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Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
BEN HADJ SGHAIER
(CC BY-NC-ND 2.0)
Université Claude Bernard Lyon 1
Faculté d’Odontologie

Année 2021

Mémoire pour le D.U. de


Implantologie Parodontologie

Med Amine BEN HADJ SGHAIER


Né(é) le 23/12/1982 à L’ARIANA (Tunisie)

Les Implants zygomatiques

BEN HADJ SGHAIER


(CC BY-NC-ND 2.0)
BEN HADJ SGHAIER
(CC BY-NC-ND 2.0)
1

Université Claude Bernard Lyon 1


Faculté d’Odontologie

Année 2021

Mémoire pour le D.U. de


Implantologie Parodontologie

Med Amine BEN HADJ SGHAIER


Né(é) le 23/12/1982 à L’ARIANA (Tunisie)

Les Implants zygomatiques

BEN HADJ SGHAIER


(CC BY-NC-ND 2.0)
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Table des matières

1) Introduction…………………………………………………… 3

2) Rappel anatomiques……………………………………………3

A- L'os zygomatique……………………………………….. 3
B- Rapports anatomiques……………………………...…….7
C- Environnement Anatomique avec l'os maxillaire………..7

3) Classifications……………………………………………...….10

A- classification de la résorption des maxillaires de


Cawood et Howel (1988)………………………………..…10
B- Classification de Bedrossian et al…………………….....11
C- Classification ZAGA…………………………………....11

4) L'implant zygomatique……………………………………….13

5) indications des implants zygomatiques…………………...…14

A- Indications……………………………...……………….14
B- Contre indications……………………………………....15

6) la chirurgie de l'implant Zygomatique………………………15

A- Planification pré-chirurgicale…………………………...15
B- Anesthésie……………………………………………....16
C- le lambeau d'accès………………………………………16
D- la fenêtre sinusienne…………………………………….16
E- les séquences de Forage……………………………..….17

7) La prothèse sur implant zygomatique…………………….…17

8) Conclusion …………………………………………………….18

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1) Introduction

Fort de son expérience des maxillectomies, Branemark a imaginé dans les années
1980 de créer des implants à ancrage zygomatique pour les patients édentés totaux
présentant des atrophies importantes du maxillaire postérieur en même temps qu'une
atrophie modérée à sévère du prémaxillaire.(1)

Cet implant est initialement destiné à la réhabilitation prothétique des patients ayant
subi une maxillectomie suite à une tumeur, un traumatisme ou un défaut congénital,
dans le but de supporter une prothèse, une épithèse ou un obturateur, via deux
implants extra-longs à ancrage zygomatique, traversant le sinus, et émergeant au
niveau des crêtes alvéolaires, ou du palais. (2)

La première description de cette technique, dite Ad Modum, par Branemark,est faite


en 1988. Depuis, plusieurs améliorations et adaptations de la techniques ont eu lieu,
afin d'élargir les indications des implants zygomatiques, minimiser ses risques et ses
complications. On peut citer par exemples l'approche Quad zygo, dont le but est de
poser 4 implants zygomatiques et non pas seulement deux. L'approche ZAGA décrite
par Aparicio, propose par exemple, d'adapter le trajet de l'implant pour qu'il ne soit
plus exclusivement intra-sinusien, afin d'avoir une émergence dans le couloir
prothétique, facilitant l'accès au nettoyage et gommant plusieurs complications liés à
une émergence trop palatine. (3)

La mise en charge immédiate est également rendu possible et a été décrite comme
satisfaisante, rendant ces implants un choix satisfaisant pour les patients. (4)

Le but de ce travail est d'introduire et de décrire certaines techniques d'implants


zygomatiques, et de présenter certains éléments nécessaires à la compréhension de
ces techniques, qui sont également utiles pour la communications avec les différents
acteurs intervenant dans ces techniques de réhabilitation implantaires.

2) Rappel anatomiques (5)

A- L'os zygomatique

Description de l'os zygomatique

De forme plutôt quadrangulaire, l'os zygomatique assure le relief de la


pommette et participe à l'élaboration du massif facial.
Par sa situation latérale par rapport au rebord inférieur de l'orbite, l'os
zygomatique assure la liaison entre l'os maxillaire en bas, l'os temporal en arrière, l'os
frontal en haut. Il présente 2 faces et 4 bords.

