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 10-027-D-10

Hypogonadismes hypogonadotrophiques
congénitaux et syndrome de Kallmann
chez l’homme et la femme
J. Young

Les hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux (HHC) sont une cause importante de défaut,
complet ou partiel, de développement pubertaire et d’infertilité curable chez la femme et chez l’homme. Ils
résultent le plus souvent d’une sécrétion diminuée simultanée des deux gonadotrophines hypophysaires,
LH (luteinizing hormone) et FSH (follicle stimulating hormone). Sur le plan clinique, ils se révèlent par
une maturation pubertaire absente ou incomplète après l’âge physiologique de la puberté (micropénis
et cryptorchidie chez l’homme, baisse concomitante des concentrations circulantes des gonadotrophines
hypophysaires et de la testostérone totale chez l’adolescent ou l’homme, absence complète ou partielle de
développement pubertaire chez la femme). Sur le plan clinique, les HHC sont traditionnellement classés
en trois catégories : les formes isolées, le syndrome de Kallmann et les formes syndromiques complexes.
Des formes syndromiques complexes de maladies incluant un HHC peuvent parfois se présenter comme
des HHC vraiment isolés. De même, l’existence de formes réversibles, décrites il y a plus de 15 ans,
qui présentent une amélioration variable du déficit en gonadotrophines après le diagnostic initial et
à la suite du traitement, sont actuellement mieux identifiées et analysées. Au cours de ces dernières
années, la connaissance de nombreux gènes impliqués dans les HHC s’est accrue de façon spectaculaire.
Ces découvertes génétiques ont permis de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques du
syndrome de Kallmann et du HHC avec olfaction normale. Elles ont aussi éclairci nos connaissances sur
le contrôle physiologique neuroendocrinien de la sécrétion de GnRH et du développement des neurones
à GnRH au cours de la vie fœtale. Enfin, les progrès récents en génétique moléculaire ont aussi rendu
possible une amélioration du conseil génétique qui doit être proposé à ces patients infertiles avant toute
aide médicale à la procréation. Le diagnostic et la prise en charge de ces malades sont discutés ici à partir
de l’expérience acquise dans notre département au cours de ces 30 dernières années grâce au suivi de
près de 500 patients, femmes et hommes, atteints de ces maladies rares.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Hypogonadisme hypogonadotrophique ; Aménorrhée primaire ; Gonadotrophines ; GnRH ;


Kallmann ; Cycle menstruel ; Syndrome de De Morsier

Plan ■ Exploration hormonale 6


Chez l’homme 6
■ Introduction 2 Chez la femme 7
Test à la GnRH (anciennement LH-RH) 8
■ Fréquence 2 Exploration des autres fonctions antéhypophysaires 8
■ Présentation clinique 2 Imagerie 8
Chez l’homme 2 Génétique 9
Chez la femme 4 ■ Prise en charge 10
Impact de l’HHC sur la sexualité et la qualité de vie 4 Chez l’homme 10
Formes partielles 4 Chez la femme 12
Formes réversibles 4 Conseil génétique 13
Distinguer un HHC d’un retard pubertaire simple 5
■ Conclusion 14
Distinguer un HHC isolé avec olfaction normale d’un syndrome
de Kallmann 5
Signes et malformations associées 6
Formes syndromiques et frontière 6
Formes normosmiques de Kallmann 6
Formes familiales et sporadiques 6

EMC - Endocrinologie-Nutrition 1
Volume 14 > n◦ 4 > octobre 2017
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(17)50153-5

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10-027-D-10  Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme

 Introduction  Fréquence
Les hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux Les HHC sont un ensemble de maladies rares. L’incidence et
(HHC) avec olfaction normale, dits normosmiques (nHHC), ou la prévalence sont inconnues en France et dans de nombreux
avec diminution de la perception des odeurs (anosmie ou hypo- pays. D’après certains travaux anciens [6, 7] , la prévalence des
smie), appelés syndrome de Kallmann (SK), sont des maladies HHC (normosmiques et SK inclus) serait estimée entre près de
génétiques rares qui empêchent le développement pubertaire un pour 4000 à un pour 10 000 [3, 6–8] . La majorité des cas
chez la femme et chez l’homme, et qui sont responsables d’une décrits semblent sporadiques, mais il existe aussi de nombreuses
infertilité chez les deux sexes [1, 2] . Ils résultent de la sécrétion formes familiales avec plusieurs apparentés atteints. Dans près
insuffisante de gonadotrophines hypophysaires, LH (luteinizing de 80 % des cas rapportés, les individus diagnostiqués sont de
hormone) et FSH (follicle stimulating hormone) depuis la vie fœtale, sexe masculin [1–5] . Ce sex-ratio résulte probablement davantage
pendant l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte. Leur physiopatho- d’un diagnostic insuffisant chez les femmes atteintes que d’une
logie peut être divisée en deux grands cadres (Fig. 1) : d’une part, réelle fréquence moins importante des HHC et des SK pour le sexe
les anomalies de la différenciation et du développement fœtal féminin [2] .
des neurones à GnRH (gonadrotophin releasing hormone) qui les Les causes d’HHC sont multiples [2–5] , mais seules quelques-
empêchent de se positionner au niveau hypothalamique [2, 3] ; unes se présentent non diagnostiquées chez les endocrinologues
d’autre part, des anomalies des acteurs nécessaires à la sécrétion pour adultes : ce sont les HHC isolés avec olfaction normale et le
de la GnRH ou qui empêchent les effets physiologiques de ce SK, qui représentent la grande majorité du recrutement d’un ser-
neuropeptide au niveau des cellules gonadotropes hypophy- vice d’endocrinologie d’adultes spécialisé dans cette pathologie
saires [4, 5] . Quel qu’en soit le mécanisme, le diagnostic hormonal (Tableau 1). Les autres causes essentiellement syndromiques sont
des HHC est habituellement aisé, dans les formes complètes qui plus rares et le plus souvent diagnostiquées et prises en charge
sont vues pendant l’adolescence et à l’âge adulte. Le diagnostic après la naissance et pendant l’enfance par les pédiatres spécialisés
hormonal repose sur une baisse concomitante de la LH, de en endocrinologie, en nutrition ou en neurologie.
la FSH et des stéroïdes sexuels circulants [1, 2] . Dans les formes
partielles, le diagnostic est beaucoup plus difficile et de nombreux
diagnostics différentiels existent pour les deux sexes. Un grand
nombre de causes génétiques ont été découvertes depuis plus de
 Présentation clinique
25 ans [1–5] . L’architecture génétique de ces maladies est devenue
plus complexe que ce que l’on pensait initialement, ce qui a Chez l’homme
rendu le conseil génétique moins aisé. Il est possible que, dans
certains cas, la physiopathologie puisse faire intervenir une
Chez l’adolescent et le jeune homme
combinaison d’anomalies génétiques qui impliquent simultané- Le diagnostic d’un HHC est le plus souvent suspecté devant
ment des altérations du développement neuronal et de la cascade une absence de développement pubertaire chez un garçon après
gonadotrope [2–5] . l’âge de 13 à 14 ans [1, 2, 9, 10] . Les principaux signes cliniques

Anomalies du développement neuronal Atteinte neuroendocrine de l’axe


gonadotrope

FGF8/FGFR1, PROK2/PROKR2,
SEMA3A, FEZF1, WDR11, AXL, NSMF, DUSP6, KISS1/KISS1R,
FLRT3, IL17RD SPRY4, FGF17 TAC3/TACR3, GNRH1

Neurones
KNDy
Bulbe olfactif

Neurones à GnRH
hypothalamiques
Éminence
médiane
KAL1/ANOS1 Lame criblée Hypophyse

Altération de la cellule gonadotrope


Axones neurones olfactifs
des nerfs voméronasaux DAX1, GNRHR
Neuroectoderme
Précurseurs
des neurones à GnRH

CHD7, SOX10 Crête neurale

Figure 1. Physiopathologie des hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux (HHC) avec l’implication des principaux gènes responsables. À
gauche, les anomalies de la différenciation, du développement et de la migration des neurones à GnRH (gonadrotophin releasing hormone) responsables du
syndrome de Kallmann et des syndromes apparentés. À droite, les anomalies de la cascade gonadotrope impliquées dans la sécrétion hypothalamique de la
GnRH ou dans son action au niveau hypophysaire, sans anomalies anatomiques des neurones à GnRH et responsables des HHC avec olfaction normale. Des
formes intermédiaires existent où ces deux physiopathologies se combinent (d’après [3] ).

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sont résumés dans le Tableau 2. Devant un retard pubertaire avec degré de virilisation et un volume testiculaire supérieur à 4 ml,
des gonadotrophines et une testostérone basses, la présence d’un mais souvent inférieur à 10 ml [1, 2, 13–15] .
micropénis et/ou d’une cryptorchidie (Fig. 2) affirme pratique- Chez la grande majorité des patients avec HHC isolé, la crois-
ment l’HHC et exclut un retard pubertaire simple (RPS), qui est sance staturale pendant l’enfance est normale et, malgré l’absence
une entité beaucoup plus fréquente et qui représente le diagnostic
différentiel principal avant l’âge de 18 ans [1, 2, 9–11] . Cependant, ces
deux signes cliniques d’alerte sont inconstants chez les hommes Tableau 2.
avec HHC et, en leur absence, le diagnostic est plus délicat. Manifestations cliniques d’un hypogonadisme hypogonadotrophique
Comme dans le RPS, l’HHC (Fig. 3) s’accompagne d’un volume congénital (HHC) chez l’adolescent et l’homme.
testiculaire réduit par rapport aux valeurs normales pour l’âge [9] . Voix infantile
En pratique, après l’âge de 16 ans, le diagnostic différentiel entre Absence de barbe (pas de rasage)
RPS et HHC devient progressivement plus facile car la fréquence Aspect gynoïde
du RPS diminue (développement spontanée de la puberté) et la Augmentation de la graisse abdominale
persistance d’une hypotrophie testiculaire inférieure à 3 ml après Masses musculaires de type infantile
l’âge de 16 ans rend de plus en plus probable le diagnostic d’HHC Absence de pilosité pubienne (sauf si diagnostic tardif ou HHC
(Fig. 3) [9] . Les outils utilisés pour distinguer un HHC d’un RPS partiel)
sont détaillés plus loin. Verge infantile (< 5 cm) ou micropénis
Lorsque le diagnostic d’HHC est tardif, une pilosité pubienne Scrotum non plissé
peut apparaître (Fig. 2), secondaire à la conversion tissulaire, en Volume testiculaire hypotrophique (< 4 ml dans les formes
testostérone, de la déhydroépiandrostérone surrénalienne qui est complètes)
normale chez les HHC [1, 12] et qui peut, à tort, rassurer un médecin Gynécomastie (formes partielles)
non expérimenté. Les HHC partiels se caractérisent par un certain Absence de poussée de croissance pubertaire
Poursuite de la croissance linéaire avec retard de maturation osseuse :
taille finale supérieure à la taille cible et supérieure aux frères
Aspect eunuchoïde (augmentation de l’envergure des membres
supérieurs)
Tableau 1.
Absence de libido et d’activité sexuelle
Principales caractéristiques cliniques des 472 patients atteints
d’hypogonadisme hypogonadotrophique congénital (HHC) pris en
charge dans le Service d’endocrinologie et maladies de la reproduction
de l’Hôpital universitaire de Bicêtre, France, de 1991 à 2016.
Hommes : 361
Femmes : 111
HHC isolé avec odorat normal, 265 dont :
- mutations de ␤–FSH : 2
- mutations de ␤–LH : 0
Syndrome de Kallmann (HHC et anosmie/hyposmie et/ou
hypoplasie/aplasie BO) : 157
Formes syndromiques non Kallmann : 50
- avec insuffisance surrénale (mutation de DAX1/NR0B1, lié à l’X) : 15
- avec déficits hypophysaires multiples (interruption de tige ;
mutations de PROP1) : 26 A B
- avec syndrome de CHARGE : 3
- avec ataxie cérébelleuse (Gordon-Holmes) : 2 Figure 2. Aspects des organes génitaux externes chez deux patients
- Prader-Willi : 2 avec HHC (hypogonadisme hypogonadotrophique congénital).
- Bardet-Biedl : 2 A. Forme complète sévère avec micropénis et cryptorchidie gauche (opé-
- obésité morbide (mutations LEP, LEPR, PC1) : 0 rée) chez un homme de 18 ans ; le volume testiculaire moyen était de
1 ml.
FSH : follicle stimulating hormone ; LH : luteinizing hormone ; CHARGE : coloboma,
heart defect, atresia choanae, retarded growth and development, genital hypoplasia,
B. Forme partielle découverte tardivement (29 ans) ; le volume testiculaire
ear anomalies/deafness. était à 8 ml.

