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Avril 2020
Jean Sébastien CANALS
JSC-Consulting
Unrow 13 18569 Ummanz / Rügen Germany
Tel: +49 (0) 38305 53823 E-mail: js.canals@jsc-consulting.eu
Cette évaluation finale a été réalisée dans le cadre d’un programme financé par la DGD - Belgique.
Le rapport a été rédigé par un expert externe indépendant. La version provisoire de celui-ci a fait l’objet de
discussions avec les équipes au Bénin et en Belgique. Tous les échanges ont donné lieu à la production d’une
annexe spécifique les retraçant.
Les opinions exprimées dans ce document représentent les points de vue de l’auteur et ne sont pas
nécessairement partagés par Iles de Pays, le PARSA ou les autorités du Bénin.
1. Résumé ........................................................................................................... 7
2. Contexte d’évaluation finale ...................................................................... 11
2.1. Eléments de contexte : pression démographique, intensification de la production et
changements climatiques ........................................................................................... 11
2.2. Les réformes institutionnelles dans le secteur agricole au Bénin .............................. 11
2.3. Les documents de référence en matière de politique agricole ................................... 12
2.4. Le Programme d’Amélioration du Revenu et de la Sécurité Alimentaire des familles
des communes de Cobly, Matéri et Boukoumbé –PARSA - phase I et II ................. 12
2.5. Contexte de mise en œuvre du PARSA dans l’Atacora............................................. 14
3. Objectif et Méthodologie de l’évaluation .................................................. 16
3.1. Objectif et enjeux de l’évaluation .............................................................................. 16
3.2. Méthodologie mise en œuvre ..................................................................................... 16
3.3. Déroulement, phasage et calendrier de l’étude .......................................................... 17
4. Constats et Evaluation du programme PARSA II ................................... 18
4.1. Pertinence................................................................................................................... 18
4.2. Efficience ................................................................................................................... 19
4.3. Efficacité .................................................................................................................... 21
4.4. Impact ........................................................................................................................ 22
4.5. Durabilité ................................................................................................................... 23
4.6. Tableau récapitulatif des indicateurs ......................................................................... 24
5. Questions spécifiques posées par le commanditaire ................................ 25
5.1. Sur la Pertinence ........................................................................................................ 25
5.2. Sur Efficacité / Efficience .......................................................................................... 26
5.3. Sur impact .................................................................................................................. 30
5.4. Sur la Durabilité ......................................................................................................... 32
5.5. Sur le programme commun SIA ................................................................................ 34
6. Conclusions .................................................................................................. 38
6.1. Un programmedeDéveloppement - Recherche/Action qui ........................................ 38
6.1.1. Valorise avec succès les acquis techniques du PARSA I mais reste trop limité dans sa vision
holistique de l’EF ...................................................................................................................... 38
6.1.2. Expérimente le passage d’une démarche filière à une démarche CEF adapté ........................... 38
6.1.3. est limité par un pas de temps de l’intervention trop court ........................................................ 39
6.2. Un programme avec un fort ancrage terroir paysan mais qui peine à se positionner
sur de l’institutionnel et du plaidoyer ........................................................................ 39
JSC-Consulting- Proposition technique et financière Page | 4
Evaluation Finale PARSA II - Bénin
6.2.1. Un ancrage terroir, humain et social de qualité ......................................................................... 39
6.2.2. Un positionnement institutionnel limité au niveau spatiale ....................................................... 40
6.2.3. Un plaidoyer même avec du contenu qui manque de porteurs / partenaires .............................. 40
7. Recommandations ....................................................................................... 42
7.1. Donner du temps à PARSA et Iles de Paix pour sortir par le haut ............................. 42
7.2. Se donner les moyens de capitaliser l’expérience, de la valoriser, de la diffuser tout
en se questionnant sur le bien-fondé de celle-ci ........................................................ 42
7.3. Engager un processus de réflexion sur le changement d’échelle............................... 44
7.4. Construire des partenariats différentiés sur les thématiques et les niveaux pour se
positionner dans le débat public et sociétal ............................................................... 44
Annexes ............................................................................................................... 46
A1 - Termes de référence de la mission .............................................................................. 46
A2 - Liste des villages objets d’entretien ............................................................................ 47
A3 - Présentation des acquis du PARSA II par résultat....................................................... 48
A4 - Tableau d’arrêté des comptes au 31/12/19 .................................................................. 48
A5 - Power point produit pour la restitution de la mission ................................................. 48
A6 - Tableau des commentaires sur le rapport provisoire et réponses de l’évaluateur ainsi
que des modifications éventuellement opérées .......................................................... 48
A7 - Liste des documents consultés .................................................................................... 49
Un programme centré sur les acteurs locaux qui a pour objectif de : « renforcer les performances économiques,
environnementales et sociales des acteurs de l’Agriculture Familiale Durable au Bénin » et qui vise à renforcer
trois groupes cibles :
• Les groupes de Producteurs (2280 ménages répartis en cercles d‘intervention différenciés
comprenant chacun 1140 ménages (2))
• Les Municipalités (mairies de Cobly, Matéri et Boukoumbé) et
• Les ONGs d‘appui (JAB et BUPDOS)
La stratégie développée par IdP pour la mise en œuvre du PARSA II a été particulièrement efficiente (B +)
dans sa mise en œuvre et avec de très bons impacts (B +) connus et reconnus à plusieurs niveaux, mais avec
un degré de durabilité qui reste à améliorer (B -) et pour une pertinence qui est discutable en fonction du point
de vue sur lequel on se place mais que l’on positionne cependant comme satisfaisante (B). L’efficacité de
l’intervention pour sa part est bonne (B). On peut cependant globalement affirmer que la grande majorité des
résultats ont été atteints et ont concouru à l’objectif global du programme.
