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Agri-Cultur Inc.

O2L-001 – Version 2014

ÉNONCÉ PROGRAMME DE FORMATION


PROFESSIONNELLE

FRANÇOIS BROUARD, CPA, CA

Mise à jour par :


JULIE CÔTÉ , MBA, CPA, CMA
Université Laval

PIERRE-YVES MCSWEEN, CPA, CA


HEC Montréal

© Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, 2014. Tous droits réservés pour tous les pays. Toute traduction, reproduction, adaptation ou
communication au public sous quelque forme que ce soit est interdite. La permission d’utiliser ce matériel est accordée uniquement aux établissements
reconnus par l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec. Cette étude de cas est destinée à servir de canevas de discussion à caractère
pédagogique et ne comporte aucun jugement sur la situation financière ou administrative dont elle traite. Bien qu’elle soit fondée sur des situations réelles,
certains de ses aspects relèvent de la fiction.
Agri-Cultur Inc.
(Durée : 300 minutes)

Agri-Cultur Inc. (ci-après AGRI) a été constituée en société par actions en vertu de la législation fédérale.
AGRI est une nouvelle société créée par Laurence Trudel et son conjoint, Alex Beaubien.

À la suite du décès de son père survenu en décembre 2013, Laurence vient d’hériter, à 31 ans, de la ferme
laitière familiale, la Ferme J. Trudel Enr. Même si le travail à la ferme a toujours fait partie intégrante de son
enfance, Laurence ne s’est jamais impliquée activement dans la gestion de la ferme. Elle a préféré
poursuivre ses études et compléter un baccalauréat en administration des affaires (option économique), puis
une maîtrise en économie. Elle a notamment travaillé à titre d’employée contractuelle au ministère de
l’Agriculture. Quant à Alex, âgé de 30 ans, il vient tout juste de compléter sa maîtrise en administration des
affaires (MBA) après avoir terminé un premier baccalauréat en biologie. Les activités de la ferme l’ont
toujours fasciné. Lorsqu’il était jeune, Alex a séjourné à plusieurs reprises chez des oncles agriculteurs et
travaillé quotidiennement sur leur ferme à temps partiel au cours de l’été.

Le père de Laurence, Jacques Trudel, avait lui-même hérité de la ferme laitière de ses parents. Au fil des
ans, il l’avait modernisée et en avait rénové les bâtiments pour la rendre plus attrayante aux yeux
d’acheteurs éventuels. Les événements avaient d’autre part joué en sa faveur suite à un incendie qui avait
partiellement détruit le bâtiment principal. La police d’assurance avait alors servi à rénover le bâtiment
endommagé.

Depuis de nombreuses années et jusqu’aux tout derniers mois avant son décès, à l’âge de 64 ans, Jacques
tentait en vain de vendre la ferme familiale. Relativement entêté, il ne voulait pas la céder pour une bouchée
de pain. Il avait d’ailleurs toujours bon espoir que sa fille prenne la relève. Ces derniers temps, Laurence
avait effectivement commencé à s’y intéresser davantage. Il faut dire que la dégradation de l’état de santé
de son père l’avait incitée à y réfléchir plus sérieusement et à décider des actions à prendre à l’approche
imminente de la mort de son père.

Jusqu’alors, Laurence avait toujours envisagé une carrière dans la fonction publique. Alex, quant à lui,
cherchait le moyen d’exercer ses talents d’entrepreneur. Considérant les perspectives actuelles d’emploi
limitées et compte tenu de l’absence d’acheteurs intéressés à la ferme, Laurence et Alex décidèrent donc de
relever le défi et de prendre les rênes de l’entreprise familiale.

Suite aux conseils de professionnels spécialisés dans le règlement de successions, une réorganisation
corporative permit aux deux héritiers de constituer, à compter du 1er janvier 2014, une nouvelle société par
actions (AGRI) détenue à part égale par Laurence et Alex et comprenant l’ensemble des actifs et des passifs
de l’ancienne entreprise agricole.

Avec près de 200 têtes de bétail et disposant de 500 hectares (1 234 acres) de terre, la ferme représente
une véritable petite entreprise. La moitié de cette terre est un boisé constitué d’érables. Depuis quelques
années, la ferme fournit du travail à temps partiel à deux cousins de Laurence avec qui l’entente a d’ailleurs
toujours été harmonieuse.

Située en Montérégie, au Québec, la ferme laitière comprend un cheptel de vaches Ayrshire. La race
Ayrshire est originaire d’Écosse et est la deuxième en importance au Québec. On reconnaît la Ayrshire à sa
robe blanche parsemée de différents tons de brun ou de rouge, pâle ou foncé, ainsi qu’à sa taille moyenne.
Les producteurs l’estiment pour sa rusticité, sa forte production laitière, sa robustesse et la haute teneur en
protéines de son lait.

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Vous, Camille Pissard, CPA, êtes une amie d’enfance de Laurence. Vous êtes directrice principale au
cabinet Vaillancourt et associés, comptables professionnels agréés. Vous avez été sollicitée par Laurence
pour lui rendre divers services à titre de conseillère d’affaires. Étant donné votre lien avec Laurence et
compte tenu de votre niveau d’expérience, votre cabinet vous confie la gestion complète de ce nouveau
client.

