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(UFR/SJP)
Paul KIEMDE
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Maître-assistant
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INTRODUCTION GENERALE
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droit économique. Celui-ci est abordé par les auteurs dans des
conceptions différentes que l’on peut ranger en deux catégories : les
conceptions larges et les conceptions restreintes du Droit économique
Pour M. Champaud, «ce qui semble caractériser cette ère nouvelle, c’est
avant tout la mise en place de techniques de production et de distribution
de masse, par une concentration des moyens de production et de
distribution qui, seule, leur permet de réussir »2. Ce phénomène
économique de concentration des moyens de production et de
distribution est à l’origine dit-il, d’un droit nouveau qui s’élabore en
reprenant les techniques anciennes certes, mais pour les réformer, les
combiner, les adapter.
Pour lui, l’entreprise, une fois créée, a une vie propre : elle comprend les
hommes qui lui doivent leur emploi, les moyens de production qui sont
sources de richesses. Elle est un lieu de rencontre entre divers intérêts et
d’affrontement entre ces intérêts. Il s’agit de trois types d’intérêts qui
sont: l’intérêt général; l’intérêt de l’entreprise ; l’intérêt des particuliers.
2
Claude Champaud, Contribution à la définition du droit économique, Dalloz-Sirey 1967, chronique, p. 216.
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L’entreprise met également en présence de trois types de relations :
- les structures et le fonctionnement de l’entreprise
- les relations avec les autres entreprises
- les relations avec la puissance administrative.
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applicables aux relations entre personnes de droit prises en tant qu’unités
économiques ».
La critique que l’on peut émettre contre cette définition est que, comme
l’entreprise, l’unité économique est une notion peu précise et non utilisée
en droit.
Cette conception est large par l’assimilation au droit des affaires mais
réductrice en qu’elle exclut des éléments du droit public.
4
Cf. R. et J. Savatier et J.M. Leloup, Le droit des affaires, 2e éd. 1967, librairie Sirey.
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a) Le droit économique: droit de l’intérêt général5
5
Cf. R. Savy : la notion de droit économique en droit français, AJDA 1971, I, p. 132 ; le contrôle
juridictionnel de la légalité économique, AJDA, 1992, p. 3).
6
Cf. R. Savy, Droit public économique, mémemtos Dalloz, p.6.
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- Les règles relatives à l’établissement d’une politique micro-
économique : règles applicables à tel ou tel agent économique.
Mais le critère de la finalité des règles parait trop étroit et peu satisfaisant
: déterminer la finalité d’une règle ou le but poursuivi par ses auteurs est
une entreprise aléatoire7.
7
D.Truchet, réflexions sur le droit économique public en droit français RDP 1980, p.1015
8
Gérard Farjat, Droit économique, 2e éd. PUF 1982, p.18
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des problèmes de société qui aboutissent à des réglementations touchant
le droit économique.
Conclusion
Une place spéciale doit être faite au droit international économique qui
réglemente d’une part, l’établissement et les investissements
internationaux et, d’autre part, la circulation internationale des
marchandises, des services et des paiements. Certains auteurs préfèrent
parler de droit des relations internationales économiques. Ce droit couvre
le système monétaire, financier et commercial international résultant des
accords de Bretton Woods de 1944 qui ont donné naissance au Fonds
9
G. Farjat, Op. cit. p.21.
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Monétaire International (FMI) et à la Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement (BIRD) ou Banque mondiale, et de
l’Accord général sur les tarifs et le commerce (GATT en anglais) de
1947. Depuis le 1er janvier 1995, le GATT a été remplacé par
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui a vu le jour à
Marrackech (Maroc) en mars 1994, peu après la fin des négociations
commerciales de l’Uruguay round le 15 décembre 1993.
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TITRE I :
DEFINITION ET HISTORIQUE
DU DROIT PUBLIC ECONOMIQUE
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CHAPITRE I : LA NOTION DE DROIT PUBLIC ÉCONOMIQUE
La notion de droit public économique peut être cernée sous trois angles:
- d’abord en situant ce droit par rapport au droit économique ;
- En dégageant ensuite son objet ;
- Et enfin en examinant les caractères de ce droit.
Le droit public est celui qui régit les personnes publiques c’est-à-dire
l’Etat, les collectivités territoriales (régions, communes), et les
établissements publics qui sont des personnes morales dotées d’une
autonomie juridique et financière. Il régit l’organisation des personnes
publiques, leur fonctionnement, leurs relations entre elles ou leurs
relations avec les particuliers.
Quant au droit privé, il est défini comme le droit qui s’applique aux
particuliers et aux relations des particuliers entre eux. On y range le droit
civil, le droit commercial, le droit pénal etc.
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des principes et à des règles relevant du droit public et du droit privé.
C’est bien le cas du droit économique et même du droit public
économique, du droit fiscal, du droit pénal….
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pourrait être faite entre droit public économique et droit privé
économique, même si la dernière expression n’est pas consacrée ou est
implicitement confondue avec l’expression droit économique (c’est
notamment le cas lorsque le droit économique est assimilé au droit des
affaires).
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- de la privatisation des modes d’intervention de la puissance publique
résultant de la jurisprudence sur la gestion des Services publics par les
personnes privées et de la privatisation de la gestion des entreprises
publiques. Celles-ci relèvent du droit public, mais fonctionnent selon les
règles commerciales.
régional de lutte contre le cancer « Eugène Marquis », D.1962, p.389, note de Laubadère ; JCP
1962.II .12572, note J.M.Auby.
14
Linotte, Mestre et Romi, op. cit. p. 25.
15
A. de Laubadère et Delvolvé, op. cit. p.20.
16
J.-P. Colson, Droit public économique, op. cit. p. 8 et 9.
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Le trait commun de ces différentes définitions, c’est la notion
d’interventionnisme étatique. MM. SOLAL-CELIGNY et J. DELMAS-
MARSALET définissent l’interventionnisme comme « l’ensemble des
actions par lesquelles l’Etat s’efforce d’encadrer, d’infléchir, ou de
corriger le jeu des mécanismes de l’économie du marché, et le
comportement des agents économiques privés, en vue de favoriser la
réalisation d’un certain nombre d’objectifs conformes à l’intérêt
général »17. L’intervention de l’Etat, objet du droit public économique,
peut se faire de plusieurs manières et de ce fait, le DPE peut intégrer des
aspects relevant de plusieurs branches du droit public. Il en résulte que
ces interventions peuvent faire l’objet de catégorisations et peuvent
donner naissance à des subdivisions du droit public économique.
17
In D. TRUCHET, Réflexions sur le droit économique public en droit français, RDP 1980, p. 1024, note 32.
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- Celles qui n’intéressent qu’un secteur ou quelques secteurs de
l’économie (intervention sectorielle): intervention sur l’agriculture,
l’élevage, l’orpaillage... AU Burkina Faso ces interventions sectorielles
se manifestent par exemple par l’élaboration de programmes sectoriels
d’ajustement : PASA (agriculture), PASEC-T (transport), etc.
- Les interventions particulières qui, par opposition aux deux autres qui
sont générales (globales ou sectorielles), ne concernent qu’une situation
particulière : intervention concernant une entreprise (redresser ou
redémarrer une société de recherche minière, telle que la mine de Poura
(ex.SOREMIB) ; soutenir les cuirs et peaux ou la cimenterie, soutenir le
financement des investissements de la SONABEL ou dans le chemin de
fer (SOPAFER-B, SITARAIL) ; soutenir la reprise d’entreprises privées
telles que BRAFASO et DAFANI.
Les interventions directes sont celles qui visent directement les agents
économiques: restriction de leur liberté d’action, fourniture d’aide...
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L’intervention par voie contractuelle est aujourd’hui une forme très
développée et souvent préférée à l’intervention unilatérale. L’Etat et les
personnes publiques interviennent dans l’économie par voies d’accords
de natures publiques ou privées (ex: contrat-plan).
Ces interventions se font aussi bien à l’égard des entreprises privées que
du secteur public économique.
Le mot intervention «au sens large désigne non seulement des mesures
prises par les personnes publiques à l’égard des agents économiques
privés (des entreprises privées) mais aussi la prise en charge d’activité
économique par les personnes publiques elles-mêmes »19 c’est le cas de
la gestion des services à caractères industriel et commercial. L’Etat peut
confier la gestion d’activités économiques à des personnes privées ou
prendre lui-même en charges ces activités économiques en créant une
entreprise publique ou encore s’assurer le contrôle du secteur soit en
nationalisant une entreprise privée soit en intervenant par une prise de
participation dans le capital de l’entreprise privée.
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§2 - LES DIVISIONS DU DROIT PUBLIC ÉCONOMIQUE
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- Le droit commercial comme on l’a déjà vu est la branche du droit privé
qui a le plus d’imbrication avec le droit économique puisque certains
tentent d’assimiler le droit économique au droit des affaires 20. Les
imbrications avec le droit public économique sont nombreuses :
réglementation des prix, de la concurrence, du crédit, des professions etc.
De plus beaucoup des agents économiques du droit économique public
sont des agents du droit commercial : par exemple, les entreprises
publiques (SEM, EPIC, SE) ;
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économique et le droit administratif. Les traits d’originalité proviennent
de l’assouplissement des techniques du droit administratif.
Le droit public économique évolue dans le cadre des notions, des règles
et des théories du droit administratif. Selon M. Truchet, «on a quelque
mal à trouver des règles que le juge administratif n’appliquerait qu’en
matière économique21. En effet, certaines notions ou théories n’ont pas
une évolution différente de celles du droit administratif. Par exemple :
- La théorie du service public industriel et commercial aurait pu conduire
à des solutions spécifiques, mais le juge administratif a toujours reculé,
pour appliquer les règles classiques, soit en déclinant sa compétence
(gestion privée) soit en concluant à l’illégalité (détournement de pouvoir
du fait de la poursuite d’intérêts financiers ou privés) ;
- Le juge continue à ignorer la notion d’entreprise publique ;
- Il n’a pas non plus eu l’occasion de se prononcer sur la nature
juridique du plan.
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Cette unité de base entre le droit administratif et le droit public
économique est favorisée par l’absence d’une juridiction spéciale pour
appliquer le droit économique. C’est la juridiction administrative, c’est-
à-dire, depuis avril 2000 les tribunaux administratifs et le Conseil
d’Etat, qui connaissent du contentieux de l’administration économique.
S’il n’est pas spécifique, le DPE présente des originalités par rapport au
droit administratif. Les éléments d’originalité du droit public
économique proviennent d’abord de l’originalité de la matière23 et,
ensuite, de l’originalité dans l’application des règles de droit.
1) L’originalité de la matière
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changer de cap (catastrophe naturelle ayant des répercussions
économiques, évènements politiques tels que guerre et attentats
bouleversant les données économiques). Dans ces conditions, le juge ne
peut qu’éprouver des difficultés lorsqu’il entend exercer son contrôle sur
les motifs de fait de la décision administrative en matière économique. Il
paraît désarmé, même si par ailleurs il essaie de pousser son contrôle sur
l’exactitude matérielle des faits ou la qualification juridique.
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- a) L’originalité des techniques est marquée par l’infléchissement
de la rigidité des actes administratifs
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disposition expresse ou du pouvoir d’organisation de ses services27, par
voie de directives, a dû admettre que l’autorité administrative pouvait
disposer d’un certain pouvoir d’orientation par voie de directive28.
27
Voy. C.E.Fr. sect. 23 mai 1969, Société « Distillerie Brabant et Cie », Rec.264, concl. Questiaux, D.
1970.770, note Fromont ; AJDA 1969.640, concl., note Tournié ; RDP 1969.1127, concl. (dénie au ministre
des finances le pouvoir de fixer les critères d’octroi des agréments fiscaux en l’absence d’une disposition qui
l’habilite à prendre un règlement) ; Voy. aussi C.E.Fr. sect. 7 février 1936, Jamart, GAJA, 13e édition, n° 52,
et CE fr. Ass. 29 janvier 1954, institution Notre Dame du Kreisker, GAJA, 13e édition, n° 76, sur les
circulaires réglementaires ou interprétatives.
28
C.E. 11 déc. 1970, Crédit foncier de France c/ demoiselle Gaupillat et dame Ader GAJA, 13e édition, n°92
(directive d’une commission nationale sur l’allocation d’aide à l’amélioration de l’habitat qui seront accordées
par des commissions départementales) ; CE 29 Juin 1973, Soc. Géa, Rec. 453, A.J.D.A. 1973, P. 587 chron.
Franc et Boyon et P. 589, note Vier ; D. 1974, p. 14 note Durupty. V. aussi, sur l’utilisation des directives
sous le CNR, BADO Laurent, La directive en droit burkinabè depuis la révolution du 3 août 1983, Revue des
institutions politiques et administratives du Sénégal (RIPAS), n° 23-24, janvier-décembre 1990, pp. 255 à
273.
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A l’inverse, le juge administratif s’est efforcé dans certains cas à
maintenir les effets de l’acte administratif qui auraient été rendus caducs
par une évolution économique: la théorie de l’imprévision (29) permet
par exemple de maintenir en vigueur une concession de service public
dont l’équilibre initial est momentanément bouleversé par la conjoncture
économique.
29
Sur la thé orie de l’impré vision voyez C.E. 30 Mars 1916, Compagnie gé né rale d’é clairage de
Bordeaux, GAJA, 13e é dition, n°32 ; C.E. 9 Dé cembre 1932, Compagnie des Tramways de Cherbourg,
(GAJA n°50), Rec. 1050 ; D. 1933.3.17 ; RDP 1933.117 ; S.1933.3.9.
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CHAPITRE II - L’HISTORIQUE DU DROIT PUBLIC
ÉCONOMIQUE
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Au niveau de la jurisprudence, la consécration de l’évolution du rôle de
l’Etat est venue des implications de l’arrêt Blanco 30 par lequel le tribunal
des conflits affirme la compétence des juridictions administratrices et la
spécificité de la responsabilité civile de l’Etat, au vu du caractère
d’intérêt général de son activité industrielle. Cet arrêt sera étendu par
l’arrêt Terrier qui accélère la construction du droit administratif autour
de la notion de service public31.
L’évolution des idées va être accélérée au début du 20e siècle par les
circonstances : la guerre de 1914-1918 et la crise économique vont
provoquer une action contre le libéralisme ; après la 1re guerre mondiale,
s’y ajoutent d’autres fondements à l’interventionnisme de l’Etat, la
reconstruction et la rationalité économique.
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initiatives individuelles. Sous l’ancien régime, le principe était celui de
l’abstention de l’Etat et des collectivités locales. Selon les physiocrates
(partisans d’une doctrine du 18ème siècle, la physiocratie, qui faisait de
l’agriculture la principale source de richesse et qui prônaient la liberté du
commerce et de l’industrie) dont les principaux théoriciens étaient
Quesnay, Turgot, Mirabeau, Lamenais de la Rivière, Dupont de
Nemours... la formule était «laisser faire, laisser passer ». Il fallait
respecter les «lois naturelles » de l’économie et éviter toute
réglementation notamment en matière de commerce de grains.
A - La fourniture de prestation
Dans ce domaine, l’Etat libéral joue un rôle secondaire car son activité
est tournée vers le service public d’autorité, telle que la police. Les
procédés dont disposaient les collectivités publiques amenées à gérer une
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activité économique se résumaient à la régie et à la concession de service
public.
32
C.E. 30 mars 1916, compagnie générale d’éclairage de Bordeaux, précité ; C.E. 19 février 1992, S.A.
Dragages et travaux, D.1992, SC, p.411,obs.Terneyre.
33
C.E. 22 décembre 1905 Bardy Rec. 1019.
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§1. L’ÉCONOMIE DE GUERRE DE 1914-1918
Page 32
Ce mouvement de dirigisme sera pratiquement prolongé et soutenu par
les signes précurseurs de la 2e guerre mondiale. La situation de tension
internationale amènera des pays à se doter de législation particulière
d’organisation de la nation en temps de guerre prévoyant la possibilité de
réglementer les importations et les exportations, la possibilité de
rationner ou de réquisitionner des produits etc....
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§1. LES FONDEMENTS DE L’INTERVENTIONNISTE D’APRES
GUERRE EN EUROPE OCCIDENTALE
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L’économie de guerre va donc provoquer une première extension du
champ d’application de la compétence étatique en matière économique
avec les mécanismes de rationnement, le recours à des groupements
professionnels (ordres des avocats, des architectes, des médecins...).
Page 35
contractualisation. L’administration utilise de préférence le procédé des
incitations qui ont la particularité d’être sélectives et personnalisés. Le
contrat prend place à côté de la prescription unilatérale.
35
Voir, wikipédia.org/krach#Bulle_puis_krach
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L’interventionnisme économique au Burkina Faso date de la période
coloniale parce que la France a appliqué cette politique dans ses
colonies. Il connaîtra un certain essor après l’accès des colonies à
l’indépendance.
Des programmes de mises en valeur des colonies ainsi que des plans
d’équipement et de développement furent élaborée (ex. Loi Albert
Sarrault de 1921 portant fixation d’un programme général de mise en
valeur). Ces plans et programmes furent accompagnés d’une activité
réglementaire soit par extension de la réglementation applicable en
métropole aux colonies, soit par l’adoption d’une réglementation propre
aux colonies ou à chaque colonie. On peut citer parmi ces textes à visée
économique :
- Une loi de 1900 imposant aux colonies de vivre sur leurs propres
ressources. Cette loi visait plutôt à dégager la France de tout devoir de
soutien économique ;
- Une loi du 31décembre 1953 relative aux comptes spéciaux du trésor ;
Page 37
- Une loi-cadre du 23 juin 1956 (et ses décrets d’application), dite loi-
cadre DEFERRE, qui habilitait le gouvernement à prendre les mesures
nécessaires à favoriser le développement économique et social et
l’élévation du niveau des colonies. Cette dernière loi préfigure l’Etat
interventionniste post-colonial.
36
V. décret n° 476 du 17 décembre 1965 portant création d’un conseil supérieur de planification, J.O.RHV n°
54 du 23 décembre 1965, p. 674.
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les activités économiques (prix), par des mesures fiscales ou des codes
d’investissement plus ou moins attrayant37.
L’avènement du gouvernement révolutionnaire d’août 1983 marquera
aussi une extension de l’interventionnisme par la revalorisation du rôle
de l’Etat en matière économique: nouvelle réglementation sur les
entreprises publiques, tentative de nationaliser certaines entreprises
(allumettes).
37
Sur les investissements, v. Loi du 2/02/1960 ; Loi du 22/06/62 ; Ordonnance du 31/12/1970 ; Ordonnance
du 3/03/1978 (code investissement) ; Ordonnance 27/10/1983 (sur le commerce...) ; Loi 62-95 ADP du 14
décembre 1995 portant code des investissements au Burkina Faso, JOBF du 25 janvier 1996, p.17 ; Loi 15-97
AN du 17 avril 1997 portant modification de la loi 62-95 du 14 déc. 1995 portant code des investissements,
JOBF du 8 mai 1997, p.1101 : Décret 2000-99 du 23 mars 2000 fixant les conditions d’application de la loi
62-95 ADP du 14 déc.1995, J.O.BF du 6 avril 2000, p. 3480.
Page 39
TITRE II :
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CHAPITRE I : LES SOURCES DU DROIT PUBLIC
ÉCONOMIQUE
§1. LA CONSTITUTION
Les textes constitutionnels contiennent peu de dispositions intéressant le
droit économique. Mais leur importance découle du fait que la
38
« Une source du droit peut être définie comme un procédé par lequel s’élaborent les règles de droit : c’est
un procédé qui permet de « forger » le droit et d’en fixer le contenu ». André Tremblay, Droit constitutionnel,
principes, éditions Thémis, Montréal, 1993, p. 5.
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constitution indique le système économique et le modèle social que le
peuple a adopté ou vers lesquels il aspire. Le modèle social retenu peut
être dégagé du texte même de la constitution et/ou des textes auxquels le
préambule de la constitution renvoie.
