en aparté, que la tâche est des plus algérien avant d’être programmée
trois sucreries. Alors que la fumée
Eddine Lalaoui, Nouicer prend de l’ampleur, notre garde- et de l’environnement. Rongé par difficiles, mais «du moment que dans d’autres wilayas du pays.
Nedjm, Zoulikha Rediza forestier – lequel est responsable de le remords et sous les recomman- je travaille avec des enfants et que Nacima Chabani
et Ahmed Zerib.

■ CONCERT 9e FESTIVAL DU CINÉMA AFRICAIN DE LOUXOR

Théâtre régional d’Oran
Le 18 mars 2020
Spectacle de flamenco
de l’artiste Sara Ramos,
Les deux films algériens Papicha
et ce, à l’initiative de
l’Institut Cervantès.
Prix du ticket : 500 DA.
et Rasta primés
Disponible au niveau du
guichet du Théâtre
L es films algériens Papicha de
Mounia Meddour et Rasta de
Samir Benchikh ont été primés au 9e
val (meilleur film), ce dernier a été
décerné au long métrage de fiction
Atlantique de Mati Diop (Sénégal).
régional et au niveau de Festival du cinéma africain de Louxor Les prix ont été annoncés sans céré-
l’Institut Cervantès de la (Egypte), clôturé mercredi, selon la monie de clôture qui était prévue ini-
ville. presse locale. tialement ce jeudi, et ce, dans le cadre
Le long métrage de fiction Papicha a de mesures de prévention contre la
remporté le Prix du jury dans la caté- propagation du coronavirus.
■ THÉÂTRE gorie films «Diaspora» dont le grand Le Festival de Louxor avait débuté le 6
◗ Salle Atlas de Bab El prix a été décerné au film Le train du mars, mais le gouvernement égyptien
Oued à Alger sel et du sucre (Mozambique, Afrique avait pris une décision le 9 mars por-
Le 14 mars 2020 à 16h du Sud, Portugal). tant interdiction des grands rassem-
Pièce de théâtre, Par ailleurs, le film Rasta a reçu le blements pour éviter la propagation
Khatini, écrite et mise en prix du jury dans la catégorie court du virus, induisant ainsi l’arrêt des
scène par Ahmed métrage, dont le grand prix est revenu événements publics, tout en limitant
au film Bablinga (Burkina Faso). la projection des films au jury et aux
Rezzak.
Concernant le Grand Prix du Festi- invités du festival uniquement. APS

COULEURS DE L’ESPRIT
● Vernissage aujourd’hui à la galerie algéroise Seen Art de l’exposition consacrée au grand
et singulier artiste-peintre algérien ● A ne pas rater.
Par Ameziane Ferhani
G
rand, cela nous paraît une évi-
dence au regard de son talent
et de sa notoriété, bien qu’il
n’ait pas reçu toute la recon-
naissance qu’il méritait, autant
des institutions nationales que culturelles (il
recevra toutefois la médaille du Mérite natio-
nal en 1987), voire du public qui se focalise
généralement sur quelques noms saillants
de sa génération. Tout est relatif puisque ces
derniers eux-mêmes, sans doute plus cités que
d’autres, n’ont pas joui cependant d’une pro-
motion digne de leur envergure. Singulier Ali-
Khodja, et de maintes manières, par son par-
cours très particulier et sa conception d’un art
longtemps dominé dans notre pays par ce que
l’on a qualifié hâtivement et improprement
d’Ecole du Signe pour recouvrir pêle-mêle un
ensemble de démarches et de styles très diffé-
rents plus ou moins rattachés à l’utilisation du
corpus visuel du patrimoine national (motifs
traditionnels, calligraphies…).
Une école ? Certainement pas au regard de ce
que signifie ce mot dans l’histoire universelle
de l’art. Plutôt une notion fourre-tout élaborée
par le poète Jean Sénac dans l’enthousiasme
du Salon de l’Indépendance, première exposi-
tion algérienne organisée en juillet 1962 dans
le hall de la Salle Pierre Bordes (auj. Ibn Khal-
doun) par le Comité pour l’Algérie nouvelle
créé par des intellectuels et artistes. Cette
«école» était surtout le signe d’une approche
idéologique marquée par le combat contre
les mécanismes de domination culturelle du
colonialisme qui avaient débuté par l’imposi-
tion de l’orientalisme. Il fallait donc renouer
avec le patrimoine visuel algérien dans toute
sa diversité, le recenser et le sublimer au
moment où le pays recouvrait sa souveraineté.
Il fallait aussi prendre des distances avec la
volonté de certains dirigeants politiques qui
envisageaient déjà une «peinture officielle»
réduite à la reproduction figurative des
grands moments de la guerre de Libération
nationale presqu’en tant qu’archives visuelles
rétroactives quand la photographie et le docu-
mentaire (notamment les prises de vues aux
maquis) assuraient parfaitement ce rôle.
Quasiment tous les pionniers de la peinture
El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 15
C U LT U R E
ALI ALI-KHODJA, DIX ANS APRÈS…
moderne algérienne, ceux que l’on a appelés
«la génération des années trente» en référence
à leurs dates de naissance, en incluant ceux
nés dans la décennie précédente (Guermaz
en 1919, Ali-Khodja en 1923, Issiakhem en
1928, Bouzid en 1929), ont été influencés,
peu ou prou, de manière directe ou indirecte,
explicite ou détournée, par ce tropisme des
signes. Certains s’en sont démarqués, tels
Guermaz et Bouzid. De tous les peintres de
cette période, il nous paraît qu’Ali Ali-Khodja
était celui qui s’était positionné dans le rejet
le plus fondamental de la veine du signe. Ses
œuvres sont là pour en attester. Résolument
abstrait, généralement dédaigneux des formes
et focalisé sur les couleurs, c’est avec elles
qu’il a construit son univers pictural et l’on
n’y trouve que très rarement des éléments
graphiques et jamais, à notre connaissance,
de motifs traditionnels. Une telle radicalité
prend source dans son expérience de vie et
de création, unique par rapport à ses pairs et
contemporains.
Né le 13 janvier 1923 à Bologhine dans une
famille qui descendait de l’avant-dernier dey
d’Alger (lequel avait eu le courage de s’oppo-
ser aux janissaires), mais qui, dans la fierté
de cette filiation vivait assez modestement,
Ali-Khodja a été très jeune pris en charge par
ses oncles maternels qui ne sont autres que
les frères Racim, Mohamed, fondateur de la
miniature algérienne, et Omar, grand enlu-
mineur mais également journaliste et mili-
tant nationaliste. Dès l’âge de 12 ans, il sera
leur élève autant dans leur atelier privé que
plus tard, dans leurs classes de calligraphie
et d’enluminure de l’Ecole des Beaux-arts.
Aussi, dès l’enfance, Ali-Khodja s’est trouvé
plongé dans le monde des arts appliqués et
leur discipline rigoureuse d’apprentissage
fondée sur la répétition. Lors d’une inter-
view qu’il nous avait accordée, il nous avait
confié quelques confidences sur son oncle,
Mohamed et lui-même, pour le moins révéla-
trices de son évolution artistique. Il affirmait
ainsi : «Il (M. Racim) se sentait contraint,
obligé de poursuivre. Du côté algérien, il y
avait certains nostalgiques qui poussaient
dans le sens de cette tradition, parfois même
pour des raisons nobles, car nous étions
colonisés et que l’on pensait ainsi affirmer
notre personnalité. Mais ils ne voyaient pas
PHOTOS DR
que, de l’autre côté, les Européens aussi
encourageaient cette voie de la tradition et de
la différence. Ils admettaient qu’on pouvait
avoir des idées, mais sans sortir des limites
de l’indigénat. Mon oncle Mohamed était
révolté contre cet esprit mais il se trouvait
obligé de continuer. C’était trop tard pour
lui… C’était ça aussi ma révolte. On n’avait
pas le droit d’avoir une pensée philosophique
ou universelle. Il fallait qu’on reste dans le
même moule. Après, il fallait qu’il y ait le
signe ou ceci ou cela… Sortir du folklore, là
est le sens de ma révolte.» (A. F. Catalogue de
l’exposition Ali-Khodja, Citadelle d’Alger,
avril 2005). Ces aveux éclairaient davantage
la position de l’artiste et il nous contait avec
son humour pince-sans-rire que durant la
Seconde Guerre mondiale, au fond de l’ate-
lier, tandis qu’il devait reproduire une frise
florale, il dessinait en cachette des avions
allemands Messerschmitt !
Ainsi, contrairement aux artistes de sa géné-
ration, il n’est pas allé vers le signe, c’est le
signe qui s’est imposé à lui dès son enfance.
Il était en quelque sorte «tombé dans la mar-
mite». Et son rejet du signe est bien antérieur
à l’apparition de la supposée Ecole du Signe
car, encore une fois, un procédé pictural ne
peut suffire à lui seul à générer une école
artistique.
Dès qu’il se libérera de l’influence avuncu-
laire, Ali-Khodja commencera à élaborer
son œuvre par paliers successifs dont nous
avions répertorié avec lui cinq étapes à partir
de l’introduction de la source lumineuse et
de la perspective italienne dans la miniature
jusqu’au passage à l’abstraction où les cou-
leurs deviennent l’essentiel de sa création. Des
couleurs dont il puise sans doute les nuances
dans la palette des miniaturistes et enlumi-
neurs de l’Orient, mais aussi dans la tradition
picturale universelle. Il citait à ce propos Piero
della Francesca, peintre italien de la Renais-
sance qui le fascinait et qu’il considérait
comme «le peintre le plus moderne de tous les
temps». Le fait que celui-ci ait été également
mathématicien n’est peut-être pas étranger
à l’admiration d’Ali-Khodja qui était d’une
curiosité scientifique extraordinaire, en tout
cas rare chez les artistes.
L’histoire, la spiritualité et la philosophie le
passionnaient aussi et chacune de ses créa-
tions s’accompagnait d’intenses réflexions
sur l’évolution de l’humanité, la nature, les
découvertes… Il avait écrit plusieurs pages où
il se lamentait que ses compatriotes puissent
penser accéder à la civilisation en acquérant
les objets produits par d’autres et non le savoir
et les gestes qu’ils nécessitent. Dans ses der-
nières années, son atelier s’était vu enrichi
d’un ordinateur et, outre les informations
et savoirs qu’il en puisait, il se livrait à des
expériences picturales originales, utilisant
par exemple les pixels d’une photographie
comme éléments créatifs de base. Les jeunes
artistes d’aujourd’hui auraient été étonnés de
découvrir l’extraordinaire contemporanéité de
ce vieux dandy qui soignait son élégance avec
le même souci que la maîtrise de ses couleurs.
Il avait aussi rédigé quelques nouvelles jamais
publiées car il les estimait expérimentales.
Dans ce bouillonnement intérieur, il n’omet-
tait pas la réflexion sur la pratique artistique,
qualité assez rare qu’il partageait notamment
avec Mohamed Khadda. Lors de l’exposition
précitée, il avait écrit par exemple : «L’art
dégagé des signes conventionnels prend toute
la liberté en dessinant un moment de l’éternel
esprit qui puise sa force dans la constance des
suggestions qui en découlent et confirment
que l’art n’essaie pas de tirer des affirmations
exemplaires mais les transforment en irréduc-
tibles questions».
Belle initiative que celle de la galerie Seen
Art de Dely Ibrahim à travers cette exposition
qui marque à la fois l’anniversaire du décès de
Ali-Khodja, le 7 février 2010, et l’affirmation
d’un espace culturel émergent. L’exposition,
menée avec l’apport de la famille de l’artiste,
comprend 35 œuvres, pour l’essentiel des
toiles à l’huile format raisin des dernières
années mais également quelques gravures,
aquarelles, gouaches, gravures et dessins à
la plume. Au fond, émouvants témoins, le
chevalet de l’artiste qui fut celui de Moha-
med Racim et dont il hérita après l’horrible
assassinat en 1975 de cet oncle prestigieux et
de son épouse. Dessus, le tablier bleu d’Ali-
Khodja couvert d’éclats de peinture, sem-
blable à celui d’un épicier d’antan qui aurait
veillé sur des pots de magnificence. Ses pin-
ceaux aussi sont présents, désormais asséchés,
ne vivant plus que par leur pouvoir de provo-
quer le souvenir. Celui d’un homme affable,
subtil, plaisantin, humble également et qui
tout au long de son long parcours, n’aura
réalisé qu’à peine une dizaine d’expositions
individuelles ! D’où l’intérêt de celle-ci. A. F.
«Jardin mystique». Vernissage, samedi 14
mars à partir de 16h. Galerie Seen Art Gal-
lery. 156, lotissement El Bina, Dély Ibrahim,
Alger. Photos : Maya Issad. Plan d’ac-
cès : https://goo.gl/maps/uE1tDGgcwB92
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C U LT U R E

