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Evaluation Finale du Programme d’Amélioration du


Revenu et de la Sécurité Alimentaire des familles des
communes de Cobly, Matéri et Boukoumbé
PARSA II – BENIN

Avril 2020
Jean Sébastien CANALS

JSC-Consulting
Unrow 13 18569 Ummanz / Rügen Germany
Tel: +49 (0) 38305 53823 E-mail: js.canals@jsc-consulting.eu
Cette évaluation finale a été réalisée dans le cadre d’un programme financé par la DGD - Belgique.

Le rapport a été rédigé par un expert externe indépendant. La version provisoire de celui-ci a fait l’objet de
discussions avec les équipes au Bénin et en Belgique. Tous les échanges ont donné lieu à la production d’une
annexe spécifique les retraçant.

Les opinions exprimées dans ce document représentent les points de vue de l’auteur et ne sont pas
nécessairement partagés par Iles de Pays, le PARSA ou les autorités du Bénin.

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
REMERCIEMENTS

L’évaluateur tient à remercier, l’ensemble de l’équipe du programme


PARSA et plus particulièrement son Chargé de Programme et le
responsable pays d’Iles de Paix, ainsi que celle d’Iles de Paix en
Belgique qui ont contribué à la bonne exécution de cette étude en y
consacrant du temps en étant disponibles et ouverts à toutes les
discussions tout au long de cette mission.

Que les bénéficiaires et partenaires nationaux rencontrés (JAB et


BUPDOS) au cours de cette étude, soient eux aussi remerciés pour le
temps qu’ils ont bien voulu consacrer aux interviews, aux débats et
pour les suggestions que certains ont soumises à l’évaluateur.

Enfin l’évaluateur espère que les travaux réalisés au cours de cette


mission au Bénin, que les dynamiques qui auront pu être initiées et
que les propositions qui ont déjà été et qui seront faites dans le
présent rapport ne resteront pas vaines écritures. Nous nous
attacherons pour ce faire à être très pragmatiques, conscients de ce
qu’il est techniquement faisable et socialement acceptable.

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
Sommaire

1. Résumé ........................................................................................................... 7
2. Contexte d’évaluation finale ...................................................................... 11
2.1. Eléments de contexte : pression démographique, intensification de la production et
changements climatiques ........................................................................................... 11
2.2. Les réformes institutionnelles dans le secteur agricole au Bénin .............................. 11
2.3. Les documents de référence en matière de politique agricole ................................... 12
2.4. Le Programme d’Amélioration du Revenu et de la Sécurité Alimentaire des familles
des communes de Cobly, Matéri et Boukoumbé –PARSA - phase I et II ................. 12
2.5. Contexte de mise en œuvre du PARSA dans l’Atacora............................................. 14
3. Objectif et Méthodologie de l’évaluation .................................................. 16
3.1. Objectif et enjeux de l’évaluation .............................................................................. 16
3.2. Méthodologie mise en œuvre ..................................................................................... 16
3.3. Déroulement, phasage et calendrier de l’étude .......................................................... 17
4. Constats et Evaluation du programme PARSA II ................................... 18
4.1. Pertinence................................................................................................................... 18
4.2. Efficience ................................................................................................................... 19
4.3. Efficacité .................................................................................................................... 21
4.4. Impact ........................................................................................................................ 22
4.5. Durabilité ................................................................................................................... 23
4.6. Tableau récapitulatif des indicateurs ......................................................................... 24
5. Questions spécifiques posées par le commanditaire ................................ 25
5.1. Sur la Pertinence ........................................................................................................ 25
5.2. Sur Efficacité / Efficience .......................................................................................... 26
5.3. Sur impact .................................................................................................................. 30
5.4. Sur la Durabilité ......................................................................................................... 32
5.5. Sur le programme commun SIA ................................................................................ 34
6. Conclusions .................................................................................................. 38
6.1. Un programmedeDéveloppement - Recherche/Action qui ........................................ 38
6.1.1. Valorise avec succès les acquis techniques du PARSA I mais reste trop limité dans sa vision
holistique de l’EF ...................................................................................................................... 38
6.1.2. Expérimente le passage d’une démarche filière à une démarche CEF adapté ........................... 38
6.1.3. est limité par un pas de temps de l’intervention trop court ........................................................ 39
6.2. Un programme avec un fort ancrage terroir paysan mais qui peine à se positionner
sur de l’institutionnel et du plaidoyer ........................................................................ 39
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6.2.1. Un ancrage terroir, humain et social de qualité ......................................................................... 39
6.2.2. Un positionnement institutionnel limité au niveau spatiale ....................................................... 40
6.2.3. Un plaidoyer même avec du contenu qui manque de porteurs / partenaires .............................. 40

7. Recommandations ....................................................................................... 42
7.1. Donner du temps à PARSA et Iles de Paix pour sortir par le haut ............................. 42
7.2. Se donner les moyens de capitaliser l’expérience, de la valoriser, de la diffuser tout
en se questionnant sur le bien-fondé de celle-ci ........................................................ 42
7.3. Engager un processus de réflexion sur le changement d’échelle............................... 44
7.4. Construire des partenariats différentiés sur les thématiques et les niveaux pour se
positionner dans le débat public et sociétal ............................................................... 44
Annexes ............................................................................................................... 46
A1 - Termes de référence de la mission .............................................................................. 46
A2 - Liste des villages objets d’entretien ............................................................................ 47
A3 - Présentation des acquis du PARSA II par résultat....................................................... 48
A4 - Tableau d’arrêté des comptes au 31/12/19 .................................................................. 48
A5 - Power point produit pour la restitution de la mission ................................................. 48
A6 - Tableau des commentaires sur le rapport provisoire et réponses de l’évaluateur ainsi
que des modifications éventuellement opérées .......................................................... 48
A7 - Liste des documents consultés .................................................................................... 49

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
ACRONYMES

ACNG Acteurs de la Coopération Non Gouvernementale


AFD/AR Agriculture Familiale Durable et Alimentation Responsable
AGR Activité Génératrice de Revenu
AMSANA Appui Multisectoriel pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans l'Atacora
AP Assistant Programme / Projet
AVEC Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit
BUPDOS Bureau des Projets de Développement et des Œuvres Sociales (ONG Béninoise)
CA Conseil d'Administration
CAS Chargé(e) d'Appui Sud
CCC Cadre Communal de Concertation
CdG Conseil de Gestion
CEF Conseil à l'Exploitation Familiale
CEP Champs Ecole Paysan
CG Couts de gestion
CO Couts opérationnels
CP Comité de Pilotage
CSC Cadre Stratégique Commun
D4D Digitalisation For Development
DGD Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire
EASI Logiciel comptable utilisé par Iles de Paix
EC Epargne & Crédit
EF Exploitation Familiale
ERAD Etudes et Recherches Appliquées pour le Développement Durable (ONG Béninoise)
FA Foyer Amélioré
FE Formateur Endogène
FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
GAR Gestion Axée sur les Résultats
GF Gestion de la Fertilité
GF Groupement de Femmes
GIFS Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols
GTA Grenier Traditionnelle Amélioré
IDP Iles De Paix (ONG Belge)
IMF Institution de Micro Finance
IOV Indicateur Objectivement Vérifiable
MdP Marqueurs de Progrès
ONG Organisation Non Gouvernementale
OSC Organisation de la Société Civile
PICS Purdue Improved Crop Storage
POM Petit Objet Multimédia
PTF Partenaires Technique et Financier
SAN Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
SE Suivi Evaluation
SEPO Succès, Echecs, Potentialités et Obstacles
TdR Termes de Références
TSBO Tableau de Suivi Budgétaire et Opérationnel
VE Visite d'Echange

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1. Résumé

Le Programme d‘Amélioration du Revenu et de la


Sécurité Alimentaire (PARSA) des familles des
communes de Cobly, Matéri et Boukoumbé sur
financement la Direction générale Coopération au
Développement et Aide humanitaire (DGD) de la
Belgique depuis 2014, est mis en œuvre par une ONG
Belge : Iles de Paix (IdP) et deux ONGs béninoises
partenaires Jura Afrique Bénin et BUPDOS.

Le PARSA a connu deux phases :


Phase I : 2014-2016 des interventions d’IdP en partenariat avec JAB et BUPDOS dont l’objectif est
d’améliorer la production de maïs et de maraîchage et le développement d’Activités Génératrices de
Revenus – Une approche « filière » centrée sur les personnes (individu ou groupement).
Phase II : 2017 – fév. 2020, toujours des interventions en partenariat avec les 2 ONGs béninoises mais
avec des évolutions stratégiques d‘interventions notables par la promotion de l‘AFD-AR via le conseil
aux Exploitations Familiales (CEF). Cette seconde phase est l’objet de la présente revue finale.
On note une évolution conséquente entre les deux phases puisque l‘on n’aborde plus la thématique R &
SAN sous l‘angle filière, mais sous l‘angle Exploitation Familiale prise comme « micro entreprise rurale
à caractère social » (vision holistique des interventions) en y intégrant un nouvel outil de suivi via des
Marqueurs de Progrès(MdP).

Un programme centré sur les acteurs locaux qui a pour objectif de : « renforcer les performances économiques,
environnementales et sociales des acteurs de l’Agriculture Familiale Durable au Bénin » et qui vise à renforcer
trois groupes cibles :
• Les groupes de Producteurs (2280 ménages répartis en cercles d‘intervention différenciés
comprenant chacun 1140 ménages (2))
• Les Municipalités (mairies de Cobly, Matéri et Boukoumbé) et
• Les ONGs d‘appui (JAB et BUPDOS)

Un projet qui est articulé autour de 5 résultats :


• R1 : Les producteurs ont adopté des techniques de production durables et renforcé la gestion de
leur activité
• R2 : Les producteurs et OP ont renforcé leurs capacités de transformation, commercialisation et
stockage
• R3 : Les différents groupes CEF ont accès à des services financiers pérennes et adaptés à leurs
besoins
• R4 : Autorités publiques, OSC et citoyens sensibilisés, prennent en compte et se mobilisent au
profit de l’AFD
• R5 : Les capacités des acteurs organisés de l’AFD sont renforcées

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Le programme s’est assigné le double objectif de :
• consolider ses acquis de la première phase (R1, R2 & R3) et de
• faire la promotion de l’AFD-AR (R1, R4 & R5)
Un programme s’inscrit dans un contexte et l’on rappellera que l’année 2016 a été marquée par l’arrivée au
pouvoir d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau cadre d’orientation. Le Programme d’Actions du
Gouvernement 2016-2021 (PAG) qui constitue la déclinaison opérationnelle de la vision de croissance à
moyen terme qui définit l’agriculture comme un secteur prioritaire.
Il prévoit notamment des investissements massifs au niveau de filières considérées comme prioritaires,
regroupées au sein de cinq projets phares du secteur agricole. Le dispositif d’intervention en sept pôles de
développement agricoles correspondant à des zones agro-écologiques cohérentes, indépendamment des zones
administratives.

La mise en place des pôles s’est accompagnée notamment:


• De la disparition des 6 CARDERS au profit de 12 Directions Départementales de l’Agriculture et de
la Pêche (DDAEP) ;
• De la création de 7 Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA). Elles ont pour mandat
principal le développement des filières agricoles.
Ce nouveau dispositif a été long à se mettre en place et n’est pas à ce jour totalement opérationnel
notammenet pour les ATDA ce qui a impacté sur certains aspects le PARSA.

La stratégie développée par IdP pour la mise en œuvre du PARSA II a été particulièrement efficiente (B +)
dans sa mise en œuvre et avec de très bons impacts (B +) connus et reconnus à plusieurs niveaux, mais avec
un degré de durabilité qui reste à améliorer (B -) et pour une pertinence qui est discutable en fonction du point
de vue sur lequel on se place mais que l’on positionne cependant comme satisfaisante (B). L’efficacité de
l’intervention pour sa part est bonne (B). On peut cependant globalement affirmer que la grande majorité des
résultats ont été atteints et ont concouru à l’objectif global du programme.
L’analyse du programme au regard des 5 critères CAD se traduit ainsi :

Un programme qui malgré les contraintes et aléas qu’il a connus, a contribué à:


i) valoriser avec succès les acquis techniques du PARSA I, développer et diffuser de nouveaux
savoirs de nouvelles techniques (agro écologie, conseil en gestion, …) mais qui toutefois reste trop

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limité dans sa vision holistique de l’Exploitation Familiale et se faisant ne peut prendre en compte
toutes les réalités des EF,
ii) développer et expérimenter une démarche et des outils qui facilitent le passage d’une intervention
où la filière est au cœur de l’intervention à une intervention « CEF adapté » où l’Homme et son
exploitation sont au cœur des préoccupations du dispositif,
iii) construire un ancrage terroir, humain et social de qualité avec des équipes programme qui, au
quotidien, animent une action de proximité. Une grande confiance a été établie et les bénéficiaires,
notamment les femmes qui ont développé : savoirs, capacités et compétences, reconnus dans les
différents cercles au sein desquelles elles évoluent. Se sont de grandes mutations qui s’inscriront
dans le temps et auxquelles a contribué le programme.

Par contre le PARSA est :


i) limité par un pas de temps de l’intervention beaucoup trop court. Les changements
méthodologiques opérés ont été assez « radicaux » et sur un pas de temps extrêmement court (36
mois) pour in fine produire des résultats intéressants et des changements observables (à l’échelle
de l’échantillon), mais difficilement quantifiable actuellement ;
ii) malgré un ancrage local de qualité, même si limité à 3 communes sur les 9 que comporte le
département de l’Atacora et malgré les perturbations provoquées par la réforme du MAEP en 2016,
le programme a développé / entretenu des relations beaucoup trop tenues avec ce niveau
décisionnel, ce qui fut une faiblesse alors qu’il aurait pu s’arrimer aux deux programmes de la
coopération belge dont il est partenaire (PROFI VO & VI ainsi qu’AMSANA). De même une
insertion dans le débat au niveau national sur la thématique agricole au travers de l’Ambassade
de Belgique et la Représentation Résidente d’Enabel aurait permis d’avoir accès à de nombreuses
informations stratégiques, d’être aussi « agitateur d’idées novatrices » et in fine se faire connaitre
et reconnaitre ;
iii) un programme qui a du contenu, a produit des résultats, mais dont les capacités de plaidoyer sont
faibles. Par ailleurs, il lui manque de vrais porteurs / partenaires en mesure de contribuer
efficacement à ces actions. Le programme, IdP et ses partenaires sont inscrits dans trop peu de
réseaux et surtout des réseaux qui peuvent impacter les différents types de décideurs. Un réel
travail d’inscription dans des réseaux pouvant influencer les « décisionnels » est à engager en
commençant par les structures et instances de proximité. Le programme en cours (Tidisaati) et le
futur programme à soumettre à la DGD devront prendre en compte et intégrer ces constats.

Aux regards de ces constats la mission recommande à Iles de Paix de :

i) envisager les voies et moyens de mettre en place une prolongation. Celle-ci devrait être de 24 mois
exclusivement sur du soft, uniquement sur des actions porteuses avec des porteurs clairement
identifiés, afin de valoriser tous les acquis du programme PARSA II. Les moyens requis sont très
faibles au regard du montant global du PARSA et du retour sur investissement escompté. Une telle
proposition (si elle est retenue) doit être rapidement débattue et mise en œuvre dans les plus brefs
délais, Cette recommandation pourrait être intégrée dans le programme en cours (Tidisaati) qui
devrait donner une plus large envergure au PARSA en terme d’environnement favorable et de
plaidoyer;
ii) se donner les moyens de capitaliser l’expérience, de la valoriser, de la diffuser tout en se
questionnant sur le bien-fondé de celle-ci. Le PARSA est un programme fort riche d’expériences
mais aussi avec des faiblesses dont il faut tirer les enseignements, produire de la référence,

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capitaliser en vue de valoriser celle-ci et la diffuser sous différentes formes. A cet effet il nous
semble opportun de produire de :
 la référence sur la démarche CEF versus IdP ;
 l’argumentaire sur la définition « Exploitation Familiale versus IdP » en regard de la « micro
entreprise rurale à caractère social » ;
 le positionnement sur le financement externe des EF et/ou groupements via le FADEC-Agri
et le FNDA, ainsi que sur la fonction montage de micro projet ;
 la réflexion sur la mise en place de système /réseau connecté et accessible au monde rural qui
alimente les « précurseurs » / Formateurs Endogènes en innovations sur l’agroécologie et
autres techniques contribuant à la mise en place d’une agriculture durable
iii) engager un processus de réflexion sur le changement d’échelle. Certaines stratégies permettent de
viser grand en matière de retombées tout en restant petit sur le plan de la structure (coopération,
dissémination, certaines formes d’essaimage, changement systémique). Aussi, il est tout à fait
possible pour une organisation comme Iles de Paix, de conserver les avantages d’une proximité
avec ses communautés à la base, sur les thématiques qu’elle souhaite développer, tout en mettant à
contribution son expertise ou son approche dans d’autres secteurs géographiques ou d’autres
contextes. La clé du succès est de prévoir les dérives possibles et de planifier les mécanismes
appropriés pour les éviter.
iv) construire des partenariats différentiés sur les thématiques et les niveaux pour se positionner dans
le débat public et sociétal, prenant en considération qu’il n’est pas aisé de trouver des partenaires
de qualité ayant le même niveau de
professionnalisme, la même éthique et le
même engagement que les acteurs du nord.
Par ailleurs il est important de rappeler que
l’on est dans de la co construction qui
requière du temps et que le partenariat ne se
décrète pas.