Laurence vous demande d’analyser la version préliminaire des états financiers préparés par le comptable de
son père (Annexe I). Alex se demande incidemment si le contenu des états financiers est exact. Il a en effet
développé un esprit critique à la suite de son cours de comptabilité suivi dans le cadre de sa maîtrise. Le
couple veut s’assurer que l’information financière respecte adéquatement les normes comptables et que les
états sont présentés de façon à permettre d’obtenir le meilleur financement possible. Ils se demandent aussi
quelles sont les modifications que le comptable actuel de Laurence devra apporter aux états financiers afin
de les rendre conformes aux normes reconnues (Annexe II).

Nous sommes en février 2014. On vous confie donc le mandat de préparer un rapport répondant aux
préoccupations de Laurence et Alex. Le renouvellement des emprunts en faveur de la nouvelle société, de
même que les stratégies de financement, sont des aspects particulièrement importants (Annexes III et IV).

Laurence vous a également fourni des informations supplémentaires concernant plusieurs projets envisagés,
notamment : a) l’expansion dans une exploitation acéricole, b) l’impartition des services, c) un
investissement dans un système informatisé (Annexes V, VI, VII), de même que d) l’exploitation d’une ferme
laitière (Annexe VIII).

Laurence vous confie de plus la certification des états financiers de la nouvelle société (AGRI) dont la fin
d’exerce se termine le 31 décembre. Vous devrez donc prévoir une note à inclure en dossier concernant les
points importants liés à cette première certification d’AGRI.

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SOMMAIRE DES ANNEXES

I. États financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre 2013- Résultats ..............................................4


II. États financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre 2013- Bilan .....................................................6
III. Sommaire d’une discussion entre Laurence, Alex et Camille. .............................................................. 9
IV. Informations reçues au sujet du financement. .....................................................................................12
V. Renseignements sur le programme « Prêt à la relève agricole ». ......................................................14
VI. Projet d’expansion – Exploitation acéricole .........................................................................................16
VII. Impartition des services .......................................................................................................................18
VIII. Investissement dans un système informatisé ......................................................................................19
IX. Renseignements sur l’exploitation d’une ferme laitière .......................................................................20

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Annexe I

États financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre 2013- Résultats

Ferme J.Trudel Enr.


ÉTATS FINANCIERS DE LA FERME J.TRUDEL- RÉSULTATS
Exercice terminé le 31 décembre 2013

2013 2012
non audités non audités
$ $
CHIFFRE D’AFFAIRES
Lait et subsides 333 670 336 313
Animaux 12 751 21 763
Assurance récoltes et stabilisation 12 278 6 788
Récoltes 6 961 13 220
Subventions 8 371 11 608
Divers 5 521 4 612
Variations des stocks 12 910 7 910

392 462 402 214

CHARGES
Amortissement 48 181 54 175
Engrais et semences 37 661 16 908
Animaux achetés 0 3 750
Traite et nettoyage 12 909 10 302
Vétérinaire et insémination 15 878 16 066
Aliments 88 779 73 837
Salaires et avantages sociaux 23 190 24 129
Travaux à forfait 5 975 12 499
Carburant et entretien du matériel roulant 15 685 15 607
Entretien de machineries de la ferme 58 928 36 972
Taxes et assurances 15 870 16 938
Fournitures et autres 14 024 12 653
Frais de mise en marché 20 226 30 861
Intérêts et frais bancaires 36 628 39 519

393 934 364 216

BÉNÉFICE NET (PERTE NETTE) (1 472) 37 998

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Annexe I (suite)

États financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre 2013- Avoir du


propriétaire

Ferme J. Trudel Enr.


ÉTATS FINANCIERS DE LA FERME J.TRUDEL -ÉTAT DE L’AVOIR DU PROPRIÉTAIRE
Exercice terminé le 31 décembre 2013

2013 2012
non audités non audités
$ $

SOLDE AU DÉBUT DE L’EXERCICE 542 019 538 432

BÉNÉFICE NET (PERTE NETTE) (1 472) 37 998


RISTOURNE 3 433 3 178
543 980 579 608

RETRAITS 91 310 37 589

SOLDE À LA FIN DE L’EXERCICE 452 670 542 019

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Annexe I (suite)

États financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre 2013- Bilan

Ferme J. Trudel Enr.


ÉTATS FINANCIERS DE LA FERME J.TRUDEL - BILAN
Exercice terminé le 31 décembre 2013

2013 2012
non audités non audités
$ $

ACTIF
ACTIF COURANT
Débiteurs 24 428 25 741
Taxes à recevoir 5 596 6 074
Stocks (note 2) 180 980 168 070
211 004 199 885
ACTIF NON COURANT
Placements (note 3) 272 268 290 368
Immobilisations (note 4) 483 867 506 108
967 139 996 361

PASSIF
PASSIF COURANT
Dette bancaire (note 5) 103 555 45 017
Créditeurs 35 291 13 595
138 846 58 612
PASSIF NON COURANT
Dette à long terme (note 6) 375 623 395 730
514 469 454 342

AVOIR DU PROPRIÉTAIRE
Avoir du propriétaire 452 670 542 019
967 139 996 361

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Annexe I (suite)

Notes afférentes aux états financiers de la Ferme J.Trudel au 31 décembre


2013

1. PRINCIPALES CONVENTIONS COMPTABLES

Ces états financiers ont été dressés selon les principes comptables généralement reconnus, et comprennent
notamment les conventions suivantes :

Mode de présentation

L’entreprise n’est pas constituée en société par actions et ses états financiers n’englobent les éléments
de l’actif, du passif, des produits et des charges d’exploitation du propriétaire que dans la mesure où ils
se rapportent à l’exploitation de l’entreprise personnelle.