L’analyse du programme au regard des 5 critères CAD se traduit ainsi :
i) envisager les voies et moyens de mettre en place une prolongation. Celle-ci devrait être de 24 mois
exclusivement sur du soft, uniquement sur des actions porteuses avec des porteurs clairement
identifiés, afin de valoriser tous les acquis du programme PARSA II. Les moyens requis sont très
faibles au regard du montant global du PARSA et du retour sur investissement escompté. Une telle
proposition (si elle est retenue) doit être rapidement débattue et mise en œuvre dans les plus brefs
délais, Cette recommandation pourrait être intégrée dans le programme en cours (Tidisaati) qui
devrait donner une plus large envergure au PARSA en terme d’environnement favorable et de
plaidoyer;
ii) se donner les moyens de capitaliser l’expérience, de la valoriser, de la diffuser tout en se
questionnant sur le bien-fondé de celle-ci. Le PARSA est un programme fort riche d’expériences
mais aussi avec des faiblesses dont il faut tirer les enseignements, produire de la référence,
1
Extrait de la fiche de capitalisation du le CEF
2 Dans la nomenclature-type mise en place par programme SIA pour le ciblage des acteurs dans les onze pays d’intervention, ont été
identifiés 7 catégories d’acteurs-cibles : les groupes de producteurs, les organisations paysannes ou coopératives, les réseaux ou
organisations paysannes de deuxième niveau, les institutions de microfinance (IMF), les institutions de financement rural de deuxième
niveau, les ONG d’appui et les services décentralisés de l’Etat. Le programme au Benin, travail avec 3 catégories d’acteurs-cible.
L’objectif de cette évaluation est double. Le commanditaire a requis une évaluation « classique »qui permet
de :
Analyser l’atteinte des résultats au regard des 5 critères CAD et selon deux angles d’entrée : i) la
méthodologie CEF mise en place et donc le dispositif qui se veut endogène avec des possibilités de
diffusion horizontale et ii) le renforcement des capacités des acteurs à différents niveaux et pour
différentes fonctions. De fait il est requis d’évaluer les résultats atteints (en alignement de l’arrêté
ministériel de la DGD), les méthodes, les impacts des actions mises en œuvre depuis le début du
programme ;
Analyser les capacités des partenaires à se développer et à développer des complémentarités avec les
services techniques déconcentrés de l’Etat et/ou d’autres acteurs (OP, ONGs, Municipalités) sur la
base des acquis PARSA et de leur appropriation ;
tirer les principales leçons apprises ainsi que les bonnes pratiques et
soumettre des recommandations pour alimenter une réflexion d’une poursuite des actions, prenant en
considération le repositionnement de la coopération belge au Bénin ;
par ailleurs, le commanditaire avait souhaité une réflexion et de prospective afin d’appuyer Iles de Paix et ses
partenaires à :
s’interroger plus généralement sur les dispositifs paysans d’accompagnement des transformations des
EF ainsi que de leur positionnement dans un environnement très changeant ;
la valeur ajoutée à ces dispositifs apportée par IdP et ses partenaires BUPDOS et JAB ;
engager / accompagner un travail concerté de formulation de recommandations à différents niveaux
d’intervention et de contexte pour les uns et les autres et
ceci permettant de poser les bases d’une réflexion plus large.
Se sont donc deux exercices intimement liés mais dont le caractère est différent et qui ont été mis en œuvre au
cours de la mission de terrain facilité par la présence de deux techniciens du siège d’IdP présent sur site lors
de la mission.
La méthodologie développée a reposée sur des outils qui ont facilité la collecte et l’analyse des informations
mais aussi qui ont favorisé la circulation de l’information et la participation active des principaux intéressés
ce qui a permis de favoriser, d’induire, d’impulser une dynamique de dialogue et de concertation avec et
entre les différents acteurs concernés par l’évaluation afin de garantir une analyse partagée et qui soit le socle
pour des propositions techniquement faisables et « socialement » acceptées.
Des échanges / entretiens / enquêtes (individuels et en groupe) « bornés » d’un panel d’intervenants et
partenaires, ainsi que l’analyse formelle des différentes actions développées par le programme et ses
partenairesont permis le recueil puis l’analyse des faits et in fine lepartage du diagnostic qui est essentiel pour
en garantir sa pertinence. On s'est attaché à l'analyse des faits et au dialogue entre les parties prenantes.
Par ailleurs, au-delà de l'analyse factuelle, de mesurer les performances - bonnes et mauvaises – du
programme sur l’ensemble des aspects qu’il aborde, nous avons mis l’accès sur sa capacité inclusive des
femmes mais aussi des jeunes dans différentes dimensions (sur la base du cadre logique et de sa déclinaison
en programmes d’activités), avant d'en identifier les origines. A cet effet, un cadre analytique a été produit
pour collecter l’information (que l’on trouvera en annexe du présent rapport). Enfin, cette étude a été une étape
On s’est attaché au cours de l’évaluation à observer avec attention non seulement les actions engagées, mais
aussi les processus développés et la façon dont ils sont mis en œuvre et capitalisés
1. Préparation de l’étude : Analyse de tous les documents disponibles et échanges avec le commanditaire
– production d’une note de cadrage ;
Briefing skype entre l’expert et équipe technique du programme ;
2. Etude évaluative in situ du programme, entretiens dans 18 villages, 3 communes, DDAEP, ATDA,
JAB, BUPDOS et équipes IdP Bénin et Belgique
Restitution à chaud par skype à la CAS IdP et le Chargé de Plaidoyer IdP
Production d’un PPT et atelier de restitution / débat in situ à Natitingou en fin de mission
3. Rédaction du rapport de synthèse sur le programme ;
Echange avec l’équipe programme d’Iles de Paix.
