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UE 111

Fondamentaux du droit
2022-2023
Webconférence n° 7

Marielle MARTIN

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Plan de la
Webconférence n° 7 :
REVISIONS
◎ Le contexte : milieu de l’année universitaire ; 2 des
4 fascicules du cours à distance ont été étudiés.

◎ Partie 1 :
o 1) Rappels à propos de l’épreuve de l’UE 111
o 2) Programme du cours n° 1/4
o 3) Programme du cours n° 2/4
◎ Partie 2 :
o 1) Exercice sur le cours n° 1/4
o 2) Exercice sur le cours n° 2/4
o 3) Exercices sur les cours n° 1/4 et n° 2/4

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Partie 1

◎ 1) Rappels à propos de l’épreuve de l’UE 111 :


comment se déroule l’épreuve de l’UE 111 et en quoi
consiste-t-elle ?
◎ 1-1- Cours
◎ 1-2- Exercice
◎ 2) Programme du cours n° 1/4 : quelle est la
structure du cours à distance n° 1/4 ?
◎ 2-1- Cours
◎ 2-2- Exercices
◎ 3) Programme du cours n° 2/4 : quelle est la
structure du cours à distance n° 2/4 ?
◎ 3-1- Cours
◎ 3-2- Exercices
3
1- Rappels à propos de
l’épreuve de l’UE 111

◎ 1-1- Le cours : les conditions de


l’examen
◎ 1-2- Exercice

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1-1- Les conditions de l’examen

◎ L’épreuve de l’UE 111 :

◎ est une épreuve écrite


◎ de niveau licence (bac + 3)
◎ d’une durée de 3 heures
◎ notée sur 20 points
◎ d’une valeur de 14 crédits européens
◎ qui se déroule sans autres matériels que : le sujet,
les feuilles réglementaires de brouillon et de
composition, de quoi écrire à la main (sont
notamment interdits : les codes, calculatrices,…)

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1-2- Exercice : question sur
la nature de l’épreuve

◎ Quels sont les différents types d’exercices


dont le sujet d’examen de l’UE 111 est
susceptible d’être composé ?

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1-2- Corrigé de l’exercice :
question sur la nature de l’épreuve

◎ Quels sont les différents types d’exercices dont le sujet


d’examen de l’UE 111 est susceptible d’être composé ?

◎ Etude d’une ou de plusieurs situations pratiques


◎ ET/OU

◎ Commentaire d’un ou plusieurs documents


◎ ET/OU

◎ Une ou plusieurs questions (de cours)

◎ REMARQUE : rien n’oblige à ce que le sujet se présente dans


l’ordre ci-dessus et la répartition des points (barème) est propre à
chaque sujet.

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2- Programme du cours n° 1/4

◎ 2-1- Le cours : les 2 parties du cours


n° 1/4
◎ 2-2- Exercices

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2-1- Les 2 parties du cours n° 1/4

◎ Le cours n° 1/4 est le 1er des 4 fascicules du


cours à distance. Tous les fascicules s’articulent
autour de 2 parties. Dans le cours n° 1/4, ces 2
parties sont :

◎ PARTIE 1 : Le droit et sa genèse

◎ PARTIE 2 : Le droit processuel

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2-2- Exercices

◎ 2-2-1- Exercice 1 (et son corrigé)


◎ 2-2-2- Exercice 2 (et son corrigé)

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2-2-1- Exercice 1 : le contenu de
la partie 1 du cours n° 1/4

◎ Quels sont les 2 chapitres de la


partie 1 du cours n° 1/4 ?

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2-2-1- Corrigé de l’exercice 1 :
le contenu de
la partie 1 du cours n° 1/4
◎ Quels sont les 2 chapitres de la partie 1 du cours n° 1/4 ?

◎ Partie 1 du cours n° 1/4 : le droit et sa genèse

◎ Chapitre 1 : Notions introductives


fondamentales (définition et finalités du droit, les
caractères des règles de droit, les branches du droit, les
droits subjectifs et les obligations)

◎ Chapitre 2 : Les sources du droit (la Constitution


française du 4 octobre 1958, les traités internationaux, les
sources de droit européen, la loi nationale, les ordonnances
du gouvernement, les règlements de droit interne, la
coutume, la jurisprudence, la doctrine)

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2-2-2- Exercice 2 : le contenu de
la partie 2 du cours n° 1/4

◎ Quels sont les 2 chapitres de la


partie 2 du cours n° 1/4 ?