Impôt sur le revenu

Aucune provision pour impôts sur le revenu personnel n’a été constituée dans ces états financiers,
puisque le propriétaire est imposé personnellement sur sa part des bénéfices.

Stocks

Tous les stocks sont comptabilisés à leur valeur de réalisation nette.

Immobilisations

Les immobilisations sont comptabilisées au coût. Les bâtiments et le matériel sont amortis selon la
méthode de l’amortissement dégressif aux taux annuels suivants :
Bâtiments 10 %
Machineries 20 %
Matériel informatique 20 %
Matériel roulant 30 %
Fosse 50 %
Contingents/Quotas 7%

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2. STOCKS
2013
Coût Nb. de têtes/ Valeur de Total
unitaire Quantité réalisation nette
ANIMAUX
Vaches 1000 $ 93 93 000 $
Taures saillies 800 41 32 800
Taures non-sailles 600 34 20 400
Génisses 200 22 4 400
Taureau 500 1 500 151 100 $

RÉCOLTES ET AUTRES
Foin sec 60 $ 63 3 780 $
Maïs grain 120 75 9 000
Ensilage foin 30 500 15 000
Ensilage maïs 30 70 2 100 29 880 $
180 980 $

3. PLACEMENTS
2013 2012
Actions de sociétés ouvertes 100 000 $ 100 000 $
Coopérative Agro-alimentaire 57 203 54 333
Coop régionale de consommation 10 460 10 993
Pauline Trudel (sœur de Jacques) 103 795 124 232
Syndicat de gestion Ayrshire (SGA) 810 810
272 268 $ 290 368 $

4. IMMOBILISATIONS
2013 2012
Coût Amortissement Valeur Valeur
cumulé nette nette
Bâtiments 325 888 $ 156 289 $ 169 599 $ 187 836 $
Machineries 466 890 378 973 87 917 80 354
Matériel informatique 4 192 2 275 1 917 99
Matériel roulant 139 332 126 129 13 203 21 870
Fosse 5 638 5 374 264 528
Contingents/Quotas 123 284 29 704 93 580 98 034
Fonds de terre et résidence 117 387 – 117 387 117 387
1 182 611 $ 698 744 $ 483 867 $ 506 108 $

5. DETTE BANCAIRE
2013 2012
Découvert bancaire 4 555 $ 11 017 $
Marge de crédit 99 000 34 000
103 555 $ 45 017 $

6. DETTE À LONG TERME


2013 2012
Office de financement agricole 118 682 $ 122 038 $
Caisse populaire Du Coin 256 941 273 692
375 623 $ 395 730 $

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Annexe II

Sommaire d’une discussion entre Laurence, Alex et Camille.


Pour l’exercice 2013 de la Ferme J. Trudel Enr.

Laurence et Alex veulent confirmer le traitement comptable des éléments suivants :

1. Le comptable semble avoir appliqué la comptabilité d’exercice. Alex est d’avis que la comptabilité de
caisse est préférable pour les entreprises agricoles.

2. À la lumière de ses cours de comptabilité, Laurence croyait que l’on utilisait la méthode de
comptabilisation au coût d’origine et sans tenir compte de la valeur marchande. Elle est donc
surprise que les stocks d’animaux soient inscrits à la valeur marchande. D’autant plus que les
résultats comprennent un montant de 12 910 $ représentant l’augmentation des stocks dans les
produits, sans tenir compte d’une telle variation au niveau des immobilisations. Il y aurait peut-être
lieu de présenter l’ensemble des états financiers à la valeur actuelle pour une meilleure
uniformisation. Elle est également surprise de constater que les animaux se retrouvent dans l’actif à
court terme et non dans l’actif à long terme (ex. : actifs productifs). La valeur marchande des
équipements et des bâtiments actuels de la ferme correspond environ à 750 000 $. Une terre
agricole se vend par ailleurs entre 1 000 $ et 2 000 $/hectare.

3. Les participations dans la coopérative sont comptabilisées à la valeur d’acquisition (prix d’achat
initial de la participation) plus les bénéfices distribués par la coopérative (ristournes) et augmentée
ou diminuée des participations ou retraits ultérieurs du producteur.

4. À tous les ans, l’entreprise engage des coûts d’environ 25 000 $ pour le sarclage et l’application des
engrais. Ces coûts ont des incidences sur plus d’un exercice.

5. Certains contrats ont été signés avec la Coopérative Agro-alimentaire afin de garantir un marché
assuré pour la livraison du lait. Les quantités indiquées aux contrats ont toutes été livrées. Les
produits, sont par ailleurs inscrits au montant payé sous le poste « Produits - lait et subsides ». Une
estimation de la valeur marchande est prise en compte dans les produits relatifs au lait déjà livré,
mais dont le prix de règlement n’a pas encore été établi officiellement. Ces contrats prévoient des
clauses de pénalités et d’amendes si le lait n’est pas livré en temps opportun et ne présente pas la
qualité requise. Aucun problème n’a été constaté à ces égards, durant l’exercice.