L’évaluateur s’est attaché à analyser, au cours de cette étude, le niveau de performance du Programme à travers
l’appréciation de l’atteinte de l’objectif spécifique. En plus des critères CAD, ont été mis en avant les forces
et les faiblesses de l’approche mise en œuvre et ont été formulées des recommandations pour les futures
interventions d’IDP dans la zone. En d’autres termes, ont été identifiés et d’analysés les changements opérés
par le programme à travers les réponses aux questions spécifiques posées dans les termes de référence.
4.1. Pertinence
La pertinence se rapporte à la question des besoins de l'intervention. Elle analyse l'intervention du point de vue
des problèmes et des besoins des bénéficiaires, et de leurs priorités. Elle examine d'autre part aussi si
l'intervention est cohérente avec les politiques du partenaire et du pays donateur.
En tant que telle, la pertinence évalue la valeur et l'utilité de l'intervention telles que perçues par les parties
prenantes clés, la mesure dans laquelle la « réponse » de l'intervention est techniquement appropriée pour
satisfaire aux besoins et aux priorités, et la mesure dans laquelle l'intervention est une réponse à un besoin réel
du pays partenaire ou plutôt une adaptation aux préférences du bailleur. Pour les interventions novatrices, qui
remettent en question les intérêts établis ou les pratiques existantes, la pertinence touche aussi à la
compréhension de la mesure dans laquelle elles sont ancrées dans les véritables priorités et intérêts et
dégageront un potentiel de reproduction ou des possibilités pour influencer les politiques, donc à la mesure
dans laquelle l'approche à double ancrage est pertinente.
Réponse aux problèmes, besoins et priorités des bénéficiaires
L'intervention est bien en phase avec les problèmes, les besoins et les priorités des bénéficiaires. En effet
ce programme qui en est à sa seconde phase, a particulièrement bien identifié les problèmes des
bénéficiaires et par sa stratégie, sa méthodologie ainsi que les solutions proposées a permis de répondre
en grande partie aux besoins et priorités des bénéficiaires tant sur le plan des revenus que de la Sécurité
alimentaire, ce qui a impacté positivement les conditions de vie de ceux-ci (augmentation revenus,
gestion rationnel des EF, augmentation des ressources alimentaires, diversification, résiliences aux chocs
externes). On notera toutefois que ce programme reste un programme« expérimental » et certains
aspects notamment sur les changements d’échelle restent à traiter.
Il apparait donc clairement que la stratégie d’intervention du PARSA est pleinement en phase avec la
politique de la coopération belge.
4.2. Efficience
L’efficience mesure les résultats – qualitatifs ou quantitatifs – obtenus par rapport aux moyens mis en œuvre.
Il s’agit d’un terme économique utilisé pour indiquer dans quelle mesure une activité d’aide utilise les
ressources les moins coûteuses possible pour produire les résultats escomptés.
L'efficience porte essentiellement sur l'efficience de transformation de l'intervention : comment les « inputs »
sont-ils transformés en « outputs » (fourniture de biens et de services) ? L'efficience compare ce ratio aux
scénarios alternatifs : compte tenu de l'output à produire, existait-il des approches alternatives qui auraient
consommé moins de ressources sans pour autant réduire la qualité et la quantité des résultats ? Une approche
alternative aurait-elle permis de produire plus de résultats en utilisant les mêmes ressources ? L'efficience se
rapporte aussi à la mise en œuvre des activités dans les délais impartis : (les inputs ont-ils été fournis à temps ?)
les activités ont-elles été mises en œuvre conformément au planning (à temps) et, partant, les outputs ont-ils
4.3. Efficacité
C’est la mesure dans laquelle les objectifs de l’intervention de développement ont été atteints, ou sont en train
de l'être, compte tenu de leur importance relative
L'efficacité se rapporte à l'utilisation des outputs et à la réalisation probable de l'outcome de l'intervention.
L'utilisation des outputs est le « chaînon manquant » entre la fourniture des produits et services (outputs) et
l'outcome. Elle n'examine pas seulement la réalisation de l'outcome, mais aussi la pertinence des outputs :
ceux-ci (produits et services) sont-ils utilisés comme prévu ? Contribuent-ils aussi à la réalisation de l'outcome
comme prévu dans la stratégie d'intervention (cette dernière fournit-elle les outputs souhaités ?) ? L'évaluation
de ces différents aspects donne une image plus complète de l'efficacité des interventions.
Tous les groupes concernés par l’action du PARSA ont accès aux outputs disponibles à ce jour. La
majorité de ceux-ci se sont appropriés les démarches, méthodes, outils, les ont en grande partie
internalisés, adaptés en fonction de leur besoin et les utilisent, ce qui a considérablement amélioré leur
performance notamment les Exploitation familiales (F, H et jeunes). Ce sont des changements visibles
et reconnus comme tel par les bénéficiaires, même s’il reste encore des ajustements et
accompagnements à réaliser.
Ressources humaines IdP :
Un programme dont l‘équipe a pleinement su s‘organiser pour répondre à l‘atteinte des objectifs,
aux résultats, grâce à une équipe de gestion de grande qualité (technique et humaine) ;
Des compétences au sein du programme de grande qualité individuelle et qui collectivement ont
été agrégées et orientées à bon escient pour l’atteinte des résultats.
Ressources humaines des Partenaires (JAB et BUPDOS) :
4.4. Impact
Ce sont les effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par une intervention de
développement, directement ou non, intentionnellement ou non. (CAD-OCDE)
Une évaluation mesure la contribution probable au niveau de l'impact de l'intervention (l'objectif général du
cadre logique). L'impact se concentre sur la question de savoir si l'intervention contribue au résultat stratégique
que l’on cherche à atteindre. Il analyse aussi le lien entre les niveaux de l'outcome et de l'impact du cadre des
résultats. Ceci est une première interprétation du critère « impact ».