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(5)

La face latérale ou cutanée de l'os zygomatique

Convexe et lisse, elle sert d’ancrage aux muscles grand et petit zygomatique.
Situé au-dessus de ces insertion, le foramen temporo-zygomatique, avec le pédicule
vasculo-nerveux homonyme, livre passage au nerf zygomatico-facial. Ce nerf, issu du
rameau V2 du nerf trijumeau, prend naissance dans la fosse prétygo-palatine,
s'anastomose pendant son trajet dans la cavité orbitaire avec une branche du nerf
lacrymal, il traverse l'os zygomatique et assurant ainsi la sensibilité de la pommette.

La face médiale de l'os zygomatique

Elle forme avec l'os adjacents (facette temporale de la grande aile de l'os
sphénoïde et processus zygomatique de l'os temporal) la limite antérieure de la fosse
infra-temporale, occupé en grande partie par les fibres musculaires du temporale et
les corps adipeux de la joue.

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Les bords de l'os zygomatique

La voie d'abord de la chirurgie des implants zygomatiques nécessite une


parfaite compréhension de l'architecture de ses bords.
Le bord antéro-supérieur participe à l'orbite. Son dépassement doit
impérativement être évité car il présente un risque chirurgical important.
Sur le bord postéro-inférieur se trouve l'insertion du muscle masséter. La
désinsertion des fibres antérieurs du muscle masséter doit être réalisé afin d'exposer la
zone de forage, de protéger les tissus mous et de contrôler le bon positionnement des
implants zygomatiques. Le bord postéro-supérieur représente un repère indispensable
lors de la chirurgie. Une fois la désinsertion du muscle masséter réalisé, on y placera
un écarteur afin d'assurer une bonne vision du site opératoire.

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Les processus

Ils sont au nombre de trois. On distingue le processus frontal, le processus


temporal, qui forme avec l'os temporal l'arcade zygomatique, et le processus
maxillaire.

Les sutures

On distingue 4 sutures: - fronto-zygomatique


- maxillo-zygomatique
- temporo-zygomatique
- sphéro-zygomatique

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B- Rapports anatomiques

Environnement antéro-latéral

Il correspond à la partie latérale et inférieure de l'orbite. L'os possède à ce


niveau un rebord concave et épais et constitue une des poutres de résistance du massif
facial. À ce niveau se trouve l’émergence du foramen temporo-zygomatique.

Environnement postéro-latéral

Il correspond à la face médiale de l'os zygomatique, en relation directe avec la


partie antérieure de la fosse infra-temporale et au contact direct de l'aponévrose
temporale et des fibres musculaires du temporal ainsi que du corps adipeux de la joue.

Environnement antéro-supérieur

Il s’étend du plancher de l'orbite à la partie supérieure et antérieure du


maxillaire. Cette zone inclut le foramen infra-orbitaire. Le plancher de l'orbite est
constitué d'une fine pellicule osseuse. C'est à ce niveau que cheminent les nerfs infra-
orbitaire, alvéolaire supéro-antérieur, et, lorsqu'il existe, le nerf alvéolaire supéro-
moyen. Le nerf infra-orbitaire émerge au niveau du foramen homonyme. Il se sépare
en deux contingents, supérieur et inférieur, pour assurer l'innervation sensitive du
tiers moyen de la face.

C- Environnement Anatomique avec l'os maxillaire.

La suture maxillo-zygomatique constitue la jonction entre le processus


pyramidal de l'os maxillaire et l'os zygomatique.

La voie d'abord pour le contrôle du forage vers la partie inférieure du zygoma se situe
sur la partie supérieure de la paroi antéro-laterale du sinus maxillaire. La réalisation
de cette fenêtre sous la suture maxillo-zygomatique est un moyen de repère
indispensable pour localiser la partie inférieure de l'os zygomatique.

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(5)

Environnement anatomique et sinus maxillaire

Le sinus maxillaire est directement concerné par la chirurgie des implants


zygomatique. Les implants peuvent être en situation extra-sinusienne ou endo-
sinusienne, en fonction de la morphologie de la paroi antéro-latérale du sinus
maxillaire selon la classification ZAGA proposée par Aparicio.