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6. Le comptable de l’entreprise a comptabilisé un produit de 8 371 $ à titre de subvention à recevoir au
31 décembre 2013. Ce programme d’aide gouvernementale existe depuis plusieurs années et il y a
eu peu de modifications depuis sa mise en vigueur. D’ailleurs, le montant de l’année précédente
avait été reçu avant la fin de l’exercice 2012. D’autre part, un montant de 20 000 $ reçu dans le
cadre d’un programme d’emploi a été déduit des charges de salaires. Une autre subvention n’a pas
été constatée, même si le comptable a rempli les formulaires et que l’entreprise semble respecter
toutes les conditions requises. Cette subvention pourrait représenter environ 5 000 $.

7. Le syndicat de gestion Ayrshire (SGA) embauche des conseillers en gestion et des agronomes. Le
SGA vise à accroître la capacité de gestion des producteurs agricoles. Le placement dans le
syndicat de gestion Ayrshire a été ramené à 810 $ grâce à un programme d’aide du ministère de
l’Agriculture aux SGA.

8. Ayant eu accès à une partie d’une étude du ministère de l’Environnement, le journal local a publié
avant Noël un article mentionnant que des terres agricoles auraient servi de site d’enfouissement
d’un produit très toxique dans les années 1960. Même si le journal ne précise pas les terres visées,
l’information semble indiquer que la Ferme J. Trudel Enr. fasse partie des sites en question.

9. Les contingents laitiers (quotas), émis par la Fédération des producteurs laitiers, sont des permis
autorisant la production du lait pour une quantité déterminée. Ils peuvent se transférer à d’autres
agriculteurs. Laurence les assimile davantage à des placements plutôt qu’à des immobilisations
amortissables. Donc les contingents de la ferme sont de 75 000 kg/MG/jr (kilogrammes de matières
grasses par jour).

Pour l’exercice 2014 de AGRI-Cultur Inc.

Laurence et Alex souhaitent connaître le traitement comptable pour AGRI des éléments suivants :

10. AGRI souhaite effectuer des travaux de défrichement afin de rendre une plus grande portion de la
terre cultivable. Ces travaux devraient coûter environ 15 000 $ pour la partie confiée à des
contacteurs externes et ils requerront en plus environ deux semaines de travail pour le personnel de
la ferme. AGRI pourrait, par ailleurs, bénéficier d’un programme d’aide gouvernementale pour
l’aménagement foncier et les travaux de défrichement.

11. L’aide gouvernementale fournie aux agriculteurs se discute au niveau international dans le cadre des
négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les pays contestent les subventions
de toutes sortes. Chacun tient à protéger les agriculteurs de son propre pays. Les subventions
prennent diverses formes, notamment une contribution directe aux soins vétérinaires, la
normalisation du prix du lait, l’aide au transport du lait et de la crème et les subventions accordée
aux usines de pasteurisation du lait qui fusionnent.

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12. Laurence a eu des discussions avec un voisin qui désire lui emprunter son bœuf afin de procéder à
la saillie naturelle de quelques vaches. En échange, il lui cèdera son semoir à grain et lui donnera
une certaine quantité de paille (40 tonnes à 30 $/tonne).

13. Afin de se prémunir contre les fluctuations imprévisibles du marché, AGRI aimerait négocier certains
contrats spécifiques, tels que :

a) Contrat à terme
Un projet de contrat est en négociation avec une société qui désire assumer le risque de
baisse/hausse du prix du lait. La livraison continuerait de se faire de la même manière avec la
Coopérative Agroalimentaire. Suite aux demandes des agriculteurs, cette société a obtenu l’accord
de la Coopérative Agroalimentaire. Chaque agriculteur est ainsi libre de transférer le risque au
niveau du prix ou de l’assumer.

b) Option

Anticipant une augmentation du coût des engrais et semences, AGRI aimerait souscrire à une option
pour en fixer le coût. L’augmentation de cette charge en 2013 explique en partie le peu de rentabilité
de la ferme.

14. Alex et Laurence veulent conserver leurs actions de sociétés ouvertes, car elles ont un fort potentiel
de croissance.

15. Le peu de rentabilité de la ferme s’explique également par une augmentation importante du prix des
semences, par un gaspillage d’aliments et par des bris inhabituels de la machinerie. Plusieurs veaux
n’ont pu être vendus, suite à leur décès prématuré causé par un manque de surveillance appropriée.
Appuyée par un agronome, Laurence croit fermement à la rentabilité de l’entreprise et impute la
baisse de rentabilité à la maladie de son père. Il s’agissait de la première année de perte, depuis une
dizaine d’années.

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Annexe III

Informations reçues au sujet du financement.


L’activité agricole dépend d’un cycle de production sur une longue période. L’exploitant agricole a besoin
d’un crédit à taux d’intérêt réduits ou modérés et dont les remboursements sont souples et échelonnés sur
de longues périodes. Les principales institutions financières répondent aux besoins particuliers de cette
clientèle. Les organismes gouvernementaux fournissent également leur contribution.

