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Droit des contrats

Droit subjectif : règlemente les relations entre les individus.

« Un adage vaux une règle de droit »


- Une personne analphabète : c’est une personne qui ignore la langue avec laquelle est
rédigé un document
- Le contrat : le seul outil juridique qui permet l’échange des biens et des services
entre les individus.
- Débauche : ‫( الفساد‬couple non marié) un mois à 1 an.
- Outrage à la pudeur : un mois à 6 mois (couple marié) art 483 code pénal
- Pouvoir révérenciel (‫)االخالل بالحياء العلني‬
- En cas d’infraction, corruption, irrespect etc : on a le droit de filmer la police
- En cas de vol, en cas d’agression, on a le droit de filmer

Chapitre 1 : l’évolution du droit des contrats en droit marocain


Le droit du contrat est une matière qui est en pleine mutation à cause de l’économie et le
droit des affaires. En intégrant tout ce qui est institutionnel ayant rapport avec le droit des
contrats.
Depuis les années 1990, le monde a été chamboulé par la mondialisation : l’évolution des
droits d’affaires, les accords de livres d’échange. Le Maroc s’est inscrit dans cette politique
de refente de son droit des affaires, et s’est trouvé dans l’obligation de reformer son cadre
juridique des affaires visant 2 objectifs : droit des contrats encourageant les
investissements1.

C’est un droit harmonisé avec les standards internationaux notamment les standards
européens. La preuve c’est que le seul pays africain qui a pu décrocher le statut avancé avec
l’Europe en 2009 est le Maroc2.

Contrat d’entente
Conseil de concurrence : surveille pour assurer la transparence et l’équité dans les relations
économiques.
C’est ainsi que les contrats en droit marocain ont connu les 4 grands bouleversements du
droit des contrats :
- Une concurrence surveillée et règlementés entre les différents opérateurs
économiques en condamnant certaines pratiques contractuelles ;
- Une reconnaissance des contrats électroniques loi 53-05 EDI (depuis 2007) ;

1
ex : si une société étrangère signe un contrat pour s’installer au Maroc, elle serait exonérée de IS (impôts sur
la société) pour 5 ans ; si qlq ouvre un hôtel ou qlq chose ayant rapport avec le tourisme, il serait exonéré de IS
pour 5 ans.
2
si l’Europe veut investir, faire des dons ou intégrer un pays dans l’Europe le Maroc aurait l’avantage.
- La protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à
caractère personnel les concernant
- L’introduction de la protection des consommateurs dans leurs relations avec des
professionnels (depuis 2008).
Exception :
- Le statut personnel : état civil, capacité, fiançailles, mariage, affiliation, divorce,
succession)
- Les suretés réelles (hypothèque, gage, nantissement) et personnel (cautionnement)
Tous contrats en rapport avec ces domaines sont déclarés nuls
La surveillance et la règlementation de la concurrence en droit marocain des contrats : la loi
n°06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
Les mines et les carrières étaient dirigé par l’Etat (1990) avant la loi sur les marchés publics.
Depuis, l’Etat lance un appel public et les entreprises soumissionnent pour obtenir le
marché.
Chapitre 2 : les sources du droit du contrat
Il y a plusieurs sources et textes juridiques qui traitent du droit du contrat.

Section 1 : les sources légales


Ce sont des textes de droit qui émanent du parlement et qui traitent la matière du droit du
contrat, le premier étant le DOC.
§1 : première source légale : le Dahir des obligations et contrats en tant que texte général
Un texte de base entré en vigueur en 1913, à la suite de l’arrivé de Maréchal Lyautey en
1912, calqué sut le Code de Napoléon de 1804, vu le besoin d’un texte afin de pouvoir gérer
et gouverner le Maroc.
La théorie générale des contrats et obligations (1200+ articles) fut divisé en 2 livres : le TGO
les 12 contrats nommés (la vente, le bail, le mandat, le dépôt, le contrat de société,
transaction, hypothèque, contrat de travail, gage, caution, courtage, nantissement ( ‫عقد رهن‬
‫( )… )راس التجارية‬1-477) et Des différents contrats.
Le code de commerce en tant que texte général
Le traitement des difficultés d’entreprises (livre V du code de commerce).
Une partie du code de commerce est consacrée aux contrats d’affaires (livre IV : les contrats
commerciaux).
o Contrats de courtage (samsara) : roule du courtier est de rapprocher des contractants
sans participer à la conclusion du contrat.
o Contrat de commission : un contrat mit en pratique à travers un commissionnaire
(une entreprise qui organise les opérations commerciales de bout en bout ex : DHL,
CGM).
Rania a acheté un gros lot de marchandise de Changhai et veut les commercialiser à Rabat.
Elle contacte un commissionnaire et conclut un contrat de commission.
o Contrat de bail : c’est un contrat par lequel un acheté un bien au profit d4un locataire
en vue de le lui louer, une fois les redevances payées, la banque doit délivrer la main
levée au crédit locataire.
o Contrat de transport : règlementé par le code de commerce.
Les contrats bancaires : un litige avec la banque
Avant, les opérations de financement classique (financement+ garantie), puis les contrats
bancaires qui ne nécessitent pas de garantie mais le leasing/ lease back.
Lease back : c’est le fait de vendre ses biens à une banque à condition que cette dernière les
lui loue ; le remboursement se fait par traitres. Une fois la dernière traite payé, le
propriétaire redevient propriétaire de ses biens.
§2 : deuxième source légale : les textes spéciaux.
En 2000, le Maroc pour la première fois a vu l’application du Code de l’assurance,
règlementant tous types de contrats d’assurance.
Types d’assurance :
o Assurance faculté : assurance couvrant les risques encourus par les marchandises.
Ex : une marchandise ne peut passer les frontières du Maroc si elle n’est pas assurée
o Assurance corps : assurance couvrant les risques encourus par les moyens de
transport. Ex : camion, voiture, etc. sinon défaut d’assurance direction fourrière.
En 2004, le Maroc a mis en application le Code du travail. Une panoplie de contrats dans le
code de travail : CDI, CDD, contrat d’intérim, etc.
La loi n’a pas exigé de forme particulière pour le CDI, cependant le CDD ne commence
qu’après la signature du contrat.
Au Maroc il est plus facile de se séparer d’une femme que d’un salarié.

