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Support de formation

L’allaitement maternel

Formation réalisée par les pharmaciens rédacteurs et l’équipe de conception e-learning de


Ma Formation Officinale

En collaboration avec :
le Dr Marie-Bénédicte Mercier, médecin référent des suites de couches au CHU d’Angers,
Mme Christine Bourgeais, pharmacien et sage femme,
Mme Cécile Laforgue Guégan, sage femme, conseillère en lactation certifiée.

L’allaitement maternel
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Plan de la formation

Unité 1
Chapitre 1 - Anatomie.....................................................................................................................................................3
1.1 Le sein
1.2 La bouche du bébé
Chapitre 2 - Physiologie.................................................................................................................................................5
2.1 La production du lait
2.2 La régulation hormonale
2.3 L’évolution de la composition du lait

Unité 2
Chapitre 3 - La tétée.....................................................................................................................................................10
3.1 La succion physiologique
3.2 La notion de transfert de lait
Chapitre 4 - Variations physiologiques.........................................................................................................................12
4.1 Les besoins de l’enfant

Unité 3
Chapitre 4 - Variations physiologiques (suite)..............................................................................................................14
4.2 La prise de poids
Chapitre 5 - Le sevrage du bébé allaité........................................................................................................................16
5.1 Avant la diversification alimentaire
5.2 Après la diversification alimentaire
Chapitre 6 - La femme allaitante..................................................................................................................................17
6.1 Alimentation et hygiène de vie
6.2 Médicaments et allaitement
6.3 Allaitement et reprise du travail

Unité 4
Chapitre 7 - Les pathologies du sein lors de l’allaitement............................................................................................21
7.1 L’hypergalactie
7.2 Le vasospasme
7.3 L’engorgement, les mastites et l’abcès

Unité 5
Chapitre 7 - Les pathologies du sein lors de l’allaitement (suite).................................................................................25
7.4 Les cloques
7.5 Les candidoses
7.6 Les crevasses
Conclusion

Annexes
Outils pour votre pratique.............................................................................................................................................29
Glossaire......................................................................................................................................................................30
Références bibliographiques........................................................................................................................................30

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Unité 1 Prise de notes

Chapitre 1 - Anatomie
1.1 Le sein
Le sein contient différents tissus, dont :
Le tissu adipeux
Il donne le volume au sein.
Il est en quantité variable selon les femmes.

Le tissu glandulaire (ou glande mammaire)


Il permet la production de lait, en se modifiant dès le stade de la grossesse et au cours de
l’allaitement.
Les alvéoles sont les cellules de base microscopiques sécrétant le lait dans les canaux
lobulaires. Ces canaux se déversent vers un canal central, le canal lactifère.
A retenir
La capacité à produire du lait ne dépend pas du volume du sein.
Un projet d’allaitement est donc tout à fait possible chez les femmes qui ont de
petits seins.

Notez
Lors de la lactation, les alvéoles vont continuer à se développer.
La capacité à produire du lait augmente donc pendant l’allaitement.

Pendant la grossesse et l’allaitement, l’aspect extérieur du sein va également évoluer.


L’aréole prend une couleur brune, ce qui va guider spontanément le nouveau-né.
Par ailleurs, les glandes sébacées, présentes sur l’aréole, vont sécréter une substance
huileuse odorante qui va également attirer le bébé et lubrifier le sein. De plus, son pH acide
lutte contre la prolifération bactérienne.

Conseil à l’officine
Le changement de couleur de l’aréole est normal en fin de grossesse et lors de
l’allaitement, vous pouvez donc rassurer les femmes qui allaitent.
Conseillez-leur de ne pas se nettoyer les seins avant une tétée afin de ne pas enlever
cette substance odorante, lubrifiante et antiseptique.
Encouragez-les par contre à se laver systématiquement les mains avant toute tétée.

Le lait maternel est un corps gras qui constitue le 1er produit de soin adapté en cas de
mamelons sensibles lors des 1ères mises au sein. La maman peut l’appliquer sur ses
mamelons avant et après chaque tétée.
Si elle préfère appliquer une crème cicatrisante, la lanoline purifiée à 100%, compatible
avec la succion de l’enfant (sans rinçage préalable), peut être conseillée après chaque tétée
(ex. : Lansinoh HPA®, Prelan®, Purélan 100®).
Soyez quand même vigilant selon les profils (terrain atopique chez un des parents, femme
sujette aux allergies, etc.), car d’après les allergologues, la lanoline, même purifiée, présente
un risque d’allergie de contact.

Avis d’expert :
Certaines crèmes cicatrisantes sont déconseillées pour différentes raisons :
- elles proviennent parfois de la pétrochimie (ex. : vaseline, Castor Equi®, etc.)
- elles ne bénéficient pas toujours d’autorisation de mise en bouche chez le bébé (ex. :
Cicalfate®, Cicaplast®, Epithéliale®, etc.)
- elles sont parfois trop liquides et pas assez grasses pour réhydrater le bout de sein
- elles contiennent parfois des huiles essentielles (terpènes) qui sont contre-indiquées chez
les bébés et les enfants en bas âge

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Concernant l’innervation de l’aréole et du mamelon, point indispensable pour mieux Prise de notes
comprendre le rôle central du bébé dans la production lactée :
2 récepteurs particuliers sont présents :
- les récepteurs à l’étirement
- les récepteurs à la douleur
Situés au niveau de l’aréole, les récepteurs à Récepteur à l’étirement

l’étirement vont transmettre le message de succion


du bébé au cerveau de la maman, afin d’obtenir les
sécrétions hormonales mettant en route la lactation.
Situés sur le mamelon, les récepteurs à la douleur
provoquent une douleur vive chez la maman si le bébé
ne prend en bouche que le bout de sein.
Cette douleur est un message de choix car si le bébé
n’a pas pris une partie de l’aréole en bouche, les
récepteurs à l’étirement ne seront pas sollicités et la Récepteur à la douleur
lactation ne se fera pas correctement.