Tout comme le faisait son père, Laurence continue de faire affaire avec la Caisse populaire Du Coin (ci-
après la Caisse) et avec l’Office de financement agricole (ci-après l’Office) pour les besoins financiers de
l’entreprise. Suite au décès de Jacques, les institutions financières ont transféré les emprunts à la nouvelle
société, aux mêmes conditions dont bénéficiait la ferme avant le décès.

Dettes de la Ferme J. Trudel Enr. et d’AGRI

Les dettes au 31 décembre 2013 se composent des éléments suivants :

1 Caisse Découvert bancaire portant intérêt au taux préférentiel majoré de 3 % 4 555 $

2 Caisse Marge de crédit portant intérêt au taux préférentiel majoré de 2 % 99 000

3 Office Emprunt portant intérêt au taux de 7 %, capital remboursable en 118 682


versements trimestriels de 2 500 $, échéant en août 2026

4 Caisse Emprunt hypothécaire portant intérêt au taux de 7 %, capital 156 941


remboursable en versements annuels de 30 000 $ à compter de 2014

5 Caisse Emprunt portant intérêt aux taux de 6 %, remboursable en versements 100 000
er
annuels de 20 000 $ à compter du 1 juillet 2014
479 178 $

Les dettes de la Caisse sont garanties par une partie du fonds de terre et celle de l’Office est garantie par les
autres immobilisations. Le taux préférentiel se situait à 6 % au 31 décembre 2013. Les frais bancaires
s’élèvent à 100 $/mois ou 1 200 $/année.

Les conventions de prêts permettent de rembourser les sommes empruntées. Il est possible de rembourser
à tout moment le découvert bancaire et la marge de crédit, sans pénalité. Le remboursement anticipé partiel
ou total du solde des autres dettes en date du 31 décembre précédent, est permis une fois par année. La
date limite pour informer les institutions financières du remboursement anticipé est le 31 janvier de chaque
année. Compte tenu des circonstances particulières, l’Office et la Caisse ont toutefois accordé un délai
jusqu’au 31 mars 2014 pour exercer les choix annuels relatifs au remboursement anticipé, lequel est soumis
à des pénalités respectives de 2 % et de 3 % du montant remboursé. Chaque emprunt fait l’objet d’un choix
distinct. Laurence et Alex estiment à 20 000 $ les liquidités requises pour l’exploitation courante.

Rencontre avec un ami banquier

Lors d’une conférence au centre-ville de Montréal, Laurence rencontre un ancien collègue de classe devenu
banquier et apprend qu’il vient tout juste d’obtenir son transfert dans le secteur de l’agriculture en
Montérégie. Il l’informe alors d’un programme spécial d’emprunt, le « Prêt à la relève agricole » que son

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institution financière offre en collaboration avec un organisme gouvernemental de financement agricole. Il lui
fera d’ailleurs parvenir la documentation pertinente relative à ce programme (Annexe IV).

Dans le but de mieux évaluer les garanties, le banquier préfère des états financiers à la valeur marchande. Il
lui suggère donc de présenter les terrains et les propriétés à une valeur autre que le coût. La valeur
marchande lui semble en effet davantage pertinente lorsqu’il est question de financement. C’est d’ailleurs la
valeur utilisée dans la préparation des états financiers personnels.

Au fil de la conversation entre Laurence et son ancien collègue, ce dernier lui a mentionné qu’il éprouvait
beaucoup de difficultés avec les normes comptables relatives aux instruments financiers. Laurence lui a
alors répondu : « Nous n’avons que des emprunts très ordinaires. De plus, suite à la réorganisation fiscale,
je possède beaucoup d’actions. Ce problème ne m’inquiète pas pour le moment. »

Même si Laurence ne s’inquiète nullement des conséquences de cette problématique pour AGRI, elle se
rappelle toutefois qu’elle doit respecter un certain ratio d’endettement que la Caisse lui a imposé. Les
clauses à respecter dans la convention de prêt sont les suivantes :

« Les deux parties s’engagent à respecter les principes comptables généralement reconnus
(PCGR). » [...]

« Chaque année, l’entreprise doit conserver un ratio d’endettement total d’au plus 70 %. Le ratio
d’endettement est défini comme le total des passifs sur l’actif total. »

Capital-actions d’AGRI

AGRI a émis le capital-actions suivant :

Actions ordinaires, sans valeur nominale (catégorie A) 1 000 $


Laurence (500 actions) et Alex (500 actions)
Actions privilégiées de premier rang (catégorie B), rachetables au gré du 500 000
détenteur, d’une valeur de 2 $ l’action et ne comportant aucun dividende
Laurence (500 000 actions) et Alex (aucune action)
501 000 $

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Annexe IV

Renseignements sur le programme « Prêt à la relève agricole ».


De l’argent... pour une relève agricole

La Société régionale de financement agricole Inc. (SRGA) est une nouvelle société de la Banque régionale
(institution financière) et de l’Organisation du financement agricole (organisme gouvernemental canadien).
En vertu de ce programme, la SRGA offre une aide financière aux jeunes entrepreneurs dans le domaine de
l’agriculture. Le programme encourage les jeunes agriculteurs et agricultrices à obtenir une formation
adéquate et leur assure une protection contre la hausse des taux d'intérêt.