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2-2-2- Corrigé de l’exercice 2 :
le contenu de la partie 2 du cours n° 1/4

◎ Quels sont les 2 chapitres de la partie 2 du cours n°


1/4 ?
◎ Partie 2 du cours n° 1/4 : le droit
processuel
◎ Chapitre 1 : Le fonctionnement de la
justice (présentation de l’action en justice, les
principaux principes directeurs du procès,
l’organisation des juridictions françaises, les voies de
recours, les voies d’exécution, les juridictions de
l’Union européenne, Les Modes Alternatifs de
Règlement des Différends)
◎ Chapitre 2 : La preuve (la charge de la preuve,
l’objet de la preuve, les différents modes de preuve,
l’admissibilité des modes de preuve)
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3- Programme du cours n° 2/4

◎ 3-1- Le cours : les 2 parties du


cours n° 2/4
◎ 3-2- Exercices

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3-1- Les 2 parties du cours n° 2/4

◎ Le cours n° 2/4 est le 2ème des 4 fascicules


du cours à distance. Tous les fascicules
s’articulent autour de 2 parties. Dans le
cours n° 2/4, ces 2 parties, en continuation
du cours n° 1/4, sont :

◎ PARTIE 3 : Le droit des personnes

◎ PARTIE 4 : Le droit des biens

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3-2- Exercices

◎ 3-2-1- Exercice 1 (et son corrigé)


◎ 3-2-2- Exercice 2 (et son corrigé)

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3-2-1- Exercice 1 : le contenu de
la partie 3 du cours n° 2/4

◎ Quels sont les 2 chapitres de la


partie 3 du cours n° 2/4 ?

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3-2-1- Corrigé de l’exercice 1 :
le contenu de la partie 3 du
cours n° 2/4

◎ Quels sont les 2 chapitres de la partie 3 du


cours n° 2/4 ?
◎ Partie 3 du cours n° 2/4 : le droit
des personnes
◎ Chapitre 1 : La personnalité juridique
(les personnes physiques, les personnes
morales)
◎ Chapitre 2 : La capacité juridique
(notions introductives, les personnes physiques,
les personnes morales)

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3-2-2- Exercice 2 : le contenu de
la partie 4 du cours n° 2/4

◎ Quels sont les 3 chapitres de la


partie 4 du cours n° 2/4 ?

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3-2-2- Corrigé de l’exercice 2 :
le contenu de la partie 4 du
cours n° 2/4
◎ Quels sont les 3 chapitres de la partie 4 du cours n° 2/4 ?

◎ Partie 4 du cours n° 2/4 : le droit des biens

◎ Chapitre 1 : Les classifications des biens (la


distinction des biens corporels et des biens incorporels, la
distinction des biens meubles et des biens immeubles )
◎ Chapitre 2 : La propriété et ses démembrements
(théorie générale de la propriété, l’acquisition de la
propriété, l’étendue du droit de propriété)
◎ Chapitre 3 : Le patrimoine (nature juridique du
patrimoine, approche personnaliste et thèse du
patrimoine d’affectation, approche personnaliste du droit
positif français)

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Partie 2
◎ 1) Exercice sur le cours n° 1/4
o 1-1- Sujet
o 1-2- Corrigé
◎ 2) Exercice sur le cours n° 2/4
o 2-1- Sujet
o 2-2- Corrigé
◎ 3) Exercices sur les cours n° 1/4 et n°
2/4
o 3-1- Sujet 1 (et son corrigé)
o 3-2- Sujet 2 (et son corrigé)
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1- Exercice sur
le cours n° 1/4