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2. Contexte d’évaluation finale

2.1. Eléments de contexte : pression démographique, intensification de la


production et changements climatiques
L’agriculture béninoise repose sur l’agriculture familiale, qui peine à satisfaire une population urbaine
croissante et en demande de produits de qualité
constante. Le manque de compétitivité des exploitations
agricoles familiales ne leur permet pas de répondre à
l’évolution rapide des besoins et des marchés, de plus
en plus ouverts et compétitifs. Ces difficultés sont
souvent liées à un manque de savoir-faire et
d’information.
Les changements climatiques et la variabilité des pluies
rendent de plus en plus aléatoire la réussite des cultures.
L’élévation moyenne des températures est de 1,1 °C
depuis 1960. Dans la région sud du pays, on observe une
hausse du cumul des précipitations annuelles, dans des
zones à risques d’inondation élevés. La zone du littoral
est très favorisée en matière d’irrigation, avec une nappe
phréatique abondante et à faible profondeur. Les
pressions croissantes sur la ressource en eau induit un
risque élevé de tarissement des puits ou de salinisation
des eaux. Dans les régions du nord on observe une
irrégularité des pluies croissance impactant
considérablement les productions alimentaires ainsi que
celles commercialisées.
Le modèle de production vulgarisé par les politiques
nationales reste celui d’une agriculture conventionnelle
basée sur l’utilisation d’intrants agrochimiques, dans
une logique de maximisation des rendements. La mise en place de systèmes de production agricoles
performants et durables reste un défi majeur en raison du faible niveau des ressources économiques.
Pour faire face à ces défis et satisfaire les besoins des populations en termes de sécurité alimentaire et
nutritionnelle, il s’avère impératif de développer dans le domaine agricole des technologies mieux adaptées
aux contextes locaux résilientes aux changements.

2.2. Les réformes institutionnelles dans le secteur agricole au Bénin


L’année 2016 a été marquée par l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau cadre
d’orientation. Le Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021 (PAG révélé) constitue la déclinaison
opérationnelle de la vision de croissance à moyen terme qui définit l’agriculture comme un secteur prioritaire.
Il prévoit notamment des investissements massifs au niveau de filières considérées comme prioritaires,
regroupées au sein de cinq projets phares du secteur agricole. Le dispositif d’intervention au niveau
déconcentré a été restructuré, avec un redécoupage du territoire en sept pôles de développement agricoles
correspondant à des zones agro-écologiques cohérentes, indépendamment des zones administratives.
La mise en place des pôles s’accompagne notamment:
 De la disparition des 6 CARDERS au profit de 12 Directions Départementales de l’Agriculture et de
la Pêche (DDAEP), dont les missions ont été recentrées sur leurs rôles de service et de contrôle
régaliens ;
 De la création de 7 Agences Territoriales de développement agricole (ATDA) sous statut
d’établissement Public Autonome à l’échelle des 7 pôles de développement agricole (PDA). Elles ont
pour mandat principal des filières agricoles

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2.3. Les documents de référence en matière de politique agricole
Le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA)
Le document cadre en matière d’agriculture est le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole
(PSDSA). Il prévoit au niveau de l’axe 3 un renforcement de la résilience face aux changements climatiques
et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables. Les principales
orientations en matière d’adaptation aux changements climatiques peuvent être résumées comme suit :
 Promotion de l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) et des mesures de sauvegarde
environnementale (élaboration d’une stratégie nationale de promotion de l’AIC pour le Bénin,
promotion du transfert des pratiques et technologies de l’AIC entre la recherche et les utilisateurs et
mise en place et le développement d'une plateforme des acteurs de l’AIC) ;
 Identification et sélection des meilleures variétés/espèces en fonction des zones agro-écologiques
(mise au point et diffusion de variétés de riz tolérantes à la sécheresse ou à l'inondation et diffusion
des paquets technologiques en milieu paysan) ;
 Vulgarisation et appui à la mise en œuvre des systèmes de production limitant les émissions de gaz à
effet de serre et la promotion de l’agriculture biologique et écologique;
 Capitalisation et diffusion des techniques modernes et les bonnes pratiques endogènes d’Adaptation
aux Changements Climatiques (ACC) (réalisation d’un inventaire des techniques endogènes d’ACC,
la capitalisation des bonnes des pratiques endogènes d’adaptation aux changements climatiques et
diffusion des techniques modernes et des bonnes pratiques endogènes d’ACC ;
 Promotion à grande échelle des mesures de Gestion Durable des Terres (GDT) (promotion de
l’agroforesterie, gestion intégrée de la fertilité des sols, mise en œuvre des mesures de conservation
des eaux et des sols et gestion intégrée des ressources en eau) ;
 Prise en compte de la GDT dans les processus de planification et de mise en œuvre des actions du
secteur ;
 Mise en place d’un système d'information et de communication dynamique et accessible sur la GDT.
Autres plans et stratégies de référence
 Stratégie Nationale du Conseil Agricole (SNCA)
 Fonds National de Développement Agricole (FNDA):
 Le Plan d’Action National de Gestion des Ressources en Eau
 Le Plan National de Développement de la Filière Riz
 Le Plan National de développement du maraîchage
 Le Fonds National de Développement Agricole : le Fonds National de Développement Agricole
prévoit au niveau de son guichet 2 le financement des actions de recherche.
 Le Plan National d’adaptation aux Changements climatiques

2.4. Le Programme d’Amélioration du Revenu et de la Sécurité Alimentaire


des familles des communes de Cobly, Matéri et Boukoumbé –PARSA - phase
I et II
Le Programme d’Amélioration du Revenu et de la Sécurité Alimentaire des familles des Communes de Cobly,
Matéri et Boukombé (PARSA) a connu une première phase de Janvier 2014 à Décembre 2016 au cours de
laquelle 2 162 paysan(ne)s aux conditions assez fragiles de vie et d’activités (595 hommes et 1 567 femmes)
ont été impactés dans 91 communautés villageoises. Le PARSA I a couvert trois différentes filières : maïs
(pour 917 producteurs dont 426 femmes) ; maraîchage (pour 515 paysans dont 411 femmes) et Activités

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Génératrices de Revenu : AGR (pour 730 femmes qui pratiquent l’activité de transformation agroalimentaire).
Cette première phase de l’intervention a permis aux producteurs de maïs de passer d’un rendement moyen de
0,58 Tonne par Hectare à 2,7 Tonnes par Hectare avec une réduction des investissements en engrais chimiques
de 21,9% et une augmentation de la marge nette qui est passée de 13 000 F CFA à 116 271 F CFA. Le
programme maïs du PARSA I a spécifiquement couvert 30 communautés villageoises (10 par communes). Le
programme maraîchage du PARSA I a aménagé 20,7 Hectares dans 16 communautés villageoises pour le
maraîchage de contre-saison qui a permis d’augmenter le revenu moyen généré par cette activité de 15 000 F
CFA à 69 505 F CFA avec un temps de pratique du maraîchage qui s’est accru de 55,8%. Le programme AGR
a spécifiquement couvert 45 communautés villageoises et permis de faire accroître le revenu net issu des
activités de transformation agroalimentaire de 33 650 F CFA à 61 120 F CFA avec une marge bénéficiaire qui
est passée de 8 110 F CFA à 23 539 F CFA. Tous ces résultats obtenus par le PARSA I sont nettement au-
dessus des attentes assignées au programme. Par rapport à l’Objectif Spécifique (OS) du PARSA I, le revenu
annuel moyen des ménages bénéficiaires est passé de 557 917 F CFA à 584 956 F CFA (soit un accroissement
de 4,8% contre une attente de 7%) au bout des 3 années d’intervention. Le taux de couverture des besoins
céréaliers est passé de 61,1% à 86,6% contre une attente de 70% durant la même période. Financé par la DGD,
le PARSA I fait partie d’un programme d’Iles de Paix qui a été mis en œuvre dans 3 pays (Belgique, Bénin et
Burkina Faso).1
En partie sur les acquis du PARSA I un nouveau programme PARSA II a été conçu et mis en œuvre par IdP
au Bénin. Il est l’une des composantes d’un programme commun de promotion de l’agriculture familiale
durable et de l’économie sociale pour un monde plus juste, qui est un large programme financé par la DGD. Il
est mis en œuvre par 3 ONGs belges (SOS Faim, Iles de Paix et Autre Terre) pour une période allant de 2017
à 2021. Il couvre 12 pays rassemblés dans 4 zones géographiques homogènes. Le volet Nord est exécuté en
Belgique francophone. Le volet Sud est quant à lui exécuté dans 4 pays d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mali,
Burkina Faso, Bénin), 4 pays de l'Afrique Centrale et Afrique de l’Est (République Démocratique du
Congo, Tanzanie, Ouganda, Ethiopie) et 3 pays d'Amérique latine (Equateur, Pérou, Bolivie).
Le PARSA II a été prévu sur une période de trois ans (2017 – 2019) afin de renforcer les acquis du PARSA I
(2014 à 2016). C’est un programme centré sur le renforcement d’acteurs locaux. Son objectif spécifique (OS)
est de : renforcer les performances économiques, environnementales et sociales des acteurs de l’Agriculture
Familiale Durable (AFD) au Bénin. Plus particulièrement, le PARSA II cherche à renforcer les performances
de trois groupes spécifiques d’acteurs-cible2 :
 les Groupes de Producteurs (2280 ménages repartis dans 38 villages d’un premier cercle et 53 villages
d’un second cercle, sur les 3 Communes d’intervention) ;
 les Municipalités (Mairies de Cobly, Matéri et Boukoumbé) ; et
 les ONG d’appui (BUPDOS et JAB).
L’évolution des performances économiques, sociales et environnementales de chacun de ces acteurs sont
suivies à l’aide de Marqueurs de Progrès (MdP) que chaque groupe d’acteurs a défini, avec l’appui du
programme.
Ce programme repose sur l’atteinte de 5 résultats :
R1 : Les producteurs ont adopté des techniques de production durables et ont renforcé la gestion de
leur activité.
R2 : Les producteurs, OP et entreprises sociales ont renforcé leurs capacités de transformation, de
commercialisation et de stockage
R3 : Les producteurs, OP et entreprises sociales ont accès à des services financiers pérennes et
adaptés à leurs besoins
R4 : Les autorités publiques, organisations de la société civile et citoyens sont sensibilisés, prennent
en compte et se mobilisent en faveur de l’agriculture familiale durable
R5 : Les capacités des acteurs organisés de l’agriculture familiale durable sont renforcées.

1
Extrait de la fiche de capitalisation du le CEF
2 Dans la nomenclature-type mise en place par programme SIA pour le ciblage des acteurs dans les onze pays d’intervention, ont été
identifiés 7 catégories d’acteurs-cibles : les groupes de producteurs, les organisations paysannes ou coopératives, les réseaux ou
organisations paysannes de deuxième niveau, les institutions de microfinance (IMF), les institutions de financement rural de deuxième
niveau, les ONG d’appui et les services décentralisés de l’Etat. Le programme au Benin, travail avec 3 catégories d’acteurs-cible.

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
Ce programme est mis en œuvre sur le terrain par deux partenaires locaux (qui en sont aussi bénéficiaires) :
BUPDOS et JAB. La méthodologie qui sous-tend l’atteinte des 5 résultats repose sur la promotion de l’AFD-
AR par le conseil aux exploitations familiales (CEF)3avec pour objectif de renforcer et d’améliorer les
aspirations et producteurs bénéficiaires à accéder à de meilleures conditions de vie et d’activité avec, à la clé,
plusieurs réalisations concrètes d’AFD.
Pour mettre en place sa stratégie CEF, le programme a organisé les communautés villageoises qu’il couvre
(91) en deux catégories :
Cercle 1 : 38 villages
 identification dans chacun de 5 ménages « pilotes » ;
 chaque ménage « pilote » est associé à 5 ménages « auxiliaires » ;
 chaque ménage « pilote » élabore et met en œuvre un projet d’exploitation familiale (EF)
(Amélioration revenu et SAN) ;
 chaque ménage « pilote » sur la base de l’expérience acquise accompagne ses ménages
« auxiliaires » dans la mise en œuvre de son projet EF ;
Cercle 2 : 53 villages
 Les ménages du cercle 1 sont stratégiquement appuyés et accompagnés pour à leur tour
renforcer les ménages des villages du cercle 2 à élaborer et mettre en œuvre des projets EF.

2.5. Contexte de mise en œuvre du PARSA dans l’Atacora


Tel qu’évoqué ci-dessus, on note que la zone d’intervention du programme est sujette, depuis plusieurs années,
aux effets du changement climatique. Ainsi, depuis la première phase et tout au long de la deuxième phase de
l’intervention, le rythme des pluies a été très variable alternant, d’une campagne agricole à l’autre, démarrage
précoce et fin tardive et inversement de la saison des pluies. Les campagnes agricoles ont connu fréquemment
des poches de sécheresse et des inondations. Les producteurs de plusieurs villages appuyés par le programme
ont régulièrement été touchés par des attaques de chenilles légionnaires. Les réponses publiques et celles
collectives ont été très faibles face à ces menaces liées au changement climatique car l’agriculture
conventionnelle occupe toujours une place prépondérante dans les décisions et pratiques paysannes courantes.
De ce fait, le programme a rencontré une situation peu favorable créée par les effets négatifs du changement
climatique qui mettent en exergue la pertinence et la nécessité de travailler à promouvoir une agriculture
durable qui protège mieux l’environnement, mais en même temps, il a fait face à un contexte assez peu propice
de part l’ancrage des politiques et surtout des pratiques paysannes en faveur d’une agriculture conventionnelle
dont les facilités d’accès aux pesticides prennent des proportions de plus en plus préoccupantes.
Au cours de la première phase du PARSA, celui-ci était orienté sur le renforcement des filières maïs et
maraichage ainsi que les Activités Génératrices de Revenus, avant de centrer ses actions sur l’échelle de
l’exploitation familiale au cours de la seconde phase tout en consolidant les acquis de la première sur les
filières.
Partenariat avec le programme AMSANA (dernier financement FBSA) avec choix raisonné de concentration
d’actions sur quelques villages (20 villages, 942 bénéficiaires) avec 3 résultats à atteindre :
Résultat 1 : Production plus élevée et plus durable de produits maraîchers de contre-saison ;
Résultat 2 : Production plus élevée et plus durable de maïs ;
Résultat 3 : Accès amélioré des ménages à leurs stocks de maïs et aux marchés de vente.
Un démarrage (poursuite) de programme avec un partenariat avec le CARDER qui suite aux réformes engagées
par l’Etat ont été liquidités et remplacé par les ATDA et les DDAEP qui peinent à trouver leur positionnement
et sont peu opérationnel sur le terrain.
Les Municipalités, qui notamment dans le cadre des PDC 3ème génération réalisés par l’ACAD avec l’appui de
la coopération belge et allemande et grâce aux apports d’AMSANA montre une réelle volonté d’œuvrer pour
aider leurs populations à se sortir de l’insécurité alimentaire avec des appuis de PTF (qui se retire ENABEL et
en voie de retrait GIZ) et du FNDA (non encore totalement opérationnel).

La méthodologie développée à fait l’objet d’une capitalisation très explicite.


