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VILLAGE BANDENKOP
CODENKWOP
Réalisé par :
Dr FANKEM, Président
&
Meupéhou Jérémie, Membre
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COMMISSION TOURISME, FOIRE ET FESTIVAL
I. Contexte et justification
L’activité touristique rentre de plus en plus dans les mœurs des citadins qui sont
soumis au quotidien à des pressions de toutes sortes et à tâches très souvent
routinières. Le tourisme devient alors pour eux un moment de repos, de découverte,
mais surtout du dépaysement, loin de leur lieu habituel de résidence. Le tourisme est
donc l’action de voyager pour son agrément hors de son domicile pour plus de vingt
quatre heure, pour des motifs autres que professionnels d’où la notion de nuitée.
L’Organisation mondiale du tourisme OMT retient que les déplacements de moins de
24 H constituent plutôt une excursion. C’est dire donc que ces touristes peuvent être
des nationaux ou des étrangers qui font plus de 24H hors de leur résidence
habituelle. Aujourd’hui, la qualité de la clientèle permet la diversification dans le
classement du tourisme : tourisme de luxe (exemple du cure de rajeunissement pour
les personnes âgées et de colonie de vacances pour les jeunes dans les camps),
tourisme de découverte et d’aventure (safaris, randonnées) et tourisme culturel
(visites des sites, de musées, etc.). Mais de plus en plus, les types de tourisme se
classe en fonction des destinations géographiques. C’est ainsi qu’on a le tourisme
balnéaire, le tourisme climatique, le tourisme montagnard, le tourisme rural, le
tourisme de santé, le tourisme culturel et religieux. C’est dans ce deuxième type de
classement que nous situons Bandenkop comme destination touristique. En effet, son
climat, ses multiples richesses culturelles (danses traditionnelles, variétés culinaires),
les chutes de ses cours d’eau, ses multiples lieux sacrés, ses sites historiques, la
diversité de ses paysages avec la canopée de ses îlots forestiers, offre à Bandenkop
une destination touristique intéressante qu’il faut juste savoir vendre.
Les saisons touristiques à Bandenkop peuvent être couplées à d’autres activités qui
lui sont connexes comme les foires et les festivals. Ces deux éléments font appel à
l’implication d’une masse d’opérateurs économiques et culturels et leur offrent une
chance exceptionnelle de marketing et à des gains économiques.
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II. Opérationnalisation des activités touristiques à Bandenkop
C1
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C2
C3
Arrivée : Hia’lah
C4
Arrivée : Hia’lah
C5
Arrivée : Hia’lah
C6
Arrivée : Hia’lah
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C7
Départ : Hialah (Place du Marché) – Eglise EEC du Camp – Gan’gah –chez Guépard –
Tchoua-tchoua – Kem’tem – Tchouè’Sum- Monument (frontière Bangou- Bandenkop
– retour par l’axe bitumé – Arrivée Hia’lah
NB2 : Des enseignes seront fabriquées et implantées sur toutes les stations
touristiques qui figurent dans le guide touristique
4. Hébergement et restauration
o Pour le camping en station verte : prévoir tentes et matelas (les touristes eux-
mêmes apprêteront leur nourriture en bivouac ou bien en accord avec le bureau
la cuisine peut être faite contre financement pour les touristes.
o Finaliser le projet de restauration du centre touristique.
a) Une en saison sèche surtout pour les étrangers et autres personnes désireuses.
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b) Une en pendant les grande vacances avec pour cible les jeunes et avec pour
avantage d’attirer la masse.
Une activité pilote devra avoir lieu en 2017 en mars-avril ou en août. Elle devra être
lancée par sa majesté et devra coïncider avec la reprise du Mètchè. Cette activité
pilote devra nous fournir le retour d’expérience nécessaire à la finalisation de
l’organisation de l’activité.
1. De la foire
Nous pensons qu’une foire peut clôturer ou se tenir à chaque saison touristique. Ce
sera l’occasion pour chaque touriste de rentrer avec un objet souvenir et de procurer
des rentrées financière au village. Foire et saison touristique seront donc couplées.
2. Du festival
Il sera fixé avec l’aval du Chef supérieur Bandenkop un calendrier de tenue (réédition)
du festival des arts et cultures « Lah Fé Bouagang ». Une périodicité sera retenue.