Creusé dans l'os maxillaire, le cavité sinusienne possède une forme


pyramidale, plutôt triangulaire.
Le sinus est en relation directe en haut avec l'orbite, en médial avec la cavité
nasale, et en bas avec la cavité buccale.
La paroi supérieure est formée par le plancher de l'orbite. La compréhension
tridimensionnelle de cette architecture effraction dans la cavité orbitaire.
La paroi inférieure constitue le plancher du sinus maxillaire, en rapport avec le
processus alvéolaire des molaires et prémolaires.
La paroi antérieure est en relation avec la région jugale.
Le sinus maxillaire émet souvent des expansions. Ces expansions s’orientent
dans les différents plans de l'espace en fonction de la morphologie générale du
maxillaire et des zones de résistance de celui-ci.
Les expansion antérieures limitent le volume de la poutre canine. Les
expansions latérales se dirigent vers l'os zygomatique.

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(5)

Le sinus est richement vascularisé. La vascularisation varie suivant la zone su sinus


considérée.
Elle dépend des branches de l’artère maxillaire. Avant de traverser le foramen
sphéro-palatin, l’artère maxillaire va donner trois branches. L’artère alvéolaire
postéro-suoérieure assure entre autres la vascularisation de la partie postérieure du
sinus. Dans la sinus, elle prend le nom d’artère alvéolo-antrale, et sa particularité est
de s'anastomoser fréquemment avec la branche sinusienne de l’artère infra-orbitaire.
L’artère palatine descendante chemine dans le canal grand palatin, vascularise la
muqueuse palatine et poursuit son trajet vers l'avant pour s'anastomoser avec l’artère
nasopalatine, branche terminale de l’artère sphénopalatine.
Enfin, l’artère infra-orbitaire, située en haut et en avant du sinus, assure la
vascularisation de la partie antérieure du sinus.

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3) Classifications

A- classification de la résorption des maxillaires de Cawood et Howel


(1988)

(5)

Cawood et Howel (1988) (6) ont établi une classification des maxillaires édentés en
s’appuyant sur une étude transversale randomisée sur un échantillon de 300 crânes
secs. Ils ont noté que si la partie basale de l’os restait relativement stable, la partie
alvéolaire quant à elle se réduisait significativement au niveau tant vertical
qu’horizontal et cela de manière prévisible. La résorption est différente selon qu’on se
situe au maxillaire ou à la mandibule, en secteur antérieur ou en secteur postérieur.
Cette classification définit six différentes phases d’atrophie, classées en fonction de
la hauteur et de la morphologie de la crête alvéolaire :

- classe I: la crête dentée


- classe II : l’alvéole vide juste après l’extraction
- classe III : l’alvéole a cicatrisé, le processus alvéolaire est haut, large et
arrondi
- classe IV : la crête est haute mais fine. Elle est en forme de lame de couteau,
adéquate en hauteur et inadéquate en largeur
- classe V : la crête est plate, inadéquate en hauteur et largeur
- classe VI : le processus alvéolaire est entièrement résorbé. Il ne reste que la
partie basale de l’os maxillaire ou mandibulaire.

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B- Classification de Bedrossian et al

Une analyse systématique préopératoire est proposée par Bedrossian et al. (7)
dans le traitement d’un édentement maxillaire complet. Il divise le maxillaire osseux
en trois parties
- La zone 1, qui concerne le bloc incisivo-canin
- La zone 2, la région prémolaire
- La zone 3, la région molaire.

(10)

De cette classification découlent 4 cas possibles en fonction de la présence ou


de l’absence d’os au niveau de ces zones (8):

- Classe I : il existe de l’os dans les trois zones définies. Toutes les
configurations prothétiques sont possibles. La pose de 6 à 8 implants au maxillaire est
envisageable.
- Classe II : l’os est présent au niveau du prémaxillaire. Il sera possible de
poser 4 (all-on-4) à 6 (all-on-6) implants au maxillaire et d’anguler les implants
distaux en fonction de la pneumatisation des sinus.
- Classe III : seule la zone antérieure du prémaxillaire permet encore la pose
d’implants, il sera possible de poser 2 implants antérieurs et 2 implants trans-
zygomatiques. Pour insérer plus d’implants, une procédure de comblement osseux est
indiquée.
- Classe IV : il n’y a plus assez d’os disponible pour la pose d’implants au
maxillaire mais la mise en place d’implants trans-zygomatiques ou la reconstruction
osseuse sont possibles.