ASSIA DJEBAR :

L’INTIME, LA FEMME
Par Malika Laïchour Romane (*)

P
ar le passé, le cinéma algé-
rien, démonstratif, enclin à
la moralisation, irrigué par
un ADN révolutionnaire,
voulait s’adresser à tous et
toutes, dans une sorte de portée natio-
nale avec des films populistes, orien-
tés, dictant une culture pelliculée, fruit
d’un consensus politique, administrée
par des politiques et qui allait façonner
«ce peuple acculturé». Un cinéma
tutélaire qui a néanmoins ensemencé
le cinéma algérien de quelques beaux
fruits, indéniablement. Mais la mé-
fiance a toujours été grande face aux
réalisateurs chahuteurs, soupçonnés
● Le «cinéma de tous les péchés et nuisances, de tous
algérien» les complots et alliances obscures. La
d’aujourd’hui ne politique d’abord et la culture ensuite
donc.
manque pas de
ressources mais LA FEMME : LA FABRIQUE
DES MÈRES
plutôt de public
Du cinéma des années 60’ naîtra
qui ne se retrouve une première image féminine, celle
pas dans ses films de la mère se confondant avec la
peut-être par mère patrie. Globalement, ce sont des
hommages aux mères qui ont porté
manque de les fils combattants et beaucoup plus
l’intime, cette rarement à la combattante. On les
demeure compterait plus souvent qu’à leur tour
ces «Yemma» (mère), «Wlidi» (mon L’écrivaine algerienne
imaginaire de la fils) dans le cinéma algérien, deux Assia Djebar
pensée et de notes qui flottent à bout de souffle,
l’expression d’un sans étreinte ni baisers, jouant dans
le regard des deux protagonistes,
metteur en scène signes d’un amour sans réserve et sans
qui désire nous mesure. Avec cette mère encombrante
montrer, nous dire et encombrée, souvent muette comme Mais ce sont les hommes qui ont forgé sonnel, une femme qu’en apparence l’individu et en particulier contre la
si sa seule existence, son statut suffi-
quelque chose en saient, la sacralisation de la mère au
le cinéma. Il en résulte que l’image des le travail délivre et émancipe. Même femme algérienne, le cinéma n’est
femmes n’a souvent été qu’une repré- battante et ouvertement plus moderne, pas une affaire de famille ni le pan-
se révélant. cinéma va perdurer et perdure encore sentation masculine de par le monde. ce n’est jamais pour elle que l’on théon de la moralité. La subjectivité
L’absence du aujourd’hui. Comment appréhender un rôle fémi- peut comptabiliser cette évolution : est l’essence même de l’art, le regard
La femme a un territoire limité qui
subjectif et de voudrait se confondre avec sa sécu-
nin, intégrer ce corps étranger sinon ce sera pour les enfants, la famille, la intime est cette magnificence du don
par le fantasme, fondé par le désir, la collectivité. Cette première visibilité de soi qu’expérimente le signataire
l’intime dans les rité, sa survie, le tout sous bonne garde sexualité, le charnel pour les réalisa- active révèlera néanmoins d’immenses d’une œuvre.
films algériens masculine. L’ailleurs est souvent syno- teurs algériens ? MerzakAllouache s’y comédiennes. D’autres deviennent les Pourtant, un film est a priori une fic-
convoque nyme de perte, de déperdition, de dé- essaie avec tact dans Omar Gatlato, petites mains du cinéma : scriptes, tion à travers laquelle le réalisateur
bauche et de reniement. C’est la boîte 1977 : pas de corps, juste une voix de monteuses, maquilleuses, coiffeuses, doit prendre toutes les libertés sans
d’emblée une autre de Pandore, la salle des pas perdus, femme sur une cassette et un magnéto costumières ou critiques de cinéma avoir à en rendre des comptes. Mais
absence : celle de la l’oripeau qu’on agite pour maintenir à que le personnage masculin colle à avec des talents hors du commun pour ce n’est pas le cas et il n’est pas besoin
femme. Ce sont très bonne distance les femmes. son cœur, éperdument amoureux mais l’époque (Mouny Berrah, Mimi Ma- d’évoquer une quelconque censure
Et il y a l’épouse, la femme légitime, dans une peur qui le dépasse. ziz, Mina Chouikh,WassilaTamzali,..). officielle, à supposer qu’elle existe,
pourtant bien ces pétrie de sacrifices et d’abnégation, Objet de toutes les prédations à l’exté- pour expliquer la difficulté et la peur
vecteurs qui sans sexualité, une sorte de «brouil- rieur (mais aussi à l’intérieur), la L’INTIME POSTURE d’être du réalisateur, à l’écrit comme
apportent de lon» de mère. Ces deux femmes, femme, dans la vie comme au cinéma, Le cinéma de l’intime est complexe à la mise en scène. L’autocensure est
mère et épouse, sont symboliquement connaîtra l’enfermement et la margi- car il touche au privé, à l’expérience à chercher du côté de l’intime et de
l’émotion au les figures résiduelles que la guerre nalisation. Les deux sexes étant sépa- vécue, aux liens d’un individu à un la posture subjective du réalisateur.
cinéma et font a souvent laissées derrière elle en rés et la sexualité de l’ordre du caché autre, à d’autres. Et ce premier autre L’intime est bien le révélateur de
battre son cœur. Ce même temps que la figure des orphe- et du privé, les réalisateurs algériens est bien la femme pour l’homme nos parts de mal et de bien, d’ombre
lins. Mais point de moudjahida que l’esquivent car ils ne peuvent aborder et inversement. Ce premier rapport et de lumière. Le spectateur peut
trio de l’absence l’indépendance semble avoir totale- frontalement la femme comme objet est presqu’invisible dans nos films alors «vivre» une identification qui le
dans le cinéma ment absorbée malgré des parcours sexuel. Aussi demeure-t-elle encore simplement par ce qu’il porte en lui touche et le pousse à l’introspection
algérien en fait exceptionnels. C’est Yousef Chahine, une image schématique, fantomatique la puissance de l’amour et son coro- quand les autres processus le tiennent
l’Egyptien, qui rendra hommage dans et faible. laire immédiat, la puissance sexuelle. à bonne distance du réel.
souvent un art sans Djamila (1958) aux combattantes de Il y a une analogie toute relative à L’intime prospecte au plus profond de Il faut absolument faire des films à
tempérament, sans l’ALN. Un film à oublier pour ne faire avec ces «salles familiales» qui soi, donc au dévoilement. Or, le voilé/ hauteur de sa pensée intime, à la pro-
cœur et sans désir. retenir que la révérence du réalisateur. fleurissent aux frontons des gargotes dévoilé est un ressort fondamental de fondeur de son esprit, libre, poussé
Suivra en 1959, l’hommage chanté ou restaurants populaires. Un territoire la société algérienne versée dans la ré- par une vision personnelle car un film
de la diva libanaise Fayrouz avec «pur» bastion de l’honorabilité où, serve extrême et que le fond religieux sans investissement personnel reste
Lettre à Djamila Bouhired. Pourtant, loin de proposer la tranquillité aux a plus qu’exacerbé depuis quelques schématique, mutilé et désincarné. Il
il faut rappeler que dans le maquis familles, on exclut l’individu. Il y a années. Chacun se sent l’ordonnateur faut un regard, un auteur. Comme pour
sortent : Les infirmières de l’ALN, de cet esprit «salle familiale» dans le du licite et du non licite. Les films al- la musique, il faut écrire la partition.
court métrage de l’école de cinéma de cinéma algérien et plus particulière- gériens n’échappent pas à ce diktat qui Une Nouba dans le cas d’Assia Djebar.
l’ALN, 1957, et Yasmina de Djamel ment dans la représentation féminine. produit des films licites à une société
Chanderli et Mohamed Lakhdar ASSIA DJEBAR, LA DAME QUI FILME
Dans les années postindépendance, dont on peut croire qu’elle le réclame,
Hamina en 1961. les projets socio-économiques pour en particulier pour une consommation Comme une météorite, Assia Djebar,
construire le pays vont faire émerger en famille. la pionnière du cinéma algérien, va
L’IMAGE DE LA FEMME À L’ÉCRAN : la femme travailleuse qui participe «Je ne suis pas un réalisateur fami- éclairer celui-ci d’une manière de faire
PROJECTION MASCULINE à l’essor du pays mais toujours sous lial», a rétorqué Lyes Salem dans une inconnue jusque-là et d’une modernité
On a très tôt verrouillé l’accès des tutelle masculine. C’est le modèle, interview à propos de la posture du à couper le souffle. Elle vient de la lit-
femmes à la réalisation. Germaine le stéréotype de la femme que le réalisateur algérien et de la (vaine) térature et elle y retournera, alors elle
Dulac, Lotte Reiniger, Lois Weber, cinéma algérien nationalisé lui aussi polémique suscitée par son film El prend tout son temps, froidement, pour
Alice Guy ou Mary Pickford ont va construire à travers une politique Wahrani. Et il a bien raison ! les deux temps qui la tourmentent : le
poussé des coudes dès le tout début du culturelle très orientée : une femme Le cinéma ne devrait pas flatter la temps historique et le temps filmique.
XXe siècle pour fabriquer leurs films. sans failles, sans ombres ni destin per- société, le groupe, la tribu contre ●●●
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C U LT U R E

