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Traveller (jeu de rôle)

jeu de rôle sur table

Traveller est un jeu de rôle dans le genre space


opera, publié en 1977 par la compagnie aujourd'hui
disparue Game Designers' Workshop (GDW). Il a été
créé par Marc Miller, avec l'aide de Frank Chadwick,
John Harshman et Loren K. Wiseman[1]. Traveller est
le troisième jeu de rôle ayant comme thème la
science-fiction, les premiers étant Metamorphosis
Alpha (en) et Starfaring (en) , tous deux publiés en 1976[2].

Couverture du coffret original de


Traveller.
Les joueurs se baladent entre différents systèmes
stellaires et s'engagent dans des activités
d'exploration, de commerce et de batailles de
surface ou dans l'espace. La progression des
personnages ne se concentre pas sur leurs aptitudes
personnelles mais sur leurs accomplissements, sur
leurs découvertes, sur leurs succès financiers, leurs
titres ou leur pouvoir politique. La création de
personnage est particulièrement longue et
hasardeuse, pouvant même déboucher sur le décès
prématuré du personnage.

Les inspirations dominantes étaient la SF de l'Âge


d'or, notamment un grand Empire interstellaire
comme dans les romans d'Isaac Asimov ou dans
Dune de Frank Herbert. Le jeu se voulait ouvert à
plusieurs univers de SF possibles mais était
accompagné d'un arrière-fond, l'Imperium qui se
développa au fil des années depuis 1977 et qui doit
être l'un des univers de SF les plus détaillés[3].
Règles et éditions
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Classic Traveller

La première édition de 1977 se présente comme


d'austères petits livrets noirs ( « little black books »),
presque sans illustrations, ce qu'on appelle
rétroactivement Classic Traveller[4]. Le système est
assez simple et modulaire, utilisant deux dés à six
faces. Il faut faire plus qu'un certain score avec des
modificateurs de caractéristiques et de
compétences. L'originalité du système est qu'il ne
repose pas sur une classe de personnage comme
Donjons et Dragons, mais sur des compétences. Le
personnage est créé avec 6 caractéristiques tirées
avec 2 dés à six faces. Les caractéristiques sont
notées en hexadécimal, ce qui permet d'utiliser un
seul chiffre sur la feuille de personnage (A=10, B=11,
…).

À la création du personnage, le joueur choisit


combien de temps il alloue pour que son personnage
accomplisse son service dans des organisations
militaires comme la Navy, l'Armée ou les Scouts (ou
des organisations civiles, ou la pègre). Il peut choisir
des voies risquées et obtenir des récompenses
intéressantes ou bien des voies plus sécures. Cette
sorte de mini-jeu de hasard préalable au jeu a obtenu
une renommée dans la culture populaire du jeu de
rôle car il y avait toujours une chance de voir son
personnage mourir pendant sa création.

Les autres règles montrent comment créer des


vaisseaux spatiaux, des mondes et des animaux.
Toutes les valeurs sont uniformisées en un code
hexadécimal conventionnel.
Selon Marc Morzin, les règles de Traveller étaient
"austères et schématiques", et son univers très peu
détaillé. Traveller a pourtant marqué une étape
importante dans l'histoire du jeu de rôle, en l'ouvrant
sur un univers de science-fiction[5].

MegaTraveller

En 1987, GDW publie une nouvelle édition appelée


MegaTraveller. Du point de vue des règles, il y a
principalement une rationalisation des divers
suppléments et un système de « tâches » (venu de
Twilight 2000) pour évaluer plus à la fois si l'action
réussit, le temps nécessaire à son accomplissement
et la qualité de la réussite. Au niveau de l'univers de
jeu, le grand changement est que l'Imperium est
désormais en guerre civile après l'assassinat de
l'Empereur Strephon.
Traveller: The New Era

En 1993, Frank Chadwick écrit une nouvelle version,


Traveller: The New Era, qui se situe après la guerre
civile, alors qu'un virus informatique a détruit toute la
civilisation de l'Imperium et que les planètes sont
isolées et à redécouvrir. Cette édition prend fin avec
la faillite de la compagnie GDW.