C- Classification ZAGA

La classification Zaga (Zygoma anatomy guided Approach) a été établie par


Aparicio en 2011 (9) à partir de 200 sites et analysé par CBCT, en prenant en compte
une émergence, idéale, dans le couloir prothétique de l'implant zygomatique. Il a

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décrit 5 classes en prenant en compte la morphologie propre de l'os zygomatique et de


son processus, la paroi latéral du sinus, et l'atrophie du maxillaire, selon que l'implant
traverse ou pas le sinus :

- Zaga 0 : - La paroi antérieure du maxillaire est très plate.


- La tête de l'implant est située sur la crête alvéolaire.
- Le corps de l'implant a un trajet intra-sinusien.
- L'implant entre en contact avec l'os au niveau de la crête
alvéolaire, de l'os zygomatique, et parfois au niveau de la paroi latérale du sinus

- Zaga 1 : - Le foret a réalisé l'ostéotomie, légèrement, à travers la paroi


latérale du sinus.
- Bien que l'implant puisse être vu à travers la paroi, la majeure
partie du corps de l'implant a un chemin intra-sinusien.
- L'implant entre en contact avec l'os au niveau de la crête
alvéolaire, la paroi latérale du sinus et l'os zygomatique.

- Zaga 2 : - La paroi antérieure du maxillaire est concave.


- La tête de l'implant est située sur la crête alvéolaire.
- Le foret a réalisé l'ostéotomie à travers la paroi latérale.
- L'implant peut être vu à travers la paroi et la majeure partie du
corps a un trajet extra-sinusien.
- L'implant entre en contact avec l'os au niveau de la crête
alvéolaire, de la paroi latérale du sinus et de l'os zygomatique

- Zaga 3 : - La paroi antérieure du maxillaire est très concave.


- La tête de l'implant est située sur la crête alvéolaire.
- Le foret a réalisé l'ostéotomie en suivant une trajectoire qui va
de l'os palatin à l'os alvéolaire maxillaire, puis le corps de l'implant quitte la partie
concave de la paroi antérieure du sinus pour pénétrer dans l'os zygomatique.
- La majeure partie du corps de l'implant a un trajet extra-
sinusien antérieur.
- La partie médiane du corps de l'implant ne touche pas la partie
la plus concave de la paroi latérale du maxillaire.
- L'implant entre en contact avec l'os au niveau de l'os alvéolaire
et de l'os zygomatique apicalement.

- Zaga 4: - Le maxillaire et l'os alvéolaire présentent une atrophie verticale


et horizontale extrême.
- La tête de l'implant est située en face de la crête alvéolaire. Il
n'y a pas ou peu d'ostéotomie à ce niveau.
- Le foret est arrivé en contact avec l'os zygomatique apicalement
en suivant un chemin à l'extérieur de la paroi sinusale.
- La majeure partie du corps de l'implant a un trajet
extra-sinus/extra-maxillaire. Seule la partie apicale de l'implant est entourée d'os.

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- L'implant entre en contact avec l'os au niveau de l'os


zygomatique et une partie de la paroi latérale du sinus.

(10)

4) L'implant zygomatique.

On trouve aujourd'hui principalement deux types d'implants zygomatiques :

avec partie coronaire droite (comme le NobelZygoma 0°) ou angulée à 45° (comme le
NobelZygoma 45°) (8,10). On peut décrire 5 parties de l'implants Zygomatiques :

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- la tête de l'implant, qui va assurer la connexion (via une connexion de type


hexagone externe) avec un pilier multi-unit qui peut être droit ou angulée.
- le col de l'implant qui présente le diamètre le plus large, et qui va assurer
l'ancrage dans l'os palatin ou alvéolaire.
- le corps de l'implant qui sera soit sinusien, soit au contact ou au regard de la
paroi latéral maxillaire.
- la première partie du tiers apical de l'implant, qui est filetée, de plus petit
diamètre que la partie coronaire, pour préserver l'intégrité de l'os zygomatique.
-la partie apicale de l’implant, conique, filetée auto-taraudante.

Le matériel de forage incluent une fraise boule à long col (70mm), des forêts
hélicoïdaux de diamètre croissants(2.9, 3.5, 4 et 4.4), de plusieurs longueurs (67.5,
75, 95, 100) (10).

La mise en place de l'implant se fait à l'aide d'un instrument spécifique


(Zygoma Handle).