Le cinéma à hauteur d’esprit

ET LE SUBJECTIF
●●●
Cette double posture profon-
dément subjective et intimiste
enfantera La Nouba des femmes
du Mont Chenoua, (1976), pro-
duit par la Télévision algérienne
et avec un allié audacieux que le
cinéma séduit : Ahmed Bedjaoui.
Assia Djebar débordera toutes
les normes et les frontières.
C’est la première femme à libé-
rer son regard, sa pensée et sa
réflexion sur d’autres femmes,
qui, elles, sont enfermées. Deux
films (suivra La Zerda ou Les
Chants de l’Oubli, 1982) aux
sujets féminins complexes dou-
blés par une complexité de faire.
Un traitement et une approche
des plus singulières qui resteront
sans suite et qui ne feront pas
de petites au cinéma… Pour la
première fois, le cinéma algé-
rien se dote d’une représentation
féminine des femmes et des
hommes, de la guerre et de la
mémoire. Ce film n’est pas le
miroir des femmes ni celui de
leur transformation (la protago-
niste, alter ego de la réalisatrice
est architecte mais ce n’est pas
le ressort du film), il est l’ins-
trument de l’émancipation de la
femme au cinéma en vertu de sa
formidable capacité à instaurer
un espace de questionnement des
plus élevés : libérer les mots des
femmes et la transmission orale
de la mémoire, de l’histoire par
les femmes. Et le tournage ne se
fera pas sans mal : «Les femmes
refusent d’être filmées car elles
ne s’appartiennent pas…» Son
PUBLICATION. MUSTAPHA FERROUKHI À PÉKIN,
IL S’EN EST ALLÉ DE LANDJERIT MOHAMED
degré de liberté se mesure avec
l’espace qu’elle occupe» (in
En attendant Omar Gatlato,
Wassila Tamzali, ENAP, 1979)
Alors comment filmer l’enfer-
mement des femmes dans ces
espaces immenses, dégagés
où la mer invite à la liberté ?
Assia Djebar se révèle polypho-
nique : poésie, mémoire, histoire,
dialectes, cinéma, littérature...
formidable feuilleté où chaque
espace est questionné. Sans aca-
démisme, sans expérience mais
avec des références évidentes
(Pasolini, néo-réalisme italien,
Bergman et la caméra libérée de
la Nouvelle Vague) elle aborde le
cinéma comme une possibilité de
dire et de faire les choses autre-
ment et compose sa Nouba. Et
qu’importe si la Nouba s’avère
imparfaite. Presque privé de dia-
logues, de voix off, de la main
qui vous entraîne vers le film,
le spectateur est obligé à la
réflexion pour accéder au propos.
Momentanément désemparé, il
entre peu à peu dans l’inti-
mité du sujet, du propos puis
dans le film en entier, porté par
le peuple des femmes. Ce qui
est inconnu effarouche. Assia
Djebar effarouche, toute entière
dans sa subjectivité, l’intimité de
son regard. Elle en est l’auteure.
A rappeler ici qu’auteur signifie
«être la cause et responsable de
quelque chose». Tout le film dès
lors lui appartient. La réalisa-
trice a évoqué l’ostracisme de la
Télévision algérienne vis-à-vis
d’une femme cinéaste et d’un
cinéma d’auteur, négligé pour
lui préférer un cinéma «spectacle
pour le marché international» et
un cinéma «populiste et déma-
gogique» : «Et pourquoi suis-je
encore aiguillonnée par un désir
de cinéma, moi qui, toutes ces
précédentes années me confron-
tais à la production algérienne
d’Etat, elle qui aidait aisément
des films de cinéastes du tiers-
monde (égyptiens, libanais, sé-
négalais, ou même occidentaux)
mais sur place me marginalisait
parce que femme, persistant en
outre à pratiquer un cinéma de
recherche, et non de consomma-
tion…?» «J’ai écarté les hommes
de mon film car c’est la réalité,
j’ai séparé intentionnellement
les sexes à l’image car c’est
la réalité : j’ai voulu montrer
le problème n° 1 de la femme
algérienne : le droit à l’espace !»
(En attendant Omar Gatlato,
WassilaTamzali, ENAP, 1979).
Le deuxième et dernier opus
d’Assia Djebar est La Zerda ou
les chants de l’oubli (1982) avec
Malek Alloula : 30 ans d’his-
toire du Maghreb partagé. Deux
regards qui se partagent le champ
visuel et sonore : le regard colo-
nialiste «On a filmé un peuple
comme figurants», et celui de la
cinéaste, dans une approche inti-
miste douloureuse, qui exalte des
femmes fières de leur tradition,
des corps mémoires, «Les corps
féminins, la femme, c’est ma
matière» une Zerda qui «célèbre
le deuil» car la longue nuit colo-
niale va tomber. Dans l’iconogra-
phie coloniale tout ou presque
de la puissance antique des cités
millénaires, de leur histoire et de
leur rayonnement sont gommés
pour ne laisser voir qu’un folk-
lore fantasmatique, des ghettos
indigènes, signe de domination.
C’est la règle d’or des Empires.
Assia Djebar réussit à se réap-
proprier cette brocante coloniale
en lui donnant une autre lecture,
en la débarrassant des guenilles
folkloriques du regard colonisa-
teur pour une dignité retrouvée.
Ce n’étaient que des images
montées de toutes pièces. Elle
les démonte, les remonte, les
sonorise, les rythme et en fait son
film. Historiographie poétique,
cinéma militant qui produit du
sens, de la pensée.
La deuxième tentative de dé-
tournement d’images viendra
magistralement avec Azzedine
Meddour pour son Combien je
vous aime (1985) qui créa une
vive polémique au bord d’un
incident diplomatique.
Assia Djebar est retournée à la
littérature, avec une quiétude et
une liberté garantes de son pro-
pos, de son regard, car en elle, on
avait peut-être tué l’essentiel, ce
qui fait naître un grand metteur
en scène, celui qui y laisse des
plumes pour prendre son envol :
le désir de cinéma. M. L. R.
(*)
Réalisatrice, productrice et
auteure
Extraits, Malika Laïchour
Romane, Le cinéma algérien : en
quête de l’intime, in : La Pensée
n° 384 – Islam(s) aujourd’hui
(ss. dir.) de La Pensée, Fondation
Gabriel Péri,2016, France.
1er TOUR DE MANIVELLE
DU FILM ZAPHIRA, LA
DERNIÈRE PRINCESSE
DU ROYAUME D’ALGER
ZOOM SUR SA VIE
ET SON ŒUVRE
L e premier tour de manivelle d’un long
métrage de fiction intitulé Zaphira, la
dernière princesse du royaume d’Alger a
été donné, mercredi, au niveau de la mos-
quée royale, située au sein de la citadelle
d’El Mechouar de Tlemcen.
Ce long métrage de fiction du Franco-
Algérien Damien Ounouri sera tourné à
Tlemcen et à Alger et retracera la vie de la
princesse Zaphira et l’arrivée de
Kheireddine Baba Arroudj, venu en 1529
au secours d’Alger, envahie par les Espa-
gnols. Le scénario du film a été co-écrit
par Damien Ounouri et la comédienne
Adila Bendimered. A la distribution
figurent plusieurs vedettes algériennes, à
l’image de Adila Bendimered (dans le rôle
de la princesse Zaphira), Nabil Asli, Dali
Bessalah, ainsi que l’actrice tunisienne
Hind Sabri et une Franco-Finlandaise,
Nadia Tereszkiewicz. Le jeune réalisateur
Damien Ounouri, né en France et origi-
naire de la ville d’Annaba, à son actif un
film documentaire Fidaï (2012) et Kindil
El bahr, un court de métrage de fiction,
primé dans plusieurs festivals internatio-
naux.
Pour les besoins du tournage de ce film,
produit par la société de production
cinématographique «Taj intaj» d’Alger,
un casting pour sélectionner des figurants
a été organisé, depuis plus d’un mois, au
niveau de la maison de la Culture Abdelka-
der Alloula de Tlemcen.Pour les besoins
du tournage du film, le palais royal d’El

Un militant algérien influent et apprécié Mechouar est fermé aux visiteurs jusqu’à
la fin du mois de mars. APS

par ses pairs 3e ÉDITION DU PRIX

● Le cinquième ouvrage de l’auteur, un enseignant d’éducation physique et sportive en retraite, LITTÉRAIRE AFA 2020
est consacré à la vie du chahid Ferroukhi Mustapha, de surcroît depuis son intégration dans le Hakim Laâlam,
mouvement national en 1944. lauréat pour son
recueil de nouvelles
L ’ex-joueur de la glorieuse équipe du FLN,
Hamid Zouba, qui avait côtoyé Ferroukhi,
a préfacé ce livre, en soulignant dans un pas-
page trouvent la mort. L’enfant de Milia-
na, Ferroukhi Mustapha, l’ex-bachelier
au lycée Emir Abdelkader (Alger) était
L’homme-carrefour
sage, «… Si Mustapha va sidérer l’auditoire un brillant et sage militant, très in- ■ Le chroniquer algérien Hakim Laâlem du
chinois par sa parfaite maîtrise de l’histoire fluent, écouté et apprécié par ses pairs. Soir d’Algérie vient de décrocher haut la
ancestrale de la Chine, de son peuple, son Il avait connu Messali Hadj, Ferhat main le prix littéraire AFA 2000 pour son
élite et ses dirigeants. Assurément ce jour, il Abbas, Bouras Mohamed, Bouda recueil de nouvelles L’homme-carrefour.
(Ferroukhi Mustapha, ndlr) aura magnifique- Ahmed, Mehri Abdelhamid, Temmam Chaque année depuis 2017, l’Association
ment représenté notre valeureuse Algérie et Abdelmalek, Kiouane Abderrahmane, France -Algérie attribue son Prix littéraire à
prouvé que notre pays avait une élite capable Moufdi Zakaria, Sâad Dahlab, Zahir un livre publié récemment, roman ou
de prendre son destin en main», écrit l’ex-en- Ihaddadène, Krim Belkacem, Abder- nouvelles, afin de mieux faire  connaître en
traîneur du MCA. ramane Farès, Benyoucef Benkhedda France les talents de la littérature
Le GPRA avait désigné Ferroukhi et bien d’autres responsables algériens algérienne et de les encourager dans leur
Mustapha au poste d’ambassadeur d’Algé- avant l’indépendance du pays. Dans créativité. Une valse de Lynda
rie à Pékin. Le diplomate algérien, âgé de son livre intitulé A Pékin, il s’en est Chouiten, Voix de femmes, voies de fait, de
38 ans, quitte Le Caire le 7 août 1960 à allé, l’écrivain Landjerit Mohamed, Farida Saffidine et L’homme-carrefour de
bord d’un Iliouchine II.18, accompagné en plus des photos du chahid, publie Hakim Laâlam avaient été selectionnés
par son épouse et ses 3 petits-enfants pour des rapports secrets des services de la cette année. Un jury, présidé par Morgan
rejoindre son poste à Pékin. Trois escales police coloniale. Les agents de la sécu- Sportès, a choisi le lauréat 2020 : Hakim
étaient prévues pour son périple : Prague, rité française prenaient en filature le Laâlam, pour son recueil de
Moscou, Sibérie, soit un vol d’une durée de dynamique militant milianais. L’auteur nouvelles L’homme-carrefour publié aux
éditions Frantz Fanon. La cérémonie de
plus de 13 heures avant d’atterrir à Pékin. révèle dans cette deuxième édition de
remise du prix à l’auteur se tiendra le jeudi
Après l’escale de Prague, au niveau de bonne qualité les copies des rapports
26 mars 2020 à 18h à la Bibliothèque de
l’espace aérien de Kiev, le drame a eu lieu. secrets, documents qui méritent d’être l’Arsenal à Paris.
Les 34 passagers et les 5 membres d’équi- exploités. M’hamed H.

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Fédération algérienne des donneurs de sang

52, boulevard Mohamed V - Alger -
Tél./Fax : 213 21 63.80.07 - Mob. : 0772 20 09 08
CPA Khelifa Boukhalfa n°143.4 18.01.242.11/12 - CCP n°
72372 70 clé 08
La fédération algérienne des donneurs de sang, en colla-
boration avec l'Agence nationale du sang lancent un
appel à l'ensemble de la population âgée de dix-huit (18)
à soixante-cinq ans (65) et en bonne santé, de répondre
en masse à l'appel du cœur et aller offrir un peu de son
sang. Ce geste banal rendra l'espoir et le sourire à des
gens qui en ont besoin, et c'est la meilleure aumône
qu'on puisse offrir à un malade.
Le matériel de prélèvement est un matériel à usage
unique et stérilisé, donc aucune crainte de ce côté.
Comptant sur votre générosité à cette action hautement
humanitaire, la Fédération algérienne des donneurs de
sang et l'ensemble des malades vous remercient.
"Dieu vous le rendra"
Pour le bureau fédéral, le président
Gherbi Kaddour

pensée
Le 11.03.2011 -
11.03.2020
9 ans déjà depuis
que nous a quittés
notre très chère
mère, grand-mère,
et arrière grand-
mère
El Hadja Laouar Djohra, épouse
Boutamine
En cette douloureuse occasion,
nous demandons à tous ceux qui
l’ont connue, côtoyée et aimée
d’avoir une pieuse pensée à sa
mémoire. Repose en paix yemma,
ton souvenir restera à jamais
gravé dans nos cœurs.
Pensée
Il est des êtres que nul ne
peut remplacer et des dates
que nul ne peut effacer,
comme ce 14 mars 2018.
Cela fait deux ans que nous
a quittés pour un monde
meilleur notre chère et
regrettée mère et grand-mère
Mme Khedim Kheira Vve Djediat Boualem
laissant une famille inconsolable, tu nous
manques énormément. Le souvenir de ton
grand sourire, de ta voix, de ton visage, de
ta tendresse, de ta grande dignité et de ta
générosité est gravé à jamais dans nos cœurs.
Repose en paix.
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons.»
. Tes enfants et tes petits-enfants.