1.2 La bouche du bébé


Lorsque le bébé tête le sein, il va exercer plusieurs actions simultanées qui vont lui permettre
de déclencher l’éjection du lait depuis les alvéoles vers les canaux lactifères, puis d’extraire
le lait des canaux lactifères et de le déglutir.

Chaque partie de la bouche du bébé participe à ces différentes actions.

La langue
Elle recouvre la gencive inférieure.
Elle se place en gouttière sous l’aréole et le mamelon. Ce faisant, elle stimule les récepteurs
à l’étirement maternel.
Elle stabilise le mamelon. Puis elle va exercer un mouvement rythmique, péristaltique,
d’avant en arrière, amenant le lait vers la gorge.
En pratique
Rassurez les mamans qui voient poindre les premières dents de leur enfant et qui
craignent d’avoir mal lors des tétées. En effet, les premières dents à apparaitre
sont celles du bas et sont forcément recouvertes par la langue du bébé, ce qui
protège le sein du risque de morsure.

Les lèvres
Elles assurent la prise au sein.
Elles contribuent à l’étanchéité nécessaire à la dépression intra-buccale.
Lors de la tétée, le bébé fait le vide dans sa bouche y créant ainsi une pression négative qui
entrainera le flot de lait du sein vers sa glotte.
Pour assurer ces différentes fonctions, les lèvres doivent être plaquées sur l’aréole.
Elles sont retroussées vers l’extérieur.
La prise est asymétrique : la lèvre inférieure prend plus d’aréole que la lèvre supérieure.

Les joues
Elles stabilisent le mamelon et compriment le sein latéralement permettant la vidange des
canaux lactifères lors de la dépression intra-buccale.
Information
Chez un enfant qui manque de forces dans les joues (ex. : prématuré, pathologies
neurologiques), un bout de sein en silicone peut favoriser la succion et donc, la
prise de lait.
L’équipe médicale décidera de recommander ou non cet accessoire.

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La mâchoire inférieure Prise de notes
Elle s’abaisse de façon rythmée créant la dépression intra-buccale nécessaire à la tétée.
Parfois, la dépression est trop importante et elle provoque des douleurs chez la mère malgré
une position parfaite du bébé. Un bout de sein en silicone peut alors diminuer la douleur chez
la mère.
En pratique
Les bouts de sein en silicone peuvent diminuer la stimulation de l’aréole et donc
diminuer la sécrétion de lait et l’efficacité des glandes sébacées. Ils ne devraient être
utilisés que sur indication valable (évaluée par un professionnel de l’allaitement), avec
un suivi correct de leur utilisation.
Soyez toujours vigilant et rappelez aux mamans d’acheter des bouts de sein qui
correspondent parfaitement à leurs mamelons. Très peu de laboratoires proposent
des tailles et des formes différentes, cerise ou conique (ex. : Médéla®, Mamivac®).

Le palais
Il comprime le sein, d’autant mieux qu’il est plat et bas.
En pratique
Il faut faire attention aux tétines et sucettes qui peuvent perturber l’allaitement
maternel. Elles creusent notamment le palais et peuvent donc potentiellement gêner
la compression du sein par le palais, qui n’est plus aussi plat qu’il devrait l’être.

L’épiglotte
Lorsque le volume de lait est suffisant, l’épiglotte s’abaisse pour permettre la déglutition.

Chapitre 2 - Physiologie
2.1 La production du lait
Le sang maternel véhicule différents nutriments et micronutriments issus de la digestion.
Ils sont captés par les alvéoles qui vont les transformer pour produire le lait.

Dans le sang maternel Dans le lait maternel

Protéines Acides aminés


Dans les alvéoles dont caséine

Glucides Lactose
+ Galactose

Eau + électrolytes Eau + électrolytes


+ vitamines hydrosolubles + vitamines hydrosolubles

Transformation
Lipides Micelles
+ vitamines liposolubles

2.2 La régulation hormonale


Les principales hormones de la lactation sont l’ocytocine et la prolactine.
Ces 2 hormones sont libérées à chaque tétée, au moment de la stimulation des récepteurs à
l’étirement par le bébé :

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L'ocytocine
(ordre d'éjection du lait)
La prolactine
(ordre de production
de lait pour la
prochaine tétée)

Message envoyé
au cerveau par
la succion

Succion efficace
du bébé

L’ocytocine
Elle permet l’éjection du lait depuis les alvéoles vers les canaux lobulaires.
A retenir
Sans l’ocytocine, le lait se fabrique mais reste dans l’alvéole.

Conseil à l’officine
L’ocytocine est classiquement décrite comme l’hormone du maternage, de l’attachement.
Le confort et la détente de la maman, la présence du bébé favorisent la libération
d’ocytocine et donc l’éjection du lait.
A contrario, le stress, la douleur, l’alcool, la nicotine peuvent ralentir la libération
d’ocytocine.

La prolactine
Elle permet la production du lait dans les alvéoles pour la tétée suivante.
En effet, cette hormone va se fixer sur les alvéoles permettant la pénétration des nutriments
sanguins.
Notez
C’est cette sécrétion de prolactine qui est utilisée dans la méthode de contraception, dite
MAMA (Méthode par l’Allaitement Maternel et l’Aménorrhée).
En effet, en cas d’allaitement, elle s’élève puis baisse au bout de 10-15 jours avec une
sécrétion pulsatile jusqu’à 3 mois, inhibant ainsi la FSH (hormone folliculo-stimulante)
et l’ovulation. Cela est valable uniquement si l’allaitement est complet. Pour cela, il faut
respecter des conditions très strictes.

La méthode MAMA est une contraception maternelle efficace uniquement si toutes ces
conditions sont strictement respectées :
- le bébé doit avoir moins de 6 mois
- la mère ne doit pas avoir eu son retour de couches (autrement dit, pas de règles)
- il ne doit pas y avoir plus de 6 heures entre 2 tétées (le bébé ne fait donc pas ses nuits)
- le bébé ne doit prendre aucun complément de lait artificiel (car cela espace les tétées)
- le bébé ne doit pas prendre de sucette (car cela espace les tétées)
Cette méthode de contraception est la plus utilisée au monde (les femmes réveillent donc
leur bébé la nuit !).

