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De plus, après la mise sur pied du programme permettant la réduction de
la pauvreté au travers des institutions de microfinances, l’amplification de
l’information sur les crises et faillites des établissements de microfinance se
multiplie, suscitant des inquiétudes et des doutes au niveau des promoteurs, des
bailleurs de fonds ou des autorités de supervision du secteur.
PROBLEMATIQUE
Une institution de microfinance peut être définie comme une entreprise
financière qui doit, à terme couvrir ses dépenses et dégager une marge sans
appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services (Tafsir, 2012).
Selon la banque centrale, la microfinance est une activité exercée par une
personne morale autre qu’un établissement de crédit, qui offre, habituellement
et en vue de lutter contre la pauvreté des services financiers à une population
évoluant pour l’essentiel en marge du système bancaire traditionnel. Dans
l’environnement financier du Cameroun, il existe une multitude
d’établissement de microfinance qui influence de manière significative le
secteur.
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performance du secteur dans l’économie. Cette problématique nécessite
qu’on se pose les questions suivantes :
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Dans le souci de répondre aux questions qu’on s’est posées, cette
recherche s’articule autour des éléments suivants :
INTERET DE LA RECHERCHE
Le secteur de la microfinance au Cameroun bien qu’étant constitué d’une
grande diversité doit développer une stratégie lui permettant d’avoir une bonne
efficacité afin de se démarquer dans l’économie. De ce fait, une telle étude
entraine à la fois des intérêts théorique et pratique.
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Sur le plan pratique, notre travail visera à comprendre la variété des
établissements de microfinance telle qu’elle se présente dans l’environnement
financier. Cette étude permettra aussi au public et aux potentiels lecteurs de
comprendre le fonctionnement des institutions de microfinance dans notre
environnement.
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microfinance soit composé d’une grande variété ne garantit pas une bonne
maitrise par tous acteurs.
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H2 : Moins les institutions de microfinance maîtrisent les textes et risques
inhérents à l’activité, grande est l’impact sur le secteur.
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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION ET EFFICACITE DU
SECTEUR DE LA MICROFINANCE
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CHAPITRE I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
Selon la banque centrale, la microfinance est une activité exercée par une
personne morale autre qu’un établissement de crédit, qui offre, habituellement
et en vue de lutter contre la pauvreté des services financiers à une population
évoluant pour l’essentiel en marge du système bancaire traditionnel.
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Le groupe consultatif pour l’assistance aux pauvres la définit comme :
« l’ensemble des services financiers et bancaires à destination des populations
les plus pauvres ».
Dominé par les banques étrangères, le secteur bancaire est assaini après la
crise qui l’a secoué dans les années 1990. Les services des banques restent
orientés vers les grandes entreprises et les banques sont peu présentes dans
certains secteurs d’activité tels que l’agriculture, l’immobilier ou le crédit-bail.
Le secteur bancaire est encore grevé par un nombre relativement important de
créances en souffrance, qui sont passées d’une moyenne de 40% du total des
crédits en 1995 à 15,02% en décembre 2010. Le superviseur bancaire
(COBAC) relève une amélioration significative du respect de la réglementation
prudentielle.
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- Beaucoup de difficultés dans l’exécution des contrats et la réalisation des
garanties et des hypothèques : Les durées moyennes des procédures
judiciaires de recouvrement et de réalisation des sûretés sont très
longues. Les recours dilatoires et les demandes de renvoi d’audience sont
souvent mal maîtrisés par les tribunaux. Le concours de la force publique
n’est que rarement accordé en cas de difficulté pour un huissier
d’exécuter une décision de justice. Les requêtes des débiteurs aux fins
d’être placés sous la protection d’un règlement préventif sont accordées
sans analyse préalable de la situation financière du débiteur, ni de sa
bonne (ou mauvaise) foi. Les syndics de faillite ne font pas l’objet de
réglementation, ni de véritable contrôle judiciaire.