3

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
3. Objectif et Méthodologie de l’évaluation

3.1. Objectif et enjeux de l’évaluation

L’objectif de cette évaluation est double. Le commanditaire a requis une évaluation « classique »qui permet
de :
 Analyser l’atteinte des résultats au regard des 5 critères CAD et selon deux angles d’entrée : i) la
méthodologie CEF mise en place et donc le dispositif qui se veut endogène avec des possibilités de
diffusion horizontale et ii) le renforcement des capacités des acteurs à différents niveaux et pour
différentes fonctions. De fait il est requis d’évaluer les résultats atteints (en alignement de l’arrêté
ministériel de la DGD), les méthodes, les impacts des actions mises en œuvre depuis le début du
programme ;
 Analyser les capacités des partenaires à se développer et à développer des complémentarités avec les
services techniques déconcentrés de l’Etat et/ou d’autres acteurs (OP, ONGs, Municipalités) sur la
base des acquis PARSA et de leur appropriation ;
 tirer les principales leçons apprises ainsi que les bonnes pratiques et
 soumettre des recommandations pour alimenter une réflexion d’une poursuite des actions, prenant en
considération le repositionnement de la coopération belge au Bénin ;
par ailleurs, le commanditaire avait souhaité une réflexion et de prospective afin d’appuyer Iles de Paix et ses
partenaires à :
 s’interroger plus généralement sur les dispositifs paysans d’accompagnement des transformations des
EF ainsi que de leur positionnement dans un environnement très changeant ;
 la valeur ajoutée à ces dispositifs apportée par IdP et ses partenaires BUPDOS et JAB ;
 engager / accompagner un travail concerté de formulation de recommandations à différents niveaux
d’intervention et de contexte pour les uns et les autres et
 ceci permettant de poser les bases d’une réflexion plus large.
Se sont donc deux exercices intimement liés mais dont le caractère est différent et qui ont été mis en œuvre au
cours de la mission de terrain facilité par la présence de deux techniciens du siège d’IdP présent sur site lors
de la mission.

3.2. Méthodologie mise en œuvre

La méthodologie développée a reposée sur des outils qui ont facilité la collecte et l’analyse des informations
mais aussi qui ont favorisé la circulation de l’information et la participation active des principaux intéressés
ce qui a permis de favoriser, d’induire, d’impulser une dynamique de dialogue et de concertation avec et
entre les différents acteurs concernés par l’évaluation afin de garantir une analyse partagée et qui soit le socle
pour des propositions techniquement faisables et « socialement » acceptées.
Des échanges / entretiens / enquêtes (individuels et en groupe) « bornés » d’un panel d’intervenants et
partenaires, ainsi que l’analyse formelle des différentes actions développées par le programme et ses
partenairesont permis le recueil puis l’analyse des faits et in fine lepartage du diagnostic qui est essentiel pour
en garantir sa pertinence. On s'est attaché à l'analyse des faits et au dialogue entre les parties prenantes.
Par ailleurs, au-delà de l'analyse factuelle, de mesurer les performances - bonnes et mauvaises – du
programme sur l’ensemble des aspects qu’il aborde, nous avons mis l’accès sur sa capacité inclusive des
femmes mais aussi des jeunes dans différentes dimensions (sur la base du cadre logique et de sa déclinaison
en programmes d’activités), avant d'en identifier les origines. A cet effet, un cadre analytique a été produit
pour collecter l’information (que l’on trouvera en annexe du présent rapport). Enfin, cette étude a été une étape

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de contribution à la mise en mouvement de certains acteurs aboutissant à l'identification d'axes de progrès
partagés ainsi que de pistes de travail en vue de poursuivre et développer les actions sur le terrain notamment
dans le cadre d’une continuité au-delà du présent programme, voir même provoquer du débat en interne de
IdP.
L’évaluation du programmea comporté deux étapes indissociables :
 La production d'éléments descriptifs factuels. Il s'est agi là de repérer les atouts et
dysfonctionnements pour chaque action, de les mesurer et d'en donner une description sur la base des
éléments les plus factuels et quantifiés possibles pour permettre un débat moins passionnel et
hiérarchiser les priorités. Cette étape a permis aussi de prendre la mesure du système de suivi-
évaluation mis en place sur site, qui est un outil indispensable au management de toutes interventions
en y intégrant les Marqueurs de Progrès (MdP) que chaque groupe d’acteurs a défini avec l’appui du
programme ;
 La mise en mouvement des personnes, en les mobilisant au cours de la réalisation de cette étude
évaluative, puis de la réflexion-débat et enfin de l’élaboration partagée des recommandations et
propositions d’amélioration.

On s’est attaché au cours de l’évaluation à observer avec attention non seulement les actions engagées, mais
aussi les processus développés et la façon dont ils sont mis en œuvre et capitalisés

3.3. Déroulement, phasage et calendrier de l’étude


L’étude s’est déroulée entre janvier et mars 2020. La mission terrain pour sa part pourra a eu lieu du 21févrierau
11 mars 2020. Cette étude évaluative s’est décomposée en 3 grandes étapes :

1. Préparation de l’étude : Analyse de tous les documents disponibles et échanges avec le commanditaire
– production d’une note de cadrage ;
Briefing skype entre l’expert et équipe technique du programme ;
2. Etude évaluative in situ du programme, entretiens dans 18 villages, 3 communes, DDAEP, ATDA,
JAB, BUPDOS et équipes IdP Bénin et Belgique
Restitution à chaud par skype à la CAS IdP et le Chargé de Plaidoyer IdP
Production d’un PPT et atelier de restitution / débat in situ à Natitingou en fin de mission
3. Rédaction du rapport de synthèse sur le programme ;
Echange avec l’équipe programme d’Iles de Paix.

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4. Constats et Evaluation du programme PARSA II

L’évaluateur s’est attaché à analyser, au cours de cette étude, le niveau de performance du Programme à travers
l’appréciation de l’atteinte de l’objectif spécifique. En plus des critères CAD, ont été mis en avant les forces
et les faiblesses de l’approche mise en œuvre et ont été formulées des recommandations pour les futures
interventions d’IDP dans la zone. En d’autres termes, ont été identifiés et d’analysés les changements opérés
par le programme à travers les réponses aux questions spécifiques posées dans les termes de référence.

4.1. Pertinence
La pertinence se rapporte à la question des besoins de l'intervention. Elle analyse l'intervention du point de vue
des problèmes et des besoins des bénéficiaires, et de leurs priorités. Elle examine d'autre part aussi si
l'intervention est cohérente avec les politiques du partenaire et du pays donateur.
En tant que telle, la pertinence évalue la valeur et l'utilité de l'intervention telles que perçues par les parties
prenantes clés, la mesure dans laquelle la « réponse » de l'intervention est techniquement appropriée pour
satisfaire aux besoins et aux priorités, et la mesure dans laquelle l'intervention est une réponse à un besoin réel
du pays partenaire ou plutôt une adaptation aux préférences du bailleur. Pour les interventions novatrices, qui
remettent en question les intérêts établis ou les pratiques existantes, la pertinence touche aussi à la
compréhension de la mesure dans laquelle elles sont ancrées dans les véritables priorités et intérêts et
dégageront un potentiel de reproduction ou des possibilités pour influencer les politiques, donc à la mesure
dans laquelle l'approche à double ancrage est pertinente.
Réponse aux problèmes, besoins et priorités des bénéficiaires
L'intervention est bien en phase avec les problèmes, les besoins et les priorités des bénéficiaires. En effet
ce programme qui en est à sa seconde phase, a particulièrement bien identifié les problèmes des
bénéficiaires et par sa stratégie, sa méthodologie ainsi que les solutions proposées a permis de répondre
en grande partie aux besoins et priorités des bénéficiaires tant sur le plan des revenus que de la Sécurité
alimentaire, ce qui a impacté positivement les conditions de vie de ceux-ci (augmentation revenus,
gestion rationnel des EF, augmentation des ressources alimentaires, diversification, résiliences aux chocs
externes). On notera toutefois que ce programme reste un programme« expérimental » et certains
aspects notamment sur les changements d’échelle restent à traiter.

Cohérence avec les priorités et politiques du partenaire


L'intervention n’est pas en phase avec les priorités et les politiques de développement du gouvernement
du Bénin qui promeut une agriculture basée sur le développement des filières avec une utilisation
intensive des intrants agricoles (herbicides, engrais chimiques, pesticides, …) alors que pour sa part le
PARSA promeut une agriculture familiale durable, agro écologiquement responsable et résiliente.
Cependant cette approche est en cohérence au niveau local avec les sollicitations des bénéficiaires, des
mairies, des techniciens des services de l’Etat et d’autres acteurs qui interviennent sur la thématique tel :
AMSANA (FBSA), Projet de la GIZ, Université d’agronomie de Parakou et Abomey Calavi.
Se pose cependant la difficulté de la taille de l’intervention (3 communes) et de la valorisation de ses
résultats au niveau méso (région) et Macro (national). Au niveau villages et commune (espace de
proximité) la démarche du programme a été pertinente et marquante, par contre au niveau supérieur elle
reste limitée même si des efforts ont été produits et des interventions réalisées, mais trop ponctuellement.
Il manque là une stratégie de changement d’échelle et de partenariats adaptés pour influencer les

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politiques, ce qui n’était pas clairement explicité dans le document programme mais cependant partie
intégrante implicite de tous programmes de développement – recherche/action.

Cohérence avec les priorités et politiques du donateur


La Direction générale Coopération au Développement et Aide humanitaire (DGD) est le financeur de ce
programme. Son objectif prioritaire est le développement humain durable. Elle doit atteindre cet objectif
en luttant contre la pauvreté, dans un contexte de partenariat et dans le respect des critères de pertinence
pour le développement. En outre, elle doit stimuler et renforcer l’adhésion de l’opinion publique en
Belgique à la solidarité Nord-Sud et à sa politique de coopération.
La DGD élabore une vision collective de la coopération pour le développement à travers un dialogue
associant tous les acteurs publics ayant un impact sur la politique de développement, les acteurs du
développement participant à la coopération belge au développement et les institutions européennes et
internationales. La DGD traduit cette vision en priorités stratégiques et opérationnelles pour
l’administration centrale et pour le terrain.
Concernant la note stratégique de la DGD exposant son positionnement sur la thématique de
l’agriculture et de la Sécurité Alimentaire, il est clairement explicité que : La coopération belge au
développement s’est fixé pour objectif de stimuler l’entrepreneuriat durable dans l’ensemble de la chaîne
agroalimentaire et à améliorer ainsi la sécurité alimentaire, afin de contribuer à la réalisation de l’ODD
2 (Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture
durable) et que l’agriculteur occupe, en tant qu’entrepreneur social, une position centrale et il convient
de renforcer ses capacités.
Dans ce contexte, trois domaines d’intervention sont mis en évidence :
• la promotion de la participation des agriculteurs aux marchés et aux chaînes de valeur,
• la contribution à la bonne gouvernance et
• le soutien à la recherche et l’innovation.
Trois thèmes transversaux constituent par ailleurs le fil conducteur de la présente note :
• la nutrition,
• l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et
• l’agriculture durable.

Il apparait donc clairement que la stratégie d’intervention du PARSA est pleinement en phase avec la
politique de la coopération belge.

Concernant la pertinence globale de


l’intervention, le score de l’évaluation sur ce
critère est
B

4.2. Efficience
L’efficience mesure les résultats – qualitatifs ou quantitatifs – obtenus par rapport aux moyens mis en œuvre.
Il s’agit d’un terme économique utilisé pour indiquer dans quelle mesure une activité d’aide utilise les
ressources les moins coûteuses possible pour produire les résultats escomptés.
L'efficience porte essentiellement sur l'efficience de transformation de l'intervention : comment les « inputs »
sont-ils transformés en « outputs » (fourniture de biens et de services) ? L'efficience compare ce ratio aux
scénarios alternatifs : compte tenu de l'output à produire, existait-il des approches alternatives qui auraient
consommé moins de ressources sans pour autant réduire la qualité et la quantité des résultats ? Une approche
alternative aurait-elle permis de produire plus de résultats en utilisant les mêmes ressources ? L'efficience se
rapporte aussi à la mise en œuvre des activités dans les délais impartis : (les inputs ont-ils été fournis à temps ?)
les activités ont-elles été mises en œuvre conformément au planning (à temps) et, partant, les outputs ont-ils

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
été livrés à temps ? L'efficience porte aussi sur la fourniture et la qualité des produits et des services, ainsi que
sur la contribution/l'implication du partenaire.
L’analyse des programmes techniques et financiers annuels du PARSA, la planification des activités au
cours de l’année ainsi que les ajustements pertinents réalisés, permet d’affirmer que le programme est
géré avec beaucoup de méthode. L’équipe technique et de gestion d’IDP rationnalise l’utilisation des
ressources afin d’obtenir des résultats de qualité à un coût satisfaisant pour ce programme qui est
une phase « pilote/expérimentale ». Même si l’on a pu perde un peu de temps dans la phase diagnostic,
mise au point de la méthodologie, les équipes se sont particulièrement bien engagées dans la phase
d’opérationnalisation et avec des moyens relativement limités, les résultats observés sont à la hauteur
des attentes.
L’approche contractuelle négociée avec les partenaires pour la mise en œuvre des activités avec un
suivi rapproché de l’équipe IdP (même si elle peut paraitre à priori lourde) permet une réflexion
préalable systématique sur le bien-fondé des actions, des fonds engagés et leur montant.
L’approche contractuelle des actions à engager, a permis aux partenaires du programme de s’engager
au-delà du résultat à atteindre et a été très efficiente avec une appropriation par notamment JAB de ses
modalités de fonctionnement.
L’équipe du PARSA et ses partenaires ont concouru à l’atteinte de presque tous les résultats
escomptés, parfois au-delà et globalement dans les temps impartis conformément à une
programmation annuelle de qualité. Pour les quelques retards observés, ils sont principalement dus à la
démarche d’intervention qui a évoluée (filière vers CEF), la nature soft des activités et/ou à des causes
extérieures au programme. Il manque cependant un travail de capitalisation et de valorisation de toute
la richesse de cette expérience, mais le temps imparti au programme (3 ans) et les moyens disponibles
ne permettait que difficilement de s’engager dans ce processus qui, de notre point de vue, est essentiel
eu égard aux résultats obtenus.
Dans le cade de ses activités, le PARSA qui utilise lui-même de nombreux outils de management, les
a largement diffusés auprès de ses partenaires / bénéficiaires : planification, programmation,
budgétisation. Ces outils ont totalement été appropriés par ses partenaires améliorant, à dires d’acteurs
(JAB), leur performance. Le PARSA est parfaitement en adéquation avec sa mission, très efficient dans
son mode de fonctionnement et améliore l’efficience de ses partenaires. On a une excellente
adéquation (besoin/réponse), utilisation des outils (maitrise et appropriation) et amélioration des
performances au moins de JAB.
La gestion financière du programme est très transparente et le point financier est régulièrement
opéré. Un contrôle de qualité des programmations techniques, engagements et dépenses permet de suivre
l’ensemble des interventions tant au niveau d’IdP que de ses partenaires JAB et BUPDOS qui se sont
adaptés et appris de ces modes de fonctionnement.
Au 31 décembre 2019 le programme était à 93 % de décaissement à la fin de celui-ci (29 février 2020),
eu égard aux engagements programmés notamment mission d’évaluation finale et séminaires de clôture
dans les 3 communes, le décaissement devrait être proche de 100 %.

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
Le PARSA est tout à fait dans un mode de fonctionnement qui encourage un usage efficient des moyens
dont il dispose et les modalités d’exécution sont élaborées de sorte à favoriser une transformation
économique rationnelle des inputs en outputs.

Concernant l’efficience globale de


l’intervention, le score de l’évaluation sur B+
ce critère est

4.3. Efficacité
C’est la mesure dans laquelle les objectifs de l’intervention de développement ont été atteints, ou sont en train
de l'être, compte tenu de leur importance relative
L'efficacité se rapporte à l'utilisation des outputs et à la réalisation probable de l'outcome de l'intervention.
L'utilisation des outputs est le « chaînon manquant » entre la fourniture des produits et services (outputs) et
l'outcome. Elle n'examine pas seulement la réalisation de l'outcome, mais aussi la pertinence des outputs :
ceux-ci (produits et services) sont-ils utilisés comme prévu ? Contribuent-ils aussi à la réalisation de l'outcome
comme prévu dans la stratégie d'intervention (cette dernière fournit-elle les outputs souhaités ?) ? L'évaluation
de ces différents aspects donne une image plus complète de l'efficacité des interventions.

Tous les groupes concernés par l’action du PARSA ont accès aux outputs disponibles à ce jour. La
majorité de ceux-ci se sont appropriés les démarches, méthodes, outils, les ont en grande partie
internalisés, adaptés en fonction de leur besoin et les utilisent, ce qui a considérablement amélioré leur
performance notamment les Exploitation familiales (F, H et jeunes). Ce sont des changements visibles
et reconnus comme tel par les bénéficiaires, même s’il reste encore des ajustements et
accompagnements à réaliser.
Ressources humaines IdP :
 Un programme dont l‘équipe a pleinement su s‘organiser pour répondre à l‘atteinte des objectifs,
aux résultats, grâce à une équipe de gestion de grande qualité (technique et humaine) ;
 Des compétences au sein du programme de grande qualité individuelle et qui collectivement ont
été agrégées et orientées à bon escient pour l’atteinte des résultats.
Ressources humaines des Partenaires (JAB et BUPDOS) :

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
 Des équipes terrains reconduites de PARSA I à PARSA II et donc qui devaient évoluer en
termes d’approche et d’outils d’une démarche filière vers une démarche CEF, ce qui a demandé
du temps, de la formation, de l’accompagnement ;
 Une entité partenariale JAB qui est à proximité d’IdP et peut interagir et réagir rapidement, la
seconde entité BUPDOS avec un siège à Cotonou et un chargé de programme sur site même s’il
peut interagir dans une certaine mesure doit faire référence à son siège ;
 Ces quelques éléments ont contribué à réduire l’efficacité de l’intervention qui heureusement a
été limité grâce à la très grande implication, proximité et inscription des animateurs sur le terrain
auprès des bénéficiaires.
Une grande majorité des outputs produits sont utilisés et contribuent à l’objectif spécifique du
programme qui était de renforcer les performances économiques, environnementales et sociales des
acteurs de l’agriculture Familiale Durable dans les trois communes d’intervention. Il est cependant
important de souligner que l’approche promue par le programme n’est pas celle mise en place par le
gouvernement béninois et que sur ce point le programme est à considérer comme une alternative
expérimentée par IdP qui a démontré son efficacité en tant que démarche sur une zone circonscrite.