La sécrétion de prolactine (et donc l’ordre de production de lait) peut être inhibée, notamment
par 4 hormones :
> L’HPL (Hormone Placentaire Lactogène)
Sécrétée par le placenta, l’HPL permet de ne pas avoir de lait pendant la grossesse.
Devant une femme qui n’a pas de montée de lait, le soignant pourra envisager une rétention
placentaire. En effet, même un tout petit morceau de placenta peut empêcher la sécrétion
lactée.

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> Le PIF (Prolactine Inhibiteur Facteur) Prise de notes
Sécrété par l’hypothalamus sous l’influence de la dopamine, le PIF permet d’éviter les
hypersécrétions de prolactine.
> Le FIL (Feed back Inhibition of Lactation)
Le FIL est une protéine du lactosérum qui se fixe sur les récepteurs à la prolactine quand
l’alvéole est pleine. Il permet ainsi la régulation de la sécrétion lactée entre les tétées.
En pratique
L’action du FIL n’est pas négligeable : si un sein n’est pas correctement et
régulièrement vidé, la production lactée sera inhibée.
Un engorgement des seins, s’il se prolonge, entrainera une baisse importante de
la lactation.
> La progestérone
La progestérone va être légèrement inhibitrice de la lactation.
La lactation peut donc être légèrement inhibée en cas de prise d’une contraception à base
d’hormones.

Quelle contraception chez la femme allaitante ?


- La contraception progestative (orale, implant) est la contraception hormonale de 1ère
intention. Il est recommandé d’attendre 21 jours après l’accouchement pour débuter une
contraception progestative seule.
- L’utilisation des dispositifs intra-utérins (DIU) est possible, à partir de 4 semaines après
l’accouchement.
- La contraception estroprogestative (ex. : « pilules », anneau vaginal, patch)
est déconseillée dans les 6 mois qui suivent l’accouchement, en raison du risque
thromboembolique. Source : HAS 2017

Désormais, l’inhibition de la lactation en routine ne se fait plus à l’aide de médicaments.


La bromocriptine n’est désormais plus recommandée en routine.
Il est important de rappeler que la montée de lait est un processus physiologique. Si la
femme n’allaite plus, la lactation s’interrompra d’elle-même en 1 à 2 semaines.
Il est toutefois possible de recommander :
> des antalgiques simples, de type paracétamol, en cas de douleur
> un support ferme de la poitrine (soutiens-gorges adaptés et non pas des bandages serrés
des seins)
> l’application de glace (et non pas des douches chaudes)

Par contre, les patientes devront éviter :


> toute restriction hydrique (ou alimentaire)
> des manœuvres de tire-lait manuel ou mécanique (au risque de stimuler la production de
lait)

L’inhibition de la lactation médicamenteuse reste ponctuellement possible.


Elle est désormais limitée aux cas médicalement indiqués comme par exemple, un décès
intra-utérin, un décès néonatal, une infection VIH de la mère.
Seul le lisuride (Arolac®) dispose d’une AMM dans cette indication.

2.3 L’évolution de la composition du lait


La composition du lait maternel évolue dans le temps pour s’adapter aux besoins du bébé.
On distingue le colostrum puis, à partir de la montée de lait, le lait mature.

Naissance Montée de lait


Colostrum Lait mature

Environ 3 jours

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Le colostrum : c’est le lait des premiers jours de vie de l’enfant. Prise de notes
C’est un concentré salé sous forme de gel qui va permettre de retenir l’eau chez le
nouveau-né. Sa richesse compense son faible volume (5 ml par repas), adapté à l’estomac
du nouveau-né.
A retenir
D’un point de vue mécanique, ce volume réduit et cette consistance
gélifiée vont permettre au bébé d’expérimenter sa gestion de la
succion / déglutition / respiration en toute sécurité.

Parmi les nombreux constituants du colostrum, on retrouve notamment :


- Des protéines (immunoglobulines, etc.) qui favorisent la protection du nouveau-né
particulièrement vulnérable.
- Des oligosaccharides : Non digestibles au niveau de l’intestin grêle, ces sucres agissent
comme des prébiotiques et jouent un rôle essentiel dans la mise en place de la flore
bactérienne du côlon. Ils protègent des infections digestives et extra-digestives.
Les oligosaccharides sont vraiment une spécificité du lait maternel (non présents dans le lait
de vache).

Le colostrum  Le lait mature


Progressivement, la composition du colostrum évolue pour devenir du lait mature.
Concrètement, cela se traduit chez la femme allaitante par ce qu’on appelle la « montée de
lait ».
Les seins vont grossir, parfois de façon impressionnante, devenir plus chauds, plus lourds et
plus sensibles. La peau va se tendre et les veines vont devenir plus visibles sous la peau qui
aura tendance à rougir légèrement.
La production du lait a maintenant commencé et va s’adapter, en termes de quantité et de
composition, aux besoins du bébé pendant toute la période de l’allaitement.

Le lait mature : c’est le lait produit à partir de la montée de lait.


La composition du lait mature évolue au cours d’une seule et même tétée (d’abord
désaltérante, puis rassasiante). Elle s’enrichit en lipides au fur et à mesure que le sein se
vide ou lorsque les tétées se rapprochent.
> Lipides : Riche en lipides, le lait mature contient 37g/l de lipides sous forme de
triglycérides. Fabriqués en fin de tétée, ils permettent entre autres, le rassasiement du bébé.
Il apporte également du cholestérol en quantité importante. Celui-ci va participer
grandement à la construction cellulaire.
> Vitamines, Minéraux et Oligoéléments : Le lait maternel ne contient pas de vitamine K.
En cas d’allaitement maternel exclusif et pour prévenir un risque hémorragique (rare), il est
recommandé d’administrer de la vitamine K (schéma par voie orale : 1 dose à la naissance,
1 dose entre J4 et J7 et 1 dose à 1 mois).
Le lait maternel est pauvre en NaCl. Il contient peu de fer mais celui-ci est bien absorbé
(70 % contre seulement 10 % pour le lait de vache).
> Protéines : A côté des hormones, immunoglobulines et autres cellules de l’immunité (ex. :
lymphocytes), le lait mature contient notamment de :
- la caséine : elle augmente la motricité intestinale, l’assimilation du calcium et du
phosphore et la digestibilité du lait en le floculant (transformation en de fins flocons). Elle
stimule la flore à bifidus.
- la lactoferrine : elle permet entre autres le transport du fer.
> Glucides : Le lait mature contient essentiellement du lactose (98 %).
Les glucides représentent une énergie immédiate.
Ils permettent l’absorption du calcium et la colonisation de bactéries de type bifidus.