Figure 3.
A. Orchidomètre de Prader permettant de mesurer
le volume testiculaire (VT) à la palpation (chez les
garçons), avant la puberté normale (le VT est inférieur
à 4 ml).
B. Volume testiculaire moyen chez des hommes jeunes
30 p < 0,0001
normaux et des patients avec HHC (hypogonadisme
27 hypogonadotrophique congénital).
24
21
VT moyen (ml)

18
15
12
9
6
3
0
Hommes HHC B
A normaux

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aménorrhée primaire et après avoir exclu avec rigueur un défi-


Figure 4. Aspect d’une patiente
cit pondéral, des troubles du comportement alimentaire, une
de 22 ans ayant consulté
activité physique excessive ou une maladie chronique sous-
pour aménorrhée primaire.
jacente (par exemple une maladie cœliaque ou une hémochro-
L’exploration hormonale a
matose juvénile). Ces patientes doivent être suivies longitudina-
montré des concentrations
lement pour réévaluer le fonctionnement de l’axe gonadotrope
sériques d’œstradiol de FSH
et de la mécanique ovulatoire, parallèlement à leur composition
et LH très basses confirmant
corporelle. Lorsque le poids ou l’indice de masse corporelle sont
l’hypogonadisme hypogonado-
à la limite inférieure de la normale, il peut être utile de mesurer la
trophique complet.
composition corporelle de façon à dépister une baisse du tissu adi-
peux qui peut être à l’origine d’une AHF [27–29] . Dans ce contexte,
l’enquête nutritionnelle est nécessaire de façon à dépister une
restriction calorique, en particulier avec restriction d’apport en
matières grasses [27] . Cette difficulté diagnostique à différencier
l’HHC de l’AHF est parfois d’autant plus complexe que, dans des
cas d’AHF, ont été décrites des mutations géniques retrouvées dans
les HHC, mais à l’état hétérozygote [29] . Il existerait ainsi chez les
femmes avec AHF un terrain génétique (mutations délétères de
gènes impliqués dans le développement ou la physiologie de l’axe
gonadotrope) les rendant plus vulnérables à la carence nutrition-
nelle.
Chez les filles d’âge prépubère, il est très difficile de porter le
diagnostic d’HHC car il n’y a pas de signes cliniques équivalents
de pic de croissance pubertaire, un retard statural n’est que très au micropénis et à la cryptorchidie, et parce que les profils hormo-
rarement un motif de consultation. Au contraire, l’absence de sou- naux chez les femmes avec HHC sont très semblables à ceux de
dure des cartilages de conjugaison des os longs explique l’aspect la petite fille normale (cf. infra). L’apparence physique d’une fille
eunuchoïde et la grande taille, assez souvent observés chez ces avec HHC isolé est tout à fait similaire à celle d’une petite fille
patients [16] . Lorsque le déficit gonadotrope est découvert tard dans normale. L’association de signes comme l’anosmie ou d’autres
l’adolescence ou à l’âge adulte, un retard de maturation osseuse signes associés (cf. infra) peuvent faire suspecter le diagnostic,
et une ostéopénie sont fréquents [17, 18] . surtout dans un contexte familial. Cependant, la pénétrance dif-
férente des signes cliniques cardinaux et associés de SK et des
Chez le nouveau-né ou le garçon autres formes syndromiques doit rendre prudent sur l’avenir du
développement pubertaire.
Dans le sexe masculin, le diagnostic d’HHC est rarement fait
avant l’âge de la puberté, devant l’existence d’une cryptorchi-
die uni- ou bilatérale, ou d’un micropénis au cours de la période Impact de l’HHC sur la sexualité et la qualité
néonatale [19, 20] . Pendant cette période qui dure moins de six
mois, il existe une activation physiologique de l’axe gonadotrope de vie
(appelée par certains « petite puberté » ou « minipuberté ») qui
Le retard pubertaire chez un adolescent ou un jeune adulte avec
rend possible la mise en évidence de la baisse concomitante de
HHC affecte de façon considérable la qualité de vie, l’insertion
LH, FSH et de testostérone chez les nouveau-nés avec HHC de
sociale et la sexualité [30, 31] . L’impact négatif sur la sexua-
sexe masculin [19, 20] . Le diagnostic est plus difficile plus tard car
lité est encore plus important en présence d’un micropénis.
les gonadotrophines et la testostérone sont physiologiquement
L’hypotrophie pénienne majeure entraîne des souffrances impor-
basses mais il peut alors être évoqué devant une cryptorchidie ou
tantes et des complexes parfois difficilement surmontables. De ce
un micropénis, a fortiori s’il existe des symptômes évoquant un
fait, la vie en couple est parfois inexistante [30, 31] (et d’après notre
SK [2, 21–23] , comme une anosmie ou des syncinésies. Le diagnostic
expérience). En plus, il existe spécifiquement chez les patients
dans ce contexte est facilité quand il existe déjà un cas dans la
avec un SK une perte du sens du goût qui est secondaire à l’absence
famille.
d’odorat [32] et qui peut aussi altérer la vie sociale au moment des
repas. L’impact de la maladie chez les femmes avec HHC, possible-
Chez la femme ment moins importante que chez les hommes (notre expérience),
n’a pas encore été évaluée mais des travaux visant à connaître
Chez la femme, les HHC se révèlent dans plus de 90 % des cas l’impact de la maladie pour le sexe féminin sont en cours [33] .
par une aménorrhée primaire [2, 24, 25] . Le développement des seins
peut être très variable, absent, souvent partiel (Fig. 4) et parfois
presque normal [2, 12, 24–26] . De même, la pilosité pubienne peut Formes partielles
être absente, simplement insuffisante ou même normale du fait
À côté des formes complètes classiques d’HHC (Fig. 2, 4), il
de la sécrétion des androgènes de la surrénale sécrétés normale-
existe un nombre important de patients avec des formes partielles,
ment [2, 24–26] . Ces formes partielles, fréquentes chez la femme,
et cela pour les deux sexes [1, 2, 4, 13–15] . Il s’agit d’hommes sans
expliquent probablement en partie la prévalence sous-estimée
micropénis ni cryptorchidie, pouvant avoir un volume testicu-
de cette affection pour le sexe féminin. Dans une forme très
laire supérieur à 4 ml, parfois à la limite inférieure de la normale
atténuée, décrite pour l’instant chez une minorité de femmes,
(10 ml) et, chez les femmes, on peut observer un développement
l’HHC peut se manifester par une anovulation chronique iso-
des seins et même une oligo- ou spanioménorrhée (Fig. 5). La fré-
lée mais une sécrétion suffisante d’œstradiol pour permettre un
quence de ces formes partielles n’est pas établie et il est possible
développement endométrial pouvant se manifester par un saigne-
qu’un certain nombre de ces patients ne soit pas répertorié du fait
ment après administration de progestatifs, l’existence de quelques
d’un biais de recrutement des centres experts en faveur des formes
règles spontanées et voire même d’une oligoménorrhée chro-
sévères.
nique [2, 13, 23–26] . Des formes très atténuées ont aussi été décrites
chez des femmes ayant eu des grossesses spontanées [26] .
Une difficulté diagnostique chez les femmes suspectées d’avoir Formes réversibles
un HHC sporadique partiel avec olfaction normale et sans
mutation identifiée est de différencier cette maladie d’une amé- Des formes cliniques dites réversibles d’HHC et de SK ont
norrhée hypothalamique fonctionnelle (AHF) [27–29] . En l’absence été rapportées depuis plus de 15 ans [34–39] et ont été de mieux
d’anomalie génétique, il ne faut donc considérer le diagnostic en mieux caractérisées au cours de ces dernières années [36] .
d’HHC qu’avec prudence, le HHC est évoqué surtout devant une Leur prévalence est estimée à 10 % des patients avec HHC [36] .

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Figure 5. Présentation
clinique variable chez les
Aménorrhée primaire hommes et femmes nés
Seins non développés avec HHC (hypogonadisme
Aménorrhée primaire avec
développement partiel des seins Développement quasi complet des seins hypogonadotrophique
oligo/spanioménorrhée congénital) en fonction de la
Grossesses spontanées ou sous clomifène sévérité du déficit en gona-
dotrophines. VT : volume
testiculaire.
complet partiel

VT > 6 ml
eunuque fertile
HHC standard, oligospermie
sans micropénis ni
Cryptorchidie cryptorchidie
et/ou micropénis

