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C’est un droit harmonisé avec les standards internationaux notamment les standards
européens. La preuve c’est que le seul pays africain qui a pu décrocher le statut avancé avec
l’Europe en 2009 est le Maroc2.
Contrat d’entente
Conseil de concurrence : surveille pour assurer la transparence et l’équité dans les relations
économiques.
C’est ainsi que les contrats en droit marocain ont connu les 4 grands bouleversements du
droit des contrats :
- Une concurrence surveillée et règlementés entre les différents opérateurs
économiques en condamnant certaines pratiques contractuelles ;
- Une reconnaissance des contrats électroniques loi 53-05 EDI (depuis 2007) ;
1
ex : si une société étrangère signe un contrat pour s’installer au Maroc, elle serait exonérée de IS (impôts sur
la société) pour 5 ans ; si qlq ouvre un hôtel ou qlq chose ayant rapport avec le tourisme, il serait exonéré de IS
pour 5 ans.
2
si l’Europe veut investir, faire des dons ou intégrer un pays dans l’Europe le Maroc aurait l’avantage.
- La protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à
caractère personnel les concernant
- L’introduction de la protection des consommateurs dans leurs relations avec des
professionnels (depuis 2008).
Exception :
- Le statut personnel : état civil, capacité, fiançailles, mariage, affiliation, divorce,
succession)
- Les suretés réelles (hypothèque, gage, nantissement) et personnel (cautionnement)
Tous contrats en rapport avec ces domaines sont déclarés nuls
La surveillance et la règlementation de la concurrence en droit marocain des contrats : la loi
n°06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
Les mines et les carrières étaient dirigé par l’Etat (1990) avant la loi sur les marchés publics.
Depuis, l’Etat lance un appel public et les entreprises soumissionnent pour obtenir le
marché.
Chapitre 2 : les sources du droit du contrat
Il y a plusieurs sources et textes juridiques qui traitent du droit du contrat.
Le Code du Droit Réel en 2015 a règlementé pas mal de contrats utilisés quotidiennement :
contrat de donation [Art 285], contrat de charité (contrat de Sadaka) [art 290], le contrat
d’indivision3 []عقد الشيع
Le code de droit réel a règlementé tous les contrats réglementant la relation de l’individu
avec ses biens (biens meubles ou immeubles) : hériter d’un bien, donner un bien, vendre un
bien, etc.
Code de la Famille.
Le droit permet d’inventer des nouveaux produits que la loi ne connait pas.
Tout ce qui est fondé sur le nul est nul
Causes de nullité d’un contrat : Cause illicite, défaut de capacité, objet illicite, défaut de
consentement.
Ex : J’ai un appartement : objet licite ; je le vends pour devenir un bordel : cause illicite.
Certains contrats issus de la volonté des parties sont devenus des contrats types.
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Lorsqu’un chef de famille décède et laisse des héritiers et beaucoup de biens, mais les héritiers
décident de ne rien diviser
C’est quoi un contrat types ?
Le contrat d’affacturage ( )عقد بيع الفاتوراتexemple BIM : ne paye les fournisseurs que ce
qu’ils ont vendu.
§4 : quatrième source légale : la jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux du Maroc.
Le jugement est soit un jugement d’espèce ou de principe.
o Un jugement d’espèce est un jugement dépourvu de nouveauté. [Toute personne qui
cause un dommage à autrui doit le réparer, toute personne ne payant pas le loyer
risque l’expulsion]
o Décision de principe : où le juge traite un problème soit pour la première fois soit la
loi ne s’y est pas prononcé (le juge doit trouver une solution) qui va servir de solution
pour les affaires semblables à venir. Affaire et le procès Abdel Aziz Ronda vs Hassan
II :
Hassan II a pris un engagement de construire au Maroc chaque année un barreau.