5) indications des implants zygomatiques

A-Indications

Initialement les implants zygomatiques étaient destinés à des patients opérés


par maxellectomies quand ils sont victimes de résections tumorales, ou de
traumatismes/ avec des lésions importants touchant l’arcade maxillaire, ou pour des
défauts congénitaux(2,8).
L’indication des implants trans-zygomatiques s’est étendue aux patients
totalement édentés présentant une atrophie maxillaire sévère associée à une

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pneumatisation importante des sinus maxillaires(8). Ils constituent une alternative aux
techniques d'implants conventionnels associés à des reconstituions osseuses par
greffe, par élévation de sinus ou par des reconstructions osseuses. Les implants trans-
zygomatiques peuvent être associés à 2 ou 4 implants axiaux maxillaires, dans le
secteur antérieur. La technique quad zygoma décrit la pose de 4 implants trans-
zygomatiques quand il est impossible de poser des implants conventionnels dans le
secteur antérieur(2).

En reprenant la classification issue des travaux de Bedrossian et al, on peut


établir les indications suivantes(7,8) :

Classe I : les implants conventionnels doivent être proposés pour la


réhabilitation implantaire.
Classe II : les implants conventionnels peuvent encore être proposés.
Dans le cas d'échec implantaire précédent, et/ou refus de greffes osseuses,
l'inclinaison des implants conventionnels peut encore être proposée. Dans le cas où
cette alternative n'est pas possible, notamment à cause d'une forte pneumatisation des
sinus, 2 implants zygomatiques peuvent être proposés associés à 4 implants
antérieurs.
Classe III : 2 implants zygomatiques seront proposés
associés,idéalement, à 4 implants conventionnels en antérieurs, ou 2 si le volume
osseux n'en permet pas plus, associé à un refus de greffe osseuse.
Classe IV : si une reconstruction osseuse limité au secteur antérieur est
possible et accepté par le patient, 2 implant zygomatiques associés à 2 implants
antérieurs seraient proposés, sinon on peut proposer 4 implants zygomatiques.

B- Contre indications

Les contre-indications absolues sont (11) :

-les infections sinusiennes aigues


-les pathologies osseuses de l’os maxillaire et/ou de l’os zygomatique
-les contre-indications à l’anesthésie générale

Les contre-indications relatives sont :

-les sinusites infectieuses chroniques


-la prise de biphosphonates
-un tabagisme important

6) la chirurgie de l'implant Zygomatique

A- Planification pré-chirurgicale

Cette planification passe par une analyse précise d'un CBCT (12), afin de
visualiser les repères anatomiques, le trajet hypothétique de 2 ou 4 implants

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zygomatiques, et comme on l'a vu, plus haut, la classe Zaga dans laquelle on se
trouve.
La validation du choix des trajets des implants zygomatique par la
visualisation de la prothèse (Guide radiologique ou STL) (1) permet de valider et
conforter les choix déjà fait et favoriser une émergence dans le couloir prothétique
(9,12).

B- Anesthésie

Une anesthésie générale est recommandée quand l'intervention nécessite


beaucoup de temps chirurgicale (quad zygoma) (8) ou quand la psychologie du
patient le requiert. Autrement une anesthésie locale en plusieurs points pourrait
suffire.
Ces points d'injection sont(10) : la zone rétro-tubérositaire, le trou sous
orbitaire, la face externe de l'arcade zygomatique en passant en intra buccal, le trou
palatin, et l'épine nasale (en rappel).

C- le lambeau d'accès (10)

Initialement, la technique ad modum de Branemark décrit une incision de type Lefort


1, qu'on décolle jusqu'à l'exposition et l'identification des différents éléments
anatomique traversés par l'implant zygomatique. L'écarteur est mis au niveau de
l'encoche fronto-zygomatique, et permettra de servir de guide visuel pour le viser lors
des différentes étapes du forage, mais également pour bloquer et contrôler l'ancrage
de la partie la plus apicale de l'implant. Un lambeau platain était également souvent
soulevé en plus.
Actuellement, une incision crestale est plus souvent pratiquée (et le plus souvent
légèrement palatine) associée à des décharges dans les zones rétro-tubérositaires et au
niveau de la papille bunoïde. Le lambeau est décollé de pleine épaisseur.
Quelque soit la technique adoptée, le lambeau doit permettre un bon accès visuel tant
au niveau du palais (forage) que de l'arcade zygomatique (ancrage zygomatique). Elle
doit également offrir la possibilité d'aménager suffisamment de gencive kératinisée
autour de l'émergence des pilier implantaire, et offrir assez de laxité pour les sutures.
Le lambeau est ensuite décollée et recliné jusqu'à la base du processus zygomatique.
Le décollement au niveau de la partie antérieure de l'os zygomatique est l'une des
phases les plus difficiles car les tissus sont très adhérents, et la proximité oculaire
constitue un danger anatomique à prendre en considération.
Ce décollement doit atteindre le rebord supérieur de l'os zygomatique pour déplacer
le lambeau mésialement et distalement afin de pouvoir mettre un décolleur type
«Obwegeser » dans l'échancrure.
Pour libérer plus le lambeau on peut décoller ou sectionner les fibres masséteriens
dans la partie mé siale de l'arcade zygomatique.