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l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation sur les coopératives. Il faut
également signaler ici, que la crise du secteur bancaire de la fin des années 80,
et la restructuration de ce secteur qui a suivi, ont entraîné la liquidation de
plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de banques
dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres
de banques.
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Il s’agit des caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées créées
par le biais du projet rural décentralisé démarré en 1995 avec l’appui technique
du CIDR et sous financement AFD et les caisses de base (CABA) promues par
le FOCAOB vers la fin des années 90. Ce grand engouement pour la
microfinance va s’accompagner d’une crise, essentiellement dans le secteur des
COOPEC, du fait du manque de professionnalisme et l’absence de contrôle.
qui ont émaillé les activités des sociétés coopératives d’épargne et de crédit, le
gouvernement a pris la décision de les placer désormais sous la tutelle et le
contrôle du ministère des finances à travers le décret du Premier Ministre de
1998, qui soumet désormais toutes les COOPEC au régime d’agrément et au
contrôle de la part du ministère des finances
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3) Evolution du secteur des microfinances au Cameroun
La microfinance date de plus d’un siècle sous sa forme traditionnelle au
Cameroun. Cependant, elle devient de manière formelle en 1963 avec la
création de la première coopérative d’épargne et de crédit (« crédit union » ou
caisse populaire) dans la partie anglophone du pays sous l’impulsion des
missionnaires hollandais (Elouna, 2007).
En 1980, le Cameroun a connu une grave crise financière qui va amener les
banques à limiter leurs engagements. Pour éviter un effondrement de tout le
système bancaire, un plan de restructuration a été mis en place en 1989. La
microfinance n’a cependant connu un essor remarquable et ne s’est diversifiée
qu’à partir du début des années 90 à la faveur de la loi n° 92/2006 du 14 aout
1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupements. Cette loi vient ainsi
annuler la loi n° 73/15 du 07 décembre 1973 portant statut des sociétés
coopératives au Cameroun.
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II- LES OBJECTIFS DE LA MICROFINANCE
La microfinance a plusieurs objectifs dont le principal est celui de la lutte
contre la pauvreté. A côté de cet objectif, les institutions de microfinance étant
des sociétés lucratives, elles ont aussi un second objectif : celui de la réalisation
de bénéfices.
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Certaines banques commerciales accordent quelques découverts
ponctuels à des établissements de microfinance ayant des besoins des
ressources pour le financement de leurs activités.
Tout simplement parce que ces institutions sont pour elles de bons
clients, rentables et sûrs, car leur risque est réparti sur des milliers de petits
crédits. De plus, les banques commerciales voient dans la microfinance un
prolongement de leur propre métier vers de nouveaux marchés. La
microfinance, qui draine des capitaux privés vers ceux qui en ont le plus besoin,
ouvre des perspectives sans précédent.
On peut aussi constater que les EMF nouent des relations d’affaires avec
les banques commerciales en ouvrant des comptes dans leurs livres des comptes
de dépôts, en initiant les opérations courantes, virements, achat des devises,
transferts, etc.) et en demandant certains des crédits de refinancement.
D’une manière générale, Les liens de partenariat entre les banques et les
EMF sont presque inexistants. Les EMF connaissent des problèmes d'accès aux
services bancaires liés non seulement au poids des échecs antérieurs qui ont
touché le système bancaire (restructurations) et les EMF, mais aussi à la genèse
même de la plupart des EMF notamment autonomes qui sont des émanations
d'anciens cadres des banques sortis du système à la suite des deux
restructurations. Cette situation a instauré une méfiance entre les deux systèmes
qui fait qu'aujourd'hui, les EMF ont des difficultés à obtenir des services tels
que l'ouverture de comptes dans certaines institutions, l'endos des chèques,
l'ouverture de crédits documentaires, la domiciliation des salaires etc…Par
ailleurs ils estiment que la tarification des services qui leur sont offerts par les
banques est encore très élevée.