Marc Miller's Traveller

En 1996, Marc Miller écrit une quatrième édition,


appelée Marc Miller's Traveller ou T4. Il propose de
reprendre l'univers de Traveller aux origines de
l'Empire, dans une période qui est sauvage comme
celle de New Era mais sans les aspects cyberpunks
sombres de ce dernier jeu. Dans sa critique, Tristan
Lhomme décrit cette version comme "une boîte à
outils pour jouer des scénarios de space opéra de
votre composition", fournissant un système de règles
"solide, fonctionnel et très détaillé"[6].
Traveller existe aussi dans une version avec les
règles de GURPS (1998) qui se déroule dans un
passé alternatif avant le Virus, après la version
Classic Traveller mais sans que l'Empereur soit
assassiné comme dans MegaTraveller.

Il existe aussi une autre version qui utilise un


système basé sur un dé à 20 faces, Traveller T20
(2002). Les règles sont celles d'un jeu avec classes
de personnages comme D&D et les personnages
peuvent être des Universitaires, Barbares,
Prospecteurs d'astéroïdes, Mercenaires, Marchands,
Nobles, Profession libérale, Bandit, Chasseur de
grands fauves, Pilote, Voyageur ou Explorateur.
L'univers de l'Imperium est peu détaillé mais il existe
une description du secteur Gateway.

Mongoose Traveller

En juin 2008, Mongoose Publishing publie une


nouvelle gamme pour Traveller, surnommée
Mongoose Traveller. Cette gamme utilise des règles
similaires au Classic Traveller avec certaines
modifications. L'univers du troisième Imperium est
repris du Classic Traveller. Le moteur du système est
publié sous licence ludique libre dans un document
de référence du système (DRS, anglais : SRD, system
reference document).

On annonce encore d'autres éditions. Marc Miller


prépare T5, dont le développement peut être suivi sur
un site internet[7]. GURPS va donner GURPS
Interstellar Wars, qui se déroulera aux origines de
l'univers de Traveller, à la fondation du Second
Empire, au xxiiie siècle.

En 2016, Jason « Flynn » Kemp publie une version du


DRS appelée Cepheus Engine chez Samardan
Press[8].

Traductions
Traveller, dans sa version classique, a été traduit :
en allemand au milieu des années 1980 par
Fantasy Productions, avec une vingtaine de
suppléments et d'aventures ;
en espagnol à la fin des années 1980 par Diseños
Orbitales, avec quelques suppléments ;
en japonais dans les années 1980 par Hobby
Japan, et dans les années 2000 par
Kokusaitsushin-sya.

En 2010, Mongoose Publishing a publié une


traduction française de sa version de Traveller[9].

Univers
L'univers de l'Imperium était censé être assez
générique mais il a acquis certains traits propres.

L'Imperium se déroule dans un lointain, lointain futur


(dans environ trois milliers d'années) où l'humanité a
eu le temps de se répandre à travers des centaines
de milliers de mondes. C'est un Empire assez
décentralisé où les systèmes peuvent avoir des
gouvernements très différents.
La technologie date de la « vieille » SF avant la vogue
cyberpunk. Les ordinateurs n'ont pas d'Intelligence
artificielle (sauf dans The New Era) et pas de
nanotechnologies. Les vaisseaux peuvent faire des
« sauts » pour aller plus vite que la lumière, mais ils
vont seulement à 1 à 6 parsecs par semaine. Il n'y a
pas de communication supra-luminique sans ces
vaisseaux (et le transport de courrier audio ou vidéo
est donc redevenu le moyen de communication). Il
faut au minimum des mois pour avoir des nouvelles
de la Capitale impériale quand on est dans les
Frontières.

Les personnages jouent généralement des


marchands ou mercenaires assez âgés (plus on
commençait vieux, plus on avait de compétences),
payant les traites de leurs vaisseaux, faisant de la
contrebande et du trafic, explorant les mondes. Tout
le monde joue donc des Han Solo cyniques, mais on
ne joue généralement pas de Luke Skywalker
rebelles (sauf peut-être à l'époque de la Rébellion
dans MegaTraveller). L'Empire n'est pas vu comme
fondamentalement tyrannique, tout au plus parfois
corrompu et inégalitaire dans un cadre de jeu
résolument cynique et amoral.

Les personnages ont la possibilité d'utiliser des


drogues pour améliorer leurs capacités physiques et
mentales.

