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CONTEXTE D’ETUDE

En Afrique, le recourt aux établissements de crédit est aujourd’hui l’une


des options incontournables pour les commerçants, petites et moyennes
entreprises et même les particuliers. Aussi variés qu’ils soient, ces
établissements offrent des services multiples adaptés aux différents contextes.

Au Cameroun, trois types de structures financières peuvent prétendre à


la qualité d’intermédiaire financier. Deux sont du secteur formel : les banques
commerciales et les établissements de microfinance. Le troisième est du secteur
informel, il s’agit des tontines qui occupent une place importante dans le
paysage financier du Cameroun. La microfinance suscite un intérêt grandissant,
elle est d’ailleurs considérée par le gouvernement comme l’élément essentiel
de la stratégie de réduction de la pauvreté. Dans son étude consacrée à la
présentation des états de lieu de la microfinance au Cameroun, Ngafi (2006)
donne les différents rôles que peut jouer le secteur de la microfinance dans le
développement de l’économie.

D’après une publication faite par le ministère des finances le 10 février


2009, Le secteur de la microfinance au Cameroun est le plus florissant de la
sous-région si l’on se tient au nombre d’établissement de microfinance. Mais,
il reste emmaillé par des zones d’ombre qui trahissent un amateurisme rampant.

Aussi structuré qu’il soit, le secteur de la microfinance est constitué de


certaines structures évoluant sans agrément, et d’autres agrées pour l’exercice
des activités de microfinance de première catégorie. Tout ceci n’empêche pas
ces institutions de courir le risque à la réalisation des opérations dévolues aux
établissements de deuxième catégorie. Cette situation est préjudiciable à
l’image du secteur et a conduit à la fermeture de nombreux établissements de
microfinance (ongolo, 2011).

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De plus, après la mise sur pied du programme permettant la réduction de
la pauvreté au travers des institutions de microfinances, l’amplification de
l’information sur les crises et faillites des établissements de microfinance se
multiplie, suscitant des inquiétudes et des doutes au niveau des promoteurs, des
bailleurs de fonds ou des autorités de supervision du secteur.

La présentation du secteur de la microfinance faite ci-dessus montre de manière


assez claire et nette que l’environnement du Cameroun est composé d’une
multitude d’établissements de microfinance. Malgré cette diversité, l’on
n’arrive pas à cerner l’impact de cette variété sur l’économie. Notre recherche
vient palier du moins partiellement aux questions relatives à ce secteur, d’où le
choix de notre thématique d’étude à savoir : « l’impact de la diversité des
établissements de microfinance sur leur efficacité sectorielle au Cameroun
».

PROBLEMATIQUE
Une institution de microfinance peut être définie comme une entreprise
financière qui doit, à terme couvrir ses dépenses et dégager une marge sans
appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services (Tafsir, 2012).

Selon la banque centrale, la microfinance est une activité exercée par une
personne morale autre qu’un établissement de crédit, qui offre, habituellement
et en vue de lutter contre la pauvreté des services financiers à une population
évoluant pour l’essentiel en marge du système bancaire traditionnel. Dans
l’environnement financier du Cameroun, il existe une multitude
d’établissement de microfinance qui influence de manière significative le
secteur.

Parlant de la diversité, le petit Larousse entrevoit la définition de la


diversité comme étant : « le caractère de ce qui est divers, varié, diffèrent ».
Dans le contexte Camerounais, le secteur de la microfinance a connu un essor
remarquable et ne s’est diversifiée qu’à partir des années 90, à la faveur de la
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loi n°92/2006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes
(Elouna, 2007). Cette diversité des établissements de microfinance remet en
question leur efficacité dans l’environnement économique du pays.

Ainsi, le fait que le secteur de la microfinance soit aussi diversifié fait


ressortir une notion assez importante qu’est la gouvernance. Notion qui permet
de mieux cerner l’efficacité dans le secteur. En fait, la gouvernance n’est pas
seulement un fait administratif, mais elle représente également une dimension
essentielle du développement institutionnel. Parmi les nouveaux enjeux de la
gouvernance, l’efficacité des établissements de microfinance passe d’abord au
premier plan. Cette dernière est mesurée par le taux de remboursement, la
gestion des liquidités, ou la sécurité de l’épargne. Toutefois, l’efficacité renvoi
à la fiabilité du processus de décision opérationnelle. Au-delà de leur
performance à court terme, il va s’agir de la viabilité de ces établissements.

Selon certains observateurs, 20 à 30% seulement d’expériences actuelles


représentent une viabilité certaine ; ceci explique l’ampleur du défi de la
gouvernance des établissements du secteur. Ainsi, au fil des temps,
l’amplification de l’information sur les crises et faillite des établissements de
microfinance se multiplie, suscitant des inquiétudes et des doutes au niveau des
promoteurs, les bailleurs de fonds ou des autorités de supervision du secteur.
La gouvernance n’étant pas figée, elle prend en compte la phase de création de
croissance, de maturité, voire même de fonctionnement au quotidien, la période
de dysfonctionnement et de sortie de crise. Ces analyses peuvent permettre
d’apprécier la définition des grandes orientations des établissements de
microfinance, l’efficacité de la coordination au niveau de leurs actions ainsi
que la réactivité des établissements de microfinance et sa capacité d’adaptation
aux évolutions de leur environnement. Notre travail se préoccupera à montrer
que la diversité des établissements de microfinance peut influencer la

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performance du secteur dans l’économie. Cette problématique nécessite
qu’on se pose les questions suivantes :

- La gouvernance d’une institution de microfinance influence-t-elle les


rendements que produit par celle-ci ?

- Quelles sont les options à activer par les établissements de microfinance au


Cameroun afin qu’ils soient aussi efficace que variés ?

OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Dans le souci de répondre aux questions qu’on s’est posées, cette
recherche s’articule autour des éléments suivants :

-Analyser l’impact de la structure de gouvernance sur les établissements de


microfinance au Cameroun ;

-Analyser l’influence des risques causés par la faiblesse du dispositif de


contrôle interne sur établissements de microfinance.

INTERET DE LA RECHERCHE
Le secteur de la microfinance au Cameroun bien qu’étant constitué d’une
grande diversité doit développer une stratégie lui permettant d’avoir une bonne
efficacité afin de se démarquer dans l’économie. De ce fait, une telle étude
entraine à la fois des intérêts théorique et pratique.

Sur le plan théorique, cette étude viendra compléter celles effectuées


cette perspective surtout en améliorant l’efficacité du secteur de la
microfinance ainsi que leur gouvernance. Elle permettra aussi à comprendre les
facteurs qui expliquent le niveau de performance des établissements de
microfinance dans le contexte camerounais.

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Sur le plan pratique, notre travail visera à comprendre la variété des
établissements de microfinance telle qu’elle se présente dans l’environnement
financier. Cette étude permettra aussi au public et aux potentiels lecteurs de
comprendre le fonctionnement des institutions de microfinance dans notre
environnement.

BASES D’HYPOTHESES ET HYPOTHESES DE RECHERCHE


Crée dans le but de réduire la pauvreté, les établissements de
microfinance au Cameroun réalisent plusieurs opérations avec la population
leur permettant de faire face aux différents problèmes et participent également
au développement du pays.

Les débats autour de la diversité et la gouvernance dans le secteur des


microfinance ont permis à ceux faisant partie du secteur à mieux comprendre
les enjeux liés à cette problématique. Cette préoccupation est aussi d’actualité
chez plusieurs auteurs. La microfinance doit aujourd’hui pérenniser son activité
notamment au moyen d’une gouvernance efficace (Cecile LAPENU, 2002).
Ainsi, une bonne gouvernance aide un établissement à remplir sa fonction et à
gagner en efficacité tout en améliorant sa capacité à attirer les clients et les
investisseurs. Dans un tel contexte, poser la question globale de la gouvernance
du secteur, et de sa régulation nous semble particulièrement souhaitable si on
veut garantir que les acquis soient capitalisés et que les risques et les faiblesses
soient contrôlés (LABIE, 2007).

Dans la littérature sur la microfinance, le terme « gouvernance »


popularisé à partir de 1996 (Clarkson, Deck, 1996), se définit comme « le
processus utilisé par le conseil d’administration pour aider une institution à
remplir sa mission et protéger l’actif de cette institution au fil des années (Rock
et al, 1998) ». Les aspects théoriques de la gouvernance s’appuient
essentiellement sur la théorie néo-institutionnelle : la séparation entre la gestion
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de l’entreprise et sa propriété entraine des conflits d’intérêt entre les dirigeants
et un actionnariat dispersé ou entre actionnaires minoritaire et actionnaires
exerçant le contrôle (LAPENU, 2002).

Au Cameroun, une étude a été menée sur l’impact des mécanismes de


gouvernance sur la performance des institutions de microfinance. A cet effet,
les données collectées en 2008 dans le cadre du projet « institutions de
microfinance au service des pauvres en Afrique centrale » ont été utilisées. Il
en ressort de cette étude qu’entre 2006 et 2008, la proportion des institutions
de microfinance situées sur la frontière de production varie entre 16,66% et
22,22%, mais le niveau d’efficacité moyen diminue entre 2006 et 2008 et est
passé de 60,37% en 2006 à 58,69% en 2008. Les analyses économétriques
montrent que la tenue d’un conseil d’administration supplémentaire augmente
de 45,29% la performance des institutions de microfinance, mesurée par leur
niveau d’efficacité (Pantaleon ESSAMA, 2012).

Nous présumons au regard des arguments avancés si haut que les


investisseurs ou actionnaires des établissements de microfinance inciter une
bonne gestion de leur affaire. De tout ce qui précède, nous pouvons formuler
l’hypothèse suivante :

H1 : L’efficacité de la microfinance est fonction de la gouvernance pratiquée.

D’après un extrait du rapport de la commission bancaire de l’Afrique centrale


(COBAC), « le défi majeur est celui d’encadrer la croissance qui s’accompagne
d’un nombre élevé de faiblesse recensées au niveau des établissements de
microfinance en activité. (Problème de gouvernance, gestion des risques
inadaptés, absence de contrôle interne, capacité faible des acteurs,
méconnaissance des dispositifs règlementaires, etc.) ». Pour Djombi (2013), le
contrôle interne et l’audit interne jouent un rôle essentiel dans le processus
itératif de gestion des risques. En effet, malgré le fait que le secteur de la

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microfinance soit composé d’une grande variété ne garantit pas une bonne
maitrise par tous acteurs.

Les institutions de microfinance doivent lier le contrôle interne à la gestion des


risques car si par le passé, la plupart des organisations considéraient le contrôle
interne comme une composante annexe, distincte des opérations, le cadre de
gestion des risques présente une nouvelle approche du contrôle interne,
supérieure car intégrée tous les niveaux de l’institution. Ndao (2007) dans son
analyse de la gestion des risques dans les institutions de microfinance souligne
que celles-ci, pour remplir leur double mission de pérennisation et d’aide aux
populations à faible revenus, doivent être dotées d’un cadre d’évaluation des
risques qui comporte deux composantes majeurs à savoir la viabilité financière
et le développement institutionnel. Pour Ndao, l’évaluation des risques en
microfinance nécessite également la prise en compte des perspectives de
développement institutionnel. Selon Campion (2000), un système de contrôle
interne efficace permet à l’institution de microfinance d’assumer les risques de
façon mesurée, tout en limitant les mauvaises surprises et en se prémunissant
contre des pertes financières importantes. Tchakoute (2012), pour améliorer
l’efficacité de la microfinance et garantir sa contribution au développement,
Servet (2005) propose de rompre avec le mythe de la quête exclusive de
l’efficacité sociale et de la réduction de la pauvreté. L’auteur place la gestion
du risque au centre des nouveaux challenges des institutions de microfinance.