L’allaitement maternel favorise la croissance physique et affective de l’enfant, privilégie le lien


mère-enfant, renforce l’immunité de l’enfant et réduit les coûts en laits artificiels et en soins .
Malgré l’amélioration de la qualité des «laits artificiels» (ou «laits infantiles»), la composition
nutritionnelle et les propriétés immunologiques du lait maternel ne peuvent pas être
strictement reproduits.
De plus, aucun autre lait que le lait maternel ne peut s’adapter de façon permanente aux
besoins du nourrisson en croissance. En effet, au cours de la journée et au fil des mois, il
s’adapte à la croissance de l’enfant.

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Selon l’OMS, un allaitement exclusif est recommandé pendant les 6 premiers mois de vie de Prise de notes
l’enfant.

Le cas particulier du lait d’une maman ayant un prématuré


Comparé à celui d’une maman dont l’enfant est né à terme, le lait d’une maman d‘un enfant
prématuré est :
- beaucoup plus riche en protéines
- moins concentré en graisses et lactose
- plus riche en chlorure de sodium

La composition des laits en provenance des lactarium est comparable à ceux de mamans
dont les enfants sont nés à terme (et non pas à ceux de mamans de prématurés).

Conseil à l’officine
Les bénéfices de l’allaitement maternel pour le bébé immature qu’est un prématuré sont
très importants, car le lait maternel à ce moment-là est tout à fait adapté à ses besoins.
Mais les conditions difficiles de la naissance et le pronostic médical peuvent
compromettre un projet initial d’allaitement. Chaque situation étant unique et quel que soit
le projet retenu (allaitement mixte, allaitement exclusif mais avec introduction d’un tire-lait,
etc.), l’important est de soutenir et rester à l’écoute des mamans de prématurés.

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Unité 2 Prise de notes

Chapitre 3 - La tétée
Une des 1ères inquiétudes des mamans qui allaitent est la crainte que leur bébé ne boive pas
suffisamment de lait. Il est vrai que la succion en elle-même n’est pas nutritive, et que bon
nombres de bébés peuvent passer du temps au sein sans se nourrir !

Le contrôle d’une tétée efficace passe par la vérification de 3 points essentiels à respecter :
- La position du bébé
- La prise en bouche du sein
- Le rythme de la tétée

3.1 La succion physiologique


Position classique
(dite "Madone" ou du berceau)

La position du bébé
La position du bébé est essentielle pour permettre une bonne
prise en bouche du sein pour une succion nutritive de qualité.
Pour que cette position reste bonne tout au long de la tétée, il est
important que la mère soit confortablement installée, sans appui
douloureux, sans tension dans les jambes, les bras ou le dos.
La position classique est la position dite « Madone » ou du
berceau.

Selon les circonstances, la maman pourra s’installer autrement.

Position “en ballon de rugby”

Position allongée

Position Madone inversée


Position en transat

Conseil à l’officine
Quelle que soit la position choisie, le bébé est face à sa maman, ventre contre ventre, son
corps serré contre elle. Sa tête doit être dans l’axe de son corps (tête, épaule, hanche
sont sur une même ligne droite) et légèrement en arrière (en déflexion).

La prise en bouche du sein


Pour une tétée nutritive, la prise en bouche du sein doit être la plus large possible afin de
stimuler au mieux l’aréole (présence des récepteurs à l’étirement).
Pour ce faire, le bébé doit ouvrir grand la bouche, comme s’il baillait, avant de prendre le
sein.
C’est le bébé qui est amené au sein et non la mère qui se penche sur son bébé.

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Conseil à l’officine Prise de notes
Pour inciter son bébé à une large prise en bouche, la maman pourra coller le nez de son
bébé au mamelon, ou dessous, ce qui l’obligera à ouvrir grand la bouche pour saisir le
mamelon et une partie de l’aréole.
Si la prise du sein semble difficile, il est possible de conseiller à la maman de mettre sa
main sous son sein pour le « rebondir », sans toucher l’aréole.

Il arrive que certains bébés, par habitude, rentrent leurs lèvres pour téter, ce qui nuit à
la qualité de la succion. Tirer doucement sur la lèvre inférieure (ou supérieure). Le bébé
retroussera ainsi ses lèvres, ce qui favorisera la qualité de la succion.

Le rythme d’une tétée nutritive


Un tétée nutritive se déroule en plusieurs phases selon un rythme physiologique.
La durée peut varier selon les bébés, les mamans mais aussi les moments de la journée.

Schématiquement :
> 1ère phase : Des succions sans déglutition, afin de déclencher le réflexe d’éjection du lait.
> 2ème phase : Des succions avec déglutition, ce qui signifie que le bébé boit le lait. De 4
à 7 minutes puis pendant 5 à 20 minutes. Rythme : 1 succion / 1 déglutition. Rythme : 2 à 3
succions / 1 déglutition
> 3ème phase : Des succions avec de rares déglutitions (phase de « tétouillage »), ce qui
signe la fin de la tétée nutritive sur le sein vidé.

Il est conseillé de donner un sein jusqu’au bout.


En fin de tétée, l’autre sein doit être proposé à l’enfant. En fonction de son appétit, il
acceptera ou non le 2ème sein.

Le contrôle d’une tétée nutritive passe également par celle de la déglutition. En pratique, la
maman peut vérifier la déglutition à l’aide de 2 sons très audibles.