Peut-être 3ans ou 5ans
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Présentation des lieux d’attraction touristique
(A publier sous forme d’un petit livre-guide touristique. Elle sera
enrichie de photos et le souhait est que l’impression soit en
couleur)
La note d’Histoire ci-dessous que les guides se font le devoir de connaître mémoriser
sera aussi un guide à l’usage du touriste d’où qu’il vienne.
Nous envisageons de trouver des formules non seulement pour recruter et former
deux guides, mais aussi de faire large diffusion du contenu du guide afin de susciter
curiosité et incitation à découvrir.
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déterminant dans le choix de l’emplacement du site actuel (ses enfants ont pour
éloge Mèlélem nveù qui signifie des gens capables d’avoir du flair comme le chien
comme le fit jadis leur grand père pour indiquer le site de l’actuel de la chefferie).
- Timmèkouang
Lieu sacré comparable à la cathédrale dans la hiérarchie des lieux de culte catholique
(à Bandenkop on appelle ces genres de lieux des « chefferies » parce qu’ils ont des
morpho-structures des chefferies). Il transcende les sanctuaires familiaux d’adoration
en ce sens qu’il n’est la propriété d’aucune famille. Des gens viennent même des
villages voisins et lointains pour y prier et faire des offrandes. C’est aussi un lieu de
cérémonie de purification et d’expiation populaire. Cette cérémonie se tient à la
demande du chef du village et est placée sous l’autorité d’un Prêtre traditionnel
(Kemsi), assisté d’un Diacre (Kemgouè).
- Dendzùg
Lieu sacré comparable à la cathédrale dans la hiérarchie des lieux de culte catholique
(à Bandenkop on appelle ces genres de lieux des « chefferies » parce qu’ils ont des
morpho-structures des chefferies). Il transcende les sanctuaires familiaux d’adoration
en ce sens qu’il n’est la propriété d’aucune famille. Des gens viennent même des
villages voisins et lointains pour y prier et faire des offrandes. C’est aussi un lieu de
cérémonie de purification et d’expiation populaire. Cette cérémonie se tient à la
demande du chef du village et est placée sous l’autorité d’un Prêtre traditionnel
(Kemsi), assisté d’un Diacre (Kemgouè).
- Zaza’lieu
Lieu sacré comparable à la cathédrale dans la hiérarchie des lieux de culte catholique
(à Bandenkop on appelle ces genres de lieux des « chefferies » parce qu’ils ont des
morpho-structures des chefferies). Il transcende les sanctuaires familiaux d’adoration
en ce sens qu’il n’est la propriété d’aucune famille. Des gens viennent même des
villages voisins et lointains pour y prier et faire des offrandes. C’est aussi un lieu de
cérémonie de purification et d’expiation populaire. Cette cérémonie se tient à la
demande du chef du village et est placée sous l’autorité d’un Prêtre traditionnel
(Kemsi), assisté d’un Diacre (Kemgouè).
- TchouaTchoua
Lieu sacré comparable à la cathédrale dans la hiérarchie des lieux de culte catholique
(à Bandenkop on appelle ces genres de lieux des « chefferies » parce qu’ils ont des
morpho-structures des chefferies). Il transcende les sanctuaires familiaux d’adoration
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en ce sens qu’il n’est la propriété d’aucune famille. Des gens viennent même des
villages voisins et lointains pour y prier et faire des offrandes. C’est aussi un lieu de
cérémonie de purification et d’expiation populaire. Cette cérémonie se tient à la
demande du chef du village et est placée sous l’autorité d’un Prêtre traditionnel
(Kemsi), assisté d’un Diacre (Kemgouè).
Hiala signifie la « capitale ». Il doit son nom non seulement à l’emplacement du palais
de la chefferie, mais c’est l’espace public le plus large mis en place dès l’installation
des nouvelles autorités issues de la conquête par des guerres hégémoniques. Cet
espace est scindé en deux. Place du marché I et place du marché II. La place du
marché I (Sim kah) est effectivement le lieu où se tient le marché central du
« liégang » (il y a des places de marché secondaire qu’on appelle les « kem » dans
chacun des trois grands quartiers »). Il est aussi le lieu d’exercice du pouvoir par les
communications politiques du Roi. Il est enfin le lieu de réjouissance populaire.