Les HHC réversibles touchent aussi bien les malades avec dosages d’inhibine B ou d’AMH [1, 2] , où les seuils diagnostiques
olfaction normale que ceux avec un SK et dans chaque proposés par différents auteurs sont d’ailleurs différents. Ainsi,
groupe, quelle que soit la cause génétique sous-jacente [2, 36] . un taux très bas d’inhibine B est en faveur d’un HHC sévère et en
Sur le plan clinique, ces patients se présentent initialement défaveur d’un RPS, mais des chevauchements importants existent
avec des caractéristiques cliniques et hormonales (cf. infra) entre les deux groupes [1, 2] (manuscrit en préparation de Mosbah
typiques d’un HHC. La réévaluation quelques années plus et al.). En cas de doute persistant, il est prudent de faire un suivi
tard, lors de fenêtres thérapeutiques, permet de percevoir une jusqu’à l’âge de 18 ans au moins, en s’assurant de la normalité
augmentation spontanée du volume testiculaire accompagnée du volume testiculaire, des gonadotrophines et de la testostérone
d’une augmentation des gonadotrophines et de la testostérone circulantes, et éventuellement du spermogramme. Pour ne pas
endogènes [36] . Des travaux ont cependant montré que la récu- altérer la qualité de vie de l’adolescent, un traitement androgé-
pération spontanée de l’axe gonadotrope n’était pas toujours nique permettant une virilisation peut être proposé en attendant
pérenne et que des rechutes du déficit gonadotrope pouvaient de porter un diagnostic final fiable. L’évaluation longitudinale se
se produire après quelques mois d’interruption du traitement fait par la palpation testiculaire et l’évaluation hormonale lors de
hormonal [37, 38] . périodes de sevrage [1, 2, 10] .
Chez la fille, la distinction entre HHC isolé non syndromique
et RPS est encore plus difficile étant donné l’absence de signe cli-
Distinguer un HHC d’un retard pubertaire nique d’alerte équivalant à la cryptorchidie et au micropénis. La
recherche de signes en faveur d’un SK ou d’une forme syndro-
simple mique indiqués supra reste très utile. Les limites du test à la GnRH
Il s’agit du plus important défi diagnostique avant l’âge de sont les mêmes que chez le garçon (manuscrit en préparation de
18 ans. Il faut en effet se rappeler ici que le RPS est de loin la cause Maione et al.) et le test à l’HCG n’a aucun intérêt ici. Les peptides
la plus fréquente de retard pubertaire avec gonadotrophines non ovariens n’ont pas été évalués dans le cadre de ce diagnostic diffé-
élevées avant l’âge de 18 ans et dans les deux sexes [1, 2, 9–11] . En rentiel chez la fille. Il faut cependant rappeler que l’inhibine B est
consultation de pédiatrie ou d’endocrinologie pédiatrique, le plus très basse chez la fille normale prépubère comme chez les femmes
grand nombre de patients avec retard pubertaire consultent à par- avec HHC complet [2] . L’AMH (hormone antimüllérienne) sérique
tir de l’âge de 13 ans et avant l’âge de 17 ans. Le défi du pédiatre est basse chez une fraction minoritaire de femmes avec HHC
est donc de dépister les rares malades avec HHC. Comme cela sévère mais dans l’intervalle de normalité chez la majorité des
a été évoqué plus haut, l’existence chez un garçon d’un micro- patientes. On peut donc anticiper que la mesure de ces peptides
pénis ou d’une cryptorchidie sont des signes très en faveur d’un gonadiques sera peu discriminante pour différencier un RPS d’un
HHC dans la mesure où ils sont exceptionnels chez l’adolescent HHC. Là encore, le suivi longitudinal est essentiel pour s’assurer
avec RPS [1, 2, 9–11] . L’existence de signes associés en faveur d’un de l’apparition et de la persistance de règles régulières et de cycles
SK comme une anosmie, des mouvements en miroir, un bec de ovulatoires.
lièvre, etc. (cf. infra) (Tableau 3) remettent en cause aisément
l’hypothèse d’un RPS. Cependant, ils doivent aussi être recher-
chés systématiquement dans la famille du patient, ce qui permet Distinguer un HHC isolé avec olfaction
parfois de redresser des diagnostics initiaux de RPS erronés. Il normale d’un syndrome de Kallmann
en est de même des autres signes évoquant une cause syndro-
mique comme une insuffisance surrénale, un déficit hypophysaire Cet objectif clinique est utile pour mieux cerner la physiopatho-
combiné (cf. infra) (Tableau 3). La réelle difficulté diagnostique logie [1, 2, 43, 44] , pour orienter la recherche des causes génétiques, y
est en fait de distinguer un HHC non syndromique, vraiment compris par séquençage de nouvelle génération, et pour optimi-
isolé et avec olfaction normale, d’un RPS. Les antécédents de ser l’exploration fine des signes associés (cf. infra) qui pourraient
retard pubertaire dans la famille, qui évoqueraient un RPS, ne nécessiter une prise en charge spécifique. La clé de voûte est
sont pas d’une fiabilité suffisante car des retards pubertaires fami- l’évaluation de l’olfaction [32, 43–47] . La recherche d’une anosmie
liaux, même transitoires, peuvent s’observer chez les apparentés (absence complète du sens de l’olfaction) est relativement aisée
des sujets avec HHC ou avec SK [1, 2, 10] . De très nombreux tests par le simple interrogatoire. La détection d’un déficit partiel
hormonaux ont été proposés pour distinguer un RPS d’un HHC. (hyposmie) est en revanche plus difficile et nécessite une éva-
Signalons le test à la GnRH qui sera discuté en détail infra ou le luation semi-quantitative de l’odorat par une olfactométrie car
test à l’HCG. Ces tests n’ont été évalués que de manière rétros- le patient est incapable d’exprimer une perte partielle de l’odorat
pective, sur de petits effectifs et en n’incluant le plus souvent que qu’il considère souvent comme normale [45] . L’olfactométrie n’est
quelques patients avec des HHC sévères [1, 2, 9–11] . Ils différencient disponible que dans certains services d’oto-rhino-laryngologie
avec une certaine fiabilité les RPS des HHC sévères mais aucune- très spécialisés. En cas d’indisponibilité locale, on peut s’aider
ment un RPS d’un HHC partiel [1, 2, 10, 40–42] . Il en est de même des d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) des bulbes et

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Figure 6. Imagerie par résonance magnétique


en coupe coronale T1 des bulbes olfactifs.
A. Un patient avec HHC (hypogonadisme hypo-
gonadotrophique congénital) et une perception
normale des odeurs (normosmique) qui a des
bulbes (flèches) et des sillons olfactifs bien déve-
loppés.
B. Patient avec syndrome de Kallmann, avec
anosmie et une agénésie des bulbes olfactifs.

A B

tractus olfactifs (Fig. 6) si l’on dispose d’un centre de neurora- dizaines de gènes. Cette approche d’analyse multigénique simul-
diologie connaissant correctement cette anatomie [46, 47] . Devant tanée est maintenant facilitée par le séquençage massif parallèle
un patient avec HHC, la recherche d’une anosmie doit aussi de nouvelle génération (NGS) qui est disponible depuis trois ans
concerner les apparentés. En effet, dans certaines formes fami- dans notre centre. L’existence de ces formes frontières oblige
liales de SK, le patient qui consulte en premier peut avoir une aussi à une rigueur dans l’interrogatoire et l’examen où des
olfaction normale alors que certains apparentés sont atteints de signes cliniques associés mineurs doivent être recherchés aussi
SK ou d’anosmie isolée [2, 15, 48, 49] . bien chez les patients avec un SK ou un HHC que chez leurs
L’anosmie entraîne une perte de la perception des goûts chez les apparentés [53, 58–61] .
patients avec SK [32] , ce qui peut parfois perturber leur vie sociale.

Formes normosmiques de Kallmann


Signes et malformations associées Chez les patients avec HHC et olfaction normale, on évoque
La recherche de manifestations extragonadiques chez les en première ligne des anomalies génétiques de la cascade gona-
patients avec HHC est très utile pour orienter le diagnostic géné- dotrope non impliquées dans le SK [1, 4] (Fig. 1). La présence d’une
tique [2] , surtout si l’on utilise une approche de type Sanger, avec anosmie ou d’une hyposmie fait classiquement poser le diagnos-
un séquençage gène par gène. Ces signes associés présents essen- tic de SK [1, 2] . En fait, de nombreux patients avec un HHC, avec
tiellement chez les patients avec un SK sont résumés dans le des mutations des gènes impliqués dans le Kallmann (FGFR1 ou
Tableau 3. Ils dépendent de la cause génétique (cf. infra) [2] . Leur PROKR2 par exemple), peuvent se présenter avec une olfaction
présence influence le conseil génétique lorsqu’une demande de normale [2, 15, 62, 63] . Ce point est important à souligner car il a un
procréation médicalement assistée se manifeste [23] . impact majeur à la fois sur l’exploration moléculaire (par Sanger)
et le conseil génétique.

Formes syndromiques et frontière


Formes familiales et sporadiques
À côté des formes cliniques les plus fréquemment vues par les
Dans la majorité des cas, les HHC se présentent initialement de
endocrinologues, qui sont représentées par les HHC isolés avec
façon apparemment sporadique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas dans
olfaction normale et les SK typiques, il existe plusieurs formes
la famille du patient d’autres cas de retard pubertaire ou de signes
syndromiques d’HHC (Tableaux 1, 3) [1, 2] . Il s’agit, comme on l’a
d’HHC [2, 43, 44, 62, 63] . En fait, l’expérience montre qu’un interro-
vu, de malades ayant des syndromes cliniques complexes asso-
gatoire soigné, réalisé en plusieurs temps, permet de détecter de
ciés à un HHC, mais où le déficit gonadotrope est souvent au
nombreuses formes familiales passées initialement inaperçues. Il
deuxième plan par rapport à des atteintes cliniques plus sévères
faut ainsi rechercher activement chez les apparentés des anté-
et précoces qui dominent le tableau clinique et qui font souvent
cédents de retard pubertaire ou des signes évoquant une cause,
porter le diagnostic pendant l’enfance. On peut citer par exemple
comme une anosmie qui permettra de poser le diagnostic de SK
les anomalies de DAX1/NR0B1 avec insuffisance surrénale qui
familial [2] . Malgré ces recherches, il paraît toujours, actuellement,
atteignent quasi exclusivement les hommes [50] , les syndrome de
que les formes sporadiques soient majoritaires.
CHARGE (coloboma, heart defect, atresia choanae, retarded growth
and development, genital hypoplasia, ear anomalies/deafness) [51] , le
syndrome VATER/VACTERL (vertèbre, anus, cœur, trachée, œso-
phage, rein, limb) [52] , ou de Waardenburg [53] , les insuffisances  Exploration hormonale
hypophysaires combinées avec interruption de la lige hypophy-
saire [39, 54] , ou bien liées à certaines anomalies génétiques comme Chez l’homme
les mutations de PROP1 [54] , et finalement certaines obésités
morbides monogéniques [2] isolées ou syndromiques comme le
Testostérone et gonadotrophines
syndrome de Prader-Willi. L’association d’un HHC avec un syn- Le diagnostic d’hypogonadisme hypogonadotrophique repose
drome cérébelleux, connu sous les termes de Gordon-Holmes ou sur la mise en évidence d’une concentration plasmatique ou
de Boucher-Neuhauser, est très rare et liée essentiellement à des dans le sérum de testostérone totale basse (Fig. 7A) associée,
anomalies du gène PNPLA6 [55–57] . dans la majorité des cas, à une baisse concomitante de celle
Depuis une dizaine d’années, il a été peu à peu découvert que des deux gonadotrophines, LH et FSH (Fig. 7B) [1, 2] . Ne sont
des formes dégradées ou atténuées de ces syndromes complexes pas détaillées ici les très rares mutations des sous-unités ␤, de
classiques pouvaient se présenter comme un simple SK ou même LH ou de FSH, qui sont exceptionnelles et où la gonadotro-
un HHC isolé normosmique [58–61] . Ce chevauchement clinique phine mutée est indétectable et celle non mutée élevée [64, 65] . Le
est source d’incertitude diagnostique et oblige à une explora- diagnostic positif d’HHC est relativement aisé en présence d’un
tion génétique systématique plus exhaustive comprenant des déficit gonadotrope complet (ce qui se rencontre dans plus de

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FSH LH Figure 7.
10 A. Testostérone totale cir-
culante chez des hommes
normaux de plus de 18 ans
et chez des patients avec
HHC (hypogonadisme
hypogonadotrophique
congénital).
p < 0,0001
1 B. Gonadotrophines

Gonadotrophines (UI/l)
9 hypophysaires FSH (follicle
8 stimulating hormone)
et LH (luteinizing hor-
mone) circulantes chez
Testostérone totale (ng/ml)

7
des hommes normaux
6 de plus de 18 ans et
chez des patients avec
5 0,1 HHC (hypogonadisme
4 hypogonadotrophique
congénital) (patients
3 évalués dans le départe-
ment d’endocrinologie
2 de l’Hôpital universitaire
de Bicêtre). Attention à
1
l’échelle logarithmique
0,01
0 des ordonnées des
Hommes HHC Hommes HHC
Hommes normaux HHC
A normaux normaux B gonadotrophines.