Le Code du Droit Réel en 2015 a règlementé pas mal de contrats utilisés quotidiennement :
contrat de donation [Art 285], contrat de charité (contrat de Sadaka) [art 290], le contrat
d’indivision3 [‫]عقد الشيع‬

Le code de droit réel a règlementé tous les contrats réglementant la relation de l’individu
avec ses biens (biens meubles ou immeubles) : hériter d’un bien, donner un bien, vendre un
bien, etc.
Code de la Famille.

§3 : troisième source légale : les sources conventionnelles.


Contrat de déménagement (non réglementé au Maroc) = en cas de litige : pacta sunt
servanda.
[Art 230 DOC] droit issu du libre jeu de la volonté des parties.
50% du droit des contrats émane des volontés des parties pour 2 raisons :
Liberté contractuelle

Le droit permet d’inventer des nouveaux produits que la loi ne connait pas.
Tout ce qui est fondé sur le nul est nul
Causes de nullité d’un contrat : Cause illicite, défaut de capacité, objet illicite, défaut de
consentement.
Ex : J’ai un appartement : objet licite ; je le vends pour devenir un bordel : cause illicite.
Certains contrats issus de la volonté des parties sont devenus des contrats types.

3
Lorsqu’un chef de famille décède et laisse des héritiers et beaucoup de biens, mais les héritiers
décident de ne rien diviser
C’est quoi un contrat types ?
Le contrat d’affacturage ( ‫ )عقد بيع الفاتورات‬exemple BIM : ne paye les fournisseurs que ce
qu’ils ont vendu.
§4 : quatrième source légale : la jurisprudence

La jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux du Maroc.
Le jugement est soit un jugement d’espèce ou de principe.
o Un jugement d’espèce est un jugement dépourvu de nouveauté. [Toute personne qui
cause un dommage à autrui doit le réparer, toute personne ne payant pas le loyer
risque l’expulsion]
o Décision de principe : où le juge traite un problème soit pour la première fois soit la
loi ne s’y est pas prononcé (le juge doit trouver une solution) qui va servir de solution
pour les affaires semblables à venir. Affaire et le procès Abdel Aziz Ronda vs Hassan
II :
Hassan II a pris un engagement de construire au Maroc chaque année un barreau.
Une fois le Roi voulait construire un barrage sur les terres de Ronda (loi expropriation
pour utilité publique). Celui qui a été exproprié doit être dédommager au prix du
marché. Comme Ronda a vu qu’il ne va pas avoir grand-chose, il a donc intenté une
action contre le Roi pour abus de pouvoir. La décision était comme suit : « les
décisions du Roi sont irrévocables, seul lui peut les révoquer. »
Exemple de décision de principe : La relation de travail pour une entreprise peut être
prouvée par la déclaration CNSS.
4 phases du contrat : La négociation - formation- l’exécution- effets
Chapitre 3 : conclusion d’un contrat d’affaire
Section 1 : la négociation
Dans la pratique, tous les contrats font l’objet de négociations. C’est l’échange de deux
éléments : offre (pollicitation) et acceptation.

o L’offre : Une invitation à entrer en pour-parler tant qu’ils n’ont pas accepté :
Tous les offres doivent être claires et précises doivent contenir tous les éléments
identifiant les objets de l’offre.
Exemple : pour vente d’appartement, Nombre de chambres, superficie, prix, …
L’offre doit être ferme : une offre ne comportant aucune condition.
Exemple : offre de vente d’appartement avec condition de louer l’appartement à l’ancien
propriétaire.
La seule condition valable concerne les soldes.

o L’acceptation : c’est le oui à l’offre proposée. L’acceptation doit être conforme à


l’offre proposée. (Sollicitation)

Exemple : offre à X pour la vente de l’appartement


L’acceptation peut être tacite (accepte le contrat sans le dire avec début d’exécution) ou
expresse (l’acceptant doit manifester son acceptation soit par la parole ou par écrit).
Exemple : un taxi dans la zone de stationnement. En ouvrant la porte du taxi vous
acceptez l’offre (acceptation tacite)
Le mariage devant les Adoules, vente des immeubles devant le notaire qui doit lire le
contrat pour les 2 et demander l’acceptation des parties (acceptation express)
Le silence ne vaut pas acceptation (exceptions : relations d’affaires déjà entamées par les
parties, début/commencement d’exécution).
§1 : Procédure de négociation
Afin de négocier un contrat, il faut d’abord chercher des informations sur lui (les sites
officiels d’internet ou les sociétés d’information)
Le tribunal de commerce de Casa en retourne à 100 Mad communique des informations
(Code de commerce article 29).

 Choisir la méthode de négociation :


Technique de découpage ou de la toile d’araignée : il s’agit de fractionner les éléments de la
négociation afin d’obtenir de votre partenaire, des accords partiels qui petit à petit vont
l’amener à votre position. Il convient de savoir préalablement à toute discussion dans quel
ordre il faut aborder les différents points.
 Technique des bilans :
Après avoir directement demandé à l’autre partie ses prétentions, vous lui exposez, dans un
premier temps, les avantages qu’elle peut tirer et les inconvénients pour vous. Vous
proposez ensuite une solution de compromis qui n’est rien d’autre que votre objectif de
départ.

 Technique de la montre :
Technique à utiliser si vous souhaitez déstabiliser et « user les nerfs » de votre partenaire et
qui consiste à faire trainer la négociation ou à lui réclamer soudainement des réponses
rapides dans un délais très bref.