La sucette, tout comme la tétine, peut :


- créer une perturbation du réflexe de succion / déglutition du nouveau-né (dans 50 % des
cas)
- creuser le palais et donc potentiellement gêner la compression du sein par le palais, qui
n’est plus aussi plat qu’il devrait l’être
- calmer le bébé et donc espacer les tétées, ce qui ne va pas dans le sens d’un allaitement
efficace
Les sucettes qualifiées de « physiologiques » n’ont pas démontré de bénéfice
supplémentaire par rapport aux sucettes classiques.

Conseil à l’officine
Ce n’est pas systématique mais les sucettes, tout comme les tétines, peuvent perturber
l’allaitement maternel, particulièrement dans le premier mois de l’enfant. Les parents
peuvent alors être très désorientés devant leur bébé qui ne sait plus téter au sein par la
suite.
Il est utile que l’équipe officinale communique sur le risque de confusion à l’occasion
de demandes de lait artificiel ou d’accessoires (ex. : biberons, tétines ou sucettes).
Les parents vous seront très reconnaissants de leurs proposer de différer un achat de
quelques semaines afin de protéger leur projet d’allaitement.

3.2 La notion de transfert de lait


Le transfert de lait correspond à la quantité de lait avalée par le bébé. Cette quantité de lait
avalée par le bébé (appelée également un « boire ») est très variable.
Elle est dépendante de :
> La qualité de la production de lait maternel et de la capacité de stockage de la mère
En dehors de tout souci de lactation, la capacité de stockage du lait est très variable d’une
femme à l’autre. D’autre part, elle n’est pas forcément la même sur les 2 seins.

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La capacité maximale de stockage est atteinte 1 heure après la tétée. Puis, la sécrétion Prise de notes
lactée s’arrête doucement jusqu’à la prochaine vidange mammaire.
> La qualité de la succion et de l’endurance du bébé pendant la tétée
Attention
Les bébés qui creusent les joues ou claquent la langue ne tètent sans doute pas
au mieux, pas plus que ceux qui lâchent le sein régulièrement … Leur succion
peut être faible et par conséquent peu nutritive !

Concernant les signes indicateurs d’un bon transfert de lait en fin de tétée :
- Chez le bébé :
L’endormissement en fin de tétée est un signe de bon transfert de lait.
L’enfant reste vigilant tant qu’il avale du lait.
Les couches sont une mine d’informations, surtout le 1er mois.
Après le méconium des 1er jours, on constate une selle quasiment liquide et jaune d’or (avec
des petites billes de gras dedans) presque à chaque tétée. Les parents devront également
observer 5 à 6 lourdes couches par jour signifiant que bébé a bien tété.

- Chez la maman :
La différence de consistance des seins avant et après une tétée est également un bon
indicateur de transfert de lait.
Après une bonne tétée (si le bébé a bien vidangé le sein), le sein, même tendu avant,
s’assouplit à la fin.
A contrario, si le bébé n’a pas bien vidangé le sein pendant la tétée, le sein reste dur à la fin.

Chapitre 4 - Variations physiologiques


4.1 Les besoins de l’enfant
A titre indicatif, un bébé, à partir de 1 mois, a besoin de 700 à 800 ml de lait quotidiennement
(24h), et ce, jusqu’à 6 mois.
Généralement, il prend progressivement plus de lait par tétée et diminue donc le nombre de
tétées quotidiennes.
Un enfant qui ne diminuerait pas son nombre de tétées quotidiennes avec l’âge ne manque
pas forcément de lait au quotidien.
Soyez rassurant auprès des parents, c’est simplement qu’il ne trouve pas assez de lait à
chaque tétée pour pouvoir espacer ses prises.

Le nombre de tétées quotidiennes dépend de chaque bébé.


Certains enfants sont réguliers dans leurs prises quotidiennes alors que d’autres téteront
en tétées groupées puis dormiront un grand moment avant de reprendre plusieurs tétées
d’affilée.
Il existe également des bébés gloutons, gourmands, calmes ou à l’opposé, très actifs !

Il faut aussi prévenir les parents de la survenue de « jours de pointes » ou « crises de


croissance » :
au 7ème au 14ème à3 à6
jour jour semaines semaines
Naissance

Tant que le bébé trouve du lait dans le sein, il va être encouragé à téter et déglutir.
La tétée dure donc le temps nécessaire au bébé pour vider le sein.
S’il ne reprend pas ses déglutitions, le sein est sans doute vide.
Proposer à la maman de changer le bébé de sein.

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> Si le bébé a trouvé son compte au premier sein, il ne tétera peut être pas. Prise de notes
> Si le bébé n’a pas fini, il se servira.

Luttez contre bon nombre d’idées reçues, en particulier sur le nombre, la durée des tétées ou
encore le fait de devoir donner 1 sein ou bien les 2.
Aucun allaitement n’est comparable sur ces critères. En effet, 6 ou 15 tétées, de 4 minutes
ou 30 minutes et tout cela à 1 sein ou aux 2 seins, tous ces allaitements sont parfaits s’ils
répondent aux besoins de l’enfant !
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les mamans sont encouragées aujourd’hui à allaiter
à la demande. La notion «d’allaitement à la demande» est un peu floue pour les parents ;
elle va les amener à se poser beaucoup de questions une fois rentrés chez eux après la
naissance.
Votre rôle est prépondérant car l’officine constituera un précieux relais après l’univers
rassurant de la maternité. C’est le moment idéal pour soutenir les couples grâce à vos
conseils adaptés.

Un bébé qui demande à téter ne pleure pas systématiquement, il émet des signes de sa
demande. Mieux vaut savoir les repérer :
- il salive
- il ouvre sa bouche
- il cherche un sein éventuel de chaque côté de sa tête
- il bouge alors qu’il était calme, cherche à téter son poing.

Cela peut paraitre évident mais il sera plus facile pour une maman allaitante de repérer
ces signes si elle reste à proximité de son bébé, de jour comme de nuit. Il est prêt à téter et
encore calme : c’est le moment idéal pour une mise au sein sereine.