80 % des cas) où la testostérone totale est pratiquement toujours Chez la femme


inférieure à 1 ng/ml, voire à 0,5 ng/ml, et les gonadotrophines
inférieures à 1 UI/l [1, 2, 66, 67] . Dans les formes moins profondes, Œstradiol et gonadotrophines
la testostérone peut être comprise entre 1 et 2 ng/ml, et les La première étape de l’exploration hormonale chez les femmes
gonadotrophines dans l’intervalle des valeurs dites normales de suspectées d’HHC est bien entendu d’écarter les autres causes
l’adulte. d’absence de développement pubertaire ou d’aménorrhée pri-
maire.
Œstradiol et INSL3 (« insulin-like peptide 3 ») La mesure des gonadotrophines hypophysaires FSH et LH per-
met sans difficulté d’écarter une insuffisance ovarienne primitive.
Chez les hommes avec un HHC, ont été rapportées des baisses Le diagnostic de HHC chez la femme est fait dans la grande
importantes de deux autres hormones directement sécrétées par majorité des cas par la simple mesure des gonadotrophines de
les cellules de Leydig testiculaires, l’œstradiol (E2) et le peptide base couplée à la mesure de l’œstradiol sérique. Il est conseillé,
INSL3 [66, 67] . La baisse de ces deux hormones, proportionnelle dans ce contexte, d’utiliser un dosage d’œstradiol suffisamment
à celle de la testostérone, est liée à l’importance du déficit en sensible (en pratique soit par un dosage radio-immunologique,
LH [66, 67] . La diminution de E2 explique le retard de matura- soit par des techniques sensibles utilisant la spectrométrie de
tion osseuse et l’ostéopénie des patients avec HHC. L’impact masse) permettant de détecter des concentrations d’œstradiol
clinique du déficit en INSL3 n’est pas encore établi et la mesure basses [12, 75] .
de cette hormone peptidique doit être réservée à l’investigation Chez les femmes avec HHC, les concentrations sériques
clinique. d’œstradiol sont en effet souvent basses [25, 75] . Elles sont corré-
lées au développement mammaire, c’est-à-dire qu’en l’absence de
Inhibine B (IB) et hormone antimüllérienne développement des seins (Fig. 4), les concentrations circulantes
d’œstradiol sont très basses, le plus souvent indétectables. Lorsque
Une baisse de la concentration sanguine d’inhibine B est fré- le développement des seins dépasse le stade S2, l’œstradiol devient
quemment observée chez les hommes atteints d’HHC [68–71] . détectable à condition que le dosage utilisé soit suffisamment
Celle-ci témoigne d’une diminution du nombre de cellules de sensible [12, 75] . Une relation entre le développement pubertaire
Sertoli testiculaires qui n’ont pas proliféré, à cause du déficit et les concentrations des gonadotrophines existe de la même
en FSH, pendant la vie fœtale, néonatale et pubertaire [19] . La façon, mais là encore à condition que leur dosage soit suf-
baisse de l’IB est proportionnelle à celle de FSH et témoigne fisamment sensible : ainsi, les gonadotrophines sont souvent
de la profondeur de l’HHC [1, 2, 14, 15, 69–71] . Cependant, le dosage très basses ou indétectables en l’absence de développement des
de l’IB ne doit pas être utilisé en première intention pour le seins alors qu’elles peuvent atteindre chez les patientes ayant
diagnostic positif de l’HHC. En effet, ce marqueur est d’une un développement des seins S3 ou S4, des valeurs proches de
sensibilité insuffisante car il peut être normal dans les formes par- celles qui sont observées en début de phase folliculaire chez
tielles de la maladie. Dans les cas d’HHC, l’IB circulante est bien des femmes normalement cyclées [75] . Ce dernier profil, qui
corrélée au volume testiculaire et ce peptide est plus bas chez les peut être trompeur pour un non-spécialiste, explique pourquoi
patients avec cryptorchidie qui ont un pronostic de fertilité moins beaucoup de diagnostics d’HHC chez la femme ne sont pas
bon [1, 2, 69–71] . faits.
Le maintien, à un niveau prépubère, de l’AMH circulante est
une autre caractéristique de l’HHC chez l’homme [1, 2, 68, 70–73] . En
fait, les taux observés chez les hommes avec HHC non traités sont
plus bas que ceux des enfants prépubères normaux [68] . Cette baisse
Androgènes
relative est aussi un marqueur de la diminution du capital serto- Bien que non nécessaires au diagnostic en pratique courante, les
lien de ces patients [19, 68] . Compte tenu de la régulation complexe dosages des androgènes (androstènedione et testostérone totale)
de la sécrétion d’AMH par la testostérone intratesticulaire et la peuvent être bas chez les femmes avec HHC du fait de la baisse
FSH [73, 74] , son utilisation en pratique clinique est délicate et ne de la production ovarienne d’androgènes secondaire au déficit en
doit être réservée qu’à la recherche clinique. LH [75] .

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Tableau 3. HHC n’est pas un marqueur pronostique péjoratif car l’infertilité


Anomalies génitales, olfactives et principaux signes associés aux diffé- de ces femmes répond très bien à la thérapeutique (cf. infra).
rentes causes d’hypogonadisme hypogonadotrophique congénital, de
syndrome Kallmann et des formes syndromiques.
Gène muté Organes génitaux/cycle Odorat Autres signes Test à la GnRH (anciennement LH-RH)
menstruel et seins cliniques
Bien que le test à la GnRH soit très utilisé en France dans
GNRH/GNRHR H, micropénis, C ou AP Nl a Non a l’évaluation d’un retard pubertaire avec gonadotrophines basses
KISS/KISS1R H, micropénis, C ou AP Nl a Non a ou « normales », l’intérêt pratique de cette exploration dyna-
TAC3/TACR3 H, micropénis, C ou AP Nl a Non a
mique est de plus en plus remis en question, compte tenu d’un
rapport coût/efficacité médiocre, chez les patients de sexe mas-
KAL1 H, micropénis, C++ A++/Hy SI, AR, SU, P,
culin aussi bien que féminin. C’est vrai que le test montre une
AD
absence de stimulation des gonadotrophines chez les hommes ou
FGFR1 H, micropénis, C ou AP A/Hy/Nl BL, FP, Adent, les femmes avec HHC associés à un déficit profond en gonado-
AO, SI trophines [40, 41, 76] . Cependant, cette information est déjà reflétée
FGF8 H ou AP A/Hy/Nl ADent, AO, par un volume testiculaire très petit chez les hommes et l’absence
FP de seins chez la femme ainsi que par un taux de LH et FSH de
FGF17 H ou AP A/Hy/Nl ? base très bas lorsqu’on utilise les dosages actuels qui sont sen-
PROK2/PROKR2 H, micropénis, C ou AP A/Hy/Nl Non b sibles [1, 2, 40, 41, 76] . Dans les formes partielles d’HHC, le test peut
être positif, voire explosif [1, 40, 41, 76] . De plus, le test GnRH ne per-
CHD7 H, micropénis, C ou AP A/Hy/Nl CHARGE, BL
met pas de définir le siège hypothalamique ou hypophysaire d’un
NELF H A/Hy ? HHC : il peut être négatif (absence de réponse) dans les atteintes
HS6ST1 H, C A/Hy/Nl ? hypothalamiques ou hypophysaires profondes et positif (augmen-
WDR11 H, C A/Nl ? tation des gonadotrophines) dans les atteintes hypophysaires ou
SEMA3A H, micropénis, C ou AP A/Hy ? hypothalamiques partielles [2, 13–15, 41] (Fig. 8). Ainsi, du fait de sa
contrainte en termes de temps infirmier et de son intérêt diagnos-
SEMA7A H A/Hy ?
tique très limité, il va être progressivement abandonné.
SOX 10 H, micropénis, C ou AP A/Hy SU, ChG, MB
IL17RD H, micropénis, ou AP A/Hy SU, ADent
FEZF1 H, micropénis, C ou AP A 0? Exploration des autres fonctions
DAX1/NROB1 H, C (rare) Nl ISP antéhypophysaires
HESX1 H ou AP Nl IAH
Avant de porter le diagnostic d’HHC isolé, une exploration
LHX4 H ou AP Nl IAH
de l’ensemble des fonctions antéhypophysaires est obligatoire,
PROP1 H, C ou AP Nl IAH de façon à ne pas méconnaître une hyperprolactinémie, une
LEP/LEPR H ou AP Nl OM insuffisance antéhypophysaire globale ou une endocrinopathie
PCSK1 H Nl OM associée [1, 2] . Au minimum des dosages de base de prolactine,
OTUD4 H ou AP Nl SC
de T4 libre, thyréostimuline, cortisol matinal et d’IGF1 (insulin-
like growth factor-1) doivent être réalisés. Au moindre doute
RNF216 H ou AP Nl SC
d’insuffisance hypophysaire, on complète par les explorations
PNPLA6 H ou AP Nl SC dynamiques appropriées.
H : hypotrophique ; C : cryptorchidie ; AP : aménorrhée primaire avec déve-
loppement variable des seins (S1 à S4) et des organes génitaux internes ; Nl :
normal ; A : anosmie ; Hy : hyposmie ; ++ : très fréquent ; SI : syncinésies Imagerie
d’imitation (mouvements en miroir) ; AR : agénésie rénale ; SU : surdité ; P :
ptosis ; AD : agénésie déférents et/ou vésicules séminales ; BL : bec de lièvre ; Examen par IRM de la région hypophysaire,
FP : fente palatine ; Adent : agénésies dentaires ; AO : anomalies osseuses (nez,
doigts, orteils, syndactylie) ; CHARGE : associées de façon variable : coloboma, de l’encéphale et des bulbes olfactifs
heart defect, atresia choanae, retarded growth and development, genital hypoplasia, L’IRM encéphalique, hypophysaire et des bulbes olfactifs est très
ear anomalies/deafness ; ChG : cheveux gris précoces ; MB : mèches des che-
veux blanches ; IAH : insuffisance hypophysaire ; ISP : insuffisance surrénale utile dans l’évaluation des patients avec nHHC et SK [42, 46] . La pres-
primitive ; OM : obésité morbide ; SC : syndrome cérébelleux. cription de ce type d’IRM doit être précise pour que ces structures
a
Chez les patients avec mutations bialléliques et transmission autosomique soient correctement explorées. Cette imagerie a comme principal
récessive. objectif d’écarter une masse ou infiltration de la région hypo-
b
Chez les patients avec mutations bialléliques et transmission autosomique
récessive ; des anomalies associées variables ont été décrites dans les mutations physaire qui pourrait provoquer un déficit en gonadotrophines et
monoalléliques avec une base oligogénique probable. donc une absence de développement pubertaire qui pourrait être
confondu avec un HHC [1, 2] . Elle permet aussi d’authentifier une
hypoplasie ou une aplasie des bulbes olfactifs (Fig. 6) qui apporte
des arguments en faveur d’un SK, ce qui est particulièrement utile
Inhibine B et AMH
quand l’exploration fonctionnelle de l’odorat n’est pas disponible
La mesure des peptides ovariens, inhibines B et AMH n’est pas localement [32, 42, 46] . Dans certains cas, l’IRM permet de détecter
non plus nécessaire au diagnostic d’HHC féminin en première des anomalies de la ligne médiane non visualisables à l’examen
intention. Cependant, l’étude de leur sécrétion dans cette situa- clinique [46] et parfois de déceler une hypoplasie hypophysaire.
tion pathologique a permis de mieux comprendre leur régulation
par les gonadotrophines hypophysaires. En cas de HHC complet,
l’inhibine B est souvent indétectable. Les concentrations sériques
Échographie des organes génitaux
d’AMH chez les femmes avec HHC sont variables [75] . Elles peuvent Chez l’homme
être normales lorsque le déficit est partiel mais peuvent être basses L’échographie testiculaire n’est pas nécessaire en première
quand le déficit en gonadotrophines est complet. Cette baisse intention pour le diagnostic positif d’HHC car l’hypotrophie tes-
de l’AMH chez un sous-groupe de femmes avec HHC doit être ticulaire peut être facilement affirmée par la simple palpation
connue et correctement interprétée. La baisse de l’AMH chez les testiculaire aidée par l’orchidomètre de Prader. En cas de cryptor-
femmes avec déficit profond en gonadotrophines n’est aucune- chidie, elle peut être utile pour localiser dans les canaux inguinaux
ment le reflet d’une diminution de la « réserve ovarienne ». Cette la position des testicules ectopiques. Chez les patients avec un SK
baisse est réversible sous traitement par la GnRH ou la FSH et elle (surtout avec mutation de KAL1), l’échographie scrotale et des
s’associe à l’augmentation du nombre de follicules antraux sous organes génitaux internes peut aider à dépister une agénésie des
ces traitements. Une baisse de l’AMH chez des femmes jeunes avec déférents et/ou une hypoplasie des vésicules séminales [77] .