Ainsi, toutes les institutions de microfinance sont amenées


quotidiennement à prendre des décisions pour gérer l’ensemble de leur
financement afin d’atteindre une rentabilité financière et sociale stable.
Appliquée correctement, la gestion des risques renforce également la crédibilité
de l’institution de microfinance sur le marché et génère de nouvelles
opportunités de croissance. De tout ce qui précède, nous pouvons formuler
l’hypothèse suivante :

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H2 : Moins les institutions de microfinance maîtrisent les textes et risques
inhérents à l’activité, grande est l’impact sur le secteur.

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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION ET EFFICACITE DU
SECTEUR DE LA MICROFINANCE

Le secteur de la microfinance est un secteur de petite taille, elle


représente l’intermédiation financière en faveur des pauvres qui disposent de
revenus faibles et généralement exclus du système bancaire. Nous présenterons
dans cette première partie le secteur de la microfinance dans le premier chapitre
et l’efficacité du secteur de la microfinance dans le deuxième chapitre.

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CHAPITRE I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

Les institutions de microfinance dans le contexte camerounais sont de


plus en plus nombreuses dans le secteur financier en place. Ces dernières sont
amenées quotidiennement à prendre des décisions pour gérer l’ensemble de leur
fonctionnement afin d’atteindre les objectifs de rentabilité financière et sociale
qu’elles se fixent. Ce chapitre consistera à faire une présentation générale des
institutions de microfinance au Cameroun

SECTION I : DEFINITION, HISTORIQUE ET MISSION DES


INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
Faisant partie du système bancaire, les institutions de microfinance se
situent entre le secteur formel (constitué des banques) et le secteur informel
(constitué des tontines). La réglementation CEMAC définit la microfinance
comme étant une activité exercée par des entités agréées n’ayant pas le statut
de banque ou d’établissement financier et qui pratiquent à titre habituel des
opérations de crédit ou de collecte de l’épargne, offrent des services financiers
spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du
circuit bancaire traditionnel.

Selon la banque centrale, la microfinance est une activité exercée par une
personne morale autre qu’un établissement de crédit, qui offre, habituellement
et en vue de lutter contre la pauvreté des services financiers à une population
évoluant pour l’essentiel en marge du système bancaire traditionnel.

Une institution de microfinance est une entreprise financière qui doit, à


terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être
viable et continuer à offrir ses services (Tafsir, 2012).

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Le groupe consultatif pour l’assistance aux pauvres la définit comme :
« l’ensemble des services financiers et bancaires à destination des populations
les plus pauvres ».

De ces définitions, nous pouvons dire que la microfinance a été créée au


profit de la partie de la population n’ayant pas assez de moyen financier.

1) Présentation du secteur financier du Cameroun


Le secteur financier camerounais, encore peu développé, compte au 31
décembre 2010 treize(13) banques commerciales dont trois locales, une bourse
des valeurs, six établissements financiers, quatre institutions financières
spécialisées, seize compagnies d’assurances, un fonds de sécurité sociale, une
société de recouvrement, et environ 426 établissements de Microfinance.

Dominé par les banques étrangères, le secteur bancaire est assaini après la
crise qui l’a secoué dans les années 1990. Les services des banques restent
orientés vers les grandes entreprises et les banques sont peu présentes dans
certains secteurs d’activité tels que l’agriculture, l’immobilier ou le crédit-bail.
Le secteur bancaire est encore grevé par un nombre relativement important de
créances en souffrance, qui sont passées d’une moyenne de 40% du total des
crédits en 1995 à 15,02% en décembre 2010. Le superviseur bancaire
(COBAC) relève une amélioration significative du respect de la réglementation
prudentielle.

Suivant le Programme d’Evaluation du Secteur Financier (PESF) du


Cameroun de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International de juin
2007, le secteur financier du Cameroun se caractérise par :

- Une forte liquidité : A fin septembre 2010, le ratio de liquidité des


banques s’établit en moyenne à 228,8%. Le minimum de ce ratio est
actuellement fixé par la COBAC à 100%.
- Une forte rentabilité : Le taux de rentabilité du secteur financier du
Cameroun, estimé à 12%, est le plus élevé des pays de la CEMAC. Il en
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résulte un attrait des institutions financières étrangères qui s’installent de
plus en plus dans le pays.
- Un taux de bancarisation faible : L’accès aux services financiers est
limité au Cameroun. Les données disponibles montrent que moins de 5%
de la population totale dispose d’un compte bancaire ou utilise les
services bancaires de crédit, contre 7% en Côte d’Ivoire et 40% au
Maroc.
- Un accès difficile aux services bancaires : Sur le plan de la disponibilité
des comptes de prêts, avec 14,39 comptes bancaires pour 1000 habitants,
le Cameroun est en dessous de la moyenne des pays à faible revenu
(75,47). Les performances relatives en matière de dépôts sont encore
plus faibles avec seulement 35,5 comptes pour 1000 habitants, contre
423 pour les pays à faible revenu.
- Une faible diversification des produits financiers : Les concours offerts
par les banques sont en général des crédits à court terme. Les produits
d’épargne proposés sont les livrets d’épargne. Le crédit-bail est peu
développé, et l’on note une absence d’établissements financiers de
capital risque, et de sociétés d’affacturage.
- Un manque d’informations fiables sur la qualité des emprunteurs : Les
banques et les EMF éprouvent des difficultés pour le financement de la
PME en raison du manque d’informations fiables sur son activité et sur
l’état général de l’économie. La Centrale des bilans est encore
inexistante.
- Un financement insuffisant des PME : Les banques concentrent leurs
concours et leurs dépôts sur les grandes entreprises, et l’on observe une
faible présence des PME dans leurs bilans. Le nombre de PME dans le
portefeuille des banques et établissements financiers est estimé
seulement à environ 26,2% soit 11% du nombre total de comptes de prêt.

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- Beaucoup de difficultés dans l’exécution des contrats et la réalisation des
garanties et des hypothèques : Les durées moyennes des procédures
judiciaires de recouvrement et de réalisation des sûretés sont très
longues. Les recours dilatoires et les demandes de renvoi d’audience sont
souvent mal maîtrisés par les tribunaux. Le concours de la force publique
n’est que rarement accordé en cas de difficulté pour un huissier
d’exécuter une décision de justice. Les requêtes des débiteurs aux fins
d’être placés sous la protection d’un règlement préventif sont accordées
sans analyse préalable de la situation financière du débiteur, ni de sa
bonne (ou mauvaise) foi. Les syndics de faillite ne font pas l’objet de
réglementation, ni de véritable contrôle judiciaire.

2) Historique de la microfinance au Cameroun


Le développement de la microfinance au Cameroun est marqué par trois
périodes : 1960-1980, 1980-1990 et 1990 à nos jours.

La période 1960-1980 : cette première période est marquée par le


développement autonome des coopératives d’épargne et de crédit. Une
première expérience des coopératives s’est construite autour de l’Union des
caisses populaires de Yaoundé grâce à l’appui de l’église catholique en
partenariat avec le mouvement Desjardins en 1970. Cette expérience a connu
un échec et le réseau a dû être déclaré en faillite en 1977. La seconde expérience
visant le développement des coopératives est celle de CAMCCUL, union des
coopératives d’épargne et de crédit basée à Bamenda dans le nord – ouest avec
l’appui technique des volontaires néerlandais et américains. Les premières
caisses remontent dans les années 1960. L’expansion dans la zone francophone
date de 1974.

1980- 1990 : Au Cameroun, la période est caractérisée par la faillite des


banques de développement et par l’explosion du phénomène des COOPEC qui
tentent de combler le vide laissé par ces banques. Cette période coïncide avec

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l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation sur les coopératives. Il faut
également signaler ici, que la crise du secteur bancaire de la fin des années 80,
et la restructuration de ce secteur qui a suivi, ont entraîné la liquidation de
plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de banques
dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres
de banques.

Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses coopératives


d’épargne et de crédit (COOPEC) fonctionnant ou essayant de fonctionner
comme des quasis banques.

En effet, la création des coopératives n’est plus soumise à une


autorisation préalable des autorités compétentes mais à une déclaration simple
au service du registre COOPGIC du MINADER. Cet assouplissement conduit
à la création de plusieurs COOPEC autonomes c’est-à- dire celles qui ne sont
pas affiliées à un réseau. L’explosion occasionne une véritable concurrence
entre les banques et les COOPEC. C’est aussi dans cette période
qu’AFRILAND FIRST BANK décide de lancer son programme de création des
mutuelles communautaires de croissance (1991).

La période de 1990-2000 : La microfinance a connu un essor


remarquable et s’est diversifiée qu’à partir du début des années 90 à la faveur
des lois n° 90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association, et n°
92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes
d’initiative commune.

Les années 90 vont également connaître de nombreuses innovations et


diversification dans le secteur de la microfinance. C’est ainsi que l’on va voir
apparaître plusieurs formes des structures de microfinance allant des sociétés
coopératives d’épargne et de crédit aux projets de développement ayant un
volet microfinance.

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Il s’agit des caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées créées
par le biais du projet rural décentralisé démarré en 1995 avec l’appui technique
du CIDR et sous financement AFD et les caisses de base (CABA) promues par
le FOCAOB vers la fin des années 90. Ce grand engouement pour la
microfinance va s’accompagner d’une crise, essentiellement dans le secteur des
COOPEC, du fait du manque de professionnalisme et l’absence de contrôle.

En effet, au début des années 1990, la microfinance est apparue au Cameroun


comme une réponse au financement de l’économie en général et des pauvres
en particulier. Le gouvernement a traduit dans les faits cette option par la loi de
1992 portantes organisations des sociétés coopératives et des groupes
d’initiative commune. Cette loi les avait placés sous la tutelle du ministère de
l’agriculture. Cependant à la suite de nombreux dysfonctionnements

qui ont émaillé les activités des sociétés coopératives d’épargne et de crédit, le
gouvernement a pris la décision de les placer désormais sous la tutelle et le
contrôle du ministère des finances à travers le décret du Premier Ministre de
1998, qui soumet désormais toutes les COOPEC au régime d’agrément et au
contrôle de la part du ministère des finances

Pour inclure toutes les formes d’institutions de microfinance et renforcer le


contrôle et l’encadrement du secteur, un texte sous régional va être adopté par
le conseil des ministres des finances de la Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), et signé le 13 avril 2002. Ce texte
est entré en vigueur le 14 avril 2005.

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3) Evolution du secteur des microfinances au Cameroun
La microfinance date de plus d’un siècle sous sa forme traditionnelle au
Cameroun. Cependant, elle devient de manière formelle en 1963 avec la
création de la première coopérative d’épargne et de crédit (« crédit union » ou
caisse populaire) dans la partie anglophone du pays sous l’impulsion des
missionnaires hollandais (Elouna, 2007).

En 1980, le Cameroun a connu une grave crise financière qui va amener les
banques à limiter leurs engagements. Pour éviter un effondrement de tout le
système bancaire, un plan de restructuration a été mis en place en 1989. La
microfinance n’a cependant connu un essor remarquable et ne s’est diversifiée
qu’à partir du début des années 90 à la faveur de la loi n° 92/2006 du 14 aout
1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupements. Cette loi vient ainsi
annuler la loi n° 73/15 du 07 décembre 1973 portant statut des sociétés
coopératives au Cameroun.