◎ 1-1- Sujet
◎ 1-2- Corrigé

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1-1- Sujet de l’exercice

◎ La semaine dernière, alors qu’elle était occupée à lire un bon roman, assise sur le
balcon de l’appartement situé au deuxième étage du bâtiment parisien où elle est
domiciliée, Mme INTIM s’est aperçue que M. CLIC, le photographe dont la boutique
est installée deux rues plus loin, était en train de prendre une photo en sa direction
depuis le trottoir d’en face.
◎ Très surprise, et afin de lui exprimer son mécontentement, Mme INTIM a aussitôt
interpellé verbalement M. CLIC ; lequel lui a alors crié qu’il était libre de
photographier ce qu’il voulait, précisant qu’il allait exposer cette photo dans sa
boutique afin que le public puisse apprécier à la fois la qualité de ses clichés et
l’architecture du bâtiment où habite Mme INTIM, en ajoutant : « De toute façon, vous
n’avez pas à vous y opposer, Madame, car votre tenue vestimentaire est décente.»
◎ Cependant, Mme INTIM entend ne pas être prise en photo sans qu’elle ait
préalablement donné son accord. Elle a donc contacté un ami, M. APPROX, qui a de
vagues connaissances juridiques, afin de lui demander si elle peut prétendre que M.
CLIC a porté atteinte à son droit au respect de la vie privée.
◎ M. APPROX vient d’affirmer à Mme INTIM que, faute d’arrangement amiable avec M.
CLIC, elle peut effectivement faire valoir ce droit-là en justice. Ce droit au respect de la
vie privée qui, selon l’expression employée par M. APPROX, est « un droit subjectif
personnel ».
◎ N’étant pas certaine de la justesse de cette formule de « droit subjectif personnel » et
n’osant pas demander davantage d’explications à M. APPROX, Mme INTIM, ayant
appris que vous suivez des études juridiques supérieures, vous sollicite afin de
l’éclairer.

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1-2- Corrigé de l’exercice
◎ La semaine dernière, alors qu’elle était sur le balcon de son appartement parisien, Mme INTIM,
sans lui avoir donné son autorisation, a eu la surprise d’être prise en photo depuis le trottoir d’en
face par M. CLIC, un photographe sont la boutique est installée deux rues plus loin. Afin d’exprimer
son mécontentement, Mme INTIM a aussitôt interpellé verbalement M. CLIC ; lequel, en réponse,
lui a crié qu’il était libre de photographier ce qu’il voulait, que cette photo serait exposée dans sa
boutique afin que le public apprécie la qualité de ses clichés ainsi que l’architecture du bâtiment où
habite Mme INTIM, en ajoutant que, de toute façon, celle-ci ne pouvait s’y opposer car elle avait
une « tenue décente ». M. APPROX, un ami alors contacté par Mme INTIM, a confirmé à cette
dernière l’atteinte à son droit au respect de la vie privée portée par M. CLIC et lui a qualifié ce droit
de « droit subjectif personnel » ; une expression dont Mme INTIM doute de la justesse.
◎ Le droit au respect de la vie privée est-il un droit subjectif personnel ?
◎ Dans le cadre du droit positif français (droit actuellement en vigueur en France), toute personne a
des obligations (des devoirs) mais aussi des droits subjectifs (prérogatives juridiques individuelles).
Les droits subjectifs sont soit patrimoniaux (droits évaluables en argent et susceptibles de
transactions : ces droits peuvent être vendus…), soit extrapatrimoniaux (droits non évaluables en
argent et non susceptibles de transactions).
◎ Les droits patrimoniaux sont soit des droits intellectuels (outre le droit moral extrapatrimonial
reconnu à leurs titulaires, ces droits octroient à ceux-ci des monopoles d’exploitation sur des
oeuvres de l’esprit par les droits de propriété industrielle liés, par exemple, aux brevets d’invention,
ou les droits de propriété littéraire et artistique liés, par exemple, au droit d’auteur d’un roman),
soit des droits réels (droits portant sur des choses : droit de propriété ; droits démembrés tels que
l’usufruit et les servitudes ; droits réels accessoires dits aussi sûretés ou garanties réelles, comme
les hypothèques, qui renforcent les chances de voir honoré un droit de créance), soit des droits
personnels (ce sont les droits de créance : droits s’exerçant directement d’une personne sur une
autre ; l’une le créancier, ayant le droit d’exiger de l’autre, le débiteur, qu’elle exécute une
obligation à son égard : payer une somme d’argent, livrer un bien, exécuter un service…). …/…
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1-2- Corrigé de l’exercice (suite)
◎ Les droits extrapatrimoniaux, quant à eux, sont soit les droits de la famille (droits
dévolus à un individu eu égard à la position qu’il occupe au sein de sa famille : droit au
respect que se doivent mutuellement les époux…), soit des droits civiques (droits
inhérents à la qualité de citoyen possédée par l’individu au sein de la nation : droit de
vote…), soit des droits professionnels (droits attachés à l’exercice d’une profession par
l’individu : droit à la formation professionnelle…), soit des droits de la personnalité
(droits attachés à la personne même de l’individu en raison, précisément, de ce qu’il est
une personne : droit à l’intégrité physique ; droit à l’image ; droit au respect de la vie
privée…).
◎ En l’espèce, comme le confirme M. APPROX, en photographiant une vue incluant Mme
INTIM sur son balcon et sans son accord, M. CLIC a effectivement porté atteinte au droit
au respect de la vie privée de cette dernière ; peu important les vêtements qu’elle
portait. Toutefois, si ce droit est bien un droit subjectif extrapatrimonial, ce n’est pas un
« droit personnel », mais un « droit de la personnalité » et, sur ce point, M. APPROX se
trompe. Or, la plus grande rigueur est de mise dans le choix des arguments (moyens) et
du vocabulaire juridiques utilisés par les parties dans le cadre d’un litige. En outre,
même si cela n’est pas demandé par Mme INTIM, on peut l’informer qu’elle pourrait
aussi invoquer une atteinte à son droit à l’image, un autre droit subjectif
extrapatrimonial de la personnalité, avec d’autant plus de chance de l’emporter en
justice, que la photo en question, conformément aux intentions de M. CLIC, serait
exposée au public.