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20 FSH 20 FSH 20 FSH


GnRH (100 mg IV)
LH LH LH
VT : 7 mL VT : 22 mL
T : 0,8 ng/mL T : 6,4 ng/mL
IB : 76 PG/mL IB : 162 PG/mL
GnRH (100 µg IV)

Ul/l
Ul/l

Ul/l
10 10 10
VT : 3 mL
T : 0,3 ng/mL
IB : 29 PG/mL

0 0 0
–15 0 15 30 60 120 –15 0 15 30 60 120 –15 0 15 30 60 120
Temps (min) Temps (min) Temps (min)
A B C
Figure 8. Réponse des gonadotrophines lors d’un test à la GnRH (gonadrotophin releasing hormone) chez un patient présentant un déficit gonadotrope
complet (A), chez un patient présentant un déficit gonadotrope partiel (B), chez un sujet normal (C). VT : volume testiculaire moyen (valeurs normales :
12–25 ml) ; T : testostérone plasmatique ; IB : concentration plasmatique d’inhibine B (valeurs normales chez l’homme : 105–300 pg/ml) ; IV : voie
intraveineuse.

Chez la femme osseux pour distinguer ces deux entités n’ont pas été évaluées. De
L’échographie pelvienne chez ces patientes est utile car elle per- plus, l’expérience montre de plus en plus que, chez de nombreux
met d’évaluer le retentissement ovarien et utérin du déficit en patients avec HHC ou SK, l’âge osseux est aussi retardé tout comme
gonadotrophines et en stéroïdes sexuels. Elle doit être réalisée par dans les retards pubertaires simples, ce qui en fait en pratique
un radiologue ou gynécologue habitué à l’exploration ovarienne un outil diagnostique peu fiable [2, 10] . L’âge osseux semble plu-
et utérine. Dans les formes complètes d’HHC non traité, l’utérus tôt être un examen visant à apporter des éléments pronostiques
est de petite taille (< 2 cm de hauteur, taille prépubère) [75, 78] et staturaux dans la mesure où, combiné aux tailles parentales, il per-
avec un endomètre atrophique. Une taille utérine plus impor- mettrait d’évaluer « la réserve de croissance ». Il permettrait donc
tante peut s’observer dans les formes partielles et cela de façon d’adapter les posologies des traitements substitutifs par les sté-
proportionnelle à la sécrétion d’œstradiol et au développement roïdes sexuels pour optimiser la taille définitive. On peut rappeler
mammaire. Ainsi, l’endomètre peut atteindre une épaisseur nor- enfin ici que le pronostic de taille des patients avec HHC ou SK est
male quand la concentration d’œstradiol atteint le niveau qu’on très bon.
observe pendant la phase folliculaire des femmes normalement
cyclées [75, 78] . Les ovaires sont de petite taille dans les formes
complètes d’HHC, pouvant parfois atteindre un volume inférieur
Génétique
à 1 ml, ce qui rend leur visibilité difficile [25, 75, 78] . À l’échographie, La recherche de mutations géniques causales ou potentielle-
surtout si celle-ci est réalisée par voie sus-pubienne ou par des ment impliquées dans les HHC et SK faisait appel, jusqu’à il
échographistes non expérimentés, on peut ne pas visualiser les y a cinq ans, essentiellement à une technique de séquençage,
ovaires. Lorsque l’échographie sus-pubienne est réalisée chez des dite méthode de Sanger, où un seul gène était analysé à chaque
femmes minces, avec un échographe de qualité et un échogra- fois. L’analyse des « gros » gènes comprenant plusieurs dizaines
phiste entraîné, on peut bien visualiser les ovaires et parfois d’exons était très lourde pour les laboratoires et, de fait, peu
même visualiser quelques follicules antraux de taille inférieure accessibles en pratique. En cas de résultat négatif, une nou-
à 4 mm [25, 75] . Lorsque l’échographie est faite avec un appareil velle analyse devait être faite sur un autre gène et ainsi de
moderne et par voie vaginale, des follicules antraux inférieurs suite. Étant donné le grand nombre de gènes impliqués dans
à 5 mm sont quasiment toujours retrouvés au sein d’ovaires de les HHC/SK, cette approche séquentielle très lente est rapide-
petite taille [75] . ment en train de devenir désuète et va être rapidement remplacée
Dans les formes partielles la surface, le volume et le comptage par le séquençage massif parallèle dit de nouvelle génération
folliculaire ovariens peuvent atteindre un aspect proche de celui (NGS) beaucoup plus rapide et économique. Le NGS, grâce à des
des femmes normales en début de phase folliculaire. Cependant, séquenceurs dits de moyen débit, permet maintenant, combinés
dans la majorité des cas, on n’observe ni follicule dominant ni à des analyses bio-informatiques adaptées, l’analyse simulta-
corps jaune, probablement du fait du déficit en FSH et de l’absence née de plusieurs dizaines de gènes ciblés (on parle de targeted
de pic ovulatoire de LH [75] . exome ou exome ciblé) dans les centres hospitaliers universitaires
spécialisés.
Ostéodensitométrie
Gènes impliqués et modes de transmission
La réalisation d’une ostéodensitométrie est utile chez les
patients avec HHC du fait de la carence fréquente en œstradiol Au cours de ces deux dernières décennies, les découvertes
qui les affecte, chez les deux sexes. Cet examen, qui doit être des gènes impliqués dans les HHC isolés normosmiques, les
comparé à des normes établies chez des témoins d’âge compara- SK et certaines formes syndromiques d’HHC ont littéralement
ble, montre souvent une ostéopénie ou ostéoporose prédominant explosé [2, 3] (Tableau 3). Ces découvertes ont permis d’approfondir
sur l’os spongieux vertébral alors que l’os cortical est relativement nos connaissances sur l’architecture génétique de ces maladies et
préservé [79] . de comprendre qu’à côté des transmissions mendéliennes clas-
siques il existe aussi des formes où la base génétique est plus
complexe, de type oligogénique [2, 3, 5, 62, 63] .
Âge osseux Lorsque le phénotype HHC est entièrement expliqué par le
L’âge osseux est un examen fréquemment demandé par les défaut d’un seul gène (formes dites « monogéniques »), la rela-
pédiatres devant un retard pubertaire. Leur but théorique est, tion phénotype-génotype semble a priori simple : c’est le cas dans
entre autres, de distinguer un retard pubertaire simple, où l’âge de nombreuses formes familiales où tous les sujets avec HHC ont
osseux serait retardé, d’un HHC où l’âge osseux serait en prin- une olfaction normale. Dans ces familles, le plus souvent, seuls
cipe normal. En fait, les performances diagnostiques de l’âge les membres avec une mutation des deux allèles du gène impliqué

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sont affectés par la maladie alors que les hétérozygotes sont des gènes [98] ) (manuscrit en préparation de Bouligand et Young) ou
porteurs sains [4, 13, 80–89] . La transmission est dite ici autosomique par exome entier (analyse par NGS de milliers de gènes) [92, 99] .
récessive. Ce mode de transmission classique concerne surtout
des familles avec des mutations des gènes responsable de formes
normosmiques d’HHC. Par ordre de prévalence décroissante [83] :
Signes cliniques associés aux différentes formes
GNRHR, codant le récepteur hypophysaire de la GnRH, TACR3 génétiques
(récepteur de la neurokinine de type 3, NK3R), KISS1R (ancienne- Ils sont résumés dans le Tableau 3. Il est intéressant de noter
ment appelé GPR54) qui code le récepteur des kisspeptines [4, 81, 82] . que, dans les familles avec HHC isolé normosmique avec des
La fréquence des mutations des gènes GNRH1, KISS1, TAC3 codant mutations bialléliques des gènes GNRH1/GNRHR, KISS1/KISS1R
les ligands de ces récepteurs est nettement inférieure [83] . et TAC3/TACR3, il n’a pas été décrit de signes associés indépen-
Chez les patients avec un SK familial, les deux formes géné- dants de ceux expliqués par l’atteinte gonadotrope [4, 13, 80–89, 91] . En
tiques découvertes en premier étaient liées aux gènes KAL1 revanche, de nombreux signes cliniques indépendants du déficit
(appelé maintenant ANOS1) et FGFR1 [43, 44, 48, 90] . Ces formes géné- gonadotrope ont été associés à différentes formes génétiques de
tiques, particulièrement celles liées à KAL1/ANOS1, ont aussi une SK (Tableau 3) [2] . Il faut insister sur la fréquence élevée de surdité
transmission génétique mendélienne monogénique assez claire de transmission chez les patients avec mutations de KAL1/ANOS1,
dans de nombreux cas familiaux. Ainsi, il y a des pedigrees où CHD7, SOX10 et IL17RD [2, 43, 44, 51, 53, 59–61] . Les hommes avec un SK
seuls les hommes d’une famille sont malades [44, 45] . Ces patients secondaire à des anomalies de KAL1/ANOS1 présentent souvent
sont le plus souvent porteurs de mutations de KAL1/ANOS1. des mouvements en miroir (syncinésies) et ont un risque élevé
On parle alors de SK avec transmission récessive liée au chro- d’avoir une malformation rénale qui sera dépistée systématique-
mosome X [2, 3, 44, 45] . Dans d’autres familles, des hommes et les ment par une échographie [2, 43, 44, 47] . Les patients avec anomalies
femmes d’une famille peuvent être atteints de SK sur plusieurs de FGFR1 ont souvent des anomalies osseuses des extrémités et
générations successives et on trouve chez eux des mutations de la ligne médiane [2, 43, 44, 46, 48, 100] . Les mutations de CHD7, de
inactivatrices de FGFR1 : on parle de transmission autosomique FGFR1 et de son ligand FGF8 sont associées à des becs de lièvre et
dominante [2, 44, 45, 48] . des fentes palatines [2, 43, 44, 52, 96, 97, 100, 101] .
Il faut cependant rappeler ici deux points qui rendent parfois Il est intéressant de noter que, dans de nombreuses familles
plus difficile la démonstration d’une transmission autosomique avec un SK, où les apparentés partagent la même mutation, les
dominante : signes cliniques associés ne sont pas présents chez tous [2, 15, 48] .
• par le simple fait du hasard, des mutations de gènes portés par Ces données suggèrent que la présence de ces signes pourrait être
des autosomes peuvent être transmises dans une famille aux liée à des anomalies génétiques supplémentaires portées par cer-
seuls hommes [48, 91] . On aura dans ces cas un pedigree mimant tains membres de la famille et pas par d’autres, dans le cadre d’un
une forme liée à l’X [48, 91] ; oligogénisme [2] .
• étant donné la fréquence relativement élevée de néomutations
de FGFR1, une mutation de ce gène peut être retrouvée dans
des cas sporadiques [43, 44] .
Dans certaines familles avec un SK associé à des surdités des  Prise en charge
mutations de SOX10 qui ont été récemment découvertes, la trans-
mission semble aussi être autosomique dominante [53] . Il en est de Chez l’homme
même dans les SK liés à des mutations de CHD7 [59–61] . Dans une Androgénothérapie
forme génétique de SK découverte récemment dans des familles
consanguines turques porteuses de mutations de FEZF1, la trans- Étant donné que le diagnostic d’HHC est fait le plus souvent
mission semble clairement autosomique récessive [92] . après l’âge de la puberté, le principal objectif thérapeutique chez
Dans certaines familles de SK, ou dans des cas apparemment ces adolescents ou hommes jeunes est de rétablir un aspect phy-
sporadiques, associés à des mutations des gènes PROK2 et PROKR2, sique et un comportement proche des hommes normaux pour
la transmission semble moins univoque [15, 43, 44, 49] . On trouve ici à éviter ou pour atténuer les souffrances liées à l’hypogonadisme
la fois des familles où la transmission est clairement autosomique sévère.
récessive [43, 44] et d’autres où la transmission semble apparemment Pour atteindre cet objectif, plusieurs possibilités thérapeutiques
autosomique dominante mais qui est en fait associée à l’atteinte existent en théorie : testostérone, gonadotrophines ou GnRH
de deux ou plusieurs gènes différents impliqués dans le SK : ce pulsatile administrée à l’aide d’une pompe portable [1, 2, 102, 103] .
sont les formes dites digéniques ou oligogéniques [5, 15, 43, 44, 49, 93] . En pratique clinique, le moyen le plus utilisé du fait de sa
Dans les formes génétiques découvertes très récemment, commodité et de son faible coût est l’administration d’esters
comme celles avec mutations de SEMA3A [94, 95] , du gène codant de testostérone [1] . En France, c’est l’énanthate de testosté-
®
son récepteur PLXNA1 ou bien des gènes impliqués dans la voie de rone (Androtardyl ) qui est utilisé en première ligne compte
signalisation de FGF8-FGFR1 (gènes FGF8, FGF17, IL17RD, DUSP6, tenu de son prix très abordable et de son remboursement par
SPRY4 et FLRT3) [2, 3, 62] , le mode de transmission n’a pas encore l’assurance maladie. Cet ester de testostérone retard s’administre
été clairement établi et les données publiées à ce jour suggèrent chez l’adolescent de plus de 16 ans ou chez l’adulte le plus souvent
une transmission plutôt di- ou oligogénique [2, 3, 5, 15, 62, 63, 93, 96, 97] . en une injection toutes les trois semaines en intramusculaire mais,
On peut signaler enfin que des patients avec HHC peuvent chez certains patients, une injection toutes les deux semaines est
parfois être porteurs de combinaison de mutations monoallé- nécessaire ; dans la majorité des cas, l’aide d’une infirmière est
liques de plusieurs gènes différents, impliquées aussi bien dans nécessaire. L’efficacité de ce type de traitement est spectaculaire
le SK que dans les formes isolées normosmiques. Ainsi, on sur la virilisation. Il induit un changement de la voix, un dévelop-
a décrit par exemple chez le même malade avec HHC des pement des masses musculaires, une augmentation de la pilosité
mutations de PROKR2 et de GNRHR ou bien d’autres combina- du visage, axillopubienne et plus générale, ainsi qu’une poussée de
toires [2, 3, 5, 15, 43, 44, 49, 62, 63, 93, 96, 97] . croissance staturale [16] . La testostérone provoque aussi une crois-
Dans un nombre important de cas, surtout sporadiques, sance de la taille du pénis d’autant plus importante qu’il n’y a pas
de HHC ou de SK, il faut bien admettre qu’on ne trouve de micropénis [1, 19] . Si un micropénis existe, il sera très difficile
pas d’anomalie malgré l’exploration des nombreux gènes déjà de normaliser la taille de la verge qui restera hypotrophique avec
découverts [2, 3, 83] . Ces patients sont probablement porteurs de parfois des conséquences délétères sur la confiance en soi, sur la
mutations de gènes non encore identifiés et on envisage chez eux capacité à avoir des relations sexuelles [30, 31] (aussi d’après notre
de plus en plus la possibilité de transmissions oligo- ou multigé- expérience).
niques [2, 3, 5, 15, 43, 44, 62, 63] . Depuis deux ans, le nombre de patients Lorsque le diagnostique d’HHC est fait chez un jeune adoles-
avec HHC sans mutation identifiée a fortement diminué avec cent (13–14 ans), l’attitude des pédiatres endocrinologues est de
l’amélioration des performances des analyses génétiques qui sont commencer l’androgénothérapie avec une posologie faible, sui-
faites par exome ciblé (analyse par séquençage massif parallèle vie d’une augmentation très progressive des doses [1, 2, 103] . Ces
de nouvelle génération [NGS] d’un panel d’une soixantaine de médecins craignent, d’une part, une virilisation trop abrupte qui