Instruit de l’expérience négative du constituant français qui n’a
pas affirmé la valeur constitutionnelle du préambule dans la constitution
de 1958 (cette valeur constitutionnelle a été affirmée pour la première
fois par le conseil constitutionnel dans sa décision du 16 juillet 1971 sur
la liberté d’association), le constituant burkinabè a explicitement indiqué
que le préambule fait partie intégrante de la constitution. Ceci donne plus
de force à la valeur de droit positif des textes de renvoi.
39
C. const.fr 16 janvier 1982 et 11 février 1982, Loi de nationalisation, Les grandes décisions du Conseil
constitutionnel (GDCC), 8e édit. N° 31 ; Pouvoirs 1982, n° 21, p. 191 ; RDP 1982, p. 377, note L. Favoreu ;
JCP 1982. II. 19788, note Nguyen Quoc Vinh et Franck (c.) ; D. 1983, I, p. 169, et chron. p. 79 ; J. Rivero,
« Ni lu, ni compris », AJDA 1982, p. 209 ; R. Savy, « La constitution des juges », D. 1983, chron. p. 105.
Page 42
- L’article 2 de la déclaration range le droit de propriété parmi les droits
naturels et imprescriptibles de l’homme ;
Page 43
2) Les dispositions contenues dans le corps de la constitution
Page 44
Les dispositions du titre I, chapitre 4 relatifs aux droits sociaux et
culturels, sans porter sur l’économie, ont une incidence directe sur le
droit public économique. L’article 18 reconnaît comme droits sociaux :
l’éducation, le travail, le logement, la santé, l’assistance aux personnes
âgées ou handicapées, etc. Les articles 19 et 22 proclament
respectivement le «droit au travail», égal pour tous, et le droit de grève.
L’article 29 dispose que « le droit à un environnement sain est
reconnu… ».
Le titre X, qui a été remanié par la loi n° 3-2000 du 11 avril 2000 portant
révision de la constitution, a aussi une importance certaine en droit
économique parce qu’il établit, comme l’article 101 et son pendant
l’article 108, une règle de répartition de compétence, et définit également
la procédure en matière d’élaboration des réglementations économiques.
La compétence des organes visés par l’article 142 recouvre les questions
à caractère économique, social et culturel d’intérêt national (al. 2).
L’article141 donne maintenant un fondement pleinement constitutionnel
au Conseil économique et social, qui « est chargé de donner son avis sur
les questions à caractère économique et social portée à son examen… »
par l’exécutif.
41
Lors de leurs assises parlementaires tenues à Banfora en avril 1995, les députés du parti majoritaire
l’ODP/MT ont sur ce point critiqué la création d’instances consultatives nationales par voie réglementaire.
S’il est vrai que l’art. 142 vise la création d’organes consultatifs permanents, cette critique n’était pas
totalement fondée car il s’agissait plutôt d’instances consultatives ad hoc. Toutefois, la création de telles
instances aboutit à occulter le rôle des organes consultatifs visés par la constitution et devant être créés par la
loi.
Page 45
Le titre X fixe aussi l’esprit de la procédure à suivre en matière de
réglementation économique, car c’est en ce domaine que la consultation
des partenaires (organisations professionnelles, collectivités locales)
s’impose le plus pour tenter de prévenir les effets pervers des textes.
42
Voy. Linotte et autres, op. cit., p.98.
43
Par exemple, les controverses sur la dévaluation auraient entraîné des transferts massifs de devises qui ont
été rapatriées après la dévaluation en 1994.
Page 46
française de 1958. Cette technique a été régulièrement reprise par les
constitutions burkinabè.
Page 47
l’épargne ; de l’organisation de la production ; du régime des transports
et des communications.
Page 48
son service, le conseil d’Etat français avait dénié au ministre un pouvoir
réglementaire autonome s’exerçant par arrêté ou par circulaire 45. Mais
par la suite, le C.E., dans l’arrêt Crédit foncier de France, a trouvé un
compromis en acceptant la validité des directives définissant des
orientations générales46. Dans le cas soumis au C.E. un décret prévoyait
que l’emploi des disponibilités du Fonds national d’amélioration de
l’habitat serait effectué par une commission nationale et des
commissions départementales. Un règlement général du ministre de la
construction devait déterminer les conditions d’attribution des fonds. Ce
règlement général fut pris par arrêté qui précisait qu’il appartenait à
chaque commission départementale d’apprécier le degré d’utilité des
travaux «suivant les directives et sous le contrôle de la commission
nationale».
45
CE. 23 mai 1969, Société distillerie Brabant, RDP 1969, 1127 concl. Mme Questiaux, DS. 1970, p. 762,
note Fromont.
46
C.E. 11 décembre 1970, crédit foncier de France, GAJA, 13e édition, n°92 ; D. 1971, p. 674, note
Loschalk, JCP 1972 II. 17232, note Fromont, RDP 1971. 1224 note Waline ; A.J. 1971. 196 chr. A.T.
47
Voy. également : C. Wiener, Recherche sur le pouvoir réglementaire des ministres, LGDJ 1970 ; B.
Cubertafond, l’importance de la loi en droit public économique, AJDA 1977, p. 465 ; M. Debène, les
principes particulièrement nécessaires à notre temps, AJDA 1978, p.531.
Page 49
public économique : délégation de ses pouvoirs à des organismes privés
tels que les ordres professionnels48, passation de marchés publics ou de
contrats souscrits dans un but d’intervention économique telles que les
contrats de réorientations de productions passés entre le FORMA (Fonds
d’orientation et de régulation des marchés agricoles, qualifié d’EPIC par
le décret de création et requalifié d’EPA par le tribunal de conflits) et les
exploitants agricoles49.
48
Voy. J.M. Auby, le pouvoir réglementaire des ordres professionnels, JCP 1973, I, 2545 ; C.E. 27 nov. 1970,
Agence maritime Marseille Frêt, D.S. 1971, 344, note Pacteau, JCP 1971, IV, 16756 note F. Moderne... ;
49
T.C.24 juin1968, Société d’approvisionnements alimentaires et Sociétés « distilleries bretonnes », Rec.801,
concl. Gégout ; D.1969, 116, note Chevallier ; J.C.P.1969, 15764, concl.Gégout, note Dufau ;
50
Bibliographie : D. CARREAU, P. JULLIARD, Th. FLORY, Droit international économique, LGDJ 3e
édit.1990; J. FONTANEL, Organisations économiques internationales, 2e édit. Masson 1995 ; Colloque
SFDI, Aspects du droit international économique, Paris, Pedone, 1967 ; Guy FEUER et Hervé CASSAN,
Droit international du développement, Précis Dalloz, 2e édit., 1991 ; Etienne CEREXHE et Louis le HARDY
de BEAULIEU, Introduction à l’Union économique Ouest africaine, De Boeck et Larcier, 1997.
51
CARREAU, JUILLIARD et FLORY, op. cit., p.11.
Page 50
Le droit international économique est une source importante du droit
public économique interne, parce que l’activité économique n’est pas
enfermée dans le seul champ du marché national.
Ce droit produit des règles et des principes qui président aux relations
entre les pays. C’est le cas par exemple : du principe de non-
discrimination qui est la règle générale, mais qui est surtout mis en
oeuvre dans les relations entre pays industrialisés ; du système de
préférence, qui est surtout utilisé dans les rapports entre pays développés
et pays en développement ; de la clause de la nation la plus favorisée,
très peu à l’honneur dans un système libéral d’échange mais à laquelle
les organisations sous-régionales ont souvent recours en vertu d’une
dérogation prévue par l’article XXIV du GATT en faveur des unions
douanières et des zones de libre-échange52.
52
Voy. Jacques FONTANEL, organisations internationales, Masson, 1999, p. 10.
Page 51
Le FMI et la Banque mondiale sont les deux institutions directement
issues du système de Bretton Woods. S’y ajouteront par la suite des
filiales de la banque mondiale telles que l’Association internationale de
développement (A.I.D.) et la société financière internationale, chargée de
questions financières particulières.
Page 52
Etat membre, de bénéficier de tranches de crédits équivalentes chacune à
25 % de sa quote-part.
Page 53
Mais l’aide du FMI s’accompagne d’une conditionnalité : pour
bénéficier de l’aide, le pays membre demandeur d’achat doit examiner
avec les services du FMI un programme d’ajustement définissant les
orientations en matière de budget, de monnaie, de taux de change, de
commerce et de paiement, qui couvre une période de 12 mois pouvant
aller à 3 ans au maximum. Le pays demandeur doit prouver qu’il fait des
«efforts raisonnables » pour surmonter ses difficultés avant de pouvoir
utiliser sa tranche de crédit. L’application de cette conditionnalité
conduit très souvent à des modifications profondes de la législation
économique pour mettre en œuvre les mesures économiques préconisées.
b) - La BIRD
Page 54
- la SFI, elle, a pour vocation spéciale d’encourager les
investissements dans les projets hautement rentables dans les pays
en développement, soit en fournissant elle-même les capitaux
(sous forme par exemple de prise la participation), soit en
mobilisant les capitaux privés58.
Devant les critiques sur les effets dévastateurs des PAS sur le plan social
et leur inefficacité sur le plan économique, la Banque Mondiale a
réorienté son thème d’ajustement structurel vers un concept plus large,
celui de la « lutte contre la pauvreté ». Cette lutte intègre l’élaboration de
programmes économiques, la bonne gouvernance économique et
politique, et le développement de l’éducation et de la santé.
59
Décret n° 2000-513/PRES/PM/MEF du 3 novembre 2000 portant adoption du document intitulé “cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté”, J. O. BF. N° 47 du 21 novembre 2000, p. 4959 ; et le décret n° 2004-
489/PRES/PM/MEDEV du 10 novembre 2004 portant adoption du Cadre stratégique de lutte contre la
Page 55
CSLP a été approuvé par la Banque Mondiale et le FMI. C’est dire
l’influence directe que ces institutions peuvent exercer sur la politique
économique et sociale.
pauvreté; V. également : Compte rendu des travaux de la sixième revue annuelle du cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté, 20 avril 2006. Site web : www.medev.gov.bf (document du cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté, programme d’action prioritaires de mise en œuvre du CSLP 2004-2006, cadres stratégiques
régionaux de lutte contre la pauvreté, dispositif institutionnel de suivi).
1
de réalisation mais aussi d’indicateurs de résultat ou d’impact des actions
mises en œuvre.
1
soumis à un traitement moins favorable que les produits similaires
nationaux.
L’OMC, qui lui succède, a pour tâche de gérer l’ensemble des accords
signés sous l’égide du GATT63 avec des pouvoirs quelque peu renforcés :
un accord signé par la majorité s’appliquera à l’ensemble, les pays en
désaccord n’ayant plus que la possibilité de se retirer de l’organisation 64.
Les réunions de l’OMC sont aujourd’hui plus médiatisées par le rôle
parallèle d’obstruction qu’y jouent les organisations anti –mondialisation
61
Dillon Round 1960-1961; Kennedy Round, 1963-1967; Tokyo-Round, 1974-1979; Uruguay Round, 1986-
1993.
62
V. D. CLERC, op. cit. p. 94.
63
Hélène Delorme et Denis Clerc, Un nouveau GATT, les échanges mondiaux après l’Uruguay Round,
éditions complexes, 1994. Le Directeur général de l’OMC est actuellement M. Pascal LAMY
64
H. Delorme et D. Clerc, op. cit. p.95.
Page 58
rebaptisée alter mondialisation. La réunion de l’OMC en 2003 a été
l’occasion pour une coalition de pays africains producteur de coton
BURKINA FASO, MALI, BENIN, TCHAD) de faire une entrée
remarquée dans ces négociations. Ces pays demandent l’arrêt des
subventions que les pays développés (USA, U. E.) accordent à leurs
producteurs de coton .
65
Page 59
aux pays développés ; et à se faire le maître d’œuvre d’un nouvel ordre
économique international66. Les résultats de ces actions sont plus que
mitigés, ils sont faibles. Actuellement, cette idée d’un nouveau système
semble relativement dans l’impasse à cause de la suspicion de certains
pays à l’égard du système des Nations Unies et particulièrement à
l’égard de certaines de ses institutions (CNUCED, UNESCO, OIT). Elle
est pratiquement enterrée avec l’apparition d’un nouveau concept, celui
du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).
Après le NOEI, qui a fait long feu, des leaders politiques africains ont
lancé un nouveau concept, le NEPAD, qui se veut une stratégie intégrant
plusieurs paramètres devant concourir au décollage de l’Afrique. Cette
stratégie serait basée sur :
- l’approche régionale et sous-régionale du développement de
l’Afrique, pour être à même de tirer partie de la mondialisation ;
- la promotion (négociation) de nouveaux rapports avec les
partenaires de l’Afrique ;
- un financement de l’Afrique de type plan Marshall par les Etats
développés.
4) La convention UE/ACP
66
V. Catherine KAMINSKY et Simon KRUK, Le nouvel ordre international, Que sais-je? PUF, 2 e édition,
1994.
Page 60
Cette convention met en oeuvre un système de préférence spéciale dans
les échanges entre l’U. E. et les ACP (pas de principe de réciprocité,
exemption de droit de douane, pas de restrictions quantitatives, etc.) 67.
Son impact sur le droit économique est moins visible mais réel, dans la
mesure où c’est un cadre de discussion et d’influence sur la politique
économique des Etats membres ACP.
5) Autres sources
67
Voy. Carreau, Flory et Julliard, op. cit. pp. 237 et S.
68
V. Partenaires inégaux: comment les Accords de Partenariat Economique (APE) UE-ACP pourraient nuire
aux perspectives de développement d’un grand nombre de pays parmi les plus pauvres, OXFAM
International, Document d’information OXFAM, septembre 2006. Voyez également les conclusions du
Colloque international de Ouagadougou sur « Le partenariat Europe-Afrique et les intégrations régionales »,
co-organisé par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale et le CEEI (Centre
d’Etudes Européennes et de l’Intégration) de l’Université OUAGA II, du 14 au 16 décembre 2010.
Page 61
sociaux signé en 1966 sous l’égide de l’ONU, sont des sources
internationales importantes du droit public économique.
Page 62
organisme de coopération économique, la communauté économique
africaine (CEA ou CEPA). La CEA a été créée par un traité signé le 3
juin 1991à Abuja (Nigeria). Elle a pour but non pas de se substituer aux
organisations sous-régionales existantes, mais de les redynamiser et au
besoin d’en créer là où il n’en existe pas.
* La conférence des chefs d’Etat, qui prend des décisions par consensus
ou à la majorité des 2/3, exécutoires de plein droit 30 jours après la date
de signature.
* Le conseil des ministres, le même que celui de l’OUA, qui prend des
actes appelés règlements dans les mêmes conditions que la conférence
des Chefs d’Etat ;
* Le parlement africain
* La commission économique et sociale, composées des Ministres
responsables du développement de la planification et de l’intégration
économique des Etats membres, et qui prépare, conformément au plan
d’action de Lagos de 1980 les projets de programme, les politiques et
stratégies de coopération. Elle peut soumettre des recommandations.
* La Cour de justice qui veille à l’application du traité et connaît des
litiges relatifs à son interprétation ou à son application. Ses arrêts ont
force obligatoire à l’égard des Etats membres et des organes de la
communauté. Elle a aussi un rôle consultatif sur les questions juridiques.
* Le secrétaire général dirigé par le secrétaire général de l’OUA.
Page 63
Les objectifs de la communauté sont de réaliser un marché commun
africain en passant par 6 étapes s’étalant sur 34 ans:
* Le renforcement des cadres existants;
* La stabilisation des barrières tarifaires douanières ou autres;
* La création d’une zone de libre-échange;
* La création d’une union douanière;
* La libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des
services ;
* Le marché commun.
69
Cf. interview du Ministre des affaires étrangères, M. Youssouf Ouédraogo dans le quotidien « Lobservateur
paalga » du 14 septembre 1999.
Page 64
2) l’intégration économique régionale ou sous régionale :
la CEDEAO et l’UEMOA
70
Voy. RBD n° 26, juin 1994 ; Etienne Cerexhe et Louis le Hardy de Beaulieu, Introduction à l’Union
économique ouest africaine, C.E.E.I. Ouagadougou/De Boeck Université, édit. De Boeck et Larcier S.A.,
1997.
Page 65
primauté du droit communautaire est ainsi garantie à l’égard des droits
nationaux que la réglementation communautaire modifie ipso facto.
Page 66
additionnels, des règlements, des directives, des recommandations.
Ainsi, en application du traité, diverses formes d’actes sont pris dans
divers domaines de la réglementation économique.
Par exemple :
- l’acte additionnel n° 04/99 du 08 décembre 1999 portant pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les
Etats membres de l’UEMOA modifié par les actes additionnels n°
03/2003 du 29 janvier 2003 et n° 02/2006 du 27 mars 2006 ;
- le règlement n° 11/99/CM/UEMOA du 21 décembre 1999 portant
modalités de mise en œuvre du pacte de convergence, de stabilité,
de croissance et de solidarité entre les Etats membres ;
- la recommandation n° 01/2006/CM/UEMOA du 29 juin 2006
relative aux orientations de politiques économiques des Etats
membres de l’UEMOA pour l’année 2007.
Bien que portant sur une question particulière, on peut aussi citer :
- la directive n° 4/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant
procédure de passation, d’exécution et de règlement des marchés
publics et des délégations de service public dans l’UEMOA ;
- la directive n° 5/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant
contrôle et régulation des marchés publics et des délégations de
services publics dans l’UEMOA.
72
cf. art. 64 et s. ; Etienne Cerexhe et Louis le Hardy de Beaulieu, Introduction à l’union économique et
monétaire ouest africaine, C.E.E.I., Ouagadougou/ De Boeck et Larcier, 1997.
Page 67
L’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique
(OHADA) a été créée par le traité signé à Port-Louis (Ile Maurice) le 17
octobre 1993, lors de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement
des pays ayant en commun l’usage du français. C’est une organisation
horizontale, qui poursuit une intégration par les normes, par disciplines
ciblées. La mission de cette organisation est de :
1e mettre en place un droit des affaires harmonisé afin de faciliter les
activités des entreprises et de développer les échanges commerciaux
entre les Etats membres. Cette mise en place se fait «par l’élaboration et
l’adoption de règles communautaires simples, modernes et adaptées à la
situation de leurs économies, par la mise en place de procédures
judiciaires appropriées…» ;
2e promouvoir l’arbitrage comme instrument de règlement des
différends contractuels ;
3e contribuer à l’amélioration de la formation des magistrats et des
auxiliaires de justice, en appui aux deux missions ci-dessus.
L’OHADA réalise ces tâches par l’adoption par le conseil des ministres à
la majorité absolue de règlements d’application du traité appelés actes
uniformes.
Divers actes uniformes ont été ainsi adoptés sur les huit matières
indicatives citées à l’article 2 du traité :
- acte uniforme relatif au Droit commercial général (AU/DCG,
entré en vigueur le 1er janvier 1998)),
- acte uniforme sur le Droit des sûretés (AU/DS entré en vigueur au
1er/), /1998)
- acte uniforme relatif au Droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt général (AU/DSC/GIE, adoptés le 17 avril
1997 et entré en vigueur le 1e janvier 1998) ;
- acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution (AU/PSR/VE, entré en
vigueur au 10/07/1998),
Page 68
- acte uniforme relatif à l’organisation des procédures collectives
d’apurement du passif (adoptés le 10 avril 1998 et entrés en
vigueur respectivement le 10 juillet 1998 et le 1e janvier 1999) ;
- acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage, adopté le 11 mars
1999 et entré en vigueur le 11 juin 1999 ;
- acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises (AU/HCR, entré en vigueur en deux
phases, au 1er janvier 2001 pour les comptes personnels des
entreprises et le 1er janvier 2002 pour les comptes consolidée et les
comptes combinés ; Cet acte remplace le système comptable
UEMOA dit « syscoa »
- acte uniforme relatif aux contrats de transport de marchandises par
route (AU/CTMT, entré en vigueur le 1er janvier 2004)).
