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Diplôme d’état d’éducateur spécialisé

Session 2022

Dossier écrit
Epreuve de certification bloc 6
Dynamique du travail en équipe

Quand l’inceste rencontre les valeurs de


l’équipe
SOMMAIRE
Introduction :.......................................................................................................................................1
I. Présentation du service :.............................................................................................................1
II. La situation...............................................................................................................................3
1) Les faits.....................................................................................................................................3
2) Les questionnements..................................................................................................................4
III. Hypothèse :...............................................................................................................................5
IV. Piste d’analyse :.......................................................................................................................5
a) L’impact de l’interdit sur une équipe :.......................................................................................5
b) Remise en cause de nos valeurs :...............................................................................................7
V. Positionnement professionnel :...................................................................................................8
Mes représentations, mes ressentis :..................................................................................................8
La nouvelle vision :...........................................................................................................................8
Conclusion :.........................................................................................................................................9
Bibliographie :...................................................................................................................................10
Introduction :

« L’équipe est l’un des tout premiers outils de l’éducateur ; celui sans lequel il ne peut pas
exercer convenablement son métier. »
(P. GABERAN,2018, P.127)

Ce dossier m’a permis d’élaborer une hypothèse de compréhension pour appréhender


les enjeux du travail d’équipe permettant de montrer les liens entre les dynamiques
institutionnelles, le travail d’équipe et l’accompagnement des personnes. Durant toute notre
formation il nous est demandé de nous positionner dans les situations ou les débats que nous
pouvons avoir avec nos collègues de formation, formateurs ou avec notre équipe
professionnelle. C’est par ce travail de rédaction et de réflexion que j’ai pu me mobiliser et me
positionner tout en essayant de comprendre les enjeux dans le travail d’équipe. Durant cet écrit
je me suis beaucoup appuyée sur cette dernière, ce qu’elle m’exposait de la situation et sur mes
observations.
J’ai pu particulièrement m’interroger sur ce que fait vivre un des interdits fondamentaux
(l’inceste). Dans un premier temps je présenterai l’institution et plus particulièrement le
service au sein duquel j’ai effectué mon stage de deuxième année. Ensuite, je parlerai de ma
situation avec mes questionnements. Par la suite, je présenterai mon hypothèse et mes pistes
d’analyse. Enfin, j’exposerai ma posture professionnelle.

I. Présentation du service :

J’effectue mon stage de deuxième année au sein du service Aide Educative à


Domicile (AED).
Ce service représente une mesure administrative de la protection de l’enfance. Il découle des
missions de la direction enfance famille du département.
Le département est le financeur et le gestionnaire. Le financement est public, il provient
d’une enveloppe votée et destinée à la protection de l’enfance.
Au sein de ce service, nous signons un contrat avec les parents et établissons un Projet Pour
l’Enfant (PPE) pour une durée qui peut aller de 6 mois à 1 an renouvelable.
Les publics qui peuvent prétendre à une AED sont les familles avec des enfants de 0 à 17 ans.

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Dès lors que le contrat est signé nous intervenons dans les familles à peu près toutes les 3
semaines. Notre accompagnement est basé sur des entretiens au domicile des parents, nous
pouvons également proposer des entretiens au sein de nos locaux.
Ce service a pour mission d’organiser la mise en œuvre du PPE décidé par la RT (responsable
territoriale). En effet, nous mettons en place l’accompagnement éducatif à domicile, le suivi
des jeunes majeurs et des mineurs relevant d’une prise en charge sans hébergement. Le
service participe également à l’observation des besoins et à l’évaluation des actions. Il
développe des actions collectives de soutien des compétences parentales.
Pour remplir toutes ces missions nous travaillons avec une équipe pluridisciplinaire.
Elle se compose comme ceci :
 Une cheffe de service domicile
 Une secrétaire
 Une psychologue à mi-temps
 Six assistants socio-éducatifs (assistant de service social ou éducateur spécialisé)