Une fois le Roi voulait construire un barrage sur les terres de Ronda (loi expropriation
pour utilité publique). Celui qui a été exproprié doit être dédommager au prix du
marché. Comme Ronda a vu qu’il ne va pas avoir grand-chose, il a donc intenté une
action contre le Roi pour abus de pouvoir. La décision était comme suit : « les
décisions du Roi sont irrévocables, seul lui peut les révoquer. »
Exemple de décision de principe : La relation de travail pour une entreprise peut être
prouvée par la déclaration CNSS.
4 phases du contrat : La négociation - formation- l’exécution- effets
Chapitre 3 : conclusion d’un contrat d’affaire
Section 1 : la négociation
Dans la pratique, tous les contrats font l’objet de négociations. C’est l’échange de deux
éléments : offre (pollicitation) et acceptation.
o L’offre : Une invitation à entrer en pour-parler tant qu’ils n’ont pas accepté :
Tous les offres doivent être claires et précises doivent contenir tous les éléments
identifiant les objets de l’offre.
Exemple : pour vente d’appartement, Nombre de chambres, superficie, prix, …
L’offre doit être ferme : une offre ne comportant aucune condition.
Exemple : offre de vente d’appartement avec condition de louer l’appartement à l’ancien
propriétaire.
La seule condition valable concerne les soldes.
Technique de la montre :
Technique à utiliser si vous souhaitez déstabiliser et « user les nerfs » de votre partenaire et
qui consiste à faire trainer la négociation ou à lui réclamer soudainement des réponses
rapides dans un délais très bref.
En cas de dol civil et pénal : Remise des contractants dans l’état d’avant contrat +
dommage et intérêt.
o Objet du contrat
Les conditions que la loi impose pour la validité d’un contrat : l’objet doit être licite,
possible et déterminé.
- Licite : conforme à la loi marocaine.
Article 484 DOC
« Est nulle entre musulmans la vente de choses déclarées impures par la loi
religieuse, sauf les objets dont elle a autorisé le commerce, tels que les engrais
minéraux pour les besoins de l'agriculture. »
- Impossibilité juridique : un avocat s’engage à traiter le dossier directement
devant la Cour de cassation
- Impossibilité matérielle : une personne s’engage à ressusciter une personne.
- Déterminé : le contrat est nul si l’objet est inexistant.
Exemple : X, ayant un bateau de pêche, fait un contrat avec Y pour lui vendre le poisson
que X va attraper le lendemain. Le contrat est nul.
o La cause du contrat
La cause du contrat est l’objectif qui a animé le contractant pour signer le contrat.
Exemple de cause nulle4 : Quelqu’un a loué un appartement pour le transformer en un lieu
d’hébergement des terroristes.
Conclusion :
Pour vérifier la validité d’information d’un contrat on doit donc vérifier 4 conditions ; à
savoir : la capacité, le consentement, l’objet et la cause.
NB : toute clause de réserve de propriété doit impérativement doit être accompagné avec
une clause de transfert de risque. Cad pendant les 10 mois, les accidents commis par la moto
et l’acheteur seront endossées par ce dernier.
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Quand le contrat est nul : il ne peut avoir des effets ni dans le passé ni le présent ni le futur. Quoiqu’onques
peut invoquer la nullité. Or, l’annulation ne peut être invoqué que par un parti du contrat.
Eclatement d’un pneu : n’est pas un CFM vu que c’est une faute de tiers.
Cas pratique :
X a confié une marchandise à Y (5t de Fès vers Agadir). Arrivé à Agadir il y a eu un séisme et
toute la marchandise a été reversée. C’est un CFM.
Clause de résiliation
C’est la clause par laquelle un [seul] contractant décide de mettre fin à un contrat.
! La résiliation n’est possible que lorsqu’elle est prévue par le contrat !
Le contrat de bail et contrat d’abonnement ont une clause de résiliation
Clause de résolution
La clause par laquelle les deux parties du contrat décident de mettre fin à leur contrat quand
bon leur semble.