Tous ces évènements vont ainsi conduire à de nombreuses innovations


et diversification dans le secteur de la microfinance. Plusieurs types
d’institutions feront donc leur apparition. Nous citons entre autres :

-Les institutions développées de manière endogène comme les MC2 (mutuelles


communautaires de croissance) assistées par l’ONG appropriate development
for africa foundation (ADAF) et parrainée par Afriland First Bank ;

-La caisse villageoise d’épargne et de crédit autogérées (CVECA) et les caisses


d’épargne de crédit autogérées (CECA) qui forment le réseau A3C soutenu par
l’ONG microfinance et développement (MIFED) ;

-La coopérative d’épargne et de crédit (COOPEC) créée exclusivement pour


les femmes ;

-Les institutions qui n’offrent que du crédit comme ACEP Cameroun,


Cameroon Gates by Foundation (CGF) et Advans Cameroun.

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II- LES OBJECTIFS DE LA MICROFINANCE
La microfinance a plusieurs objectifs dont le principal est celui de la lutte
contre la pauvreté. A côté de cet objectif, les institutions de microfinance étant
des sociétés lucratives, elles ont aussi un second objectif : celui de la réalisation
de bénéfices.

En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, il faudrait que les


institutions de microfinance soient rentables. Il parait donc impossible de lutter
durablement contre la pauvreté sans tenir compte de la pérennité des
microfinances. Pour être viable et professionnelle, une institution de
microfinance doit maîtriser certains domaines indispensables :

 Bien maitriser les lois et règlements concernant la banque et la


microfinance ;
 Mise en place d’un système d’analyse des crédits et des procédures
d’octroi et de déblocage via un comité de crédit ;
 Maitriser la gestion des risques d’une IMF et être à mesure de
calculer le cout du risque
 Disposer d’une gouvernance de qualité et savoir définir les
stratégies
 Maitriser les couts de financement
 Maitriser les questions de sécurité et se prémunir contre les
fraudes.

III- FINANCEMENT DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE


La principale caractéristique du secteur de la microfinance au Cameroun
est que les établissements de microfinance ne sont pas admis au refinancement
de la Banque Centrale. La plupart des EMF n’ont pour principale source de
financement que les ressources provenant de l’épargne et des dépôts qui du
reste demeurent très volatiles.

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Certaines banques commerciales accordent quelques découverts
ponctuels à des établissements de microfinance ayant des besoins des
ressources pour le financement de leurs activités.

Depuis 2005, les banques commerciales s'intéressent de plus en plus à ce


secteur développé par les EMF, et c'est ainsi que la BICEC est entrée dans le
capital d'ACEP, la SGBC a créée en 2006 avec d'autres partenaires (dont Horus
Finance) ADVANS. Eco Bank s'est associée à ACCION International pour
lancer en début 2010 EB-ACCION Microfinance Cameroun (EAMF). A ces
initiatives, il faut ajouter celles déjà en cours depuis plus d'une décennie. C'est
tout d'abord AFRILAND First Bank qui en 1992 se lance dans la promotion
des MC2 et de la MUFFA, la BICEC avec les CVECA (accent sur le
refinancement) dès le milieu des années 1990, puis la Union Bank of Cameroon
(UBC) et le réseau CAMCCUL depuis 1999, collaboration qui pourra se
renforcer avec l'entrée de OCEANIC BANK International dans le capital de
UBC.

Tout simplement parce que ces institutions sont pour elles de bons
clients, rentables et sûrs, car leur risque est réparti sur des milliers de petits
crédits. De plus, les banques commerciales voient dans la microfinance un
prolongement de leur propre métier vers de nouveaux marchés. La
microfinance, qui draine des capitaux privés vers ceux qui en ont le plus besoin,
ouvre des perspectives sans précédent.

Plusieurs investisseurs privés ont fait leur entrée au Cameroun


notamment : BLUE FINANCE dans CADECI EMF de première catégorie,
ECP (First Trust), AFRICAP ou MAURITUS MECENE (La Régionale),
CORDAID (CECAW) et RABOBANK (CECAW et MUCEPI).

En matière de refinancement, il n’y a logiquement que CAMCCUL qui


a mis en place un mécanisme interne pour le refinancement de ses caisses
coopératives populaires affiliées. Les
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autres EMF font recours aux marchés financiers (découverts obtenus sur
demande auprès de certaines banques classiques). Les mécanismes de
refinancement de CAMCCUL sont concrétisés à travers sa caisse centrale dont
le rôle est de collecter et de gérer les dépôts des crédits unions. Selon, les
dispositions statutaires, chaque caisse populaire a l’obligation de déposer 20%
des épargnes de ses sociétaires à la caisse Centrale.

On peut aussi constater que les EMF nouent des relations d’affaires avec
les banques commerciales en ouvrant des comptes dans leurs livres des comptes
de dépôts, en initiant les opérations courantes, virements, achat des devises,
transferts, etc.) et en demandant certains des crédits de refinancement.

Union Bank Cameroon – OCEANIC, en raison de son origine, entretient


des relations privilégiées avec des établissements de microfinance. Outre les
opérations courantes dépôts, virements, délivrance des cautions,..), elle accorde
aux EMF des facilités de refinancement sous la forme des découverts ponctuels
qui permettent à ces institutions de développer leurs activités de crédits.

D’une manière générale, Les liens de partenariat entre les banques et les
EMF sont presque inexistants. Les EMF connaissent des problèmes d'accès aux
services bancaires liés non seulement au poids des échecs antérieurs qui ont
touché le système bancaire (restructurations) et les EMF, mais aussi à la genèse
même de la plupart des EMF notamment autonomes qui sont des émanations
d'anciens cadres des banques sortis du système à la suite des deux
restructurations. Cette situation a instauré une méfiance entre les deux systèmes
qui fait qu'aujourd'hui, les EMF ont des difficultés à obtenir des services tels
que l'ouverture de comptes dans certaines institutions, l'endos des chèques,
l'ouverture de crédits documentaires, la domiciliation des salaires etc…Par
ailleurs ils estiment que la tarification des services qui leur sont offerts par les
banques est encore très élevée.

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Nous avons eu à présenter la microfinance dans sa genèse, les missions
assignées à cette dernière. A présent, nous passerons aux différents services et
réglementation de la microfinance au Cameroun.

SECTION II : CATEGORIES, SERVICES ET REGLEMENTATION


SUR LES IMF.
Les services fournis par les IMF sont aussi fournis par les banques
classiques. Ils diffèrent du point de vu de la clientèle. Les IMF offrent des
micro-services, c'est-à-dire des services réduits à leurs niveaux et selon la
capacité de leurs revenus. Les services les plus fréquents proposés sont : les
micro-crédits, les micro-épargnes, les micro-assurances et le transfert d’argent.

I- LES SERVICES OFFERTS PAR LES INSTITUTIONS DE


MICROFINANCE
1) Le crédit
D’après le dictionnaire Larousse, le crédit est une faculté de se procurer
des capitaux, par la suite de la confiance que l’on inspire ou de la solvabilité
que l’on présente.

Ainsi, le crédit est un acte de confiance qui comporte pour l’emprunteur


l’engagement de remboursement à échéance. C’est dans cette logique que les
IMF accordent des crédits orientés à des fins productives aux micro-
entrepreneurs et aux ménages pauvres. Par contre, d’autres IMF octroient des
crédits destinés à la consommation, à l’habitat, la scolarisation, aux soins
médicaux…

Les crédits accordés par les IMF utilisent deux méthodes pour servir la
clientèle : l’une est fondée sur un individu (ce qu’on appelle crédits individuels)
et l’autre sur un groupe (crédit de groupe)

20
2) L’épargne
L’épargne est ce qui reste des revenus après la consommation. Elle est aussi
une fraction d’un revenu qui n’est pas affecté à la consommation
immédiatement.

De ces deux définitions, nous dirons que l’épargne est la partie du revenu
non affectée à la consommation. L’on distingue deux types d’épargne :

- L’épargne financière composée de l’épargne à vue, l’épargne à terme et


l’épargne obligatoire ;

- l’épargne non financière constituée des placements en nature.

3) L’assurance
L’assurance est une prévision à l’avenir faite par une personne. Cette option
permet aux clients des IMF de se couvrir des risques tels que : la maladie, le
décès, les accidents, les sinistres ; …

4) Les transferts d’argent


Ce service permet à la partie de la population ne disposant pas de compte dans
les banques formelle d’envoyer des fonds ou de l’argent d’une ville à l’autre
grâce aux IMF.

II- LES ORGANES DE SUPERVISION ET DE CONTROLE


La supervision des EMF relève de quatre acteurs : la Commission
Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), l’Autorité Monétaire, l’Association
Professionnelle et le Conseil National de Crédit.

La COBAC est chargé de la surveillance permanente et du contrôle technique


sur place et sur pièces. Elle dispose : d’un pouvoir administratif (avis conforme
pour les agréments) d’un pouvoir réglementaire (normes prudentielles, plan
comptable), d’un pouvoir de contrôle (sur pièce et sur place) et d’un pouvoir
disciplinaire (sanctions applicables aux EMF, à leurs dirigeants.

21
Il convient de souligner que la COBAC a une mission de supervision qui
consiste en un contrôle technique. Elle est chargée de manière générale à veiller
au respect par les établissements de microfinance des dispositions
réglementaires édictées par les autorités nationales, par le comité ministériel de
l’UMAC, par la BEAC, ou par elle-même et qui leur sont applicables et de
sanctionner les manquements constatés. Elle est en outre chargée de contrôler
les conditions d’exploitation des établissements, de veiller à la qualité de leur
situation financière et d’assurer le respect des règles déontologiques de la
profession.

La surveillance est effectuée, par la Banque Centrale à travers la COBAC


dont les moyens humains s’avèrent insuffisants pour assurer pleinement le
contrôle des EMF.

Le secrétariat général de la Commission a créé un département de la


microfinance mais ce département n’a pas les moyens d’assurer la supervision
du secteur conformément au Règlement de la CEMAC. Pour les inspections,
elle fait appel aux cadres du département des inspections qui ont par ailleurs le
contrôle des banques de la zone. Donc, en rajoutant les IMF à la liste des entités
qui sont régulées et contrôlées, cela crée un fardeau supplémentaire pour la
COBAC. Lorsque de tels établissements sont faibles sur le terrain, comme c’est
généralement le cas en Afrique, on observe plus de détériorations dans leur
capacité de remplir leur mandat.

L’Autorité Monétaire est chargée de la supervision et de la police


administrative des établissements de microfinance. En clair, l’autorité
monétaire a une mission de régulation qui porte sur l’orientation de l’activité
de la microfinance et un pouvoir administratif en matière d’agrément ainsi
qu’un pouvoir de police consistant à surveiller le fonctionnement des EMF.
Elle dispose aussi d’un pouvoir réglementaire portant sur la protection des
déposants.

22
Le Ministère des Finances assure la coordination nationale de la politique
générale du gouvernement en matière de microfinance. Sa Direction Générale
du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire par le biais de la Division
de la Microfinance assure la tutelle dans le contrôle et la supervision et
intervient dans la promotion et le développement des établissements de
microfinance. A la suite du décret 2008, les organes chargés de la microfinance
au sein du MINFI ont été dotés de ressources (humaines, matérielles et
financières) pour remplir les missions qui leurs sont confiées. La division de la
microfinance a été dotée d'une équipe de 27 personnes: 1 chef de division, 3
chefs de cellule, 1 chef de service, 20 chargés d’études assistants, 2 chefs de
bureau. L’Etat Camerounais a clairement affiché sa volonté de développer le
secteur de la microfinance. Pour cela, des organes ont été créés avec des
missions spécifiques. Mais, face à des objectifs très ambitieux, les moyens mis
à disposition de ces organes restent nettement insuffisants.

Le Conseil National de Crédit est chargé de l’Immatriculation, de la


Radiation des EMF ainsi que de l’ouverture et de la fermeture des agences. Il
est aussi chargé de la régulation des relations entre les établissements de
microfinance et leur clientèle.