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Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme  10-027-D-10

pourrait déséquilibrer le comportement de ces jeunes patients et, de l’androgénothérapie est souhaitable dans ces cas, suivie d’une
surtout, une fusion précoce des cartilages de conjugaison qui pour- évaluation hormonale deux à trois mois plus tard.
rait compromettre leur taille définitive. En fait, il a été montré que, Le traitement nécessaire pour induire une spermatogenèse
chez les patients avec HHC, la taille définitive était plus impor- comprend une association de deux gonadotrophines [107] . Avant
tante que la taille prédite à partir des tailles parentales ainsi que l’initiation de la thérapeutique, il faut bien expliquer au patient
de celle des frères [16] . À partir de l’âge de 15 ans, ces patients avec que, dans ce contexte pathologique de maladie congénitale, la
HHC devraient être traités aux mêmes doses que les sujets plus spermatogenèse ne se mettra en route qu’après au moins huit mois
âgés atteints. à un an d’un traitement régulier et que l’efficacité maximale sur
®
L’undécanoate de testostérone injectable (Nebido ), intéressant le nombre de spermatozoïdes se met en place après un délai d’un
par sa durée d’action plus longue, n’est utilisé en France que chez an [19] .
une minorité de patients du fait de son prix beaucoup plus élevé Une première cause d’échec de l’induction de la spermatoge-
et l’absence de remboursement par la Sécurité sociale. nèse est l’adhérence insuffisante à la thérapeutique.
L’undécanoate de testostérone existe aussi sous forme de cap- Parmi les principaux facteurs de mauvais pronostic, il faut souli-
®
sules administrables par voie orale (Pantestone ) en capsules gner la présence d’une cryptorchidie, opérée ou non, et un volume
de 40 mg, remboursées par l’assurance maladie. Cependant, testiculaire très réduit (< 1 ml) ou bien une valeur d’inhibine B très
pour assurer une imprégnation hormonale suffisante avec cette basse (par exemple inférieure à 30 pg/ml) [2, 19, 70, 106, 107, 109–111] .
forme galénique orale, plusieurs prises (3 à 4) quotidiennes sont Le traitement habituel en cas de volume testiculaire très réduit
nécessaires du fait de son métabolisme hépatique très rapide (< 4 ml) comprend l’administration concomitante, deux ou trois
et sa demi-vie très courte. Il est donc habituellement utilisé fois par semaine, des deux gonadotrophines FSH et hCG [2, 19] . Les
en deuxième ligne chez les patients qui présentent une contre- doses de FSH (extractive à partir d’urines de femmes ménopausées
indication aux injections (anticoagulants par exemple) ou qui ou recombinante, toutes deux ayant une efficacité équivalente)
supportent mal un traitement chronique par des piqûres intra- sont comprises entre 75 et 150 UI par injection. Celle de gona-
musculaires. L’interruption récente de sa disponibilité va rendre dotrophine chorionique (HCG) extractive (urines des femmes
plus difficile son utilisation en France. enceintes) est habituellement de 1500 UI par injection.
L’utilisation des gels ou des patchs de testostérone reste La gonadotrophine chorionique recombinante commercialisée
marginale en France, probablement du fait de leur caractère sous forme de stylos jetables (dosés à 250 ␮g) peut être utilisée
contraignant (administration quotidienne pénalisant l’adhésion aussi en injection de 125 ␮g deux fois par semaine. Cependant,
thérapeutique), et de leur prix élevé associé à l’absence de rem- elle n’a pas reçu d’autorisation de mise sur le marché dans cette
boursement. De plus, l’arrêt de commercialisation en France en indication masculine et son prix est nettement supérieur à l’HCG
®
2015 d’une de ces formes galéniques (Testopatch ) a encore dimi- extractive.
nué son utilisation. Aucun protocole particulier n’a démontré sa supériorité par des
La dihydrotestostérone (DHT) (pommade Andractim ) ne doit
®
études comparatives contrôlées [1, 2, 19, 70, 106, 107, 109–111] . Il faut bien
pas être utilisée chez les patients avec HHC car cet androgène n’est insister sur le fait que les deux gonadotrophines FSH et HCG sont
pas aromatisable en œstradiol et ces hommes, comme on l’a vu efficaces par voie sous-cutanée, ce qui facilite la pratique d’auto-
plus haut, souffrent d’une carence en œstradiol [66] qui altère la injections et diminue significativement les douleurs aux points
minéralisation osseuse. Un traitement par la DHT risquerait donc d’injection.
de maintenir ou d’aggraver l’ostéopénie, très fréquente chez ces Un travail récent suggère qu’un meilleur résultat pourrait être
patients, et de les exposer à un surrisque de fracture osseuse. obtenu en cas de HHC sévère si l’induction de la spermatogenèse
Pour induire les modifications pubertaires souhaitées chez les est débutée par de la FSH recombinante seule [106] . Ce type de
adolescents avec HHC, certaines équipes en France et à l’étranger traitement permettrait une prolifération des cellules de Sertoli et
utilisent un traitement combiné par les gonadotrophines (FSH pourrait donner de bons résultats sur la spermatogenèse, même
et HCG) d’emblée [2, 19, 104, 105] . L’effet combiné de la FSH et de chez des patients ayant des facteurs de mauvais pronostic.
l’HCG (cette dernière ayant une activité LH plus puissante et pro- La surveillance du traitement inducteur de la spermatoge-
longée) induit à la fois une stimulation des cellules de Sertoli et nèse se fait cliniquement par la mesure du volume testiculaire.
une stimulation de la production testiculaire de testostérone par Une augmentation progressive de la taille des testicules se pro-
les cellules de Leydig. La combinaison thérapeutique va entraî- duit mais, malgré un traitement prolongé de plusieurs années,
ner à la fois une virilisation et une augmentation du volume l’augmentation de leur taille est modeste et il est très rare d’obtenir
testiculaire et la production de spermatozoïdes. Cette approche une normalisation du volume testiculaire [19, 111] (manuscrit en
thérapeutique est plus contraignante car elle nécessite la pra- préparation de Lamothe et al.). Pour évaluer l’efficacité de la
tique de deux ou trois injections sous-cutanées par semaine. thérapeutique, un spermogramme est réalisé tous les quatre à
Elle a cependant l’avantage d’entraîner un certain développe- six mois. Il faut savoir que l’objectif thérapeutique n’est pas de
ment du volume testiculaire, ce qui pourrait avoir des bénéfices normaliser la concentration de spermatozoïdes, ce qui est rare-
psychologiques. Il est aussi possible que ce type d’approche thé- ment atteint, mais d’obtenir une grossesse chez la conjointe.
rapeutique permette d’améliorer plus tard dans la vie le pronostic Des travaux anciens [19] confirmés par notre expérience [19]
de fertilité (cf. infra). Des travaux récents suggèrent que la viri- montrent qu’une grossesse peut être obtenue même avec des
lisation devrait être précédée d’un traitement par FSH seule, concentrations spermatiques très basses, probablement du fait
pendant quelques mois. Il s’agit d’induire une prolifération des de l’existence d’une très bonne capacité fécondante des sperma-
cellules de Sertoli avant qu’elles ne subissent une maturation sous tozoïdes produits chez les hommes avec HHC/SK traités par les
l’effet de la testostérone ou de l’HCG exogènes qui arrête leur gonadotrophines.
multiplication. Lorsqu’une spermatogenèse a été induite et une grossesse chez
la partenaire obtenue, on peut proposer au patient, encore sous
traitement, une congélation de sperme éjaculé à titre conservatif
Traitement de l’infertilité et pour faciliter le traitement de l’infertilité, sans avoir recours à
L’androgénothérapie chez les hommes atteints d’HHC a un nouveau traitement prolongé par les gonadotrophines [108, 112] .
comme objectif d’entraîner une virilisation et un équilibre En cas d’échec d’un traitement prolongé pendant plus de deux
hormonal androgénique permettant une qualité de vie quo- ans par les gonadotrophines, on peut discuter avec le patient, tout
tidienne affective et sexuelle la plus proche possible de la en ayant éliminé un obstacle des déférents, la possibilité de prati-
normale [1, 30, 31, 102] . Cependant, la testostérone ne permet pas quer une extraction testiculaire chirurgicale suivie d’une injection
d’obtenir une correction de l’infertilité [1, 2, 106, 107] . Ces patients intracytoplasmique de spermatozoïdes [108, 112, 113] . La rapidité avec
sous androgénothérapie présentent, dans la grande majorité laquelle on propose ce type de traitement invasif tient compte de
des cas, une azoospermie sécrétoire par carence sévère en l’âge et du potentiel de fertilité de la femme.
gonadotrophines hypophysaires [1, 2, 106–108] . Comme on l’a vu Un point capital et obligatoire de la prise en charge d’un homme
précédemment, l’augmentation du volume testiculaire sous tes- infertile avec HHC est l’évaluation du statut reproductif de la
tostérone doit faire évoquer une forme réversible [34–36] . Un arrêt conjointe. Une exploration détaillée de la partenaire est effectuée