- D’autres projets d’actes sont en chantier dont le projet d’acte
uniforme sur le Droit des contrats et le projet d’acte uniforme sur
le Droit du travail.
Page 69
La création de l’OHADA se veut donc une contribution à la réalisation
de la communauté économique africaine.
Page 70
Page 71
CHAPITRE II : LES PRINCIPES DIRECTEURS DU DROIT
PUBLIC ÉCONOMIQUE
Page 72
principe de liberté posé par la déclaration des droits de l’homme et du
citoyen en ses articles 2, 4 et 5.
Page 73
Le second volet, le principe de la libre concurrence, suppose des
conditions d’égale compétition. Ceci implique la non-ingérence dans les
activités de production et d’échanges des collectivités publiques qui, par
les privilèges exorbitants dont elles disposent, n’auraient aucun mal à
éliminer les concurrents privés. C’est la raison pour laquelle, l’activité
économique est réservée à l’initiative privée.
74
C.E. 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce de détail de Nevers, GAJA n°46 ; C.E. 20 Novembre
1964, ville de Nanterre, Rec. 563, A.J. 1964, 686, Chron. Puybasset et Puissochet.
Page 74
Il en découle que le système économique français, qui nous inspire
largement, est un système dualiste où coexistent Entreprises publiques et
Entreprises privées75, liberté et interventionnisme.
75
Voy. D. LOSCHAK, Les problèmes juridiques posés par la concurrence entre entreprises publiques et
entreprises privées, AJDA 1971, p. 261.
76
Voy. art. 2 et art.17 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC).
77
Exemples : la fiscalité, les nationalisations, les lois sur l’environnement, sur l’urbanisme, et sur
l’aménagement du territoire. Voy. J.-P. COLSON, op. cit. p.47.
Page 75
Les atteintes peuvent porter sur les démembrements du droit de
propriétés que sont : l’usus, le fructus, l’abusus. Le propriétaire à l’usage
de la chose. Son droit de jouissance (fructus) rencontre une première
limite par la fiscalité : fiscalité sur les revenus immobiliers, limitation du
montant des loyers et des fermages. La libre disposition (abusus) de son
bien est entamée par l’expropriation pour cause d’utilité publique, les
nationalisations, les différents droits de préemption ou l’obligation
pouvant être mise d’obtenir une autorisation avant de céder son
entreprise à un étranger. Le droit de préemption est le droit pour
l’administration ou pour le particulier d’acquérir la propriété d’un bien
lors de son aliénation avant tout autre acheteur.
Page 76
§1. LA DÉMOCRATIE ÉCONOMIQUE
Page 77
consultatif qui permettent les négociations des conditions de travail. Il
s’agit par exemple : de la commission consultative du travail, du comité
national consultatif pour les questions d’hygiène, de la convention
nationale du travail (qui est mort-née) et des différents comités ad hoc de
concertation.
Page 78
nationalisation, en tant que principe économique nouveau, est en tout
état de cause mentionnée.
§3. LA PLANIFICATION
La valeur juridique du plan est assez controversée mais le plan est une
norme juridique, parce qu’il ne peut se réaliser que par le droit : lois,
décrets, arrêtés. Suivant l’article 101 de la constitution burkinabè la loi
détermine les principes fondamentaux : « de l’élaboration, de l’exécution
et du suivi des plans et programmes nationaux de développement... »80.
78
SONABEL : Société nationale burkinabè d’électricité ; SAFELEC : Société africaine d’électricité ;
ONEA : Office national de l’eau et de l’assainissement.
79
Dans le transport en commun, la société X9, créée par l’Etat, a été privatisée mais le repreneur s’est trouvé
rapidement en situation de faillite. L’activité a été reprise par une SEM, la SOTRACO, avec la participation
(très minoritaire) de la commune de Ouagadougou. C’est le seul cas de SEM local.
80
V. sur la notion de programme, Le budget programme, www.finances.gov.bf; Le SNAT,
www.medev.gov.bf.
Page 79
Toutefois, le plan, dans un contexte d’économie libérale, n’a pas un
caractère obligatoire. Il est indicatif, non impératif et souple. Il peut
toujours subir des modifications, ce qui peut poser le problème de la
responsabilité de l’Etat lorsque des fluctuations sur les objectifs causent
un préjudice à des particuliers, notamment en cas de retrait des mesures
d’incitation81.
Pour l’exécution du plan, l’Etat peut passer par des contrats ou des
quasi-contrats (contrats de plan ou contrats de programmes) confiant des
missions d’intérêt général à des organismes privés ou les incitant à agir
dans tel ou tel sens. C’est ainsi que la restructuration de certaines
entreprises publiques s’est faite dans le cadre de contrats-
plans (SONAGESS, GMB...).
Les principes généraux du droit «sont formulés par le juge qui les tire de
l’esprit de la législation»82. Des principes généraux du droit, dégagés
notamment en droit administratif, sont applicables en droit public
économique. C’est le cas :
- du principe d’égalité en général,
- du principe de non-rétroactivité et
- du principe de respects des droits de la défense.
81
Cf., sur les contrats d’incitation entre l’Etat et un département, la décision « synchrotron » : C.E. français,
Ass. 8 janvier 1988, Min. du Plan et de l’Aménagement du territoire c/ C.U. de Strasbourg, RFDA 1988.25,
concl. Daël.
82
Auby et Drago, Traité de contentieux administratif, L.G.D.J., 1975, n°1156.
Page 80
Ce sont des principes généraux du droit qui trouvent de nombreuses
applications en droit public économique. Mais leur application à la
matière économique peut conduire à leur altération.
Biblio. : P. Delvolvé, le principe d’égalité devant les charges publiques, LGDJ 1969 ;
J. Rivero, «les notions d’égalité et de discrimination en droit public français »
travaux de l’association H. capitant, 1961-62, p. 343 ; N. Nitsch, les principes
généraux du droit à l’épreuve du droit public économique », RDP 1981, 1549 ; L. Di
qual, «le principe d’égalité en matière de dirigisme économique » Ann. Fac. de Lille,
1966.131. André de Laubadère, Droit public économique Dalloz, 5e éd. p.267 et S. ;
C. Leben, le conseil constitutionnel et le principe d’égalité devant la loi, RDP 1982,
p. 295 ; F. Miclo, le principe d’égalité et la constitutionnalité des lois, AJDA 1987 p.
115.
Page 81
Le principe d’égalité, dans son contenu, interdit de prendre des mesures
discriminatoires, c’est-à-dire de traiter différemment des personnes dans
l’application des prescriptions ou dans les prestations de services.
86
Cons. Const.. 21 janvier 1981 J.O. p.332 ; 17 ja. 1979, RDP 1979.1725.
87
C.E. 9 mars 1951, Société des concerts du conservatoire, G.A.J.A. n°70 ; Dr. So. 1951.168, concl.
Letourneur, note Rivero.
88
C.E. Ass. 13 juillet 1962, Conseil national de l’ordre des médecins, Rec., 1962.479 ; RDP 1962.739, concl.
Braibant. (Remboursements versés aux assurés sociaux selon que le médecin est conventionné ou non).
Page 82
discriminatoire «s’il n’est pas établi que la mesure critiquée ait été
inspirée par des considérations étrangères à l’intérêt général»89
Page 83
rétroactivité de la loi pénale d’incrimination plus sévère ainsi que le
principe du respect des droit de la défense. Considérant que ces
exigences ne concernent pas seulement les juridictions répressives mais
s’étendent à toute sanction ayant un caractère d’une punition même si le
législateur a laissé le soin de la prononcer à une autorité de nature non
judiciaire ». Dans sa décision 321 DC du 20 juillet 1993, il étend le
principe énoncé à l’article 8 DDHC aux incapacités qui sont attachées
aux peines pénales.
Page 84
est ainsi: de l’application d’une mesure nouvelle à une demande en cours
; du refus d’autorisation de prolongement d’activité, de l’application de
la mesure nouvelle à partir de la période de renouvellement des contrats ;
95
D. Truchet, Réflexions sur le droit économique public endroit français, RDP 1980, p.1039 .
96
Cf. décision du Cons. Const. N° 88-248, CSA, op. cit. GDCC n° 42.
97
Sauf texte contraire. Voy. D.Truchet, op.cit., p.1040.
Page 85
TITRE III
Page 86
CHAPITRE I : LES ORGANES CENTRAUX DE L’ETAT ET
LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Page 87
atteindre ces objectifs (blocage des prix, subventions, passation de
marchés publics, etc.).
1) Le chef de l’Etat
Page 88
militaire, ainsi que dans les sociétés et entreprises à caractère
stratégiques déterminées par la loi » (art. 55 const.). Par cette disposition,
le chef de l’Etat nomme ou participe à la nomination des dirigeants des
entreprises publiques. Il partage certains de ses pouvoirs avec le Premier
ministre.
2) Le Premier ministre
Page 89
Il dispose, comme le chef de l’Etat, d’un pouvoir de nomination aux
emplois civils et militaires autres que ceux relevant de la compétence du
chef de l’Etat (article 63 in fine). Cette disposition de l’article 63, al. 3 in
fine, lui donne aussi un pouvoir de nomination des dirigeants
d’entreprises publiques. Mais la répartition implicite des pouvoirs de
nomination, comme en France, est faite par l’élaboration de listes des
postes relevant du seul pouvoir de nomination du chef de l’Etat ou des
emplois soumis à sa signature99. L’article 56 de la constitution dispose
d’ailleurs que « la loi détermine les autres emplois auxquels il est pourvu
en conseil des ministres, ainsi que les conditions dans lesquelles les
pouvoirs de nomination du Président sont exercés. Au Burkina Faso, la
quasi - totalité des nominations à des emplois supérieurs se font en
conseil des ministres si bien qu’en pratique, la question qui se pose est
celle du pouvoir de s’opposer à une nomination. Formellement, les
projets de nomination sont introduits en conseil des ministres par un
ministre, qui apparaît ainsi comme l’autorité de proposition.
99
Voy. COLSON, op. cit., p. 192.
Page 90
peut se révéler si le terrain est propice notamment en cas de
gouvernement de coalition ou de cohabitation
3) Les ministres
Page 91
Les attributions économiques et financières du ministre chargé des
finances l’amène souvent à contresigner la plupart les actes du chef de
l’Etat et du chef du gouvernement en raison de leurs incidences
financières (nominations par exemple).
Page 92
nécessite de dosage politique, régionale, ethnique ; volonté de mettre en
relief telle ou telle activité (ex. création d’un ministère chargé de l’eau,
d’un ministère chargé de l’intégration d’un ministère plein chargé de
l’élevage). Il en découle un risque de laxisme (multiplication du nombre
de ministère). Cet inconvénient peut être évité en fixant le nombre de
membres du gouvernement dans la constitution ou en le faisant fixer par
le législateur. Mais ces solutions qui consistent à dessaisir l’exécutif de
la fixation du nombre des membres du gouvernement ont elles aussi
l’inconvénient d’être trop rigides.
Le gouvernement peut comprendre, outre le Premier ministre, des
ministres d’Etat, des ministres, des ministres sans portefeuille, des
ministres délégués, des secrétaires d’Etat.
103
Décret n° 92-161/PRES/PM du 19 juin 1992
104
Voy. décret n° 94-122/PRES/PM du 22 mars 1994 portant composition du gouvernement du Burkina
Faso.
105
Voy. le décret n° 95-226 du 11/6/1995 portant remaniement du gouvernement. Ce gouvernement é été
remplacé par celui de M. Kadré Désiré Ouédraogo du 6 février 1996 (décret n° 96-04/PRES/PM du 9/2/1996)
Page 93
Celui de M. Kadré Désiré OUEDRAOGO du 9 février 1996 (décret n°
041 du 9 février 1996) en comptait 25 ministres dont 4 ministres
délégués.
106
Décret n° 2000-527/PRES/PM du 12 novembre 2000, JO.BF n° 46 du 16 novembre 2000, p. 4916.
Page 94
L’appellation de ministre d’Etat peut être purement honorifique et
protocolaire ou peut répondre à un souci d’équilibre politique entre des
composantes d’une majorité de gouvernement. Dans ce cas, le titre
conduit à conférer une prééminence politique à son détenteur.
Les ministres délégués sont dans une position un peu plus délicate à
définir. Ils «exercent leurs attributions sous la responsabilité des
ministres auxquels ils sont rattachés » selon les termes de l’article 25 du
décret 94-264/PRES/PM du 7 juillet 1994 portant attributions des
membres du gouvernement. Mais dès 1995, l’article 23 du décret n°95-
278/PRES/PM du 14 juillet 1995 (remplacé par le décret n° 97-468 du
31 octobre 1997 portant attributions des membres du gouvernement)
introduit une nuance qui rehausse leur position, au risque d’exacerber les
conflits de compétences entre les deux ministres : «les ministres
délégués sont chargés dans leur secteur spécifique de la mise en œuvre
des attributions définies par le présent décret en concertation avec le
ministre titulaire » C’est la formulation reprise par le décret n° 2002-255
du 18 juillet 2002107 et par l’article 31 du décret n° 2007-424 du 13 juillet
2007 portant attributions des membres du gouvernement 108. Il en est de
même, lorsqu’il en existe, des secrétaires d’Etat qui exercent leurs
attributions sous la responsabilité juridiquement plus directe du ministre
titulaire. A la différence des ministres délégués, les secrétaires d’Etat
n’assistent au conseil des ministres que lorsqu’ils y sont appelés. Mais
cette différence semble s’être estompée dans le gouvernement
d’ouverture de novembre 2000 constitué sur la base d’un protocole
d’accord signé par huit partis politiques comprenant le parti majoritaire,
des partis dits de la « mouvance présidentielle » et des partis dits de
l’opposition radicale.
108
J.O. n° 30 du 26 juillet 2007
Page 95
division fonctionnelle de l’administration centrale de l’Etat, assure
l’action de l’Etat dans différents domaines ; chaque ministère est amené
à prendre des décisions qui touchent aux domaines économiques. Les
ministères à vocation économique sont plus ou moins nombreux, selon
les spécialisations des tâches qui ont été définies par le décret portant
composition du gouvernement. Sont particulièrement concernés les
départements chargés des finances, du commerce, de l’agriculture, des
transports, des travaux publics, de l’eau, de l’habitat, etc.
Page 96
subdivisées en directions centrales et en directions régionales (structures
déconcentrées ou services extérieurs qui peuvent comprendre des
directions provinciales et des services départementaux) ;
d) Les structures déconcentrées (ou services extérieurs) qui sont les
représentations des services techniques centraux (les directions
générales) dans les régions, les provinces et même parfois dans les
départements ;
e) Les structures rattachées. L’on entend par structures rattachés les
services détachés de l’administration centrale, bénéficiant de la
personnalité morale, et/ou de l’autonomie financière et de
fonctionnement, mais qui restent sous le contrôle de tutelle d’un
ministère. Selon l’article 29 du décret n° 2008-403 du 10 juillet 2008,
« sont considérées comme structures rattachées, les services publics
décentralisés, les sociétés d’Etat, les sociétés d’économie mixte, les
établissements publics de l’Etat, les projets et programmes de
développement concourant à l’accomplissement des missions du
ministère ».
f) Les structures de mission. Selon l’article 30 du décret n° 2008-403,
« sont considérées comme structures de mission, les structures créées
pour exécuter des missions conjoncturelles ou temporaires ». L’article 5
du décret n° 2011-479 du 26 juillet 2011 portant organisation du
Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat cite comme
structures de mission : le secrétariat permanent chargé du suivi des
réformes des licences d’affaires, le secrétariat permanent du suivi de la
filière coton libéralisée (SP/FCL)… Tel en était aussi le cas de la
Commission nationale de privatisation
Page 97
Organigramme de ministère
Inspection Cabinet Ministre Chef de cabinet
technique
P. Kiemdé S. Protocole
Conseillers
Légende :
techniques
S. = service ; DG = direction générale ; Dr = direction. Secrétariat
S. Protocole
DCPM= direction presse et communication ministérielle
particulier.
DAF= direction de l’administration et des finances.
DEP = direction des études et de la planification.
DRH = direction des ressources humaines. Secrétaire
Secrétariat Bureau
§2 - LES MINISTÈRES ÉCONOMIQUES
particulier Général d’études
étude
En matière de production de normes du droit public
économique, le rôle de deux ministères peut être mis en
relief : le Ministère chargé des finances ; et le ministère
chargé du commerce, de l’industrie et de l’artisanat.
DG DG DAF DEP DRH
A- Le Ministère de l’économie et des finances
(Finances et budget ; Economie et développement)
Le Drdéveloppement Dr de Dr Dr
l’interventionnisme économique,
Dr
accentue le rôle central du ministère des finances. De tous
temps le ministre chargé des finances a joué un rôle
fondamental dans la définition
Dr. de la politique économique et
financière de l’Etat. C’est lui qui est chargé d’élaborer la loi
régionale
de finances qui est l’instrument d’exécution de cette
politique. Il contresigne tous les textes ayantService
Service
une incidence
financière. Ces attributions lui permettent de
rattaché jouer un rôle
rattaché
d’arbitre, dans une certaine mesure, à l’égard des ministères
dit dépensiers (éducation, santé, etc.)
Page 98
IVe République conforte l’omnipotence du ministre chargé
de finances, en adjoignant le département du plan et de la
coopération qui a été longtemps un ministère à part entière.
Ce grand ministère fut d’abord appelé « ministère de
l’économie, des finances et du plan » avant l’appellation
actuelle de ministère de l’économie et des finances par suite
probablement de l’abandon de la pratique des plans
quinquennaux.
Page 99
●de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique
d’aménagement du territoire et du développement régional ;
●de la coordination des travaux d’élaboration des schémas
nationaux et régionaux d’aménagement du territoire ;
●de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie nationale de
collecte, de traitement et de diffusion de l’information statistique ;
●de l’élaboration, de la diffusion et du suivi des comptes nationaux ;
●de la normalisation, de la centralisation et de la diffusion des outils
et des données statistiques ;
●de l’enregistrement des déclarations d’existence et du suivi des
ONG.
Page 101
- la coordination et le suivi de la mise en œuvre des
politiques de développement économique et social ;
- la cohérence des politiques sectorielles avec le cadre
macro-économique et le CSLP (ou la SCADD) dont il
assure la coordination et le suivi de la mise en œuvre ;
- l’élaboration et le suivi de la politique budgétaire.
Page 102
comptables de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi
que le contrôle de la gestion financière des projets, des
établissements publics, des SE, des SEM et de toutes les
structures qui reçoivent, détiennent ou gèrent des dossiers
publics (sociétés à participations publiques ou établissement
recevant des subventions...) ; Elle peut être chargée de
l’étude de toutes questions et missions à caractère financier,
fiscal et comptable.
- de la coordination nationale de la lutte contre la fraude
(CNLCF) chargée comme son nom l’indique, de la mise en
œuvre de la politique nationale de lutte contre la fraude et de
la protection du tissu économique ; Elle bénéficie du
pouvoir de contrôle des différents corps de contrôle et peut
« constater les cas de fraude mis à jour à l’occasion de ses
contrôles et en poursuivre le dénouement par la voie
transactionnelle ou devant les juridictions»
- du secrétariat permanent pour le suivi des politiques
et programmes financiers (SP-PPF, anciennement :
secrétariat technique pour la coordination des programmes
de développement économique et social ;et anciennement
secrétariat technique permanent du P.A.S.) qui est entre
autre chargé de coordonner la mise en œuvre et le suivi des
réformes économiques dans le cadre des conventions
signées avec les institutions de Bretton Woods (FMI,
Banque Mondiale...), de contribuer à la cohérence des
actions programmées dans les plans sectoriels ou régionaux
avec les documents cadres de politique économique… ;
Page 103
centraux relevant directement du cabinet) dont qui
recouvrent les attributions du ministère en matière
d’économie, en matière de finances publiques, en matière
domaniale et foncière, en matière de coopération
économique financière et technique et en matière de
planification.