Article 259 :
« Lorsque le débiteur est en demeure le créancier a le droit de contraindre le débiteur à
accomplir l'obligation, si l'exécution en est possible ; à défaut, il peut demander la résolution
du contrat, ainsi que les dommages-intérêts dans les deux cas.
Lorsque l'exécution n'est plus possible qu'en partie, le créancier peut demander, soit
l'exécution du contrat, pour la partie qui est encore possible, soit la résolution du contrat,
avec dommages-intérêts dans les deux cas.
On suit, au demeurant, les règles établies dans les titres relatifs aux contrats particuliers.
La résolution du contrat n'a pas lieu de plein droit, mais doit être prononcée en justice. »
Clause pénale
Article 264 :
« Les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été
privé, et qui sont la conséquence directe de l'inexécution de l'obligation. L'appréciation des
circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du tribunal : il doit
évaluer différemment la mesure des dommages-intérêts, selon qu'il s'agit de la faute du
débiteur ou de son dol.
Les parties contractantes peuvent convenir des dommages-intérêts dus au titre du préjudice
que subirait le créancier en raison de l'inexécution totale ou partielle de l'obligation initiale
ou en raison du retard apporté à son exécution.
Le tribunal peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu s'il est excessif ou
augmenter sa valeur s'il est minoré comme il peut réduire le montant des dommages-
intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du fait de
l'exécution partielle de l'obligation.
Toute clause contraire est réputée nulle. »
Formalisme de preuve, formalisme de validité.
La clause pénale est fréquemment utilisée par l’Etat
C’est une clause par laquelle les parties contractantes peuvent convenir des dommages-
intérêts dus au titre du préjudice que subirait le créancier en raison de l'inexécution totale
ou partielle de l'obligation initiale ou en raison du retard apporté à son exécution. (Art. 264
DOC)
Afin d’éviter les abus
« Le tribunal peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu s'il est excessif ou
augmenter sa valeur s'il est minoré comme il peut réduire le montant des dommages-
intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du fait de
l'exécution partielle de l'obligation. »
Clause umbrella
Ou clause d’investissement : Sont des dispositions des traités de promotion et protection
des investissements dans lesquelles les Etats parties s’engages à respecter les engagements
pris à l’égards d’investisseurs étrangers.
Exemple :
Un étranger veut investir dans le Maroc (facilités : don du terrain, etc). L’Etat marocain va
s’engager à ne pas changer les lois.
Il arrive qu’un pays lance ce qu’on appelle une stratégie d’investissement « ouvrir la porte ».
Bien sûr, pour atteindre cet objectif, il faut que ce pays se dote d’une législations attractive
capable d’attirer les investisseurs, soit en réduisant les taux de fiscalité(TVA par exemple),
soit en accordant des facilités administratives, démarches, etc. Devant ces avantages, il y’a
des entreprises internationales intéressées, qui voudraient s’implanter audit pays. Mais il y’a
un risque de signer un contrat entre cet investisseur et l’Etat où il veut s’implanter.
Clause Paramount
Ce sont des clauses par lesquelles des parties d’un contrat choisissent la loi applicable à leur
éventuel litige.
Article 13 du DCC
En principe, les parties ont libre choix de la loi applicable à leur éventuel litige (principe de
l’autonomie de la volonté) ; sauf si l’activité économique objet du contrat est régit par une
loi de police.
La loi de police est une loi à laquelle on ne peut déroger. Pour détecte une loi de police on
doit chercher l’article qui dispose que : ‘Est de nul effet toutes clauses qui déroge aux
dispositions de la présente loi’ [article 264 code de commerce maritime].
Article 17 du Code de Commerce
Chapitre dans la loi de protection du consommateur.
La loi est de police ; la loi choisit par les parties est contre l’ordre public (exemple : au
Canada on peut payer avec de l’or contrairement au Maroc ou on ne peut payer qu’avec la
monnaie marocaine).
Clause or : c’est une clause qui permet le payement en or ; ce qui est interdit au Maroc.