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avant de commencer le traitement chez le patient de façon à dépis- sexuels [117, 119, 120, 127–132] . Les molécules à activité estrogénique
ter une cause féminine d’infertilité qui pourrait être associée et qui (17␤-œstradiol, éthinyl-œstradiol ou bien les estrogènes conju-
rendrait plus difficile la prise en charge de l’infertilité du couple [2] . gués équins, de moins en moins recommandés par les sociétés
savantes) ou progestative utilisées dépendent beaucoup de la
Traitement néonatal disponibilité locale qui est, par exemple, assez différente entre
Cette approche a comme objectif de corriger les signes cli- l’Europe et les États-Unis [117, 127–132] . Il faut toujours insister,
niques d’hypogonadisme sévère (cryptorchidie, micropénis) chez auprès de l’adolescente et de ses parents, sur le fait que le trai-
des nouveau-nés avec HHC chez qui le diagnostic a été fait à tement substitutif estrogénique et progestatif n’a, à cet âge, pas
la naissance, souvent dans un contexte familial [19, 20, 23, 114] . Cer- les mêmes risques vasculaires et mammaires que chez les femmes
taines équipes utilisent les androgènes et d’autres un traitement ménopausées. En pratique, la voie d’administration des estro-
combiné par les gonadotrophines, par voie sous-cutanée discon- gènes peut être orale pour toutes les molécules estrogéniques
tinue ou bien par infusion permanente grâce à une pompe. Le but ou percutanée (patch ou gels) pour le 17␤-œstradiol. Les sché-
est d’abord de faire augmenter la taille de la verge lorsqu’il existe mas thérapeutiques proposés par les différentes équipes sont
un micropénis, de corriger une éventuelle cryptorchidie [114] . variables, même si de nombreux auteurs sont d’accord pour
L’augmentation du nombre de cellules de Sertoli est un autre débuter avec des doses faibles d’estrogènes (en utilisant des
objectif thérapeutique qui peut être obtenu grâce à la FSH. Il est patchs coupés par exemple) chez des filles très jeunes (< 14 ans)
possible que ces traitements néonataux permettent d’améliorer la n’ayant aucun développement pubertaire [115, 116] . Les prescrip-
sexualité et la fertilité à l’âge adulte [19] . tions dépendent aussi des habitudes des différents médecins
et des pays où ils exercent [115–117, 127–132] . Il faut répéter ici
qu’aucune étude ayant inclus des patientes avec HHC ou SK n’a
Chez la femme comparé différents schémas thérapeutiques, ce qui doit inciter
à la prudence car aucun des protocoles proposés n’a démon-
Traitement féminisant tré sa supériorité. Devant cette absence de données, il n’est
Malgré une littérature quasiment inexistante pour cette popu- pas étonnant que les pratiques thérapeutiques des endocrino-
lation spécifique, on peut définir assez simplement les objectifs logues soient très variables, comme l’a montré une enquête
du traitement substitutif chez les adolescentes avec HHC ou européenne [127] .
SK [115, 116] . Tout d’abord, on va chercher à obtenir un dévelop- En attendant des études contrôlées, notre opinion est qu’il
pement mammaire et des organes génitaux externes compatibles faut être pragmatique. Nous pensons ainsi que les posologies des
avec un épanouissement de la féminité, de la vie affective et estrogènes peuvent varier en fonction de l’âge auquel a été posé
de la sexualité [2, 33] . En parallèle, la thérapeutique substitutive le diagnostic de HHC. Ainsi, par exemple, des doses très faibles
doit permettre un développement de la taille et de la forme de peuvent être administrées lorsque la fille avec HHC est vue puis
l’utérus qui permettra une future grossesse [2, 78] . En même temps, traitée vers l’âge de 12 ans. Dans ce cas, la féminisation peut être
on va chercher à induire un pic de croissance compatible avec progressive, avec une maturation de l’os qui ne provoquera pas
l’acquisition d’une taille définitive la plus proche de la taille cible une fusion de cartilages trop précoce [127] . Les doses d’œstradiol
et on vise l’acquisition et le maintien d’une densité minérale peuvent être plus élevées chez une adolescente avec HHC où la
osseuse normale pour l’âge [2] . Atteindre une taille conforme aux prise en charge débute à l’âge de 16 ans [2, 115, 116, 127] . De la même
tailles parentales chez les adolescentes avec HHC ou SK n’est, dans façon, la posologie de l’estrogène utilisé va varier en fonction du
la grande majorité des cas, pas problématique, contrairement à ce caractère complet ou partiel du déficit en œstradiol, lui-même
qui se passe chez les adolescentes avec un syndrome de Turner. fonction de la sévérité du défaut de sécrétion des gonadotrophines
Chez ces dernières, l’induction pubertaire a été très étudiée [117, 118] et tous les deux étant bien reflétés sur le plan clinique par le
et la petite taille est un défi réel posé à la substitution estrogénique. développement des seins [2] .
La crainte de petite taille définitive dans le syndrome de Turner L’âge optimal minimal pour débuter un traitement estrogé-
explique les schémas de substitution estrogénique très progressive nique ne fait pas l’unanimité des endocrinologues pédiatres,
visant à retarder la maturation osseuse. Ces schémas ne sont pas même dans les causes plus fréquentes de retard pubertaire
extrapolables aux adolescentes avec HHC et SK. comme dans le syndrome de Turner ou les insuffisances ova-
Les objectifs de la substitution hormonale visant à induire la riennes [2, 127] . Chez les femmes avec HHC, aucune donnée n’est
puberté peuvent être obtenus théoriquement par des médica- disponible pour recommander la date de début du traitement
ments de classe différente. L’administration pulsatile de GnRH, hormonal substitutif. Ici encore, nous pensons qu’il faut être
par voie sous-cutanée grâce à une pompe, a clairement montré pragmatique et tenir compte de l’avis de l’adolescente et de ses
son efficacité pour déclencher le développement pubertaire chez parents. L’âge de 12 ans pour débuter le traitement hormonal
des adolescentes avec HHC aussi bien au niveau des seins que de la semble raisonnable. L’objectif essentiel est d’éviter la souf-
poussée de croissance et l’apparition de règles [119, 120] . Cette théra- france liée à l’absence de féminité que ces adolescentes peuvent
peutique permet aussi une augmentation du volume des ovaires et ressentir.
la croissance des follicules ovariens, même à un niveau de follicule Dans tous les cas, il semble nécessaire de rassurer la patiente et
dominant et pouvant conduire à des ovulations [119–122] . Cepen- les parents sur l’avenir de la fertilité qui est très bon [2, 75, 119–126] .
dant, par son coût élevé et son mode d’utilisation contraignant Ce point est important car, parfois, la petite taille des ovaires et
surtout pour une administration prolongée, la GnRH pulsatile de l’utérus – ou leur absence apparente – inquiète les adolescentes
est peu utilisée en pratique pour déclencher un développement et les parents qui sont exposés à des commentaires péjoratifs de
pubertaire chez les filles ou adolescentes avec HHC ou SK. De plus, médecins non spécialisés dans le domaine.
ce médicament expose à des ovulations, ce qui pourrait induire des Un autre problème non résolu chez les adolescentes avec HHC
grossesses non désirées chez ces très jeunes femmes. Elle est uti- est de savoir si le traitement hormonal substitutif doit être d’abord
lisée chez des femmes plus âgées ayant déjà eu un traitement par débuté par un estrogène seul ou d’emblée par une association
des stéroïdes sexuels, ayant une activité sexuelle, le plus souvent estroprogestative. En l’absence d’études comparatives, il semble
vivant en couple et souhaitant une grossesse [119–122] . là encore qu’il faut être pragmatique. Chez une fille très jeune et
Le traitement par les gonadotrophines est aussi une méthode impubère, il est probable qu’il soit préférable de débuter par les
qui, théoriquement, pourrait permettre un déclenchement puber- estrogènes seuls à doses progressives pendant un ou deux ans et ne
taire chez les adolescentes avec HHC. En revanche, leur coût débuter les progestatifs que quand le développement mammaire
élevé, la complexité des schémas thérapeutiques, nécessitant des a atteint un niveau suffisant [2, 115] . Certains auteurs attendent
injections quotidiennes et un monitorage rapproché, font qu’en l’apparition d’un premier saignement menstruel avant de débuter
pratique les gonadotrophines sont réservées comme la GnRH au le progestatif. Chez une jeune femme avec HHC et plus âgée avec
traitement de l’infertilité des femmes avec un HHC/SK [122–126] . un développement mammaire supérieur à S3, l’administration
Il est donc admis que la méthode la plus simple et la conjointe d’une association estroprogestative nous semble pos-
moins onéreuse pour induire un développement pubertaire chez sible sans compromettre le développement final des seins. Celle-ci
une adolescente avec un HHC est l’administration de stéroïdes permet l’apparition de règles plus précoces, ce qui, dans notre