 Technique des objectifs secondaires :


Vous défendez vigoureusement des points de la négociation que vous présentez à l’autre
partie comme essentiels alors qu’ils ne sont en fait, pour vous, que secondaires. Vous en
profitez alors pour recueillir un accord sur votre véritable objectif que l’autre partie ne
considèrera que comme mineur.
- Les accords conclues pendant une négociation.
- La promesse de contrat :
Article 14 du DOC : « la simple promesse ne crée point d’obligation. »

Exception : la promesse synallagmatique entraine une responsabilité juridique


En présence d’une promesse unilatéral
La promesse synallagmatique
- L’accord de principe : c’est une situation juridique pour évoquer une responsabilité
juridique alors que le contrat n’est pas encore conclu.
C’est presque le contrat définitif mais il y a une formalité à accomplir avant qu’il soit
définitif.
L’accord de principe s’appelle en matière de vente « un compromis de vente » (une
période de 15 jours à un mois de bloque de vente sinon X payerait chère et l’autre
personne doit payer X son dû) et l’acheteur doit accélérer les formalités de vente
pour finaliser la vente.
Idem dans les sociétés
- Contrat cadre : comme son nom l’indique, le contrat cadre est un contrat qui fixe les
caractéristiques de la future relation contractuelle entre différentes parties. Cette
appellation juridique généraliste englobe différents types de contrats et s’utilise le
plus souvent dans des relations commerciales. Les autres contrats futurs doivent le
respecter. Exemple : un seul fournisseur se charge de fournir tout suivant un contrat
cadre
L’objectif de ces accords est d’appliquer la responsabilité contractuelle en cas de faute et
non pas la responsabilité délictuelle (difficile à prouver).
A ses accords on peut rajouter d’autres accords tel que : l’accord de confidentialité et
l’accord de remise de documents à la fin de la négociation.

Section 2 : la conclusion d’un contrat d’affaire


Est une étape cruciale tout simplement car à partir de cette étapes les contractants
deviennent définitivement liés.

Avoir la maitrise des conditions de validité de n’importe quel contrat.


o Vérification de la capacité d’une personne morale
On prend en considération l’âge ou capacité du dirigeant (gérant) de la société morale ;
Quand on a un rapport juridique avec une société, le représentant légale de la société est
son dirigeant.
o Le consentement des parties
Il est défini comme étant la manifestation de la volonté (acceptation concorde avec
l’offre) ;

NB : Les vices du consentement Maroc : L’erreur, le dol, la violence, la maladie (mentale),


la lésion.

En cas de dol civil et pénal : Remise des contractants dans l’état d’avant contrat +
dommage et intérêt.

o Objet du contrat
Les conditions que la loi impose pour la validité d’un contrat : l’objet doit être licite,
possible et déterminé.
- Licite : conforme à la loi marocaine.
Article 484 DOC
« Est nulle entre musulmans la vente de choses déclarées impures par la loi
religieuse, sauf les objets dont elle a autorisé le commerce, tels que les engrais
minéraux pour les besoins de l'agriculture. »
- Impossibilité juridique : un avocat s’engage à traiter le dossier directement
devant la Cour de cassation
- Impossibilité matérielle : une personne s’engage à ressusciter une personne.
- Déterminé : le contrat est nul si l’objet est inexistant.
Exemple : X, ayant un bateau de pêche, fait un contrat avec Y pour lui vendre le poisson
que X va attraper le lendemain. Le contrat est nul.
o La cause du contrat
La cause du contrat est l’objectif qui a animé le contractant pour signer le contrat.
Exemple de cause nulle4 : Quelqu’un a loué un appartement pour le transformer en un lieu
d’hébergement des terroristes.
Conclusion :

Pour vérifier la validité d’information d’un contrat on doit donc vérifier 4 conditions ; à
savoir : la capacité, le consentement, l’objet et la cause.

Section 3 : vérification des clauses des contrats


La clause de Hardship
Une clause Hardship : est une clause qui permet aux parties de réviser le contrat en cas de
changement de circonstances économiques.
A défaut de close, le contractant peut exiger l’exécution forcée du contrat en vertu du
principe Pacta Sunt Servanda (article 230 du DOC).
Cas pratique : X conclu un contrat de fourniture de pétrole avec un Saoudien au prix de 40
MAD le baril. La durée du contrat est de 5 ans. Après 2 ans, il y eut la guerre d’Ukraine et les
prix du pétrole ont triplé. Le vendeur s’est fait avoir.
 Il aurait dû mettre une clause dans le contrat sous clause de Hardship.

La clause de réserve de propriété


Le vendeur d’un bien reste propriétaire du bien jusqu’au payement intégrale du prix.
Cas pratique :
J’ai vendu une moto que j’avais à X. le problème est comme c’est un ami je lui accordé une
facilité de payement. Je lui ai proposé de payer en tranche 10000 par mois (pd 10 mois).
Cependant pendant les 10 mois, je resterai propriétaire de la moto jusqu’au payement
complet de la moto. Mais il y aurait le risque de la chose (si X commet un crime avec la moto
ce serait moi qui serais recherché)

NB : toute clause de réserve de propriété doit impérativement doit être accompagné avec
une clause de transfert de risque. Cad pendant les 10 mois, les accidents commis par la moto
et l’acheteur seront endossées par ce dernier.

Clause de force majeur


La FM est tout évènement imprévisible, insurmontable, et extérieur à la volonté des parties.
Exemple : coup de foudre.

4
Quand le contrat est nul : il ne peut avoir des effets ni dans le passé ni le présent ni le futur. Quoiqu’onques
peut invoquer la nullité. Or, l’annulation ne peut être invoqué que par un parti du contrat.
Eclatement d’un pneu : n’est pas un CFM vu que c’est une faute de tiers.
Cas pratique :

X a confié une marchandise à Y (5t de Fès vers Agadir). Arrivé à Agadir il y a eu un séisme et
toute la marchandise a été reversée. C’est un CFM.