Pensée Condoléances Condoléances Condoléances

Le 15 mars 2019,
cela fait une année
que nous as quittés
Mme Chabouni née
Mammeri Aïcha son
mari et ses enfants
demandent à tous ceux
qui l’ont connue de prier
pour elle.«A Dieu nous
appartenons et à Lui
nous retournons.»
Le président et l’ensemble des
membres de l’Association nationale
MALG, très affectés par le décès des
regrettés
Hamroun Tahar
et son épouse, moudjahid et
ex-membre de la Direction des
transmissions nationales (DTN-
MALG), présentent à sa famille leurs
sincères condoléances et l’assurent
en cette pénible circonstance de leur
profonde sympathie. Qu’Allah le
Tout-Puissant accorde aux défunts Sa
Sainte Miséricorde et les accueille en
Son Vaste Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à Lui
nous retournons.»
L’ensemble du personnel
des Laboratoires Merinal,
profondément affecté par le décès
de la mère de son collègue
M. Djoudi Riad
présente à sa famille en cette
pénible circonstance ses plus
sincères condoléances et l’assure
de sa profonde compassion. Que
Dieu Tout-Puissant accorde à la
défunte Sa Sainte Miséricorde et
l’accueille en Son Vaste Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à
Lui nous retournons.»
L’ensemble du personnel
des Laboratoires Merinal,
profondément affecté par le
décès du père de sa collègue,
Mme Menar Ilhem, présente
à sa famille en cette pénible
circonstance ses plus sincères
condoléances et l’assure de sa
profonde compassion.
Que Dieu Tout-Puissant accorde
au défunt Sa Sainte Miséricorde
et l’accueille en Son Vaste
Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à
Lui nous retournons.»
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Elles ont fonction d'harmonie Quinze sur 15 N°6075 Mots Croisés N°6075
imitative 2.Jeunes chevaux. Consacré 3.Carré de campagne. Par M. IRATNI
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Bouts de round. Images pieuses 4.Services de renseignement. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Plat espagnol. Futur officier 5.Conseil d'Etat. Réunion d'infor- 1
I
mation 6.Béryllium. Sans fioriture. Métal 7.Témoignage. 2 II
Rivière alpestre 8.En fin de compte. Pointilleux 9.Id est.
3 III
Marque. Pour abréger 10.Récompense cinématographique. Le
4 IV
pas suit. Poète 11.Joyeux. Salles de grandes dimensions 12.
Petit saint. Altère la note. Pronom. Métal symbolique 13. V
5
Lisières. Principe 14.Opus. Cinq sur cinq. Contracté. Femme VI
6
de lettres américaine. Petit tour 15.Brèves. Résine. Roue à VII
poulie. 7 VIII
8 IX
VERTICALEMENT : 1.Accords. Langue 2.Petites lunettes X
9
d'approche. Discours 3.Déchiffrée. Technétium. Chrome 4.
HORIZONTALEMENT
Personnel. Plus dans l'eau de mère. Inflexibilité 5. 10
I- Grandes abondances. II- Fécondité jugée excessive. III-
Houspilleraient 6.Canard. Ont vu le jour 7.Sur une borne. 11 Inflammation d'un ganglion lymphatique - Gadolinium.
Fibres qui unissent deux os. Crack 8.Maison de fous. Voiture. IV- Cent un - Figure de jeu. V- Corps du blason - Franc.
12 VI- Rapine. VII- Minces et de hautes tailles - Précède le
Blason 9.Alcaloïde 10.L'égal de Platon. De même. Chiens prince. VIII- Jeune fille - Bon conservateur. IX- Aires de
11.Quatre-vingt-dix. Parcellée 12.Premier vigneron. Soldat de 13 grévistes. X- Hirondelle de mer - Pour vider la nef.

Sam. D'une botte d'Europe 13.Placée, à l'étude. Fruits de la 14 VERTICALEMENT

sœur 14.Question de lieu. Tableau de maître. Noce 15.Etoile 1- Mises en ordre. 2- Intransigeante. 3- Logement de poutre -
15 Grand papillon. 4- Effilée -Abonné au zéro. 5- Soudé - Hibou
des toiles. Angoisse. Réchauffait le Nil.
- Informateur masqué. 6- Passereaux. 7- Echancrure jaune -
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.LOGIQUEMENT. ERG 2.ON. DURS. XERUS Passer tout près. 8- Equipe phocéenne - Coin pierreux -
1.LOGARITHMIQUE 2.ONEREUSE. RUSONS 3.NE. LEURREE. AI 3.GENEE. SEC. INOUI 4.ARE. URODELE. NS 5.RE. DE. RIDE. AR 6. N'admet pas qu'on l'ignore. 9- Ensembles des actions de com-
merçants - En plus. 10- Avance - Pas sorcier.
4.IDE. DETROIT. ASE 5.QUEUE. SECTEURS 6.UR. PEU. REEL IULE. PETARADE 7.TSETSE. OU 8.HEUREUX. STRICT 9.ROC. ECU.
7.ESSORE. XERES. SI 8.EDITE. CASSE 9.EXCEDA. SUIS. STE 10.NE. ASE 10.IRRITERAIT. ODES 11.QUETE. ESSENCE 12.USE. URSS.
LEROT. TENTER 11.TRIE. AURA. NU. NE 12.UN. ND. ISOCELE 13. NUE. NA 13.EO. ARE. EST. LOIN 14.NASSES. TENES 15.ASIE.
ESON. EXCEDE. OST 14.USA. NI 15.GUI. RAT. ISLANDE. LIBERE. THE. SOLUTION N° 6074
HORIZONTALEMENT
I- CHIFFONNER. II- HASARDEUSE. III- ON -
Sudoku N°6075
7 4 9
3 2 5 6 1 4 8 7 9
TEE. IV- UBU - LONGUE. V- RANCUNIER. VI-
1 7 8 3 5 9 6 2 4 ALI - ES. VII- VIADUC - UTE. VIII- EST - USER.
RÈGLE DU JEU 4 9 6 2 8 7 3 1 5 IX- EMEUTE - ERE. X- SES - STASES.
1 3 Solution
8 4 1 5 7 3 2 9 6 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku
de plusieurs
7 2 6 précédent
2 6 7 9 4 1 5 3 8 1- CHOURAVEES. 2- HANBALISME. 3- IS-
UNIATES. 4- FAT. 5- FRELUQUETS. 6- ODEON -
9 5 3 8 2 6 7 4 1 ET. 7- NE - NIN. 8- NUAGE- USES. 9- ES - URE-
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
4 5 1 3 7 1 2 4 6 5 9 8 3 TERE. 10- REVE - SERES.
6 3 4 7 9 8 1 5 2
de 1 à 9. Chaque ligne 9 6 8 2
comme chaque colonne
5 8 9 1 3 2 4 6 7 Fléchés Express N°6075
contient aussi tous les 7 8 1 9 divisé en on y est mis en divinité
chiffres de 1 à 9. cases à couvert branle féminine
strontium
Certains chiffres vous 6 9 4 remplaçants
d’un acteur cours noir
les belles-
lettres cours d’eau
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 5 9
cela, procédez par
déduction et élimination. 4 3 1
cerisier
sauvage
En vous aidant de la définition du mot encadré, com- ville de
Tout Codé N°6075
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant Croatie
versus
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. singe-
petit café

Danse populaire hongroise. araignée

cache
demi-poète
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tour
richesse
2 6 11 5 3 8 9 4 12 13 8 3 symbolique
premiers
repas
5 8 14 4 3 15 9 5 12 3 9
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nickel riche

11 9 19 8 13 4 9 11 sans refus de
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1 15 13 4 8
appelle
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 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT VIOLENCES VIRTUELLES AU MAROC MANARA (CHLEF) 

LE CORPS
Une étudiante se jette du pont
de la trémie à Chlef Des féministes et SANS VIE D’UN
SEXAGÉNAIRE
Une fille de 25 ans, universitaire, s’est jetée jeudi dans
l’après-midi du pont de la trémie à proximité de l’ex-
CREPS de Chlef, sur la route nationale Alger-Oran. Elle a
associations se mobilisent REPÊCHÉ D’UN
PUITS
Les services de la
fait une chute de plus de 4 mètres avant de tomber sur la ● Les violences virtuelles, apparues comme ailleurs avec la Protection civile de Chlef
chaussée du tunnel principal de cet ouvrage. La victime, popularisation des smartphones et des réseaux sociaux, deviennent «de ont repêché, jeudi soir, la
dépouille d’un sexagénaire
présentant de multiples fractures, a été évacuée dans un plus en plus inquiétantes d’un puits réservé à
état grave par les éléments de la Protection civile vers