Page 104
la solde et de l’ordonnancement, la direction du matériel V.
art. 37 du décret n° 2002-466 du 29 octobre 2002 portant
organisation du ministère des finances et du budget) à 7
directions (Inspection générale du budget (IGB), Direction
de la programmation budgétaire (DPB), Direction de
l’exécution et des statistiques budgétaires (DESB),
Direction de la solde (DS), Direction de l’ordonnancement
et de la comptabilité (DOX), Direction de l’appui aux
collectivités territoriales (DACT), direction de
l’informatisation du budget (DIB)), plus des directions
régionales du budget (DRB);
- La direction générale des impôts (DGI) qui est chargée de
l’élaboration et l’application de la législation fiscale
intérieure et de la législation domaniale, foncière et
cadastrale ;
- La direction générale des douanes (DGD) chargée de
l’élaboration et de l’application de la législation douanière
ainsi que de la perception des droits et taxes y afférents ;
- La direction générale de la coopération (DGCOOP), qui
est chargée : du développement des relations avec les
sources de financement étrangères ; de la préparation
technique des négociations, du suivi des accords et
convention de coopération, et du suivi des ONG, etc.
- La direction générale de l’aménagement du territoire, du
développement local et régional (DGATDLR) qui a pour
mission la formulation des politiques d’aménagement du
territoire et de développement local et régional. Dans ce
cadre, elle est notamment chargée de : coordonner
l’élaboration et la mise à jour du schéma national et des
schémas régionaux d’aménagement du territoire ; d’évaluer
périodiquement les outils et instruments d’aménagement du
territoire ; promouvoir le développement économique des
régions etc.
Page 105
- La direction générale de l’économie et de la planification
(DGPE) qui a pour mission : la réalisation des études et des
prévisions économiques à court, moyen et long terme,
l’élaboration et le suivi de l’exécution des plans et
programmes de développement, l’élaboration et la mise à
jour de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté, la
définition de la politique de programmation et de
financement des investissements publics ;
- La direction générale du trésor et de la comptabilité
publique (DGTCP), chargée : de toutes les questions ayant
trait à la collecte de l’épargne, à la gestion des deniers
publics et de la dette publique, à la monnaie, au crédit, aux
changes, aux assurances; de la gestion de la dette publique ;
de l’exécution en recettes et en dépenses du budget de l’Etat
des établissements publics à caractère administratif, des
collectivités locales et des établissements publics locaux ; de
l’élaboration de la réglementation sur les jeux de hasard ; du
suivi des interventions de l’Etat dans la vie économique et, à
ce titre, de la tutelle financière sur les établissements publics
de l’Etat, les SE et les SEM ; de la représentation de l’Etat
devant les juridictions et du conseil juridique de
l’administration publique. Cette dernière direction générale
comprend des services ou directions qui méritent d’être
signalées : l’Inspection générale du trésor ; l’Agence
judiciaire du trésor ; la Direction des affaires monétaires et
financières ; la Direction de la micro finance ; la Direction
des assurances ; la direction de la dette publique ; la
Direction des études et de la législation financière ; la
direction de l’informatisation ; l’Agence comptable centrale
du trésor ; la Pairie générale ; la Recette générale ; les
Trésoreries régionales).
- La direction générale du contrôle financier (DGCF) qui est
chargée du contrôle permanent et a priori de l’exécution des
Page 106
opérations financières de l’Etat, des collectivités territoriales
et des établissements publics. Elle contrôle la légalité, la
régularité et la moralité de tout acte de dépense, régule le
rythme des dépenses en fonction du niveau des
recouvrements et donne son avis sur les actes à caractère
financier ;
- La direction générale des marchés publics (DGMP) a pour
mission « d’animer et coordonner l’ensemble de la fonction
« marchés publics ». Elle est chargée de veiller à
l’application de la réglementation relative aux marchés
publics et aux délégations de service public ; d’émettre des
avis, d’accorder les autorisations et dérogations nécessaires ;
d’assurer l’information et le conseil de l’ensemble des
acteurs de la commande publique ; d’assurer la collecte des
données et des informations relatives à la passation et à
l’exécution des marchés publics ;
- La direction générale du patrimoine de l’Etat
(DGPE) qui a pour mission d’assurer la gestion du domaine
affecté de l’Etat, d’en assurer la conservation et l’entretien,
d’assurer l’enregistrement des biens mobiliers et
immobiliers et la tenue de la comptabilité patrimoniale de
l’Etat. Elle gère notamment le parc automobile de l’Etat ;
- La direction générale des services informatiques (DGSI)
chargée d’assurer la coordination et la mise en œuvre de la
politique d’informatisation du ministère ;
- La direction de l’organisation, de la méthode et de
l’évaluation (DOME), chargée de contribuer au
renforcement de l’organisation méthodique du ministère
notamment par l’élaboration de manuels de procédure et le
suivi des recommandations du CASEM (Conseil
d’administration de secteur ministériel).
Page 107
Les structures centrales techniques sont épaulées par une
assez forte déconcentration au niveau des circonscriptions
administratives régionales et même provinciales :
- Directions régionales de douanes,
- Directions régionales des impôts,
- Trésoreries régionales,
- Directions régionales du budget,
- Directions régionales du contrôle financier et,
- Directions régionales de l’économie et de la
planification.
Page 108
national et l’ordonnateur des financements accordés au
Burkina Faso.
Page 109
organisation est régie par le décret n°
2011-479/PRES/PM/MICA du 26 juillet 2011 113
113
La dénomination de ce département ministériel ayant beaucoup varié, il est de même de ses textes
d’organisation. On s’en tiendra aux structures classiques.
Page 110
Les attributions en matière économique du MICA
complètent celles du ministre de l’économie et des finances
en matière de contrôle et de réglementation en matière
économique.
2) Structures du MICA
114
Voyez le décret n° 2011-479/PRES/PM/MICA du 26 juillet 2011 portant organisation du Ministère de
l’industrie, du commerce et de l’artisanat
Page 111
(PRM). C’est une structure qui existe aussi dans tous les
ministères.
Page 112
d’harmoniser la législation commerciale avec celle régissant
les conventions et traités internationaux… ;
- La direction générale de l’artisanat, qui compte
également deux directions dont l’une chargée de la
coordination et de la promotion du secteur et l’autre chargée
plus spécifiquement de l’organisation et de la
réglementation et donc d’élaborer les textes juridiques
relatifs au secteur de l’artisanat ;
- La direction de la promotion de l’entreprise, qui a pour
mission de coordonner toutes les actions de promotion du
secteur privé et de l’entreprise. Elle est chargée de
l’amélioration de l’environnement des affaires, d’élaborer la
réglementation relative aux entreprises publiques et
parapubliques, de suivre la privatisation des entreprises
publiques, d’organiser les rencontres annuelles
Gouvernement-secteur privé ainsi que l’assemblée générale
des sociétés d’Etat…
- La Direction du centre des guichets uniques du
commerce et de l’investissement (DCGU/CI). Il a été créé
une direction du centre des guichets uniques pour les
formalités administratives de création d’entreprises, de
commerce et d’investissements. Le rôle d’un centre de
guichet unique(CGU) est de centraliser et de rationaliser
l’ensemble des formalités, procédures et opérations
administratives non douanières, en matière commerciale et
industrielle, d’informer les opérateurs économiques sur les
procédures et les textes, d’assurer la gestion des agréments
au code des investissements;
- La direction générale de la propriété industrielle
chargée de promouvoir la propriété industrielle et de
valoriser l’activité inventive et innovatrice. Elle élabore et
suit la mise en œuvre de la stratégie de promotion de la
propriété industrielle, élabore les textes nécessaires à
Page 113
l’application au plan national des conventions et accords
régionaux et internationaux relatifs à la propriété
industrielle ; …
- La Direction générale de ma qualité et de la
métrologie (DGQM) est notamment chargée : d’élaborer et
contrôler les règlementations en matière de qualité, de
métrologie et de normalisation ; de coordonner les activités
dans le domaine de la métrologie et du contrôle de la qualité
des produits, biens et services mis eu le marché ; de
vulgariser net de promouvoir l’usage des instruments de
mesure légaux, notamment dans les transactions
commerciales ; …
- L’inspection générale des affaires économiques. Elle
est chargée : du contrôle de l’application des
réglementations en matière industrielle, commerciale et
d’organisation de la concurrence ; de superviser les prix et
les stocks des produits de grande consommation ; de mener
des études prospectives sur les produits de grande
consommation ; de la surveillance de certains prix. Elle a
tout pouvoir d’investigation sur place et sur pièce et peut
faire appel à tout autre expert ou technicien.
Page 114
Outre les structures centrales, le MICA dispose de services
extérieurs coordonnés au niveau régional par des directions
régionales.
Page 115
gestion agréé de Bobo-Dioulasso (CGA-B) ; le Bureau de
restructuration et de mise à niveau des entreprises
(BRMN) ; l’Agence de financement et de promotion des
PME (AFP/PME) ; toutes autres structures créée et placées
sous tutelle du ministère.
115
Cf. l’article 42 du dé cret n° 2001-302/PRS/PM/MCPEA du 29 juin 2001 portant organisation de ce
ministè re
Page 116
SECTION II - L’ADMINISTRATION ÉCONOMIQUE
LOCALE
§1 - L’ADMINISTRATION LOCALE
DÉCONCENTRÉE
Page 117
du Haut-commissaire de province et du préfet de
département.
1) Les attributions du Gouverneur
Page 118
territoriale ». A ce titre, il exerce le pouvoir d’approbation
et d’autorisation et le contrôle de légalité de tous les actes
du Conseil et du président du Conseil régional (Voyez
également l’article 29 du décret).
Page 119
difficilement être exercé. Les directeurs régionaux,
généralement nommés par décret, n’étaient pas réellement
soumis à son autorité. La création de la région comble ce
hiatus.
Page 120
(article 77). Il est le chef de l’administration
départementale. Il coordonne, sous l’autorité du Haut-
commissaire, les activités des services déconcentrés de
l’administration de l’Etat dans le département (article
79).
§2 - L’ADMINISTRATION LOCALE
DÉCENTRALISÉE
Page 121
développement118, les textes d’orientation de la
décentralisation (TOD)119 de 1998, puis par ma loi n° 055-
2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso120.
Page 122
affaires de la région… ». Dans le même style, l’article 224
dispose que « le conseil municipal définit les grandes
orientations en matière de développement communal
conformément aux grandes orientations nationales… Il
discute et adopte les plans de développement communal et
en contrôle l’exécution, il règle par ses délibérations les
affaires de la commune… ».
Page 123
Un troisième principe est l’absence de tutelle entre
collectivités territoriales (articles 14 et surtout 42 CGCT).
La commune et la région sont des personnes morales
juridiquement indépendantes l’une de l’autre. Même le
besoin de coordonner leurs interventions ne justifie pas qu’il
y ait des rapports de subordination. Ces rapports doivent
reposer sur la concertation et la conclusion de contrats.
Selon « les transferts de compétences prévues par la
présente loi au profit des régions et des communes ne
peuvent autoriser l’une de ces collectivités territoriales à
établir ou à exercer une tutelle sous quelque forme que ce
soit sur l’autre ».
Page 124
B – Les moyens juridiques d’intervention
Page 125
Cette liste de compétences n’est pas en soi nouvelle par
rapport aux lois de 1993 à l’exception de la référence
expresse à la notion d’établissement public local.
L’énumération montre que les collectivités territoriales
disposent d’à peu près les mêmes moyens juridiques que
l’Etat : création d’établissements ou d’entreprises, passation
de contrats, planification etc.
Page 126
En ce qui concerne les organes exerçant la compétence
d’intervention locale, chaque collectivité est dotée d’un
organe délibérant, d’un organe exécutif.
Page 127
commune, ainsi que le taux des centimes additionnels dont
la perception est autorisée par la loi etc. (article 226). Il, est
créé quatre commissions permanentes au sein du conseil
municipal.
Page 128
CHAPITRE II - L’ADMINISTRATION
ECONOMIQUE CONSULTATIVE : LE CONSEIL
ECONOMIQUE
ET SOCIAL (C.E.S.)
Page 129
La constitution française du 27 octobre 1946 institua un
conseil économique représentatif des diverses catégories
socioprofessionnelles et appelé à donner des avis,
principalement à l’Assemblée nationale et accessoirement
au gouvernement.
Page 130
C’est à partir de 1985 que le C.E.S. va renaître. Le
gouvernement du C.N.R. (4 août 1983 – 15 octobre 1987)
animé de la volonté d’orienter l’économie nationale, avait
besoin des avis motivés d’un organisme technique et
représentatif. Un conseil révolutionnaire économique et
social (CRES) fut créé par l’ordonnance du 22 février 1985
et organisé par décret n°85-118/CNR/PRES du 22 février
1985. Ce décret fut abrogé et remplacé par le kiti n° An VI-
001/FP/PRES du 17 août 1988.
Page 131
législative d’organes consultatifs. On peut en déduire que
l’exécutif peut créer des organes consultatifs non
constitutionnellement prévues.
123
Décret n° 93-264/PRES du 31 août 1993, JO.BF du 02 septembre 1993, p. 1399 ; et décret n° 95-421 du
10 octobre 1995 portant modification du décret 93-264, JO.BF, p. 2983
124
Loi n° 007-2001 du 17 mai 2001, JO.BF n° 37 du 13 septembre 2001, p. 1634.
125
J.O.BF n° 50, 2001 ; http://www.ces.gov.bf/SiteCes/textes/index.html
Page 132
La loi organique fixe la composition, l’organisation et le
fonctionnement du CES. Elle est complétée par les décrets
n° 2001-657 et 2001-658.
§1 - LA COMPOSITION DU C.E.S.
Page 133
Les membres du C.E.S. sont nommés pour un mandat de 3
ans renouvelable (article 5). Le mandat est gratuit mais les
conseillers reçoivent une indemnité de session (article 33) et
les frais de transport de ceux qui résident en dehors du lieu
de session sont remboursés (article 34).
Le président du Faso nomme 80 membres selon une
répartition par catégories professionnelles fixée par la loi.
Cette répartition, qui a été amplement réaménagée par la loi
007- 2001/AN, se présente de la manière suivante :
- 6 représentants des secteurs de l’agriculture, de l’élevage
et assimilés ;
- 3 représentants du secteur commercial ;
- 3 représentants des secteurs de l’industrie de l’artisanat et
des mines ;
- 3 représentants des secteurs financiers, bancaires, des
assurances et du système financier décentralisé ;
- 3 représentants des secteurs du bâtiment, des travaux
publics, de l’urbanisme et assimilés ;
- 3 représentants du secteur des transports et du tourisme ;
- 2 représentants des secteurs de la presse et de la
communication ;
- 1 représentant de la chambre de commerce ;
- 2 représentants de l’administration économique et
financière ;
- 1 représentant de l’administration générale ;
- 1 représentant de l’administration du travail ;
- 2 représentants du secteur de l’environnement, de
l’hydraulique et du cadre de vie ;
- 3 représentants du secteur de l’éducation et de la formation
;
- 3 représentants du secteur de la santé et de l’action
sociale ;
Page 134
- 5 représentants des professions libérales ;
- 2 représentants du secteur de la recherche scientifique ;
- 5 représentants des organisations des employeurs ;
- 5 représentants des syndicats des travailleurs ;
- 2 représentants des associations culturelles ;
- 3 représentants des artistes, écrivains et cinéastes ;
- 3 représentants des ONG ;
- 2 représentants des associations de promotion des droits
humains et de la démocratie ;
- 2 représentants des associations sportives ;
- 2 représentants du secteur des PME/PMI ;
- 2 représentants du secteur informel ;
- 2 représentants des structures et associations de jeunesse ;
- 3 représentants des structures et associations de femmes ;
- 1 représentant des associations de retraités ;
- 3 représentants des autorités traditionnelles, coutumières et
religieuses ;
- 2 représentants des parents d’élèves du primaire et du
secondaire.
126
Voyez l’article 35 du décret n° 2001-657/PRES du 4 décembre 2001 fixant les quotas de représentation et
les modalités de désignation des membres du conseil économique et social.
Page 135
représentation des salariés, des entreprises, des professions,
des associations…
§2 – L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
127
En France, au contraire, les séances sont publiques.
Page 136
constitutionnel128. Le conseil peut être invité à désigner un
de ses membres pour les justifier devant le conseil des
ministres ou devant l’Assemblée Nationale.
Page 137
humain et de l’intégration sociale ; département de la
production et du soutien à la production ; département de
l’orientation économique, des finances et de la conjoncture ;
département de la documentation et des publications (article
15 loi 007-2001).
3) Les commissions
Page 138
- aider à préparer les rapports du Conseil économique
et social.
130
Le CES s’est ainsi saisi, lors de sa session ordinaire tenue du 27 février au 13 mars 1996, sur le problème
de l’élevage et a proposé la création d’un ministère plein chargé de ce secteur. Voyez Le journal du soir du
jeudi 29 février 1996. De même, lors de sa deuxième session ordinaire de l’année 2001, il s’est auto saisi du
thème « La fiscalité et la promotion des investissement privés au Burkina Faso » et a fait des propositions de
suppression d’impôts (IMFPIC), d’allégement d’impôts (taux de prélèvement à la source, taux d’imposition
des dividendes) de réinstauration d’impôts (IFR, plaques et vignettes) de création d’une zone franche… V. Le
Pays, n°2530 du 14/12/01, pp. 6 à 7 et 22 à 24.
Page 139
Par ailleurs, il n’est plus prévu d’hypothèse de saisine
obligatoire du CES par l’exécutif : l’article 1 alinéa 3 de
l’ancienne loi 009/93 disposait en effet que « les avant-
projets de loi de programme à caractère économique et
social lui sont soumis pour avis ; cette disposition n’a pas
été reprise dans la loi organique n° 007/2001.
131
Voyez, Benoît Jeanneau, Droit constitutionnel et institutions politiques, mémentos Dalloz, 8e éd. 1991, p.
227 et S.
Page 140
Le C.E.S. apparaît ainsi comme un auxiliaire de l’exécutif
qui a toute latitude pour le saisir et s’offrir par-là l’occasion
d’associer les différentes catégories professionnelles à
l’élaboration de sa politique économique et sociale.
Page 141
- de disposer de l’avis d’un organe technique réunissant des
personnes en principe hautement qualifiées dans leurs
branches d’activités ;
- de s’assurer que sa politique ou ses options ne rencontrent
pas une forte opposition des représentants des différents
secteurs d’activités.
Page 142
Par ailleurs, la question se posait de savoir si le C.E.S. ne
fait pas double emploi avec la chambre de commerce
d’industrie et d’artisanat ou la seconde chambre du
parlement.
Page 143
CHAPITRE III - L’ADMINISTRATION
ECONOMIQUE SPECIALISEE
134
Cf. décret n°69-176 du 27 août 1969 modifié par le décret n°74-168 du 30 mai 1974, JOHV du 13/6/
1974, p. 398).
Page 144
l’emploi, (FONAPE) créé en 1990 et devenu depuis octobre
1998 fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE). Ces
fonds peuvent correspondre à un simple chapitre du budget
général ou à des comptes spéciaux du trésor.
Page 145
SECTION I - LA CHAMBRE DE COMMERCE ET
D’INDUSTRIE (CCI)
Page 146
Tous ces textes ont été abrogés et remplacés par le décret
n°2001-464/PRES/PM/MCPEA du 18 septembre 2001
portant statuts de la Chambre de commerce, d’industrie et
d’artisanat du Burkina Faso136. Après la création de la
Chambre des Métiers de l’Artisanat en 2007, le Décret
n° 2007-302/PRES/PM/MCPEA/MFB du 18 mai 2007
modifia la dénomination de la CCIA qui devient Chambre
de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et le
décret n° 2007-303 du 18 mai 2007 porte statuts de la
Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso137.