L’article 106 du DOC :


« L'action en indemnité du chef d'un délit ou quasi-délit se prescrit par cinq ans à partir du
moment où la partie lésée a eu connaissance du dommage et de celui qui est tenu d'en
répondre. Elle se prescrit en tous les cas par vingt ans, à partir du moment où le dommage a
eu lieu. »

Clause de résiliation
C’est la clause par laquelle un [seul] contractant décide de mettre fin à un contrat.
! La résiliation n’est possible que lorsqu’elle est prévue par le contrat !
Le contrat de bail et contrat d’abonnement ont une clause de résiliation

Clause de résolution
La clause par laquelle les deux parties du contrat décident de mettre fin à leur contrat quand
bon leur semble.
Article 259 :
« Lorsque le débiteur est en demeure le créancier a le droit de contraindre le débiteur à
accomplir l'obligation, si l'exécution en est possible ; à défaut, il peut demander la résolution
du contrat, ainsi que les dommages-intérêts dans les deux cas.
Lorsque l'exécution n'est plus possible qu'en partie, le créancier peut demander, soit
l'exécution du contrat, pour la partie qui est encore possible, soit la résolution du contrat,
avec dommages-intérêts dans les deux cas.
On suit, au demeurant, les règles établies dans les titres relatifs aux contrats particuliers.
La résolution du contrat n'a pas lieu de plein droit, mais doit être prononcée en justice. »

Clause pénale
Article 264 :

« Les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été
privé, et qui sont la conséquence directe de l'inexécution de l'obligation. L'appréciation des
circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du tribunal : il doit
évaluer différemment la mesure des dommages-intérêts, selon qu'il s'agit de la faute du
débiteur ou de son dol.
Les parties contractantes peuvent convenir des dommages-intérêts dus au titre du préjudice
que subirait le créancier en raison de l'inexécution totale ou partielle de l'obligation initiale
ou en raison du retard apporté à son exécution.
Le tribunal peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu s'il est excessif ou
augmenter sa valeur s'il est minoré comme il peut réduire le montant des dommages-
intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du fait de
l'exécution partielle de l'obligation.
Toute clause contraire est réputée nulle. »
Formalisme de preuve, formalisme de validité.
La clause pénale est fréquemment utilisée par l’Etat

C’est une clause par laquelle les parties contractantes peuvent convenir des dommages-
intérêts dus au titre du préjudice que subirait le créancier en raison de l'inexécution totale
ou partielle de l'obligation initiale ou en raison du retard apporté à son exécution. (Art. 264
DOC)
Afin d’éviter les abus

« Le tribunal peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu s'il est excessif ou
augmenter sa valeur s'il est minoré comme il peut réduire le montant des dommages-
intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du fait de
l'exécution partielle de l'obligation. »

Clause umbrella
Ou clause d’investissement : Sont des dispositions des traités de promotion et protection
des investissements dans lesquelles les Etats parties s’engages à respecter les engagements
pris à l’égards d’investisseurs étrangers.
Exemple :

Un étranger veut investir dans le Maroc (facilités : don du terrain, etc). L’Etat marocain va
s’engager à ne pas changer les lois.
Il arrive qu’un pays lance ce qu’on appelle une stratégie d’investissement « ouvrir la porte ».
Bien sûr, pour atteindre cet objectif, il faut que ce pays se dote d’une législations attractive
capable d’attirer les investisseurs, soit en réduisant les taux de fiscalité(TVA par exemple),
soit en accordant des facilités administratives, démarches, etc. Devant ces avantages, il y’a
des entreprises internationales intéressées, qui voudraient s’implanter audit pays. Mais il y’a
un risque de signer un contrat entre cet investisseur et l’Etat où il veut s’implanter.

Clause Paramount
Ce sont des clauses par lesquelles des parties d’un contrat choisissent la loi applicable à leur
éventuel litige.
Article 13 du DCC
En principe, les parties ont libre choix de la loi applicable à leur éventuel litige (principe de
l’autonomie de la volonté) ; sauf si l’activité économique objet du contrat est régit par une
loi de police.
La loi de police est une loi à laquelle on ne peut déroger. Pour détecte une loi de police on
doit chercher l’article qui dispose que : ‘Est de nul effet toutes clauses qui déroge aux
dispositions de la présente loi’ [article 264 code de commerce maritime].
Article 17 du Code de Commerce
Chapitre dans la loi de protection du consommateur.
La loi est de police ; la loi choisit par les parties est contre l’ordre public (exemple : au
Canada on peut payer avec de l’or contrairement au Maroc ou on ne peut payer qu’avec la
monnaie marocaine).
Clause or : c’est une clause qui permet le payement en or ; ce qui est interdit au Maroc.

Le dollar Américain, l’euro, yen (japonais), Yuan (chinois), livre sterling : ce sont les 5
monnaies indexées à l’or. [Mis en place par l’FMI]

Clause de compétence
C’est la clause par laquelle les parties dans un contrat d’affaire choisissent le tribunal devant
lequel sera soumis tout éventuel litige.
En matière civile (bail, mariage, vente), la règle de compétence est la suivante : ‘le
demandeur suit le défendeur’ article 27 du code de procédure civil
L’acte est mixte
C’est le contrat conclu entre un professionnel et un civil. (Commercial pour l’un et civil pour
l’autre).
Exemple :
X est un particulier. Il a conclu un contrat de prêt bancaire. X n’a pas payé les traites pendant
3 mois.

Ou la banque n’a pas débloqué le crédit.