Dans ce service nous pouvons trouver plusieurs instances qui nous permettent de réfléchir
l’organisation et l’accompagnement :
- Les réunions d’équipe une fois par semaine qui consistent à échanger sur les
situations qui questionnent les professionnels et l’attribution des diverses situations
aux référents.
- Les analyses cliniques une fois par mois permettant de se questionner sur une
situation dont nous ne comprenons pas tous les enjeux avec l’aide de la psychologue
du service qui nous apporte son point de vue.
- Les analyses de la pratique professionnelle une fois par mois avec la participation
d’un psychologue externe à la structure afin de questionner ce qui se joue avec une
famille particulière par exemple.
- Les entretiens individuels d’analyse auprès de la psychologue du service dans le but
de prendre du recul sur ce que nous vivons dans notre métier.
- Les réunions thématiques durant lesquelles nous choisissons un thème en équipe afin
de débattre sur ce dernier comme : la méthodologie des écrits que nous sommes
amenés à rendre.
- Les plans d’actions partagés : c’est un espace avec la cheffe de service et la
psychologue durant lequel nous parlons de notre première rencontre avec une famille
afin de réfléchir au plan d’action à suivre pour la suite de l’accompagnement.
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Le service AED s'inscrit dans le cadre de plusieurs lois :
 La loi du 4 mars 2002 vient cibler la coparentalité pour n'importe quel type de couple
même s’il y a séparation. Elle vient aussi pointer l’intérêt de l’enfant dans son
parcours en mettant en avant les besoins sociaux, affectifs, physiques de ce dernier.
Elle souligne l’importance de la participation et de la prise en compte des personnes
accompagnées.

 La loi du 5 mars 2007 qui réforme la protection de l’enfance avec quatre grands
objectifs : renforcer la prévention, améliorer le dispositif d’alerte et de signalement,
diversifier les modes d’intervention, plaçant au cœur du dispositif l’intérêt de l’enfant,
et le maintien des relations avec les familles. Elle introduit aussi la notion de projet
pour l’enfant.
 Le 14 mars 2016 une réforme qui vient améliorer la loi de 2007 en se recentrant sur
l’enfant et son parcours.

II. La situation

1) Les faits
Tous les jeudis matin nous participons à une réunion d’équipe, durant laquelle est
présente : la cheffe de service, les 6 assistants socio-éducatifs ainsi que la psychologue.
Durant la réunion la cheffe de service fait des attributions de situation. Ce jour-ci, elle nous
présente la situation de Lou une jeune fille âgée de 16 ans. Elle est née d’une relation extra
conjugale entre sa mère et son amant. Néanmoins le conjoint avec qui Madame A était à
l’époque (Monsieur ART) a décidé de reconnaître l’enfant. Madame et Monsieur se sont
séparés par la suite en 2011.
Lou vie actuellement chez sa mère. Son père a un droit d’hébergement un week-end sur deux
et la moitié des vacances. Lou n’a pas de chambre chez son père elle dort dans le salon.
Monsieur héberge son fils et souhaite garder intacte la chambre de celui-ci.
Depuis peu Lou ne veut plus aller chez son père ni y passer la nuit. En effet, Monsieur s’est
fait attaquer violemment par son chat. La jeune a pu expliquer que la scène l’avait
traumatisée puisqu’ « il y avait plein de sang ».

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Durant cette présentation la cheffe de service nous explique que Lou a subi un inceste de son
grand frère (Christophe, nom d’emprunt) qui vit chez son père. Ce dernier a écopé pour cet
acte d’une condamnation de 6 ans.
De plus, Monsieur a une nouvelle compagne, sa voisine. Cette dernière a deux enfants, un
jeune homme âgé de 22 ans et une petite fille de 6 ans. Lou a pu rapporter que son demi-frère
était violent avec elle, et qu’elle faisait tout pour protéger sa demi-sœur des violences de son
frère. Le père de Lou a tendance à couvrir les actions de son beau-fils, en minimisant ce qu’il
fait. Pour lui, tout doit se régler dans l’intimité de la famille. De plus, de nombreux faits de
violences sont recensés dans l’évaluation du CMS (Centre Médico-Social).
Enfin, les parents de Lou vont régulièrement voir leur fils qui est en prison. Nous avons pu
apprendre dans l’IP (information préoccupante) que Christophe a fait une demande de
réduction de peine, pour cela il voudrait pouvoir être libéré et se soumettre au port d’un
bracelet électronique. Cela a énormément questionné les travailleurs sociaux quant à la
sécurité de Lou. Enfin, nous apprenons que Lou est en décrochage scolaire.