Si le bébé n’obtient pas de réponse à sa demande. Il peut selon le moment adopter


2 attitudes :
- il pleure, il est énervé, sa langue se colle au palais. Ce n’est pas l’idéal pour la prise du
sein, surtout quand le bébé est jeune et encore inexpérimenté.
- il se rendort. Il a raté une tétée !

« Que faire si le bébé dort tout le temps ? »


La maman pourra se rapprocher de son bébé, le stimuler par sa présence et trouver ainsi
plus de signes d’éveil. Un bébé qui ne mange pas assez se met en économie d’énergie et
dort beaucoup.

Attention
Un bébé qui dort n’est pas forcément un bébé repu.

L’allaitement à la demande a ses limites : les parents doivent veiller, tant que l’enfant est
jeune (en tout cas avant 2 mois), à ce que le bébé prenne un minimum de 6 tétées par jour,
sinon il doit être pesé afin de s’assurer qu’il prend suffisamment de poids.

« … et si le bébé demande tout le temps ? »


Le bébé est comblé par la tétée, tous ses sens y participent, il y retrouve ses repères
sensoriels et se nourrit.
A retenir
Les tétées, même non nutritives, sont importantes. Conseillez aux mamans de les
accepter quand elles sont disponibles, car elles peuvent rassurer et calmer l’enfant.

Conseil à l’officine
La capacité de chaque mère à répondre à son enfant est très variable. Ecouter et rassurer
sur la normalité du comportement de l’enfant sont les seules réponses adaptées.
Insistez sur le fait que ce n’est que temporaire, que le bébé après 3 mois aura sans doute
de nouveaux moyens de communiquer avec son entourage et saura différer sa demande.

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Unité 3 Prise de notes

Chapitre 4 - Variations physiologiques (suite)


4.2 La prise de poids
Le bébé allaité va gagner en poids progressivement.
Les visites obligatoires ainsi que les visites proposées dans le cadre de consultations dédiées
et prises en charge par l’Assurance Maladie (ex. : PRADO : PRogramme d’Accompagnement
du retour à DOmicile des patients hospitalisés) confirmeront l’évolution satisfaisante ou
non de cette prise de poids, grâce à des pesées systématiques du bébé au cabinet ou au
domicile.

Les 3 ou 4 premiers jours


Un enfant, allaité ou non, va perdre du poids de façon physiologique.
Cette perte ne devrait pas dépasser 7 % à 10 % de son poids de naissance.

Au 10ème jour
Un enfant retrouve généralement son poids de naissance, mais il peut ne le reprendre que
vers 2 ou 3 semaines.

« Chez les nourrissons allaités, la croissance en poids et en taille est plus forte pendant les 4
premiers mois que celle des enfants nourris au lait artificiel.
Puis, elle s’infléchit à partir de 4 mois pour arriver en moyenne, vers l’âge de 1 an, à 600 g de
moins et à 1 cm de moins que chez un nourrisson nourri avec du lait industriel ».
(Source : EA Fongillo, Jr)

Si un bébé allaité ne prend pas assez de poids, cela peut être dû, dans certains cas, au fait
qu’il ne boive pas assez de lait (insuffisance lactée). Souvent, un simple interrogatoire et
l’observation d’une tétée complète suffira pour comprendre et corriger la cause.
Lorsque le soignant soupçonne un lien entre la trop faible prise de poids et une réelle
insuffisance lactée, 3 pistes sont généralement explorées :
- Une insuffisance de fréquence des tétées
- Une insuffisance de transfert de lait
- Une insuffisance de volume de lait produit

1- Une insuffisance de fréquence des tétées


> Un bébé très «sage» / Un bébé «gros dormeur»
Solution possible : Il sera important d’augmenter le nombre de tétées nutritives puis vérifier
si cette augmentation de lait comble l’enfant ou non.
>>> N’hésitez pas à rappeler aux parents la nécessité de stimuler leur bébé s’il dort.
Le «peau à peau», c’est-à-dire la maman et le bébé peau contre peau, est très efficace chez
un tout petit pour l’encourager à téter régulièrement.

> Un bébé qui pleure constamment


Solution possible : Une des solutions est d’augmenter le nombre de tétées nutritives pour
vérifier si cette augmentation de lait comble l’enfant ou non.
Cela sera l’occasion de vérifier que la notion d’allaitement à la demande est bien comprise
par les parents et qu’ils ne restreignent pas le nombre de tétées en appliquant des intervalles
de temps stricts. Rappelez-leur qu’au départ (= dans les 1ères semaines ou 1ers mois de
vie), un bébé peut téter jusqu’à une dizaine de fois par jour. Un espace strict entre chaque
tétée (par exemple, 3 heures) n’est non seulement pas nécessaire mais surtout, il ne permet
pas à l’enfant de prendre plusieurs tétées répétées dans ses phases d’éveil actif, notamment
le soir.

> Un bébé qui a recours à une sucette


Un bébé qui a besoin de téter peut manifester son besoin de téter par des pleurs (surtout les
1ères semaines). Certains parents mal informés sur le possible changement de fréquence
de besoin de téter (tétées plus fréquentes le soir, etc.) peuvent avoir tendance à proposer
une sucette, et non pas une tétée, pour calmer leur enfant. L’enfant peut s’en contenter

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et s’endormir : il a raté une tétée ! Ce même scénario répété dans la journée entraine Prise de notes
une inéluctable cassure de la courbe de poids. A cela, s’ajoute une éventuelle confusion
sein / tétine et un fréquent réflexe de «morsure», très douloureux pour la maman lors des
mises au sein.

Solution possible : Une des solutions à évoquer est de limiter l’utilisation de la tétine.
>>> N’hésitez pas à expliquer aux parents pourquoi la sucette est déconseillée, voire
proscrite, en cas de prise de poids insuffisante.