Quel sera le tribunal compétant quand il y a litige entre commerçant et non-commerçant ?
Article 4 du droit de commerce
« Lorsque l'acte est commercial pour un contractant et civil pour l'autre, les règles du droit
commercial s'appliquent à la partie pour qui l'acte est commercial ; elles ne peuvent être
opposées à la partie pour qui l'acte est civil, sauf disposition spéciale contraire. »
En matière commercial : 5 ans
En matière civil : 20 ans
En revanche en matière commercial, la mise en demeure n’est pas exigible pour 2 raisons :
o En matière commerciale, les dettes sont payables à l’échéance ;
o En matière commerciale, les dettes sont portables ‫( محمولة‬le débiteur paye sa dette
par lui-même) et non quérables ‫( مطلوبة‬créancier demande le payement de la dette) ;
Pourquoi en matière commerciale la dette est portable et non quérable.
Compétence du tribunal en matière d’acte mixte

Il existe 2 hypothèses :
- Si le demandeur est la partie civile : il a le choix entre le tribunal civil et le tribunal
commercial
- Si le demandeur est la partie commerçante, il doit obligatoirement se diriger vers le
tribunal civil.

Section 4 : Les principes qui gouvernent l’exécution d’un contrat (peu importe
la matière et la nature)
§1 : Le principe de la force obligatoire du contrat
Tout contrat conclu ou signé par les partis devient leur loi en application du l’article 230 du
DOC : « Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites […] » ; cela veut dire qu’un contrat valablement fat s’impose au juge, aux parties
au législateur.

Expliquer comment les textes spéciaux et la jurisprudence sont des sources du droit des
contrats ?

Les contrats et les parties : pacta sunt servanda : article 230 du DOC
Cela signifie qu’un contrat valablement formé est la loi des parties
Les parties peuvent-elles changer le contenu de leur contrat ?
Pour changer le contenu du contrat, il faut que ça soit autorisé par le contrat lui-même,
notamment à travers une clause de révision d’un contrat Hardship, ou une clause de
résiliation, ou une clause de résolution.
La révision / modification du contrat ne doit pas porter sur le contrat lui-même, mais doit
faire objet d’un avenant qui doit obligatoirement être annexé au contrat principal5.

Le contrat et le juge
Est-ce que le juge a le droit de s’immiscer dans un contrat signé par 2 contractants ?

La juge ne peut jamais s’immiscer dans les contrats conclus sauf aux cas suivant :

 Le contrat contient une prestation qui va à l’encontre de l’ordre public 6 marocain.

5
il est strictement interdit de faire une surcharge sur un contrat, utiliser un blanco, de barrer/radiation=faux en
écriture après son authentification.
6
OP= ensemble des principes et des valeurs politique, économiques, juridique, sociaux, moraux, éthiques,
religieux, culturels sur lesquelles reposent la civilisation d’un Etat donné.
 Un juge a le droit de s’immiscer dans un contrat signé chez le notaire.
Le contrat est régi par des lois de police 7
Le cas où en signant le contrat les parties ont enfreint une loi de police.

 La fraude à la loi
Le juge peut évincer (refuser) une loi choisie par les parties dans un contrat.

Le juge a réfuté et a appliqué sa propre loi


Exemple : les parties choisissent de suivre la loi panamienne alors qu’aucune des parties
n’est de cette nationalité.

Le contrat et le législateur
Il y a 2 types de contrats :
Contrats instantanés : se concluent et s’exécutent en même temps.
Contrats successifs : dont l’exécution dure dans le temps : contrat de bail.

Contrat de prêt bancaire :


La loi ne pourra jamais avoir un effet rétroactif dans certains domaines ; notamment lorsqu’il
s’agit de droits acquis. Les droits acquis, ou droits de la personnalité, sont les droits collés a
la personne qu’on peut diviser en 2 catégories : les droits familiaux (droit à la paternité, à la
maternité), et les droits politiques ;

Exemple :
En 2004, le code de la famille est entré en vigueur, il a supprimé la polygamie au Maroc.
Ceux ayant +1 femmes ne vont pas se séparer. Autrement dit, les droits acquis sont hors du
commerce juridique.
En revanche, la loi nouvelle peut avoir un effet rétroactif en 2 cas :
- Lorsque la loi nouvelle le dit expressément.
- Lorsqu’il s’agit d’une loi interprétative.
La loi le dit expressément
Exemple :
X a conclu un contrat de prêt bancaire avec la BP pour financer un appartement. On a étalé
les traites sur 5 ans de 8000 MAD par mois. Le taux d’intérêt est de 6%. Après 2 ans
d’exécution du contrat, le Maroc a publié une nouvelle loi qui augmente le taux d’intérêt de
10%.

7
Des lois auxquelles les contractants n’ont pas le droit de déroger. Comment reconnaitre une loi de police ?
« Est nul et de nul effet toutes clauses qui déroge aux dispositions de la présente loi » article 264 CCM, article
17 du Code de Commerce.
Lui restant 3 ans, X devra payer ce qui lui est dû avec le nouveau taux de 10%.
- Suivant le caractère général de la loi qui est imposée à tous citoyens.
- Un article dispose que la loi en vigueur est applicable depuis juillet 2019.
Loi interprétative :

C’est une loi qui explique ou qui complète une loi existante : appelés des décrets
d’application des lois (ordinaires).
Exemple :
Article 23 du code de travail (§3 et §4)
« […] l’employeur est tenu de délivrer au salarié une carte de travail.
La carte doit comporter les mentions fixées par voie règlementaire. […]»

Décret n° 2-04-422 du 29 décembre 2004 fixant les mentions que doit comporter la carte de
travail.
Droit pénal :
Articles 5, 6, 8.
§2 : Le principe de l’effet relatif du contrat
Quand le contrat est signé il n’engage que ceux qui font partie de l’acte.
Article 228 du DOC :

« Les obligations n'engagent que ceux qui ont été parties à l'acte : elles ne nuisent point aux
tiers et elles ne leur profitent que dans les cas exprimés par la loi. »

Exemple :
X demande à Y de lui prêter une somme d’argent. X et Y signent une reconnaissance de
dette. X ne paye pas sa dette au jour j.
Quelles sont précisément ces personnes ?
La réponse à cette question doit être recherchée dans les articles 228 et 229 du DOC. Il
résulte de ces textes qu’il y a lieu de distinguer entre 2 catégories de personnes :
o La première comprend les personnes à l’égard desquelles le contrat produit ses
effets. Il s’agit des parties et de leurs ayants causes universelles ou à titre universel8.
- Ayants causes universelles : signifie en droit héritier unique
- Ayant cause à titre universel : ce sont les héritiers ayant droit à une
quote-part (1/8, 1/6, ½) dans l’héritage.