Depuis 2007 donc, le volet artisanat a été détaché pour créer
une chambre consulaire à part. Celle-ci est organisée par le
décret n° 2007-304 du 18 mai 2007 portant création de la
chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso et le
décret n° 2009-842/PRES/PM/MCPEA du 18 décembre
2009 portant statuts de la chambre des métiers de l’artisanat
du Burkina Faso (CMA-BF)138.
Il est à remarquer que depuis 1973, les textes sur l’ex. CCIA
ne prenaient pas en compte le volet agriculture. La création
d’une chambre d’agriculture était depuis longtemps en
projet mais cette chambre n’a été mise en place qu’en 2001
par le décret 2001-770 bis du 31 décembre 2001 portant
création, attributions, organisation et fonctionnement de la
chambre régionale d’agriculture139 et le décret 2001-771 du
31 décembre 2001 portant approbation des statuts des
CRA140.
136
Voy. , JOBF n° 39 du 27 septembre 2001, p. 1717.
137
Voyez, décret n° 2007-302/PRES/PM/MCPEA/MBF du 18 mai 2007 portant changement de
dénomination de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso, J.O. n° 24 du 4 juin
2007 ; décret n° 2007-303/PRES/PM/MCPEA/MBF du 18 mai 2007 portant statuts de la Chambre de
commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), J.O. n°24 du 14 juin 2007.
?
JO.BF n° 02 du 14 janvier 2010
138
.
139
J.O. du 14 mars 2002, p. 405
140
J.O. du 31 janvier 2001, p. 166.
Page 147
§1 - LES MISSIONS DE LA CCI
Page 148
vœux dans le texte de 1995). Elle peut aussi être chargée par
l’Etat d’une mission de gestion de services publics (cf.
article 4 du décret 2007-303).
Page 149
b) En ce qui concerne les avis autonome, la CCI peut, de sa
propre initiative, émettre des avis qu’elle soumet au
gouvernement sur les moyens d’accroître la prospérité
économique de la nation et sur les changements projetés
dans la législation commerciale, douanière et économique
(article7).
Page 150
Ainsi, sur le plan de la promotion interne des activités
économiques :
- elle est chargée de donner aux opérateurs économiques et
aux créateurs d’entreprises, des conseils et des informations
juridiques, économiques et réglementaires nécessaires à la
création, à la gestion et au développement de leurs
entreprises (article 4 al.4 du décret 2007-303) ;
- elle organise des foires, salons et met en œuvre des actions
de promotions générales, sectorielles ou territoriales ;
- elle met en œuvre des actions de formation
technologique ou de gestion et délivre des diplômes
homologués par l’Etat. Dans ce cadre, elle a créé : une école
des professions commerciales(EPC), un centre de formation
en transport routier et activités auxiliaires(CFTRA), un
centre de formation en tourisme et hôtellerie.
Page 151
et se rapproche de la capacité d’action des collectivités
territoriales. En effet «elle peut entreprendre des travaux
dans l’intérêt du commerce, de l’industrie et des services et
en assurer la réalisation et la gestion. Elle peut fonder,
acquérir, administrer ou subventionner des établissements à
l’usage du commerce de l’industrie et des services»(art. 5 al.
1). A cette faculté s’ajoute la possibilité de recevoir, par
convention de concession, la mission de gérer des ouvrages
d’utilité publique créés par l’Etat ou ses démembrements
(art. 5 al.2)
141
Voy. L’observateur paalga n°5544 du lundi 10 au mardi 11 décembre 2001, p. 24 sur la répartition des
sièges selon les sous – catégories professionnelles et les sections territoriales ; et Sidwaya n° 4407 du
mercredi 12 décembre 2001, p. 7 sur l’arrêté n° 2001- 101/MCPEA/SG/CCIA du 23 novembre 2001 portant
convocation du collège électoral des membres de la chambre consulaire du Burkina Faso pour l’année 2001.
Page 152
Cette répartition est faite à l’issue d’une évaluation du poids
économique (ou pesée économique) des catégories et sous-
catégories professionnelles. Elle peut être révisée tous les 4
ans (à l’occasion de chaque renouvellement) s’il y a une
évolution significative.
142
V., arrêté n° 94/123/MCIM du 4 juillet 1994 portant fixation de la liste des organisations professionnelles
habilitées à élire les membres de la première assemblée consulaire, fascicule publiée par la CCIA,
Ouagadougou, 1997.
143
Cf. L’observateur paalga n° 5544 du 10 au 11 décembre 2001, p. 24
Page 153
2) Au plan administratif, les organes de la CCI sont :
l’assemblée plénière, le bureau, le président et les
commissions.
Le bureau, qui est élu pour un mandat de (5) ans (article 20),
comprend 09 membres dont :
* le président ;
* un premier vice-président,(qui ne semble plus être le
président de la section territoriale de Bobo-Dioulasso
comme c’était le cas dans le texte de 1994) ;
* un deuxième vice-président
* 3 vice-présidents représentant chacun une catégorie ;
* 3 secrétaires ;
Page 154
C’est le bureau qui administre la chambre consulaire. Il joue
le rôle du conseil d’administration des autres établissements
publics : il autorise le président à contracter les emprunts, à
acquérir des immeubles ou droits immobiliers ; il consent
tous gages ; il fait tous apports de droit mobiliers, il
approuve le budget et les comptes…
Page 155
sections territoriales, commission des finances, du budget et
des comptes) ; et des commissions techniques spécialisées
(commission du développement rural, commission
commerce et services, commission chargée de la promotion
du secteur privé, commission chargée de la formation
professionnelle, commission chargée des infrastructures et
des transports, commission des affaires économiques et
juridiques).
§3 – LE FONCTIONNEMENT DE LA CCI
Page 156
bénéficiaire de la prérogative de percevoir des taxes
parafiscales. Ce mode de financement constitue un
privilège.
- En recettes extraordinaires
* les subventions d’investissement ;
* les produits des emprunts ;
* les produits d’aliénation de biens, fonds et valeurs ;
* les dons et legs et toutes autres recettes ayant un caractère
exceptionnel.
Page 157
statuts particuliers de la chambre des métiers de
l’artisanat144. Ce décret reflète celui portant statuts
particuliers de la CCI, du point de vue des missions, des
attributions, de l’organisation et du fonctionnement.
144
J.O. n°2 du 14 janvier 2010. Voyez également, le décret n° 2009-841 du 18 décembre 2009 portant
modification du décret n° 2007-304 du 18 mai 2007 portant création de la CMA-BF
Page 158
et les actions de formation professionnelle des chefs
d’entreprises, artisans et leurs salariés ».
§ 2 : L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
DE LA CMA-BF
Page 159
Les organes de la CMA-BF sont : l’Assemblée générale, le
Bureau, le Président du Bureau, les commissions et la
direction générale.
Page 160
emprunts, prépare et convoque les sessions de l’Assemblée
générale…
Page 161
Les ressources de la CMA-BF sont analogues à celles de
la CCI-BF.
Page 162
l’agriculture en 2001. Il s’agit plus précisément de chambres
régionales d’agriculture. Le décret n° 2001-770
bis/PRES/PM/AGRI du 31 décembre 2001 porte création,
attributions, organisation et fonctionnement des chambres
régionales d’agriculture (C.R.A.)146. Leur statut général a été
approuvé par le décret n° 2001-771 du 31 décembre 2001 147.
Ces chambres ont été mises en place en 2003, les premières
désignations des représentants des villages ayant commencé
en mai 2003148.
146
V. JOBF n° 11 du 14 mars 2002, pp. 405 à 408.
147
JOBF n° 5 du 31 janvier 2002, pp. 166 à 172.
148
V. SIDWAYA, n° 4746 du lundi 5 mai 2003, p. 10
Page 163
chargé de l’agriculture et sous la tutelle financière du
ministère chargé des finances. Le terme agriculture est
entendu de manière très large : agriculture, élevage, pêche,
activités forestières149.
Page 164
- la politique de crédit et la commercialisation des
produits agricoles ;
- la législation relative au droit foncier et la
réglementation relative aux activités agricoles et
fiscales concernant le secteur rural ;
- la législation relative aux organisations
professionnelles agricoles ;
- la conception, l’exécution et l’évaluation de la
politique agricole, pour lesquelles il est précisé (art.
7), que les CRA sont consultés par le gouvernement.
Cette précision invite à opérer des distinctions entre
les cas de consultation par le parlement (législation
foncière, fiscale, organisations professionnelles et
mise en œuvre des grands programmes
éventuellement quand ils sont soumis à l’adoption du
parlement) et ceux par le gouvernement (politiques et
programmes d’appui, politique agricole…).
Page 165
Selon l’article 10 du décret n° 770 bis, ils peuvent être
chargés, par contrats, de « rassembler, coordonner, codifier
les usages et coutumes locaux à caractères agricoles ».
2) Composition de la CRA
Page 166
La désignation des membres commence au niveau du
village en remontant au département, à la province et enfin à
la région :
- au niveau du village, l’assemblée du village dénommée
« assemblée villageoise d’agriculteurs » désigne, selon ses
propres usages locaux, quatre (4) délégués dont au moins
deux femmes. Ces 4 délégués doivent représenter les
secteurs d’activités suivants : agriculture, élevage, pêche,
exploitation forestière, si tous ces secteurs existent
effectivement.
- au niveau du département, les délégués des villages
d’un département constituent « l’assemblée consulaire
départementale ». Celle-ci élit au scrutin secret six (6)
délégués dont une femme au moins, qui sont appelés
« délégués consulaires départementaux ».
- au niveau de la province, l’ensemble des délégués
consulaires départementaux constitue « l’assemblée
consulaire provinciale ». Celle-ci élit en son sein 7
personnes qui représenteront la province au niveau de la
C.R.A.
- au niveau régional, l’Assemblée consulaire est
composée des représentants des provinces plus les
représentants des organisations professionnelles agricoles et
le collège spécial des femmes. Les élections au niveau
départemental, provincial et régional ont lieu par scrutin
uninominal à un tour, par scrutin secret et candidatures
déposées par écrit.
Page 167
- le collège des organisations professionnelles agricoles
dont les représentants sont élus le même jour que
celui de la réunion des assemblées consulaires
provinciales, par les présidents des organisations
professionnelles (art. 34 statuts) ; et
- le collège spécial des femmes dont les représentantes
à la CRA sont élues par l’ensemble des femmes
membres de l’assemblée consulaire provinciale 8
jours après la réunion de l’assemblée consulaire
provinciale (art. 36 statuts).
§2 – FONCTIONNEMENT
Page 168
Le quorum de délibération est de la moitié des membres.
Les décisions sont prises à la majorité absolue des votants
avec voix prépondérante du président en cas de partage égal
des voix, sauf si le scrutin est secret (élection à la demande
du tiers des membres).
2) Le Bureau exécutif
Page 169
3) Le secrétariat général
Page 170
Le Bureau national élit pour une durée de cinq (5) ans un
secrétariat permanent composé : d’un président, un vice-
président, un trésorier et un secrétaire.
5) Les ressources
Page 171
de l’Office national du commerce extérieur (ONAC). Ses
statuts ont été approuvés par le décret n°
2011-757/PRES/PM/MICA du 18 octobre 2011.
150
JO RHV du 13 juin 1974 p. 398.
151
JOBF du 30 juillet 1998, p. 5570.
Page 172
L’article 2 de l’ordonnance n°74-34 disposait que
L’O.N.A.C. a pour mission de promouvoir et de développer
les échanges entre le Burkina Faso et les autres pays,
particulièrement en ce qui concerne l’exportation des
produits burkinabè. Il mène cette action, dit l’ordonnance,
«dans le cadre de la politique gouvernementale et des
directives qu’il reçoit du ministre chargé du commerce ».
Page 173
- apporter une assistance technique aux exportateurs et aux
importateurs dans la réalisation de leurs transactions
commerciales ;
- initier ou favoriser la réalisation d’activités commerciales
promotionnelles.
Page 174
- assurer la formation en gestion de la qualité dans les
entreprises ;
- certifier la conformité des produits aux normes avec la
délivrance d’un label de qualité ;
- certifier les entreprises selon les normes nationales
équivalentes aux normes internationales.
152
Cf. le problème des piles alcalines ou salines qui a opposé un fabricant de piles à un importateur de piles
en 1999 au Burkina Faso.
Page 175
professionnels spécialisés, elle propose et met en œuvre tous
programmes et opérations tendant au développement du
commerce extérieur »), bien que l’ONAC soit plus
spécialement tourné vers le commerce extérieur et ait par
conséquent un objet plus restreint. Il semble que l’idée ait
été caressée, par les institutions de Bretton Woods, de
fusionner l’ONAC et la CCIA dans le cadre de la
restructuration du secteur dans les années 1990. La
transformation en APEX opère une certaine réduction de ses
missions, bien que la liste soit encore assez longue.
2) La mission de l’APEX
L’APEX a pour mission la promotion du commerce
extérieur du Burkina Faso. Selon l’article4 des statuts de
2011, pour mener à bien cette mission, elle est notamment
chargée de :
- collecter, traiter et diffuser à titre gratuit ou onéreux,
l’information économique et commerciale par tous les
moyens appropriés au profit des professionnels du
commerce extérieur et des Autorités ;
- collecter, analyser les données et publier es tendances
d’évolution nationale et sectorielle des exportations
des produits et services du Burkina Faso ;
- promouvoir les produits et services burkinabé sur les
marchés national, régional et international à travers
l’organisation et/ou la coordination de la participation
du Burkina Faso aux manifestations commerciales
internationales telles que les foires, les salons, les
missions commerciales, etc. ;
- réaliser des études marketings spécifiques sur le
commerce extérieur et des prospections de marchés ;
- assurer la formation des professionnels et autres
intervenants aux règles et pratiques du commerce
international et des échanges intra-communautaires ;
Page 176
- apporter une assistance technique aux exportateurs
dans la réalisation de leurs transactions
commerciales ;
- apporter une assistance technique à tout acteur
économique dans le domaine des manifestations
commerciales ;
- contribuer à l’évaluation de l’offre national des
produits et services exportables ;
- contribuer à la veille et à l’intelligence économique
du Burkina Faso.
§2 - L’ORGANISATION DE L’APEX
1) Le conseil d’administration
Page 177
Le conseil d’administration, suivant l’article 6 du décret
2011-757 du 18 octobre 2011 portant adoption des statuts,
compte 9 membres conformément à l’article 7 du décret
n°99-051 du 5 mars 1999 portant statut général des
établissements public de l’Etat à caractère administratif qui
limite le nombre de membres des conseils d’administration
à neuf(9) au plus.
Le CA se compose comme suit :
- Ministère chargé du commerce : 2,
- Ministère chargé des finances : 1,
- Ministère chargé de l’agriculture : 1,
- Chambre de commerce et d’industrie : 1,
- Conseil burkinabè des chargeurs : 1,
- Fédération nationale des exportateurs du Burkina : 1,
- Syndicat des commerçants importateurs et
exportateurs : 1,
- Personnel de l’Agence 1.
Page 178
également d’assurer la présence des partenaires extérieurs
communément appelés «partenaires techniques et
financiers» aux réunions du conseil d’administration. Le
décret 99-051 portant statut général des EPA prévoit par
ailleurs la présence de membres observateurs de droit aux
réunions du conseil d’administration. L’article 12 de ce
décret dispose en effet : « assistent aux réunions du conseil
d’administration des établissements publics de l’Etat à
caractère administratif en qualité d’observateur, le
contrôleur financier de l’établissement concerné et un
représentant du service de la direction générale du trésor et
de la comptabilité publique, chargé de la gestion du
portefeuille de l’Etat ».
Page 179
de tutelle technique, à savoir le ministère chargé du
commerce. Sous le régime du kiti n° 85-235 du 31
décembre 1985, le président du conseil était élu par le
conseil en son sein. Ce n’est plus le cas. Les réformes de la
fin des années 1990 tendent à marquer la différence entre
l’administration des EPA et celle des autres catégories
établissement publics, notamment des EPP et des EPPS. Le
décret 99-051 du 5 mars 1999 portant statut général des
EPA (modifié par le décret rectificatif n° 99-128 du 10 mai
1999) prévoit que les présidents des conseils
d’administration des établissements publics de l’Etat à
caractère administratif sont nommés par décret pris en
conseil des ministres sur proposition du ministre de tutelle
technique pour un mandat de trois ans renouvelable une
seule fois153.
153
Article 13. V. également le rectificatif, le décret n° 99-128 du 10 mai 1999 (JO du 13 mai 99, p. 1197), le
décret additif n° 2000-353 du 27 juillet 2000, (JO du 10 août 2000, p. 4410) et le décret n° 2000-318 du 18
juillet 2000 portant définition des catégories d’établissement publics de l’Etat à caractère administratif, JO du
27 juillet 2000, p. 4343.
Page 180
conseils «veillent à la régularité et à la moralité de la gestion
de leur établissement ».
2) La direction générale
Le directeur général est nommé par décret en conseil des
ministres. L’article 14 précise qu’il est assisté d’un DAF
(directeur de l’administration et des finances) et d’un agent
comptable. Il détient les pouvoirs les plus étendus pour agir
au nom du conseil d’administration (article 15, al. 1 des
statuts). Il représente l’APEX dans les actes de la vie civile
et peut ester en justice en son nom. Il est ordonnateur
principal du budget. Il assure en dernier ressort la
responsabilité de la direction technique, administrative et
financière de l’organisme: il nomme et révoque le
personnel ; prépare les délibérations du conseil
d’administration ; il prend, en cas d’urgence, toute mesure
conservatoire à charge de rendre compte ; etc.
§3 – LES RESSOURCES
Page 181
0,125% des recettes d’exportation et d’importation, puis à la
suppression de ce privilège qui assurait à l’ONAC des
ressources importantes et constantes.
154
Un chargeur est, selon le petit Larousse, « un négociant qui affrète un navire, y fait charger des
marchandises et les expédie ».
Page 182
portant réglementation générale des établissements publics
de l’Etat, il a été reclassé dans la catégorie des EPP. Il est à
noter que certains conseils des chargeurs de la sous région
ont un statut d’EPIC (Bénin), d’autres de société (Cote
D’ivoire)155. Le décret n°78-5 du 6 janvier 1978 a été abrogé
et remplacé par le décret n° 98-133/PRES /PM/MTT du 15
avril 1998 portant création (recréation) du Conseil
burkinabè des chargeurs (C.B.C.). Ce décret est complété
par celui n°98-163/PRES/PM/MTT du 13 mai 1998 portant
statut du Conseil burkinabè des chargeurs156.
155
Cf. Conseil national des chargeurs du Bénin, Répertoire des chargeurs et des opérateurs économiques,
décembre 1996, p. 11.
156
Voy., pour le décret n° 98- 133, JOBF n° 16 du 30 avril 1998 ; pour le décret n° 98- 163, JOBF n° 21 du
21 mai 1998.
157
Cf. répertoire des chargeurs et opérateurs économiques du Bénin, op. cit.
Page 183
1) Evolution du CBC
Page 184
- que les conseils déterminent le mode de financement
le plus approprié à leur fonctionnement, en admettant
toutefois que le système actuel de financement soit
maintenu en attendant que les nouveaux systèmes de
financement soient opérationnels.
158
Atelier sur le développement du secteur privé, Ouagadougou, 2 et 3 septembre 1997, compte rendu des
travaux, p.3.
Page 185
dans le domaine inhérent au transport des marchandises par
voies maritime, fluviale, routière, ferroviaire et aérienne.
Page 186
L’organisation et les ressources du CBC reflètent bien son
caractère d’E.P.P.