D- la fenêtre sinusienne (10)

C'est une étape essentielle dans cette chirurgie.

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Elle a plusieurs objectifs : refouler la membrane de schneider, avoir un contrôle visuel


du forage, visualiser le passage de l'implant, assurer l'irrigation, nettoyer la tête du
forêt ou de l'implant des débris de fraisage ou des de la membrane sinusienne.
Dans l'approche Zaga, plus l'implant sera sinusien et plus la fenêtre sera large. Elle
sera encore plus large dans le cas d'un Quad zygo. Dans le cas d'une « slot technic »,
l'ouverture peut être allongé sur presque toute la hauteur vestibulaire, afin de
visualiser la partie inférieur du sinus.

E- les séquences de Forage (10)

Le forage commencera toujours par une fraise boule long col de 2 mm de diamètre,
montée sur contre angle (ou pièce à main). Le point d'impact palatin doit être le plus
proche possible du sommet de la crête pour aller impacter la partie inférieure du
Zygomatique.
Une fois ce marquage fait, un forêt de diamètre 2,9 est passée jusqu'à a transfixer l'os
zygomatique. Ce forêt doit émerger et venir buter contre le décolleur placé sur le bord
du zygoma. Cette émergence est primordiale car elle assure la bonne stabilité
primaire de l'implant mais aussi sa bonne position et évite de se retrouver avec des
implants positionnés de manière erronée.
Une jauge de profondeur permet de confirmer notre choix de la longueur de l'implant.
Selon la densité de l'os, on peut passer d'autres forêts (comme dans le cas d'un
implant conventionnel).
L'implant peut être mis mécaniquement ou manuellement.

7) La prothèse sur implant zygomatique

La prothèse reposant sur les implants zygomatiques peut être fixe, scellé ou trans-
vissé, amovible stabilisée sur barre ou boules, un système de rétention pour prothèse
obturatrice dans le cas de défaut maxillaires importants, ou une prothèse de type
télescopique (13).
La mise en charge des implants peut être immédiate ou différée.
Dans le cas d'une mise en charge immédiate, celle ci peut être réalisée à l'aide de
prothèse définitive, comme dans le cas du procédé Teeth-in-on-hour de Nobel
Biocare, par exemple, ou par le bisais de prothèse provisoire(13).
Dans le cas d'une mise en charge différée, celle ci peut intervenir, après une période
de cicatrisation et d'enfouissement, suivant le modèle de 2 temps chirurgicaux.
L'un des problèmes majeures rencontrées lors de la mise en place de la prothèse sur
implants zygomatiques est l'encombrement de la boite linguale, notamment que
l'émergence de ces implants se fait au palais, induisant des difficultés de phonations,
mais également un accès à l'hygiène compliqué. La bonne planification pré-
implantaire, ainsi que l'approche ZAGA permet de mieux prédire et de pallier à ces
problèmes en amont de la chirurgie elle même (13).

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8) Conclusion :

La chirurgie de l'implant zygomatique est un acte compliquée, qui nécessite une


bonne expérience de l'opérateur, une organisation matérielle différente de l'implant
classique, et une planification rigoureuse. Cet acte doit donc rester réservée à des
chirurgiens hautement qualifiés (10).
En Revanche, l'implant zygomatique reste un choix thérapeutique fiable et
satisfaisant, quand il est réalisée avec rigueur (13).
Cette solution devrait donc être proposée et discutée avec le patient, dans les
indications prévues.
La gestion de la prothèse, en revanche, n'est pas si différente, dans sa gestion et sa
réalisation, d'une prothèse sur implants classiques, à condition qu'elle soit planifiée et
anticipée (3,4,13).

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Bibliographie

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BEN HADJ SGHAIER


(CC BY-NC-ND 2.0)

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