Elle doit aussi prendre en compte une deuxième interprétation du terme, à savoir toute la série d'effets générés
par l'intervention à plus long terme. Ces effets peuvent être escomptés ou inattendus, et affecter des individus,
des organisations, des sociétés et l'environnement physique extérieurs au groupe de personnes ou
d'organisations initialement ciblé. La différence avec le critère d'efficacité réside dans le fait que l'impact
dépasse la préoccupation « étroite » de la réalisation des résultats du cadre des résultats et qu'il examine aussi
si et comment l'intervention affecte - de manière positive ou négative - la situation du groupe cible et des autres
parties prenantes
In fine, le critère de l'impact répond à la question « l'intervention en valait-elle la peine ? » en examinant sa
contribution au meilleur résultat au niveau de l'impact, ainsi que ses conséquences importantes, aussi bien
négatives que positives, même si elles ne sont pas directement liées au « niveau de l'impact » du cadre des
résultats.
L’impact au niveau des EF est manifeste que l’on soit sur le premier ou deuxième cercle d’intervention
avec des objectifs d’amélioration des revenus et aussi de la Sécurité Alimentaire. L’approche non pas
de ces thématiques en termes de filière (PARSA I) mais d’exploitation familiale pris comme entité
d’intervention a mis en évidence l’impact qu’elle pouvait avoir, mais on peut et doit aller plus loin car
en terme stratégique le programme n’a pris en considération qu’une partie de l’EF.
La stratégie d’intervention avec un cercle de proximité puis un second cercle bénéficiant par mise en
relation des actions mises en œuvre dans le premier cercle a été tout à fait pertinent et impactant, mettant
en cela en évidence l’efficacité de la démarche.
La grande majorité des bénéficiaires souhaite voir se poursuivre l’intervention et mettre à profit les
Formateur Endogène des villages du premier cercle dans leur village voir d’autres villages d’autant que
ceux-ci ne voient que très rarement les agents de l’Etat (ATDA) exception faite pour le coton et dans
4.5. Durabilité
La poursuite des bénéfices retirés d’une intervention de développement après que la majeure partie de l’aide
au développement a été apportée ; la probabilité d’obtenir des bénéfices sur le long terme ; la situation grâce à
laquelle les avantages nets sont susceptibles de résister aux risques.
Dans le contexte du processus d’évaluation, la durabilité est la probabilité que les résultats et les bénéfices de
l'intervention se maintiendront au niveau approprié et pendant un laps de temps raisonnable après la clôture de
l'intervention. C'est donc le potentiel de durabilité qui est évalué, et en conséquence la probabilité que l'impact
sera durable.
Au niveau des Bénéficiaires (EF et FE) il est certain que nombre des résultats acquis perdureront car ils
se sont progressivement inscrits dans les processus de gestion des EF et les alternatives techniques
proposées correspondent parfaitement aux besoins des celles-ci que ce soit au niveau de la GIFS, des
technique de production (végétale et animale), de celles de stockage, de la transformation, de la
commercialisation, mais aussi les changements opérés dans les relations Femmes/Hommes ainsi que du
positionnement de la femme dans la société locale.
La démarche de transmission de l’information via les FE, mais aussi les bénéficiaires eux-mêmes au
sein du premier cercle et vers le second cercle d’intervention devrait perdurer un certain temps car les
apports du programme sont riches et couvrent de nombreux domaines. Des supports techniques et
pédagogiques ont été mis à disposition de ceux-ci pour permettre un essaimage des connaissances.
Toutefois il est essentiel de régulièrement vérifier que c’est le bon « message » qui est transmis, qu’il
n’est pas dénaturé ce qui ne sera pas nécessairement possible hors présence d’un technicien, ce qui aurait
été envisageable si l’on avait eu un bon ancrage institutionnel, ce qui n’est pas totalement le cas.
Par ailleurs il est aujourd’hui difficile d’extrapoler la position des instances techniques sur leur capacité
à s’adapter aux alternatives telle celle proposée par IdP qui est en opposition à celle définie par le
gouvernement. Un des prochains enjeux sera de faire valoir la pertinence et les résultats produits par
PARSA obtenu dans le contexte de l’Atacora et donc sur une petite échelle (3 communes) ce qui dans le
contexte actuel sera fort difficile même avec la participation de nombreux acteurs de la société civile et
de techniciens convaincus que la démarche est porteuse de changements et base d’une agriculture
durable et respectueuse de l’environnement.
Pertinence B
Efficience B+
Efficacité B
Impact B+
Durabilité B-
Le passage d‘une approche Filière à une approche ménage avec une méthodologie d’accompagnement
via un « CEF adapté», le ménage étant considéré comme « une micro entreprise rurale à caractère
social » nous semble dans le contexte d’une agriculture familiale dans la zone de l’Atacora très
pertinent avec : prise en considération de l’ensemble des activités du ménage, de ses ressources,
moyens, atouts/faiblesses pour l’atteinte des objectifs d’amélioration des R & SAN.
En effet la première phase du PARSA s’était focalisée sur des individus et des activités productives
(mais, maraichage, AGR, stockage) selon une approche « filière » assez classique ne prenant pas ou
trop peu en considération l’ensemble de l’exploitation familiale et en conséquence l’impact de ces
interventions sur la micro entreprise qu’est l’exploitation familiale.