L’association professionnelle (ANEMCAM) doit assurer le respect des règles


déontologiques de la profession. Cette section était consacrée à la presentation
des services et organes de tutelle de la microfinance au Cameroun.

23
III- CATEGORIE DES IMF
Les modalités d’exercice de l’activité des microfinances sont définies par
la CEMAC et régies par la règlementation n° 1/03CEMAC/AMAC/COBAC
entrée en vigueur le 14 avril 2015. La réglementation CEMAC gère les activités
mais pas la forme juridique des IMF. Ce code décrit trois catégories d’IMF :

- La 1ère catégorie : constituée d’institutions de microfinance qui ne


traitent qu’avec leurs membres : c’est le cas des coopératives et associations ;

- La 2ème catégorie : constituée d’IMF qui offre des services aux tiers.
Ces IMF doivent avoir un statut obligatoire de SA ;

- La 3ème catégorie : qui regroupe les IMF qui n’offrent que du crédit et
qui ne sont pas autorisées à mobiliser l’épargne. Les ressources de ces derniers
proviennent des bailleurs de fonds.

Nous notons que toutes les IMF doivent faire partie de l’association des
établissements de microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) dont le rôle est
de :

-Assurer la défense des intérêts collectifs des membres ;

-Présenter la profession auprès des autorités de tutelle, monétaire et tiers ;

-Informer ses membres et le public sous réserve du respect des dispositions de


la loi du secteur sur le secret bancaire.

IV- AVANTAGES DE LA MICROFINANCE


De nos jours, la population préfère faire recours aux IMF pour plusieurs
raisons :

-Pour des raisons de proximité : les IMF sont plus proches de la population par
rapport aux banques classiques (d’où l’appellation « finance exclusive ») ;

24
-Pour des raisons de proximité professionnelle : les IMF installent des agences
(guichets) près des lieux où se déroule l’essentiel des activités financière. Ceci
entraine une réduction des coûts de transaction ;

- Faible coût de transaction ;

-Internationalisation des relations et maitrise des risques : les activités


professionnelles sont traitées seulement par les agents des IMF. Il y’a absence
de sous-traitants et de courtiers ainsi que d’autres intermédiaires.

En somme, ce chapitre nous a permis de mieux comprendre ce que c’est


qu’une microfinance, son historique et évolution, ses services et les organes qui
la contrôlent.

25
CHAPITRE II : EFFICACITE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE

Le chapitre sur l’efficacité du secteur de la microfinance au Cameroun


présentera en premier lieu les définitions de la notion d’efficacité et en
deuxième position nous ferons une revue de la littérature sur l’efficacité même
du secteur de la microfinance.

SECTION I : NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE


Nous présenterons de manière détaillée les différents types d’efficacité en
microfinance. Bien avant cela, nous essayerons de comprendre la notion
d’efficacité et d’efficience dans les microfinances.

I- NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE


1) Définition de l’efficacité
D’après le petit LAROUSE, une action est efficace lorsqu’elle produit des
résultats.

Selon Philippe CAMUS (2000 : 379), une action est efficace si les objectifs
sont atteints (par exemple produire la quantité demandée).

D’après Isabelle CALME et al. (2003 : 298), l’efficacité est définit comme
l’atteinte des objectifs par l’entreprise.

2) Nuance entre efficacité et efficience de la microfinance


L’efficience désigne le rapport entre les résultats obtenus et les ressources
financières mises en œuvre pour atteindre ces résultats. L’efficience ne doit pas
être confondue avec l’efficacité. Cette dernière correspond au rapport entre les
résultats obtenus par l’institution et les objectifs qu’elle s’est fixée.

26
II- TYPES D’EFFICACITE EN MICROFINANCE
De nos jours, la capacité à lutter contre la pauvreté par la microfinance
suscite des débats. Etant un instrument permettant le financement de la frange
de la population exclue du système bancaire classique, elle a la particularité de
chercher à accomplir sa mission sociale tout en fon6ctionnant comme une
institution financière classique. Nous développerons dans cette partie les
notions d’efficacité financière et d’efficacité sociale.

1) Efficacité financière
L’objectif étant d’atteindre de meilleure performance possible, ce qui peut
être réalisé lorsque l’institution de microfinance parvient à concilier les
exigences de performance financière en assumant une rentabilité pérenne de la
performance sociale en réduisant la pauvreté.

Considérée comme l’un des indicateurs permettant de mesurer la réussite


d’une institution de microfinance en terme de rendement financier, la
performance financière est souvent considérée comme un barème de référence
que les investisseurs utilisent pour réaliser des enquêtes préalables ou évaluer
le statut d’un investissement. Les données issues de cette efficacité permettent
aussi aux autorités publiques d’évaluer le respect de la réglementation et de la
santé générale du secteur financier.

Les dimensions de l’efficacité financière des institutions de microfinance


sont :

- La qualité du portefeuille qui grâce aux indicateurs de productivité


reflètent la qualité d’output par unité d’input (alors que les indicateurs
d’efficacité prennent en comptent en plus le coût des inputs et/ou le prix
des outputs ;
- La gestion financière qui permet de garantir un niveau de liquidité
suffisant afin de couvrir les obligations d’une institution de
microfinance ;

27
- La rentabilité : les indicateurs de rentabilité reflètent la performance de
l’ensemble des domaines de l’institution.

La rentabilité est considérée comme l’un des critères de performance


financière des institutions de microfinance car quel que soit la motivation de
l’entité, il s’agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui
exposent à des risques de capitaux privés ou une fraction des capitaux
publiques.

2) Efficacité sociale
L’efficacité sociale peut être définie comme l’amélioration durable du bien
être des exclus par leur inclusion dans le système financier, et sa rentabilité
financière pour l’autonomisation des institutions de microfinance, des bailleurs
de fonds et pour l’assurance de leur pérennité. Selon Lapenu et Zellner (2003),
la performance sociale d’une entreprise (qu’elle soit à but lucratif ou une
organisation non gouvernementale) comprend les relations de l’organisation
avec ses clients et avec les autres groupes partie prenantes.

De nos jours, plusieurs méthodes sont utilisées pour évaluer la portée sociale
au sein des institutions de microfinance. Il s’agit de :

28
Méthodes Analyses Description
IMP- Elle s’appuie sur la collecte Il vise à améliorer la qualité des services de

ACT d’informations quantitatives microfinance et leur impact sur la lutte


provenant des statistiques d’IMF contre la pauvreté
clients.
AIMS Il place les familles au centre de son Il vise à mesurer la manière dont la
analyse, il utilise des techniques microfinance interagit avec la vie de leurs
qualitatives emprunteurs
SROI Le revenu généré par l’entreprise Il tente de mesurer sous la forme d’un ratio
essaie d’être mesurée grâce à des d’investissement la valeur sociale et
économies des donateurs environnementale crée par une
organisation
ACCION Les données qu’il emploie pour le Il compare la caractéristique socio-
PAF moment sont les données économique de ses clients par rapport au
disponibles au sein de l’IMF. Les seuil de pauvreté national et international
recettes ou dépenses sont comparés
au seuil de pauvreté
PAT L’analyse se fait sur la base de 300 Il mesure la portée sociale de la pauvreté
indicateurs de pauvreté qui sont par la mise des clients d’une institution
réduites à 30 par le biais d’une ACP dans le contexte de non client
SPI quatre dimensions sont collectées Il va au-delà de la sensibilisation contre la
par un questionnaire. Les réponses pauvreté. La performance sociale aurait 4
de questionnaire reçoivent un dimensions : l’aide aux pauvres,
système de pondération à partir l’adaptation des services et des produits
d’une ACP aux clients cibles, l’amélioration du capital
social et politique des clients et des
communautés et la responsabilité sociale

Pour mesurer le degré d’efficacité des institutions de microfinance, deux


approches sont généralement utilisées dans la littérature :

- L’approche paramétrique SFA (Stochastic Frontier Analysis) ;


- L’approche non paramétrique DEA (Data D evelopment Analysis).
29
La section sur la définition des notions nous a permis d’expliquer la notion
d’efficacité et de présenter les types d’efficacité que cherchent à atteindre toute
institution de microfinance. A présent nous ferons un tour dans la littérature
pour faire ressortir tout ce que les auteurs ont pu dire sur l’efficacité de la
microfinance.

SECTION II- REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’EFFICACITE


DE L’INSTITUTION DE MICROFINANCE
Le débat sur la notion d’efficacité sociale et efficacité financière est
soutenu dans la littérature deux courant de pensée à savoir : l’approche
welfariste et l’approche institutionnaliste. Cette section nous permettra de
présenter ces différents approches, présenter les auteurs qui la soutiennent.

I- REVUE DE LITTERATURE SUR PF ET PS (ANTERIORITE


DU DEBAT ENTRE PF ET PS)
Vers le début des années 1950 émerge le débat sur la problématique de
la responsabilité de l’entreprise. Ce débat porte sur l’entreprise capitaliste dont
la vocation est la création de surplus pour les actionnaires. Bowen (1953)
soutient l’idée selon laquelle la recherche du profit ne doit pas être l’unique
objectif visé par un homme d’affaire. Ce dernier doit intégrer dans ses objectifs
les valeurs et les attentes de la société. Dans cette même logique, Caroll (1979)
identifie quatre niveaux de responsabilité d’une entreprise capitaliste. En
premier lieu l’entreprise doit générer des profits en produisant des biens de’
consommations ou services dont les caractéristiques satisfont les besoins des
consommateurs ; ce qui correspond à la responsabilité économique de
l’entreprise. Par le respect des lois et règlement, elle assume sa responsabilité
légale. Elle aussi une responsabilité éthique qui est l’adhésion volontaire de
l’entreprise aux valeurs morale partagées au sein de la société. Le dernier
élément qui caractérise la responsabilité discrétionnaire de l’entreprise est son
engagement volontaire dans les opérations de type philanthropique.

30
Wood (1991) de son côté distingue trois niveau de responsabilité à savoir
sociale, économique et éthique.

Ce premier cadre normatif de la responsabilité sociale de l’entreprise


s’oppose au paradigme néo-classique de la firme selon lequel la maximisation
du profit est la raison d’être de l’entreprise. En effet, Levitt (1958) considère
que l’unique responsabilité sociale de la firme était de créer de la richesse et
de faire des profits. Friedman(1970) introduit le postulat selon lequel
l’entreprise des externalités positives qui conduit à un équilibre socialement
admissible dans sa quête du profit. L’engagement volontaire dans des actions
sociales est considère comme un surcout et donc altère l’équilibre. A l’opposé,
Bowen (1953) considère que la recherche du profit ne peut être réalisée à long
terme que dans la mesure où l’entreprise agit comme un membre de la société

Le débat sur le double objectif de la microfinance trouve sa source dans


cette opposition ou complémentarité entre responsabilité économique et
responsabilité sociale qui oppose les deux courants : les « welfariste »et les
institutionnalistes

II- L’approche welfariste


L’approche welfariste se base sur la théorie de la responsabilité sociale
vis-à-vis de la clientèle afin de répondre à ses attends. Les welfaristes évaluent
la performance d’une institution de microfinance du point de vue du client par
sa portée sociale (lafourcade et al, 2005) en réalisant une analyse d’impact
(Cheston et al, 2005). Ce courant cible les plus pauvres donc les revenu sont de
50% inférieur au seuil de pauvreté et vise l’amélioration de leur conditions de
vie. Elle est essentiellement composée d’institutions solidaires (à l’instar des
organisations non gouvernementales (ONG) ou coopérative) qui considèrent la
microfinance comme un moyen permettant de réduire la pauvreté. L’école de
pensée welfariste prône une offre de services financiers à des taux d’intérêt
relativement faibles et un recours aux subventions.