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Si l’une des parties se décède, les héritiers doivent parfaire le contrat avec l’autre partie [promesse unilatérale
ne produit pas d’effets à l’égard des héritiers : article 14 DOC ; or, la promesse synallagmatique produit des
effets juridiques].
Chapitre 1 : La situation des parties et des ayants causes universelles
ou à titre universel
Section 1 : la situation des parties
Le contrat, étant l’œuvre des parties, il est logique qu’il produise ses effets à leur égard.
Cette règle de bon sens est rappelée par l’article 228 du DOC. Mais ce texte ne règle pas
toute la question, car il reste à préciser la notion de partie, ce qui n’est pas aussi facile qu’on
pourrait le croire.
Normalement, la qualité de parties appartient à tous ceux qui ont conclu le contrat, c’est-à-
dire qui ont donné leurs accords verbaux pour la formation du contrat ou apposés leurs
signatures sur l’écrit constatant cette information.
En fait, il arrive que des personnes donnent leurs accords à la formation du contrat sans
devenir pour autant parties à ce contrat.

Section 2 : la situation des ayants causes universelles ou à titre universel


Lorsqu’il y a transmission de droit d’une personne à une autre, celui qui transmet le droit est
appelé ‘auteur’ et le bénéficiaire de la transmission ‘ayant cause’. La transmission peut être
plus ou moins large, on distingue plusieurs catégories d’ayant cause.
Ainsi les ayants causes universelles sont ceux qui reçoivent la totalité du patrimoine d’une
personne. Il ne peut s’agir que de l’héritier unique ou d’une personne morale qui succède à
une autre.
Les ayants causes à titre universel sont ceux qui reçoivent une quotité abstraite du
patrimoine d’une personne (1/4, 1/3).
En ce qui concerne la situation juridique des ayants causes, l’article 229 pause un principe et
lui apporte des limites.
§1 : le principe

Un contrat doit produire des effets à l’égard des ayants cause à titre universel. Ces derniers
peuvent invoquer les droits et doivent subir les obligations des contrats conclus par leurs
auteurs.
NB : même une promesse de contrat doit être parfaite.

Ainsi il a été jugé que :


- Cas 1 : Le bail (‫ )الكراء‬ne s’éteignant pas par le décès du locataire, les héritiers
deviennent de plein droit partie au contrat de bail conclu par leur auteur.
Quel est le sort du contrat ? Doit continuer tant qu’il paye le loyer
- Cas 2 : Si un bien est dévolu à un héritier à la suite du partage de la succession, la
personne à qui la vente de ce bien a été promise par le défunt doit engager son
action contre tous les héritiers car le contrat produit ses effets à l’égard de tous les
héritiers et non seulement à l’égard de celui ayant reçu le bien en question.
§2 : Les limites
La règle qui vient d’être énoncée peut-être écartée par la volonté des parties (a), la nature
du contrat (b), ou la loi (c)

a) La volonté des parties


Rien n’empêche les contractants de stipuler dans le contrat que les effets de ce dernier ne
seront pas transmis à leurs ayants cause à titre universel.
Par exemple : Si normalement le contrat de location produit ses effets à l’égard des héritiers
et ne s’éteint pas par le décès du bailleur ou du locataire (article 698 du DOC), les clauses
contraires sont en principe possibles.
b) La nature
Il y a certaines hypothèses où la nature même du contrat s’oppose à la transmission de ses
effets aux ayants causes à titre universel. (Exemple contrats intuiti personae où on prend en
considération la personne contractante : le contrat de mandat)
c) La loi
La loi peut à son tour, écarter la transmission des effets du contrat aux ayants causes à titre
universel.
En décidant que le décès du mandant ou du mandataire entraîne l’extinction du mandat,
(‫)انتهاء الوكالة‬, le DOC empêche ce contrat de produire ses effets à l’égard des héritiers.
Mais l’exception la plus importante es édictée par l’article 229 du DOC.
Il résulte de ce texte que les héritiers ne sont tenus des obligations des défunts que dans la
limite de ce qu’ils ont reçu.
Un hériter n’est donc pas tenu de payer sur son propre patrimoine les dettes du défunt.