Q
l’hôpital Les Sœurs Bedj de la ville. Le communiqué uand son ex-fiancé
diffusé à ce propos par le service de communication de la a diffusé des photos
direction de la Protection civile de Chlef parle d’une intimes d’elle sur les
tentative de suicide pour des raisons inconnues. Une réseaux sociaux pour se venger,
enquête a été justement diligentée par les services de Loubna, Marocaine de 27
police pour déterminer le ou les causes de cet acte. Par ans, s’est sentie «coupable»,
ailleurs, un vieil homme a été écrasé hier vendredi à 7h30 sa famille l’a ostracisée,
par le train de voyageurs matinal reliant Chlef à Oran. elle a dû démissionner. Et
L’accident a eu lieu pour une énième fois sur le tronçon elle a finalement renoncé à
ferroviaire traversant la nouvelle entité urbaine Haï poursuivre son harceleur.
Bradai, à l’ouest de Chlef. Comme elle, au Maroc, sept
sur dix victimes de «violences
virtuelles» (cyberharcèlement,
Tragique décès d’un collégien extorsion en ligne d’actes
sexuels, «revenge porn»,
à Sétif cyberdiffamation, etc.)
Après le tragique accident du CEM Ali Zermati de préfèrent se taire par honte
Bouandas ayant fait en octobre 2019 une victime de 12 et peur du rejet social, selon
ans, le secteur de l’éducation à Sétif est une nouvelle fois un rapport publié début mars
ébranlé par un autre drame. Ainsi, Yahia Rahmoune (12 par le réseau «Mobilising for
ans), un collégien de la première année du CEM Saadna rights associates» (MRA) après
Layachi de la cité El Hidab du chef-lieu de wilaya, a rendu plusieurs mois d’enquête.
l’âme, mercredi, à la sortie de la salle de cours. Selon des Pour «briser le tabou», les
bribes d’informations, la victime aurait chuté dans la cage militantes de Tahadi, une des
d’escalier d’un établissement dont le délabrement a été associations ayant participé à
dénoncé par les parents d’élèves (voir El Watan du 20 l’étude, viennent de lancer une
octobre 2019). Soit quelques jours après la tragédie qui campagne de sensibilisation et
avait frappé Bouandas attendant avec impatience les d’aide aux victimes, avec des
résultats de l’enquête ainsi que les mesures promises par ateliers d’information pour les
l’ex-ministre de l’Education nationale. Diligentée pour mères au foyer et les élèves
déterminer les causes et les circonstances exactes du des quartiers populaires de
présent drame, brisant la vie d’un petit garçon et celle de Casablanca. Car les violences
sa famille éplorée, l’enquête va-t-elle connaître le même virtuelles, apparues comme
sort que la précédente ? La réponse se trouve dans le ailleurs avec la popularisation
camp des responsables concernés. des smartphones et des réseaux
sociaux, deviennent «de plus
Deux personnes arrêtées à USAGE DES FUSILS DE CHASSE DANS LES MARIAGES À TÉBESSA
M’sila pour collecte de fonds
en plus inquiétantes», selon
Bouchra Abdou, présidente de
Tahadi. Au Maroc, plus d’une
femme sur deux (54%) dit
avoir été victime d’une forme
de violence, et dans 13,4%
des cas de violences liées aux
nouvelles technologies, selon
des statistiques officielles
publiées en mai 2019. «En
réalité, il suffit de poser la
question dans une assemblée de
femmes pour se rendre compte
que ce chiffre est largement
sous-estimé : chez les jeunes,
on est plutôt autour de 90%»,
estime Saïda Kouzzi, du
réseau MRA. La campagne
«stop au numérique» lancée
par Tahadi vise à informer
les victimes sur leurs droits,
inscrits dans une loi adoptée
en 2018 contre les violences
faites aux femmes. Le texte
sanctionne le harcèlement
sexuel dans les espaces publics,
mais aussi dans l’espace
virtuel (téléphone, courrier
électronique, messages sur
les réseaux sociaux, envoi
d’images à caractère sexuel
ou diffusion d’images
portant atteinte à la vie
privée). Les peines prévues
pour les violences liées au
numérique vont jusqu’à trois
ans de prison ferme. Comme
beaucoup, Loubna ignorait
les dispositions de cette loi,
par ailleurs très critiquée par
les mouvements féministes
pour ses lacunes. Et personne
dans son entourage ne
l’a encouragée à saisir la
justice. Car dans une société
imprégnée de traditions et
valeurs religieuses, les femmes
violées ou harcelées sont
souvent considérées comme
les premières coupables : les
réactions des familles sont
ainsi «le plus souvent faibles
à nulles, suivies de sanctions
punissant la victime», selon
l’étude de MRA. «Je me disais
que tout le monde avait vu
les photos, je n’ai pas osé
sortir dans la rue pendant des
jours, ma famille ne m’a pas
soutenue, je me blâmais comme
si je méritais ce qui m’arrivait»,
se souvient Loubna. Conseillée
par l’association Tahadi, elle
a fini par se décider à déposer
une plainte contre son ex-fiancé
qui avait publié ses images
intimes pour «se venger» car
elle l’avait quitté. Il a été arrêté,
mais elle a finalement renoncé
aux poursuites «de peur qu’il
ne se venge en publiant d’autres
photos».
l’irrigation agricole dans la
région de Manara, dans la
commune d’El Marsa, ont
indiqué les mêmes services
dans un communiqué.
Intervenant aux environs de
18h30, les unités de la
Protection civile ont
repêché la dépouille d’un
homme de 68 ans d’un
puits de 10 mètres réservé à
l’irrigation agricole dans la
région dite Manara à El
Marsa, alors qu’il tentait de
sauver un agneau tombé au
fond du puits. Selon la
même source, le corps sans
vie de la victime a été
transféré à la morgue de
l’hôpital Zighout Youcef de
Ténès.
EL BAYADH
COLLOQUE
NATIONAL SUR
LA LITTÉRATURE
AMAZIGHE
La commune de
Boussemghoun (Sud d’El
Bayadh) abritera
aujourd’hui un colloque
national sur la littérature
amazighe, ont annoncé les
organisateurs. L’un des
objectifs du colloque, qui
s’étalera sur deux jours, est
d’encourager la production

illégale Le pire cauchemar des habitants littéraire dans toutes ses

formes dans la variable
Les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté amazighe locale, a-t-on
de daïra de Djebel Messaad (M’sila) ont appréhendé deux précisé au Haut
individus pour collecte illégale de fonds, a-t-on appris commissariat à l’amazighité
jeudi auprès de la cellule de communication de la sûreté (HCA), initiateur de la
de wilaya. Suite à des informations faisant état d’activités rencontre. Des professeurs
suspectes de deux individus qui collectaient des fonds universitaires des wilayas
dans la ville de Djebel Messaad, une enquête a été ouverte d’El Bayadh, Nâama, Béchar
par les éléments de la police, qui procédé à l’arrestation et Tlemcen seront chargés
de deux personnes avec en leur possession une somme de la transcription et de
d’argent évaluée à 197 000 dinars et un cachet rond l’écriture du patrimoine
portant le nom d’une association fictive de solidarité. Les littéraire, collecté dans la
deux mis en cause ont été présentés devant les instances région ouest du pays. Cet
judiciaires pour «faux et usage de faux», «usurpation de événement culturel et
fonction» et «collecte de fonds illégale». littéraire, organisé en
coordination avec la
commune de
Un réseau spécialisé dans le Boussemghoun, verra la
vol de bétail démantelé E n dépit de leur interdiction lors de la
célébration des fêtes de mariage par l’ex-
wali de Tébessa, Ali Bouguerra, certaines gens
cité Amel et autres se plaignent de l’utilisation
du baroud durant la nuit, surtout pendant la
saison estivale. Ces habitants continuent de
participation de nombreux
professeurs et chercheurs
Les éléments de la brigade territoriale de la Gendarmerie dans le patrimoine et la
à Tébessa continuent de faire usage de leurs dénoncer les tirs d’armes à feu en tous genres, littérature amazighs de
nationale de Yellel (30 km à l’ouest de Relizane) ont fusils dans le milieu urbain jusqu’à une heure y compris des pistolets automatiques. Pis
démantelé un réseau spécialisé dans le vol de bétail, a-t- plusieurs universités du
tardive. Une impunité dénoncée via les réseaux encore, il y a une année, les riverains d’El Ogla pays, a-t-on souligné. De
on appris, mercredi, de cette instance de sécurité. sociaux, la radio locale et dans la presse écrite avaient cru entendre des déflagrations d’une
Agissant sur la base d’informations faisant état de la nombreux thèmes seront
par les habitants de certains quartiers du chef- arme de guerre. A l’approche de l’été, les abordés, comme les contes
présence d’un réseau constitué de cinq individus lieu, d’autant plus que la police est constamment habitants de certains quartiers tirent la sonnette
s’adonnant au vol de bétail à travers le territoire de la amazighs de la région, les
absente. C’est le cas lors de chaque fin de d’alarme contre ces mauvaises pratiques qui non contextes narratifs dans
wilaya, les éléments de la gendarmerie ont réussi à semaine dans les différentes salles des fêtes de seulement portent atteinte à l’ordre public et à
neutraliser les mis en cause. Après des investigations l’histoire amazighe,
la ville. L’usage excessif des fusils demeure la tranquillité des citoyens, mais représentent l’importance de la légende
approfondies, quatre individus faisant partie du réseau un cauchemar pour la population. Malgré les aussi un vrai danger. Les blessés et les décès
ont été arrêtés et un cinquième acolyte est actuellement dans l’histoire amazighe,
multiples plaintes déposées pour que cessent causés chaque année par l’utilisation de ces l’esthétique du lieu et les
en fuite, a-t-on indiqué. L’enquête a permis d’élucider six ces comportements, aucune autorité compétente fusils demeurent la meilleure illustration de la
affaires de vol de bétail dans la région. Les mis en cause techniques de style dans le
n’a jusque-là bougé le petitb doigt pour mettre dangerosité de ces pratiques entrées depuis fort conte amazigh, selon la
ont été présentés devant la justice et placés en détention. un terme à cette «mauvaise» tradition. Ainsi, longtemps dans les mœurs de certaines régions.
La personne en fuite est activement recherchée. même source.
les habitants des quartiers Oued Nagues, la Lakehal Samir

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 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 22

SPORTS
MÉDECINE DU SPORT ES SÉTIF. AFFAIRE NABIL KOUKI PROGRAMME
Loughraïb, le docteur
des sportifs n’est plus Les dessous d’une cabale DES MATCHS
■ DNA – 24e JOURNÉE

L
’entraîneur en chef de l’ES
A mine Loughraïb, le
docteur des sportifs
algériens, est décédé
Sétif sera auditionné lundi
par la commission de dis-
- Groupe Est
Aujourd’hui (15h)
USMK - ABCL
cipline de la Ligue profession- MOC - MSPB
avant-hier à l’âge de 63 nelle de football (LFP). Faisant UST - NRBT
ans, après une longue l’objet d’une grotesque cabale, USC - CRBOD
maladie. Il a été inhumé le technicien tunisien Nabil CRVM - CRBK
hier au cimetière de Sidi Kouki, connu pour son sérieux CRBAF - JSD
Yahia (Alger) en pré- et son éducation, est bizarre- CAB - NTS
sence d’une foule nom- ment «accusé» d’insultes envers HBCL - USMAb
breuse qui s’est déplacée de partout pour lui rendre un l’arbitre du sinistre match CAB- - Groupe Centre
dernier hommage. Avec lui, c’est une génération de BA-ESS, émaillé par de gravis- Aujourd’hui (15h)