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Nous avons eu à présenter la microfinance dans sa genèse, les missions
assignées à cette dernière. A présent, nous passerons aux différents services et
réglementation de la microfinance au Cameroun.
Les crédits accordés par les IMF utilisent deux méthodes pour servir la
clientèle : l’une est fondée sur un individu (ce qu’on appelle crédits individuels)
et l’autre sur un groupe (crédit de groupe)
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2) L’épargne
L’épargne est ce qui reste des revenus après la consommation. Elle est aussi
une fraction d’un revenu qui n’est pas affecté à la consommation
immédiatement.
De ces deux définitions, nous dirons que l’épargne est la partie du revenu
non affectée à la consommation. L’on distingue deux types d’épargne :
3) L’assurance
L’assurance est une prévision à l’avenir faite par une personne. Cette option
permet aux clients des IMF de se couvrir des risques tels que : la maladie, le
décès, les accidents, les sinistres ; …
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Il convient de souligner que la COBAC a une mission de supervision qui
consiste en un contrôle technique. Elle est chargée de manière générale à veiller
au respect par les établissements de microfinance des dispositions
réglementaires édictées par les autorités nationales, par le comité ministériel de
l’UMAC, par la BEAC, ou par elle-même et qui leur sont applicables et de
sanctionner les manquements constatés. Elle est en outre chargée de contrôler
les conditions d’exploitation des établissements, de veiller à la qualité de leur
situation financière et d’assurer le respect des règles déontologiques de la
profession.
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Le Ministère des Finances assure la coordination nationale de la politique
générale du gouvernement en matière de microfinance. Sa Direction Générale
du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire par le biais de la Division
de la Microfinance assure la tutelle dans le contrôle et la supervision et
intervient dans la promotion et le développement des établissements de
microfinance. A la suite du décret 2008, les organes chargés de la microfinance
au sein du MINFI ont été dotés de ressources (humaines, matérielles et
financières) pour remplir les missions qui leurs sont confiées. La division de la
microfinance a été dotée d'une équipe de 27 personnes: 1 chef de division, 3
chefs de cellule, 1 chef de service, 20 chargés d’études assistants, 2 chefs de
bureau. L’Etat Camerounais a clairement affiché sa volonté de développer le
secteur de la microfinance. Pour cela, des organes ont été créés avec des
missions spécifiques. Mais, face à des objectifs très ambitieux, les moyens mis
à disposition de ces organes restent nettement insuffisants.
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III- CATEGORIE DES IMF
Les modalités d’exercice de l’activité des microfinances sont définies par
la CEMAC et régies par la règlementation n° 1/03CEMAC/AMAC/COBAC
entrée en vigueur le 14 avril 2015. La réglementation CEMAC gère les activités
mais pas la forme juridique des IMF. Ce code décrit trois catégories d’IMF :
- La 2ème catégorie : constituée d’IMF qui offre des services aux tiers.
Ces IMF doivent avoir un statut obligatoire de SA ;
- La 3ème catégorie : qui regroupe les IMF qui n’offrent que du crédit et
qui ne sont pas autorisées à mobiliser l’épargne. Les ressources de ces derniers
proviennent des bailleurs de fonds.
Nous notons que toutes les IMF doivent faire partie de l’association des
établissements de microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) dont le rôle est
de :
-Pour des raisons de proximité : les IMF sont plus proches de la population par
rapport aux banques classiques (d’où l’appellation « finance exclusive ») ;
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-Pour des raisons de proximité professionnelle : les IMF installent des agences
(guichets) près des lieux où se déroule l’essentiel des activités financière. Ceci
entraine une réduction des coûts de transaction ;
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CHAPITRE II : EFFICACITE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE
Selon Philippe CAMUS (2000 : 379), une action est efficace si les objectifs
sont atteints (par exemple produire la quantité demandée).
D’après Isabelle CALME et al. (2003 : 298), l’efficacité est définit comme
l’atteinte des objectifs par l’entreprise.