Concernant l’efficacité globale de l’intervention,


le score de l’évaluation sur ce critère est B

4.4. Impact
Ce sont les effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par une intervention de
développement, directement ou non, intentionnellement ou non. (CAD-OCDE)
Une évaluation mesure la contribution probable au niveau de l'impact de l'intervention (l'objectif général du
cadre logique). L'impact se concentre sur la question de savoir si l'intervention contribue au résultat stratégique
que l’on cherche à atteindre. Il analyse aussi le lien entre les niveaux de l'outcome et de l'impact du cadre des
résultats. Ceci est une première interprétation du critère « impact ».
Elle doit aussi prendre en compte une deuxième interprétation du terme, à savoir toute la série d'effets générés
par l'intervention à plus long terme. Ces effets peuvent être escomptés ou inattendus, et affecter des individus,
des organisations, des sociétés et l'environnement physique extérieurs au groupe de personnes ou
d'organisations initialement ciblé. La différence avec le critère d'efficacité réside dans le fait que l'impact
dépasse la préoccupation « étroite » de la réalisation des résultats du cadre des résultats et qu'il examine aussi
si et comment l'intervention affecte - de manière positive ou négative - la situation du groupe cible et des autres
parties prenantes
In fine, le critère de l'impact répond à la question « l'intervention en valait-elle la peine ? » en examinant sa
contribution au meilleur résultat au niveau de l'impact, ainsi que ses conséquences importantes, aussi bien
négatives que positives, même si elles ne sont pas directement liées au « niveau de l'impact » du cadre des
résultats.
L’impact au niveau des EF est manifeste que l’on soit sur le premier ou deuxième cercle d’intervention
avec des objectifs d’amélioration des revenus et aussi de la Sécurité Alimentaire. L’approche non pas
de ces thématiques en termes de filière (PARSA I) mais d’exploitation familiale pris comme entité
d’intervention a mis en évidence l’impact qu’elle pouvait avoir, mais on peut et doit aller plus loin car
en terme stratégique le programme n’a pris en considération qu’une partie de l’EF.
La stratégie d’intervention avec un cercle de proximité puis un second cercle bénéficiant par mise en
relation des actions mises en œuvre dans le premier cercle a été tout à fait pertinent et impactant, mettant
en cela en évidence l’efficacité de la démarche.
La grande majorité des bénéficiaires souhaite voir se poursuivre l’intervention et mettre à profit les
Formateur Endogène des villages du premier cercle dans leur village voir d’autres villages d’autant que
ceux-ci ne voient que très rarement les agents de l’Etat (ATDA) exception faite pour le coton et dans

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
une moindre mesure le maïs ou le maraichage et toujours dans une optique développement filière. Une
approche EF avec un CEF adapté à dire d’acteurs correspond tout à fait à leurs besoins et impact
beaucoup plus leurs revenus et leur sécurité alimentaire, mais aussi la gestion de leurs activités (F et H)
et un repositionnement de la Femme dans celles-ci.
L’impact du programme est indéniable au niveau de la femme qui a gagné en « liberté » d’action, en
respect de la part des Hommes, en égalité dans la gestion des ressources, en coresponsable de l’EF.
L’intervention est très riche d’enseignement à valoriser.
Au niveau des communes autres bénéficiaires du programme, en partenariat avec le programme
AMSANA (FBSA), des liens très étroits ont été créés, ainsi qu’avec les services techniques, mais même
si les individus ou les responsables apprécient à leur juste valeur l’approche et les résultats obtenus par
PARSA, ils se trouvent dans une situation inconfortable de devoir s’aligner sur des directives Top-Down
sous peine de se voir écarter de leur poste. L’impact est là significatif sur les hommes, mais peu sur les
structures.
De nombreux impacts « inattendus » se sont fait jour au cours de la mission qui seront développés dans
les questions spécifiques.

Concernant l’impact global de l’intervention, le


score de l’évaluation sur ce critère est B+

4.5. Durabilité
La poursuite des bénéfices retirés d’une intervention de développement après que la majeure partie de l’aide
au développement a été apportée ; la probabilité d’obtenir des bénéfices sur le long terme ; la situation grâce à
laquelle les avantages nets sont susceptibles de résister aux risques.
Dans le contexte du processus d’évaluation, la durabilité est la probabilité que les résultats et les bénéfices de
l'intervention se maintiendront au niveau approprié et pendant un laps de temps raisonnable après la clôture de
l'intervention. C'est donc le potentiel de durabilité qui est évalué, et en conséquence la probabilité que l'impact
sera durable.
Au niveau des Bénéficiaires (EF et FE) il est certain que nombre des résultats acquis perdureront car ils
se sont progressivement inscrits dans les processus de gestion des EF et les alternatives techniques
proposées correspondent parfaitement aux besoins des celles-ci que ce soit au niveau de la GIFS, des
technique de production (végétale et animale), de celles de stockage, de la transformation, de la
commercialisation, mais aussi les changements opérés dans les relations Femmes/Hommes ainsi que du
positionnement de la femme dans la société locale.
La démarche de transmission de l’information via les FE, mais aussi les bénéficiaires eux-mêmes au
sein du premier cercle et vers le second cercle d’intervention devrait perdurer un certain temps car les
apports du programme sont riches et couvrent de nombreux domaines. Des supports techniques et
pédagogiques ont été mis à disposition de ceux-ci pour permettre un essaimage des connaissances.
Toutefois il est essentiel de régulièrement vérifier que c’est le bon « message » qui est transmis, qu’il
n’est pas dénaturé ce qui ne sera pas nécessairement possible hors présence d’un technicien, ce qui aurait
été envisageable si l’on avait eu un bon ancrage institutionnel, ce qui n’est pas totalement le cas.
Par ailleurs il est aujourd’hui difficile d’extrapoler la position des instances techniques sur leur capacité
à s’adapter aux alternatives telle celle proposée par IdP qui est en opposition à celle définie par le
gouvernement. Un des prochains enjeux sera de faire valoir la pertinence et les résultats produits par
PARSA obtenu dans le contexte de l’Atacora et donc sur une petite échelle (3 communes) ce qui dans le
contexte actuel sera fort difficile même avec la participation de nombreux acteurs de la société civile et
de techniciens convaincus que la démarche est porteuse de changements et base d’une agriculture
durable et respectueuse de l’environnement.

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
Une durabilité certaine dans les zones d’intervention, mais cependant un faible ancrage institutionnel,
une valorisation/capitalisation des acquis qui tardent à venir et une absence d’expérience de changement
d’échelle font que la durabilité sera malheureusement circonscrite dans l’espace. Une phase III du
programme qui prenne en compte ces faiblesses serait tout à fait pertinente.

Concernant la durabilité globale de


l’intervention, le score de l’évaluation sur ce B-
critère est

4.6. Tableau récapitulatif des indicateurs

Pertinence B
Efficience B+
Efficacité B
Impact B+
Durabilité B-

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Evaluation Finale PARSA II - Bénin
5. Questions spécifiques posées par le commanditaire

5.1. Sur la Pertinence


 Est-ce que l’orientation du programme d’une approche filière à une approche ‘ménage-CEF’ a été
un choix pertinent ?

Le passage d‘une approche Filière à une approche ménage avec une méthodologie d’accompagnement
via un « CEF adapté», le ménage étant considéré comme « une micro entreprise rurale à caractère
social » nous semble dans le contexte d’une agriculture familiale dans la zone de l’Atacora très
pertinent avec : prise en considération de l’ensemble des activités du ménage, de ses ressources,
moyens, atouts/faiblesses pour l’atteinte des objectifs d’amélioration des R & SAN.
En effet la première phase du PARSA s’était focalisée sur des individus et des activités productives
(mais, maraichage, AGR, stockage) selon une approche « filière » assez classique ne prenant pas ou
trop peu en considération l’ensemble de l’exploitation familiale et en conséquence l’impact de ces
interventions sur la micro entreprise qu’est l’exploitation familiale.

Par contre la mission est convaincue que le choix stratégique / idéologique de ne pas intégrer entre
autre la dimension coton, qui peut représenter jusqu‘à 40 % des revenus de l‘EF et que dans nombre
de village au moins 70 % des EF sont productrices de cette spéculation, a été une « erreur » car
Revenu& Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle sont intimement liés. En effet l’EF couvre tous les
domaines de production végétale et animale, toutes les activités de stockage, transformation et
commercialisation sur un espace territorial donné, avec un investissement humain (F et H) défini et
des intrants externes (financements, engrais, …) et que cette EF évolue au sein d’une société qui est
ouverte entre autre sur son environnement économique. A titre d’exemple, la mission a rencontré des
producteurs qui utilisent les techniques acquises auprès du PARSA pour produire un compost qu’ils
épandront soit en première année sur du maïs et en second pour faire du coton (profitant des arrières
effets du compost) ou encore directement sur le coton. Le raisonnement est là essentiellement
économique : Compost = réduction des engrais chimiques et donc des coûts inhérents. Autre exemple
dans la commune de Materi les femmes cultivent du coton bio qui est une source de revenu pour elles
pouvant aller jusqu’à 50 % des revenus de l’ensemble de leurs activités. Ignorer cette spéculation ou
d’autres tel le cajou ou le sésame limite en soit l’appui que l’on va apporter à la Famille en terme de
gestion de son EF. Sans prétendre impacter la filière, qui est complexe, il eut été pertinent de savoir
plus en détail son fonctionnement et son impact au sein de l’EF en termes de R & SAN.

De même au regard des changements de politique du pays (réforme 2016) et devant la lenteur de sa
mise en œuvre, le choix stratégique de se recentrer plus sur les acteurs communaux et les
démembrements des ATDA à ce niveau même s’il est pertinent au niveau opérationnel, ne l’est pas
suffisamment au niveau institutionnel. En effet, le niveau communal est limité en termes de
positionnement dans le débat que ce soit au niveau des maires ou encore des services techniques de
l’Etat (ATDA). Un maire même convaincu de la pertinence d’une intervention ne peut directement se
positionner en sa faveur car dès lors il entrerait en conflit avec les politiques promues par le
gouvernement. Il a une marge de manœuvre assez limitée. Il en est de même pour les services de l’Etat
qui eux sont dans une dynamique Top-Down, même si les techniciens pris individuellement sont
conscients qu’une agriculture durable ne peut être que raisonnée, agro-écologique, qui prennent en
compte l’exploitation comme une micro entreprise rurale à caractère social avec une approche
holistique, la démarche actuelle est tout filière avec force intrant chimique. C’est là comme nous

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l’avons mentionné qu’une action de plaidoyer à tout son sens y intégrant des alliances à plusieurs
niveaux afin d’être impactante sur les politiques de développement.

 La méthodologie CEF développée avec les familles de producteurs est-elle pertinente et adaptée pour
atteindre les changements (résultats) recherchés ?
Relativement à la méthode «CEF adaptée» (la mission estime que l’on devrait trouver une autre
terminologie pour éviter les confusions conceptuelles), au delà de ce point la méthode mise en œuvre
a été pertinente et a permis d’atteindre la grande majorité des changements recherchés, mais est
incomplète et mérite réflexion.

En effet il apparait que celle-ci repose sur i) un diagnostic initial poussé, très riche en informations des
EF (aspect quantitatif), ii) un suivi-appui-conseil avec mesure des progressions via des Marqueurs de
Progrès (MdP) (aspect qualitatif) et de notre point de vue, il manque un dernier diagnostic des EF
accompagnées pour mesurer les progrès quantitatifs réalisés par l’EF. Ce dernier point, qui fait défaut,
permettrait de produire une réelle capitalisation de la méthode et de mesurer sa portée sur les EF, ainsi
qu’en termes d’outil de suivi beaucoup plus léger que ce qui est traditionnellement réalisé. On aurait
ainsi la séquence : image initiale – Suivi via des MdP – Image finale. Nous pensons et ceci fera l’objet
d’une recommandation qu’il y a là tous les éléments pour réaliser une capitalisation de qualité qui
pourrait aussi être utilisée comme support de communication auprès des services techniques et des
PTF, ainsi qu’un support pour alimenter un plaidoyer sur l’accompagnement et le développement
d’une Agriculture Familiale Durable prise comme micro entreprise rurale à caractère social.

5.2. Sur Efficacité / Efficience


 Performance économique :
o Est-ce que les actions promues par le programme (amélioration des techniques, de la gestion
et de l’accès au financement) ont permis d’améliorer les performances économiques des
groupes de producteurs appuyés ?
D‘un point de vue amélioration des techniques un important travail a été réalisé par les équipes
qui ont globalement tant pour le premier cercle que le second cercle d‘EF bénéficiaires
marquée le paysage tant sur la production, le stockage que la transformation avec des
évolutions notables et impactantes sur la gestion des EF.
Les techniques sont bien maîtrisées, diffusées de façon endogène (paysan à paysan) avec des
FE endogènes globalement très actifs et des techniques de Communication/formation mises
en œuvre par le programme (IdP, JAB, BUPDOS) performantes même si améliorables
notables sur les supports de communication mis à disposition de ceux-ci.
Il est à noter que sur la GIFS et l‘introduction du Compost solide et liquide a un fort impact
sur les cultures alimentaires (céréales et maraichage) mais aussi sur les cultures de « rentes »
tel le coton qui bénéficie directement ou en arrière effet du compost. Les producteurs ont
intégré ce type de fertilisation sur l’ensemble de leur exploitation agricole et pas uniquement
sur les cultures alimentaires.
Même si cette technique est plébiscitée, elle pose deux problèmes : i) l’accès aux matières
premières (matières fécales et eau) et à la force de travail pour sa réalisation ainsi que ii) le
transfert de fertilité sur des espaces à plus d’un kilomètre du village, sauf exception lorsque
les moyens de transport sont disponibles (charrette asine et/ou tricycle).
Ces deux points mettent en évidence : i) la nécessité d‘intégrer toutes les cultures misent en
œuvre par l’EF et ii) le besoin d‘avoir une vraie analyse territoriale de l‘espace productif sur

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les questions de GIFS. La prise en compte de ces éléments permettra à n’en pas douter
d’améliorer la performance technique et économique des bénéficiaires.
Concernant l‘accès aux financements, force est de constater que l‘épargne/crédit local (argent
chaud) sous différentes formes a été encouragé et les résultats sont probants mais cependant
limités en termes de montants et que l‘accès épargne/crédit en provenance d‘IMF (argent froid)
a connu des difficultés plus liées aux IMF (disponibilité de liquidité) qu‘à l‘intervention du
programme et/ou des bénéficiaires. Mais peut être au regard des conditions d’accès au crédit
auprès des IMF est-il plus sage de fonctionner en autofinancement.
On peut regretter que le projet pour certaines actions / investissements n‘ait pas abordé la
question avec les mairies sous l‘angle FADEC-agri ou petits projets à financer par le FNDA
via les ATDA. Ce sont en principe des financements existant dédiés à la
production/transformation/stockage/commercialisation et/ou les conditions de développement
de ceux-ci. Sur ce point, même si pour le moment les mécanismes ne sont pas pleinement
opérationnels, un travail reste à faire afin d’afficher un positionnement clair vis-à-vis des
bénéficiaires.