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2- Exercice sur
le cours n° 2/4

◎ 2-1- Sujet
◎ 2-2- Corrigé

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2-1- Sujet de l’exercice
◎ Cass. 2e civ., 4 mars 2021
◎ « LA COUR […] :
◎ La société U…, société à responsabilité limitée, dont le siège est […], a formé le pourvoi n° H 19-22.829 contre l’arrêt rendu le 17 juillet 2019 par la cour d’appel de Bastia
(chambre civile, section 2), dans le litige l’opposant : 1 / à M. AA…, 2 / à Mme BA…, 3 / à M. CA…, domiciliés tous trois […], […], 5 / à M. BB…, domicilié […], 6 / au procureur
général près la cour d’appel de Bastia, domicilié en son parquet général, […], 7 / à la société V…, société par actions simplifiée, dont le siège est […], 8 / à la société W…, société
à responsabilité limitée, dont le siège est […], 9 / à M. CC…, domicilié […], pris en qualité de liquidateur à la liquidation judiciaire de la société civile immobilière X…, 10 / à la
société Y…, société par actions simplifiée, dont le siège est […], 1 / à la [société Z…], société coopérative de crédit, dont le siège est […], défendeurs à la cassation. […].
◎ Faits et procédure
◎ 1. […].
◎ 2. Par ordonnance du 8 février 2019, le juge commissaire du tribunal de grande instance en charge de la procédure [de liquidation judiciaire] à l’égard de la société civile
immobilière X…, a autorisé l’échange d’une parcelle appartenant à cette dernière avec celles appartenant à M. AA…, Mme BA… et M. CA […].
◎ 3. Par déclarations des 17 et 19 février 2019, un appel de cette ordonnance a été relevé au nom de la société en formation U….
◎ Examen du moyen
◎ […]
◎ 4. La société U… fait grief à l’arrêt de la déclarer irrecevable en son appel principal, alors « que la fin de non-recevoir tirée du défaut de qualité à agir est susceptible de
régularisation jusqu’au moment où le juge statue ; que l’irrégularité affectant la recevabilité d’une déclaration d’appel effectuée pour le compte d’une société en formation qui
n’avait pas à cette date d’existence légale est couverte par l’immatriculation de la société au registre du commerce et des sociétés avant que le juge statue ; qu’en déclarant
irrecevables les déclarations d’appel formées par la société U… aux motifs que “l’irrégularité des actes d’appel tenant à l’inexistence de la personne morale qui a engagé la
procédure constitue une irrégularité de fond qui ne peut être couverte” et que “l’immatriculation de la société, dès lors qu’elle est postérieure à l’expiration du délai d’appel,
ne pouvait en aucun cas régulariser l’irrégularité qui affecte la saisine de la cour”, c’est-à-dire en considérant que la qualité à agir de la société U… n’était pas susceptible de
régularisation en cours d’instance malgré son immatriculation intervenue le 6 mai 2019, soit avant que le juge statue, la cour d’appel a violé l’article 126 du Code de procédure
civile, ensemble l’article 6, § 1, de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »
◎ Réponse de la Cour
◎ 5. Il résulte des articles 117 et 121 du Code de procédure civile qu’une procédure engagée par une partie dépourvue de personnalité juridique est entachée d’une irrégularité
de fond qui ne peut être couverte.
◎ 6. Ayant constaté qu’il n’était pas contesté que la société U…, société en formation, ne disposait pas de la personnalité morale et n’avait pas d’existence légale lorsqu’elle a
formalisé, par l’intermédiaire de Mme DD…, sa représentante, la déclaration d’appel des 17 et 19 février 2019, la cour d’appel en a exactement déduit, sans méconnaître
l’article 6, § 1, de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, qu’était indifférente la circonstance que la société ait été immatriculée au
registre du commerce et des sociétés à compter du 6 mai 2019, postérieurement à l’appel, et qu’aux termes d’un procès-verbal de l’assemblée générale du même jour, les
associés aient approuvé tous les actes et engagements pris au nom et pour le compte de la société par les fondateurs.
◎ 7. Le moyen n’est, dès lors, pas fondé.
◎ PAR CES MOTIFS, la Cour :
◎ REJETTE le pourvoi ; […]. »