Le dollar Américain, l’euro, yen (japonais), Yuan (chinois), livre sterling : ce sont les 5
monnaies indexées à l’or. [Mis en place par l’FMI]
Clause de compétence
C’est la clause par laquelle les parties dans un contrat d’affaire choisissent le tribunal devant
lequel sera soumis tout éventuel litige.
En matière civile (bail, mariage, vente), la règle de compétence est la suivante : ‘le
demandeur suit le défendeur’ article 27 du code de procédure civil
L’acte est mixte
C’est le contrat conclu entre un professionnel et un civil. (Commercial pour l’un et civil pour
l’autre).
Exemple :
X est un particulier. Il a conclu un contrat de prêt bancaire. X n’a pas payé les traites pendant
3 mois.
Il existe 2 hypothèses :
- Si le demandeur est la partie civile : il a le choix entre le tribunal civil et le tribunal
commercial
- Si le demandeur est la partie commerçante, il doit obligatoirement se diriger vers le
tribunal civil.
Section 4 : Les principes qui gouvernent l’exécution d’un contrat (peu importe
la matière et la nature)
§1 : Le principe de la force obligatoire du contrat
Tout contrat conclu ou signé par les partis devient leur loi en application du l’article 230 du
DOC : « Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites […] » ; cela veut dire qu’un contrat valablement fat s’impose au juge, aux parties
au législateur.
Expliquer comment les textes spéciaux et la jurisprudence sont des sources du droit des
contrats ?
Les contrats et les parties : pacta sunt servanda : article 230 du DOC
Cela signifie qu’un contrat valablement formé est la loi des parties
Les parties peuvent-elles changer le contenu de leur contrat ?
Pour changer le contenu du contrat, il faut que ça soit autorisé par le contrat lui-même,
notamment à travers une clause de révision d’un contrat Hardship, ou une clause de
résiliation, ou une clause de résolution.
La révision / modification du contrat ne doit pas porter sur le contrat lui-même, mais doit
faire objet d’un avenant qui doit obligatoirement être annexé au contrat principal5.
Le contrat et le juge
Est-ce que le juge a le droit de s’immiscer dans un contrat signé par 2 contractants ?
La juge ne peut jamais s’immiscer dans les contrats conclus sauf aux cas suivant :
5
il est strictement interdit de faire une surcharge sur un contrat, utiliser un blanco, de barrer/radiation=faux en
écriture après son authentification.
6
OP= ensemble des principes et des valeurs politique, économiques, juridique, sociaux, moraux, éthiques,
religieux, culturels sur lesquelles reposent la civilisation d’un Etat donné.
Un juge a le droit de s’immiscer dans un contrat signé chez le notaire.
Le contrat est régi par des lois de police 7
Le cas où en signant le contrat les parties ont enfreint une loi de police.
La fraude à la loi
Le juge peut évincer (refuser) une loi choisie par les parties dans un contrat.
Le contrat et le législateur
Il y a 2 types de contrats :
Contrats instantanés : se concluent et s’exécutent en même temps.
Contrats successifs : dont l’exécution dure dans le temps : contrat de bail.
Exemple :
En 2004, le code de la famille est entré en vigueur, il a supprimé la polygamie au Maroc.
Ceux ayant +1 femmes ne vont pas se séparer. Autrement dit, les droits acquis sont hors du
commerce juridique.
En revanche, la loi nouvelle peut avoir un effet rétroactif en 2 cas :
- Lorsque la loi nouvelle le dit expressément.
- Lorsqu’il s’agit d’une loi interprétative.
La loi le dit expressément
Exemple :
X a conclu un contrat de prêt bancaire avec la BP pour financer un appartement. On a étalé
les traites sur 5 ans de 8000 MAD par mois. Le taux d’intérêt est de 6%. Après 2 ans
d’exécution du contrat, le Maroc a publié une nouvelle loi qui augmente le taux d’intérêt de
10%.