Par contre la mission est convaincue que le choix stratégique / idéologique de ne pas intégrer entre
autre la dimension coton, qui peut représenter jusqu‘à 40 % des revenus de l‘EF et que dans nombre
de village au moins 70 % des EF sont productrices de cette spéculation, a été une « erreur » car
Revenu& Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle sont intimement liés. En effet l’EF couvre tous les
domaines de production végétale et animale, toutes les activités de stockage, transformation et
commercialisation sur un espace territorial donné, avec un investissement humain (F et H) défini et
des intrants externes (financements, engrais, …) et que cette EF évolue au sein d’une société qui est
ouverte entre autre sur son environnement économique. A titre d’exemple, la mission a rencontré des
producteurs qui utilisent les techniques acquises auprès du PARSA pour produire un compost qu’ils
épandront soit en première année sur du maïs et en second pour faire du coton (profitant des arrières
effets du compost) ou encore directement sur le coton. Le raisonnement est là essentiellement
économique : Compost = réduction des engrais chimiques et donc des coûts inhérents. Autre exemple
dans la commune de Materi les femmes cultivent du coton bio qui est une source de revenu pour elles
pouvant aller jusqu’à 50 % des revenus de l’ensemble de leurs activités. Ignorer cette spéculation ou
d’autres tel le cajou ou le sésame limite en soit l’appui que l’on va apporter à la Famille en terme de
gestion de son EF. Sans prétendre impacter la filière, qui est complexe, il eut été pertinent de savoir
plus en détail son fonctionnement et son impact au sein de l’EF en termes de R & SAN.
De même au regard des changements de politique du pays (réforme 2016) et devant la lenteur de sa
mise en œuvre, le choix stratégique de se recentrer plus sur les acteurs communaux et les
démembrements des ATDA à ce niveau même s’il est pertinent au niveau opérationnel, ne l’est pas
suffisamment au niveau institutionnel. En effet, le niveau communal est limité en termes de
positionnement dans le débat que ce soit au niveau des maires ou encore des services techniques de
l’Etat (ATDA). Un maire même convaincu de la pertinence d’une intervention ne peut directement se
positionner en sa faveur car dès lors il entrerait en conflit avec les politiques promues par le
gouvernement. Il a une marge de manœuvre assez limitée. Il en est de même pour les services de l’Etat
qui eux sont dans une dynamique Top-Down, même si les techniciens pris individuellement sont
conscients qu’une agriculture durable ne peut être que raisonnée, agro-écologique, qui prennent en
compte l’exploitation comme une micro entreprise rurale à caractère social avec une approche
holistique, la démarche actuelle est tout filière avec force intrant chimique. C’est là comme nous
La méthodologie CEF développée avec les familles de producteurs est-elle pertinente et adaptée pour
atteindre les changements (résultats) recherchés ?
Relativement à la méthode «CEF adaptée» (la mission estime que l’on devrait trouver une autre
terminologie pour éviter les confusions conceptuelles), au delà de ce point la méthode mise en œuvre
a été pertinente et a permis d’atteindre la grande majorité des changements recherchés, mais est
incomplète et mérite réflexion.
En effet il apparait que celle-ci repose sur i) un diagnostic initial poussé, très riche en informations des
EF (aspect quantitatif), ii) un suivi-appui-conseil avec mesure des progressions via des Marqueurs de
Progrès (MdP) (aspect qualitatif) et de notre point de vue, il manque un dernier diagnostic des EF
accompagnées pour mesurer les progrès quantitatifs réalisés par l’EF. Ce dernier point, qui fait défaut,
permettrait de produire une réelle capitalisation de la méthode et de mesurer sa portée sur les EF, ainsi
qu’en termes d’outil de suivi beaucoup plus léger que ce qui est traditionnellement réalisé. On aurait
ainsi la séquence : image initiale – Suivi via des MdP – Image finale. Nous pensons et ceci fera l’objet
d’une recommandation qu’il y a là tous les éléments pour réaliser une capitalisation de qualité qui
pourrait aussi être utilisée comme support de communication auprès des services techniques et des
PTF, ainsi qu’un support pour alimenter un plaidoyer sur l’accompagnement et le développement
d’une Agriculture Familiale Durable prise comme micro entreprise rurale à caractère social.
Toutefois on peut affirmer sans difficulté que l’ensemble de ces actions (à dire d’acteurs) a
eu des retombées très positives sur la performance économique des EF et groupes de
producteurs/trices appuyés : Techniques culturales plus performantes, techniques de stockage
qui limitent les pertes, techniques de transformation qui valorisent les productions locales,
amélioration des capacités d’autofinancement productif, commercialisation groupées qui
permet de négocier des prix plus élevés, …
o Est-ce que la SAN (Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle) est mieux prise en compte par les
services communaux ?
IdP intervient sur cette dimension en partenariat avec le programme AMSANA (financement
FBSA). La mise en place par ce dernier d’un Point Focal SAN (pris maintenant en charge á
100 % par les mairies) a permis de plus et mieux prendre en compte la SAN avec tous les
acteurs communaux dont les démembrements des ATDA par le biais de réunions trimestrielles
de concertation, programmation /réalisation, qui permettent d’avoir une bonne vision des
interventions de chacun sur la SAN, mais aussi l’intégration de cette dimension dans les PDC
3ème génération. La participation active de IdP à ces instances de concertation (CCC / SAN) a
permis de mettre en avant le concept d’AFD-AR et de CEF ainsi que l’impact de l’intervention
sur la SAN ce qui, à ce niveau, correspond bien aux attentes des partenaires.
Les maires et les élus locaux sont régulièrement tenus informés des conditions de Sécurité
Alimentaire et Nutritionnelle via les comptes rendus formulés par le PFSAN qui est devenu
une personne ressource dans les trois mairies d’intervention.
Performance environnementale :
o Est-ce que le programme a permis de diminuer l’impact environnemental des actions de
production et de post-production des producteurs encadrés ?
On note un fort impact des techniques de protection / conservation des sols sur les EF
encadrées tant directement qu‘indirectement, de mêmes toutes les techniques de protections
des cultures et des stocks par des pratiques bio qui sont mises en œuvre.