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II- TYPES D’EFFICACITE EN MICROFINANCE
De nos jours, la capacité à lutter contre la pauvreté par la microfinance
suscite des débats. Etant un instrument permettant le financement de la frange
de la population exclue du système bancaire classique, elle a la particularité de
chercher à accomplir sa mission sociale tout en fon6ctionnant comme une
institution financière classique. Nous développerons dans cette partie les
notions d’efficacité financière et d’efficacité sociale.
1) Efficacité financière
L’objectif étant d’atteindre de meilleure performance possible, ce qui peut
être réalisé lorsque l’institution de microfinance parvient à concilier les
exigences de performance financière en assumant une rentabilité pérenne de la
performance sociale en réduisant la pauvreté.
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- La rentabilité : les indicateurs de rentabilité reflètent la performance de
l’ensemble des domaines de l’institution.
2) Efficacité sociale
L’efficacité sociale peut être définie comme l’amélioration durable du bien
être des exclus par leur inclusion dans le système financier, et sa rentabilité
financière pour l’autonomisation des institutions de microfinance, des bailleurs
de fonds et pour l’assurance de leur pérennité. Selon Lapenu et Zellner (2003),
la performance sociale d’une entreprise (qu’elle soit à but lucratif ou une
organisation non gouvernementale) comprend les relations de l’organisation
avec ses clients et avec les autres groupes partie prenantes.
De nos jours, plusieurs méthodes sont utilisées pour évaluer la portée sociale
au sein des institutions de microfinance. Il s’agit de :
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Méthodes Analyses Description
IMP- Elle s’appuie sur la collecte Il vise à améliorer la qualité des services de
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Wood (1991) de son côté distingue trois niveau de responsabilité à savoir
sociale, économique et éthique.
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De cette école s’est engendré des taux de remboursement en dessous de
50% et des couts de financement très élevé conduisant à l’échec et à la
fermeture de certaines institutions de microfinance malgré le recourt aux
subventions. Ainsi, les institutions de microfinance butent sur un problème de
viabilité et de pérennité qui est une limite à leur développement et à leur
capacité à soutenir les personnes ciblées. Malgré tout ceci, l’approche
welfariste a fait l’objet de nombreuses critiques en raison de sa subjectivité, de
son cout et des difficultés qu’elle entraine (De briey, 2005).
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risque d’être un programme sans lendemain. L’unique moyen d’avoir des
ressources financières dont l’institution de microfinance a besoin est de recourir
à des sources privées (épargne, dettes commerciales, fonds propres et le capital-
risque).
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Weber, 2006). Gueyié et al. (2010) dans son étude consacrée aux institutions
de microfinance du réseau des mutuelles communautaires de croissance (MC2)
au Cameroun concluent que la majorité d’entre elles exploitent rationnellement
leurs inputs pour produire des outputs financiers et sociaux. Ces résultats sont
confirmés par Nzongang et al. (2010). Les institutions de microfinance peuvent
être performantes dans les deux dimensions simultanément (dimension sociale
et financière).
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En conclusion de la première partie, il était question de présenter le
secteur de la microfinance de manière générale dans le chapitre un et nous
avons présenté le concept d’efficacité et ses différentes approches dans le
chapitre deux. La deuxième partie de ce travail sera consacrée à l’étude de
l’impact sur la microfinance.
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DEUXIEME PARTIE : GOUVERNANCE ET GESTION DES RISQUES
DANS L’EFFICACITE DE LA MICROFINANCE
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CHAPITRE III : L’IMPACT DE LA GOUVERNANCE SUR LE
SECTEUR DE LA MICROFINANCE
Depuis le début des années 1990, le concept gouvernance n’est plus un
effet de mode mais plus tôt un élément incontournable pour traiter des
problèmes de développement économique et social. Plusieurs auteurs dans la
littérature ont au travers de multiples ouvrages démontrés le lien qui existe entre
microfinance et gouvernance. Nous allons d’abord présenter de manière
générale la gouvernance et ensuite ressortir le lien avec la diversité de
microfinance dans le contexte Camerounais.