§2 - ORGANISATION DU CBC
Page 187
L’assemblée générale est l’organe délibérant qui
définit «les grandes orientations de la politique du C.B.C.»,
statue sur les états financiers et approuve les comptes
sociaux. Elle élit les membres du conseil d’administration et
approuve la nomination du président du C.A. sur
proposition du C.A.
Page 188
représentants du secteur privé et un bloc de représentants du
secteur public.
§3 – RESSOURCES
CONCLUSION DU CHAPITRE
.
Les chambres consulaires, l’O.N.A.C. et le C.B.C. ne sont
naturellement pas les seuls organismes d’administration
économique spécialisée. On relève que bien d’autres avaient
été créées et ont été supprimés avec les mesures
d’ajustement structurel.
159
Cf. arrêté n°553 codim/covoc du 19 avril 1978 portant recouvrement des cotisations des membres du
COVOC, JORHV du 11 mai 1978, p. 349.
Page 189
Les offices régionaux de développement (O.R.D.),
créés dès 1965 par la loi n°20-65 AN du 28 juillet 1965, ont
été les premiers grands organismes d’administration
économique, chargés particulièrement de promouvoir le
développement rural160. Sur leur statut juridique, la loi
autorisant leur création reprenait pratiquement les propos de
F. ROOSEVELT : selon l’article 2 de cette loi, « les ORD
seront des organismes d’intérêt public qui fonctionnent
selon les règles et avec la souplesse des sociétés privées ».
Dans notre système juridique, c’est l’EPIC qui répondait à
cette caractérisation.
Page 190
de 1971, des départements - circonscriptions administratives
et collectivités décentralisées - ont été créés dans les mêmes
ressorts territoriaux que les O.R.D.
Page 191
société nationale de gestion du stock de sécurité
(SO.NA.GESS) dont la mission est centrer sur la
constitution et la gestion d’un stock de sécurité, la gestion
éventuellement des aides d’urgence et accessoirement sur
l’information sur l’évolution des prix des céréales .La
SO.NA.GEES a été créée par décret n°94-233 du 13 juin
1994, modifié par celui n°96-427 du 13 décembre 1996,
sous la forme d’un EPA165.
165
JOBF du 2 janvier 1997, p. 32.
166
V., décret 75-491 du 17 décembre 1975 JOBF du 20 décembre 1975, p. 981.
Page 192
TITRE IV
LES MODALITES DE
L’INTERVENTIONNISME ECONOMIQUE
Page 193
CHAPITRE I: LA CREATION DES ENTREPRISES
PUBLIQUES.
Page 194
rentabilité immédiate, tels le commerce et le tourisme au
détriment de l’industrie168.
Page 195
circonstances de la pénurie de la guerre de 1914-1918 a
amené les collectivités à intervenir dans les activités
industrielles et commerciales, si bien que le CE a dû essayer
de limiter cette immixtion qualifiée de socialisme
municipal172.
Page 196
La limite de ce texte était d’écarter les sociétés d’économie
mixte, parce qu’il concevait –par l’expression «propriété et
gérance »- l’entreprise publique comme une personne
morale dont le capital est exclusivement constitué par des
apports faits par l’Etat.
Page 197
art.164) ; d’un décret du 30 mars 1962 sur la nomination des
dirigeants des entreprises publiques ; d’un décret n°67-693
du 17 août 1967 portant application d’une ordonnance du 17
août 1967 relative à la participation des salariés aux fruits de
l’expansion ; d’une loi du 26 juillet 1983 relative à la
démocratisation du secteur public.
Page 198
démembrements »174, on pourrait déduire que ces sociétés
(en d’autres termes les SEM) ne font pas patries des
entreprises publiques. Un tel entendement réduirait les
entreprises publiques aux EPIC et aux S.E., ce qui ne
semble pas résulter de l’intention du pouvoir réglementaire.
Deux raisons permettent de dire que cette dissociation a été
faite par inadvertance : la première est que le législateur
utilise la notion de sociétés à capitaux publics en englobant
les S.E. et les SEM et même les filiales de S.E.(loi 025/99
du16 novembre 1999 portant réglementation générale des
sociétés à capitaux publics). La seconde raison est que les
EPIC sont soumis à l’Assemblée générale des sociétés
d’Etat, qui devient ainsi une Assemblée générale des
entreprises publiques au sens analytique du décret français
du 17 août 1967.
B- La jurisprudence et la doctrine
174
Décret n° 2000-190/ PRES/PM/MCIA du 17 mai 2000, J.O.B.F. n° 22 du 1er juin 2000, p. 3945. Voy.
également, pour l’utilisation de la notion, la circulaire n° 26 du 16 août 1991 relative à la représentation des
travailleurs aux conseils d’administration et assemblées générales des entreprises publiques et parapubliques
Page 199
1) La jurisprudence non plus, ne donne pas de définition de
la notion d’entreprise publique. La question est
indirectement évoquée dans l’arrêt du C.E. du 16 novembre
1956, Union syndicale des industries aéronautiques175 à
propos de la distinction entre EPA et EPIC. La question
s’était posée de savoir si la caisse de compensation pour la
décentralisation de l’industrie aéronautique était un EPA,
susceptible d’être supprimé par décret ou s’agissait-il d’un
EPIC dont la suppression relevait de la loi. Le commissaire
du gouvernement Laurent, dans ses conclusions sur cette
affaire, esquisse une distinction entre service public
industriel et commerciale et activité privée en estimant que
«la puissance publique, lorsqu’elle crée et gère un service
public industriel et commercial, créé une entreprise mais
n’exerce pas une profession. Il en va sans doute
différemment des établissements désignés sous le nom
«d’entreprises nationales » ou «sociétés nationales » et qui
ne constituent pas des services publics ».
Page 200
appartiennent à l’Etat et à d’autres personnes publiques,
mais aussi celles où elles ont la majorité du capital et des
sièges dans l’organe délibérant, qu’il s’agisse de sociétés
dépendant de ces personnes, de leurs filiales ou de filiales
de filiales »177. Cette définition peut être étendue à la notion
d’entreprise publique, selon MM. Vedel et Delvolvé, bien
qu’il s’agisse ici de la notion de secteur public qui est plus
large.
Page 201
commerciale sont les deux traits caractéristiques de
l’entreprise. Celle-ci prend le caractère d’entreprise
publique dès lors qu’elle appartient à une personne publique
qui y exerce un pouvoir prépondérant par un contrôle
majoritaire, un contrôle institutionnalisé et un contrôle de
puissance publique.181
Malgré cette variété de définitions, quelques traits
peuvent être retenus, comme caractérisant les entreprises
publiques.
A- La personnalité juridique
182
Voy. AJDA 1979, n°4 p.9.
Page 202
Ainsi, contrairement à la régie simple, l’entreprise publique
est une personne morale, une cellule jouissant d’une
individualité propre et gérée de façon autonome.
Page 203
produits de la pêche, l’Office national des forêts 183 ; au
Burkina, les ex. ORD et l’ex. OFNACER ;
183
Cf. pour le FORMA, T.C. 24 juin 1968, Société d’approvisionnement alimentaire et
Société distillerie bretonne, Rec. 801, concl. Gégout ; D. 1969.116, note Chevallier ;
J.C.P. 1969.II.15764, concl. Gégout, note Dufau. Pour le F.I.O.M., T.C. 12 novembre
1984, Société Interfrost C. F.I.O.M., Rec.450 ; R.F.D.A.1985.250, concl. Genevois ;
J.C.P. 1986.II.20576, note Fernandez. Pour l’Office national des forêts, T.C. 9juin 1986,
Commune de Kintzheim c. Office national des forêts, Rec. 448 ; R.D.P. 1987.492, note
Gaudemet.
Page 204
- du fait qu’elle a été dotée de la personnalité publique dès
sa création, telle que la création sous la forme
d’établissement public, notamment d’EPIC. La Société
nationale d’électricité (SONABEL) et l’Office nationale de
l’eau et de l’assainissement (ONEA) en étaient des
illustrations avant leurs transformations en sociétés d’Etat.
- de la reconnaissance à l’Etat de la propriété de l’actif
social de l’entreprise c’est-à-dire l’ensemble des biens et
valeurs qui forment son patrimoine c’est le cas des sociétés
d’Etat, dont le capital est intégralement souscrit par l’Etat
ou par des personnes publiques. Exemples : Société
nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY),
Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL)
Comptoir burkinabè des métaux précieux (CBMP)184.
- de la participation de l’Etat ou d’une collectivité publique
comme actionnaire au capital. Il s’agit des sociétés
d’économie mixte. Exemples : Banque internationale du
Burkina (BIB), Société sucrière de la Comoé (SOSUCO),
Société nationale d’assurance et de réassurance (SONAR)
etc., en étaient des exemples.
- Certains auteurs comme MM. Vedel et Delvolvé, y
ajoutent un quatrième élément : le mode de gestion ou de
fonctionnement très proche de celui des entreprises
privées185.
184
Créé par la loi n° 86-190/CNR/PRES/PRECO du 21 mai 1986, liquidé par le décret
n°2005-663/PRES/PM/MPCEA/MFB/MCE du 30 decembre 2005 portant liquidation administrative du
Comptoir burkinabè des métaux précieux
185
Op. cit, p. 1019.
Page 205
Des distinctions (catégorisations ou typologies) peuvent être
faites à l’intérieur des entreprises publiques selon plusieurs
critères :
Page 206
Les entreprises publiques ayant la personnalité de droit
privé sont celles qui sont crées sous forme de société.
188
Voyez, Joseph KANGA et ATINOUKE Amadou, Droit et politique de l’énergie en Afrique
subsaharienne : les tendances d’harmonisation, Revue des juristes de science politique,
automne 2013, n° 8, p. 67 Voyez également, la directive n° 4/2005/CM/UEMOA portant
procédures de passation, d’exécution et de rè règlement des marchés publics et des
délégations de service public dans l’UEMOA (article 1, définitions) ou la directive n°
05/2005/CM/ UEMOA portant contrô le des délégations de service public dans l’UEMOA.
Page 208
ou collectivement considérées comme d’intérêt général.
Mais ces activités ne peuvent être considérées comme des
services publics. Le service public serait alors une activité
d’intérêt public exercée par une personne publique ou pour
le compte d’une personne publique. L’intérêt public (qui est
un vocable plus suggestif que l’expression intérêt général)
est celui qui transcende et prime sur les intérêts privés et
catégoriels.
Page 209
qu’Air France et Air Inter (qui ont fusionnés) et Air
Burkina, qui géraient des services publics de transports,
avant les vagues de libéralisation des transports aériens.
Actuellement, SITARAIL exploite le transport ferroviaire
par un contrat de concession.
3) Les SPIC
Page 210
L’entreprise publique peut être créée sous la forme
d’établissement public. Mais seuls les EPIC sont
considérées comme faisant parties des entreprises publiques.
Il convient alors de préciser la notion d’établissement public
avant d’examiner celle d’EPIC.
Page 211
La première vague se compose des textes de 1974 :
Ordonnance n°74-055/PRES/MF du 26 août 1974 portant
création des catégories d’établissements publics ; Décret
n°74-295/PRES/MF du 26 août 1974, portant statut général
des établissements publics de l’Etat ; Ordonnance n°74-57
du 26 août 1974 portant statut général des sociétés
d’économie mixte ; Ordonnance 74-56 du 26 août 1974
portant organisation du contrôle des activités des personnes
morales ou physiques bénéficiant des concours financiers de
la puissance publique ces deux formes189.
Page 212
84-57/CNR/PRES du 15 août 1984, portant statut général
des sociétés d’économie mixtes ; Ordonnance
84-58/CNR/PRES du 15 août 1984 portant réglementation
générale des établissements publics de l’Etat (abrogeant
l’ord. 82-17)193; Décret 84-304 du 15 août 1984 portant
statut général des établissements publics à caractère
industriel et commercial ; Décret 84-305 du 15 août 1984
portant statut général des établissements publics à caractère
administratif.
Page 213
1996 portant statut général des sociétés d’Etat195 ; Décret 96-
376 du 29 octobre 1996 portant organisation des assemblées
générales des sociétés d’Etat196 ; Loi 25-99 AN du 16
novembre 1999 portant réglementation générale des sociétés
à capitaux publics197 ; Décret 2000-189 du 17 mai 2000
portant statut général des sociétés d’Etat 198 et décret 2000-
192 du 17 mai 2000 portant organisation de l’assemblée
générale des sociétés d’Etat. Loi 39-98 AN du 30 juillet
1998 portant réglementation des établissements publics de
l’Etat à caractère administratif, promulguée par décret 98-
348 du 3 septembre 1998199 ; Décret 99-51 du 5 mars 1999
portant statut général des établissements publics de l’Etat à
caractère administratif200 ; Décret 99-128 du 10 mai 1999
portant rectificatif au décret 99-51 portant statut général des
établissements publics de l’Etat à caractère administratif 201 ;
loi n° 32-2000 AN du 8 décembre 2000 portant création de
la catégorie d’établissement public à caractère scientifique,
culturel et technique202 ; loi n° 035-2002 du 26 novembre
2002 portant création de la catégorie d’établissement
publics de santé, promulguée par le décret n° 2002-617 du
31 décembre 2002203 ; loi n° 016-2006 du 6 mai 2006
portant création d’établissements publics de prévoyance
sociale.
195
J.O.B.F. du 21 novembre 1996, p.2678.
196
J.O.B.F. du 21 novembre 1996, p. 2682.
197
JOBF du 30 décembre 1999, p.2898.
198
JOBF du 1er juin 2000, p.3940.
199
J.O.B.F. du 10 septembre 1998, p.5915.
200
J.O.B.F. du 25 mars 1999, p.740.
201
J.O.B.F. du 13 mai 1999, p. 1197.
202
JOBF du 25 janvier 2001, p. 101.
203
J.O. n° 4 du 23 janvier 2003, p. 153.
Page 214
A partir de 2013, la loi n° 10-2013 du 30 avril 2013
portant règles de création de catégories d’établissements
publics a marqué un autre cycle, non pas de réformes mais
de refonte des textes sur les établissements publics. Des
séries de décrets ont été pris pour redéfinir conformément à
cette loi, les statuts généraux et les statuts particuliers des
catégories d’établissements publics.
Page 215
donne une certaine protection mais cet organisme demeure
régit par le droit privé et ne dispose pas de prérogatives de
puissance publique204.
Page 216
- Enfin un quatrième critère peut être la possibilité pour le
groupement d’utiliser des prérogatives de puissance
publique. Cette possibilité confère au groupement le
caractère d’établissement public206.
206
Cependant T.C. 3 déc. 1899, canal de Gignac, S. 1900.3.49 note Hauriou. , G.A.J.A. n° 7.
Page 217
(concession, régie, établissement d’utilité publique et
société), pour lesquelles ces traits ne trouvent pas réunies207.
207
Voy. SAWADOGO F.M. et KIEMDE P. , La réforme du droit des entreprises publiques voltaïques par les
ordonnances du 1er juin 1982, RDV n°4, juin 1983, p. 119.
208
V. le décret n° 2004-191 du 29 avril 2004 portant statut général des établissements publics de santé,
modifié par le décret n° 2006-352 du 20 juillet 2006, J.O. n° 32 du 10 août 2006.
209
J.O. n° 29 du 20 juillet 2006.
Page 218
ménager des particularités d’organisation et de
fonctionnement.
211
Sur le GIP, voyez, le décret n° 2006-353PRE/PM/MFB/MEDEV/MTD du 20 juillet 2006
portant statut général des groupements d’intérêt public. Selon l’article 1 du décret, « Le
groupement d’intérêt public est une personne morale de droit public constituée par
accord entre des collectivités territoriales, l’Etat, des établissements publics ou toute
personne physique ou morale de droit public ou privé en vue d’une œuvre ou d’un service
présentant une utilité pour chacune des parties ». décret-gip.pdf ; Burkina-gip.pdf
www.Droit-afrique.com
Page 219
L’article 17 de la loi évoque une neuvième catégorie, les
établissements publics de coopération.
Page 220
qualifier ses actes. Cela pose le problème des critères de
distinction par rapport aux autres établissements publics
(EPA et EPP)212.
212
Voir le DECRET N°2014-611/PRES/PM/MEF du 24 juillet 2014 fixant le statut général
des établissements publics de l’Etat à caractère professionnels, JO N°42 DE 2014, decret-
ets-public_caractere.professionnel.pdf ; et le DECRET N° 2014-613/PRES/PM/MEF du 24
juillet 2014. JO N°42 DE 2014 fixant le statut général des établissements publics de l’Etat à
caractère administratif.
Page 221
d’établissement public (l’EPSCT et l’EP de SANTE) sont
issues de l’EPA et leurs critères de distinction par rapport à
l’EPIC sont les mêmes.
Page 222
- Les règles de fonctionnement, similaires à celles des
entreprises privées.
Page 223
de deux sortes : les sociétés d’Etat et les sociétés
d’économie mixtes, que la législation actuelle réunie dans la
notion de sociétés à capitaux publics.
Page 224
Les règles dérogatoires dans le fonctionnement de ces
entreprises, plus ou moins nombreuses selon le degré de
participation au capital, ou de prise d’intérêt, peuvent les
rapprocher des entreprises publiques, notamment des S.E.M.
Mais ces entreprises à simples participations publiques
(d’au moins 10%, seuil en deçà duquel il n’y a pas de
contrôle particulier) ou bénéficiant de concours financiers
de la puissance publique ne sont généralement pas rangées
dans les entreprises publiques. Le législateur burkinabè se
veut explicite à cet égard puisqu’il considère comme
sociétés à capitaux publics les S.E. et les S.E.M., qui font
parties des entreprises publiques.
Page 225
créées sous forme de sociétés par actions, dans lesquelles
l’Etat et/ou ses démembrements détiennent directement ou
indirectement des actions ». Cette définition ne fait pas
référence à un seuil de participation mais à la simple
détention directe ou indirecte d’actions dans l’entreprise par
l’Etat et/ou ses démembrements. L’alinéa 4 de cet article 2
précise que « constituent des démembrements de l’Etat les
collectivités locales, les établissements publics de l’Etat et
les sociétés d’Etat ».
Page 226
B - Les Sociétés d’Etat (S.E.)
216
Voy. SAWADOGO F.M., le régime juridique des SEM en Haute Volta, thèse, Paris I, 1981 p.25.
217
JO.RHV du 3 juin 1982, p. 484.
218
Ordonnance n° 84- 056/CNR/PRES du 15 août 1984 portant statut général des sociétés d’Etat, JOBF du
23 août 1984, p.839 ; RBD n°10, juin 1986, p. 222.
219
Respectivement, loi n° 08/96/ADP du 18 avril 1996 portant réglementation générale des sociétés à
capitaux publics, JOBF du 30 mai 1996, p. 1124 ; décret n° 96-375 du 29 octobre 1996 portant statut général
des sociétés d’Etat, JOBF du 21 novembre 1996, p. 2682.
Page 227
et le décret 2000-192 du 17 mai 2000 portant organisation
de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat220.
1) Définition
2) Création
L’article 4 du décret 2000-189 précise que «la société d’Etat
est soumise aux dispositions de la législation applicable aux
sociétés commerciales et à celles du présent décret ».
La création de la société d’Etat peut se faire par diverses
voies :
- la création ex-nihilo de société dans laquelle l’Etat seul ou
avec d’autres personnes publiques sont seuls actionnaires.
Cette création est faite par décret pris en conseil des
220
Pour tous ces textes du 17 mai 2000, JOBF n° 22 du 1er juin 2000, respectivement, pp. 3940 à 3944, 3944
à 3945, 3946 à 3947 et 3947 à 3949.
Page 228
ministres, selon l’article 5 du décret 2000-189 du 17 mai
2000 ;
- la nationalisation221, qui entraîne un transfert de la totalité
des actions de la société dans le patrimoine de l’Etat. La
nationalisation nécessite l’intervention d’une loi, au vu de
l’article 101 alinéa 1-10 de la constitution qui dispose que la
loi fixe les règles concernant «les nationalisations
d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du
secteur public au secteur privé » ;
- la transformation d’un EPIC en SE.