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Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme  10-027-D-10

expérience, est une demande de nombre de patientes avec HHC de l’absence de facteur masculin d’infertilité par la réalisation sys-
après l’âge de 16 ans. tématique d’un spermogramme. On conseille aussi le couple sur
Une autre question très débattue concerne la voie le moment optimal des rapports qui devront être fréquents juste
d’administration des estrogènes qui pourrait être la plus efficace avant et au moment de l’ovulation induite médicalement car ce
et la plus sûre pour induire un développement pubertaire. traitement de première ligne ne fait pas intervenir la fécondation
Cette question n’est pas résolue du fait de l’absence d’études in vitro.
randomisées concordantes ayant inclus un nombre significatif L’objectif du traitement inducteur est d’obtenir une mono-
d’adolescentes avec HHC [131] . Certaines études concernant ovulation et d’éviter les grossesses multiples [120–125] . L’induction
d’autres causes de retard pubertaire suggèrent une biodisponibi- de l’ovulation chez des femmes avec HHC peut être obtenue
lité et une efficacité supérieures de la voie percutanée. De plus, des soit avec l’administration pulsatile de GnRH [121, 122] , soit par
données issues du traitement de femmes ménopausées indiquent l’administration de FSH suivie d’un déclenchement de l’ovulation
que le risque d’accident thromboembolique veineux serait supé- par HCG ou LH (123-126). Lorsque le déficit en gonadotro-
rieur si on utilise les estrogènes par voie orale [117, 118, 132, 133] . Ces phines est profond, certains auteurs proposent d’ajouter à la FSH
données ne peuvent pas être extrapolées aux adolescentes qui recombinante ou purifiée de la LH de façon à permettre une
n’ont pas les mêmes facteurs de risque. Quoi qu’il en soit, d’après production locale des substrats androgéniques par les cellules
des enquêtes réalisées en Europe et aux États-Unis, la grande de la thèque interne et donc une production d’œstradiol suffi-
majorité des endocrinologues pédiatres utilisent en pratique des sante [123–126] par le follicule dominant. Cette dernière assure un
estrogènes administrés par voie orale [127, 132] mais une tendance développement de l’endomètre optimal et la production de glaire
récente à l’augmentation de la voie percutanée semble se dessiner cervicale suffisante pour un bon transit des spermatozoïdes de
aux États-Unis [129, 132] . la cavité vaginale vers l’utérus. La dose de FSH utilisée chez ces
Chez les femmes avec HHC répondant bien au traitement hor- femmes est comprise entre 75 et 150 UI par jour et sa durée
monal, l’acquisition de la féminité va être suivie par l’apparition habituelle, nécessaire pour obtenir un follicule dominant mature
d’une activité sexuelle, et donc d’une demande de contraception. (> 18 mm) est d’une douzaine de jours. Cette dose initiale est
Il faut expliquer à la patiente que la probabilité d’ovulation spon- adaptée (souvent diminuée) en fonction de la réponse ovarienne
tanée est faible dans cette maladie. Cependant, pour rassurer la qui sera surveillée par des mesures d’œstradiol et l’échographie
jeune femme, on peut proposer, en l’absence de contre-indication, ovarienne réalisée approximativement tous les quatre jours. Le
une substitution par une pilule estroprogestative comprenant traitement inducteur de l’ovulation par GnRH pulsatile est efficace
une dose d’éthinyl-œstradiol à une dose suffisante, par exemple en l’absence d’altération significative des cellules gonadotropes
comprise entre 20 à 30 ␮g par comprimé, pour éviter la déminé- hypophysaires (par exemple mutations sévères du récepteur de la
ralisation osseuse [2] . GnRH). Les doses usuelles sont comprises entre 3 et 10 ␮g par
Dans le cadre de l’éducation thérapeutique, il faut expliquer à pulse de GnRH injecté en sous-cutané toutes les 90 minutes. Le
la patiente et aux parents qu’il n’y a pas de données montrant monitoring de l’induction de l’ovulation est relativement simple
que les estrogènes, administrés au long cours chez les filles, les lorsque la GnRH est utilisée, du fait du plus faible risque théo-
adolescentes et les jeunes femmes, induisent un risque de cancer rique de grossesse multiple [2, 122] . Il est quand même utile pour
du sein [117] . Ce point est important pour assurer une adhésion vérifier l’efficacité de la thérapeutique et comprend des mesures
thérapeutique prolongée. d’œstradiol et des échographies, comme cela a été indiqué plus
haut. L’administration de GnRH pulsatile, à une fréquence cons-
tante, va conduire à la fois à la croissance folliculaire terminale
Traitement de l’infertilité et au déclenchement d’un pic de LH qui est provoqué par le feed-
L’infertilité chez les femmes avec HHC est liée à une anomalie back positif de l’œstradiol au niveau des cellules gonadotropes
de la croissance folliculaire terminale associée à une anovulation hypophysaires [122] .
chronique. Il n’y a pas chez ces patientes d’altération démon- Une fois l’ovulation obtenue, le corps jaune est stimulé pour
trée du capital folliculaire mais simplement une absence ou un permettre la sécrétion de progestérone nécessaire à la nidation de
déficit variable de la stimulation ovarienne physiologique par les l’embryon et à la poursuite de la grossesse. La poursuite du trai-
gonadotrophines hypophysaires. Ce point doit être souligné car, tement par GnRH à la pompe assure la sécrétion postovulatoire
chez certaines femmes avec HHC complet, on observe une baisse de LH qui induit celle de la progestérone. Si les gonadotrophines
des concentrations circulantes d’AMH qui, associée à un faible ont été utilisées, la sécrétion de progestérone peut être assurée
nombre de follicules antraux, pourrait suggérer à tort une alté- par des injections répétées d’HCG jusqu’à l’apparition de la sécré-
ration de la réserve ovarienne et donc un mauvais pronostic de tion endogène de cette gonadotrophine par le placenta. Certains
fertilité [75] . auteurs administrent directement de la progestérone à la place de
Au contraire, les femmes avec HHC doivent être informées, dès l’HCG [2] .
que le diagnostic est posé, du fait que leur maladie est une cause
curable d’infertilité féminine et que son pronostic est très bon en
l’absence de facteur masculin d’infertilité (azoospermie ou oligo-
Conseil génétique
spermie). Un conseil supplémentaire qui peut leur être prodigué L’HHC provoque une infertilité qu’il est possible de traiter effi-
est de ne pas envisager une première maternité trop tardivement, cacement, contrairement à l’insuffisance ovarienne. Lorsque les
au mieux avant l’âge 30 ans, au plus tard à 35 ans, de façon à ne pas hommes ou les femmes avec HHC manifestent un désir de pro-
introduire un facteur péjoratif non spécifique qui est le vieillisse- création, il faut au préalable leur donner un conseil génétique
ment ovarien qui, lui, s’accompagne réellement d’une diminution le plus fiable possible compte tenu de l’état de la science à un
significative du capital folliculaire ovarien, même en présence de moment donné [2] . Cette information du patient est facilitée par
gonadotrophines effondrées. la connaissance précise de la cause génétique de l’HHC dont
Le désir de maternité chez les femmes avec HHC se manifeste le malade est atteint ainsi que par la détermination du mode
en général quelques années après la mise en route du traitement de transmission le plus probable de la maladie (cf. supra). Cela
substitutif estroprogestatif. Chez la majorité de ces femmes, ce souligne l’importance pour le soin de l’enquête familiale et des
dernier est efficace et bien toléré. Il induit ainsi le développement analyses génétiques qui, dans ce contexte, sont obligatoires. En
harmonieux des seins, des organes génitaux, de la libido et du sen- cas de transmission autosomique dominante (SK avec mutations
timent de féminité qui va aboutir à une vie affective et sexuelle de FGFR1, de CHD7 ou de SOX10 [2, 43, 44, 53, 60, 61] ), il faut informer
satisfaisantes. L’augmentation de la taille utérine et le dévelop- le patient sur le risque théorique évalué à 50 % de transmettre
pement cyclique de l’endomètre vont faciliter l’implantation de l’anomalie génétique à la descendance, tout en lui expliquant la
l’embryon et le développement normal de la grossesse. pénétrance variable des signes cliniques. Chez un homme atteint
Par précaution, avant d’envisager une stimulation ovarienne et de SK lié au chromosome X, le risque de transmettre la maladie
une induction de l’ovulation, on vérifie l’intégrité anatomique est quasiment nul si l’enfant à naître est de sexe masculin [2, 43, 44]
de la cavité utérine et des trompes par une hystérosalpingogra- mais, s’il est de sexe féminin, le risque est de générer une conduc-
phie. On s’assure de l’existence de rapports sexuels normaux et trice qui doit être prévenue à l’âge adulte du risque d’avoir à

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10-027-D-10  Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme

son tour un garçon atteint de SK [2, 43, 44] . Également, la décou- [12] Giton F, Trabado S, Maione L, Sarfati J, Le Bouc Y, Brailly-Tabard
verte de mutations de FGFR1, CHD7 ou SOX10 chez des patients S, et al. Sex steroids, precursors, and metabolite deficiencies in men
avec HHC/SK impose de rechercher des apparentés porteurs de la with isolated hypogonadotropic hypogonadism and panhypopituita-
mutation, qu’ils soient malades ou (apparemment) asymptoma- rism: a GCMS-based comparative study. J Clin Endocrinol Metab
tiques [2, 43, 44] . 2015;100:E292–6.
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Les HHC avec olfaction normale et les différentes formes de SK Kallmann syndrome: a comparison of the reproductive phenotypes in
représentent un groupe de maladies rares qui sont le plus sou- men carrying KAL1 and FGFR1/KAL2 mutations. J Clin Endocrinol
vent découvertes chez un adolescent et un jeune adulte devant Metab 2008;93:758–63.
une absence ou une insuffisance de développement pubertaire. [15] Sarfati J, Guiochon-Mantel A, Rondard P, Arnulf I, Garcia-Piñero A,
Chez la femme, ce diagnostic doit toujours être évoqué devant Wolczynski S, et al. A comparative phenotypic study of Kallmann
une aménorrhée primaire lorsque les gonadotrophines ne sont syndrome patients carrying monoallelic and biallelic mutations in the
pas élevées (basses ou « normales »). Au cours de ces 20 dernières prokineticin 2 or prokineticin receptor 2 genes. J Clin Endocrinol
années, la connaissance des bases génétiques des HHC a connu Metab 2010;95:659–69.
des progrès spectaculaires. Grâce à la puissance des outils générés [16] Pala G, Maione L, Brailly-Tabard S, Kamenicky P, Salenave S, Magh-
par la génétique moléculaire, en particulier le séquençage massif nie M, et al. Évaluation de la taille finale et de la taille cible chez 216
parallèle (dit de nouvelle génération), un grand nombre de gènes patients avec hypogonadisme hypogonadotrophique congénital et syn-
responsables a été identifié. Ces découvertes rendent actuellement drome de Kallmann : étude monocentrique. Ann Endocrinol 2016;77
possibles des diagnostics étiologiques précis et plus rapides, et (Congrès SFE):CO-036.
permettent peu à peu d’avancer dans le décryptage de la base [17] Finkelstein JS, Klibanski A, Neer RM, Greenspan SL, Rosenthal DI,
oligogénique de la maladie. De plus, associées à des travaux de Crowley Jr WF. Osteoporosis in men with idiopathic hypogonadotropic
biochimie, de biologie et physiologie du développement, elles hypogonadism. Ann Intern Med 1987;106:354–61.
ont permis de décortiquer la physiopathologie de cette maladie [18] Finkelstein JS, Neer RM, Biller BM, Crawford JD, Klibanski A.
et de mieux appréhender la physiologie de l’hypothalamus et de Osteopenia in men with a history of delayed puberty. N Engl J Med
l’hypophyse impliquée dans le fonctionnement normal de l’axe 1992;326:600–4.
gonadotrope. [19] Bouvattier C, Maione L, Bouligand J, Dodé C, Guiochon-Mantel A,
Young J. Neonatal gonadotropin therapy in male congenital hypogo-
nadotropic hypogonadism. Nat Rev Endocrinol 2011;8:172–82.
Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts [20] Bougnères P, François M, Pantalone L, Rodrigue D, Bouvattier C,
en relation avec cet article. Demesteere E, et al. Effects of an early postnatal treatment of hypogo-
nadotropic hypogonadism with a continuous subcutaneous infusion of
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Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme  10-027-D-10

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10-027-D-10  Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme et la femme

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16 EMC - Endocrinologie-Nutrition

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Service d’endocrinologie et des maladies de la reproduction, Hôpital universitaire de Bicêtre, AP–HP, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin Bicêtre,
France.
Inserm, Unité U-1181, Faculté de médecine Paris-Sud, Université Paris-Sud, Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Young J. Hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et syndrome de Kallmann chez l’homme
et la femme. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2017;14(4):1-17 [Article 10-027-D-10].

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