Une obligation morale ou naturelle exécutée se dégénère en obligation civile une fois
exécutée.
§3 : La situation des tiers
Les tiers dont il est question ici sont « ceux qui sont entièrement étrangers au contrat et au
contractants » C’est-à-dire qui ne sont ni parties, ni ayant cause, ni créancier de l’une des
parties.
Le contrat ne produit en principe, aucun effet à l’égard de ses tiers.
La règle est expressément énoncée par l’article 229 du DOC.
Il résulte de ce texte que le contrat ne profite aux tiers et ne leur nuit pas.
En d’autres termes, les tiers ne peuvent ni demander l’exécution des obligations, ni être
contraints à cette exécution.
Toutefois, si les tiers demeurent étrangers par rapport aux obligations nées du contrats,
celui-ci engendre une situation de fait qui peut être invoquée par les tiers.
Ainsi, lorsque l’inexécution (‫ )عدم التنفيذ‬ou la mauvaise exécution d’un contrat cause un
préjudice à un tiers, celui-ci peut demander la réparation (‫)التعويض‬du préjudice subi au
contractant fautif.
Exemple : contractants à l’UIR, utilisation de l’ascenseur chaque jour, ce dernier cause le
dommage. La société ayant installé l’ascenseur, le tiers a le droit d’intenter une action
contre celui qui a installé l’ascenseur. Ainsi l’usage d’un ascenseur mal réparé peut engager
la responsabilité d’une entreprise qui s’est chargé de l’installation, bien qu’il soit tiers par
rapport au contrat conclu avec l’UIR.
De même, la situation de fait créée par le contrat peut être opposée par les parties aux tiers.
Ceci est également vrai pour les droits de créance, car si les tiers ne sont pas tenus
d’exécuter les obligations souscrites par les parties, ils doivent les laisser s’exécuter.
Article 758 bis DOC
« Lorsqu'un salarié, ayant rompu abusivement un contrat de travail, engage à nouveau ses
services, le nouvel employeur est solidairement responsable du dommage causé à
l'employeur précédent :
1. Quand il est démontré qu'il est intervenu dans le débauchage ;
2. Quand il a embauché un travailleur qu'il savait déjà lié par un contrat de travail ;
3. Ou quand il a continué à occuper un travailleur après avoir appris que ce travailleur
était encore lié à un autre employeur par un contrat de travail.
Dans ce dernier cas, la responsabilité du nouvel employeur cesse d'exister si, au moment où
il a été averti, le contrat de travail abusivement rompu par le salarié était venu à expiration
par l'arrivée du terme pour un contrat à durée déterminée, ou lorsque le délai-congé était
expiré ou si un délai de quinze jours s'est écoulé depuis la rupture du contrat pour un
contrat à durée indéterminée. »
Chapitre 2: Stipulation pour autrui
Dans cette technique, il y a trois personnes : celui qui s’engage (promettant), son
cocontractant (stipulant) et la personne au profit de laquelle est faite la stipulation (tiers
bénéficiaire).
En faisant naître un droit sur la tête d’un tiers qui n’y était pas partie, la stipulation pour
autrui constitue une exception à la règle énoncée par l’art.33 du DOC aux termes duquel
« nul ne peut engager autrui, ni stipuler pour lui, s’il n’a pouvoir de le représenter en vertu
d’un mandat ou de la loi ».
Elle consiste aussi une dérogation au principe de l’effet relatif du contrat.
Ces dérogations s’expliquent par l’utile de la stipulation pour autrui que nous allons
examiner avant d’envisager les conditions de validité et les effets.

Section 1 : L’utilité de la stipulation pour autrui :


Elle se manifeste à travers de nombreuses applications, que ce soit dans les contrats anciens
ou dans les contrats modernes.

§1 : Dans les contrats anciens :


Ainsi, dans la donation avec charge au profit d’un tiers, on utilise la stipulation pour autrui.
Cette technique peut se rencontrer, également, dans la vente. C’est le cas de la vente avec
versement du prix au profit d’un tiers.
La cession d’une entreprise avec la stipulation du maintien de l’emploi au profit du
personnel embauché par le cédant est une autre application de la stipulation pour autrui,
devenue inutile de nos jours, puisque la loi impose actuellement pareille obligation (art.754
du DOC).
§2 : Dans les contrats modernes :
L’assurance et le transport sont actuellement les domaines privilégiés de l’application de la
stipulation pour autrui.
Ainsi, dans le transport de marchandises, l’expéditeur en traitant avec le transporteur stipule
de lui la remise de la marchandise au destinataire. Le destinataire a une action directe
contre le transporteur.
En matière d’assurance, la stipulation pour autrui se rencontre dans l’assurance dommage.
Par exemple, l’assurance pour le compte de qu’il appartiendra qui couvre la marchandise au
cours du transport au profit de celui qui en sera propriétaire au moment de l’arrivé à
destination.
La stipulation pour autrui est utilisée également en matière d’assurance-vie. Le souscripteur
d’une assurance-vie (stipulant) contracte avec l’assurer (permettant) pour que celui-ci verse
au moment du décès, une somme à un tiers (parent, organisme de crédit…).
Le mécanisme de la carte de crédit est expliqué aussi par la doctrine par le recours à la
stipulation pour autrui : la banque (stipulant) contracte avec des commerçants (promettant)
pour que ceux-ci acceptent en règlement, au lieu de la monnaie, la carte de crédit présenter
par les clients de la banque (tiers bénéficiaire).

Section 2 : Les conditions de la stipulation pour autrui :


Ces conditions peuvent être groupées sous deux rubriques :
Celles qui concernent le stipulant, le promettant et la finalité de l’opération, d’une part.

Celles qui concernent les tiers bénéficiaires, d’autre part.


§1 : Les conditions relatives au stipulant, au promettant et à la finalité de l’opération :
Ce sont celles du droit commun que nous avons déjà examiné.
Ainsi, le stipulant et le promettant doivent avoir la capacité de contracter et exprimer un
consentement exempt de vices.
De même, comme tout contrat, la stipulation pour autrui ne doit pas avoir une finalité allant
à l’encontre de l’intérêt général. Par exemple, la stipulation pour autrui est nulle si sa cause
est immorale ou illicite. C’est le cas de l’assurance-vie souscrite par un homme au profit de
sa maîtresse pour conserver ses faveurs. (Stipulation pour autrui nulle, mais assurance-vie
valable).
§2 : Les conditions relatives au bénéficiaire :
La stipulation pour autrui est une opération à trois personnes. Mais contrairement au
stipulant et au promettant qui doivent, au moment de la conclusion du contrat, exister et
être capables, le bénéficiaire peut ne pas l’être à ce moment. L’art.34 est sans équivoque à
cet égard.
Ainsi, le bénéficiaire peut être un mineur.
Il peut même être une personne future. C’est le cas notamment de l’assurance sur la vie
souscrite par une personne au profit de ses enfants nés ou à naître. L’existence du
bénéficiaire s’apprécie au moment de l’exécution et non au moment de la conclusion de la
stipulation.
Il en est, du reste, de même de la détermination. La stipulation peut être valablement faite
au profit d’une personne indéterminée. Il suffit qu’elle soit déterminable. C’est le cas de
l’assurance sur la vie au profit des héritiers, puisque les héritiers d’une personne ne sont pas
connus au moment de la souscription.