La SRGA offre du financement variant entre 10 000 $ et 400 000 $ à un taux d’intérêt réduit. Elle offre
également du financement supplémentaire pouvant aller jusqu’à 600 000 $ à un taux concurrentiel. Les
conditions suivantes doivent toutefois être respectées :

a) Secteurs agricoles traditionnels (cultures commerciales, produits laitiers, bovins, porcs);

b) Financement pour des fins spécifiques, à savoir :

i) Achat de terres, de quotas, d’équipement et de bétail;

ii) Construction de bâtiments;

iii) Consolidation de dette;

iv) Diverses dépenses de développement d’une exploitation agricole.

c) Entreprise comptant au moins une personne de 18 à 35 ans et détenant au moins 20 % des


parts de l'entreprise.

Selon le programme, les termes du financement (au 31 janvier 2014) sont :

a) Pour la première tranche de 400 000 $ empruntés, et ce, pour une période pouvant s'étendre sur
cinq ans, un taux d'intérêt variant selon la formation acquise par le jeune agriculteur :

- 5 % (diplôme d'études universitaires ou l'équivalent);

6 % (diplôme d'études collégiales en agriculture ou l'équivalent);

- 7 % (diplôme d'études professionnelles en agriculture ou l'équivalent);

- 8 % (autres formations et expérience d’au moins trois années en agriculture).

b) Un taux d'intérêt concurrentiel pour la durée restante du prêt et sur l’excédent du premier
400 000 $ de prêt;

c) La possibilité d’un remboursement anticipé à tout moment sans pénalité.

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Note :

- Le taux concurrentiel correspond au taux préférentiel plus une prime de 2 %.

- En plus des garanties raisonnables exigées, le contrat de financement requiert certaines clauses
restrictives, notamment l’émission d’un rapport de certification émis par un comptable
professionnel agréé indépendant.

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Annexe V

Projet d’expansion – Exploitation acéricole


Visite d’Alain

Alain Tremblay, un ami du couple, vient leur rendre visite à la ferme. Il vient tout juste de déménager avec sa
conjointe et sa petite fille dans le même secteur. En faisant le tour de la propriété, il est grandement
impressionné par la superficie du terrain et surtout par le boisé. Ce boisé est la seule partie de la terre que
Laurence a souvent fréquentée et elle y conserve de magnifiques souvenirs. D’ailleurs, lorsqu’elle était
enfant, son père et sa mère y exploitaient une petite érablière artisanale pour les besoins de leurs proches.
Ce bâtiment existe toujours. Le boisé, s’il était partiellement aménagé, aurait un potentiel certain, d’autant
plus que plusieurs acériculteurs québécois ont vu leur boisé détruit par la tempête de verglas de janvier
1998. Le prix de vente au détail du sirop d’érable s’établit à 40-45 $ le gallon.

Alain : « On pourrait développer ce boisé afin d’y produire du sirop d’érable. »

Alex : « Es-tu sérieux? »

Alain : « Pourquoi pas? »

Alex : « Qu’est-ce que tu connais la dedans? »

Alain : « Mon père a eu pendant un bon nombre d’années une érablière et il pourrait nous aider, maintenant
qu’il est à la retraite. Avec la tempête de verglas, il a perdu ses arbres et il se dit trop vieux pour
recommencer. Il possède encore certains équipements. »

Alex : « D’accord, nous examinerons la situation. Nous verrons ce que l’analyse du rendement d’une
érablière donnera comme résultat. »

Renseignements transmis

Alain a transmis certains renseignements à Alex et Laurence. Alex voudrait que vous lui fassiez le plus tôt
possible une analyse sommaire de la viabilité financière du projet. Alex vous remet donc certaines données
de la Fédération des producteurs acéricoles selon lesquelles, « ... l’exploitation acéricole est une industrie
dynamique en voie de développement ». Le revenu brut moyen des cinq dernières années se situe à 3,85 $
par entaille (variation de 2,10 $ à 4,75 $). On peut, par ailleurs, estimer à environ 2,35 $ le montant
disponible pour rembourser les dépenses, couvrir les salaires (incluant celui de l’exploitant) et investir dans
l’expansion.

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Description (exploitation d’environ 10 000 entailles) Coûts anticipés

Achat du terrain (40 hectares) 80 000 $


Installation de l’électricité, le puits, le système septique 15 000
Construction d’une cabane et d’un chalet attenant 40 000
Équipement de récolte de la sève d’érable 83 000
Équipement de transformation de la sève en sirop 58 000
Total 276 000 $

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Annexe VI

Impartition des services


Laurence vient de recevoir une offre pour un service de surveillance électronique de vêlage. Le représentant
canadien de la société belge Electragri Inc. offre un produit innovateur. Conscient que le produit doit se faire
connaître avant de le distribuer à plus grande échelle, Electragri Inc. a décidé d’offrir exclusivement un
service de surveillance avant de vendre son produit. Ainsi, elle prévoit augmenter ultérieurement ses prix et
promouvoir la renommée de son produit qu’elle pourra ensuite vendre ou louer. Le représentant estime que
cette stratégie devrait durer encore deux années.