2- Une insuffisance de transfert de lait


Le bébé n’obtient que peu de lait à chaque tétée.
Parmi les signes qui doivent interpeler et faire évoquer cette hypothèse, on retrouve
notamment :
- Des douleurs lors de la tétée (prise du mamelon uniquement et non pas d’une large partie
de l’aréole et du mamelon)
- Des seins tendus après une tétée
- L’utilisation de bouts de sein en silicone
- Un bébé qui est nourri en parallèle au biberon
- Un bébé qui déglutit peu (voire très peu)

Solutions possibles : Le soignant vérifiera si le bébé obtient peu de lait à cause de


l’inefficacité de la succion (succion non nutritive) ou bien à cause d’une complication de
l’allaitement (par exemple, un engorgement avec des canaux lactifères obstrués).
Pour cela, il observera une tétée complète, du positionnement du bébé au sein à l’écoute de
la déglutition. Puis, il mettra en place les mesures correctives qui s’imposent.

3- Une insuffisance de volume de lait produit


La faible capacité à produire du lait est, en général, soit liée à une petite capacité de
stockage dans les seins, soit induite par une tétée inefficace du bébé.

Parmi les signes qui doivent interpeler et faire évoquer cette hypothèse, on retrouve
notamment :
- Un bébé qui déglutit peu fréquemment ou pas longtemps (2 à 3 min) puis s’endort au sein
- Un bébé qui a recours à une sucette
- Un bébé qui est nourri en parallèle au biberon

Solutions possibles : Le soignant observera une tétée complète, du positionnement du


bébé au sein à l’écoute de la déglutition. Puis, il mettra en place les mesures correctives qui
s’imposent.
Dans tous les cas, il sera conseillé aux mamans d’augmenter la fréquence des tétées
nutritives, et ce, sur les 2 seins à chaque fois pour augmenter la production de lait.
Parfois, le soignant jugera indispensable de mettre en place, en parallèle de l’allaitement
maternel, une supplémentation de l’enfant à l’aide de lait artificiel.

Les solutions de type tasse et biberon-tasse permettent de protéger le jeune enfant d’un
risque de confusion sein / tétine et d’envisager une relance de la lactation.

Les parents choisiront celle avec laquelle ils se sentiront le plus à l’aise pour donner le
complément de lait artificiel à leur bébé.

Conseil à l’officine
Devant une demande de lait artificiel chez une femme allaitante, tous les mots
d’encouragement et les petits conseils seront appréciés. L’objectif est de déculpabiliser
ces mamans, souvent sous pression (sensation d’une forme d’incompétence, ressenti à
type de jugement, etc.).
Informez les jeunes mamans du besoin intense de réassurance et de contact du nouveau-
né. Certains bébés se manifesteront beaucoup plus que d’autres !

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15/31
Chapitre 5 - Le sevrage du bébé allaité Prise de notes

Le terme « sevrage » vient du latin separare, qui signifie « séparer ».


Le sevrage est une phase naturelle et inévitable du développement de l’enfant. Toutefois, il
peut être un moment délicat.
En France, le sevrage s’effectue très souvent au moment de la reprise du travail, soit
vers le 3ème mois du bébé. Il survient donc généralement avant la diversification alimentaire
(période à partir de laquelle l’enfant commence à manger des aliments autres que le lait et qui
survient selon les pratiques, entre 4 à 6 mois).

5.1 Avant la diversification alimentaire


Le sevrage

La diversification alimentaire

Naissance 3 mois 4 mois 6 mois

Le sevrage est délicat à cette période, car le bébé a besoin exclusivement de lait.

Schéma de sevrage, classiquement recommandé :


Jour 1 + Jour 2 : Donner 1 biberon au bébé en remplacement d’1 tétée plutôt l’après-midi si
possible.
Jour 3 + Jour 4 : Remplacer 2 à 3 tétées par des biberons selon le ressenti de la mère.
Conserver la tétée du matin et du soir au minimum.
Jour 5 … Jour 9 : Ne conserver que les tétées du matin et du soir jusqu’au 9ème jour puis
sevrer l’enfant dès que désiré.

Certains bébés ne veulent pas entendre parler du biberon qu’on leur propose. Souvent, cela
crée des situations stressantes chez les parents.
En effet, s’alimenter autrement qu’au sein peut déranger le bébé, notamment parce que :
- ses sensations sont très différentes
- le mode de succion / déglutition est différent
- la prise de la tétine peut déclencher un réflexe nauséeux

En pratique
Laissez le temps au bébé d’adapter son mode de succion en lui proposant régulièrement
le biberon sans le forcer, ni l’affamer.
À chaque tentative, essayez de l’asseoir, de le tourner face aux autres pour le distraire.
Au début, certains bébés acceptent mieux le biberon lorsqu’il est donné par le papa ou
une autre personne. En effet, si la maman donne le biberon, l’enfant aura plus tendance
à chercher le sein. Il est souvent plus simple qu’une tierce personne intervienne.
Il est possible de mettre au départ du lait maternel dans le biberon afin que l’enfant soit
encouragé à le boire.

5.2 Après la diversification alimentaire


Le sevrage

La diversification alimentaire

Naissance 4 mois 6 mois

Le sevrage qui survient à cette période est moins délicat, car l’alimentation du bébé se
diversifie. Il apprend spontanément à s’alimenter autrement et la lactation s’est en parallèle
adaptée à la baisse de la demande.

Schéma de sevrage, classiquement recommandé :


En quelques jours : L’alimentation diversifiée remplacera la tétée du midi et celle de 16h.
Progressivement : Les tétées du matin et du soir seront remplacées par des biberons.

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Contrairement au biberon, la cuillère est en générale très appréciée. Le lait peut être bu au Prise de notes
verre en cas de refus du biberon. A défaut, les parents peuvent introduire des laitages.

Conclusion
Dans tous les cas, le sevrage du bébé se fera progressivement en diminuant et en espaçant
les tétées.
Les tétées progressivement diminuées seront remplacées l’une après l’autre par un biberon
de lait ou un autre aliment selon l’âge de l’enfant. Il sera nécessaire d’éviter de supprimer 2
tétées consécutives pour prévenir les risques d’engorgement chez la maman.
Du côté de la maman, il n’y a pas de justification à utiliser des médicaments pour stopper la
production de lait. En effet, la lactation s’est adaptée à la baisse de la demande.