- les employés
-les clients
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2) Acteurs internes
Les acteurs internes quant à eux sont composés de :
-Conseil d’administration
-Cadres supérieurs
- La taille du CA ;
- La composition du CA ;
- L’indépendance ou non du CA ;
- Le statut légal ;
- La forme organisationnelle.
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- La supervision assurée notamment ici par la COBAC ou le MINFI
- L’audit externe est effectué par les commissaires aux comptes ou les auditeurs
externes (art.49 Textes réglementaires relatifs à l’activité de microfinance)
-S’assurer que l’IMF gère les risques avec efficacité ; assumer la responsabilité
fiduciaire
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-Superviser les résultats accomplis par les responsables, dont la sélection,
l’appui, l’évaluation et la rémunération du directeur-général (D-G)
Plusieurs éléments ont été avancés pour expliquer la crise des IMF :
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4-Le manque de professionnalisme
Durant la période de moratoire le secteur de la microfinance a attiré beaucoup
de promoteurs dont le seul objectif est la soif du gain. S’il est vrai que les
anciens cadres des banques qui ont fait faillite ont créé leurs structures de
microfinance, d’autres en ont fait aussi autant. Le personnel recruté n’a pas
une formation adéquate. Les responsables des IMF ne s’intéressent pas à ce
volet de la professionnalisation.
42
SECTION II : CONSEQUENCES DE LA GOUVERNANCE SUR
L’EFFICACITE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
En Afrique et particulièrement au Cameroun, les institutions de microfinance
ont permis à plusieurs personnes d’accéder au crédit. Ceci traduit une
croissance soutenue de l’activité des institutions de microfinance au cours de
ces dix dernières années. D’après le rapport sur le marché de la notation des
IMF, cette intensification de l’activité d’intermédiation financière s’est
accompagnée d’un accroissement des besoins d’investissement et de la
nécessité pour les IMF d’ajuster leur structure financière afin de soutenir leur
croissance. Pour répondre à cette contrainte financière, certaines IMF
sollicitent une notation auprès des agences spécialisées. Planet rating2 définit
la notation comme l’attribution d’une note à une IMF afin de synthétiser ses
principales caractéristiques et de réaliser des comparaisons entre les IMF du
même secteur d’activité.
1
La Gouvernance d’entreprise dans les Institutions de Microfinance,
43
elle, une méthodologie de notation orientée « risques ». Ses domaines de
notation sont essentiellement les opérations de microfinance, la stratégie et la
gouvernance, l’organisation, la qualité du portefeuille et la situation financière.
Microfinanza évalue la performance et les risques des IMF. Sa méthodologie
d’évaluation est basée sur les points suivants : environnement externe et
compétition, gouvernance et opérations de microfinance, produits financiers,
structure et qualité des actifs, structure financière et gestion actif-passif,
résultats opérationnels et financiers, stratégie.
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Selon le quotidien de l’économie paru le 21 avril 2017, la mal gouvernance
est la principale cause dans les multiples faillites observées dans les IMF. Il est
notamment reproché aux administrateurs et directeurs généraux des IMF de
gérer comme des entreprises familiales. « Quand un confrère a un problème, ça
affecte tout le secteur. Le problème réside effectivement dans la gouvernance,
parce que toutes la microfinance qui ont déjà fermé aujourd’hui c’est en grande
majorité à cause de la gouvernance. Parce qu’on a beau parler de crédits qui ne
sont pas remboursés à temps, c’est parce que ces crédits ont été mal octroyés.
Quand on parle des détournements c’est aussi la gouvernance », affirme
thaddée Fomekong, directeur général d’une IMF. D’après le quotidien, « il est
reproché aux IMF de concentrer le pouvoir de décision entre les mains du
président du conseil d’administration.