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Des lois auxquelles les contractants n’ont pas le droit de déroger. Comment reconnaitre une loi de police ?
« Est nul et de nul effet toutes clauses qui déroge aux dispositions de la présente loi » article 264 CCM, article
17 du Code de Commerce.
Lui restant 3 ans, X devra payer ce qui lui est dû avec le nouveau taux de 10%.
- Suivant le caractère général de la loi qui est imposée à tous citoyens.
- Un article dispose que la loi en vigueur est applicable depuis juillet 2019.
Loi interprétative :
C’est une loi qui explique ou qui complète une loi existante : appelés des décrets
d’application des lois (ordinaires).
Exemple :
Article 23 du code de travail (§3 et §4)
« […] l’employeur est tenu de délivrer au salarié une carte de travail.
La carte doit comporter les mentions fixées par voie règlementaire. […]»
Décret n° 2-04-422 du 29 décembre 2004 fixant les mentions que doit comporter la carte de
travail.
Droit pénal :
Articles 5, 6, 8.
§2 : Le principe de l’effet relatif du contrat
Quand le contrat est signé il n’engage que ceux qui font partie de l’acte.
Article 228 du DOC :
« Les obligations n'engagent que ceux qui ont été parties à l'acte : elles ne nuisent point aux
tiers et elles ne leur profitent que dans les cas exprimés par la loi. »
Exemple :
X demande à Y de lui prêter une somme d’argent. X et Y signent une reconnaissance de
dette. X ne paye pas sa dette au jour j.
Quelles sont précisément ces personnes ?
La réponse à cette question doit être recherchée dans les articles 228 et 229 du DOC. Il
résulte de ces textes qu’il y a lieu de distinguer entre 2 catégories de personnes :
o La première comprend les personnes à l’égard desquelles le contrat produit ses
effets. Il s’agit des parties et de leurs ayants causes universelles ou à titre universel8.
- Ayants causes universelles : signifie en droit héritier unique
- Ayant cause à titre universel : ce sont les héritiers ayant droit à une
quote-part (1/8, 1/6, ½) dans l’héritage.
8
Si l’une des parties se décède, les héritiers doivent parfaire le contrat avec l’autre partie [promesse unilatérale
ne produit pas d’effets à l’égard des héritiers : article 14 DOC ; or, la promesse synallagmatique produit des
effets juridiques].
Chapitre 1 : La situation des parties et des ayants causes universelles
ou à titre universel
Section 1 : la situation des parties
Le contrat, étant l’œuvre des parties, il est logique qu’il produise ses effets à leur égard.
Cette règle de bon sens est rappelée par l’article 228 du DOC. Mais ce texte ne règle pas
toute la question, car il reste à préciser la notion de partie, ce qui n’est pas aussi facile qu’on
pourrait le croire.
Normalement, la qualité de parties appartient à tous ceux qui ont conclu le contrat, c’est-à-
dire qui ont donné leurs accords verbaux pour la formation du contrat ou apposés leurs
signatures sur l’écrit constatant cette information.
En fait, il arrive que des personnes donnent leurs accords à la formation du contrat sans
devenir pour autant parties à ce contrat.
Un contrat doit produire des effets à l’égard des ayants cause à titre universel. Ces derniers
peuvent invoquer les droits et doivent subir les obligations des contrats conclus par leurs
auteurs.
NB : même une promesse de contrat doit être parfaite.
Une obligation morale ou naturelle exécutée se dégénère en obligation civile une fois
exécutée.
§3 : La situation des tiers
Les tiers dont il est question ici sont « ceux qui sont entièrement étrangers au contrat et au
contractants » C’est-à-dire qui ne sont ni parties, ni ayant cause, ni créancier de l’une des
parties.
Le contrat ne produit en principe, aucun effet à l’égard de ses tiers.
La règle est expressément énoncée par l’article 229 du DOC.
Il résulte de ce texte que le contrat ne profite aux tiers et ne leur nuit pas.