Section 3 : Les effets de la stipulation pour autrui :


Comme la stipulation pour autrui est une opération à trois personnes, il importe d’examiner
les rapports de chacune de ces personnes avec les autres.
§ 1 : Les rapports entre le stipulant et le promettant :
Le stipulant et le promettant sont liés par un contrat qui détermine leurs droits et leurs
obligations respectifs. Et, comme tout contractant, ils doivent exécuter les obligations mises
à leur charge par le contrat. Chacun d’eux dispose d’une action pour contraindre son
partenaire à exécuter ses obligations.
Ainsi, le promettant peut exiger l’exécution des engagements pris à son égard par le
stipulant, par exemple, dans une assurance sur la vie, l’assureur (promettant) peut
contraindre le souscripteur (stipulant) à lui verser les primes convenues.
De son côté, le stipulant dispose d’une action pour contraindre le promettant à exécuter la
prestation promise en faveur du tiers bénéficiaire. Cette possibilité, qui, en l’absence de
texte, avait donnée lieu à une discussion en France, est consacrée expressément part l’art.35
du DOC aux termes duquel « Celui qui a stipulé en faveur d’un tiers peut poursuivre,
concurremment avec ce dernier, l’exécution, s’il ne résulte de celle-ci que l’exécution ne peut
être demandée que par le tiers en faveur duquel elle est faite ».
§2 : Les rapports entre le promettant et le bénéficiaire :
Comme nous l’avons déjà noté, la stipulation pour autrui a pour effet de conférer au
bénéficiaire, qui n’a pas participé au contrat conclu entre le stipulant et le promettant, un
droit direct contre ce dernier.

D’où les conséquences suivantes :


a) Le bénéficiaire peut agir en justice pour obtenir l’exécution de la prestation promise par le
promettant. Ce droit lui est reconnu, du reste, expressément par l’art.37 du DOC aux termes
duquel « … la stipulation opère directement en faveur du tiers, celui-ci peut, en son nom, en
poursuivre l’exécution contre le promettant, à moins que l’exercice de cette action n’ait été
interdit par le contrat ou n’ait été subordonné à des conditions déterminés ». Par exemple, le
bénéficiaire d’une assurance-vie peut contraindre judiciairement la compagnie d’assurance à
lui verser le capital- décès.
b) Le bénéficiaire ne tient pas son droit du stipulant. Ceci lui permet d’échapper aux
prétentions des ayants cause de stipulant. Ainsi, les créanciers du stipulant ne peuvent
exercer aucun droit sur la somme qui doit revenir au bénéficiaire, car cette somme n’a
jamais fait partie du patrimoine de leur débiteur.
Remarquons cependant que le droit direct du bénéficiaire contre le promettant est
tributaire du contrat passé entre celui-ci et le stipulant.
Le promettant peut donc opposer au bénéficiaire les exceptions de nullité, de
rescision ou d’inexécution qu’il aurait pu opposer au stipulant. Par exemple, la compagnie
d’assurance peut refuser le versement du capital décès si le souscripteur (stipulant) n’a pas
versé les primes d’assurances.
§ 3 : Les rapports entre le stipulant et le bénéficiaire
Les contractants n’étant pas des fous, mais des personnes censées, l’activité
contractuelle a toujours un but. Le stipulant, en contractant avec le promettant, pour que
celui-ci transmette un droit ou fasse quelque chose au profit du tiers bénéficiaire, a donc des
raisons pour le faire. Ces raisons sont variables.
Il peut s’agir du désir de gratifier une personne ou une catégorie de personne. C’est le cas
notamment des fondations constituées au profit des pauvres ou des personnes méritantes.
Mais le stipulant n’est pas toujours guidé par des mobiles de bienfaisance. Il se peut que la
stipulation soit faite tout simplement pour l’exécution d’obligations que le stipulant a à
l’égard du tiers bénéficiaire.
Par exemple, un débiteur peut, pour payer ses créanciers, vendre un ou plusieurs de ses
biens et stipuler de l’acheteur (promettant) le versement de la totalité ou d’une partie du
prix aux dits créanciers.
De même l’emprunteur se voit souvent imposer, par le contrat de prêt, l’obligation de
souscrire une assurance sur la vie au profit du prêteur.
A travers ce qui précède, l’on constate que les rapports entre le stipulant et le tiers
bénéficiaire peuvent être à titre onéreux ou à titre gratuit.
Mais dans tous les cas, certains points méritent d’être précisés.

D’abord, le tiers n’est pas obligé d’accepter la stipulation faite à son profit par le stipulant. Il
peut la refuser. Cette possibilité est expressément énoncée par l’art. 34 al. 3 « La stipulation
est réputée non avenue, lorsque le tiers en faveur duquel elle est faite refuse de l’accepter en
notifiant son refus au promettant ».
Ensuite, le stipulant peut révoquer la stipulation ou la modifier. Par exemple, le souscripteur
d’une assurance vie peut changer le bénéficiaire ou résilier le contrat.
Bien entendu, si le stipulant en exerçant la faculté de révocation, viole ses
engagements vis-à-vis du bénéficiaire sa responsabilité se trouve engagée à l’égard de ce
dernier. Mais en dehors de ce cas, le bénéficiaire ne peut pas critiquer la révocation de la
stipulation, puisqu’il est un tiers par rapport au contrat conclu entre le stipulant et le
promettant.

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