2) Les questionnements
A postériori de la présentation de la cheffe de service j’ai pu observer que l’équipe s’était
clivée en deux groupes bien distincts. En effet, les assistants socio-éducatifs se questionnaient
sur l’accompagnement possible de cette famille au vu des faits de violence répertoriés. De
plus, est-ce que cette situation ne devrait pas plutôt être accompagnée du côté judiciaire et
enfin des limites de l’AED et des missions.
La cheffe de service a pu nous exprimer que pour elle, cet accompagnement avait lieu
d’être au sein de notre service puisque la mère de Lou était en accord avec la mise en place
d’une aide éducative.

Cette situation m’a amenée à me questionner sur les limites de l’AED dans ses
accompagnements. Peut-ont accompagner tout le monde ? Enfin, ce débat a pu mettre en
lumière la hiérarchie entre la cheffe de service et l’équipe. Elle a dans un premier temps
laissé les professionnels exprimer leurs hypothèses de compréhension face à cette famille,
puis a fini par trancher en attribuant la situation malgré les réticences de l’équipe.

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Avant notre première rencontre avec la famille, nous avons échangé sur nos a priori et
nos représentations avec les professionnels. Nous nous sommes questionnés sur
l’accompagnement que nous allions leur proposer, les limites de l’AED qui sont pour nous
déjà franchies avec l’acceptation de cette situation. Une de mes collègues a pu me dire qu’elle
avait du mal à imaginer ces personnes comme humaines, elle les déshumanisait en quelque
sorte.
Après tous ces questionnements et ces réflexions, me viennent deux questions :
Comment une équipe fait face à un interdit fondamental ?
En quoi l’interdit fondamental et dans ce cas l’inceste peut désorganiser une équipe ?

III. Hypothèse :

Pour moi, l’inceste peut désorganiser l’équipe parce qu’elle remet en cause notre cadre et
donc vient impacter le système dans lequel le professionnel se trouve. Ici, au sein de l’AED,
l’inceste vient également remettre en cause nos missions. En effet, pour l’équipe et moi-
même l’inceste doit être puni par la loi et ne peut pas rester dans le système familial. Mr ART
a pu exprimer son mécontentement face à la prise de décision de sa femme de signaler le
comportement de leur fils, pour lui, c’est une histoire de famille et cela doit se régler dans ce
cercle intime. De plus le fait que M. ART banalise les faits de son fils, est insurmontable pour
l’équipe. Cela questionne leur fonctionnement et leurs représentations.

J’émets également l’hypothèse que l’équipe a craint de ne pas savoir répondre au besoin de
protection de cette jeune. Après une lecture du livre d’Alice MILLER une phrase a retenu
mon attention : « ces réactions aidèrent Judith à percevoir les limites de sa thérapeute, elle
aussi prisonnière d’un schéma où elle semblait puiser la conviction de savoir, de science
certaine, ce que l’on devait ou devrait faire, ce qui était permis ou non ». Je pense que
l’équipe de l’AED n’a pas voulu rentrer dans ce schéma où ils auraient été dans une
ambivalence entre une envie de la « sauver » et leur réelle capacité de le faire. Ici, ils ont pu
se rendre compte que cette situation allait au-delà de leurs compétences et ont donc été
réticents dans l’accompagnement et leur investissement auprès de la famille.