PHOTO : SAMI K.
spécialistes en médecine du sport algérien qui s’en va. simes incidents. N’acceptant IBKEK - IBLa
Il faisait partie de la première promotion algérienne, sans nul doute pas le sursaut du CRBT - NRBT
où il entama sa carrière au mythique Centre national club phare de Aïn Fouara, les WRM - USBD
de médecine de sport Maouche (NNMS), aux côtés de NARBR - USMK
«forces occultes» d’un football USMB - ESBA
ses anciens confrères les regrettés Mekhalfa (le père miné par le régionalisme et
de la médecine du sport en Algérie), Oussedik, Hanifi, Nabil Kouki, entraîneur de l’ESS JSHD - RCB
les passe-droits veulent faire CRBAO - RCK
Meghlaoui, Belhocine, Lebib Berchiche, Zeghmi, de Nabil Kouki un bouc émis- Dimanche (16h)
Attalah, Boudiaf, Debbagh, Bensoltane, Mehadene et saire rien que pour casser un Le coach, qui avait peur pour rencontre NC Magra-MC Alger CRBDB - WAB
bien d’autres. Après une riche expérience, Loughraib a ESS bousculant l’ordre établi. le banc des remplaçants bom- de la 7e journée, la commission
décidé de quitter le CNMS pour s’installer à son compte, bardé par une avalanche de - Groupe Ouest
La mesure conservatoire empê- de discipline a été «indulgente» Aujourd’hui (15h)
dans un cabinet situé à Ben Aknoun. Le respectueux chera ainsi Kouki de diriger pierres, a demandé à l’arbitre avec l’ex-coach du Moulou- SCMO - USMMH
Loughraib, un adepte de la course à pieds, était toujours son équipe à partir du banc de d’arrêter le match, sans plus. dia, Bernard Casoni, qui s’est CRBBB - IRBEK
près des élites nationales et des associations sportives touche. Le Tunisien est donc Je suis disposé à mettre ma ,nous dit-on, présenté avec MBH - SKAF
algériennes qui venaient des quatre coins du pays pour obligé de suivre le big match qui main sur Le Coran pour réfuter quatre joueurs comme témoins. GCM - SCAD
des consultations, notamment des wilayas où la méde- opposera demain l’Entente à la l’argumentaire de l’officiel. A Ladite commission n’a pas été MCBOS - CRT
cine du sport est inexistante. Loughraib, connu pour JS Kabylie à partir des tribunes. travers un tel rapport, on veut USR - SAM
«chatouillée» par les propos du ESM - ASBMa
sa personnalité, était à la tête de la Commission natio- Pour dénoncer un complot ne freiner l’ESS qui dérange. Après coach de l’ASO Chlef, Samir
nale antidopage (CNAD) avant d’écourter sa mission Fahd Halfaya, on s’en prend RCBOR - JSMT
disant pas son nom, le directeur Zaoui, tenus à l’issue du match
pour diverses raisons. Il était également membre du administratif du club, Abde- maintenant à Kouki, l’autre ar-
ASO-PAC. Les dernières accu-
Groupe algérien de médecine traumatologique du sport
(Gamets) durant 27 ans, tout comme il faisait partie de la
laali Sabri, qui a travaillé avec
les défunts Messaoud Kous-
tisan du sursaut de l’Entente qui
ne va pas se taire.»
sations lancées par le président Mise au point
de la ligue Abdelkrim Medouar
commission médicale et de la préparation olympique au
COA et médecin de la Fédération algérienne de gymnas-
sim et Mokhtar Aribi, dément :
«Exemplaire à tout point de vue,
Pas du tout innocente, cette
nouvelle sortie de la commis- envers le corps arbitral n’ont de la FAA
tique. Sur le plan international, Loughraib a fait partie Nabil Kouki est incapable de sion de discipline, jonglant avec pas offusqué outre mesure, les
des commissions médicales au sein de la Fédération
internationale de gymnastique (FIG) et de l’Union afri-
prononcer un mot déplacé. Au
lieu de mentionner la pression
les deux poids deux mesures,
fait tomber des masques. Le
membres de la commission de
discipline trouvant un malin D ans votre édition du 9 mars 2020 sous
le titre «Dopage (athlétisme) Encore un
cas non révélé», votre journal a rapporté une
caine de gymnastique. Pour rappel, les Drs Loughraib et dont il a fait l’objet lors de la gravissime dépassement du pré- plaisir à sanctionner Djerrar et
Toufik Korichi du CR Beloui- information tout simplement mensongère et
Feriel Chouiter étaient chargés des sportifs algériens lors pause, durant laquelle des per- sident du CABBA ayant interdit gratuitement accusatrice. Votre journaliste,
des derniers JO de Rio 2016. sonnes du club local ont failli l’accès du stade à des jour- zdad, Azzedine Aït Djoudi, l’ex-
coach du NA Hussein Dey et, à la recherche du sensationnel, n’est pas à
Le collectif de la rédaction sportive d’El Watan, très casser la porte des vestiaires nalistes est ignoré par aussi sa première sortie contre la fédération qu’il
attristé par cette tragique disparition du Dr Loughraib, des officiels, l’arbitre accuse, bien ladite commission que par à présent, le coach de l’Entente
accuse à tort et à travers sans jamais prendre
présente à sa famille ses sincères condoléances. «A Dieu à la fin d’une partie houleuse, l’instance fédérale. Auteur de faussant les calculs des cou- le soin de confirmer les informations qu’il
nous appartenons et à Lui nous retournons. » Chafik B. gratuitement Kouki d’insultes. gravissimes propos, lors de la lisses… Kamel Beniaiche rapporte. Encore une fois, l’information
rapportée lundi par votre journaliste ne fait
référence à aucune source, elle est donc, à
LIGUE DES CHAMPIONS, F1, NBA, TENNIS notre sens, sans crédibilité aucune. Pour vos
lecteurs, la Fédération algérienne d’athlé-

Le coronavirus met le sport à l’arrêt
L a vague d’annulations et de
reports d’événements sportifs
a continué de se propager dans le
monde entier, parallèlement à la
pandémie de nouveau coronavirus :
la Ligue des champions, la NBA,
le tennis et la Formule 1 ont été
mis à l’arrêt, et même l’Euro de
foot et les Jeux olympiques sont en
suspens. Dernier calendrier bou-
leversé vendredi : la Formule 1,
avec l’annulation du Grand Prix
d’Australie, première manche du
Championnat du monde. L’écurie
McLaren avait annoncé jeudi son
forfait après la détection d’un cas
de coronavirus dans son équipe. En
Angleterre, l’ultime développement
est venu d’Arsenal dont l’entraî-
neur, Mikel Arteta, a contracté le
coronavirus. Le match de Premier
League entre Arsenal et Brighton
prévu aujourd’hui est reporté. Le
calendrier sportif mondial est sens
dessus dessous.
Jeudi, depuis le bureau ovale, Do-
nald Trump a suggéré de reporter
les JO de Tokyo (24 juillet-9 août).
«Peut-être, et c’est juste mon idée,
les retarder d’un an, si c’est pos-
sible. C’est dommage... parce qu’ils
ont vraiment construit des bâtiments
magnifiques, mais je préfère ça
à des stades vides partout», a-t-il
assuré. Le jour-même où la flamme
était allumée comme prévu sur le
site antique d’Olympie, les doutes
continuent de grimper concernant
la tenue des JO : «Nous suivrons
les recommandations de l’Organi-
sation mondiale de la santé», a dit
jeudi Thomas Bach, le président
du CIO, alors que la gouverneure
de la capitale japonaise, Yuriko
Koike, avait jugé «une annulation
impensable». Quant à l’Euro, censé
débuter le 12 juin, sa tenue ou non
sera au centre de la visioconférence
convoquée pour mardi par l’UEFA
avec les Fédérations européennes.
Le tournoi doit se dérouler dans un
format exceptionnel qui pose d’au-
tant plus de questions. Il mobilise 12
pays et le match d’ouverture Italie-
Turquie est prévu à Rome, capitale
du pays d’Europe le plus touché par
le Covid-19. Il sera aussi question
de la Ligue des champions, dont
le déroulement est d’ores et déjà
chamboulé par le report des 8es de
finale retour Juventus Turin-Lyon
et Manchester City-Real Madrid,
rendu inévitable par la mise en
quarantaine des joueurs turinois et
madrilènes.
RUDY GOBERT TOUCHÉ
A Turin, c’est un international ita-
lien, Daniele Rugani, qui a été testé
positif, suivi par le joueur de la Sam-
pdoria Gênes, Manolo Gabbiadini.
121 membres du club (joueurs, staff,
administration) sont en quarantaine,
dont Cristiano Ronaldo. A Madrid,
le joueur concerné est un basketteur
du Real. Son équipe a été placée en
quarantaine, ainsi que celle de foot-
ball qui partage les mêmes installa-
tions. Quatre équipes ont pour l’ins-
tant pu rallier les quarts de finale
de la C1, le Paris SG et l’Atalanta
Bergame – après des matchs retour
joués à huis clos – et l’Atletico
Madrid et Leipzig. Deux rencontres
sont toujours au programme le 18
mars, Bayern Munich-Chelsea et
Barcelone-Naples, mais on voit mal
comment cette dernière pourrait se
tenir alors que les liaisons aériennes
entre l’Italie et l’Espagne sont sus-
pendues. Alors que les champion-
nats italien et espagnol sont à l’arrêt,
la Premier League anglaise est elle
en danger, suite à l’annonce d’Arse-
nal concernant Mikel Arteta. Aux
Etats-Unis, la NBA a été mise sous
cloche mercredi «jusqu’à nouvel
ordre» après l’annonce de deux
cas de contamination dans l’équipe
des Utah Jazz. Le premier joueur
concerné est l’une des stars du
basket français, Rudy Gobert, dont
l’attitude jugée désinvolte a déclen-
ché un début de polémique. A l’ori-
gine, une vidéo apparue sur Twitter
dans laquelle on peut voir Gobert
blaguer après avoir été interrogé sur
le nouveau coronavirus lors d’une
conférence de presse et touché de
ses mains les téléphones, micros et
enregistreurs posés devant lui. Le
joueur français s’est excusé jeudi sur
les réseaux sociaux. Un de ses coé-
quipiers, Donovan Mitchell, a aussi
été testé positif. Le choix de la NBA
a été suivi jeudi de décisions simi-
laires des Ligues nord-américaines
de football (MLS), pour 30 jours, et
de hockey sur glace (NHL) pour une
durée indéterminée. La ligue ma-
jeure de baseball (MLB) a quant à
elle décidé de reporter le début de la
saison, prévu le 26 mars. En tennis,
ce sont d’abord les autorités locales
qui ont pris les devants en annulant
le prestigieux tournoi de Miami,
chez les femmes comme chez les
hommes. Peu de temps après, l’ATP
a annoncé que l’ensemble des com-
pétitions masculines étaient stop-
pées pendant six semaines. Aucun
sport n’est épargné. Après avoir
mis un terme prématuré à la saison
dames mercredi soir, le ski mondial
a annulé jeudi matin les deux der-
nières courses masculines (géant
et slalom), qui devaient se courir à
Kranjska Gora, en Slovénie, mais à
proximité de l’Italie, ce week-end.
Les Championnats du monde de
patinage artistique, prévus à partir
de mercredi prochain à Montréal, au
Canada, n’ont pas résisté, pas plus
que les Championnats d’Europe de
judo à Prague, reportés. Parmi les
rares rescapés, la course Paris-Nice,
qui se poursuit sur les routes de
France, jusqu’à demain, mais sans
spectateurs dans les zones de départ
et d’arrivée, et le Players Cham-
pionship, cinquième tournoi de golf
en termes de prestige, dont les pre-
mières balles ont été tapées jeudi à
Ponte Vedra Beach, en Floride, sur
un parcours vide de public.
AFP
tisme soutient qu’elle n’a jamais été saisie
par n’importe quelle instance de dopage
sur le cas cité par votre quotidien et ne peut
par conséquence pas cacher un fait qu’elle
ignore. Le bureau fédéral a tout récemment
pris la décision d’acquérir sur ses propres
fonds l’achat d’un lot de kits afin d’augmen-
ter le nombre de contrôles antidopage lors
des compétitions et des entraînements. La
FAA tient à rappeler à l’opinion publique
qu’elle fait de la lutte antidopage son cheval
de bataille et que nos athlètes sont souvent
contrôlés et on peut citer en ce sens ceux
effectués lors du stage de l’élite nationale
à Sétif et lors du championnat national
de cross-country à Oran. La fédération se
réserve le droit de prendre les dispositions
appropriées afin de défendre sa crédibilité.
Condoléances
Le collectif de la rédaction
sportive d’El Watan, ayant
appris avec beaucoup
de peine le décès, jeudi
dernier, de la mère de Carl
Medjani, ancien capitaine et
ex-défenseur de la sélection
nationale de football,
présente ses sincères
condoléances à la famille du
joueur, tout en lui exprimant
sa profonde sympathie.
«A Dieu nous appartenons
et à Lui nous retournons.»
 El Watan - Samedi 14 mars 2020 - 23

SPORTS
MOULOUDIA D’ALGER - NC MAGRA USMA - MCO
PROGRAMME
El Hamri veut
DU WEEK-END
■ LIGUE 1 - 22e JOURNÉE
Le Doyen dos au mur que le nouveau coach du Mouloudia,
fausser les
- Aujourd’hui
ASAM - NAHD (15h)
Nabil Neghiz et son duo adjoint Babo-
cuhe-Lafri seront sur le banc face à
calculs
USMA - MCO (16h)
MCA - NCM (17h45)
Magra et pour le reste des matchs de la
saison suite à l’expiration, la semaine
dernière, de leur dérogation. La direc-
Lrésultat
e MCO n’aura d’autre choix que de
repartir du stade Hammadi avec un
probant afin de ne point perdre
- Dimanche tion du Doyen a en effet été autorisée définitivement le podium, synonyme
CSC - USB (16h)
à récupérer les licences de son staff, d’accessit. Les Hamraoua ont été très
ESS - JSK (17h)
JSS - CABBA (18h30)
avec la décision de la Chambre natio- contrariés par le nul subi at-home
nale de résolution des litiges (CRL) face à la JSS, un autre énième accroc
- Lundi d’entériner la résiliation unilatérale du pour une équipe qui n’arrive plus à
CRB - PAC (15h) contrat de l’ex-coach, le Français Ber- s’extérioriser à domicile, a contrario
nard Casoni. Ce dernier, qui a refusé en dehors de ses bases ! C’est dire une