31
De cette école s’est engendré des taux de remboursement en dessous de
50% et des couts de financement très élevé conduisant à l’échec et à la
fermeture de certaines institutions de microfinance malgré le recourt aux
subventions. Ainsi, les institutions de microfinance butent sur un problème de
viabilité et de pérennité qui est une limite à leur développement et à leur
capacité à soutenir les personnes ciblées. Malgré tout ceci, l’approche
welfariste a fait l’objet de nombreuses critiques en raison de sa subjectivité, de
son cout et des difficultés qu’elle entraine (De briey, 2005).

III- L’APPROCHE INSTITUTIONNALISTE


L’approche institutionnaliste voit le jour à la fin des années 90 grâce au
soutien des organismes intena6tionaux tels que la banque mondiale et les
nations unies. Ses partisans considèrent que l’unique manière d’atteindre la
grande majorité des pauvres sans accès aux services financier est d’augmenté
le mouvement de la microfinance a trouvé son intégration dans le système
financier formel. Ils cherchent ainsi à mettre en place des systèmes de
microfinance pérenne et de massification du crédit (De Breiy, 2005) .chaque
institution de microfinance vise la durabilité financière en maximisant son
efficience et sa productivité. Pour cela, un ensemble de meilleurs pratiques
bancaires a été conçu afin d’accroître l’efficacité des systèmes de gestion, dont
l’adoption est une étape essentielle pour arriver à l’autosuffisance financière,
avoir accès au marché financier et atteindre le maximum de clients pauvres
(Morduch, 2000).

L’intérêt pour l’autosuffisance à émerger à partir de la reconnaissance de


la rareté des fonds. En effet, les institutionnalistes croient en une intervention à
grande échelle qui demande des ressources financières au-delà de ce que
peuvent fournir les bailleurs de fonds. En plus, ils craignent la versalité de ces
bailleurs de fonds car une institution de microfinance qui veut s’inscrire dans
une durée, tout en demeurant structurellement dépendante des subventions,

32
risque d’être un programme sans lendemain. L’unique moyen d’avoir des
ressources financières dont l’institution de microfinance a besoin est de recourir
à des sources privées (épargne, dettes commerciales, fonds propres et le capital-
risque).

Cette approche a enregistrée un certain nombre de cible. Au niveau de la


population ciblée, elle a pour clientèle les micro-entrepreneurs très proches de
la ligne de pauvreté, concentré géographiquement, ayant des activités à haut
rendement et à court cycle de production. Elle exige des clients des taux
d’intérêt assez élevés afin d’assurer l’autonomie financière.

IV- ARBITRAGE ENTRE PERFORMANCE SOCIALE ET


PERFORMANCE FINANCIERE DES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE
L’étude du lien entre performance sociale et performance financière a
fait l’objet de peu de production en microfinance et les études réalisées sont
récentes. Certaines d’entre elles supportent l’hypothèse d’une antimonié et
d’autres montent de possibilités de complémentarité.

Dans ses travaux sur la clientèle de Bancosol (Bolivie), Navajas et al.


(2000) constatent qu’environ 97% des emprunteurs sont marginalement
pauvres, légèrement en dessous ou au-dessus du seuil de pauvreté. La recherche
de profit constitue ainsi le premier objectif de l’institution de microfinance qui
tend à s’éloigner de sa clientèle cible. Paxton (2002) montre que la proportion
d’exclus est élevée, plus l’institution a des difficultés à être indépendante des
subventions.

A l’opposé, Gutiérrez-Niéto et al (2005) montrent qu’il n’y a pas


nécessairement d’arbitrage entre le ciblage des pauvres et la performance
financière, mais qu’il existe un effet pays et statut de l’institution de
microfinance sur l’efficacité. Plusieurs institutions de microfinance
initialement créées dans l’objectif d’aider les pauvres sont rentables (Luzzi et

33
Weber, 2006). Gueyié et al. (2010) dans son étude consacrée aux institutions
de microfinance du réseau des mutuelles communautaires de croissance (MC2)
au Cameroun concluent que la majorité d’entre elles exploitent rationnellement
leurs inputs pour produire des outputs financiers et sociaux. Ces résultats sont
confirmés par Nzongang et al. (2010). Les institutions de microfinance peuvent
être performantes dans les deux dimensions simultanément (dimension sociale
et financière).

34
En conclusion de la première partie, il était question de présenter le
secteur de la microfinance de manière générale dans le chapitre un et nous
avons présenté le concept d’efficacité et ses différentes approches dans le
chapitre deux. La deuxième partie de ce travail sera consacrée à l’étude de
l’impact sur la microfinance.

35
DEUXIEME PARTIE : GOUVERNANCE ET GESTION DES RISQUES
DANS L’EFFICACITE DE LA MICROFINANCE

La deuxième partie de ce travail sera consacrée à l’étude de l’impact des


mécanismes de la gouvernance en troisième chapitre et l’effet des lois et risques
sur le niveau d’efficacité du secteur de la microfinance dans le quatrième
chapitre.

36
CHAPITRE III : L’IMPACT DE LA GOUVERNANCE SUR LE
SECTEUR DE LA MICROFINANCE
Depuis le début des années 1990, le concept gouvernance n’est plus un
effet de mode mais plus tôt un élément incontournable pour traiter des
problèmes de développement économique et social. Plusieurs auteurs dans la
littérature ont au travers de multiples ouvrages démontrés le lien qui existe entre
microfinance et gouvernance. Nous allons d’abord présenter de manière
générale la gouvernance et ensuite ressortir le lien avec la diversité de
microfinance dans le contexte Camerounais.

SECTION 1 : LA NOTION DE GOUVERNANCE


La première section de ce chapitre sera consacrée à la présentation des
différentes définitions de la notion de gouvernance selon plusieurs auteurs,
ensuite nous présenterons l’organe chargé de la gouvernance au sein des
institutions de microfinance (le conseil d’administration).

I-DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DU CONCEPT DE


GOUVERNANCE
De manière générale, la gouvernance est un système constitué de
personnes et de processus maintenant une organisation sur la bonne voie et
grâce auquel celle-ci prend des décisions majeures. La gouvernance a pour
fonctions d’honorer les buts et la mission de l’organisation et veiller à leur
application, de guider les principales orientations stratégiques de
l’organisation, d’entretenir la santé de l’organisation à terme et atténuer les
risques, d’assurer la responsabilité comptable à travers l’organisation tout
entière et de veiller à ce que l’organisation possède les ressources humaines et
financières qui lui sont nécessaires pour fonctionner avec efficacité.

Au sens macroéconomique, une bonne gouvernance conduisant à une


gestion efficace des organisations et des activités repose sur les principes de
droit, de participation directe via des institutions légitimes et démocratiques, de
37
transparence grâce à la libre circulation de l’information et aux possibilités pour
le plus grand nombre d’y accéder, d’équité, de responsabilité, de
décentralisation et de légitimité.

La littérature définit généralement la gouvernance comme un processus


utilisé par le conseil d’administration pour aider une institution à remplir sa
mission et protéger l’actif de cette institution au fil des années » (Rock et al.
1998).

Au sens microéconomique, la gouvernance est la relation entre les


dirigeants et les détenteurs de ressources de l’entreprise.

Clarkson et Deck, (1996) définissent le terme de « gouvernance »


comme « le processus utilisé par le conseil d’administration pour aider une
institution à remplir sa mission et protéger l’actif de cette institution au fil des
années (Rock et al., 1998) ». Le bon fonctionnement du conseil
d’administration n’est pas à lui seul le garant de la mission et des actifs d’une
institution de microfinance. Ainsi, le travail sur la gouvernance nécessite
d’élargir le cadre d’étude pour prendre en compte tous les acteurs externes ou
internes en fonction de leur rôle dans le processus de gouvernance.

1) Les acteurs externes


Les personnes ou entités qui constituent les acteurs internes sont :

-les entités supervisant la santé financière de l’institution : autorités de


réglementation et commissaires aux comptes

-Fournisseurs de financement : actionnaires, prêteurs et déposants Collectivités


servies par l’institution

- les employés

-les clients

38
2) Acteurs internes
Les acteurs internes quant à eux sont composés de :

-Conseil d’administration

-Cadres supérieurs

-Auditeurs internes en relation avec le conseil d’administration

3) Les mécanismes de gouvernance


On peut considérer qu’il existe deux mécanismes qui concourent dans
atteinte des objectifs par les microfinances: les mécanismes internes et les
mécanismes externes.

3.1) Les mécanismes internes


Les études menées utilisent comme indicateurs pour appréhender cette
dimension de la gouvernance les indicateurs suivants :

- La taille du CA ;

- La composition du CA ;

- L’indépendance ou non du CA ;

- La rotation des principaux dirigeants ;

- La durée de mandat des membres du CA ;

- La séparation du pouvoir entre le directeur général et le président du CA ;

- La méthodologie de crédit utilisée ;

- Le statut légal ;

- La présence des institutionnels ;

- La forme organisationnelle.

3.2) Les mécanismes externes


Parmi les mécanismes externes on mentionne notamment :

39
- La supervision assurée notamment ici par la COBAC ou le MINFI

- La notation par les agences des ratings

- La réglementation définit les règles relatives aux conditions de recours aux


emprunts, aux conditions de prise de participation dans ces établissements, aux
normes de gestion etc. (ratios prudentiels de la COBAC)

- L’audit externe est effectué par les commissaires aux comptes ou les auditeurs
externes (art.49 Textes réglementaires relatifs à l’activité de microfinance)

- La discipline de marché pour les IMF cotées en bourse.

Bien que la gouvernance soit mise en œuvre dans ce contexte global,


c’est le conseil d’administration qui est le pivot au moyen duquel tous ces
acteurs communiquent.

II-LE CONSEIL D’ADMINISTRATION : PIVOT DU MECANISME


DE GOUVERNANCE DANS LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE
Nous citerons les différents rôles assignés au conseil d’administration
ensuite nous donnerons la composition dudit conseil.

1) Rôle du conseil d’administration


Les différents objectifs du conseil d’administration présentés ci-dessous
illustrent les objectifs généraux de la gouvernance :

-Déterminer et faire respecter la mission et le but de l’IMF sur le plan social

-Concevoir et approuver l’orientation stratégique (avec la direction) ; surveiller


l’atteinte des buts stratégiques

-Favoriser une planification institutionnelle efficace, dont la planification de la


succession

-S’assurer que l’IMF gère les risques avec efficacité ; assumer la responsabilité
fiduciaire

40
-Superviser les résultats accomplis par les responsables, dont la sélection,
l’appui, l’évaluation et la rémunération du directeur-général (D-G)

-Veiller à l’affectation de ressources adéquates pour réaliser la mission


institutionnelle, dont une contribution à la levée de fonds propres et de dettes

-Représenter l’IMF auprès de la collectivité et du public ; s’assurer que


l’organisation assume ses responsabilités vis-à-vis du grand public

-S’assurer que l’organisation change pour répondre aux nouvelles conjonctures


; durant des passages difficiles en particulier, assumer temporairement les
fonctions de direction.

2) taille et composition du conseil d’administration


Pour effectuer leurs travaux avec efficacité Les conseils
d’administration doivent compter suffisamment de membres. Ainsi, les
conseils doivent être assez petits pour que tous les membres puissent travailler
ensemble et ce, pour prendre des décisions de fond.

De manière générale, il semble que la taille idéale soit de sept à neuf


membres, mais il peut exister des conseils d’administration efficaces qui ne
recensent que cinq membres ou, inversement, qui en comptent au moins 11. 1
dans la mesure où la direction fait partie du conseil d’administration, il n’est
pas souhaitable que ce dernier soit constitué de moins de cinq personnes.