IV. Piste d’analyse :

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a) L’impact de l’interdit sur une équipe :
L’impact de l’interdit sur l’équipe vient remettre en question notre cadre de référence.
Je me suis appropriée un écrit de Cathy LEFEBVRE qui nous parle de l’ouvrage de D.
DUSSY « le berceau des dominations ». A un moment C. LEFEBVRE dit qu’ « un principe
central dans la relation éducative : je ne peux aller à la rencontre de l’autre qu’en
« connaissance de cause » : connaissance de mon propre cadre de référence, […] et
connaissance des mécanismes qui ont conduit à la construction du cadre de référence de
l’autre, de ses pratiques normatives, de son rapport au monde, à l’autre, à lui-même. ». C’est
pour cela que cette situation a impacté l’équipe. En effet, notre cadre de référence est basé sur
les représentations que nous avons d’un système familial et ces dernières ne répondaient pas à
ce que cette famille vivait. La transgression d’un interdit ne peut pas rentrer dans notre
pratique.
Nous (l’équipe et moi-même) avons pu remarquer un impact dans nos pratiques quant à
l’accompagnement de cette famille. En effet, nous n’avons pas travaillé de la même manière
qu’habituellement. Nous avons dans premier temps laissé place à l’expression de nos
questionnements en prenant connaissance du dossier de la personne. Notre chef de service a
pu se positionner et attribuer la situation malgré les réticences que nous lui avions exposées.
Nous avons été dans une démarche de défense face à cette situation. En effet, par démarche
de défense j’entends le fait que l’équipe et moi-même avons essayé de mettre en place de
nombreux outils afin de ne pas suivre cette famille. Par exemple, nous avons annoté le
dossier de la personne afin de défendre notre point de vue et demandé à ne pas accompagner
cette situation.
Pour moi, le fait d’avoir changé notre démarche de travail a mis en péril notre système de
réflexion et de pensée au sein de l’équipe. Eugène ENRIQUEZ nous parle de la notion de
« l’instance organisationnelle ». Pour lui, « les instances sont toutes nécessaire et dérivent
toutes d’une communauté structurale (et) disent toutes, de manière différente, par certains
aspects, la même chose » (p. 160).
Durant la présentation de cette situation en réunion, trois visions sont venues se percuter.
D’une part, celle de la cheffe de service qui était ouverte à entendre nos divers points de vue
tout en tenant le cadre de la structure afin de nous attribuer la situation. D’autre part les 6
référents assistants sociaux éducatifs et moi-même, étions sidérés qu’une situation de cette
ampleur nous soit confiée. Nous ne comprenions pas comment nous allions avoir la capacité
d’accompagner cette famille, pour nous cette dernière était du ressort d’une mesure judiciaire
et non pas administrative. Enfin, la psychologue était à l’écoute de nos questionnements et
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tentait de nous aider sur la prise de recul afin de nous projeter sur notre futur
accompagnement.
Une phrase de Eugène ENRIQUEZ a retenu mon attention et m’a éclairée sur la posture de la
psychologue durant la réunion : « ce qui nous paraît essentiel, c’est de tenter de repérer les
sentiments et les conflits sous-jacents, d’apercevoir ce qui va dans le sens du changement
ainsi que les résistances, d’accompagner les individus et les groupes dans leur processus
d’évolution, de ne pas les brusquer, ne pas les provoquer, mais d’accepter et de respecter
leurs potentialités de transformation comme leurs réticences, ou de même leur peur devant
les dévoilements de ce qu’il sont et font vraiment, de considérer les organisations comme des
organismes vivants inachevés et toujours en mouvement » (2011, P.66).

b) Remise en cause de nos valeurs :


Dans cette situation j’ai pu comprendre que les valeurs de chacun avaient été mises à
mal. Nous travaillons avec nos valeurs personnelles mais aussi nos valeurs professionnelles et
parfois les deux sont mises à mal. Dans cette situation, j’ai pu m’apercevoir qu’il y a un
paradoxe sur le fait que les valeurs personnelles ont pris le dessus sur les valeurs
professionnelles. Brigitte BOUQUET écrit « les valeurs sont considérées comme une partie
intégrante et importante du travail social, fréquemment décrit comme « une activité chargée
de valeurs. » ». Durant nos échanges, il est revenu que l’équipe avait du mal à humaniser,
c’est dans ce sens que je pense que nos valeurs ont été touchées. « En sociologie, le concept
de valeurs renvoie aux représentations de l’existence humaine, de sa nature » (B.
BOUQUET,2012, P.26), en déshumanisant cette famille, nous avons remis en cause leurs
valeurs et les nôtres.

Notre métier, est rempli de valeurs qui ont évolué durant toutes ces années. Par exemple, les
valeurs humanistes, étaient au départ basées sur le volet « caritatif de type judéo-chrétien »
pour évoluer sur « un humanisme laïc ». Cette dernière traite davantage de l’entraide. Enfin,
l’« humanisme social » a fait son apparition afin de se tourner vers la solidarité. Tous ces
termes sont tirés d’un ouvrage de Brigitte BOUQUET.
Pour moi, dans cette situation nous n’avons pas réussi à prendre le recul nécessaire afin de
reconnaitre l’autre comme un être pensant singulier. En effet, comme l’explique Paul
FUSTIER « l’idée du moi est un socle, le support à partir duquel, parce que j’ai pu
reconnaitre que l’autre est de la même espèce que moi, je pourrai secondairement admettre

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qu’il m’est différent. » (2021, P.87-88). L’équipe et moi-même, avons déshumanisé la famille
puisque cette dernière a accepté les actes que subissait leur fille. Nous n’avons pas réussi à
voir les membres comme des êtres singuliers, pensant différemment de nous.