PHOTO : DR
USMBA - ASO (16h)
de signer la résiliation de son contrat, autre aubaine de faire plier une USMA
Classement Pts J et même rater délibérément d’assister qui n’est que l’ombre du champion
1. CRB 40 21 à l’audience de la CNRL programmée sortant et qui a déjà dilapidé beaucoup
Faux pas interdit pour Nekkache et ses coéquipiers
2. ESS 36 21 mardi dernier, a donc préféré recourir de points à domicile. Le Mouloudia
3. JSK 35 21 des joueurs qui n’ont pas brillé face à la FIFA pour réclamer une indemnité veut aussi profiter du huis clos pour

L
e Mouloudia d’Alger accueillera,
4. MCA 34 20 en fin de journée au stade du 5 au CABBA, au moment où d’autres de 18 mois de salaires, rejetant les trois frapper fort et revenir à ses bases avec
5. CSC 31 21 Juillet 1962 (Alger), le NC Magra sont indisponibles, à l’image du portier mois d’indemnité que lui avait proposé le bonus du match, la parité sera aussi
6. MCO 30 21 à huis clos, en match de la 22e journée Toual (blessé) et Djabou qui boude la direction du MCA. Cette dernière a la bienvenue afin de bien préparer
-. JSS 30 21 du championnat de la Ligue 1, dans depuis le match de Bordj, ce qui sera affirmé, par le biais de son président, l’autre deuxième sortie consécutive
8. ASAM 29 21 une rencontre placée sous le signe du l’occasion de revoir Chaâl dans la cage Abdenacer Alma, qu’elle n’avait rien à qui sera négociée face au PAC pour
9. PAC 26 20 et Bourdim dans l’animation du jeu. craindre de la FIFA, expliquant qu’il est le prochain match. Les Rouge et
rachat. Sévèrement battu la semaine
-. USMA 26 21 clairement stipulé dans le contrat avec Blanc de Mecheri seront cette fois-ci
dernière à Bordj Bou Arréridj (3-0), par Des changements, et d’autres sur les-
-. USMBA 26 21 Casoni, qu’elle peut résilier le bail de ce au complet, à part l’incertitude qui
12. ASO 25 21 une équipe du CABBA mal classée et quels mise donc énormément le techni-
qui restait sur trois défaites de suite, le cien pour faire oublier les deux derniers dernier unilatéralement en contrepartie plane sur Sebbah qui est toujours
--. CABBA 25 21 d’une indemnisation à hauteur de trois convalescent. Le driver oranais est très
14. USB 21 21 Mouloudia, qui a enchaîné avec un se- revers et surtout renouer avec un succès
cond revers de suite, après le match nul capital pour la course à l’accession. mois. Une indemnité que la direction a confiant pour cette der face à Soustara
15. NAHD 19 21
concédé une semaine auparavant face annoncé avec entame de la procédure, qui vient de changer d’entraîneur et
--. NCMa 19 21 NEGHIZ ET SON STAFF OBTIENNENT
au MC Oran, n’a désormais plus droit pour son virement dans les comptes de qui a été repris dernièrement par une
à l’erreur, s’il veut rester dans la course LEURS LICENCES Bernard Casoni et de ses deux adjoints. société portuaire. Le MCO n’en a cure
■ LIGUE 2 - 23e JOURNÉE à l’accession. Ejecté du podium (4e Sur un autre registre, il faudra signaler T. A. S. de ses changements, certes qui augure
- Aujourd’hui avec 34 points) avec six longueurs de un avenir plein de promesses, déjà les
retard sur le leader, le CR Belouizdad, Hamraoua tablent sur l’effet psycholo-
OMA - ASK (15h)
les capés de Nabil Neghiz sont donc
LE HUIS CLOS APPLIQUÉ UNE FOIS gique du match aller qui a vu l’USMA
RCR - OM (15h)
MCS - JSMS (15h) contraints de l’emporter pour espérer LES MESURES PRÉVENTIVES LEVÉES prendre 4 buts et non des moindres,
JSMB - MOB (16h) réintégrer ce podium et surtout ne pas ■ Les clubs ayant été sanctionnés par des huis clos, verront leurs sanctions un acquis qui peut encore donner plus
MCEE - DRBT (16h) se faire distancer par leur voisin et rival. appliquées dès la levée des mesures préventives prises contre la pandémie du d’embonpoints à un team oranais qui,
WAT - RCA (16h) Bien que partant avec les faveurs nouveau coronavirus (Covid-19), et ne purgeront pas donc leur sanction, ce week- il faut le redire, voyage bien.
des pronostics, face au promu le NC end, après le huis clos imposé à l’ensemble des rencontres de football. C’est ce Maintenant reste à savoir si Zeghdoud
- Lundi Magra, qui n’est autre que la lanterne qu’a précisé la Ligue de football professionnel (LFP), jeudi soir sur son site, pour a déjà concocté une surprise pour un
ABS - USMAn (15h) lever tout amalgame avec le huis clos imposé à cause du coronavirus. «Suite aux MCO qui a lui aussi des atouts valables
rouge au classement, la méfiance reste nouvelles mesures concernant l’organisation des rencontres sans public dans le
ASMO - USMH (15h) de mise face à un adversaire qui joue dans cette aire qui lui rappelle de bons
cadre de la lutte contre le coronavirus, la LFP informe les clubs que les décisions souvenirs. Au fait, les Hamraoua lors
son maintien en Ligue 1. C’est d’ail- prises par la commission de discipline au sujet des matches à huis clos sont
Classement Pts J leurs à cet effet que Neghiz a décidé de la dernière édition ont gâché et
maintenues. Elles seront appliquées une fois levées ces mesures préventives»,
1. O. Médéa 42 22 d’injecter du sang neuf, en écartant retardé la fête du titre en muselant une
précise la LFP dans son communiqué. N. H.
2. JSM Skikda 39 22 USMA médusée et ce en égalisant
3. WA Tlemcen 36 22 après le but de Benmoussa. B. H.
4. RC Arbaâ 35 22 USM BEL ABBÈS
5. RC Relizane 33 22
-. MC El Eulma
7. ASM Oran
33
32
22
22 El Khadra proche du dernier carré ASAM – NAHD
-. AS Khroub
9. USM Annaba
10. MC Saïda
32
29
28
22
22
22 A près sa large victoire sur l’ABS,
l’USMBA a pris une sérieuse op-
de la chaleur. A noter que onze belab-
bessien sans le buteur du championnat
portier Morsli. Les locaux reprendront
les choses en main en ajoutant deux
Le match de la
11. DRB Tadjenanet
12. A. Bou Saâda
27
26
22
22
tion sur la qualification au dernier carré.
Cette belle victoire n’occulte pas les
national Belhocini, conduit par son
entraîneur adjoint Ezzine Zouaoui, buta
autres réalisations par l’intermédiaire
de Litt Abdelaziz et Soltani. Cette
confirmation
--. OM Arzew 26 22 gros efforts de l’ABS qui a fourni, sur- sur un onze boussaâdi bien en place belle victoire permettra non seulement
14. JSM Béjaïa
15. USM El-Harrach
24
22
22
22
tout en première mi-temps, une bonne
prestation mercredi passé au stade du 24
et avec une meilleure possession du
ballon. Il a fallu attendre la demi-heure
à l’équipe de la Mekerra d’envisager
disputer sa quatrième demi-finale de
Lsoneaprès
NA Hussein Dey affrontera cet
midi l’AS Aïn M’lila dans
antre, une équipe qui revient en
--. MO Béjaïa 22 22 Février 56, disputé à huis clos suite aux de jeu pour assister à l’ouverture du suite en cinq ans et surtout préparer le force et qui a bien négocié ses deux
mesures de prévention contre le corona- score par l’intermédiaire de Barka sur prochain match face à l’ASO dans de derniers matchs à huis clos, dont un à
NB : Tous les matchs se virus. L’entraîneur de l’équipe visiteuse une corner bien travaillé par le revenant bonnes conditions, malgré les difficul-
joueront à huis clos en raison l’extérieur. Les poulains de Lyamine
a évoqué, à la fin de la rencontre, les Bouda. Lors du second half, les visi- tés financières. Le match face à l’ASO Bougherara veulent réussir la passe
du coronavirus erreurs commises par ses joueurs pour teurs qui ne se sont pas avoués vaincus s’annonce très important pour le main- de trois et se rapprocher davantage
justifier cette défaite, ainsi que l’effet ont créé le danger sans tromper le tien en Ligue 1. S.Yassine du maintien. Dix points séparant les
CAFÉ LITTÉRAIRE deux équipes dans cette joute qui
s’annonce très importante pour le
D’AOKAS JSMB – MOB Nasria qui a réussi sa première victoire
Yazid Ouahib Un derby décisif pour le maintien ! face au CSC (1-0) depuis le début de
la phase retour. De quoi motiver les
joueurs à croire au maintien et jouer
animera une
conférence de
L e stade de l’Unité maghrébine de
Béjaïa sera le théâtre d’une chaude
empoignade à l’occasion du derby de
De son côté, le MOB qui a vécu des
moments difficiles à la reprise des
entraînements sont décidés à renouer
son côté : «Cette rencontre s’annonce
difficile, car les deux équipes sont dans
le besoin des trois points. Cela dit, nous
leurs chances à fond jusqu’à l’ultime
journée. Surtout après avoir perçu la
prime de la victoire contre le CSC (10
la Soummam entre les deux clubs de avec les succès pour conserver leurs tâcherons de faire en sorte de bien millions). Ce sera le premier test pour
presse la ville, à savoir la JSMB et le MOB, chances intactes au maintien. négocier ce match et arracher les trois l’entraîneur Fouad Bouali qui a fait le
dans le cadre de la 23e journée du cham- Le coach Hadjar a insisté sur une points de la victoire afin de nous mettre déplacement à Aïn M’lila et pourrait
N otre journaliste et chef du
service sport du journal El
Watan, Yazid Ouahib, sera l’in-
pionnat de Ligue 2, qui se jouera en
l’absence du public. Un match décisif
pour l’avenir des deux équipes qui se
bonne réaction en déclarant : «Ça sera
un match difficile et capital dans la
mesure où les deux équipes occupent
à l’abri d’une mauvaise surprise.» Sur
le plan effectif, la JSMB sera amoindrie
par les absences de Allali, Benmansour
même diriger l’équipe à partir du
banc de touche, car, a-t-on appris, il a
obtenu la licence d’entraîneur. Sinon
vité de marque du Café littéraire trouvent en bas du tableau, respective- des places dans le bas du tableau, et Melaoui, tandis que Khellaf Nabil ce sera à Benseghir et Zekri qui sont
d’Aokas aujourd’hui, à partir de ment à la 14e et la 15e places. La JSMB, sans oublier le cachet derby. Pour ce sera de retour. Le MOB quant à lui maintenus dans le staff de tenter de
14h. L’auteur du livre Ahcène qui reste sur une défaite amère concé- qui nous concerne, nous avons bien évoluera amoindri par l’absence de plu- conduire l’équipe vers un autre suc-
Lalmas, la légende, animera une dée lors de la précédente journée face préparé cette rencontre en axant sur le sieurs éléments, à savoir Kadri et Bena- cès. Le Nasria se présentera sans son
conférence-débat sous le thème à la JSMS, s’est bien préparée durant la plan mental tout en essayant d’appor- dbi (suspendus), Gharbi, Timerichet et milieu de terrain Sidhoum et Moulay
«Le football algérien depuis la semaine, conformément au programme ter quelques ajustements sur le plan Boufenache, alors que la participation (blessés). L’entraîneur va sans doute
colonisation jusqu’au sacre de mis en place par le staff technique sous tactique pour réussir à empocher les de Bencherif est incertaine. Des primes intégrer le jeune Ouadji dans l’entre-
l’Egypte» au centre culturel Rah- la houlette du coach Hammouche qui trois points de la victoire.» L’entraîneur conséquentes sont promises par les diri- jeu pour empêcher l’équipe locale
mani Slimani d’Aokas. A. C. a axé son travail sur le plan mental. de la JSMB, Hammouche, a affirmé de geants en cas de succès. L. Hama d’imposer son jeu. A. B.
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 14 mars 2020