221
Sur la distinction entre sociétés nationalisées et sociétés d’Etat, voyez congrès de l’IDEF sur le rôle des
sociétés dans le développement économique, RJPIC n° 1978, p. 195.
222
Sur la différence entre la société d’Etat et l’EPIC, voy. De Laubadère, t. 4, pp. 179 et s. ; Laurent, concl.
Sous C.E. 26 avril 1956, D.56.759.
Page 229
La S.E. présente les mêmes caractères que la société
anonyme : elle est dotée d’un capital divisé en action ; elle
acquière la personnalité morale dès son inscription au
registre au commerce ; les associées supportent les risques
de l’entreprise à concurrence de leurs apports ; et elle est,
sauf dérogation, soumise à la législation applicable aux
sociétés.
1) Historique
Page 230
économique et social225 dans le cadre de l’exécution du plan
national. Cette loi fonde l’intervention de l’Etat en
association avec le capital privé dans le domaine
économique, sans être un texte qui organise les SEM.
225
JO.RHV du 12 mai 1962, p. 435, Code public et administratif, T. 2, p. 953.
Page 231
Maintenant, la loi n° 010 de 2013 permet de revenir
au système classique d’énumération des catégories par une
loi et de création des établissements par des textes
règlementaires
2) Définition
Page 232
encore moins par la loi 025/99 qui devait tenir compte des
actes uniformes de l'OHADA.
Page 233
critère distinctif entre la SEM et la simple participation
minoritaire au capital de l’entreprise. A la suite de
l’ordonnance 91-42 du 17 juillet 1991, la loi 08-96
(abrogée) ajoutait ce critère en disposant en son article 13
relatif aux dispositions particulières que «le présent titre
s’applique aux sociétés d’Etat et aux sociétés d’économie
mixtes dans lesquelles l’Etat et/ou ses démembrements
détiennent la majorité du capital social ». Le titre en
question était relatif à l’assemblée générale, au conseil
d’administration, au contrôle de gestion et à la nomination
d’un administrateur provisoire en cas de difficultés graves
de nature à compromettre la continuation de l’activité de la
société. Avec la vague de privatisation, le critère matériel de
la majorité du capital devait conduire à réduire le nombre de
SEM soumises à des règles dérogatoires au droit des
sociétés commerciales. En effet, à s’en tenir à l’article 2 de
l’ancienne loi 08-96, la société dans laquelle l’Etat et/ou ses
démembrements détiennent une partie minoritaire du capital
n’en reste pas moins une SEM, mais elle n’est pas soumise
aux dispositions du titre 2 qui comporte des dérogations au
droit commun des sociétés relativement aux organes de
gestion (conseil d’administration) et au contrôle de gestion.
Page 234
l’OHADA à ne pas faire de distinction de régime juridique
entre la SEM et l’entreprise purement privée. La loi 025/99,
prise pour adapter la législation au traité de l’OHADA, est
revenue au critère organique de la présence de l’Etat et de
ses démembrements ou plutôt de la mixité des capitaux. Le
critère matériel de la majorité du capital aux mains des
personnes publiques n’est pris en compte que pour spécifier
le droit pour l’Etat de nommer le président du conseil
d’administration le directeur général ainsi que les
procédures de nomination de ces dirigeants et de
désignation de ses représentants dans les organes de la
société. Il ne fait pas obstacle à une large application du
droit privé226 dans ses relations avec la clientèle et les
fournisseurs. On peut d’ailleurs relever que, même non
majoritaire, la présence significative de l’Etat a, en soi, une
influence sur le fonctionnement de l’entreprise, malgré la
ligne directrice de l’assimilation au maximum de la SEM
aux entreprises purement privées, en raison de la nécessité
de codifier l’attitude de l’Etat, ses droits et obligations. Il ne
faut pas oublier que cette présence peut aussi profiter aux
autres actionnaires qui n’hésitent pas à saisir les occasions
de mettre le maximum de risques à la charge de l’Etat,
notamment lorsque l’entreprise connaît des difficultés ou
lorsqu’il s’agit de demander des régimes fiscaux ou
douaniers de faveur.
226
Sur la part du critère matériel, voy. CE Ass. fr. 6 décembre 1996, Société Lambda, RFDA 1997, p. 173,
concl. Denis Piveteau.
227
Cf. Arnaud Le Gall, La distinction entre les sociétés d’économie mixte à raison de l’origine de leur
capital, AJDA 1998, n°6, p. 473 à 481.
Page 235
La première classification repose sur la distinction
entre SEM locales et SEM nationales. Elle présente pour le
moment peu d’intérêt au Burkina Faso, vu le faible nombre
de SEM locales. Tel n’est pas le cas en France par exemple
où il en existe et où elles bénéficient d’un statut législatif
(loi du 7 juillet 1983, JOF du 8 juillet 1983, p. 2099) ;
la seconde repose sur l’analyse de la réalité de la mixité des
capitaux, c’est-à-dire l’existence de capitaux réellement
privés. Cette analyse conduit certains auteurs à parler de
« vraies SEM » qui sont celles dans lesquelles la
participation privée est importante, de « pseudo-SEM »
lorsque les actionnaires privés n’ont qu’une part symbolique
et de « fausses SEM » lorsque ces SEM ne regroupent que
des personnes relevant du secteur public228. Au Burkina
Faso, cette distinction est largement faite par la différence
entre sociétés d’Etat et SEM. Mais des SEM peuvent n’être
que des pseudo-SEM (par opposition à la fausse SEM que
l’on peut assimiler à la S.E.), si les actionnaires privés n’ont
qu’une part symbolique. C’est là que se pose le problème
des limites inférieures ou supérieures pour que la
qualification de SEM recouvre une réalité.
Page 236
personnes conviennent de mettre en commun leurs biens ou
leur industrie dans le but de se partager le bénéfice qui
pourra en résulter. L’article 4 de l’acte uniforme OHADA
du 17 avril 1997 élargit cette définition en prenant en
compte non pas seulement le bénéfice à partager mais aussi
l’économie que les associés pourrait réaliser. Selon cet
article 4, « la société commerciale est créée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en
nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui pourrait en résulter ».
Page 237
les opérations de banque, de bourse, de change, de
courtage, d’assurance et de transit ;
les contrats entre commerçants pour les besoins de
leur commerce ;
l’exploitation industrielle des mines, carrières et de
tout gisement de ressources naturelles ;
les opérations de location de meubles ;
les opérations de manufacture, de transport et de
télécommunication ;
les opérations des intermédiaires de commerce,
telles que la commission, le courtage, l’agence ainsi que les
opérations d’intermédiaire pour l’achat, la souscription, la
vente ou la location d’immeubles, de fonds de commerce,
d’actions ou de parts de société commerciale ou
immobilière ;
les actes effectués par les sociétés commerciales.
Ont également le caractère d’actes de commerce, par
leur forme, la lettre de change, le billet à ordre et le warrant.
Page 238
les S.A., du moins avant le traité de l’OHADA ; Au regard
de ce traité, cette particularité s’efface avec la
reconnaissance de la société unipersonnelle (art. 5 de l’acte
uniforme du 17 avril 1997). Mais la SEM doit comprendre
au moins deux actionnaires, un actionnaire privé et un
actionnaire personne publique ou entreprise publique ;
- Par l’existence de deux types d’actions A et B (art. 7 de
l’ord. 84-57) ; L’ord.84-57 n’étant pas abrogée, on peut
considérer que cette distinction est maintenue en raison des
protections qu’elle offre aux actions des personnes
publiques ou plus simplement aux capitaux publics ;
- par les règles de contrôle interne dérogatoires au droit
commun même si l’intention du traité de l’OHADA est de
limiter, à défaut d’effacer, ces particularités. Selon l’article
2 al.1 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique,
« toute société commerciale, y compris celle dans laquelle
un Etat ou une personne morale de droit public est associé,
… est soumise aux dispositions du présent acte uniforme ».
Toutefois, l’alinéa 3 concède qu’« en outre, les sociétés
commerciales et les groupements d’intérêts économiques
demeurent soumis aux lois non contraires au présent acte
uniforme qui sont applicables dans l’Etat partie où se situe
le siège social ». Cette disposition accepte implicitement
l’existence de quelques règles particulières ; et
- parfois au niveau des buts poursuivis : la finalité de lucre,
de réalisation de bénéfice est un objectif qui peut
s’accompagner de satisfaction de l’intérêt général. Une
SEM peut, comme la SE, se voir confier une mission de
service public.
Page 239
Les entreprises publiques n’ont pas une organisation
uniforme. Certes, elles comprennent toutes des organes
d’administration, des organes de direction et des organes de
contrôle interne. Mais des particularités existent surtout au
niveau des organes d’administration entre l’EPIC d’une part
et la SE et la SEM de l’autre, et entre la SE et la SEM.
Toutefois la création d’une assemblée générale des SE
tendait à rapprocher les structures de l’EPIC de celles de la
SE. ON examinera successivement l’organisation de ces
trois types d’entreprises, l’organisation de l’EPIC étant
abordée à titre historique et pour les besoins de la
comparaison.
Page 240
établissements publics à caractère administratif (articles 1
et 2). L’assemblée générale était donc devenue un organe
des S.E. et des établissements publics. Mais en pratique, il y
avait des sessions spéciales consacrées aux EPA. Ces
sessions spéciales deviendront assemblée générale des EPE
(établissements publics de l’Etat).
Page 241
Le ministre de tutelle peut faire opposition aux délibérations
du conseil conformément à l’article 3 du décret 2000-190
du 17 mai 2000 portant attributions des présidents de
conseil d’administration des entreprises publiques et
sociétés à participation majoritaire de l’Etat. En outre,
l’article 3 du décret 2000-192 précise bien que «les
prérogatives de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat
sont celles généralement dévolues aux assemblées
d’actionnaires des sociétés de droit privé ».
B - Le conseil d’administration
229
Cf. Kiti n° 86-178 du 7 mai 1986 et Décret n° 98-510 du 31 décembre 1998 portant approbation des statuts
particuliers de la CARFO, J.O.BF du 14 janvier 1999, p. 175.
Page 242
On évoquera successivement sa composition, ses
attributions et le rôle particulier du président du CA.
1) Composition du CA
Page 243
de la composition des CA des EPIC subsistants : c’est le cas
par exemple de la CNSS (Caisse nationale de sécurité
sociale) et de l’ONPE (Office national de la promotion de
l’emploi) où l’application du principe de la composition
tripartite ou même quadripartite serait malaisée si le
nombre de membre du CA était trop réduit.
Page 244
D’autres mesures ont été prises depuis 1984 pour moraliser
la désignation des administrateurs ou pour éviter certains
autres travers :
Page 245
Dans les textes de 1984, pour des raisons d’efficacité le
président du CA était élu pour un an parmi les
administrateurs représentant la tutelle technique. Mais l’on
est revenu, aussi bien en ce qui concerne les EPA que les
S.E., au système de nomination sur proposition du ministre
de tutelle technique.
2) Attributions du CA
3) Le président du C.A.
Page 246
session annuelle ou de non production de rapports). Le CA
peut lui déléguer certains de ses pouvoirs sauf dans les
matières essentielles (approbation des comptes, emprunts,
aliénations des immeubles… voyez, art. 15 du décret 84-
304).
C - La Direction
Page 247
proposition conjointe du ministre chargé de la tutelle
technique et du ministre chargé de la tutelle de gestion.
Page 248
un peu les structures de la SE de celle des SA du droit privé.
Antérieurement, sous l’empire de l’ord. 84-56 du 15 août
1984, bien que qualifiée de société commerciale, la SE ne
comportant pas d’assemblée générale. Il n’y avait que deux
organes : le conseil d’administration et la direction. Les
attributions dévolues à l’Assemblée générale dans les
sociétés commerciales étaient exercées par le gouvernement.
C’est pourquoi la doctrine considérait que l’utilisation de la
formule de société n’était qu’une simple apparence.
A - L’Assemblée générale
1) Composition
Page 249
L’Assemblée Générale des sociétés d’état est une
réunion du conseil des ministres élargie :
- aux directeurs des SE ;
- aux directeurs techniques des ministères ;
- aux présidents des conseils d’administration et aux
commissaires aux comptes ;
- aux représentants des institutions nationales ;
- aux représentants des travailleurs (dans les SE et
EPIC) ;
- et à toute personne physique ou morale jugée apte à
contribuer au succès de la session.
2) Rôle et attributions
Page 250
L’Assemblée générale des SE a, à peu près, les mêmes
attributions que les assemblées générales des sociétés
commerciales. Selon l’art.3 du décret 2000- 192, « les
prérogatives de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat
sont celles généralement dévolues aux assemblées
d’actionnaires des sociétés de droit privé ».
Page 251
l’assemblée générale). Les articles 8 et 9 prévoient des
sanctions en cas d’inobservation des délais prévus à
l’encontre du président du conseil d’administration et du
directeur général de la société. Ces sanctions peuvent aller
de l’avertissement à la révocation de leurs fonctions (article
9 du décret), en passant par la suspension de tous avantages
pécuniaires ou matériels.
Page 252
n’est valable que pour la situation actuelle où il n’existe que
des sociétés d’Etat dans lesquelles l’Etat est seul
actionnaire.
Page 253
renouvelable. Il est aujourd’hui nommé par décret en conseil
des ministres dans les S.E. et dans les SEM à participation
majoritaire de l’Etat (article 11 de la loi 025/99).
C - La direction
231
Voy. sur la question, Y. Guyon, Droit des affaires, t. 1, 6ème édition, pp. 263-476.
232
Cf. décret 2000- 192 du 17 mai 2000, précité et arrêté conjoint n° 98- 70
MCIA/MEF du 13 novembre 1998 portant composition, attribution et fonctionnement
du comité de suivi des sociétés sous administration provisoire, JO.BF du 10 décembre
1998, p. 6746.
Page 254
Comme les sociétés anonymes, la Société d’Economie
Mixte comprend trois organes : L’Assemblée générale ; Le
conseil d’administration ; et La direction.
A - L’Assemblée générale
C - La direction
La direction est assurée par le Président du C.A. et le
directeur général, mais c’est le directeur général qui assure
la gestion quotidienne.
Page 256
Le directeur exerce les attributions afférentes à cette gestion
quotidienne : nomination du personnel, exécution des
dépenses et des recettes. Il est nommé en conseil des
Ministres sur proposition du ministre chargé de la tutelle
technique si l’Etat est majoritaire. Il est nommé selon les
règles des SA (par le conseil d’administration) si l’Etat est
minoritaire.
Page 257
La soumission des entreprises publiques au mode de gestion
commerciale est une règle générale. Mais celle-ci souffre de
nombreuses exceptions, surtout en ce qui concerne les
EPIC.
1) Le principe de la gestion commerciale
Page 258
- elles ont la qualité de commerçant et l’article 1 de l’ord.
81-006 du 26 août 1981 portant réglementation de la
profession de commerçant le dit expressément en ce qui
concerne l’EPIC. Elles doivent être inscrites au registre du
commerce;
- leurs baux sont assimilés aux baux commerciaux et leurs
dirigeants sont électeurs et éligibles aux tribunaux de
commerce et à la chambre de commerce.
Mais en France, la jurisprudence semble apporter une
réponse nuancée à la qualité de commerçant de l’EPIC
(malgré l’obligation spécifiée de s’inscrire au registre du
commerce) parce que les EPIC ne gèrent pas un fonds de
commerce, car la gestion d’un service public est
incompatible avec l’exploitation d’un fonds de commerce 234.
Selon MM. Linotte et autres, ils ressemblent à des
commerçants mais ils n’en possèdent pas toutes les
caractéristiques parce qu’ils sont un démembrement de
l’administration235.
Page 259
- Les EPIC peuvent conclure des contrats administratifs
avec des tiers, par exemple des marchés de travaux publics ;
- Ils sont protégés du fait de leur qualité de personnes
publiques, par la règle de la déchéance quadriennale236 ;
- Ils ne peuvent pas recourir à l’arbitrage, en vertu d’un
principe général de droit selon lequel une administration
publique n’est pas autorisée à compromettre237. Toutefois le
droit de l’OHADA tend à paralyser ce principe. Ainsi, selon
l’article 2 alinéa 2 de l’acte uniforme du 11 mars 1999 sur le
droit de l’arbitrage dans le cadre du traité OHADA, « les
Etats et les collectivités publiques territoriales ainsi que les
établissements publics peuvent également être parties à un
arbitrage, sans pouvoir invoquer leur propre droit pour
contester l’arbitrabilité d’un litige, leur capacité à
compromettre ou la validité de la convention d’arbitrage ».
En France, une Loi du 9 juillet 1975 prévoit des
autorisations de compromettre pour des catégories
d’établissements publics. Si bien que l’on peut dire qu’une
tendance inverse, la soumission à l’arbitrage, prend du
terrain.
- Ils peuvent être soumis à une comptabilité mixte
comprenant la séparation des ordonnateurs et des
comptables (art. 18 ord. 84-58). C’est le cas lorsque l’EPIC
est doté d’un comptable public, entraînant de ce fait la
séparation de l’ordonnateur du comptable.
- Leurs biens sont insaisissables car il s’agit d’une personne
publique maniant des deniers publics qui est en cause. Les
voies d’exécution ne peuvent donc être dirigées contre les
entreprises publiques dotées d’un comptable public et
maniant des deniers publics238.
236
CE 10 janvier 1969, ORTF c/ Villars-Reberyat, AJDA 1969, p.501, note Landov.
237
CE 13 décembre 1957, Société nationale de vente de surplus, JCP 1958, II, 10800, concl. Gazier, note
Motulsky.
Page 260
- Les EPIC ne peuvent être assujettis à la procédure de
faillite ou de règlement judiciaire (ce qui justifie que l’Etat
ait recours à la dissolution dans des cas de faillite avérés.
Exemples : OFNACER, ORD). Cette procédure est
normalement applicable aux SE et aux SEM qui sont des
personnes privées, mais elle trouve rarement à s’appliquer.
- Les EPIC sont, d’une manière générale soumis aux
principes fondamentaux qui régissent le fonctionnement des
services publics à savoir : le principe d’égalité, de
continuité, de rentabilité, d’adaptabilité du Service Public.
Page 261
fonctions de direction ont été plus tard interprétées
restrictivement et réservées au directeur de l’ensemble des
services (directeur général dans le langage commun
burkinabè) et à l’agent comptable240.
243
Op. cit. p. 271
Page 262
n’exclut pas l’existence de contrats individuels de travail
conclus dans son cadre »244.
3) Le droit de grève
244
CE 30 octobre 1950 et ce 1er mars 1968, Syndicat des techniciens de la RTF, Dr. Soc., 1969, p. 33.
245
Cf. art. 6 loi 25/99 « le conseil d’administration des sociétés d’Etat comprend des administrateurs
représentant l’Etat et/ou ses démembrements et un administrateur représentant le personnel, Code
administratif, p. 954.
246
JO.RHV du 6 août 1960, p. 704.
Page 263
D’ailleurs, ce pouvoir de réquisition s’étend
désormais aux entreprises privées conformément aux
articles 384 et 385 du code du travail de 2008 : selon
l’article 384, «en vue d’assurer un service
minimum, l’autorité compétente peut, à tout moment,
procéder à la réquisition des travailleurs des entreprises
privées et des services et établissement publics qui occupent
des emplois indispensables à la sécurité des personnes et des
biens, au maintien de l’ordre public, à la continuité du
service public ou à la satisfaction des besoins essentiels de
la communauté ». L’article 385 renvoie à un acte
réglementaire pour fixer la liste des emplois concernés et les
modalités de réquisition. C’est l’objet de l’arrêté n° 2009-
0022/MTSS /SG/DGT/DER du 18 décembre 2009
déterminant les emplois réquisitionnés et les conditions et
modalités de réquisition en cas de grève247.