En d’autres termes, les tiers ne peuvent ni demander l’exécution des obligations, ni être
contraints à cette exécution.
Toutefois, si les tiers demeurent étrangers par rapport aux obligations nées du contrats,
celui-ci engendre une situation de fait qui peut être invoquée par les tiers.
Ainsi, lorsque l’inexécution ( )عدم التنفيذou la mauvaise exécution d’un contrat cause un
préjudice à un tiers, celui-ci peut demander la réparation ()التعويضdu préjudice subi au
contractant fautif.
Exemple : contractants à l’UIR, utilisation de l’ascenseur chaque jour, ce dernier cause le
dommage. La société ayant installé l’ascenseur, le tiers a le droit d’intenter une action
contre celui qui a installé l’ascenseur. Ainsi l’usage d’un ascenseur mal réparé peut engager
la responsabilité d’une entreprise qui s’est chargé de l’installation, bien qu’il soit tiers par
rapport au contrat conclu avec l’UIR.
De même, la situation de fait créée par le contrat peut être opposée par les parties aux tiers.
Ceci est également vrai pour les droits de créance, car si les tiers ne sont pas tenus
d’exécuter les obligations souscrites par les parties, ils doivent les laisser s’exécuter.
Article 758 bis DOC
« Lorsqu'un salarié, ayant rompu abusivement un contrat de travail, engage à nouveau ses
services, le nouvel employeur est solidairement responsable du dommage causé à
l'employeur précédent :
1. Quand il est démontré qu'il est intervenu dans le débauchage ;
2. Quand il a embauché un travailleur qu'il savait déjà lié par un contrat de travail ;
3. Ou quand il a continué à occuper un travailleur après avoir appris que ce travailleur
était encore lié à un autre employeur par un contrat de travail.
Dans ce dernier cas, la responsabilité du nouvel employeur cesse d'exister si, au moment où
il a été averti, le contrat de travail abusivement rompu par le salarié était venu à expiration
par l'arrivée du terme pour un contrat à durée déterminée, ou lorsque le délai-congé était
expiré ou si un délai de quinze jours s'est écoulé depuis la rupture du contrat pour un
contrat à durée indéterminée. »
Chapitre 2: Stipulation pour autrui
Dans cette technique, il y a trois personnes : celui qui s’engage (promettant), son
cocontractant (stipulant) et la personne au profit de laquelle est faite la stipulation (tiers
bénéficiaire).
En faisant naître un droit sur la tête d’un tiers qui n’y était pas partie, la stipulation pour
autrui constitue une exception à la règle énoncée par l’art.33 du DOC aux termes duquel
« nul ne peut engager autrui, ni stipuler pour lui, s’il n’a pouvoir de le représenter en vertu
d’un mandat ou de la loi ».
Elle consiste aussi une dérogation au principe de l’effet relatif du contrat.
Ces dérogations s’expliquent par l’utile de la stipulation pour autrui que nous allons
examiner avant d’envisager les conditions de validité et les effets.
D’abord, le tiers n’est pas obligé d’accepter la stipulation faite à son profit par le stipulant. Il
peut la refuser. Cette possibilité est expressément énoncée par l’art. 34 al. 3 « La stipulation
est réputée non avenue, lorsque le tiers en faveur duquel elle est faite refuse de l’accepter en
notifiant son refus au promettant ».
Ensuite, le stipulant peut révoquer la stipulation ou la modifier. Par exemple, le souscripteur
d’une assurance vie peut changer le bénéficiaire ou résilier le contrat.
Bien entendu, si le stipulant en exerçant la faculté de révocation, viole ses
engagements vis-à-vis du bénéficiaire sa responsabilité se trouve engagée à l’égard de ce
dernier. Mais en dehors de ce cas, le bénéficiaire ne peut pas critiquer la révocation de la
stipulation, puisqu’il est un tiers par rapport au contrat conclu entre le stipulant et le
promettant.