◎ 1. Qui est la partie demanderesse au niveau de la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet et, au regard du droit des personnes, de quelle sorte
de personne s’agit-il ? 2. Devant la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet, plusieurs personnes sont citées en qualité de parties
défenderesses. Parmi elles, expliquez celles qui sont des personnes physiques et celles qui sont des personnes morales. 3. Devant la juridiction qui rend la
décision reproduite dans le sujet, que soutient la partie demanderesse ? 4. Expliquez les motifs (arguments) retenus par la juridiction dont la décision est
reproduite dans le sujet. 5. Quant à la suite du procès, que décide la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet et cela est-il conforme au droit
processuel en vigueur ?
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2-2- Corrigé de l’exercice
◎ 1. Qui est la partie demanderesse au niveau de la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet et, au regard du droit
des personnes, de quelle sorte de personne s’agit-il ?
◎ Devant la Cour de cassation qui, le 4 mars 2021 rend l’arrêt reproduit dans le sujet, la partie demanderesse est la société U…
(« La société U…, […], dont le siège est […], a formé le pourvoi n° H 19-22.829 […] » ; « 4. La société U… fait grief à l’arrêt […] »).
◎ Une société est un groupement à but lucratif constitué par des associés qui espèrent se partager les bénéfices ou profiter de
l’économie que réalisera cette société ; étant entendu que les associés doivent effectuer des apports à ladite société et
s’engagent également à contribuer aux pertes éventuelles de celle-ci. Lorsqu’elle forme pourvoi, la société U… est une société à
responsabilité limitée (« La société U…, […] société à responsabilité limitée »). Au regard du droit des personnes, ainsi qu’on l’a
étudié, une SARL est une personne morale (groupement doté de la personnalité juridique) et, plus particulièrement, une société
commerciale en vertu de sa forme juridique, classée parmi les sociétés commerciales dites de capitaux (sociétés dans lesquelles,
contrairement aux sociétés commerciales dites de personnes, l’intuitus personæ, c’est-à-dire la prise en considération des
personnes associées, n’est pas un élément dominant par rapport aux capitaux apportés).
◎ 2. Devant la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet, plusieurs personnes sont citées en qualité de parties
défenderesses. Parmi elles, expliquez celles qui sont des personnes physiques et celles qui sont des personnes morales.
◎ Le droit en vigueur reconnaît l’existence de deux catégories de personnes : les personnes physiques (les êtres humains) et les
personnes morales (certains groupements). Toutes les personnes sont identifiées par des éléments dont les principaux sont,
respectivement, pour les personnes physiques, le nom de famille et le prénom, le domicile et la nationalité et, pour les
personnes morales, la dénomination sociale, le siège social et la nationalité. Devant la Cour de cassation qui, le 4 mars 2021
rend l’arrêt reproduit dans le sujet, plusieurs personnes sont citées en qualité de parties défenderesses (les « défendeurs à la
cassation ») ; certaines d’entre elles sont des personnes physiques identifiées, entre autres, par la mention du domicile de
chacune (« 1 / à M. AA…, 2 / à Mme BA…, 3 / à M. CA…, domiciliés tous trois […], 5 / à M. BB…, domicilié […], 6 / au procureur
général près la cour d’appel de Bastia, domicilié en son parquet général, […], 9 / à M. CC…, domicilié […], pris en qualité de
liquidateur à la liquidation judiciaire de la société civile immobilière X…, […] »), tandis que d’autres sont des personnes morales
identifiées, entre autres, par leur nature juridique de sociétés dotées de la personnalité morale (une SARL, deux SAS et une
société coopérative) et la mention du siège de chacune (« 7 / à la société V…, société par actions simplifiée, dont le siège est […],
8 / à la société W…, société à responsabilité limitée, dont le siège est […], 10 / à la société Y…, société par actions simplifiée, dont
le siège est […], 11 / à la [société Z…], société coopérative de crédit, dont le siège est […] »).
◎ …/…