L'Empire est en guerre contre le Consulat Zhodani,


une civilisation aristocratique fondée sur les
pouvoirs psioniques. Cela a pour conséquence que
les pouvoirs psis sont très mal vus dans l'Imperium
et que tout télépathe est considéré comme un traître
vendu aux Zhodanis. Cette intolérance permet de
garder un certain équilibre si des personnages ont de
tels pouvoirs, car ils devront les dissimuler.

L'espèce dominante est l'humanité. Elle se divise


notamment en Impériaux (tolérants, sauf pour les
psis), en Solomani (descendants de Terriens racistes
et xénophobes), Zhodani (humains fondant toute leur
société sur les psioniques). Il existe également des
peuples humains mineurs, comme les Darrians
(d'aspect « elfique ») à qui un ouvrage entier fut
consacré.

Outre l'Humanité, il existe aussi d'autres races


majeures, qui ont eu accès à la technologie du Saut
assez tôt pour se répandre dans l'univers :

Les Aslans : des créatures qui ressemblent à des


félins humanoïdes.
Les Droynes : de petits reptiles ailés, télépathes.
Les Hivers : des créatures manipulatrices qui
ressemblent à des étoiles de mer.
Les K'kree : des centaures herbivores, qui ont un
dégoût instinctif contre tout carnivore.
Les Vargrs : des canidés bipèdes, issus de
manipulations génétiques.

À côté de ces races majeures, il existe de


nombreuses autres races dites mineures, dont :
Les Chirpers, cousins primitifs des Droynes.
Les Vegans, une race voisine de notre Terre.

NB : Le jeu Traveller 2300AD ne se déroule pas dans


l'univers de Traveller mais dans le futur de celui de
Twilight 2000. Il fut ensuite réédité sous le titre moins
trompeur de 2300AD.

Notes et références
1. Appelcline, Shannon,, Designers & dragons. '70-
'79 : a history of the roleplaying game industry
(ISBN 978-1-61317-075-5 et 1-61317-075-0,
OCLC
907256409 (https://worldcat.org/fr/title/907256409)
, lire en ligne (https://www.worldcat.org/oclc/907
256409) [archive])
2. Phersv, « [JDR] Starfaring (1976) » (https://annic
eris.blogspot.com/2011/06/jdr-starfaring.htm
l) [archive], sur Anniceris, 27 juin 2011 (consulté
le 24 janvier 2021)
3. Phersv, « [JDR] Les mondes de Traveller (1) » (ht
tps://anniceris.blogspot.com/2012/01/jdr-les-mo
ndes-de-traveller-1.html) [archive], sur Anniceris,
11 janvier 2012 (consulté le 24 janvier 2021)
4. Phersv, « Le nouveau Traveller de Mongoose » (h
ttps://anniceris.blogspot.com/2008/05/le-nouve
au-traveller-de-mongoose.html) [archive], sur
Anniceris, 11 mai 2008 (consulté le
24 janvier 2021)
5. Marc Morzin, « Des donjons dans les étoiles »,
Casus Belli, no 44,‎mars-avril 1988, p. 31-32
6. Tristan Lhomme, « Marc Miller's Traveller »,
Casus Belli, no 98,‎octobre 1996, p. 12
7. « http://www.traveller5.com » (http://www.travell
er5.com) (Archive.org (https://web.archive.org/web/*/http://w

ww.traveller5.com) • Wikiwix (https://archive.wikiwix.com/cach

e/?url=http://www.traveller5.com) • Archive.is (https://archive.is/

http://www.traveller5.com) • Google (https://webcache.googleus

ercontent.com/search?hl=fr&q=cache:http://www.traveller5.co

m) • Que faire ?)
8. Samardan Press, « Cepheus Engine System
Reference Document » (http://www.drivethrurpg.
com/product/186894/Cepheus-Engine-System-R
eference-Document) [archive], sur DriveThruRPG
(consulté le 20 septembre 2016)
9. « Traveller: Livre des Règles » (http://www.legro
g.org/jeux/traveller/licence-mongoose/livre-des-r
egles-1ere-ed-2eme-imp-fr) [archive], sur Le
Grog, juillet 2013 (ISBN 978-1907218-14-9,
consulté le 24 janvier 2021)

Voir aussi

Bibliographie

Fred Joly, « 2300 AD : 26 ans plus tard… », Casus


Belli, Black Book, no 5,‎janvier 2013, p. 68-69
(ISBN 978-2-36328-112-8)

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