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La faillite de Silicon Valley Bank (SVB), 16ème banque des Etats-Unis par
le total des actifs, a fait des remous, sur les marchés de taux et
d’actions, ces derniers jours. Les taux des obligations à long terme
(considérées comme des valeurs refuge) ont plongé (ils évoluent à
l’inverse des cours), de même que les cours des actions en Bourse, tant à
Wall Street qu’en Europe (le CAC 40 a plongé). Comment en est-on arrivé
là ? Et quels sont les risques de contagion pour les banques
européennes et américaines et la Bourse ? Patrick Artus, conseiller
économique de Natixis, et Roni Michaly, PDG de Financière Galilée,
interrogés par Capital, reviennent sur les origines et les conséquences de
cet événement.
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leur argent de l’établissement. “Dans le cas d’une banque normale, la
hausse des taux est positive car les crédits bancaires sont mieux margés.
En revanche, quand un établissement détient d’importants placements en
obligations, la donne change”, fait valoir Patrick Artus. D’autant que les
obligations américaines à long terme “ont fondu de 26% depuis le début
de la hausse des taux en 2020”, observe l’expert.
Selon Patrick Artus, garantir les dépôts de SVB, même ceux non-couverts
par la garantie des dépôts, a été une “sage décision” de la Fed. “Les
déposants ne perdront rien, car ils seront remboursés à hauteur de leurs
dépôts. Le mouvement de contagion observé sur les banques en Bourse
pourrait donc bientôt prendre fin”, selon l’économiste, qui dit ainsi ne
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“pas avoir d’inquiétudes pour les banques américaines et européennes”, à
ce stade.
Pour les sociétés clientes de SVB (où elles avaient des comptes) “se pose
la question du paiement des salaires (payés de façon hebdomadaire et
non mensuelle, aux Etats-Unis) de leurs salariés”, même si,
“heureusement, le fonds américain de garantie des dépôts prend le relais
à court terme”, relève de son côté Roni Michaly.