Une vache sur le point de vêler doit être constamment surveillée, afin de ne pas perdre le jeune veau et la
vache. Cette surveillance doit s’effectuer jour et nuit, ce qui est particulièrement exigeant pour les exploitants
agricoles, qui doivent faire des rondes multiples durant toutes ces nuits critiques.

Le service proposé consiste donc à installer un système intégré de détection et de communication. Jumelée
à un ensemble boîtier-ceinture fixé à la vache, la centrale de réception Electragri Inc. surveille les vaches,
jour et nuit, et émet un signal d’alarme au moment opportun, notamment lorsque la poche des eaux est
expulsée ou que les contractions sont inefficaces ou trop intenses. Le système est doté d’un lien avec le
système téléphonique pour permettre à quiconque d’assurer la garde. La centrale peut surveiller jusqu’à huit
vaches à la fois, chacune pouvant être identifiée à distance.

Le coût annuel de location du service de surveillance proposé pour le troupeau correspond à 6 000 $ par
année. Le contrat comprend une garantie couvrant la perte des animaux, selon une valeur marchande
estimée à 1 000 $ par vache et 200 $ par veau. Le contrat est résiliable à tout moment et est assorti d’une
clause prévoyant la réduction du coût du service en fonction du nombre de jours à courir jusqu’à l’échéance
du contrat. Si le système est acheté subséquemment, une partie des coûts de surveillance viendrait réduire
le coût d’acquisition d’au moins 10 %.

Compte tenu de l’historique passé, la ferme perd annuellement en moyenne deux vaches et cinq veaux et
ce, en dépit d’une surveillance étroite. Le nombre de nuits critiques correspond environ à 60 nuits que
l’agriculteur surveille lui-même. L’agriculteur paie en plus annuellement approximativement 200 heures à ses
employés à un taux horaire de 12 $/heure pour effectuer cette surveillance.

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Annexe VII

Investissement dans un système informatisé


Avec la globalisation des marchés, les pressions sont fortes sur les agriculteurs pour qu’ils augmentent leur
productivité grâce à la manipulation génétique et aux systèmes informatisés. Selon certaines données,
l’informatisation n’est pas très généralisée (15 % seulement des agriculteurs).

Laurence et Alex désirent réaliser des projets de modernisation et d’automatisation de la ferme, afin de
réaliser des économies au niveau de la main-d’œuvre. Ils ont d’ailleurs reçu un représentant qui leur a
proposé un système informatisé mobile, le « robot ».

Le « robot » permet de distribuer l’alimentation des vaches dans leur stalle, sans les déplacer. L’alimentation
se fait en fonction d’une diète personnalisée selon leurs caractéristiques individuelles. La productivité s’en
trouve accrue. Le système informatisé mobile coûte environ 50 000 $. Sa durée de vie est estimée à cinq
ans et sa valeur résiduelle est presque nulle à ce moment-là.

Selon le système « humain » actuel, l’alimentation est calculée et distribuée à chaque bête par des
employés de la ferme. Chaque employé consacre environ 50 à 55 heures par semaine à cette tâche. Le
système informatisé permettrait de ne consacrer que 5 à 15 heures pour alimenter le robot. Le calcul de la
quantité de chaque aliment continuera de se faire avec le robot comme on le fait actuellement. Le coût
horaire de la main d’œuvre s’élève à 12 $/heure plus des avantages sociaux de 15 %.

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Annexe VIII

Renseignements sur l’exploitation d’une ferme laitière


L’exploitation d’une ferme laitière est régie par des lois sur les produits laitiers, s’appliquant à la production
(ex. : salubrité et qualité des produits laitiers) et à la mise en marché. L’exploitant agricole doit se préoccuper
de la régie et de l’alimentation de son troupeau. La gestion des bêtes doit se faire de manière méthodique
afin de surveiller notamment la quantité de lait produite par vache, leur cycle de fertilité ou de gestation, leur
alimentation et le contrôle des maladies. La gestion des pâturages implique la rotation des cultures et une
veille des maladies et des insectes.

Régie du troupeau

L’exploitant agricole doit gérer efficacement son troupeau et les périodes de gestation de ses bêtes. Il doit
travailler à l’amélioration de son troupeau de manière continue. Dans un troupeau laitier, on distingue
généralement les veaux et les adultes. Les veaux femelles sont nommées des génisses, les mâles sont
appelés des taurillons. Les adultes femelles sont nommées des taures ou des vaches, selon leur âge. Les
adultes mâles sont appelés des bœufs ou des taureaux. Le bœuf est un mâle castré, c’est-à-dire qu’il n’a
plus d’organes reproducteurs. Le taureau possède encore ses organes reproducteurs.

L’amélioration de la race peut se faire par la saillie naturelle, par le recours à l’insémination artificielle et par
une sélection rigoureuse des bêtes acquises. La qualité de la semence, liquide contenant le sperme du
taureau, est particulièrement importante pour assurer l’amélioration de la race et ainsi atteindre une
production optimale par vache.

Puisque l’objectif d’une ferme laitière est la production de lait et que seules les femelles produisent du lait,
les génisses, les taures et les vaches sont particulièrement choyées par l’exploitant. Les mâles peuvent être
gardés pour leur viande ou pour la reproduction. Les mâles non désirés sont généralement vendus à l’encan
ou à des fermes bovines.