4) La rémunération
Page 264
(Bibliographie : Jacguignon J. cl. adm. fasc. 157 ; Linotte et
autres, p. 276 et S.).
Les biens des entreprises publiques sont soumis au droit
privé, mais quelquefois au droit public. Il faut faire des
distinctions selon l’origine des biens, la propriété des biens,
la question de la domanialité de ces biens et la question de
la qualité des ouvrages.
249
CE 7 novembre 1962, EDF c/ Faivre, AJDA 1963, II, 184, note A. de Laubadère.
Page 265
S’agissant de la domanialité des biens, la question s’est
posée aussi de savoir si les biens des entreprises publiques
relèvent du domaine public ou du domaine privé. La
réponse de principe est qu’ils relèvent du domaine privé250.
Mais le CE français a eu à leur appliquer les règles de la
domanialité publique dans un arrêt251. Mais l’application de
la domanialité publique doit obéir à deux critères :
- Une personne publique doit en être propriétaire car les
personnes privées ne peuvent posséder un domaine public
(ce qui exclut les biens appartenant en pleine propriété aux
SE et aux SEM). L’EPIC peut détenir un domaine public.
- La deuxième condition est que les biens doivent être
affectés à l’usage du public (gares par exemple) ou à un
service public avec aménagement spécial (aérodromes,
voies ferrées avec dépendance…)252.
250
Voy. Vedel, in JCP 1952, II, 7312.
251
CE 8 décembre 1950, Entreprise générale des eaux, Rec. P. 616 : à propos des passages à niveau.
252
Voy. CE.fr 19 octobre 1956, Société Le béton, GAJA n° 92 : location de terrains dépendant d’un port
construit par un concessionnaire.
253
CE.fr 16 nov. 1962, EDF c/ Faivre, op. cit.
Page 266
- les dépendances du domaine privé ne constituent pas
des ouvrages publics. C’est le cas par exemple des
logements attribués au personnel ;
- cependant par exception à la règle, des biens
appartenant à des entreprises publiques sous forme de
personnes privées sont considérées comme des
ouvrages publics s’ils sont affectés à la réalisation
d’une mission de service public254.
§4 - LE RÉGIME DES ACTES ET DES ACTIVITÉS
254
TC.fr 6 février 1965, Ponsa - Lardit, CJEG 1956, j. p. 22 ; CE.fr. 30 sept. 1955, Caisse régionale de
sécurité sociale de Nantes, AJDA 1955, II, 456, note Rossillion.
255
TC.fr 15 janvier 1968, Compagnie Air France c/ époux Barbier, op. cit., GAJA n° 103.
256
Voy. Linottes et autres, op. cit. p. 280.
Page 267
Les contrats conclus avec les usagers relèvent toujours du
droit privé même s’ils contiennent des clauses exorbitantes
du droit commun257.
257
TC.fr. 17 décembre 1962, Dame Bertrand, Rec. p. 831, concl. Chardeau.
258
TC.fr. 12 janvier 1970, SAGEMA, JCP 1970, II, 16224.
259
TC.fr. 8 juillet 1963, GAJA n° 104 ; contra : TC.fr. 17 janvier 1972, SNCF c/ Entreprise Solon, AJDA
1972, p. 353 ; dans le sens de l’arrêt Peyrot : TC.fr. Commune d’Agde, JCP 1975, II, 8171, note Moderne ;
Voy. également : P. Amselek, La qualification des contrats de l’administration, AJDA 1983, 3 ; P. Weil, Le
critère du contrat administratif, Mélanges Waline, 1974, p. 831.
Page 268
majoritaire sont soumises à la réglementation générale
des marchés publics260.
260
V., Décret n° 96-59 du 7 mars 1996, Code administratif, p. 1289.
Page 269
beaucoup de pays se sont fixés pour objectif de réduire le
rôle de l’Etat dans l’économie261.
261
Voyez RHOMARI Mostafa, La privatisation des entreprises publiques en Afrique, Cahiers africains
d’administration publique, n° 32, CAFRAD, p. 71 à 105.
262
Voy. ZAGRE Pascal, Les politiques économiques du Burkina Faso, une tradition d’ajustement structurel,
Karthala, 244 p. ; OUEDRAOGO Ousmane, Plaidoyer macroéconomique pour l’Afrique, Karthala, 1999.
Page 270
C’est pourquoi nous sommes d’avis avec M. Gilles
Duruflé, qui n’est pas pour les P.A.S., mais qui souligne la
faible pertinence des positions systématiques : « bien des
oppositions de principe aux réformes proposées par la
BIRD ne font que défendre le statu quo dont la « mauvaise
gestion » et les conséquences économiques néfastes sont
indéfendables et sans issue. Dans bien des cas, les analyses
de la BIRD ont au contraire le mérite de s’attaquer à des
problèmes laissés dans l’ombre pour des raisons
politiques, mais auxquels des solutions doivent être
trouvées, et de faire évoluer les façons de voir et
comportements. A l'inverse, les a priori systématiques du
FMI et de la BIRD en faveur des solutions libérales ou
bien ne se justifient pas après étude, ou bien semblent
relever plus de la croyance que de l’approche pragmatique
de la question »263.
Page 271
La restructuration d’une entreprise consiste à faire le
diagnostic complet de l’entreprise pour déterminer sa
viabilité et les conditions de son efficience, afin de prendre
les mesures correctives nécessaires.
Page 272
SECTION I - LA SUPPRESSION OU LA
TRANSFORMATION DES EPIC
Page 273
Pour ces différentes raisons on a souvent eu tendance à
surévaluer les activités industrielles et commerciales
menées et à sous-évaluer les tâches administratives. Si l’on
ajoute à cela, le traditionnel manque de dynamisme dans la
gestion des entreprises publiques par rapport au secteur
privé, l’on comprendra que les EPIC se complaisent dans
la routine des tâches administratives et vivent de
subventions budgétaires ou hors budget (subventions
étrangères ou prêts auprès des organismes financiers
internationaux).
Page 274
La modalité de suppression a donc essentiellement
consisté en une transformation des EPIC(§1). Les
problèmes de cette suppression diffèrent selon qu’il s’agit
d’une transformation en EPA, en SE ou d’une privatisation
des activités (§2).
1) La compétence
Page 275
réponse réside a priori dans la question de savoir qui peut
créer un établissement public.
Page 276
Mais si l’EPIC doit être transformé en SEM, il y a toutes
les chances qu’il y ait au moins transfert partiel de
propriété, sauf peut-être si les actionnaires privés font des
apports qui s’ajoutent à l’actif détenu par l’Etat. Il n’en
demeure pas moins que dans cette dernière hypothèse, le
régime juridique des biens ainsi apportés par l’Etat à la
SEM peut s’en trouvé affecté.
2) La procédure
Page 277
rapport en conseil des ministres accompagnés des décrets
de transformation. S’il s’agit d’une transformation en EPA
une évaluation est également nécessaire en vue de
déterminer la réorganisation des activités, suivie du
rapport et des textes de transformation265.
A - La transformation en EPA
265
Voyez, Barro Haoua, Les opérations de privatisation des entreprises publiques au Burkina Faso, mémoire
de maîtrise, FDSP, 1992-1993.
Page 278
décret de reclassement suffit. En effet, la transformation
peut se faire par simple changement du statut juridique de
l’organisme ou par la dissolution avec transfert de ses
biens à l’Etat suivi de la constitution d’un autre
établissement public à caractère administratif avec apport
de ces biens de l’Etat au nouvel établissement (exemple,
SONAGESS).
Page 279
effet, une activité peut être de service public au sens large
si elle vise la satisfaction d’un besoin d’intérêt général qui
ne peut être pris en charge par les personnes privées ou si
elle touche à la souveraineté de la nation. Cette
compréhension large est à l’origine de la multiplication du
nombre des entreprises publiques.
Une distinction doit être faite entre, d’une part, les actions
que peut détenir l’EPIC et les autres biens mobiliers et
immobiliers et, d’autre part, à l’intérieur des biens
immobiliers, entre les biens du domaine public et ceux du
domaine privé.
Page 280
84-305 du 15 août 1984 portant statut général des
établissements publics à caractère administratif, repris par
l’article 25 du décret n° 99-51 du 5 mars 1999, « il est
formellement interdit aux conseils d’administration des
établissements publics de l’Etat à caractère administratif
de prendre, sous quelque forme que ce soit, des
participations dans le capital de sociétés créées ou à
créer ». (NB : Voir loi 39/98 du 30 juillet 1998 portant
réglementation générale des EPA ; et décret 99-51 du 5
mars 99 portant statut général des EPA)
Page 281
biens du domaine privé qui sont les immeubles acquis par
l’EPIC après sa création. Ces biens relèvent de son
patrimoine privé.
3) Le sort du personnel
Page 282
ou de réorganisation qui s’assimile à la deuxième
incidence, celle du licenciement, en ce que la modification
substantielle est un licenciement conditionnel267.
B - La transformation en société
267
Sur le problème de modification des classements, v. P. KIEMDE, note sous divers arrêts des cours d’appel
de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, RBD n° 42, 2e semestre 2002, pp. 107 à 146
268
Cas de la dissolution de la Société de gestion des marchés burkinabè (SOGEMAB), créée par Kiti an V
180 du 13 avril 1988 (JO.BF du 14 avril 1988, p.293). V. également, Cour d’appel Ouagadougou, 18 avril
1995, SOGEMAB, RBD n° 30, 2e semestre 1996, p. 334.
Page 283
Il s’agit de l’hypothèse d’une transformation de l’EPIC en
personne morale de droit privé appartenant au secteur
public (SE, SEM). Cette transformation emporte
privatisation de la gestion mais pas du capital ou pas tout
le capital. Il n’y a donc pas en tant que tel transfert de
propriété du secteur public au secteur privé 269. Mais cette
opération peut être une transition vers la privatisation de la
propriété parce qu’alors, celle-ci peut se faire par vente
d’actions.
1) La procédure
269
Voy. Rapport du CE.fr (section), « Les établissements publics : transformation, suppression », in La
documentation française, notes et études documentaires, n° 4876, p. 59.
270
Voy. Rapport du CE.fr. op. cit. p. 64.
Page 284
Les mêmes problèmes que la transformation en EPA se
posent, mais dans un sens différent, dans la mesure où ici,
il s’agit d’accentuer la soumission de l’organisme au droit
privé.
3) Le sort du personnel
Page 285
emporte continuité des contrats même s’il ne s’agit pas de
la même entreprise- organisation271.
SECTION II - LA PRIVATISATION
271
Civ. 27 fé vrier 1934, Goupy, GADT n° 104 ; Soc. 15 fé vrier 1978, Bull. V n° 105, p. 77 ; Soc. 8
novembre 1978, et Soc. 30 novembre 1978, D. 1979, 277 ; position nuancé e par la suite : Cass. Ass. Plé n.
15 novembre 1985 et 12 juin 1986 ; voyez é galement : Rapport du CE.fr., Notes et é tudes
documentaires n° 4876, op. cit. p. 31.
272
Voy. Rapport du Conseil d’Etat fr. in N.D. n° 4876, op. cit. p. 32.
273
Rhomari M., op. cit., CAFRAD n° 32, p. 71.
Page 286
La privatisation évoque dans ce sens large l’idée de
désengagement de l’Etat des activités de production, de
commercialisation, de distribution et de service. Dans cet
entendement, elle se confond avec la libéralisation 274.
Page 287
celles du secteur public. Par conséquent les entreprises du
secteur privé seraient économiquement et même
socialement plus rentable que celles du secteur public (la
rentabilité sociale, appréciée plutôt sur le long terme
concerne les réalisations sociales, la contribution au bien
être par opposition à la rentabilité financière et
économique).
276
Rhomari M., op. cit. p. 73.
Page 288
- de réaliser le désengagement de l’Etat des activités
économiques afin de favoriser la libre concurrence et le
développement du secteur privé ;
- de soulager le trésor public du poids des subventions et
autres aides aux entreprises publiques;
- d’améliorer la gestion des entreprises publiques en
réduisant l’intervention des pouvoirs publics dans le
fonctionnement de ces entreprises.
Page 289
privatisation des entreprises à participation de fonds
public, qui prévoit que pour chaque opération de
privatisation, le gouvernement« fixe le quota et les
modalités d’acquisition des titres ou des parts à céder au
personnel de l’entreprise à privatiser »277.
Page 290
n’en veut) ou l’Etat ne voudrait pas la privatiser (caractère
stratégique).
Page 291
l’ONEA, l’ONATEL, l’ONP, le CBMP, la SOFITEX, la
CGP, la SONABHY, la CNSS, la CARFO, la LONAB, le
BUMIGEB, la SIBAM, le CENATRIN et Air Burkina
(soit 15 entreprises)279.
279
Voy. JOBF du 24 août 1995, p. 1980
280
Loi n° 015-2001/AN du 04 juillet 2001 portant autorisation de privatisation d’entreprises à participation
de fonds publics, J.O. n° 24, 2001
281
Voyez : Lefaso.net, Assemblée nationale : la SONABEL et l’NEA sauvés de la privatisation ; Site
Assemblée nationale du jeudi 10 mai 2010 ; Burkinapmepmi, 24 mai 2010 : Privatisation de la SONABEL et
de l’ONEA, le virage inexpliqué de l’Etat ; Les rescapés des privatisations,
www.forumsocialburkina.info/index.php?
Page 292
1) La privatisation de la gestion
282
Voy. Rapp Lucien, Techniques de privatisation des entreprises publiques, Librairies techniques, 1986 ; B.
Yaguibou, mémoire, op. cit. p. 58.
Page 293
- la débudgétisation des dépenses publiques : l’Etat cesse
d’assumer des charges qui lui incombaient ;
- la libéralisation des tarifs contrôlés pour permettre à
l’entreprise de fixer les tarifs en fonction de l’évolution
des prix ;
- le désengagement financier;
- La nomination de managers provisoires.
2) La privatisation de la propriété
Page 294
§3 - LA MISE EN ŒUVRE DE LA PRIVATISATION
2) Attributions de la Commission
Page 295
La Commission est un organe technique consultatif
dans la mesure où les décisions finales sont prises par le
gouvernement.
Page 296
fait appel à des bureaux d’audit pour le diagnostic des
entreprises. Elle dispose d’un budget autonome qui lui
permet de faire appel à ces compétences extérieures.
B - La procédure de privatisation.
Page 297
méthode sera fait sur la recommandation de la
commission.
2) Le choix de l’acquéreur
Page 298
opération de privatisation, le gouvernement peut accorder
la priorité aux personnes physiques ou morales de droit
burkinabè (l’article 10 de l’ord. 91-44 du 17 juillet 1991
ne prévoyait cette possibilité qu’en cas d’offre publique).
Page 299
En ce qui concerne les conditions spécifiques pour
chaque opération de privatisation, il revient au
gouvernement : de fixer le seuil de désengagement de
l’Etat du capital ; d’arrêter le schéma de privatisation ; de
fixer les critères de sélection des repreneurs et les
modalités de publicité ; de fixer les quota et modalités
d’acquisition ; de définir les conditions de transfert
éventuel à des tiers ou des parts à céder au personnel ; de
déterminer les conditions spécifiques applicables aux
repreneurs (nombre ou pourcentage de titre qu’une
personne peut acquérir, maximum de titres ou parts que
peuvent acquérir des personnes étrangères ou sous
contrôle étranger). Ces dernières conditions spécifiques ne
semblent pas encore avoir été utilisées.
Page 300
- le gouvernement peut instituer tout moyen permettant à
l’Etat de s’assurer de l’exécution des obligations qui
devront être remplies par l’acquéreur d’une entreprise
privatisée286.
286
Voy. Savadogo Souleymane, La protection des intérêts nationaux et catégoriels dans les opérations de
privatisation, mémoire de maîtrise, FDSP, 1999-2000.
Page 301
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
I - Ouvrages généraux
Page 304
- Malinvaud Philippe, Les mécanismes juridiques des relations
économiques (droit des obligations), collection Droit & gestion,
4e édition 1985. (C.10/89)
- Rapp L., Terneyre P., Guibal M., Droit public des affaires, 1997,
edit. 1999. (Paris, Lamy, 2000)
II - Mélanges
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concl. Gazier ; AJ 1958.II.91, chr. Fournier et Braibant ; JCP
1958.II.10800, note Motulski ; RPDA, 1958.80, note Borella
IV - BIBLIOGRAPHIE PARTICULIERE
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Notion de Droit Public Economique
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11. Gaudemet P.-M, Réflexions sur le droit administratif
économique, Mélanges Lopez Rodo, p.133.
6. RFDA 1988, dossier sur la grève dans les services publics, p. 805-
850.
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7. Rodrigues S., Actualité du principe de spécialité des entreprises
publiques : à propos de la diversification de l’EDF/GDF, RFDA
1994, p. 1146.
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1. Conseil d’Etat, « Les établissements publics : transformation et
suppression », La documentation française, Notes et études
documentaires, n° 4876.
Page 313
10. Conseil Constitutionnel français, décision n° 207 DC du 25-26
juin 1986, Privatisations, Les grandes décisions du Conseil
constitutionnel, n° 39.
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22. Pene Didier, La privatisation en France, ADJA 1987-5, p. 291 et
S.
H – Déréglementation
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12. Mialle M., De la nature du plan, à propos de la réforme de la
planification, Mélanges Péquignot, 1984, p. 489.
13. Pontier J.M., les contrats de plan entre l’Etat et les régions,
AJDA 1985, p. 330 et S.
Page 317
5. Le Moal Roger, Droit de la concurrence, Economica, 1979.
(D30/28).
K – Contrôle
Page 318
PLAN INDICATIF
INTRODUCTION
PUBLIC ECONOMIQUE
L’INTERVENTION DE L’ETAT
Page 319
3) Les interventions par voie unilatérale, par voie
contractuelle ou par voie négociée ou concertée.
l’absence de spécificité.
1) L’originalité de la matière
GUERRE MONDIALE
A – La fourniture de prestations
Page 320
B – La discipline des activités privées.
GUERRE MONDIALE
A - Pendant la colonisation
Page 321
DROIT PUBLIC ECONOMIQUE
§1. La constitution
1) Le FMI
2). L’OMC
3) La CNUCED
4) La convention ACP/UE
5) Autres sources
Page 322
CHAPITRE 2 - LES PRINCIPES DIRECTEURS DU
DROIT PUBLIC
ECONOMIQUE
§3. La planification
APPLICABLE AU DPE
Page 323
CHAPITRE 1 - LES ORGANES CENTRAUX DE
l’ETAT
1) Le chef de l’Etat
2) Le Premier ministre
3) Les ministres
Page 324
A. La compétence générale d’intervention des collectivités
locales
SECTION I - ORGANISATION ET
FONCTIONNEMENT DU C.E.S.
Page 325
§2. L’organisation et le fonctionnement de la CMA-BF
EXTERIEUR (ONAC)
§2.L’organisation du C.B.C
Page 326
CHAPITRE 1. : LA CREATION D’ENTREPRISES
PUBLIQUES
B. La jurisprudence et la doctrine
A. La personnalité juridique
3) Les SPIC
Page 327
B. Les catégories d’établissements publics
A. L’Assemblée générale
B. Le conseil d’administration
C. La direction
A. L’Assemblée générale
B. Le conseil d’administration
C. La direction
Page 328
§2. Le régime juridique du personnel
CHAPITRE II – LA RESTRUCTURATION DU
SECTEUR PUBLIC
SECTION I – LA SUPPRESSION OU LA
TRANSFORMATION DES EPIC
1) La compétence
2) La procédure
A – La transformation en EPA
B – La transformation en société
1) La procédure
Page 329
2) Le sort des biens
3) Le sort du personnel
1) La privatisation de la gestion
2) La privatisation de la propriété
2) Attributions de la Commission
B – La procédure de privatisation
2) Le choix de l’acquéreur
Page 330
3) Les conditions spécifiques
Page 331