3- Quelques facteurs causant la crise des IMF


Certains ont estimé que la promulgation de la loi sous régionale relative aux
établissements de microfinance en 2002 et sa mise en pratique en 2005 pour la
partie administrative et en 2007 pour le respect de ratios prudentiels, ce laps de
temps a été dommageable pour le secteur de microfinance au Cameroun.

Plusieurs éléments ont été avancés pour expliquer la crise des IMF :

41
4-Le manque de professionnalisme
Durant la période de moratoire le secteur de la microfinance a attiré beaucoup
de promoteurs dont le seul objectif est la soif du gain. S’il est vrai que les
anciens cadres des banques qui ont fait faillite ont créé leurs structures de
microfinance, d’autres en ont fait aussi autant. Le personnel recruté n’a pas
une formation adéquate. Les responsables des IMF ne s’intéressent pas à ce
volet de la professionnalisation.

5- Les crédits fantaisistes et de complaisance


C’est le cas de COFINEST, où les responsables se sont octroyés des crédits
fantaisistes sans objets précis et de montant très élevés au mépris du respect des
ratios prudentiels de la COBAC.

6- La course à l’extension par la création de multiples agences sans études


de faisabilité préalables
On a également observé que plusieurs structures de microfinance se sont
lancées dans une course effrénée de création d’agences et de guichets
principalement en milieu urbain, dans le but de capter la clientèle.

7- La concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants dans


certains cas des promoteurs
Là encore c’est une erreur managériale de vouloir concentrer entre ses mains
tous les pouvoirs alors le secteur de la microfinance doit être autogéré, c’est-à-
dire impliquant tous les sociétaires.

La première section du chapitre sur la gouvernance nous a permis de présenter


une multitude définition de la gouvernance et de présenter l’organe en charge
de la gouvernance dans les institutions de microfinance. Nous essayerons de
faire le lien entre la gouvernance et l’efficacité des institutions de
microfinance dans la prochaine section.

42
SECTION II : CONSEQUENCES DE LA GOUVERNANCE SUR
L’EFFICACITE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
En Afrique et particulièrement au Cameroun, les institutions de microfinance
ont permis à plusieurs personnes d’accéder au crédit. Ceci traduit une
croissance soutenue de l’activité des institutions de microfinance au cours de
ces dix dernières années. D’après le rapport sur le marché de la notation des
IMF, cette intensification de l’activité d’intermédiation financière s’est
accompagnée d’un accroissement des besoins d’investissement et de la
nécessité pour les IMF d’ajuster leur structure financière afin de soutenir leur
croissance. Pour répondre à cette contrainte financière, certaines IMF
sollicitent une notation auprès des agences spécialisées. Planet rating2 définit
la notation comme l’attribution d’une note à une IMF afin de synthétiser ses
principales caractéristiques et de réaliser des comparaisons entre les IMF du
même secteur d’activité.

I- LA GOUVERNANCE DANS LE SYSTEME DE NOTATION DES


IMF

Les agences de notation engagées sur le marché africain adoptent des


méthodologies d’évaluation différentes. Elles permettent d’évaluer la
performance financière et organisationnelle des IMF et de favoriser leur
refinancement. En ce qui concerne Planet rating, elle fait recourt à la
méthodologie GIRAFE (Gouvernance, Information, Risques, Activités,
Financement et Liquidité, Efficacité et Rentabilité). Micro rate adopte, quant à

1
La Gouvernance d’entreprise dans les Institutions de Microfinance,

Déclaration de consensus du Council of Microfinance Equity Funds Première


édition: 2005
2
Planet rating : est une agence de notation avec Microrate Microfinanza rating

43
elle, une méthodologie de notation orientée « risques ». Ses domaines de
notation sont essentiellement les opérations de microfinance, la stratégie et la
gouvernance, l’organisation, la qualité du portefeuille et la situation financière.
Microfinanza évalue la performance et les risques des IMF. Sa méthodologie
d’évaluation est basée sur les points suivants : environnement externe et
compétition, gouvernance et opérations de microfinance, produits financiers,
structure et qualité des actifs, structure financière et gestion actif-passif,
résultats opérationnels et financiers, stratégie.

La gouvernance occupe ainsi une place importante dans les principaux


axes de notation des IMF et est considérée par ces agences de notation comme
un déterminant majeur dans le succès ou l’échec des institutions de
microfinance.

La littérature sur la relation entre les mécanismes de gouvernance et la


notation s’enracine dans la théorie positive de l’agence (Jensen et Meckling
1976 ; Fama et Jensen 1983, 1983; Jensen 1993). Selon cette théorie, les
mécanismes de gouvernance permettent de minimiser les conflits d’agence, de
contrôler la latitude managériale et d’éviter les comportements d’expropriation.
La gouvernance permet donc de limiter les risques d’agence et, par conséquent,
le risque de défaillance. Les IMF ayant un système de gouvernance jugé
efficace par les agences de notation feraient donc l’objet d’une meilleure
notation.

Il est reproché aux IMF de concentrer le pouvoir de décision entre les


mains du président du conseil d’administration qui détient parfois seul les clés
du coffre-fort de l’IMF dans le but de servir à sa guise en quantité et en temps
voulu, ou donne les clés aux personnes qui lui sont fidèles.

44
Selon le quotidien de l’économie paru le 21 avril 2017, la mal gouvernance
est la principale cause dans les multiples faillites observées dans les IMF. Il est
notamment reproché aux administrateurs et directeurs généraux des IMF de
gérer comme des entreprises familiales. « Quand un confrère a un problème, ça
affecte tout le secteur. Le problème réside effectivement dans la gouvernance,
parce que toutes la microfinance qui ont déjà fermé aujourd’hui c’est en grande
majorité à cause de la gouvernance. Parce qu’on a beau parler de crédits qui ne
sont pas remboursés à temps, c’est parce que ces crédits ont été mal octroyés.
Quand on parle des détournements c’est aussi la gouvernance », affirme
thaddée Fomekong, directeur général d’une IMF. D’après le quotidien, « il est
reproché aux IMF de concentrer le pouvoir de décision entre les mains du
président du conseil d’administration.

I- LA MAUVAISE GOUVERNANCE : LE DENOMINATEUR


COMMUN DES CRISES
Selon Berles et Means (1932) et Jensen Meckling (1976), le conseil
d’administration est un mécanisme de gouvernance dont la mission est de
contrôler l’espace discrétionnaire des dirigeants lorsque ceux-ci ne sont pas les
actionnaires de l’entreprise.

Mais certains auteurs reconnaissent la difficulté d’appliquer la gouvernance


à la microfinance à cause des objectifs différents de ceux des entreprises
classiques (Pierret D. et Doligez F.2005). Les deux auteurs proposent deux
approches pour appliquer la gouvernance à la microfinance : une approche
systématique et une approche centrée sur les acteurs.

La première approche développe une analyse autour du « système de


gouvernance» et de la question du pouvoir en prenant en compte les différentes
composantes de la gouvernance que sont : les structures (montage
institutionnel, propriété et financement); l’organisation (les procédures et leur

45
efficacité opérationnelle) ; les logiques comportementales au niveau des acteurs
impliqués au sein, mais aussi autour de l’institution. La deuxième approche
remet en cause la vision centrée sur la relation entre propriétaires et dirigeants
que les anglo-saxons ont érigé en champ d’analyse spécifique (Corporate
Governance), mais limitée au regard des défis à relever par le secteur de la
microfinance. De plus en plus c’est l’analyse partenariale qui prend en compte
toutes les parties prenantes (salariés, dirigeants, clients, investisseurs,
partenaires financiers, organisations professionnelles, pouvoirs publics etc.)
qui est utilisée (Lapenu C. et Pierret D., 2005). La spécificité de la gouvernance
d’entreprise dans les COOPEC, tient, selon Labie et Périlleux comparativement
aux firmes classiques, à leur principe de prise de décision démocratique mais
aussi à leur structure de propriété diffuse.

Dans au moins 13 des 17 cas, les problèmes de gouvernance ont été la


principale cause de la situation de crise. Les problèmes de gouvernance sont
variables d’une institution à l’autre, mais englobe généralement de graves
lacunes au niveau du conseil d’administration : validation des décisions par des
conseils d’administrations agissant comme de simples « chambre
d’enregistrement » ; contrôle inefficace du conseil d’administrations en raison
de la collusion avec les fraudeurs ou manque de compétences ; rôle imprécis
du vis-à-vis de la composition du conseils d’administrations pendant de longue
périodes. Par ailleurs, des systèmes d’information de gestion (SIG) et des
mécanismes de contrôle inadéquats ont souvent rendu difficile l’exercice
efficace du rôle des membres des conseils d’administration.

D’où notre hypothese de depart :

H1 : L’efficacité de la microfinance est fonction de la gouvernance


pratiquée.

Un autre problème majeur de gouvernance rencontré par les IMF a été le


non-respect des exigences règlementaires et statutaires. 12 des 17 institutions
46
se sont ainsi retrouvées dans des situations de fraudes et de dilapidation de
l’épargne. La fraude (commise par des membres du conseil d’administrations,
des actionnaires et/ou des directeurs) était en fait présente dans la plupart des
17 IMF étudiées. Parmi les exemples de fraude, on citera notamment
l’utilisation de la trésorerie des IMF à des fins personnelles, ou bien l’octroi de
prêts de montants importants à des représentants élus et à leurs parents.

II- QUELQUES INTITUTIONS DE MICROFINANCE AYANT


FAIT FALLITE AU CAMEROUN
Le quotidien de l’économie du 19 janvier 2017 révèle que depuis le début
du mois de janvier 2017, l’établissement de microfinance caisse d’épargne et
d’investissement (CADECI) a fermé ses portes. La CADECI vient ainsi
allonger la liste des microfinances qui ferment leurs portes en cascade au
Cameroun depuis quelques années. En 2011, la coopérative financière de
l’estuaire (COFINEST) a été déclarée en faillite, engloutissant des milliards de
francs que les clients avaient epargnés. First investment for Financial assistance
(FIFFA) et la caisse populaire du littoral (CAPOL) ont reservé le même sort à
leurs clients en 2012. Bien avant cela, la godly business fund (GBF) fermait ses
portes, c’était en 2008.

III- MONTEE DES RISQUES ET AUGMENTATION DU


NOMBRE D’IMF COLLECTRICE D’EPARGNE PLACEES
SOUS ADMINISTRATION PROVISOIRE
Dans la CEMAC, les IMF ont enregistré une croissance rapide entre 2001
et 2011, stimulée par les efforts des gouvernements nationaux et des bailleurs
de fonds pour promouvoir la microfinance. Dans l’ensemble, les capacités des
IMF n’ont pas suivi le rythme de croissance, en particulier du point de vue des
systèmes d’information, des contrôles internes et de la gestion du crédit. Une
illustration frappante de la faible capacité à gérer la croissance se trouve dans
les chiffres du portefeuille à risque (PAR). Au Cameroun (le plus vaste marché

47
de la CEMAC), sur la période de 2001 à 2011, le PAR45 était au niveau
alarmant de 26% en 2008. Au cours de la période 2001-2011, le nombre
d’institution en difficulté a augmenté.

Cette section nous a permis de comprendre le lien existant entre la


gouvernance et l’échec constaté dans le secteur des institutions de microfinance
au Cameroun.

Ce chapitre nous a permis de présenter la notion de gouvernance,


présenter l’organe chargé de son application, nous avons aussi fait le lien entre
la notion de gouvernance et de l’efficacité du secteur de la microfinance

48
CHAPITRE IV : ENJEUX DE LA MAITRISE DES RISQUES ET
TEXTES PAR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

Nous développerons dans ce chapitre le cadre régissant les


institutions de microfinance dans la zone CEMAC et particulièrement au
Cameroun en première position et les risques auxquels sont exposées ces
institutions en deuxième partie.