Les producteurs sont conscientisés et conscients sur l‘impact de certaines pratiques sur leur
environnement, mais parfois abordés sous l‘angle économique (compost = réduction des couts
o Est-ce que les deux partenaires font la promotion d’actions de renforcement de l’agriculture
familiale durable et l’alimentation responsable au sein du programme PARSAII mais
également en dehors de celui-ci ?
Dans le cadre du PARSA, IDP intervient avec deux partenaires l’ONG JAB et l’ONG
BUPDOS. Ces deux entités sont difficilement comparables car la première a un ancrage local
avec son siège à Tanguieta. Elle est composée d’un cœur constitué de 16 personnes et reçoit
l’appui de deux organisations Suisses pour le financement de ses activités.La seconde évolue
sur l’ensemble du territoire national avec de nombreux projets ainsi que sur de nombreuses
thématiques (7)6et son siège à Abomey-Calavi. Elle compte un cœur 50 personnes pouvant
évoluer en fonction des programmes/projets qu’elle « gagne ». Si la première (JAB) a une forte
orientation AFD la seconde aborde beaucoup plus de thématiques et le département n’est
qu’un parmi les autres. L’entretien que l’évaluateur a eu à Cotonou avec l’équipe de direction
de BUPDOS confirme ce point, même s’il faut reconnaitre qu’elle a une bonne expérience en
termes de SAN.
4
https://www.facebook.com/EnabelauBenin/posts/1205207942972486?comment_tracking=%7B%22tn%22%3A%22O%22%7D
5
Plusieurs techniciens des ATDA communales, nous ont confié, qu’ils recommandaient aux producteurs la limitation de l’utilisation des intrants
chimiques et une utilisation des techniques agro écologiques en leur conseillant d’aller se renseigner sur les expériences misent en œuvre par
IdP/JAB/DUPDOS. Ces techniciens sont de la « nouvelle école » et sont tout à fait conscient des risques encourus par l’utilisation massive des intrants
chimiques.
6
https://bupdosong.org/secteurs-dactivites/
Performance sociale :
o Est-ce que les actions promues ont permis d’améliorer l’estime de soi et les liens sociaux dans
les communautés appuyées par le programme ?
La mission a apprécié à sa juste valeur tout le travail qui a été réalisé auprès des personnes,
mais surtout des couples et du repositionnement de la femme, non seulement au niveau des
ménages et de l’EF, mais aussi des villages. Tous les sujets abordés l’ont été très ouvertement
(même des questions de reproduction humaine) avec un respect de la parole des femmes par
les hommes et réciproquement. De nombreux changements ont été mis en évidence par les
Femmes et les Hommes à titre individuel (estime de soi, confiance en soi), au sein du ménage
(partenariat, responsabilisation, programmation, planification), au niveau des groupements
(positionnement au sein et à l’extérieur du village – entraide).
A dires d’acteurs il apparait que les femmes, mais aussi certains hommes ont évolué très
positivement et que l’estime de soi et la confiance en soi a positivement évolué : Capacité à
faire des choix sans culpabilité vis-à-vis des autres, capacité à aller de l’avant, à résoudre des
problèmes (seul ou en demandant l’avis des autres), ne pas se sentir inférieur ou supérieur aux
autres, amélioration de la collaboration avec les autres, acceptations des opinions et avis
partagés, capacité à apprécier toute une variété d’activité, …
On peut, sans difficulté, affirmer que le programme a été très performant sur cette thématique
sociale et notamment sur le Genre, grâce à des animateurs/trices, des animations, des
visites/échanges de qualité sur des thématiques porteuses et surtout par du temps accordé aux
bénéficiaires dans le respect de ceux-ci, ce qui est une exception dans le contexte régional.
o Est-ce que le genre est un aspect mieux pris en compte par les services communaux dans la
coordination de la SAN ?
Cette question est délicate, car sur les questions de SAN, au niveau des communes, plusieurs
acteurs interviennent (ONGs nationales et internationales, projets bilatéraux, programmes
multilatéraux et structures de l’Etat), mais force est de constater que dans les instances de
coordination et au niveau des services communaux les questions sont de plus en plus prises en
considération eu égard aux stratégies développées par les partenaires des communes pour
mieux intégrer cette dimension pour un renforcement des populations, une meilleure résilience
de celles-ci sur la SAN. Il est difficile d’affirmer qu’elle est la contribution du PARSA sur ce
point au niveau communale hormis le fait que les équipes PARSA qui participent aux instances
o Est-ce que les partenaires prennent mieux en compte les aspects sociaux (réduction des
inégalités) et les aspects genre dans la mise en œuvre de ce programme ? Est-ce que cela a
un impact sur les autres programmes mis en œuvre par les partenaires ?
Les partenaires du programme (JAB & BUPDOS) pour leur part ont particulièrement bien
intégré les questions de Genre dans leurs interventions.
On note, même si elle n’est pas formulée ainsi, la mise en place d‘une vraie approche
intégrationniste qui vise à satisfaire les besoins différents des hommes et des femmes en
fonction des relations de genre existantes, et de l'approche transformative qui recherche la
transformation des normes et des causes des inégalités dans le contexte de l'intervention. Cette
approche a été « facilitée » par le fait que le programme à travers des entrées techniques et
surtout économiques a pu toucher les ménages, mais que certains sujets tel l’éducation des
femmes (alphabétisation), reproduction humaine, structure sociale et sociétale… restent
encore à aborder si l’on souhaite contribuer à des changements plus en profondeur. Néanmoins
une dynamique est en cours tant dans les villages du premier cercle que dans ceux du second.