V. Positionnement professionnel :

Mes représentations, mes ressentis :


La réunion durant laquelle notre cheffe de service nous a présenté la situation de cette
famille m’a fait vivre une incompréhension. En effet, je ne comprenais pas comment cette
famille pouvait être suivie en mesure administrative plutôt que judiciaire au vu des
traumatismes vécus. De plus, j’étais en colère. En effet, Christophe le frère de la jeune fille a
demandé à sortir de prison et retourner au domicile familial, ce qui ne dérange pas les
parents. Je m’inquiète pour Lou et la vois dans cette situation comme une victime à qui on ne
donne pas toute la crédibilité nécessaire de ce qu’elle a vécu afin de se reconstruire. Je pense
que le système de cette famille me questionne énormément et m’effraie, c’est pour cela que
j’ai eu beaucoup de mal à prendre du recul sur l’éventuel accompagnement à proposer. Je
mets au centre de mes questionnements cette jeune fille : comment protéger Lou de ce père
qui banalise les faits ?
De plus, le fait que le père s’oppose à l’aide éducative m’interroge sur le déroulement des
futurs rendez-vous et la façon dont nous allons pouvoir co-construire avec eux le PPE de leur
fille.
Enfin, j’ai pu ressentir une réticence de la part de l’équipe quant au fait de pouvoir projeter
que Christophe est une personne comme nous, malgré ses actes.

La nouvelle vision :
Malgré le fait que le frère de cette jeune fille ait transgressé un des interdits
fondamentaux qui régissent notre ordre social, je m’aperçois que nous ne pouvons pas
considérer une personne uniquement sur les actes qu’elle a commis. Christophe, n’est pas
uniquement une personne ayant commis un inceste c’est aussi un jeune homme qui est voué à
une réinsertion sociale et à un avenir professionnel et familial.
Je pense, que nous aurions dû prendre le temps de rencontrer cette famille avant d’accepter
l’attribution de la mesure éducative. En effet, lorsque nous les avons rencontrés nous avons
enfin pu les humaniser et nous apercevoir qu’ils avaient la capacité de penser les actes subis.

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Après avoir pris du recul sur cette situation, je pense qu’il aurait fallu des temps de réunion
thématique dans le but de réfléchir sur les interdits fondamentaux dont l’inceste fait partie

Conclusion :

Cet écrit m’a permis de réfléchir à mon positionnement professionnel face à certaines
situations mais aussi de comprendre l’importance du travail en équipe. Je me suis aperçue
que chaque situation pouvait nous faire évoluer et que nos valeurs, notre éthique sont remises
en question. Nous ne vivons pas sur des acquis, une équipe évolue et change selon les
situations et nous ne ressentons pas la même chose. Durant ce stage j’ai pu comprendre
l’importance du Cadre dans une équipe pour nous permettre de nous décaler, en nous incitant
à avoir de multiples regards face à une situation. Ceci, nous permet de prendre du recul sur
nos accompagnements. D’être plusieurs à penser une situation nous permet de ne pas être
dans une toute puissance face à l’autre.

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Bibliographie :

 MILLER, A. (2013). Notre corps ne ment jamais. Champs essais

 GARBERAN, P. (2018). Cent mots pour être éducateur, dictionnaire pratique du


quotidien. Erés

 DRIEU, D. (dir). (2013). 46 commentaires de textes en clinique institutionnelle.


Dunod

 COUM, D. (2010). Interdits fondamentaux. Eres

 LEFEBVRE, C. (2021). La socialisation « de l’inceste », « discussion » avec


l’ouvrage de D. DUSSY, le berceau des dominations.

 BOUQUET, B. (2012). Ethique et travail social. Dunod

 FUSTIER, P. (2021). Le travail d’équipe en institution, clinique de l’institution


médico-sociale et psychiatrique. Dunod

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