29
2-2- Corrigé de l’exercice (suite)
◎ 3. Devant la juridiction qui rend la décision reproduite dans le sujet, que soutient la partie demanderesse ?
◎ Devant la Cour de cassation qui, le 4 mars 2021, rend la décision reproduite dans le sujet, la société U… soutient dans son pourvoi
que son appel interjeté les 17 et 19 février 2019 était bien recevable dès lors que, selon elle, son existence par son
immatriculation au RCS est intervenue après cet appel mais avant la décision rendue par la cour d’appel. En d’autres termes, la
société U… affirme avoir, en cours de procédure, régularisé sa situation. Elle appuie son raisonnement sur l’article 126 du Code de
procédure civile et l’article 6 § 1 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (« 4. La
société U… fait grief à l’arrêt de la déclarer irrecevable en son appel principal, alors « que la fin de non-recevoir tirée du défaut de
qualité à agir est susceptible de régularisation jusqu’au moment où le juge statue […] »).
◎ 4. Expliquez les motifs (arguments) retenus par la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet.
◎ Dans sa décision du 4 mars 2021 reproduite dans le sujet, la Cour de cassation estime que l’appel interjeté les 17 et 19 février
2019 par la société U… n’était pas valable. En effet, la Haute juridiction s’appuie sur le fait qu’une société en formation et qui n’a
pas encore la personnalité juridique ne peut effectuer ce type d’acte. De plus, la Cour suprême affirme d’une part, que
l’acquisition de la personnalité juridique par la société U…, après l’appel mais avant que la cour d’appel statue, ne rend pas l’acte
d’appel valable et, d’autre part, que l’approbation par les associés de cette société, devenue une personne morale, des actes faits
pour elle par ses fondateurs est également sans effet (« 5. Il résulte des articles 117 et 121 du Code de procédure civile qu’une
procédure engagée par une partie dépourvue de personnalité juridique est entachée d’une irrégularité de fond qui ne peut être
couverte. […] »).
◎ 5. Quant à la suite du procès, que décide la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet et cela est-il conforme au droit
processuel en vigueur ?
◎ Le 4 mars 2021, dans sa décision reproduite dans le sujet, la Cour de cassation approuve la décision de la cour d’appel de Bastia
qui était attaquée devant elle. Conformément au droit processuel en vigueur, elle n’accueille donc pas les arguments (moyens) de
la société U… et rejette le pourvoi formé par cette dernière (« 7. Le moyen n’est, dès lors, pas fondé. PAR CES MOTIFS, la Cour :
REJETTE le pourvoi »). En pareil cas, on sait que le procès est terminé.

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3- Exercices sur
les cours n° 1/4 et n° 2/4

◎ 3-1- Sujet 1 (et son corrigé)


◎ 3-2- Sujet 2 (et son corrigé)

31
3-1- Sujet 1 (et son corrigé)

◎ 3-1-1- Sujet 1
◎ 3-1-2- Corrigé du sujet 1

32
3-1-1- Sujet 1

◎ Voici 6 mois, M. DECLIC, ingénieur informaticien âgé de 35 ans et domicilié à Paris où il exerce
également son activité professionnelle, a hérité d’un champ planté d’oliviers centenaires situé sur la
commune d’Aix-en-Provence et lui venant de sa grand-mère maternelle, Mme AUVERT.
◎ Seul héritier de Mme AUVERT, à laquelle il était très attaché sentimentalement, M. DECLIC a alors
accepté cette succession qui a été administrée par Maître LEDROIT, notaire expérimenté ; lequel a remis à
M. DECLIC l’acte authentique consignant sa nouvelle propriété.
◎ Mais depuis peu, M. DECLIC a réalisé que ce champ d’oliviers a une grande valeur et nécessite, pour
l’entretenir, du temps et un savoir-faire qui lui manquent. Il n’envisage pas davantage de confier ce travail à
une personne qu’il devrait rémunérer pour cela.
◎ Aussi, il y a 3 semaines, bien qu’à regret mais convaincu qu’il s’agit là du meilleur moyen pour que son
champ soit correctement exploité, M. DECLIC a fait paraître sur un site Internet une petite annonce par
laquelle, en indiquant les coordonnées où le joindre, il a mis son champ à vendre (avec des précisions
notamment sur sa localisation et sa surface) « pour le prix de 100 000 € à débattre ».
◎ Or, suite à cette annonce, M. DECLIC a été contacté la semaine dernière par M. DUVENT, un particulier
de 53 ans domicilié à La Rochelle, qui prétend être le propriétaire de ce champ par possession trentenaire.
◎ Extrêmement surpris, M. DECLIC vient d’échanger par téléphone avec M. DUVENT. Ce dernier est
catégorique : il maintient qu’il est le propriétaire de ce champ, il refuse toute recherche de solution à
l’amiable et prévient M. DECLIC qu’il va l’assigner en justice devant le tribunal judiciaire de Paris afin
que les juges officialisent le droit de propriété qu’il prétend avoir acquis.
◎ Désappointé, et ne pouvant prendre conseil auprès de Maître LEDROIT qui est actuellement en vacances,
M. DECLIC vous demande si M. DUVENT a raison, pour cette affaire, de vouloir s’adresser au tribunal
judiciaire de Paris.