Toutefois on peut affirmer sans difficulté que l’ensemble de ces actions (à dire d’acteurs) a
eu des retombées très positives sur la performance économique des EF et groupes de
producteurs/trices appuyés : Techniques culturales plus performantes, techniques de stockage
qui limitent les pertes, techniques de transformation qui valorisent les productions locales,
amélioration des capacités d’autofinancement productif, commercialisation groupées qui
permet de négocier des prix plus élevés, …

o Est-ce que la SAN (Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle) est mieux prise en compte par les
services communaux ?
IdP intervient sur cette dimension en partenariat avec le programme AMSANA (financement
FBSA). La mise en place par ce dernier d’un Point Focal SAN (pris maintenant en charge á
100 % par les mairies) a permis de plus et mieux prendre en compte la SAN avec tous les
acteurs communaux dont les démembrements des ATDA par le biais de réunions trimestrielles
de concertation, programmation /réalisation, qui permettent d’avoir une bonne vision des
interventions de chacun sur la SAN, mais aussi l’intégration de cette dimension dans les PDC
3ème génération. La participation active de IdP à ces instances de concertation (CCC / SAN) a
permis de mettre en avant le concept d’AFD-AR et de CEF ainsi que l’impact de l’intervention
sur la SAN ce qui, à ce niveau, correspond bien aux attentes des partenaires.
Les maires et les élus locaux sont régulièrement tenus informés des conditions de Sécurité
Alimentaire et Nutritionnelle via les comptes rendus formulés par le PFSAN qui est devenu
une personne ressource dans les trois mairies d’intervention.

 Performance environnementale :
o Est-ce que le programme a permis de diminuer l’impact environnemental des actions de
production et de post-production des producteurs encadrés ?
On note un fort impact des techniques de protection / conservation des sols sur les EF
encadrées tant directement qu‘indirectement, de mêmes toutes les techniques de protections
des cultures et des stocks par des pratiques bio qui sont mises en œuvre.
Les producteurs sont conscientisés et conscients sur l‘impact de certaines pratiques sur leur
environnement, mais parfois abordés sous l‘angle économique (compost = réduction des couts

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engrais, pesticides bio = réduction des couts pesticides chimiques, …). Ces pratiques en grande
partie se pérenniseront, mais pourraient se voir confrontées à une politique Top-down de l’Etat
qui promeut une agriculture plus « industriel » ayant recours à des intrants chimiques. Un
plaidoyer conséquent avec les OP, les Communes, les ATDA/DDAEP et ministère doit se
mettre en place si l’on veut créer et produire du changement durable.
Concernant les activités de transformation qui souvent impactent l’environnement, de
nombreuses actions très marquantes ont été mises en œuvre tel les foyers améliorés qui limitent
considérablement l’utilisation de bois, les déchets issus de la transformation du soja en tofu
(fromage) sont valorisés pour la fertilisation des cultures ou comme bio pesticides, mais l’on
peut encore aller plus loin notamment sur l’étuvage par des techniques mises au point par le
groupement Sourou Bayayé (basé à Natitingou) et ses partenaires sur la valorisation des balles
de riz issus du décorticage qui est réutilisé à la place du bois4. L’utilisation de celui-ci est
aujourd’hui absente du processus.
o Est-ce que les services communaux intègrent mieux des actions de promotion de l’agriculture
familiale durable et l’alimentation responsable dans leur programme ?
Les services communaux et notamment les techniciens liés à l‘agriculture sont parfaitement
conscients de la dimension environnementale de l‘agriculture et à titre personnel prennent en
considération ce champs d‘intervention5, mais ils sont liés à une structure d‘Etat (ATDA) qui
met en œuvre une politique filière conventionnelle et donc sont limités dans leurs actions
« officielles ».
De même les maires où les élus locaux, même s‘ils souhaitent faire évoluer les pratiques vers
une agriculture agro-écologiquement responsable et respectueuse de l’environnement, sont
limités en terme d‘impact sur la politique agricole nationale promue. Ils sont par ailleurs fort
dépendant du pouvoir central et ont donc des marges de manœuvre assez limités.
Les grands changements se feront soit au sommet de l‘Etat sur les politiques nationales, soit à
une échelle impactante au niveau des producteurs dès lors qu’une masse critique d’EF mettra
en application tous les principes d’une AFD qui propose une agriculture viable et durable.

o Est-ce que les deux partenaires font la promotion d’actions de renforcement de l’agriculture
familiale durable et l’alimentation responsable au sein du programme PARSAII mais
également en dehors de celui-ci ?
Dans le cadre du PARSA, IDP intervient avec deux partenaires l’ONG JAB et l’ONG
BUPDOS. Ces deux entités sont difficilement comparables car la première a un ancrage local
avec son siège à Tanguieta. Elle est composée d’un cœur constitué de 16 personnes et reçoit
l’appui de deux organisations Suisses pour le financement de ses activités.La seconde évolue
sur l’ensemble du territoire national avec de nombreux projets ainsi que sur de nombreuses
thématiques (7)6et son siège à Abomey-Calavi. Elle compte un cœur 50 personnes pouvant
évoluer en fonction des programmes/projets qu’elle « gagne ». Si la première (JAB) a une forte
orientation AFD la seconde aborde beaucoup plus de thématiques et le département n’est
qu’un parmi les autres. L’entretien que l’évaluateur a eu à Cotonou avec l’équipe de direction
de BUPDOS confirme ce point, même s’il faut reconnaitre qu’elle a une bonne expérience en
termes de SAN.

4
https://www.facebook.com/EnabelauBenin/posts/1205207942972486?comment_tracking=%7B%22tn%22%3A%22O%22%7D
5
Plusieurs techniciens des ATDA communales, nous ont confié, qu’ils recommandaient aux producteurs la limitation de l’utilisation des intrants
chimiques et une utilisation des techniques agro écologiques en leur conseillant d’aller se renseigner sur les expériences misent en œuvre par
IdP/JAB/DUPDOS. Ces techniciens sont de la « nouvelle école » et sont tout à fait conscient des risques encourus par l’utilisation massive des intrants
chimiques.
6
https://bupdosong.org/secteurs-dactivites/

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Lors de la mission terrain, l‘évaluateur a pu constater une implication plus importante des
animateurs (qui ont participé aux entretiens villages) de JAB avec un bon niveau de formation
technique que ceux de BUPDOS qui restent cependant de bons animateurs que nous avons
appréciés lors des sessions organisées dans les villages.
Par ailleurs, à dire d‘acteurs, JAB s‘est plus investi que BUPDOS dans la promotion de l‘AFD,
avec le montage de projets (recherche de financements) que BUPDOS.
Il n‘en reste pas moins vrai que dans les deux cas, le PARSA se terminant, sauf exception, les
animateurs et CP des 2 structures ont été remerciés, impactant le capital de connaissance acquis
au cours de PARSA I & II. Ce qui montre aussi les modes de fonctionnement de celles-ci et
leur fragilité. Elles sont totalement dépendantes des financements extérieurs et même
BUPDOS, ONG confessionnelle, n’est appuyée par l’église qu’à hauteur de 1 % de son budget
annuel qui est de l’ordre de 1,5 million d’euros mais peut comme actuellement avec de
nouveaux programmes être proche de 2,5 millions d’euros.

 Performance sociale :
o Est-ce que les actions promues ont permis d’améliorer l’estime de soi et les liens sociaux dans
les communautés appuyées par le programme ?
La mission a apprécié à sa juste valeur tout le travail qui a été réalisé auprès des personnes,
mais surtout des couples et du repositionnement de la femme, non seulement au niveau des
ménages et de l’EF, mais aussi des villages. Tous les sujets abordés l’ont été très ouvertement
(même des questions de reproduction humaine) avec un respect de la parole des femmes par
les hommes et réciproquement. De nombreux changements ont été mis en évidence par les
Femmes et les Hommes à titre individuel (estime de soi, confiance en soi), au sein du ménage
(partenariat, responsabilisation, programmation, planification), au niveau des groupements
(positionnement au sein et à l’extérieur du village – entraide).
A dires d’acteurs il apparait que les femmes, mais aussi certains hommes ont évolué très
positivement et que l’estime de soi et la confiance en soi a positivement évolué : Capacité à
faire des choix sans culpabilité vis-à-vis des autres, capacité à aller de l’avant, à résoudre des
problèmes (seul ou en demandant l’avis des autres), ne pas se sentir inférieur ou supérieur aux
autres, amélioration de la collaboration avec les autres, acceptations des opinions et avis
partagés, capacité à apprécier toute une variété d’activité, …
On peut, sans difficulté, affirmer que le programme a été très performant sur cette thématique
sociale et notamment sur le Genre, grâce à des animateurs/trices, des animations, des
visites/échanges de qualité sur des thématiques porteuses et surtout par du temps accordé aux
bénéficiaires dans le respect de ceux-ci, ce qui est une exception dans le contexte régional.

o Est-ce que le genre est un aspect mieux pris en compte par les services communaux dans la
coordination de la SAN ?

Cette question est délicate, car sur les questions de SAN, au niveau des communes, plusieurs
acteurs interviennent (ONGs nationales et internationales, projets bilatéraux, programmes
multilatéraux et structures de l’Etat), mais force est de constater que dans les instances de
coordination et au niveau des services communaux les questions sont de plus en plus prises en
considération eu égard aux stratégies développées par les partenaires des communes pour
mieux intégrer cette dimension pour un renforcement des populations, une meilleure résilience
de celles-ci sur la SAN. Il est difficile d’affirmer qu’elle est la contribution du PARSA sur ce
point au niveau communale hormis le fait que les équipes PARSA qui participent aux instances

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de concertations, de par leurs expériences terrain et la démarche qu’elles développent, sont
totalement empruntes et acquises à la cause qu’il faut plus et mieux prendre en compte et
développer le genre.
On constatera malheureusement que 85 à 90 % des intervenants à des postes de responsabilités
dans les services communaux sont des hommes qui vont prendre les décisions. Heureusement
le personnel évolue, se rajeunit et se faisant sont plus à même d’intégrer les questions de genre
notamment dans la SAN, mais pas que. Sur ce point, la proximité avec les animateurs du
programme joue un rôle important.
Il n’en reste pas moins vrai qu’un travail de fond conséquent reste à faire qui demandera plus
que 3 années.

o Est-ce que les partenaires prennent mieux en compte les aspects sociaux (réduction des
inégalités) et les aspects genre dans la mise en œuvre de ce programme ? Est-ce que cela a
un impact sur les autres programmes mis en œuvre par les partenaires ?
Les partenaires du programme (JAB & BUPDOS) pour leur part ont particulièrement bien
intégré les questions de Genre dans leurs interventions.
On note, même si elle n’est pas formulée ainsi, la mise en place d‘une vraie approche
intégrationniste qui vise à satisfaire les besoins différents des hommes et des femmes en
fonction des relations de genre existantes, et de l'approche transformative qui recherche la
transformation des normes et des causes des inégalités dans le contexte de l'intervention. Cette
approche a été « facilitée » par le fait que le programme à travers des entrées techniques et
surtout économiques a pu toucher les ménages, mais que certains sujets tel l’éducation des
femmes (alphabétisation), reproduction humaine, structure sociale et sociétale… restent
encore à aborder si l’on souhaite contribuer à des changements plus en profondeur. Néanmoins
une dynamique est en cours tant dans les villages du premier cercle que dans ceux du second.
Les évolutions, les changements sont réels et à mettre au crédit de l‘intervention du programme
(stratégie, démarche, méthodes et outils) et de l‘action terrain de ses partenaires. Il y a un vrai
champ d’investigation et de capitalisation pour un socio anthropologue sur les fondements
des changements auxquels a contribués le programme. Il pourrait être intéressant de considérer
les changements sociaux sous l’angle progrès, devenir, d’en identifier les facteurs
déterminants, mais aussi de prendre en considération les causes exogènes ou endogènes, l’effet
de novation et de diffusion prenant en considération que le changement s’appuie sur quelque
chose de neuf.

5.3. Sur impact


 Quelle appréciation faire de la part de contribution du programme dans le contexte d’intervention
actuel (assez adverse à la production durable-agroécologie)?
Concernant le positionnement de la production durable agroécologique, le programme a eu un impact
indéniable au niveau des EF, des groupements, des villages et des services techniques des communes.
Par contre, comme présenté ci-dessus, il est très limité dès lors que l‘on évolue au niveau méso (région)
et encore plus au niveau macro (politique nationale) même si certaines actions ponctuelles ont pu être
entreprises. Ceci correspond tout à fait au choix stratégique qui a été réalisé de se limiter à un échelon
donné : la commune avec une approche ténue au niveau régional car complexe. La dimension
plaidoyer s‘est limitée au niveau commune eu égard aussi au contexte spécifique qu’a connu le pays
avec les réformes de 2016, la liquidation des CARDER (partenaire du programme en phase I) et
l’avènement des DDAEP puis des ATDA.

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Le programme, fort de ses résultats, de son expérience, de ses savoirs, a maintenant le contenu pour
évoluer à un niveau supérieur pour le moins la région. Reste à plus et mieux valoriser ses acquis et à
les porter en étant conscient que des changements s’opèreront soit via une « masse critique » de
producteurs et de consommateurs allant dans ce sens, soit par des inflexions de la politique nationale
apportée par les dirigeants du pays qu’il faudra convaincre … Pour ce faire, des alliances seront
nécessaires aux différents niveaux. Les projets d’Enabel qui impactent le niveau national devraient en
principe pouvoir être des partenaires de première importance, mais ils sont cependant tous focalisés
sur une démarche filière (cajou et ananas), le renforcement des OPA et le renforcement des institutions
de l’Etat (DDAEP & ATDA) … Il ne faut toutefois pas négliger cette option et rester ouvert à tout
autres partenaires de la société civile.

 Au niveau social, est-ce que le programme a permis de renforcer la cohésion familiale ?


La cohésion sociale peut se définir comme l’ensemble des processus qui contribuent à assurer à tous
les individus ou groupes d’individus l’égalité des chances et des conditions, l’accès effectif aux droits
fondamentaux et au bien-être économique, social et culturel, afin de permettre à chacun de participer
activement à la société et d’y être reconnu sans aucune discrimination.
Il est indéniable que l‘intervention du Programme, par ses actions sur la production (végétales et
animales), les transformations, stockage, commercialisation, épargne/crédit mais aussi par sa
méthodologie d‘intervention « CEF adapté », programmation/planification des activités au sein des
EF, visites échanges, diffusion de l’info de paysan à paysan, support didactique et pédagogiques, … a
très favorablement fait évoluer la cohésion sociale, ce qui a transparu dans toutes les discussions
villageoises : respect entre les personnes, entre les groupes, ouverture vers l’autre, prise en compte de
la différence, …
Il en est de même au sein de la famille avec de nombreux témoignages de Femmes et d‘Hommes sur
les nouvelles relations qui ont été créées, construites et qui permettent aux familles d‘améliorer leurs
conditions de vie et d‘être, in fine, plus résilientes aux chocs externes.

 Est-ce que la place/position de la femme dans la famille a été améliorée?


Toutes les femmes interviewées (soit en groupe mixte, soit en groupe de femmes, soit
individuellement) affirment que leur positionnement au sein de la famille a considérablement évolué
depuis l‘intervention du programme : respect par l‘Homme et autres membres de la famille, confiance
de leur mari accrue, plus d‘équité dans les tâches à accomplir, à programmer, à planifier, plus de
transparence dans la gestion des ressources (financières et récolte), … notamment dans le premier
cercle d‘intervention mais aussi globalement dans le second cercle. Par le biais des activités
essentiellement féminines de transformation, de commercialisation groupée, de mise en place de
Tontine, … les femmes ont vu un accroissement de leurs revenus, leur contribution à l’économie
monétaire du ménage s’est renforcer, ce qui a significativement améliorés les conditions de vie du
ménage et la mise en place d’une certaine « autonomie » de celles-ci. Devant une telle contribution
l’attitude des hommes a évolué positivement à l’égard des femmes. Cette dynamique de changement
s’est accompagnéede la mise en place d’outils de gestion de l’EF qui ont contribué à renforcer celle-
ci. De nouveaux équilibres se font jour non seulement au profit des femmes mais surtout des couples.

Tous ces des changements sont à mettre, indubitablement, au crédit du programme.

 Dans quelles mesures peut-on dire que les ménages accompagnés ont renforcé leur résilience face
aux chocs externes ?

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Sur ce point pour être rationnel il faudrait pouvoir disposer de données quantitatives fiables, ce qui fait
un peu défaut d’où l’une de nos recommandations. Cependant à dire d’acteurs/trices et en recoupant
les niveaux d’informations entre les discussions il ressort que :
i) sur les cultures accompagnées, mais aussi sur celles qui ont bénéficié directement ou
indirectement des actions du programme les performances de celles-ci se sont améliorés
(Rendement et qualité des produits),
ii) les travaux sur la GIFS et les différentes techniques proposées ainsi que sur les économies
d’eau ont elles aussi impactées positivement la production (soit augmentation de
rendements soit baisse du coût des intrants),
iii) les actions engagées sur la protection des stocks ont permis de réduire sensiblement les
pertes,
iv) toutes les actions sur les transformations (AGR) ont permis de mieux valoriser les
productions de l’exploitation et se faisant, d’améliorer les revenus des familles,
v) les interventions sur les ventes groupées ont permis de mieux négocier les prix et ainsi
d’augmenter les revenus des familles ;
vi) l’investissement / épargne dans le petit élevage contribue à la thésaurisation (c’est aussi
d’une certaine façon et une volonté de garder son argent en dehors du circuit économique)
vii) l’appui conseil à l’EF prise comme micro entreprise rurale à caractère social sur la gestion
de leurs ressources, de leurs investissements, par rapport à un projet de développement,
mais aussi la répartition des risques sur la pluri activité,
l’ensemble de ces interventions font que entités sont plus performante, qu’elles se diversifient et sont
mieux raisonnés (Productions végétales et animales, AGR, stockage/vente groupée, thésaurisation,
…), les risques sont mieux répartis et donc pour les ménages accompagnés qui se sont réellement
investis dans la démarche CEF adapté, production agro écologique, celles-ci sont devenus
extrêmement résiliente et plus globalement tant les EF du premier cercle et dans un certaine mesure
du second le niveau de résilience aux chocs externes a évolué très positivement en par l’intervention
du programme.