Durant la première semaine de leur naissance, les veaux boivent du colostrum, un lait spécial produit par la
vache après le vêlage (mise bas) du veau. Lorsque la vache décède lors de la naissance, l’agriculteur doit
faire allaiter une autre vache, ce qui peut être difficile. Ensuite, les veaux sont amenés graduellement vers
une alimentation comme celle des autres bêtes. Environ neuf mois après leur naissance, les génisses
deviennent des taures non saillies jusqu’à l’âge de 15 mois, puis des taures saillies entre 15 et 24 mois.
Quinze mois après sa naissance, la taure peut être saillie ou inséminée. Après une période de neuf mois de
gestation, un veau naît. Les vaches commencent à produire du lait à la naissance de leur premier veau.

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Le cycle de production d’une vache est d’environ 10 mois de lactation après le vêlage. Ensuite, la vache se
tarit et ne produit plus de lait. Elle doit avoir été accouplée entre temps afin de la rendre productive à
nouveau. Un repos de deux mois lui est accordé entre les deux périodes. Une vache produit généralement
du lait de 8 à 13 années après son premier vêlage. Les quatre pis de la vache se gonflent deux fois par jour
et obligeant à une traite le matin et une en après-midi.

Les solides du lait comprennent le gras, les protéines et le lactose. Chaque élément est rétribué à des taux
différents. Les protéines sont les plus recherchées. Le prix du lait (moyenne de 56 $/hectolitre) comprend
aussi des subsides et une prime de régularité. Des charges de mise en marché (administration,
commercialisation et transport) sont déduits pour obtenir le prix net (moyenne de 53 $/hectolitre). Le contrôle
laitier, qui détermine le rendement en gras, en protéines et en lactose de chaque vache, permet à l’exploitant
de mieux connaître ses bêtes et de les alimenter en conséquence.

Alimentation

L’alimentation constitue l’une des charges les plus importantes d’une ferme laitière. Une bonne alimentation
est essentielle à une production optimale des bêtes. Chaque bête doit recevoir sa portion d’aliments selon
ses besoins. L’alimentation de base se compose de fourrages secs (ex. : foin) et de succulents (ex. :
moulée, ensilage de maïs, pulpe de betterave). Des suppléments alimentaires (ex. : vitamines) sont
également fournis aux bêtes pour prévenir les carences alimentaires.

Production et cueillette

La production moyenne, pendant les 10 mois de lactation d’une bonne vache de 550 kilogrammes, s’établit à
6 900 kg/lait. À la ferme, le lait est d'abord recueilli par une trayeuse mécanique. Il emprunte ensuite un
système de tuyauterie, le lactoduc, qui le conduit dans un bassin réfrigéré en acier inoxydable. Là, il est
conservé au froid jusqu'au moment de la cueillette, à une température variant entre 1 °C et 4 °C, soit juste
au-dessus du point de congélation, afin de ralentir au maximum l'activité chimique et micro biologique.

L'abaissement de la température du lait doit se faire le plus rapidement possible. C'est pourquoi le bassin
possède une excellente capacité réfrigérante et est maintenu en parfait état. Un refroidissement efficace du
lait à la ferme consiste à abaisser sa température de 38 °C, à la sortie du pis de la vache, à 4 °C en moins
de 90 minutes.

Transport du lait

Le lait est recueilli à la ferme tous les deux jours par un camion-citerne isolé. Le camionneur a la
responsabilité de décider si le lait dans le bassin du producteur peut être chargé dans son camion après en
avoir vérifié la température, l'apparence et l'odeur. Il procède au prélèvement d'un échantillon de lait pour en
déterminer la teneur en protéines, en lactose et en matières grasses. Il peut aussi prélever un autre
échantillon qui servira aux analyses de contrôle de la qualité effectuées par le ministère de l'Agriculture.

La capacité des camions citernes varie de 10 000 à 17 000 litres tandis que les grosses citernes remorquées
peuvent contenir jusqu'à 35 000 litres. Le circuit de ramassage est établi de façon très rationnelle pour éviter
les croisements. Chaque circuit dessert en moyenne dix-sept fermes où le camion ramasse entre 500 et
5 000 litres.

La citerne du camion servant au transport du lait est isolée, prévenant aussi bien le réchauffement que la
congélation du lait. La surface réfléchissante des camions protège des rayons infrarouges pour réduire
l'échauffement du réservoir. De même, les silos isolés des usines permettent de maintenir le lait à une
température inférieure à 4 °C.

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Transformation à l’usine

Le premier traitement du lait en usine est la standardisation, qui permet d'ajuster le contenu en matières
grasses selon le type de lait désiré.

La pasteurisation du lait est ensuite effectuée. La pasteurisation détruit les micro-organismes nuisibles et
prolonge la période de conservation, tout en gardant au lait son goût naturel et sa valeur nutritive. Le
procédé consiste à chauffer le lait pour une période qui varie selon la température du réchauffement. Par
exemple, entre 72 °C et 75 °C, le lait ne sera chauffé que 16 secondes. Le lait est ensuite rapidement refroidi
au-dessous de 4 °C afin d'éviter le développement de germes.

L'homogénéisation du lait suit. Ce traitement fragmente les globules de matières grasses en fines particules
qui, ainsi réparties de façon homogène dans tout le volume de lait, ne remontent pas à la surface.

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