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efficacité opérationnelle) ; les logiques comportementales au niveau des acteurs
impliqués au sein, mais aussi autour de l’institution. La deuxième approche
remet en cause la vision centrée sur la relation entre propriétaires et dirigeants
que les anglo-saxons ont érigé en champ d’analyse spécifique (Corporate
Governance), mais limitée au regard des défis à relever par le secteur de la
microfinance. De plus en plus c’est l’analyse partenariale qui prend en compte
toutes les parties prenantes (salariés, dirigeants, clients, investisseurs,
partenaires financiers, organisations professionnelles, pouvoirs publics etc.)
qui est utilisée (Lapenu C. et Pierret D., 2005). La spécificité de la gouvernance
d’entreprise dans les COOPEC, tient, selon Labie et Périlleux comparativement
aux firmes classiques, à leur principe de prise de décision démocratique mais
aussi à leur structure de propriété diffuse.
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de la CEMAC), sur la période de 2001 à 2011, le PAR45 était au niveau
alarmant de 26% en 2008. Au cours de la période 2001-2011, le nombre
d’institution en difficulté a augmenté.
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CHAPITRE IV : ENJEUX DE LA MAITRISE DES RISQUES ET
TEXTES PAR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
I- LA REGLEMENTATION CEMAC
1) Origine de la loi sur la microfinance
Conscient de la nécessité de remédier à cette situation, la conférence
des chefs d’état de la CEMAC a demandé é au gouverneur de la banque des
états de l’Afrique centrale de lui soumettre un projet de texte régionale
règlementant l’activité des microfinances.
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2) Champ d’application de la réglementation
Ce texte réunit dans son champ d’application toutes les structures
effectuant une activité d’épargne, et/ou de crédit, autres que celles visées par
les dispositions de la convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de
la réglementation bancaire dans les états de l’Afrique centrale.
Les enquêtes ont en outre montées qu’au sein de ce secteur, les structures de
microfinances présentent une grande diversité. Aussi, afin de proposer une
réglementation mieux adaptée, il s’est avéré nécessaire de les catégoriser. Cette
catégorisation tient :
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s’explique par le fait qu’ils n’ont pas la qualité d’investisseur. Ils ont de ce
fait une attitude plus relâchée à l’égard de la viabilité de leur organisation.
Ce déficit d’incitation au contrôle peut donc réduire l’efficacité du conseil
d’administration et exposer l’organisation à l’expropriation par les
gestionnaires. Notons que les coopératives et les ONG sont considérées par
la littérature en microfinance comme des organisations à but à non lucratif.
Leur mission est essentiellement à vocation sociale. Les IMF à but lucratif
sont composées principalement de sociétés privées. Ces IMF à but lucratif
optent davantage pour une orientation commerciale.
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sur l’influence du statut légal sur la notation des sociétés d’assurance et
banques vont dans le même sens. Bouzouita et Young (1998) et Adams et
al. (2003) montrent que les sociétés par actions tendent à être moins bien
notées que les mutuelles d’assurance.
I- NOTION DE RISQUE
De manière générale, nous pouvons définir le risque en microfinance
comme un ensemble des risques associés à l’activité de microfinance.
53
II- TYPOLOGIE DES RISQUES
Le cadre d’évaluation des risques en microfinance présente une
analyse objective de la notion de risque. L’étude de la typologie des risques fait
ressortir quatre types de risques à savoir : les risques internes (les risques
institutionnels, les risques opérationnels, les risques de gestion financière) et
les risques externes.
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permanence de l’équilibre entre la mission sociale et la mission
commerciale pour atteindre son but final.
- Les risques sur la dépendance : il est semblable aux risques sur la mission
commerciale. Les institutions de microfinance qui sont soutenues par des
organisations internationales sont les plus affectées, surtout en ce qui
concerne les activités de microfinance qui sont gérées comme projet et
qui ne sont pas des institutions indépendantes. Ces institutions de
microfinance sont vulnérables à la dépendance par le soutien des
organisations internationales. Bien que ce soutien paraisse avantageux
au début il pourrait davantage affaiblir les efforts vers une institution
dépendante à long terme.