Le marché II (Sim tou) par contre n’est pas à proprement parlé un lieu de marché. Il
est réservé à la danse mythique du « Zeu » et à la poursuite mystique des malfaiteurs
et des voleurs par la population entière, sous la conduite du Roi ou d’un de ses
notables désigné. Cette poursuite se fait par un geste symbolique d’ « écrasement du
sol » (Sih’kouè), signe d’écrasement, d’anéantissement des malfaiteurs.
- Site du dispensaire
Le regroupement forcé des populations est une triste expérience qu’ont vécu les
peuples Bassa et les peuples Bamiléké avant et immédiatement après l’indépendance
du Cameroun en 1960. Ces peuples habitués à des habitats dispersés, ont été obligés
d’abandonner leurs milieux de vie pour se retrouver dans des camps entourés de fils
barbelés, créés à la va vite par l’administration française où ils devaient dormir à la
belle étoile, sous des tentes ou des huttes. C’était, pour l’administration française,
une méthode de lutte contre le parti nationaliste UPC. Une quatre-vingtaine de
camps de cette nature étaient crées dans cinq départements Bamiléké.
En 1963, la France et le gouvernement camerounais ont décidé du retour au village
des populations déplacées dans des camps. Les Bandenkop partis du camp de Bangou
se sont d’abord massés au Hia’lah sous l’encadrement administratif et militaire de
l’administration camerounaise. L’esplanade du dispensaire actuel était donc le camp
militaire. En face se trouvait l’école principale (qui sera transformée en école
publique), participant à cet encadrement administratif des populations.
- Meuya’a Mèfé Chè
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Dans la culture Bandenkop, l’un des signes distinctifs de la notabilité c’est d’avoir,
selon la seule volonté du Chef du village, une place publique appelée Meuya’a. Il en
est ainsi du Meuy’a Mèfé Chè. Cette place publique peut servir d’espace d’un petit
marché qui se tient dans l’après midi d’un jour de la semaine, ou de lieu de
réjouissances populaires où s’organisent périodiquement, à des circonstances
particulières comme des fêtes ou des funérailles, des danses.
La popularité du Meuya’a de Mèfé Chè tient, non seulement de sa position carrefour,
mais surtout du genre de son propriétaire : une femme. Si déjà beaucoup de notables
hommes n’ont pas ce privilège de posséder le Meuya’a, il est tout à fait remarquable
que pour une femme d’en être propriétaire cela sorte de l’ordinaire dans une société
à l’allure assez machiste.
- Loung Bèli
Pendant les vagues migratoires qui ont caractérisé les différentes sociétés Bamilékés,
la chasse était l’activité essentielle. Lorsque ces sociétés se sont sédentarisées,
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l’agriculture a remplacé la chasse comme activité première des populations. La
notion de fief devient une réalité, d’’où de multiples guerres hégémoniques pour
agrandir les territoires ou des domaines privés.
Les Balis (Pa’gnie, Beli), eurent l’avantage de recevoir une formation militaire des
Allemands qui a rendu leurs militaires suffisamment aguerris pour mener des guerres
loin de leur contrée d’origine. C’est ainsi qu’ils organisèrent des expéditions
militaires dans la région actuelle de l’Ouest au cours desquelles ils atteignirent
Bandenkop.
La nature particulièrement difficile où se dresse la roche qu’on appellera Loung Beli
(déformation de Bali) avait été déjà repérée comme un lieu de repli ou de refuge
stratégique en cas de guerre par les Bandenkop. C’est pour cette raison qu’à arrivée
des militaires venus de Bali, les populations Bandenkop qu’ils poursuivaient fuirent
vers là. Elles surent par conséquent contourner l’obstacle de l’escarpement des lieux,
ce qui ne fut pas le cas pour les Bali qui, poursuivant de toute allure les Bandenkop,
échouèrent très loin à partir de la crête dans les dépressions de la vallée de Song
(appelée aussi aujourd’hui kouo tche dzè). C’est ainsi que cette roche fut baptisée
« Loung Beli ».