COMMENTAIRE

Une urgence
nationale ! Par Cherif Lahdiri

L
e monde fait face à une pandémie de
coronavirus Covid-19, la plus grande crise
sanitaire depuis la pandémie de choléra qui
avait tué, en 1832, plus de 600 000 personnes
dans le monde. Le bilan de l’actuelle pandémie virale
liée au Covid-19 a dépassé la barre des 5000 morts
dans le monde, pour plus de 134 000 personnes
contaminées dans 116 pays.
En Algérie, au dernier décompte (vendredi 13 mars à
17h) du ministère de la Santé, le nombre de personnes
atteintes s'élève à 26, dont deux décès. Ces chiffres
sont fort heureusement bas, mais ils risquent toutefois
de grimper, avertissent les épidémiologistes qui
s’attendent à la poursuite de la propagation du virus.
En Algérie, les statistiques épidémiologiques
découlent des capacités très limitées des dépistages
effectués. Il est alors fort possible que nous ayons des
EN BREF… cas qui n’ont pas été détectés par manque de
laboratoires de diagnostic. Reste la question centrale :
■ ALGÉRIE-FRANCE partenariats et sur les croissance du PIB réel en 2020 modernisée du traité de libre- que faire ? Des mesures ont été prises par les autorités
Le Drian en visite à questions culturelles, de 2,5 points de pourcentage échange nord-américain algériennes : fermeture des écoles et des universités,
universitaires, de formation et par rapport à une situation où il (Aléna), conclu en 1994 et
Alger de jeunesse», a précisé M. Le longtemps décrié par l'hôte
suspension des vols de et vers l’Italie, le Maroc et
Le président de la République, n'y aurait pas de pandémie», l'Espagne, réduction des liaisons avec la France…
Drian à la presse à l'issue est-il écrit. actuel de la Maison-Blanche.
Abdelmadjid Tebboune, a reçu, Mais est-ce suffisant ? Certainement pas, répondent
d'une audience que lui a Donald Trump avait imposé la
jeudi au siège de la les épidémiologistes pour qui il est urgent de prendre
accordée le président de la ■ CANADA renégociation de l'Aléna à ses
Présidence, le ministre des mesures encore plus drastiques face à cette
République, Abdelmadjid partenaires en août 2017, au
français de l'Europe et des
Tebboune.
Les députés adoptent motif qu'il s'agissait du «pire situation exceptionnellement inquiétante.
Affaires étrangères, Jean-Yves le nouvel accord accord commercial de Les épidémiologistes, qui déplorent le fait que des
Le Drian, en visite à Alger, dans commercial nord- liaisons aériennes et maritimes en provenance de pays
le cadre de la réunion du ■ ZONE EURO l'histoire» des Etats-Unis.
américain touchés soient encore maintenues, plaident pour des
Comité mixte économique Récession «très coupures strictes des transports aériens et maritimes
franco-algérien (Comefa), probable» en 2020 La Chambre basse du ■ ÉGYPTE
Parlement d'Ottawa a Les intempéries font avec tous les pays durement touchés. L’Algérie a-t-elle
indique un communiqué de la La croissance dans la zone euro
approuvé hier le nouvel accord les moyens de faire face à cette pandémie ? Nos
Présidence. Les deux parties et dans l'UE toute entière va sept morts hôpitaux disposent-ils des quantités suffisantes
ont passé en revue «les volets «très probablement» tomber commercial liant Etats-Unis, De fortes pluies et des
de coopération bilatérale et les en dessous de zéro cette année Mexique et Canada (AEUMC), inondations ont fait sept morts
d’équipements de réanimation par la respiration
voies et moyens de l'impulser, à cause de la crise du nouveau juste avant de suspendre ses en Egypte, ont annoncé hier artificielle des malades ? Il faut dire que l’Institut
notamment pour les petites et coronavirus, a déclaré hier un travaux jusqu'au 20 avril en les journaux gouvernementaux Pasteur, seul compétent pour effectuer le test de
moyennes entreprises et les haut fonctionnaire de la raison de la pandémie de et un responsable de la diagnostic spécifique, est incapable à lui seul de faire
start-up». Elles ont, Commission européenne. coronavirus. Le Sénat canadien sécurité. D'après le face aux énormes besoins en la matière à travers le
également, procédé à un «Nous pouvons dire qu'il est devait également approuver responsable de la sécurité, très vaste territoire national. Face à cette situation
échange de «vues sur la très probable que la croissance hier ce traité trilatéral, a cinq personnes ont péri dans préoccupante, de vastes régions en Algérie ne peuvent
situation en Libye et au Sahel» dans la zone euro et pour l'UE déclaré Pablo Rodriguez, chef le district de Zarayeb, au sud pas mener des milliers d’analyses chaque jour pour
et souligné la nécessité toute entière va tomber en de file du parti libéral aux du Caire, lorsque des pluies confirmer ou non des cas possibles. Le système de
d'«approfondir la concertation dessous de zéro cette année et Communes. Le Canada est le violentes ont emporté leurs santé actuel est dramatiquement trop centralisé sur
en vue d'accélérer potentiellement dernier signataire du traité à maisons. Les secours Alger. Le ministère de la Santé a promis d’augmenter
l'instauration de la paix et de la considérablement en dessous ne pas l'avoir encore ratifié. cherchent d'autres corps, le nombre de laboratoires équipés en tests de
sécurité de manière durable de zéro», a dit Marteen Vervey, L'accord sera ratifié par Ottawa selon ce responsable. Le site diagnostic, mais la mise en œuvre de ce énième
dans la région». «Nous avons directeur général d'unité de une fois signé par la internet du journal engagement nécessite du temps. Le problème est que
évoqué l'ensemble des l'Exécutif européen, lors d'un gouverneure générale, Julie gouvernemental Akhbar Al le temps presse, car le virus hautement contagieux et
questions de partenariat, que briefing de la Commission Payette, représentante de la Youm a annoncé de son côté la mortel n’attend pas. En attendant le renforcement en
ce soit sur les questions européenne. Le 13 février reine Elizabeth II, chef d'Etat mort de deux personnes
en titre du Canada. Le nouveau
moyens, les médecins recommandent à tous les
mémorielles ou sur le dernier, la Commission électrocutées jeudi au Caire.
traité commercial avait été voyageurs qui reviennent de l’étranger ou qui ont des
calendrier à venir, puisque européenne avait présenté ses Après plusieurs jours de fortes
nous tiendrons, au début du prévisions économiques ratifié par le Mexique le 10 pluies et de vents violents
symptômes d’allure grippale de se placer en isolement
mois de juillet avec les d'hiver, où elle tablait alors sur décembre et promulgué par le s'abattant sur l'ensemble du volontaire pour 14 jours, soit la période d’incubation
Premiers ministres des deux une croissance de 1,2% en président américain, Donald pays, les autorités ont décrété du coronavirus. Tous les rassemblements doivent être
pays, un comité 2020 en zone euro et 1,4% pour Trump, le 29 janvier. L'AEUMC jeudi jour férié. Ces également volontairement suspendus jusqu’au retour
interministériel de haut niveau l'UE. «Selon les estimations, (appelé ACEUM au Canada), intempéries devraient durer à la situation sanitaire normale. Les manifestations
qui permettra de faire le point l'impact direct de la crise, tous qui lie près de 500 millions de jusqu'à aujourd'hui, selon les culturelles et sportives doivent être ajournées. Les
sur l'ensemble de nos canaux confondus, réduira la personnes, est une version services météorologiques. voyages non indispensables doivent être volontairement
reportés. Les mosquées aussi doivent s’adapter au
coronavirus en suspendant les prières groupées
jusqu’à l’extinction de l’épidémie.
CORONAVIRUS : JUSQUE-LÀ QUASI ÉPARGNÉE,
L'AFRIQUE VEUT ÉVITER LE PIRE
■ L'Afrique reste encore largement l'Afrique. Ces dernières 24 heures, les La presque totalité des cas africains a pour CORONAVIRUS
épargnée par l'épidémie de coronavirus premiers cas ont été signalés au Gabon, l'heure été «importée» d'Europe, selon le
qui submerge le reste de la planète, mais au Ghana, en Guinée, au Kenya et en terme utilisé par l'Institut sud-africain
Numéro vert 3030
elle redoute le pire, qu'elle s'efforce de Ethiopie. Les dirigeants africains l'ont pour les maladies contagieuses (NICD).
retarder, en limitant et isolant les cas répété depuis le début de la pandémie, L'essentiel des efforts des autorités
«importés» d'Asie et d'Europe. Quelque
170 contaminations par le virus ont été
leurs pays n'y échapperont pas. «Cela va
se transformer en crise nationale», a lancé
consiste donc à empêcher les
contaminations locales à partir de ces
météo
officiellement recensées hier dans 13 pays dès la semaine dernière le chef de l'Etat patients. Des conférences ou des Aujourd’hui Demain
d'Afrique subsaharienne, selon leurs sud-africain, Cyril Ramaphosa, président événements sportifs et culturels ont été
autorités nationales, qui n'ont pour en exercice de l'Union africaine (UA). La annulés dans plusieurs pays. Le Kenya a 9° ALGER
l'heure déploré aucun mort. L'Afrique du maladie Covid-19 fait peser une menace temporairement suspendu les
11°
18° 20°
Sud avec 24 cas – tous des patients qui inquiétante sur le continent au regard de rassemblements publics d'importance,
ont récemment voyagé en Europe – est le la vulnérabilité de ses systèmes comme les vols de sa compagnie nationale
pays le plus touché du continent. Des sanitaires. vers l'Italie, le principal foyer de la maladie 11° ORAN 11°
chiffres anecdotiques au regard des «Malheureusement, la pandémie dans le continent européen. Le Soudan du 24° 22°
quelque 135 000 personnes contaminées intervient au moment où le système de Sud a interdit jusqu'à nouvel ordre tous
et plus de 5040 décès dénombrés dans le santé du Zimbabwe est au plus bas (...) et les vols en provenance des principaux 7° CONSTANTINE 9°
monde depuis l'apparition du virus en incapable de gérer le coronavirus», a ainsi pays touchés. Quant au Gabon, il a interdit 19° 21°
Chine en décembre. Mais, très lentement, regretté auprès de l'AFP le Dr Norman son territoire aux voyageurs en
le nouveau coronavirus a commencé à Matara, de l'Association des médecins du provenance de Chine, puis de Corée du 8° OUARGLA 11°
faire son chemin aux quatre coins de Zimbabwe pour les droits humains (ZDHR). Sud et d'Italie. 25° 29°