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3-1-2- Corrigé du sujet 1
◎ Il y a 6 mois, ayant hérité, ainsi qu’un acte notarié en fait foi, d’un champ planté d’oliviers situé sur la commune d’Aix-en-Provence,
M. DECLIC, âgé de 35 ans et domicilié à Paris, a mis en vente ce champ, voici 3 semaines, par une annonce (indiquant ses
coordonnées et des précisions sur ce champ : localisation, surface, prix de 100 000 € à débattre…) qu’il a publiée sur un site Internet.
Suite à cela, M. DECLIC a été contacté la semaine dernière par M. DUVENT, un particulier de 53 ans, domicilié à La Rochelle, et
qui prétend être le propriétaire du champ en question. M. DECLIC vient de tenter d’avoir une explication téléphonique avec M.
DUVENT, mais celui-ci se refuse à toute démarche amiable et entend, afin que les juges officialisent sa propriété du champ litigieux,
assigner M. DECLIC devant le tribunal judiciaire de Paris.
◎ Quelle est la juridiction matériellement et territorialement compétente pour connaître, au premier degré, d’une action en
revendication immobilière ?
◎ Tout procès doit commencer devant la juridiction de premier degré compétente, tant du point de vue matériel que du point de vue
territorial.
◎ La compétence matérielle, tout d’abord, est déterminée à partir de plusieurs critères : le domaine de l’affaire à examiner (civil, pénal,
administratif…), l’objet de l’action en justice (action personnelle, action réelle mobilière, action réelle immobilière…) et,
éventuellement, le montant de l’affaire (valeur de la chose revendiquée…).
◎ Dans l’organisation juridictionnelle française, si l’affaire ne relève pas de l’ordre administratif (compétent pour les différends
mettant en jeu une règle de droit public et opposant les personnes publiques ou les personnes publiques et les particuliers), elle relève
de l’ordre judiciaire. Au sein de cet ordre, les juridictions répressives (pénales) statuent en matière d’infractions, tandis que les
juridictions non répressives statuent sur les contestations de droit privé. Selon la nature de la contestation de droit privé (branche du
droit contenant l’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent aux rapports des particuliers entre eux et aux rapports entre les
particuliers et l’Administration lorsque le rôle et le fonctionnement de celle-ci ne sont pas en cause), le litige doit être présenté à une
juridiction d’exception (juridiction ayant une compétence spéciale comme, par exemple, le tribunal de commerce pour les litiges
impliquant des commerçants et relatifs à une opération commerciale) ou à la juridiction dite de droit commun ; à savoir le tribunal
judiciaire. En effet, ce dernier a une compétence générale et est habilité à statuer sur toutes les affaires pour lesquelles compétence
n’est pas attribuée à une autre juridiction. Mais il est aussi la juridiction compétente en matière civile (règles juridiques régissant les
rapports des particuliers entre eux sur le plan individuel, familial, pécuniaire : filiation, biens, responsabilité civile…) et il a même
une compétence exclusive dans certaines matières, dont les actions en revendication immobilière : actions visant à se voir
reconnaître en justice la propriété d’un bien immobilier. Or, sont notamment des biens immobiliers : les immeubles par nature tels
que les terrains, même nus, les plantations (arbres…), les constructions avec fondations au sol (bâtiments…).
◎ …/…

34
3-1-2- Corrigé du sujet 1 (suite)

◎ La compétence territoriale, ensuite, est déterminée en vertu d’une règle de principe (hors les règles particulières applicables
aux tribunaux administratifs et aux juridictions pénales) : est compétente la juridiction de premier degré dans le ressort de
laquelle est situé le domicile du défendeur (la personne assignée) ; le domicile, qui figure d’ailleurs parmi les éléments
d’identification d’une personne physique, étant le lieu du principal établissement de cette dernière, c’est-à-dire le lieu où elle
vit principalement (lieu du siège pour une personne morale). Cependant, dans certains cas, la compétence territoriale d’une
juridiction est définie différemment. Ainsi, en matière réelle immobilière (action en revendication immobilière), c’est la
juridiction du lieu où est situé l’immeuble qui est seule compétente.