5.4. Sur la Durabilité


 Quelle analyse de la pérennisation des services financiers promus par le programme ?
Concernant les services financiers promus par le programme, dés lors que l‘on intervient sur de
« l’argent chaud » (épargne au travers des tontines, épargne vivante, stockage pour vente groupée) on
note que les systèmes promus sont bien ancrés dans les modes de fonctionnement des acteurs et qu’ils
apprécient ces « innovations ».

Par contre les initiatives de rapprochement vers « l‘argent froid » les IMF a connu des difficultés
d‘ordre conjoncturel (manque de liquidité de l‘IMF choisi) avec peu de possibilité en dernier lieu de
se tourner vers d‘autres structures qui ont des taux pour les prêts très élevés (± 24%/an). Des initiatives
tel le Warrantage n‘ont de ce fait, malheureusement, pu se mettre en place. Il n‘en reste pas moins vrai
que les rapprochements avec les IMF sont une réalité, qu‘elles contribuent au développement des
activités et sont nécessaires au renforcement de l‘économie rurale. Un travail en ce sens devrait se
poursuivre, même si les taux pratiqués sont exorbitants, mais c’est une réalité dont il faut tenir compte
dans les modèles de développement.

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De façon assez classique on aurait une poursuite / durabilité des initiatives sur de l‘épargne/crédit
endogène qui devrait en théorie favoriser l‘implantation de financements exogènes d‘autant
qu‘existent des possibilités de refinancement des IMF auprès du FNDA.

 Quelle analyse faire de la durabilité des résultats engrangés par l’approche CEF du programme?
L‘approche CEF adapté, comme nous l‘avons explicité plus haut, de notre point de vue, est à compléter
en vue d‘une capitalisation de qualité. Elle a cependant permis aux EF et aux groupements d‘acquérir
des outils notamment comment produire un compte d‘exploitation et comment programmer / planifier
ce qui requière toutefois un minimum de connaissance en écriture et calcul (même si des efforts
d’adaptation ont été produits). Les personnes pas ou très peu lettrées ont donc recours à des « lettrés »
(très souvent des hommes) pour les aider remplir leur cahier et faire un bilan de l‘activité. Ce fait induit
une distorsion qui peut être préjudiciable à la continuité de cet outil de gestion pourtant essentiel. Par
contre pour l’outil programmation /planification, les EF qui l’ont mis en place de façon endogène en
poursuivront le développement.
L‘outil CEF in fine doit permettre de mieux raisonner son EF en tenant compte de ses atouts et
faiblesses des menaces qui existent et des opportunités et même si certaines EF en maitrisent sa mise
en œuvre, il leur sera nécessaire d‘avoir des apports extérieurs (ce qu‘à très bien fait le programme)
pour progresser. Ces apports devraient être fournis par les ATDA et dans une certaine mesure la
recherche car la dynamique de recherche de nouvelles innovations en vue de résoudre un problème
n‘est pas ancrée dans les mentalités car les populations restent globalement très attentistes.

 La stratégie de diffusion « paysan-à-paysan » a-t-elle favorisé un essaimage des acquis ?


Suite au recul des investissements dans les services de conseil mis en place par les pouvoirs publics
au cours des années 80 et 90, les approches de « vulgarisation » communautaire sont devenues de plus
en plus importantes. L’une de ces approches est la « vulgarisation » de paysan à paysan (VPP), qui est
définie comme la fourniture d’une formation par les agriculteurs aux agriculteurs, souvent avec ou
grâce à la présence d’un paysan Formateur Endogène.

Le système mis en place dans le PARSA avec dans un premier cercle comprenant des EF pilotes + des
EF auxiliaires puis un second cercle moins directement appuyé leur proposant un large éventail
d‘actions, de méthodes à mettre en œuvre, a été accompagné par un important volet communication
encadré par le programme.Celui-ci favorise les échanges et l‘acquisition de savoirs : champs école,
visite inter villages dans la zone, dans le pays, à l‘international avec des restitutions systématisées de
ces échanges à un large public. En temps normal,en l’absence d’appuis spécifiques cette dynamique
se ralentira considérablement, voir pourrait s’arrêter. Toutefois, dans les 3 communes d’intervention,
existent maintenant une masse critique d’EF qui ont considérablement évolué et des FE qui maitrisent
toutes les techniques et ont des supports7 pour diffuser ces savoirs. La mission a eu plusieurs
témoignages allant dans ce sens avec des membres d’une EF (hors village d’intervention) qui
s’orientaient vers un village IdP pour acquérir de nouveaux savoirs et les développer dans leur village
d’origine. La parentèle joue là aussi un rôle important.

La dynamique d‘essaimage est initiée elle se poursuivra après la fin du programme, mais se limitera
dans son contenu aux acquis du PARSA si d’autres acteurs ne viennent pas alimenter en innovations
pertinentes les dynamiques engagées.

7
L’analyse des supports de communication montre certaines défaillances non pas dans le contenu, mais dans le design qui devrait être repensé afin de
rendre ces produits pleinement didactiques et pédagogiques.

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5.5. Sur le programme commun SIA
Le programme commun SIA de promotion de l’agriculture familiale durable et de l’économie sociale
pour un monde plus juste, est un large programme financé par la DGD mis en œuvre par 3 ONGs
belges pour une période allant de 2017 à 2021. Il couvre 12 pays rassemblés dans 4 zones
géographiques homogènes. Le volet Nord est exécuté en Belgique francophone. Le volet Sud est quant
à lui exécuté dans 4 pays d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Bénin), 4 pays de
l'Afrique Centrale et Afrique de l’Est (République Démocratique du Congo, Tanzanie, Ouganda,
Ethiopie) et 3 pays d'Amérique latine (Equateur, Pérou, Bolivie).

Ce programme commun SIA (pour son volet Pour mémoire le Programme Iles de Paix au
Sud) a pour objectif spécifique de « renforcer les Bénin intégré dans ce programme commun a
performances économiques, environnementales pour objectif de « renforcer les performances
et sociales des acteurs de l’agriculture familiale économiques, environnementales et sociales des
durable et de l’économie sociale (AFD & ES) ». acteurs de l’Agriculture Familiale Durable au
Il repose sur l’atteinte de 5 résultats : Bénin ». Il repose sur l’atteinte de 5 résultats

R1 : Les producteurs ont adopté des R1 : Les producteurs ont adopté des
techniques de production durables et ont techniques de production durables et renforcé
renforcé la gestion de leur activité. la gestion de leur activité
R2 : Les producteurs, OP et entreprises R2 : Les producteurs et OP ont renforcé leurs
sociales ont renforcé leurs capacités de capacités de transformation,
transformation, de commercialisation et de commercialisation et stockage
stockage
R3 : Les producteurs, OP et entreprises R3 : Les différents groupes CEF ont accès à
sociales ont accès à des services financiers des services financiers pérennes et adaptés à
pérennes et adaptés à leurs besoins leurs besoins
R4 : Les autorités publiques, organisations de R4 : Autorités publiques, organisations de la
la société civile et citoyens sont sensibilisés, société civile et citoyens sont sensibilisés,
prennent en compte et se mobilisent en faveur prennent en compte et se mobilisent au profit
de l’agriculture familiale durable et de de l’Agriculture Familiale Durable
l’économie sociale
R5 : Les capacités des acteurs organisés de R5 : Les capacités des acteurs organisés de
l’agriculture familiale durable et de l’Agriculture Familiale Durable sont
l’économie sociale sont renforcées. renforcées.

On constate que le programme IdP s’intègre bien dans le programme commun SIA en ce qui concerne
l’AFD avec cependant une orientation liée à la spécificité de la zone d’intervention au Bénin qui est la
Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle. Dans le programme commun on aborde les questions
d’économie sociale aspect qui n’a que peu de sens dans la zone d’intervention IdP nord Bénin.

 Les partenaires du programme considèrent-ils que leur action s’inscrit dans une logique de soutien à
une transition agroécologique ? Les évaluateurs externes identifient-ils une cohérence dans la sélection
des partenaires par rapport à cette vision spécifique de l’avenir de l’agriculture familiale durable ?
Par partenaires du programme on entend les deux ONGs nationales que sont JAB et BUPDOS, ainsi
que les mairies et leurs services communaux. Comme précisé ci-dessus les deux ONGs choisies pour
concourir à la mise en place de ce programme, sont celles qui avaient participé à la mise en œuvre du
PARSA I et donc avaient à leur disposition les compétences requises pour poursuivre leurs activités à
savoir BUPDOS sur le maïs et le Maraichage et JAB sur les AGR. Toutefois alors que l’on était
initialement sur une démarche filière, la seconde phase fut orientée sur la prise en considération de

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l’ensemble de l’EF avec un accompagnement holistique de ces entités. Force est de constater que JAB
a plus rapidement pris la mesure de cette évolution et le constat en est que les animateurs sur le terrain
ont une bonne vision et compréhension de cette approche et une bonne sensibilité à la nécessité de
faire évoluer les systèmes techniques de productions vers de l’agro-écologie. Il en est de même pour
le Chargé de Programme. Concernant BUPDOS, sur le terrain les animateurs sont d’excellents
animateurs « socio » qui impactent positivement les EF sur les questions de relations au sein des
couples, dans les relations sociales et sociétales, sans pour autant occulter leurs compétences
techniques dans leurs domaines spécifiques qu’ils ont acquis dans PARSA I. Concernant le Chargé de
Programme (en fonction depuis 6 mois) il est délicat de porter une appréciation car peu présent au
cours de la mission et quelque peu introverti. Le précédent CP étant parti en formation en Belgique à
6 mois de la fin du programme.
Si l’on prend en considération l’ensemble des objectifs du PARSA II, a été constitué d’excellents
binômes sur le terrain avec une assez bonne mixité des équipes. L’un plus enclin à développer des
aspects techniques, le second plus à même de contribuer aux changements entre les personnes, au sein
du couple (EF), du/des villages et de la micro société locale. Ce choix a été très cohérent car nous
doutons que, seul, le technique peut faire évoluer les pratiques vers une agriculture familiale durable
et éco responsable.
Maintenant comme exprimé plus haut, se pose la question des institutions. JAB (entité régionale de
proximité de 16 pers. basée à Tanguiéta - 50km de Natitingou) a une orientation très marqué AFD
avec une démarche affichée de développement de l’agro-écologie très réactive, alors que BUPDOS
(entité nationale de 60 pers. basée à Abomey-Calavi – 550 km de Natitingou) affiche un savoir et une
reconnaissance sur la SAN qui de facto englobe de nombreuses thématiques. Si l’on prend en
considération uniquement une vision spécifique de promotion de l’agriculture familiale durable
BUPDOS n’est pas nécessairement le meilleur partenaire. D’autres intervenants existent localement
qui, sur ce domaine technique de l’AFD, peuvent être plus performants, à titre d’exemple nous
mentionnerons l’ONG ERAD (Etudes et Recherches Appliquées pour le Développement Durable)8.
L’ONG JAB est pleinement inscrite dans une logique de promotion et de soutien à la transition vers
une agriculture agro-écologiquement responsable et profite/bénéficie de l’accompagnement de
l’équipe d’IdP et du PARSA pour concevoir et proposer des projets à différents PTF, ce qui est loin
de la dynamique enclenchée chez BUPDOS qui se satisfait de répondre à des AO lancés par des projets
ou PTF. BUPDOS qui a un numéro PADOR dans le cadre des AMI lancés par l’UE aurait pu soumettre
des projets ANE ou AL sur cette thématique … ou encore se positionner sur les projets en émergences
financés par l’AFD ou la GIZ …
Concernant les mairies et les services techniques notamment en lien avec le développement agricole
et la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, comme explicité dans le corps de ce rapport, il est
nécessaire de distinguer les personnes, des institutions. Nous ne rentrerons pas dans ce débat, mais
rappellerons simplement qu’une « institution est un ensemble de règles, mais aussi un appareil, un
dispositif qui a des « ressortissants » ou des « clients » qu’elle va classer dans des catégories
prédéfinies de manière abstraite. Souvent l’institution existe par la durée, elle marque une permanence
dans le temps alors que la personne surgit d’une manière beaucoup plus immédiate. L’institution et la
personne ne sont pas dans les mêmes durées. La première existe déjà avec ses règles et ses
classifications quand la personne la rencontre »9. L’institution enfin s’incarne, vit, dans un groupe
d’hommes et de femmes, sans se confondre avec lui. Mais en même temps, l’institution n’existe que

8
On attirera toutefois l’attention des lecteurs sur le fait que le Directeur Exécutif de l’ONG est maire de Natitingou et président de l’Association des
Communes de l’Atacora Donga (ACAD). Par ailleurs l’ONG ERAD vient d’être agréée par le MAEP et sera donc en mesure de répondre aux AO lancés
par celui-ci pour la diffusion de messages techniques pour le développement des filières – Attention au mélange des genres qui peut être préjudiciable
à l’intervention avec de potentiels conflits d’intérêts.
9
https://www.revue-quartmonde.org/2323

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si ses règles, son but, sont portés par des hommes qui les mettent en œuvre, qui leur donnent une force
contraignante, qui vont agir en direction d’autres hommes. Les hommes d’ailleurs ont, en théorie, une
marge de manœuvre par rapport aux institutions. Même dans les institutions les plus bloquées il peut
exister des interstices de liberté. Chacun peut contribuer, progressivement, à faire bouger les choses
bien davantage, en fait, qu’il ne s’y autorise généralement. Dans un pays en développement tel le
Bénin et eu égard aux régressions observées en terme de liberté d’expression, de nécessaire soumission
à la pensée dictée par le pouvoir central, toute alternative proposée en opposition à la ligne de conduite
définie, d’intervention par le gouvernement n’est que faiblement écoutée et peut être dommageable/
préjudiciable pour les porteurs d’innovations qu’ils soient techniciens de l’agriculture (ou d’autres
services techniques) ou maires (élus communaux). C’est donc un défi risqué pour les personnes qui
portent du changement notamment lorsqu’elles se retrouvent seules face à leurs / des administrations
lorsque leurs partenaires (souvent internationaux) se retirent. Sur ce plan un programme de 36 mois
est beaucoup trop court car même convaincus de la démarche AFD-AR par la mise en place d’une
stratégie agro-écologique, les agitateurs de changements (techniciens et élus) ont besoin d’être
accompagnés, dynamisés sur des pas de temps plus long. Il était cependant cohérent d’aborder ce
niveau décisionnel (mairie et ST déconcentrés) dans la construction d’une stratégie, d’une vision à
long terme qui impacterait pour le moins le niveau méso.