Les évolutions, les changements sont réels et à mettre au crédit de l‘intervention du programme
(stratégie, démarche, méthodes et outils) et de l‘action terrain de ses partenaires. Il y a un vrai
champ d’investigation et de capitalisation pour un socio anthropologue sur les fondements
des changements auxquels a contribués le programme. Il pourrait être intéressant de considérer
les changements sociaux sous l’angle progrès, devenir, d’en identifier les facteurs
déterminants, mais aussi de prendre en considération les causes exogènes ou endogènes, l’effet
de novation et de diffusion prenant en considération que le changement s’appuie sur quelque
chose de neuf.
Dans quelles mesures peut-on dire que les ménages accompagnés ont renforcé leur résilience face
aux chocs externes ?
Par contre les initiatives de rapprochement vers « l‘argent froid » les IMF a connu des difficultés
d‘ordre conjoncturel (manque de liquidité de l‘IMF choisi) avec peu de possibilité en dernier lieu de
se tourner vers d‘autres structures qui ont des taux pour les prêts très élevés (± 24%/an). Des initiatives
tel le Warrantage n‘ont de ce fait, malheureusement, pu se mettre en place. Il n‘en reste pas moins vrai
que les rapprochements avec les IMF sont une réalité, qu‘elles contribuent au développement des
activités et sont nécessaires au renforcement de l‘économie rurale. Un travail en ce sens devrait se
poursuivre, même si les taux pratiqués sont exorbitants, mais c’est une réalité dont il faut tenir compte
dans les modèles de développement.
Quelle analyse faire de la durabilité des résultats engrangés par l’approche CEF du programme?
L‘approche CEF adapté, comme nous l‘avons explicité plus haut, de notre point de vue, est à compléter
en vue d‘une capitalisation de qualité. Elle a cependant permis aux EF et aux groupements d‘acquérir
des outils notamment comment produire un compte d‘exploitation et comment programmer / planifier
ce qui requière toutefois un minimum de connaissance en écriture et calcul (même si des efforts
d’adaptation ont été produits). Les personnes pas ou très peu lettrées ont donc recours à des « lettrés »
(très souvent des hommes) pour les aider remplir leur cahier et faire un bilan de l‘activité. Ce fait induit
une distorsion qui peut être préjudiciable à la continuité de cet outil de gestion pourtant essentiel. Par
contre pour l’outil programmation /planification, les EF qui l’ont mis en place de façon endogène en
poursuivront le développement.
L‘outil CEF in fine doit permettre de mieux raisonner son EF en tenant compte de ses atouts et
faiblesses des menaces qui existent et des opportunités et même si certaines EF en maitrisent sa mise
en œuvre, il leur sera nécessaire d‘avoir des apports extérieurs (ce qu‘à très bien fait le programme)
pour progresser. Ces apports devraient être fournis par les ATDA et dans une certaine mesure la
recherche car la dynamique de recherche de nouvelles innovations en vue de résoudre un problème
n‘est pas ancrée dans les mentalités car les populations restent globalement très attentistes.
Le système mis en place dans le PARSA avec dans un premier cercle comprenant des EF pilotes + des
EF auxiliaires puis un second cercle moins directement appuyé leur proposant un large éventail
d‘actions, de méthodes à mettre en œuvre, a été accompagné par un important volet communication
encadré par le programme.Celui-ci favorise les échanges et l‘acquisition de savoirs : champs école,
visite inter villages dans la zone, dans le pays, à l‘international avec des restitutions systématisées de
ces échanges à un large public. En temps normal,en l’absence d’appuis spécifiques cette dynamique
se ralentira considérablement, voir pourrait s’arrêter. Toutefois, dans les 3 communes d’intervention,
existent maintenant une masse critique d’EF qui ont considérablement évolué et des FE qui maitrisent
toutes les techniques et ont des supports7 pour diffuser ces savoirs. La mission a eu plusieurs
témoignages allant dans ce sens avec des membres d’une EF (hors village d’intervention) qui
s’orientaient vers un village IdP pour acquérir de nouveaux savoirs et les développer dans leur village
d’origine. La parentèle joue là aussi un rôle important.
La dynamique d‘essaimage est initiée elle se poursuivra après la fin du programme, mais se limitera
dans son contenu aux acquis du PARSA si d’autres acteurs ne viennent pas alimenter en innovations
pertinentes les dynamiques engagées.
7
L’analyse des supports de communication montre certaines défaillances non pas dans le contenu, mais dans le design qui devrait être repensé afin de
rendre ces produits pleinement didactiques et pédagogiques.
Ce programme commun SIA (pour son volet Pour mémoire le Programme Iles de Paix au
Sud) a pour objectif spécifique de « renforcer les Bénin intégré dans ce programme commun a
performances économiques, environnementales pour objectif de « renforcer les performances
et sociales des acteurs de l’agriculture familiale économiques, environnementales et sociales des
durable et de l’économie sociale (AFD & ES) ». acteurs de l’Agriculture Familiale Durable au
Il repose sur l’atteinte de 5 résultats : Bénin ». Il repose sur l’atteinte de 5 résultats
R1 : Les producteurs ont adopté des R1 : Les producteurs ont adopté des
techniques de production durables et ont techniques de production durables et renforcé
renforcé la gestion de leur activité. la gestion de leur activité
R2 : Les producteurs, OP et entreprises R2 : Les producteurs et OP ont renforcé leurs
sociales ont renforcé leurs capacités de capacités de transformation,
transformation, de commercialisation et de commercialisation et stockage
stockage
R3 : Les producteurs, OP et entreprises R3 : Les différents groupes CEF ont accès à
sociales ont accès à des services financiers des services financiers pérennes et adaptés à
pérennes et adaptés à leurs besoins leurs besoins
R4 : Les autorités publiques, organisations de R4 : Autorités publiques, organisations de la
la société civile et citoyens sont sensibilisés, société civile et citoyens sont sensibilisés,
prennent en compte et se mobilisent en faveur prennent en compte et se mobilisent au profit
de l’agriculture familiale durable et de de l’Agriculture Familiale Durable
l’économie sociale
R5 : Les capacités des acteurs organisés de R5 : Les capacités des acteurs organisés de
l’agriculture familiale durable et de l’Agriculture Familiale Durable sont
l’économie sociale sont renforcées. renforcées.