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pauvres. La vulnérabilité à la fraude est particulièrement plus grande
dans des contextes où l’argent change de main. Elle est encore plus
critique dans les institutions de microfinance disposant d’un système
d’information de gestion (SIG) peu fiable ou peu cohérent, des politiques
et procédures non clairement définies, un taux élevé de renouvellement
du personnel technique.
- Les risques technologiques : ce sont des risques physiques liés au
système d’information et au support informatique.
- Les risques juridiques : il s’agit des risques liés à l’insuffisance dans la
formulation des contrats de prêt entre l’institution de microfinance et ses
clients. Des clauses contractuelles insuffisantes pour protéger les intérêts
peuvent générer des préjudices à l’institution de microfinance.
- Les risques de métier : ce sont des risques qui s’attachent à la cohérence
dans la gestion des projets et la gestion des changements, à l’intégrité
physique des biens et des valeurs, aux manquements sur le plan
commercial dus à des procédures pas adaptées ou incohérentes ;
- Les risques de gouvernance : les risques inhérents à la gouvernance se
présentent lorsque les propriétaires et les directeurs d’institutions de
microfinance ne possèdent pas de compétences nécessaires pour assurer
une surveillance adéquate de l’entreprise. Ceci peut constituer un
problème en raison de la nature des institutions et des personnes qui
détiennent ou administrent habituellement une microfinance.
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1.3) Les risques de gestion financière
- Les risques de taux : ce sont des pertes pouvant être enregistrées sur la
variation des taux d’intérêt. Ce risque se présente lorsque pour une créance ou
une dette les références de taux sont différentes ;
- Les risques de change : ce risque est lié aux pertes qui surviennent du fait
d’un changement de la parité de la monnaie ;
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2.3) Risques sur démographie
Il s’agit ici d’évaluer les éléments tels que : les taux de morbidité, le taux de
scolarisation, le passé entrepreneurial, la mortalité de la population.
58
- La bonne distribution du crédit favorisant une bonne qualité du
portefeuille ;
- L’amélioration de l’information avec la mise en place de base de données
et d’un système de sauvegarde des données.
59
En conclusion, notre deuxième partie qui portait sur gouvernance et
gestion des risques dans l’efficacité de la microfinance nous a permis d’aborder
dans le chapitre trois l’impact de la gouvernance dans le succès des institutions
de microfinance. Nous avons eu à ressortir le lien existant entre les notions de
gouvernance et d’efficacité. Le chapitre quatre qui portait sur les enjeux de la
maîtrise des lois et règlement a également montré le lien sur l’efficacité du
secteur.
60
LES IMPLICATIONS MANAGERIALES
61
BIBLIOGRAPHIE
62
I- LES SERVICES OFFERTS PAR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE .............. 20
1) Le crédit .............................................................................................................................. 20
2) L’épargne ............................................................................................................................ 21
3) L’assurance ......................................................................................................................... 21
4) Les transferts d’argent....................................................................................................... 21
II- LES ORGANES DE SUPERVISION ET DE CONTROLE................................................. 21
III- CATEGORIE DES IMF ......................................................................................................... 24
IV- AVANTAGES DE LA MICROFINANCE ........................................................................... 24
CHAPITRE II : EFFICACITE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE............................ 26
SECTION I : NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE ............................................ 26
I- NOTION D’EFFICACITE EN MICROFINANCE ........................................................ 26
1) Définition de l’efficacité ..................................................................................................... 26
2) Nuance entre efficacité et efficience de la microfinance ................................................. 26
II- TYPES D’EFFICACITE EN MICROFINANCE .................................................................. 27
1) Efficacité financière............................................................................................................ 27
2) Efficacité sociale ................................................................................................................. 28
SECTION II- REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’EFFICACITE DE L’INSTITUTION
DE MICROFINANCE ................................................................................................................... 30
I- REVUE DE LITTERATURE SUR PF ET PS (ANTERIORITE DU DEBAT ENTRE
PF ET PS) ...................................................................................................................................... 30
II- L’approche welfariste ........................................................................................................ 31
III- L’APPROCHE INSTITUTIONNALISTE .................................................................. 32
IV- ARBITRAGE ENTRE PERFORMANCE SOCIALE ET PERFORMANCE
FINANCIERE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE .................................................. 33
CHAPITRE III : L’IMPACT DE LA GOUVERNANCE SUR LE SECTEUR DE LA
MICROFINANCE ......................................................................................................................... 37