 Est-ce que l’approche d’accompagnement fondée sur l’AFD-AR et promotion de l’agroécologie a


permis de renforcer l’autonomie des producteurs, à la fois du point de vue de la gestion des ressources
naturelles et de la mise en œuvre des techniques agroécologiques mais aussi du point de vue de leur
capacité à générer des revenus grâce à l’adoption de ces approches ?
Une grande majorité des producteurs/trices rencontrés, ainsi que certains techniciens, sont conscients
des limites du modèle qui a été promu et l’est encore par les services de l’état qui repose sur des
techniques de production où l’agrochimie est le moteur central. Dans les 3 communes d’intervention
les sols sont relativement pauvres à très pauvres, avec parfois des terroirs limités et donc des
possibilités de jachère très restreintes et des sols qui ne répondent plus aux engrais minéraux sauf à
haute dose ce qui n’est plus économiquement rentable pour les producteurs.
Face à ces constats, le PARSA (I & II) a proposé aux EF des alternatives liées à la GIFS, techniques
culturales adaptées au contexte, aux changements climatiques, techniques de conservation des stocks,
de valorisation des productions soit par la valorisation locales (transformation) soit par les ventes
groupées. Les producteurs/trices ont pu voire, discuter, débattre avec d’autres acteurs qui mettaient en
œuvre ces techniques (localement, nationalement, internationalement) puis ont été accompagnés pour
les mettre en place sur leur EF (s’ils étaient intéressés). Les résultats (à dire d’acteurs) sont tout à fait
probants dans les 18 villages où la mission a séjourné. Un très bon taux d’acceptation, la mise en œuvre
des techniques souvent sur toute la chaine (sol, plante, récolte, conservation, transformation, vente),
mais aussi intégration de certaines techniques sur d’autres cultures non prises en charge par le
programme à l’instar du coton (utilisation de compost direct ou en arrière effet sur le coton). Les EF
qui ont de petites surfaces entre 1,5 et 2 ha avec des possibilités limitées de jachères raisonnent leur
exploitation et les ressources disponibles en termes de fertilité y intégrant le compost, les cultures en
intercalaires (avec légumineuses), les pesticides/répulsifs bio, mais aussi le coton, les engrais minéraux
et les pesticides. Nous observons que là nous avons un sujet de recherche / investigation de premier
ordre sur la transition d’un système à un autre ou d’un équilibre raisonné de l’un et l’autre.
Un patchwork de deux systèmes existe actuellement, ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans, mettant en
évidence qu’une transition en cours de mise en place. Elle se traduit en premier lieu par une relative
autonomie « sécurisée » des EF vis-à-vis des fonctions qui étaient et sont encore à certains égards
dévolues à l’Etat : mise à disposition/subvention intrants chimiques, semences « sélectionnées », dans

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une certaine mesure stockage/commercialisation, fonctions de fait monétisées. Des alternatives ont été
proposées qui permettent aux EF de moins être dépendante de l’extérieur pour les inputs, de
transformer avec mise en place de chaine de valorisation courte et locale, de se regrouper pour les
questions de stockage et de négociations groupées pour la commercialisation limitant les
intermédiaires et dont la plus-value revient pour partie au groupement pour partie aux EF.
Les EF ont ainsi gagné en autonomie vis-à-vis de l’industrie chimique, amélioré la gestion de la fertilité
de leur EF, mais aussi en partie de leur terroir, ont diversifié et amélioré leurs pratiques culturales et
se faisant leurs productions (avec les limites connues des irrégularités pluviométriques), réduit
considérablement les pertes dues au stockage, développés des techniques de valorisation par la
transformation des productions de l’EF en limitant les inputs (bois pour foyers améliorés) et
valorisation des sous-produits de la transformation, mise en place de chaine courte de
commercialisation …
C’est l’ensemble des chaines de valeurs qui a été positivement impacté par les techniques agro-
écologique promue, les revenus qui ont cru au sein de l’EF avec une amélioration des conditions de
vie et des réinvestissement plus conséquent dans le développement d’une Agriculture viable et
respectueuse de l’environnement.

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6. Conclusions
Les conclusions de la mission reposent sur sa lecture et les analyses de l’abondante littérature mise à sa
disposition, mais surtout sur les entretiens qu’elle a eus avec tous les acteurs concernés par ce programme
PARSA. Ces conclusions sont de deux ordres.

6.1. Un programmedeDéveloppement - Recherche/Action qui


6.1.1. Valorise avec succès les acquis techniques du PARSA I mais reste trop limité dans
sa vision holistique de l’EF
La mission confirme ce qui avait déjà été explicité lors la revue finale du PARSA I à savoir
que « … l’appropriation des acquis du programme au niveau des trois volets (maïs,
maraîchage et AGR) est évidente aux dires des producteurs (H/F) qui appliquent la plupart des
nouvelles techniques culturales et en apprécient les avantages sur le plan économique,
écologique et social … ». Ces techniques se diffusent assez largement par un système
d’essaimage à deux niveaux et grâce à la présence de Formateurs Endogènes.
Par contre le programme n’a pas pris en considération la suggestion que d’autres céréales
que le maïs, très adaptées aux sols et conditions climatiques et qui constituent un véritable
potentiel pour la sécurité alimentaire pouvaient faire l’objet d’accompagnements.
Il n’a considéré qu’une partie de l’Exploitation Familiale en oblitérant des pans entiers
d’activités de ces micros entreprises rurales à caractère social tel certaines cultures
strictement commerciales comme : le coton, le sésame, l’anacarde, … qui contribuent
grandement à la formation des Revenus et de la SAN.
Il n’a pas pris en compte un élément fondamental à savoir que toutes les techniques proposées
sont majoritairement manuelles (fort besoin en Main d’Œuvre) et que surtout pour les femmes,
mais pas uniquement, il y a un énorme danger de surcharge de travail. Aucune analyse sur les
temps de travaux dans l’EF n’a été réalisée alors qu’il est connu que c’est l’un des principaux
goulots d’étranglement dans toutes les EF. On a donc là une contrainte qui pourrait limiter la
diffusion plus large de techniques agro-écologiques d’autant que la zone d’intervention est
sujette à fort impact climatique et que les EF sont plus dans une logique / dynamique
d’extensification que d’intensification (stratégie bien connue de répartition du risque).

6.1.2. Expérimente le passage d’une démarche filière à une démarche CEF adapté
Un programme qui au cours de la période a initié sa mutation en termes de stratégie en
engageant le passage d’une démarche d’intervention filière vers une démarche « CEF
adapté » allant en cela à l’encontre de la stratégie nationale du pays(accompagnée par de
nombreux PTF) qui promeut les filières orientées vers l’exportation (coton, anacarde, huile de
palme, ananas, riz, maïs, maraichage) à fort investissements agrochimiques.
Une transition délicate tant sur le plan méthodologique car on parle ici de « CEF adapté » (une
autre terminologie serait plus appropriée) que sur le plan humain car il a fallu former le
personnel issu de la première phase et bien leur faire comprendre / prendre en considération
que l’on n’intervient plus sur une thématique avec des individus (pris isolément), mais sur
l’ensemble d’une entité qui est une micro entreprise rurale à caractère social que l’on appelle
l’Exploitation Familiale et que l’intervention y est holistique (considérant l’objet comme
constituant d’un tout).Force est de constater que globalement les animateurs ont pris la mesure

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de ces évolutions, mais que surtout les EF ont très bien intégrées cette démarche qu’ils
pratiquaient intuitivement et qui a été formalisée grâce au conseil en gestion qui a été mis en
place. A dires d’acteurs le Conseil de gestion en appui à l’EF a été bien appréciée et mis en
application pour le moins dans les EF pilotes.
On prendra toutefois ces affirmations des EF avec précaution car elles concernent un petit
nombre d’exploitations interviewées et l’extrapolation en serait hasardeuse de même que le
passage à l’échelle de la méthode sans en avoir explicité tous les avantages et inconvénients.
Il y a là un vrai travail de capitalisation/recherche à valoriser.

6.1.3. est limité par un pas de temps de l’intervention trop court


Le programme a certes bénéficié de toute l’expérience du PARSA I des bons résultats qu’il a
produits, de l’adhésion des EF et plus généralement des populations et des élus locaux,
cependant les changements méthodologiques opérés ont été assez « radicaux » et sur un pas
de temps extrêmement court (36 mois)pour in fine produire des résultats intéressants et des
changements observables (à l’échelle de l’échantillon), mais difficilement quantifiable
actuellement.
Si l’on veut pouvoir éprouver et valoriser pleinement la méthodologie, la mission estime que :
i) on doit pouvoir poursuivre l’appui / accompagnement sur au moins 2 campagnes agricoles,
ii) étayée chaque phase de la méthode et des résultats obtenus (scientifiquement et
quantitativement), sur iii) sa capacité à être reproduite sur des espaces / nombre d’EF
beaucoup plus importants (changement d’échelle) et iv) à quel coût.
Il nous semblerait de bon aloi d’intégrer cette démarche dans les nouveaux programmes IdP
dans la zone (peut être sur un échantillon plus restreint, mais raisonné et représentatif de la
diversité) et qu’un encadrement avec un partenariat scientifique (Université de Liège et
Parakou et/ou Abomey-Calavi) puisse être mis en place10.

6.2. Un programme avec un fort ancrage terroir paysan mais qui peine à se
positionner sur de l’institutionnel et du plaidoyer

6.2.1. Un ancrage terroir, humain et social de qualité


Le programme est particulièrement bien ancré dans les terroirs humains sur lesquels il intervient. La
mission a pu le constater dans les 18 villages dans lesquels elle a eu à faire des entretiens individuels
et en groupe. Une grande aisance d’expression des acteurs/bénéficières ou non des actions du
programme a permis d’aborder sans faux-fuyant tous les sujets, même ceux de la reproduction
humaine, des relations dans le couple, de l’évolution de la position de la femme par rapport à son mari
et plus généralement à l’homme et à la société dans laquelle elle évolue. Cet état de fait a très
positivement marqué la mission qui connait depuis plusieurs années la zone du programme et les
populations. Ces changements, évolutions sont pour partie à mettre au crédit du programme, des
femmes et hommes des équipes qui, au quotidien, animent une action de proximité. Une grande
confiance a été établie et les bénéficiaires, notamment les femmes qui ont développé savoirs, capacités

10
Un rapprochement avec Enabel dans le cadre du nouveau projet DESIRA pourrait être opéré

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et compétences reconnus dans les différents cercles dans lesquelles elles évoluent. Se sont de grandes
mutations qui s’inscriront dans le temps et auxquelles a contribué le programme.
Il serait pertinent de plus et mieux intégrer dans les programmes à venir une meilleure valorisation des
changements, mutations opérés à l’image de ce qui a été produit lors des séminaires de clôture du
programme dans chaque commune. Donnons la parole aux acteurs de terrain, se sont d’excellents
ambassadeurs.

6.2.2. Un positionnement institutionnel limité au niveau spatiale


Force est de constater que le positionnement institutionnel s’est limité aux communes et aux services
techniques qui sont essentiellement les démembrements des différents ministères avec une exception
le PFSAN mis en place par AMSANA et dont la rémunération est maintenant prise totalement en
charge par les mairies (d’intervention de AMSANA dont Materi, Cobly et Boukoumbé).
L’intégration des membres directs et indirects du programme comme représentant de celui-ci dans
toutes les instances de concertation de la commune est très apprécié, car ils apportent des informations
que les autres services n’ont pas (car ils ont peu de moyens de se rendre sur le terrain), le programme
apporte un regard, une vision, des alternatives qui sont autant de propositions pour répondre aux
difficultés rencontrés par les EF et qui par ailleurs alimentent le débat au sein des instances
communales (services techniques, maires et élus communaux).
Bien que l’ancrage local soit de qualité, même si limité à 3 communes sur les 9 que comporte le
département de l’Atacora et malgré les perturbations provoquées par la réforme du MAEP en 2016, le
programme a développé / entretenu des relations beaucoup trop tenues avec ce niveau décisionnel, ce
qui fut de notre point de vue une faiblesse alors qu’il aurait pu s’arrimer aux deux programmes de la
coopération belge dont il est partenaire (PROFI VO & VI ainsi qu’AMSANA). De même une insertion
dans le débat au niveau national sur la thématique agricole au travers de l’Ambassade de Belgique11
et la Représentation Résidente d’Enabelaurait permis d’avoir accès à de nombreuses informations
stratégiques, d’être aussi « agitateur d’idées novatrices » et in fine se faire connaitre et reconnaitre12.

6.2.3. Un plaidoyer même avec du contenu qui manque de porteurs / partenaires


Le plaidoyer est la défense écrite et/ou orale d’une opinion, d’une cause, d’une politique ou d'un groupe
de personnes. Un discours de défense. Le plaidoyer est un processus délibéré visant à influencer les
décideurs sur le développement, le changement et la mise en œuvre de politiques. Depuis peu (2 ans),
le plaidoyer est devenu partie intégrante de la vision d’Iles de Paix. C’est un outil qui se développe
progressivement et qui au Bénin peut rapidement monter en puissance. En effet, le PARSA (I & II) a
produit des résultats, du contenu qu’il faut plus et mieux valoriser et utiliser pour alimenter des
messages à porter à différents niveaux par différents types d’acteurs.
Le plaidoyer revient à influencer les décideurs en matière de politiques. Ce sont généralement ceux
qui ont les moyens de légiférer, de négocier ou d’établir des budgets en lien avec les politiques
publiques officielles (responsables de districts et de municipalités, fonctionnaires au niveau national,
parlementaires, ministres de gouvernements et institutions internationales). Les décideurs ne sont pas
nécessairement et systématiquement les « détenteurs de pouvoir ». Leurs décisions peuvent être
souvent influencées par ceux qui détiennent le pouvoir officiel et non officiel en société, y compris

11
On rappellera que la Belgique a tenu jusqu’à fin 2018 le lead du groupe de travail des PTF sur le secteur agricole, qui est actuellement assuré par
l’UE.
12
On rappellera que la DGD sollicite très souvent un avis de non objection aux Ambassades lors de la présentation de nouveaux projets/programmes

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mais pas seulement par les entreprises, les médias, les chefs religieux et les mouvements sociaux. Il
existe de nombreux moyens d’influencer les décideurs et les détenteurs de pouvoir, notamment par des
stratégies originales de confrontation et de mobilisation publique ou par des stratégies plus classiques
de pression « en coulisses ». Le plaidoyer peut alors être réalisé seul ou en coalition. Il n’y a pas
d’approche unique, chaque contexte exigeant une stratégie différente.
Nous l’avons évoqué, le programme, IdP et ses partenaires sont inscrits dans trop peu de réseaux et
surtout des réseaux qui peuvent impacter les différents types de décideurs évoqués ci-dessus. Un réel
travail d’inscription dans des réseaux pouvant influencer les « décisionnels » est à engager en
commençant par les structures et instances de proximité.

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7. Recommandations
La majorité des recommandations proposées ci-dessous, ont été présentées et débattues lors de la restitution
intermédiaire que l’expert a tenu par skype le dimanche 01 mars 2020 (à leur demande) avec Mme Isabelle
Jardon et M. François Grenade de Iles de Paix puis en fin de Mission à Natitingou avec toute l’équipe IdP et
ses partenaires JAB et BUPDOS le jeudi 05 mars 2020 et enfin à Cotonou avec les cadres de la direction de
BUPDOS le lundi 09 mars 2020.

7.1. Donner du temps à PARSA et Iles de Paix pour sortir par le haut
Même si la mission est une Revue Finale d’un programme, l’ensemble de l’analyse après 2 semaines
de terrain nous amène aux constats suivants :
 Un programme sur un pas de temps très limité dans sa phase strictement opérationnelle avec
des contraintes (réforme profonde du MAEP, changement d’approche, adaptation d’outils,
diagnostic initial trop long) ;
 De belles réussites au niveau de certaines EF qui ont induit l‘émergence naissante de
nombreuses autres dynamiques à leur image ;
 Des produits de capitalisation pour certains en cours de réalisation qu‘il faudra finaliser,
diffuser et accompagner, pour d’autres à venir qu’il faudra mettre en chantier ;
 Un retrait à venir de la présence d‘IdP sur le terrain qui n‘a pas été suffisamment bien préparé
et cela pourrait laisser une image ternie auprès des bénéficiaires alors qu‘à ce jour elle est
excellente.
Sur la base de ces constats, la mission recommande vivement d‘envisager les voies et moyens de
mettre en place une prolongation. Celle-ci devrait être de 24 mois exclusivement sur du soft,
uniquement sur des actions porteuses avec des porteurs clairement identifiés, afin de valoriser tous
les acquis du programme PARSA. Les moyens requis sont très faibles au regard du montant global
du PARSA et du retour sur investissement escompté. Cette proposition doit être rapidement débattue
et mise en œuvre dans les plus brefs délais13.

7.2. Se donner les moyens de capitaliser l’expérience, de la valoriser, de la


diffuser tout en se questionnant sur le bien-fondé de celle-ci
Le PARSA est un programme fort riche d’expériences mais aussi avec des faiblesses dont il faut tirer
les enseignements, produire de la référence, capitaliser en vue de valoriser celle-ci et la diffuser sous
différentes formes. A cet effet il nous semble opportun de :
 Concernant le CEF versus IdP :
Un travail reste à faire pour avoir une possibilité de capitalisation de qualité, dans la séquence :
 Image initiale (quantitatif - fait)
 Suivi de l‘intervention par MdP (qualitatif - fait)
 Image finale (quantitatif – à réaliser)
Le PARSA dispose d’une riche base de données qui est un état d’une situation de départ. Il a mis
en place une démarche de suivi via des Marqueurs de Progrès qui ont permis d’avoir un point

Les commanditaires de l’étude font observer qu’un programme est en cours de mise en œuvre qui devrait reprendre une partie des acquis du
13

PARSA. La recommandation n’en reste pas moins d’actualité.