◎ En l’espèce, abstraction faite des considérations relatives à l’intérêt à agir, à la prescription d’action en justice, aux
règlements amiables des différends, à la preuve ou encore aux arguments juridiques sur lesquels fonder les prétentions, c’est
sur l’opportunité du choix du tribunal judiciaire de Paris par M. DUVENT que s’interroge M. DECLIC. Or, le litige qui
oppose ici ces deux particuliers et qui porte sur le droit de propriété d’un bien immeuble (champ planté d’oliviers) est une
affaire de droit civil qui relève effectivement, au premier degré, du tribunal judiciaire. Toutefois, pour la compétence
territoriale de cette juridiction, on ne doit pas retenir la règle de principe qui conduirait à Paris (lieu du domicile de M.
DECLIC, défendeur), mais la règle d’exception qui commande de se diriger vers la juridiction dans le ressort de laquelle se
situe le bien immobilier litigieux ; autrement dit : Aix-en-Provence. L’action en justice qu’entend mener M. DUVENT
contre M. DECLIC devant le tribunal judiciaire de Paris ne sera donc pas exercée devant la bonne juridiction quant à la
territorialité.

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3-2- Sujet 2 (et son corrigé)

◎ 3-2-1- Sujet 2
◎ 3-2-2- Corrigé du sujet 2

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3-2-1- Sujet 2

◎ Qu’entend-on par « droits démembrés » ?

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3-2-2- Corrigé du sujet 2
◎ Qu’entend-on par « droits démembrés » ?
◎ Dans le cadre du droit positif (droit actuellement en vigueur dans un pays donné), et notamment du droit positif français, toute
personne (physique ou morale) est tenue à des obligations (liens juridiques en vertu desquels une personne, la créancière, peut exiger
d’une autre, la débitrice, qu’elle accomplisse une prestation qu’elle lui doit), mais est aussi titulaire de droits : il s’agit des droits
subjectifs (prérogatives juridiques individuelles reconnues à une personne).

◎ Certains de ces droits subjectifs sont extrapatrimoniaux, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent faire l’objet d’une estimation pécuniaire et ne
sont pas susceptibles de vente et autres transactions (ex. : droit de la personnalité tel que le droit au respect de la vie privée ; droit
civique tel que le droit de vote aux élections nationales…), tandis que d’autres sont patrimoniaux en ce qu’ils ont une valeur
pécuniaire et sont susceptibles de vente et autres opérations (droits de propriété intellectuelle, droits personnels ou droits de créance,
droits dits réels car ils portent sur des choses).

◎ Parmi les droits réels, le droit de propriété (défini par l’article 544 du Code civil comme le droit de jouir et disposer des choses de la
manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements) est théoriquement le plus
étendu qu’une personne puisse avoir sur une chose. En effet, ce droit confère au propriétaire trois attributs sur sa chose : l’usus (droit
de se servir de cette chose), le fructus (droit de percevoir ce que fournit cette chose : fruits et produits) et l’abusus (droit de disposer
de cette chose : la vendre, la donner, la grever de sûretés…).

◎ Cependant, un propriétaire supporte parfois sur son bien les droits subjectifs patrimoniaux réels démembrés d’autres personnes.
Ainsi, le titulaire d’un droit de servitude se voit reconnaître, pour les besoins de son bien immobilier, une part d’usus sur un autre
bien immeuble appartenant à un autre propriétaire (servitude de passage, de vue, d’éclairement…). Bien plus, le titulaire d’un droit
d’usufruit se voit reconnaître l’usus et le fructus sur un bien appartenant à un autre propriétaire (nu-propriétaire).

◎ Les droits démembrés (servitudes, usufruit) reviennent donc à un démembrement du droit de propriété en ce que les attributs de ce
droit, sur un même bien, sont répartis entre plusieurs personnes, dont le propriétaire qui, dans la situation qui lui est la moins
favorable (usufruit d’autrui) conserve au moins l’abusus.

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◎À toutes et à tous,
◎ mes meilleurs souhaits pour de

◎ douces fêtes de fin d’année !

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