On constate que le programme IdP s’intègre bien dans le programme commun SIA en ce qui concerne
l’AFD avec cependant une orientation liée à la spécificité de la zone d’intervention au Bénin qui est la
Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle. Dans le programme commun on aborde les questions
d’économie sociale aspect qui n’a que peu de sens dans la zone d’intervention IdP nord Bénin.
Les partenaires du programme considèrent-ils que leur action s’inscrit dans une logique de soutien à
une transition agroécologique ? Les évaluateurs externes identifient-ils une cohérence dans la sélection
des partenaires par rapport à cette vision spécifique de l’avenir de l’agriculture familiale durable ?
Par partenaires du programme on entend les deux ONGs nationales que sont JAB et BUPDOS, ainsi
que les mairies et leurs services communaux. Comme précisé ci-dessus les deux ONGs choisies pour
concourir à la mise en place de ce programme, sont celles qui avaient participé à la mise en œuvre du
PARSA I et donc avaient à leur disposition les compétences requises pour poursuivre leurs activités à
savoir BUPDOS sur le maïs et le Maraichage et JAB sur les AGR. Toutefois alors que l’on était
initialement sur une démarche filière, la seconde phase fut orientée sur la prise en considération de
8
On attirera toutefois l’attention des lecteurs sur le fait que le Directeur Exécutif de l’ONG est maire de Natitingou et président de l’Association des
Communes de l’Atacora Donga (ACAD). Par ailleurs l’ONG ERAD vient d’être agréée par le MAEP et sera donc en mesure de répondre aux AO lancés
par celui-ci pour la diffusion de messages techniques pour le développement des filières – Attention au mélange des genres qui peut être préjudiciable
à l’intervention avec de potentiels conflits d’intérêts.
9
https://www.revue-quartmonde.org/2323
6.1.2. Expérimente le passage d’une démarche filière à une démarche CEF adapté
Un programme qui au cours de la période a initié sa mutation en termes de stratégie en
engageant le passage d’une démarche d’intervention filière vers une démarche « CEF
adapté » allant en cela à l’encontre de la stratégie nationale du pays(accompagnée par de
nombreux PTF) qui promeut les filières orientées vers l’exportation (coton, anacarde, huile de
palme, ananas, riz, maïs, maraichage) à fort investissements agrochimiques.
Une transition délicate tant sur le plan méthodologique car on parle ici de « CEF adapté » (une
autre terminologie serait plus appropriée) que sur le plan humain car il a fallu former le
personnel issu de la première phase et bien leur faire comprendre / prendre en considération
que l’on n’intervient plus sur une thématique avec des individus (pris isolément), mais sur
l’ensemble d’une entité qui est une micro entreprise rurale à caractère social que l’on appelle
l’Exploitation Familiale et que l’intervention y est holistique (considérant l’objet comme
constituant d’un tout).Force est de constater que globalement les animateurs ont pris la mesure
6.2. Un programme avec un fort ancrage terroir paysan mais qui peine à se
positionner sur de l’institutionnel et du plaidoyer
10
Un rapprochement avec Enabel dans le cadre du nouveau projet DESIRA pourrait être opéré
11
On rappellera que la Belgique a tenu jusqu’à fin 2018 le lead du groupe de travail des PTF sur le secteur agricole, qui est actuellement assuré par
l’UE.
12
On rappellera que la DGD sollicite très souvent un avis de non objection aux Ambassades lors de la présentation de nouveaux projets/programmes
7.1. Donner du temps à PARSA et Iles de Paix pour sortir par le haut
Même si la mission est une Revue Finale d’un programme, l’ensemble de l’analyse après 2 semaines
de terrain nous amène aux constats suivants :
Un programme sur un pas de temps très limité dans sa phase strictement opérationnelle avec
des contraintes (réforme profonde du MAEP, changement d’approche, adaptation d’outils,
diagnostic initial trop long) ;
De belles réussites au niveau de certaines EF qui ont induit l‘émergence naissante de
nombreuses autres dynamiques à leur image ;
Des produits de capitalisation pour certains en cours de réalisation qu‘il faudra finaliser,
diffuser et accompagner, pour d’autres à venir qu’il faudra mettre en chantier ;
Un retrait à venir de la présence d‘IdP sur le terrain qui n‘a pas été suffisamment bien préparé
et cela pourrait laisser une image ternie auprès des bénéficiaires alors qu‘à ce jour elle est
excellente.
Sur la base de ces constats, la mission recommande vivement d‘envisager les voies et moyens de
mettre en place une prolongation. Celle-ci devrait être de 24 mois exclusivement sur du soft,
uniquement sur des actions porteuses avec des porteurs clairement identifiés, afin de valoriser tous
les acquis du programme PARSA. Les moyens requis sont très faibles au regard du montant global
du PARSA et du retour sur investissement escompté. Cette proposition doit être rapidement débattue
et mise en œuvre dans les plus brefs délais13.
Les commanditaires de l’étude font observer qu’un programme est en cours de mise en œuvre qui devrait reprendre une partie des acquis du
13
Fontaine J. et Hassenteufel P., To change or not to change. Les changements de l’action publique à l’épreuve du terrain, Presse Universitaires de
14
Rennes, 2002.
15
https://journals.openedition.org/apad/3573#tocto1n4
TDR
Evaluations_PARSA II_vf.docx
Cadre
Logique_JAB-BUPDOS-Idp.xlsx
Points financiers
Parsa II au 311219.xlsx
Restitution Eval
PARSA II.pptx
Réponses aux
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DTF
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