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régulier de l’évolution, des changements opérés et donc il serait maintenant logique de faire un
diagnostic final sur un nombre raisonné de bénéficiaires et ainsi avoir une séquence complète qui
permettra d’analyser finement la démarche, les outils, les résultats ainsi que les coûts de mise en
place d’une telle démarche.
Fort de cette capitalisation, IdP et ses partenaires pourront mieux valoriser leurs expériences et
leurs savoirs et se positionner sur le débat.
 Concernant l’Exploitation Familiale versus IdP
IdP a fait le choix de ne prendre en considération d’une partie des activités des Exploitations
Familiales, restant en cela dans une certaine logique filière alors que le programme a évolué vers
une vision holistique de l’EF. Sur ce point nous recommandons vivement à IdP de revisiter son
point de vue car lorsque l’on aborde les questions de Revenus et celles de Sécurité Alimentaire et
Nutritionnelle on doit nécessairement considérer l‘EF prise comme une micro entreprise rurale à
caractère social et c‘est donc l‘ensemble du système que l‘on doit prendre en considération et non
une partie des activités excluant de facto l‘activité coton, cajou, sésame, … car ces cultures
peuvent représenter jusqu’à 40 % des revenus des EF … et donc ne peuvent être ignorées.
 Concernant le financement des EF et des Groupements
Le développement d‘une EF ou d’un Gpt et de ses activités ne peuvent faire fi de financements
externes même s’ils doivent autant que peutce faire avoir recours à de l’auto financement. Elle
peut avoir recours aux IMF (ce qui a été initié) mais, ce qui ne l’a pas été, c’est d’avoir recours
au niveau communal au FADEC Agri et au niveau national au FNDA via les ATDA. Un travail
conséquent d’information/formation accompagnement allant dans ce sens devrait être initié avec
ces partenaires.
Sur cet aspect, montage de micro projet, les demandes existent, mais ne sont pas formalisées et
mises en forme par les EF ou Groupements qui n‘en ont pas les moyens. Une réflexion stratégique
doit être menée afin de définir si cet axe correspond à la ligne d‘intervention d‘IdP et si oui
comment l’intégrer dans sa démarche, la mettre en œuvre et avec qui.
 Alimenter le monde rural en innovation
Il est connu que les innovations techniques endogènes sont très limitées et qu‘elles proviennent
de l‘extérieur du milieu pour ensuite être testées / adaptées et diffusées. Il faut donc continuer à
alimenter le monde paysan / rural en innovations pertinentes que les précurseurs vont s‘approprier
et diffuser. Il y a là un travail de rapprochement essentiel à mener avec les ATDA et la recherche
/ universités (cf. projet DESIRA Enabel - Problématique de l’adoption et de l’adaptation de
pratiques agro-écologiques aux réalités des exploitations familiales, ainsi que de leur diffusion au
niveau des territoires) pour poursuivre les dynamiques d‘adaptation aux changements
environnementaux
 Contribuer au plaidoyer sur l’AFD
Les actions techniques engagées au niveau des mairies ont permis d‘aider celles-ci à se
positionner sur la thématiques AFD-AR et sur l‘agro-écologie, mais les mairies ont des pouvoirs
de décisions limités. Un plaidoyer sera donc nécessaire à mettre en place au niveau régional
(proximité) ATDA, DDAEP, Préfecture et acteurs régionaux de la société civile, mais aussi par
un jeu d‘alliance avec des OSC au niveau national. On introduit là toute la question du
changement d’échelle et des alliances / partenariat à mettre en place

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7.3. Engager un processus de réflexion sur le changement d’échelle
Le changement d’échelle décrit un « processus » et non un « état ». Réfléchir en termes de changement
d’échelle signifie que l’on observe une réalité en changement14. C’est ainsi le fait de déployer de
nouvelles stratégies dans le but d’augmenter ou de pérenniser des retombées positives sur la société,
l’environnement dans lequel on évolue (aux plans technique, environnemental, économique, social,
structurel ou culturel). À terme, l’objectif du changement d’échelle est de permettre à davantage de
personnes de jouir de l’expertise et des idées développées par le programme et ses partenaires.
En d’autres termes, la mission recommande à Iles de Paix et ses partenaires du sud (actuels et futurs)
de réfléchir sur le bien foncé de :
 S’organiser, d’unir leurs forces en tant qu’organisations similaires ou complémentaires pour
décupler leur potentiel d’action sur les thèmes qu’ils jugent judicieux de porter ;
 Exporter un modèle gagnant ou un savoir-faire reconnu, ce qui évite aux « intervenants »
d’avoir à réinventer la roue ;
 Elargir la portée d’Iles de Paix ou d’un consortium afin de pouvoir répondre aux aspirations
de nouveaux acteurs, de nouveaux intervenants ou à de nouveaux enjeux de société ;
 Agir également sur une problématique sur le plan institutionnel ou politique pour favoriser un
changement plus généralisé dans une visée de transformation sociale.
L’objectif en serait de :
 Rejoindre d’autres acteurs ou d’autres intervenants sur des territoires/espaces que l’on ne
dessert pas actuellement ;
 Contribuer à changer les règles, les normes et les valeurs de manière à promouvoir une
nouvelle vision ou une nouvelle façon d’agir face à un enjeu de société donné.
Certaines organisations peuvent craindre qu’un changement d’échelle ne les amène à perdre leur
identité ou leurs liens privilégiés avec les communautés à la base. Pourtant, changer d’échelle ne veut
pas nécessairement dire accroître la taille de son organisation. Certaines stratégies permettent de viser
grand en matière de retombées tout en restant petit sur le plan de la structure (coopération,
dissémination, certaines formes d’essaimage, changement systémique). Aussi, il est tout à fait possible
pour une organisation de conserver les avantages d’une proximité avec ses communautés à la base tout
en mettant à contribution son expertise ou son approche dans d’autres secteurs géographiques ou
d’autres contextes. La clé du succès est de prévoir les dérives possibles et de planifier les mécanismes
appropriés pour les éviter.

7.4. Construire des partenariats différentiés sur les thématiques et les


niveaux pour se positionner dans le débat public et sociétal
Au bénin existe une grande diversité d’acteurs / organisation de la société civile. « Les réformes
économiques et politico-institutionnelles adoptées à la faveur des PAS ont alimenté le projet de
constitution d’une société civile ne serait-ce qu’en libérant une main d’œuvre directement mobilisable.
À Cotonou, les PAS et réformes de la fonction publique ont suscité un dégraissage des effectifs de la
fonction publique (très inégal selon les secteurs) générant une nouvelle catégorie sociale : "déflatés"
ou "compressés". Certains "se sont lancés" dans les associations de type ONG, rejoints par de

Fontaine J. et Hassenteufel P., To change or not to change. Les changements de l’action publique à l’épreuve du terrain, Presse Universitaires de
14

Rennes, 2002.

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nombreux "diplômés sans emploi". La création d’ONG fait partie de l’arsenal stratégique de l’auto-
emploi au même titre que l’insertion dans l’économie informelle qui s’est considérablement
développée à la faveur de la transition. Enfin, des fonctionnaires "restés en poste mais insécurisés" et
dotés de capitaux relationnels (à l’extérieur, au sein de l’administration, dans les agences étatiques
d’hier ou encore dans l’associationnisme de terroir) ont largement participé à l’expansion du secteur.
Ces fonctionnaires–leaders de nouvelles ONG sont parfois qualifiés de "crocodiles" et sont réputés
être aussi à l’aise sur la terre ferme des ministères que dans l’eau du marigot associatif. »15
Ces quelques mots pour préciser qu’il n’est pas aisé de trouver des partenaires de qualité ayant le
même niveau de professionnalisme, la même éthique et le même engagement que les acteurs du nord.
Par ailleurs il est important de rappeler que l’on est dans de la co construction qui requière du temps.
Le partenariat ne se décrète pas. Il est cependant essentiel pour une inscription dans le débat local, car
seules ces organisations nationales en ont la légitimité.
Au-delà des structures il est primordial de bien être en phase sur les thématiques que l’on envisage de
porter, comment et pour quels objectifs. Ce sont des mises à plat initiales sur lesquels il faut s’accorder
et vérifier dans l’exercice la cohérence de point de vue sans détour et en toute transparence.

15
https://journals.openedition.org/apad/3573#tocto1n4

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Annexes

A1 - Termes de référence de la mission

TDR
Evaluations_PARSA II_vf.docx

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A2 - Liste des villages objets d’entretien

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A3 - Présentation des acquis du PARSA II par résultat

Cadre
Logique_JAB-BUPDOS-Idp.xlsx

A4 - Tableau d’arrêté des comptes au 31/12/19

Points financiers
Parsa II au 311219.xlsx

Analyse Budgétaire PARSA II au 31/12/19


300 000,00 €
250 000,00 €
200 000,00 €
150 000,00 €
100 000,00 €
50 000,00 €
- €
-50 000,00 €
ANT. Fonct Activités
BUPDOS JAB S/E
BENIN IDP IDP
Budget initial 180 271, 98 222,8 26 383,8 305 935, 110 663, 22 850,1
Réalisé 31/12/19 121 416, 141 047, 27 277,1 282 483, 116 631, 2 942,67
Solde 31/12/19 58 855,5 -42 824,9 -893,28 € 23 451,3 -5 968,08 19 907,4

A5 - Power point produit pour la restitution de la mission

Restitution Eval
PARSA II.pptx

A6 - Tableau des commentaires sur le rapport provisoire et réponses de


l’évaluateur ainsi que des modifications éventuellement opérées

Réponses aux
commentaires produits dans le rapport.docx

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A7 - Liste des documents consultés

Biblio - revue finale - PARSA II - Février 2020

AUTEUR Date Pages Format

Documents reçus par IdP Belgique et Bénin en préparation de la mission terrain

Rap Eval PARSA I


South Research
Rapport VF 161226 CVBA/VSO déc-16 65 pdf
Lisette Caubergs

DTF
02_DGD 17-21_SIA_ BJ_vf (03-2017) Iles de Paix mars-17 31 pdf
03_DGD 17-21_Bénin_Budget adapté_vf_2019-01 Iles de Paix janv-19 7 xls

Cadre Logique et Chronogramme


BJ_PARSA2_Cadre logique + indicateurs Iles de Paix janv-18 5 doc
BJ_PARSA2_Chronogramme triennal - 2017-2019 Iles de Paix sept-17 3 xls

Fiches activités
BJ_PARSA2_Fiche activités_R1 Iles de Paix oct-17 14 doc
BJ_PARSA2_Fiche activités_R2 Iles de Paix sept-17 7 doc
BJ_PARSA2_Fiche activités_R3 Iles de Paix sept-17 2 doc
BJ_PARSA2_Fiche activités_R4 Iles de Paix sept-17 13 doc
BJ_PARSA2_Fiche activités_R5 Iles de Paix sept-17 4 doc

Rapport Bailleur 2017


DGD 17-21_SIA_BJ_Leçons apprises_2017_vf Iles de Paix avr-18 3 doc
DGD 17-21_SIA_BJ_Autoevaluation Performances 2017_vf Iles de Paix avr-18 11 xls

Rapport Bailleur 2018


DGD 17-21_SIA_BJ_Leçons Apprises_2018 Iles de Paix ? 2 doc
DGD 17-21_SIA_BJ_Autoevaluation Performances_2018 Iles de Paix ? 11 xls

Suivi-Evaluation
PARSA2_Suvi budgétaire et opérationnel_v1.0_actu-T4_2018 Iles de Paix avr-19 12 xls
SE-SIA_BJ Iles de Paix mai-19 6 xls
SE-SIA_BJ_IDP_BUPDOS Iles de Paix mai-19 12 xls
SE-SIA_BJ_IDP_JURA Iles de Paix mai-19 12 xls
SE-SIA_BJ_IDP_MUNICIPALITES Iles de Paix mai-19 7 xls
SE-SIA_BJ_IDP_PRODUCTEURS Iles de Paix mai-19 9 xls

Doc complémentaires recu le 30/01/20


IDP-BJ_Rapport 2017 PARSA II (DGD)_format DGD_v02 Iles de Paix janv-20 32 doc
Canevas 5_Rap CP (2018)_2-DéclinaisonDGD_PARSA II_v2 Iles de Paix mars-19 26 doc
Note de cadrage _ Stratégie CEF _ PARSA2 _ version finale Iles de Paix sept-17 6 doc
BJ_PARSA II_Stratégie de Désengament_PSIA Iles de Paix mars-19 7 doc
Compil_Projets EF_Cobly_v-2019 03 (2) Iles de Paix mars-19 xls
Plan opérationnel de désengagement Jura Iles de Paix août-19 5 doc
Plan opérationnel de sortie_BUPDOS Iles de Paix juin-19 8 doc

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Biblio - revue finale - PARSA II - Février 2020

AUTEUR Date Pages Format


Doc complémentaires recu le 07/02/20
i _ Page de Garde.pdf Iles de Paix 1 pdf
ii _ Table de MatiŠres.pdf Iles de Paix 1 pdf

1 - 3 _ Introduction - Presentation.pdf Iles de Paix 3 pdf


3- Rap. Formation Aviculture.pdf Iles de Paix 8 pdf
3- TdR_Ateliers communaux 2019 VETO.pdf Iles de Paix 1 pdf
4 - 5 _ Planification.pdf Iles de Paix 1 pdf
4- Presentation ATDA Bkb‚.pdf Iles de Paix 3 pdf
4.2- Projet Synergie & Renf. AFD-AR Communes_V.00.pdf Iles de Paix 2 pdf
5- Debriefing & Planif. ELEVAGE.pdf Iles de Paix 4 pdf
6 - 9 _ Petit elevage.pdf Iles de Paix 4 pdf
6- Rap. suivi appuis CEF_pti ‚levag_Oct18.pdf Iles de Paix 2 pdf
Bref rappel du contexte.pdf Iles de Paix 1 pdf
Cahier d'application 2016.pdf Iles de Paix 26 pdf
Fiche ITK arachide complete.pdf Iles de Paix 3 pdf
20181029_Fiche Rappel_Epargnes & Credits Vivants.pdf Iles de Paix 1 pdf

10 _ Engrais Organiques - 1.pdf Iles de Paix 1 pdf


11 - 14 _ Engrais Organiques - 2.pdf Iles de Paix 4 pdf
15 _ Protection phyto bio.pdf Iles de Paix 1 pdf
16 - 17 _ Productions Durables - 1.pdf Iles de Paix 2 pdf
18 - 19 _ Productions Durables - 2.pdf Iles de Paix 2 pdf
20 - 21 _ Productions Durables - 3.pdf Iles de Paix 2 pdf
22 - 23 _ Productions Durables - 4.pdf Iles de Paix 2 pdf
24 _ Stockage - 1.pdf Iles de Paix 1 pdf
25 - 26 _ Stockage - 2.pdf Iles de Paix 2 pdf
27 - 28 _ Commercialisation - 1.pdf Iles de Paix 2 pdf
29 - 32 _ Commercialisation - 2.pdf Iles de Paix 4 pdf
33 _ AGR - 1.pdf Iles de Paix 1 pdf
34 - 35 _ AGR - 2.pdf Iles de Paix 2 pdf
36 - 37 _ AGR - 3.pdf Iles de Paix 2 pdf
38 _ AGR - 4.pdf Iles de Paix 1 pdf
39 - 40 _ AGR - 5.pdf Iles de Paix 2 pdf
41 - 42 _ AGR - 6.pdf Iles de Paix 2 pdf
43 - 44 _ Gestion - 1.pdf Iles de Paix 2 pdf
45 - 46 _ Gestion - 2.pdf Iles de Paix 2 pdf
47 _ Gestion - 3.pdf Iles de Paix 1 pdf
48 - 49 _ Gestion - 4.pdf Iles de Paix 2 pdf
50 - 51 _ Gestion - 5.pdf Iles de Paix 2 pdf
52 - 53 _ Gestion - 6.pdf Iles de Paix 2 pdf
54 - 55 _ Foyer Am‚lior‚.pdf Iles de Paix 2 pdf
56 _ Conclusion.pdf Iles de Paix 1 pdf

Rap. Sp‚c. PARSA II - Diagnostic & Appui CEF - ELEVAGE.pdf Iles de Paix 1 pdf
Repertoire_Menages CEF & Auxiliaires_Cobly_Mars 2019.docx Iles de Paix 8 doc

Documentation sur MdP


0 PRESENTATION DU DISPOSITIF de Suivi de lOS du programme SIA Iles de Paix 16 ppt
1 Méthodologie pour la définition des ACTEURS CIBLES Iles de Paix 1 xls
2 Définition des PERFORMANCES PAR TYPE d'ACTEUR CIBLE Iles de Paix 4 xls
3 Méthodologie pour la définition des MDP Iles de Paix 3 xls
3 _ Fiche de définition de MDP Iles de Paix 2 doc
4 Méthodologie pour la mise en place des GRILLES DE PERFOMANCE (1) Iles de Paix 3 xls
Exemples MDP 1 Groupes de producteurs et microentrepreneurs Iles de Paix 3 xls
Exemples MDP 6 ONG Iles de Paix 2 xls
Lot 2 - Dispositif de Suivi MdP par acteur Iles de Paix pb xls

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