SECTION 1 : LA NOTION DE GOUVERNANCE ................................................................... 37
I-DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DU CONCEPT DE GOUVERNANCE ........... 37
1) Les acteurs externes ........................................................................................................... 38
2) Acteurs internes .................................................................................................................. 39
3) Les mécanismes de gouvernance .......................................................................................... 39
3.1) Les mécanismes internes ................................................................................................ 39
3.2) Les mécanismes externes ................................................................................................ 39
II-LE CONSEIL D’ADMINISTRATION : PIVOT DU MECANISME DE GOUVERNANCE
DANS LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE................................................................. 40
1) Rôle du conseil d’administration .......................................................................................... 40
2) taille et composition du conseil d’administration................................................................ 41
63
3- Quelques facteurs causant la crise des IMF ....................................................................... 41
4-Le manque de professionnalisme ........................................................................................... 42
5- Les crédits fantaisistes et de complaisance .......................................................................... 42
6- La course à l’extension par la création de multiples agences sans études de faisabilité
préalables .................................................................................................................................... 42
7- La concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants dans certains cas des
promoteurs .................................................................................................................................. 42
SECTION II : CONSEQUENCES DE LA GOUVERNANCE SUR L’EFFICACITE DES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ..................................................................................... 43
I- LA MAUVAISE GOUVERNANCE : LE DENOMINATEUR COMMUN DES
CRISES ........................................................................................................................................... 45
II- QUELQUES INTITUTIONS DE MICROFINANCE AYANT FAIT FALLITE
AU CAMEROUN ........................................................................................................................... 47
III- MONTEE DES RISQUES ET AUGMENTATION DU NOMBRE D’IMF
COLLECTRICE D’EPARGNE PLACEES SOUS ADMINISTRATION PROVISOIRE ..... 47
CHAPITRE IV : ENJEUX DE LA MAITRISE DES RISQUES ET TEXTES PAR LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ..................................................................................... 49
SECTION I : MICROFINANCE ET LES TEXTES REGLEMENTAIRES ........................... 49
I- LA REGLEMENTATION CEMAC ................................................................................ 49
1) Origine de la loi sur la microfinance ................................................................................ 49
2) Champ d’application de la réglementation ...................................................................... 50
II- REGLEMENTATION COBAC SUR LES MICROFINANCES .................................. 51
III- STATUT JURIDIQUE ET PERFORMANCE DES IMF .......................................... 51
SECTION II- INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ET MAITRISE DES RISQUES ...... 53
I- NOTION DE RISQUE ....................................................................................................... 53
II- TYPOLOGIE DES RISQUES .......................................................................................... 54
1) Les risques internes ............................................................................................................ 54
1.1) Les risques institutionnels ......................................................................................... 54
1.2) les risques opérationnels ................................................................................................. 55
1.3) Les risques de gestion financière ................................................................................... 57
2) Les risques externes ............................................................................................................... 57
2.1) Risques sur la règlementation ........................................................................................ 57
2.2) Risques sur concurrence................................................................................................. 57
2.3) Risques sur démographie ............................................................................................... 58
2.4) Risques sur l’environnement physique ......................................................................... 58
2.5) Risque sur macroéconomie ............................................................................................ 58
III- AVANTAGES DE LA GESTION DU RISQUE ......................................................... 58
IV- FAIBLESSES DANS LA GESTION DU RISQUE ..................................................... 59
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LES IMPLICATIONS MANAGERIALES ................................................................................. 61
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 62
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