SECTION I : MICROFINANCE ET LES TEXTES


REGLEMENTAIRES
La première section présentera le cadre réglementaire de la
microfinance dans son ensemble.

I- LA REGLEMENTATION CEMAC
1) Origine de la loi sur la microfinance
Conscient de la nécessité de remédier à cette situation, la conférence
des chefs d’état de la CEMAC a demandé é au gouverneur de la banque des
états de l’Afrique centrale de lui soumettre un projet de texte régionale
règlementant l’activité des microfinances.

Sur la même période, les programmes d’assainissement économiques


et financier conclu entre les états et les institutions de Bretton Wood ont mis un
accent particulier sur la nécessité de concevoir un cadre règlementaire
approprié au développement de ce secteur.

C’est dans ce contexte qu’en sa qualité de président de la commission


bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), le gouverneur de la banque des états
de l’Afrique centrale (BEAC) a chargé le secrétaire générale de la COBAC
d’élaborer un projet de texte.

49
2) Champ d’application de la réglementation
Ce texte réunit dans son champ d’application toutes les structures
effectuant une activité d’épargne, et/ou de crédit, autres que celles visées par
les dispositions de la convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de
la réglementation bancaire dans les états de l’Afrique centrale.

Les enquêtes ont en outre montées qu’au sein de ce secteur, les structures de
microfinances présentent une grande diversité. Aussi, afin de proposer une
réglementation mieux adaptée, il s’est avéré nécessaire de les catégoriser. Cette
catégorisation tient :

- A l’activité exercée : il y a des structures qui effectuent exclusivement


une activité d’épargne et de crédit ;
- Au choix institutionnel fait par les promoteurs : beaucoup de structures
de microfinance ont en effet adoptées le statut de coopérative ou
mutualiste, d’autres un statut associatif ;
- Au mode d’organisation : certaines structures exercent leurs activités de
manière indépendante tandis que d’autres sont rattachées à des réseaux
dotés d’organes faitiers qui jouent généralement le rôle de promotion,
d’encadrement, de formation et de surveillance ;
- Aux populations cibles auxquelles elles s’adressent ;
- A la dimension des structures ;
- A la motivation des promoteurs.

Au Cameroun, la loi du 14 août 1992 a prévue des dispositions


applicables aux seules coopératives d’épargne et de crédit, laissant de côté de
nombreuses structures ayant optées pour une forme juridique différente. Par
ailleurs, pour des coopératives exerçant des opérations de collecte de l’épargne
et de la distribution de crédit, l’autorité de tutelle était le MINADER lorsqu’elle
aurait dû être le ministre en charge des finances.
50
II- REGLEMENTATION COBAC SUR LES MICROFINANCES
Au Cameroun comme dans tous les états membre de la commission
des états de l’Afrique centrales, c’est la COBAC qui fixe l’essentiel des
textes qui régi l’activité de la microfinance. Ainsi, c’est la réglementation
COBAC R-2009/02 qui porte fixation des catégories des établissements de
crédit et leur forme juridique et les activités autorisées.

III- STATUT JURIDIQUE ET PERFORMANCE DES IMF


Les IMF sont caractérisées par une diversité de formes institutionnelles et
d’objectifs stratégiques. Les statuts juridiques de coopérative, de société
privée par actions et d’association pour les organisations non
gouvernementales (ONG) dominent l’exercice de l’activité de microfinance
dans le monde.

D’après Fama et Jensen (1983a, 1983b), les spécificités en matière de


gouvernance expliqueraient les différences entre ces formes
institutionnelles. La double qualité des membres, c’est-à-dire le fait que
chacun ait le double statut de propriétaire et de créancier, caractérise les
coopératives financières et influence leur système de gouvernance (Cuevas
et Fischer 2006). Selon Valnek (1999) et Gurtner et al. (2002), cette double
qualité permet d’éviter les coûts relatifs aux conflits d’agence entre
propriétaires et créanciers. Cette forme institutionnelle contribue ainsi à
éliminer ce type de conflit d’agence récurrent dans les sociétés par actions.

Les organisations non gouvernementales (ONG) ou encore les organisations


à but non lucratif sont des associations. Elles se caractérisent par une
absence de propriétaire et par conséquent un moindre contrôle de la latitude
managériale du dirigeant. Ce dernier bénéficie d’une plus grande latitude
managériale et d’une plus grande autonomie dans la prise de décisions de
gestion. Pour Peck et Rosenberg (2000), la faible implication des membres
du conseil d’administration dans le contrôle de la gestion des ONG

51
s’explique par le fait qu’ils n’ont pas la qualité d’investisseur. Ils ont de ce
fait une attitude plus relâchée à l’égard de la viabilité de leur organisation.
Ce déficit d’incitation au contrôle peut donc réduire l’efficacité du conseil
d’administration et exposer l’organisation à l’expropriation par les
gestionnaires. Notons que les coopératives et les ONG sont considérées par
la littérature en microfinance comme des organisations à but à non lucratif.
Leur mission est essentiellement à vocation sociale. Les IMF à but lucratif
sont composées principalement de sociétés privées. Ces IMF à but lucratif
optent davantage pour une orientation commerciale.

Certains praticiens de la microfinance, à l’instar de White et Campion


(2002), Fernando (2004), Ledgerwood et White (2006), soutiennent la thèse
selon laquelle il y aurait intérêt à transformer les IMF à but non lucratif en
IMF à but lucratif (sociétés privées). Cette thèse, construite autour de l’étude
de quelques cas illustratifs de transformations réussies d’ONG en Amérique
Latine1, est fondée sur deux hypothèses principales. Selon la première, les
sociétés privées auraient une meilleure structure financière du fait de la
possibilité d’accéder aux financements externes. D’après la seconde, le
système de gouvernance des IMF à but non lucratif serait moins efficace
que celui des IMF à but lucratif. L’hypothèse selon laquelle les sociétés
privées de microfinance auraient un meilleur système de gouvernance que
les ONG ou les coopératives n’est validée empiriquement ni dans les IMF
(Hartarska 2005 ; Mersland et Strøm 2008, 2009), ni dans les banques
(Valnek 1999 ; Altunbas et al. 2001 ; Gurtner et al. 2002 ; Ory et al. 2006),
et encore moins dans les sociétés d’assurance (Lamm-Tennat et Starks
1993). Ces études attestent que les organisations à but non lucratif sont au
moins aussi performantes que les sociétés privées. Le système de
gouvernance des organisations à but non lucratif serait donc au moins aussi
efficace que celui des sociétés privées par actions. Les études empiriques

52
sur l’influence du statut légal sur la notation des sociétés d’assurance et
banques vont dans le même sens. Bouzouita et Young (1998) et Adams et
al. (2003) montrent que les sociétés par actions tendent à être moins bien
notées que les mutuelles d’assurance.

La première section nous a permis de comprendre le cadre réglementaire de


l’activité de la microfinance dans la sous-région Afrique centrale. Nous
aborderont le concept de risque dans la section suivante.

SECTION II- INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ET MAITRISE


DES RISQUES
La bonne mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques et
leurs pertinences doivent être testées en permanence, c’est la raison pour
laquelle les institutions de microfinance développent des mécanismes de
gestion du risque. La gestion des risques doit déterminer la priorité avec
laquelle une institution de microfinance attribue ses ressources à sa gestion.
Pour être pérenne et viable, une institution de microfinance doit mettre en place
des instruments de gestion des risques à lesquels elle est confrontée.
Développer cette section revient à définir dans un premier temps la notion de
risque, donner les différents types de risques encourus par les institutions de
microfinance dans un second temps, énumérer les avantages de la gestion des
risques en troisième position et les faiblesses dans la gestion du risque en
dernière position.

I- NOTION DE RISQUE
De manière générale, nous pouvons définir le risque en microfinance
comme un ensemble des risques associés à l’activité de microfinance.

53
II- TYPOLOGIE DES RISQUES
Le cadre d’évaluation des risques en microfinance présente une
analyse objective de la notion de risque. L’étude de la typologie des risques fait
ressortir quatre types de risques à savoir : les risques internes (les risques
institutionnels, les risques opérationnels, les risques de gestion financière) et
les risques externes.

1) Les risques internes


Les risques internes sont dus aux dispositifs de contrôle interne. Ils
sont constitués des risques institutionnels, des risques opérationnels, et des
risques de gestion financière.

1.1) Les risques institutionnels


- Les risques sur mission : il est admis que toutes les institutions de
microfinance n’ont pas les mêmes déclaration de mission, l’on reconnait
cependant qu’elles ont en commun une même mission sociale qui est
celle de fournir à la population à faible revenu des services financiers et
aider à l’amélioration de leur condition de vie ;
- Les risques sur la mission commerciale : la mission commerciale des
institutions de microfinance est de fournir les services financiers de
manière à permettre à l’organisation de se pérenniser et devenir
autosuffisante. Les institutions de microfinance sont exposées aux
risques de mission commerciale lorsque le taux d’intérêt n’est pas assez
élevé pour couvrir ses charges et lorsqu’elle ne gère pas efficacement
comme une entreprise commerciale. Il importe à ce niveau de faire la
différence entre la mission sociale et la mission commerciale des
institutions de microfinance. La mission sociale est de fournir à la
population démunie des services financiers or la mission commerciale a
pour objectif d’accorder du crédit à court terme et à un taux d’intérêt
significatif. Le défi pour la microfinance reste donc la réalisation en

54
permanence de l’équilibre entre la mission sociale et la mission
commerciale pour atteindre son but final.
- Les risques sur la dépendance : il est semblable aux risques sur la mission
commerciale. Les institutions de microfinance qui sont soutenues par des
organisations internationales sont les plus affectées, surtout en ce qui
concerne les activités de microfinance qui sont gérées comme projet et
qui ne sont pas des institutions indépendantes. Ces institutions de
microfinance sont vulnérables à la dépendance par le soutien des
organisations internationales. Bien que ce soutien paraisse avantageux
au début il pourrait davantage affaiblir les efforts vers une institution
dépendante à long terme.

1.2) les risques opérationnels


Les risques opérationnel est la vulnérabilité à laquelle est confrontée
l’institution de microfinance dans sa gestion quotidienne. Il est constitué des
risques suivants :

- Les risques de crédit : c’est le risque correspondant au non


remboursement par l’emprunteur de la totalité de son emprunt. Le risque
de crédit est une préoccupation particulière dans la microfinance dans la
mesure où la plupart des micros crédits ne sont pas garantis (ils ne sont
pas soumis à aucune garantie formelle, classique ou bancaire). Pour
déterminer la vulnérabilité d’une institution de microfinance aux risques
de crédit, on doit revoir les politiques et les procédures à chaque niveau
dans le processus d’octroi de crédit pour déterminer si les risques de
défaillance et de pertes sur créances sont réduits à un niveau
suffisamment raisonnable.
- Les risques humains : ce sont des risques communs à n’importe quelle
organisation qui gère une importante somme d’argent. Cette
vulnérabilité est prédominante dans les milieux économiquement

55
pauvres. La vulnérabilité à la fraude est particulièrement plus grande
dans des contextes où l’argent change de main. Elle est encore plus
critique dans les institutions de microfinance disposant d’un système
d’information de gestion (SIG) peu fiable ou peu cohérent, des politiques
et procédures non clairement définies, un taux élevé de renouvellement
du personnel technique.
- Les risques technologiques : ce sont des risques physiques liés au
système d’information et au support informatique.
- Les risques juridiques : il s’agit des risques liés à l’insuffisance dans la
formulation des contrats de prêt entre l’institution de microfinance et ses
clients. Des clauses contractuelles insuffisantes pour protéger les intérêts
peuvent générer des préjudices à l’institution de microfinance.
- Les risques de métier : ce sont des risques qui s’attachent à la cohérence
dans la gestion des projets et la gestion des changements, à l’intégrité
physique des biens et des valeurs, aux manquements sur le plan
commercial dus à des procédures pas adaptées ou incohérentes ;
- Les risques de gouvernance : les risques inhérents à la gouvernance se
présentent lorsque les propriétaires et les directeurs d’institutions de
microfinance ne possèdent pas de compétences nécessaires pour assurer
une surveillance adéquate de l’entreprise. Ceci peut constituer un
problème en raison de la nature des institutions et des personnes qui
détiennent ou administrent habituellement une microfinance.