A Kemtem en début des années 1970, face à la concession de Talom kembeu, se sont
installés des membres de la communauté Fulani, notamment les Bororos. Cette
installation est un phénomène historique non seulement parce qu’il s’agit des
peuples réputés nomades, mais aussi parce qu’il s’agissait là d’un peuple sans
rapprochement culturel, linguistique, de religion, de coutumes, etc. avec les peuples
de Bandenkop qui les accueillent.
L’activité pastorale que mènent ces nouveaux arrivants est souvent source de conflit
au sein des populations essentiellement d’agriculteurs. Mais les deux communautés
ont su cohabiter de manière assez pacifique, avant que fidèle à leur tradition de
nomades ils ne décampent vers la fin des années 1980 pour trouver un autre site
ailleurs. Avec cette amorce de sédentarisation, certains de leurs enfants ont
commencé à fréquenter les écoles occidentales comme leurs jeunes amis Bandenkop
(et non coraniques comme les font beaucoup de musulmans)
- Sim Tsèla
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de la semaine de Tsèla. En réalité, l’unique marché hebdomadaire à Bandenkop est
au centre (Hia’lah) qui se tient le Liégang.
Dans chaque quartier, la formule d’un petit marché en semaine a été trouvée : les
« kem ». Ces petits marchés se posaient comme alternatifs aux marchés des villages
voisins dans un contexte où les moyens de locomotion n’étaient que la marche à
pied. Ils se tenaient très souvent les chèpté, mais étaient ouverts à ceux qui avaient
quelque chose à vendre en semaine de s’y installer pour le faire. Ces « kem » ne
faisaient pas foule et se réduisait à la vente des objets de premières nécessité. Inutile
d’aller y chercher des objets de grandes valeurs comme les chèvres, les porcs et
autres.
Meuya’a Fé Tchio
Fétchio est l’un des roitelets (les autres c’est Meuwang, et Tchomlou) que la dynastie
des Bou’agang (fondateur de Bandenkop) va subjuguer lors des conquêtes militaires
en vue de l’élargissement de son royaume. En temps de Roitelet, il avait droit à une
place publique (Meuya’a) comme en en voit dans tous les villages Bamiléké. Dans les
chefferies, le Meuya’a sert non seulement de lieu de marché, mais également de lieu
de tenue de palabres coutumières.
L’annexion de son royaume Fé Tchio fait de celui-ci un notbale, sujet au même titre
que les autres. Mais cette situation n’a pas duré car mécontent de la violation du
pacte de non agression par la dynastie des Boua’gang, il dut s’exiler à Batcham.
Aujourd’hui, son Meuya’a ainsi que la forêt sacrée qui le jouxte reste un lieu de
mémoire qui fait se souvenir qu’un Chef y vécut.
L’Histoire du site actuel de l’EEC du centre est intimement liée à celle du peuple
Bandenkop emporté dans les luttes nationalistes de l’indépendance du Cameroun.
La stratégie de répression mise sur pied par l’armée française pour mater ceux des
Camerounais qui revendiquaient la cessation de l’ordre colonial avait conduit entre
1958-1959 à la création des camps où étaient parqués les populations venues de
différents villages de l’arrondissement de Bangou afin de mieux les surveiller. Le but
de cette opération étaient d’isoler les combattants armés afin, non seulement, de
mieux les mater, mais aussi pour éviter que les populations supposées encore
« saines » ne soient « contaminées ».
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En 1963, les populations de Bandenkop quittent le camp de Bangou pour retourner
dans leur village, mais la peur est encore présente d’autant que la lutte armée est
affaiblie mais pas éradiquée. C’est ainsi qu’il est décidé que ces populations restent
concentrées dans un « centre administratif » autour d’un camp militaire. Dans ce
centre se trouvent les structures administratives d’encadrement des populations y
compris l’église et ses œuvres missionnaires. C’est ainsi que l’EEC ouvre à nouveau
ses portes au centre (et non plus à Denkeng, toujours inhabité du fait de l’insécurité).
Elle s’enracine avec l’ouverture de l’Ecole CEBEC (Conseil des Eglises Baptistes et
Evangéliques du Cameroun) qui accueillent de nombreux élèves que la seule Ecole
Principale (ancienne appellation de l’Ecole Publique) ne pouvait résorber.
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