56
1.3) Les risques de gestion financière
- Les risques de taux : ce sont des pertes pouvant être enregistrées sur la
variation des taux d’intérêt. Ce risque se présente lorsque pour une créance ou
une dette les références de taux sont différentes ;

- Les risques de change : ce risque est lié aux pertes qui surviennent du fait
d’un changement de la parité de la monnaie ;

- Les risques d’inefficiences : l’inefficience traduit la capacité de l’organisation


à minimiser les coûts marginaux d’exploitation/production et dépend de la
maîtrise des coûts et du seuil de rentabilité ;

- Les risques sur l’intégrité du système d’information : l’évolution de ce risque


suppose la vérification permanente de la qualité de l’information fournie au
système, un mécanisme de contrôle garantissant un traitement correct de
l’information entrant dans le système.

2) Les risques externes


Les risques externes sont ceux qui proviennent de l’environnement
de la microfinance. Ces risques échappent le plus souvent au contrôle interne
de l’institution de microfinance concernée. Ce sont : les risques de
réglementation, les risques sur concurrence, les risques sur démographie, les
risques sur l’environnement physique et les risques sur macroéconomie.

2.1) Risques sur la règlementation


Les dispositifs règlementaires pouvant créés une vulnérabilité au sein d’une
institution de microfinance sont : le code de travail, les interférences politiques,
la dérèglementation.

2.2) Risques sur concurrence


Ces risques proviennent de la méconnaissance des services et des concurrents
afin de bien définir son propre plan marketing en termes de produit ou service,
de prix, de concurrence et de part de marché.

57
2.3) Risques sur démographie
Il s’agit ici d’évaluer les éléments tels que : les taux de morbidité, le taux de
scolarisation, le passé entrepreneurial, la mortalité de la population.

2.4) Risques sur l’environnement physique


Il permet d’évaluer les éléments comme : l’inondation, la sècheresse qui
affectent les ménages, entreprises, les flux de revenus et la prestation des
services de microfinance.

2.5) Risque sur macroéconomie


Ce sont des risques liés aux changements macroéconomiques comme la
dévaluation et l’inflation. Ce risque a deux facettes : l’influence directe de ces
facteurs sur l’institution de microfinance et l’influence directe de ces facteurs
sur les clients de l’institution de microfinance, leurs affaires et leurs capacités
de remboursement de prêts.

III- AVANTAGES DE LA GESTION DU RISQUE


En examinant les types de risque présentés plus haut, nous remarquons que les
politiques de gestion de risque ont des avantages non négligeables sur le secteur
de la microfinance. Nous citerons :

- La sécurité des déposants ;


- La transparence des opérations ;
- Le suivi et la localisation des responsabilités ;
- Les meilleures conditions d’activité des institutions de microfinance ;
- La capacité de refinan6cement ;
- La poursuite des mauvais payeurs ;
- La meilleure connaissance des risques des emprunteurs ;
- Le respect des normes prudentielles ;
- L’existence d’un contrôle interne et externe ;
- La réduction du niveau des détournements de fonds et d’objectifs ;

58
- La bonne distribution du crédit favorisant une bonne qualité du
portefeuille ;
- L’amélioration de l’information avec la mise en place de base de données
et d’un système de sauvegarde des données.

IV- FAIBLESSES DANS LA GESTION DU RISQUE


Les faiblesses dans la gestion du risque peuvent être liées aux coûts élevés pour
certains types de risques et la prise en charge de certains risques externes. Les
coûts liés à la gestion des risques sont entre autres : la formation du personnel,
le recouvrement des impayés, la sécurité informatique des opérations et des
biens, la sensibilisation des populations cible pour booster l’adhésion et pour la
mobilisation de l’épargne.

Le non-respect de la réglementation et l’absence d’un bon système de contrôle


dans une institution de microfinance sont des aspects qui contribuent à la baisse
de l’efficacité des institutions de microfinance.

H2 : Moins les institutions de microfinance maîtrisent les textes et risques


inhérents à l’activité, grande est l’impact sur le secteur.

59
En conclusion, notre deuxième partie qui portait sur gouvernance et
gestion des risques dans l’efficacité de la microfinance nous a permis d’aborder
dans le chapitre trois l’impact de la gouvernance dans le succès des institutions
de microfinance. Nous avons eu à ressortir le lien existant entre les notions de
gouvernance et d’efficacité. Le chapitre quatre qui portait sur les enjeux de la
maîtrise des lois et règlement a également montré le lien sur l’efficacité du
secteur.

60
LES IMPLICATIONS MANAGERIALES

Arrivé à la fin de notre travail de recherche qui portait sur : « l’impact


de la diversité des institutions de microfinance sur leur efficacité sectorielle »
où nous avons eu à énumérer les problèmes qui tendent à réduire l’efficacité du
secteur de la microfinance.

Comme solutions à ces préoccupations, nous proposons aux


institutions de microfinance de:

- Pratiquer une gestion saine de leur structure ;


- Avoir une rigueur dans la gestion leur activité ;
- Respecter les textes et lois régissant le secteur ;
- Eviter les risques inherentes à l’activité de la microfinance.

61
BIBLIOGRAPHIE

Table des matières


CONTEXTE D’ETUDE .................................................................................................................. 1
PROBLEMATIQUE ........................................................................................................................ 2
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE .............................................................................................. 4
INTERET DE LA RECHERCHE .................................................................................................. 4
BASES D’HYPOTHESES ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ........................................... 5
CHAPITRE I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE .... 10
SECTION I : DEFINITION, HISTORIQUE ET MISSION DES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE ......................................................................................................................... 10
1) Présentation du secteur financier du Cameroun ............................................................. 11
2) Historique de la microfinance au Cameroun ................................................................... 13
3) Evolution du secteur des microfinances au Cameroun ................................................... 16
II- LES OBJECTIFS DE LA MICROFINANCE ....................................................................... 17
III- FINANCEMENT DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ...................................... 17
SECTION II : CATEGORIES, SERVICES ET REGLEMENTATION SUR LES IMF. ...... 20

62
I- LES SERVICES OFFERTS PAR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE .............. 20
1) Le crédit .............................................................................................................................. 20
2) L’épargne ............................................................................................................................ 21
3) L’assurance ......................................................................................................................... 21
4) Les transferts d’argent....................................................................................................... 21
II- LES ORGANES DE SUPERVISION ET DE CONTROLE................................................. 21
III- CATEGORIE DES IMF ......................................................................................................... 24
IV- AVANTAGES DE LA MICROFINANCE ........................................................................... 24
CHAPITRE II : EFFICACITE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE............................ 26
SECTION I : NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE ............................................ 26
I- NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE ........................................................ 26
1) Définition de l’efficacité ..................................................................................................... 26
2) Nuance entre efficacité et efficience de la microfinance ................................................. 26
II- TYPES D’EFFICACITE EN MICROFINANCE .................................................................. 27
1) Efficacité financière............................................................................................................ 27
2) Efficacité sociale ................................................................................................................. 28
SECTION II- REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’EFFICACITE DE L’INSTITUTION
DE MICROFINANCE ................................................................................................................... 30
I- REVUE DE LITTERATURE SUR PF ET PS (ANTERIORITE DU DEBAT ENTRE
PF ET PS) ...................................................................................................................................... 30
II- L’approche welfariste ........................................................................................................ 31
III- L’APPROCHE INSTITUTIONNALISTE .................................................................. 32
IV- ARBITRAGE ENTRE PERFORMANCE SOCIALE ET PERFORMANCE
FINANCIERE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE .................................................. 33
CHAPITRE III : L’IMPACT DE LA GOUVERNANCE SUR LE SECTEUR DE LA
MICROFINANCE ......................................................................................................................... 37
SECTION 1 : LA NOTION DE GOUVERNANCE ................................................................... 37
I-DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DU CONCEPT DE GOUVERNANCE ........... 37
1) Les acteurs externes ........................................................................................................... 38
2) Acteurs internes .................................................................................................................. 39
3) Les mécanismes de gouvernance .......................................................................................... 39
3.1) Les mécanismes internes ................................................................................................ 39
3.2) Les mécanismes externes ................................................................................................ 39
II-LE CONSEIL D’ADMINISTRATION : PIVOT DU MECANISME DE GOUVERNANCE
DANS LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE................................................................. 40
1) Rôle du conseil d’administration .......................................................................................... 40
2) taille et composition du conseil d’administration................................................................ 41

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3- Quelques facteurs causant la crise des IMF ....................................................................... 41
4-Le manque de professionnalisme ........................................................................................... 42
5- Les crédits fantaisistes et de complaisance .......................................................................... 42
6- La course à l’extension par la création de multiples agences sans études de faisabilité
préalables .................................................................................................................................... 42
7- La concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants dans certains cas des
promoteurs .................................................................................................................................. 42
SECTION II : CONSEQUENCES DE LA GOUVERNANCE SUR L’EFFICACITE DES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ..................................................................................... 43
I- LA MAUVAISE GOUVERNANCE : LE DENOMINATEUR COMMUN DES
CRISES ........................................................................................................................................... 45
II- QUELQUES INTITUTIONS DE MICROFINANCE AYANT FAIT FALLITE
AU CAMEROUN ........................................................................................................................... 47
III- MONTEE DES RISQUES ET AUGMENTATION DU NOMBRE D’IMF
COLLECTRICE D’EPARGNE PLACEES SOUS ADMINISTRATION PROVISOIRE ..... 47
CHAPITRE IV : ENJEUX DE LA MAITRISE DES RISQUES ET TEXTES PAR LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ..................................................................................... 49
SECTION I : MICROFINANCE ET LES TEXTES REGLEMENTAIRES ........................... 49
I- LA REGLEMENTATION CEMAC ................................................................................ 49
1) Origine de la loi sur la microfinance ................................................................................ 49
2) Champ d’application de la réglementation ...................................................................... 50
II- REGLEMENTATION COBAC SUR LES MICROFINANCES .................................. 51
III- STATUT JURIDIQUE ET PERFORMANCE DES IMF .......................................... 51
SECTION II- INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ET MAITRISE DES RISQUES ...... 53
I- NOTION DE RISQUE ....................................................................................................... 53
II- TYPOLOGIE DES RISQUES .......................................................................................... 54
1) Les risques internes ............................................................................................................ 54
1.1) Les risques institutionnels ......................................................................................... 54
1.2) les risques opérationnels ................................................................................................. 55
1.3) Les risques de gestion financière ................................................................................... 57
2) Les risques externes ............................................................................................................... 57
2.1) Risques sur la règlementation ........................................................................................ 57
2.2) Risques sur concurrence................................................................................................. 57
2.3) Risques sur démographie ............................................................................................... 58
2.4) Risques sur l’environnement physique ......................................................................... 58
2.5) Risque sur macroéconomie ............................................................................................ 58
III- AVANTAGES DE LA GESTION DU RISQUE ......................................................... 58
IV- FAIBLESSES DANS LA GESTION DU RISQUE ..................................................... 59

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LES IMPLICATIONS MANAGERIALES ................................................................................. 61
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 62

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