Conseil à l’officine
Quel que soit l’âge : précisez aux mamans qu’elles peuvent garder 1 à 2 tétées par
jour pendant plusieurs jours si elles le désirent, mais si les glandes mammaires sont
insuffisamment stimulées (par le bébé ou le tire-lait), la lactation se tarira inéluctablement.
Quelle que soit la durée de l’allaitement, pensez à féliciter les mamans pour ce qu’elles
ont entrepris. En effet, elles ne reçoivent de félicitations qu’exceptionnellement de la
part de leur entourage. Que l’allaitement ait été difficile ou pas, elles seront toujours très
touchées par vos paroles.

Chapitre 6 - La femme allaitante


6.1 Alimentation et hygiène de vie
Contrairement à certaines idées-reçues, l’alimentation d’une femme qui allaite ne doit pas
être spécifique. Pour être en bonne santé, une bonne répartition quantitative des aliments
et des boissons est importante. Cette répartition est généralement représentée sous la forme
d’une pyramide alimentaire.

La pyramide alimentaire chez une femme allaitante

Produits sucrés 1 fois / jour, sans obligation

Huiles, matières grasses et fruits


2 à 3 fois / jour
oléagineux

Lait, produits laitiers, viande,


2 à 3 fois / jour
poisson et oeufs

Féculents et
A chaque repas
légumineuses

Fruits et légumes 5 portions / jour

Boissons A volonté

Le respect de cette pyramide alimentaire permet d’apporter protéines, glucides, lipides et


micronutriments en quantité suffisante et sans créer de déséquilibres.
Nous vous encourageons à remettre ce support de communication, très visuel, aux
femmes qui allaitent. Il vous permettra de rappeler rapidement et facilement les mesures
nutritionnelles de base. Insistez sur l’importance de bien s’hydrater, environ 2 à 3 litres
d’eau chaque jour, sous toutes ses formes. Cette mesure simple permettra de favoriser la
fabrication du lait.
Parmi les autres possibilités de conseil à l’officine pour soutenir l’allaitement :
> Des compléments alimentaires spécifiques
En cas d’alimentation équilibrée, l’usage de ces compléments alimentaires n’est normalement
pas nécessaire. S’ils sont indiqués, de nombreux laboratoires proposent des formules qu’il est
possible de conseiller.

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Pour rappel : Prise de notes
Les oméga 3 : permettent le développement de l’acuité visuelle et du cerveau du bébé,
structures qui se développent intensément pendant les premières semaines de vie.
Les vitamines :
Vitamine D : nécessaire à la croissance et au développement osseux.
Vitamine B9 (acide folique) : contribue à la formation des éléments sanguins.
Les oligoéléments - Les minéraux :
Iode : contribue à la croissance de l’enfant.
Fer : aide à combattre la fatigue et contribue à la formation normale de globules rouges.
Zinc : contribue à la croissance de l’enfant.
Calcium : contribue à la croissance et au développement osseux.

> Des souches homéopathiques, notamment l’association Alfalfa 4 CH et Ricinus


communis 4 CH (5 granules 1 fois par jour). Si la maman est fatiguée, proposer en
complément China 7 CH (5 granules 1 fois par jour).

> De la phytothérapie
Recommander de privilégier les tisanes à base de plantes aux formes orales «sèches» (ex. :
comprimé, gélule).
Les tisanes permettent un apport hydrique plus important et une diversification des
apports en eau.

Conseil à l’officine
D’une manière générale, recommandez la prudence devant certaines formules
« magiques » (ex. : boire de la bière).
Dormir, boire suffisamment et se détendre sont autant de bons conseils à rappeler pour
soutenir la sécrétion lactée.
L’essentiel est de ne pas nuire.

« L’allaitement facilite-t-il la perte des kilos pris pendant la grossesse ? »


Avis d’expert : Les femmes qui allaitent retrouvent généralement plus facilement leur
poids d’équilibre que celles qui n’allaitent pas. En effet, les graisses accumulées lors de la
grossesse sont mobilisées pour couvrir les besoins énergétiques de la maman au cours de
son allaitement.
La perte de poids se fait généralement au cours des 3 premiers mois de l’allaitement.
Dans tous les cas (allaitement ou non), le retour au poids antérieur se fera progressivement
et sera facilité par le respect des mesures nutritionnelles de base (pyramide alimentaire) et
par la pratique d’une activité physique régulière et adaptée.

« Comment adapter la consommation d’une femme allaitante concernant … » :


L’alcool : Il est recommandé en cas d’allaitement d’éviter de consommer des boissons
alcoolisées. En effet, l’alcool passe dans le lait maternel et l’organisme immature du bébé y
est sensible, surtout s’il est jeune.
En cas de consommation, mieux vaut suivre ces quelques règles : boire modérément (1 à 2
verres maximum), exceptionnellement (1 à 2 fois par semaine) et de préférence après une
tétée. Respecter après une consommation modérée d’alcool, un délai de 2 à 3 heures avant
de redonner le sein.
Les excitants : Il est recommandé à la maman qui allaite de limiter en quantité la
consommation de café, de thé et de soda. En effet, la caféine contenue dans ces boissons
passe dans le lait maternel.
Le tabac : La consommation de tabac est déconseillée mais elle ne constitue pas une
contre-indication à l’allaitement maternel.
Des études ont montré que le tabagisme supérieur ou égal à 10 cigarettes par jour diminue la
production de lait et en modifie la composition.
S’il est impossible d’arrêter complètement la cigarette, outre le fait de réduire sa
consommation, recommandez aux mamans de :
- fumer juste après la tétée plutôt qu’avant ou pendant.
- si possible, attendre 2 heures après avoir fumé pour mettre l’enfant au sein

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- fumer hors de la présence du bébé Prise de notes
Les substituts nicotiniques ne sont pas contre-indiqués pendant l’allaitement et sont
largement préférables aux cigarettes.

6.2 Médicaments et allaitement


Dans certaines situations, les indications et précautions d’emploi présentes sur les
monographies du Vidal® sont beaucoup plus restrictives que les recommandations du CRAT,
Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (lecrat.fr)
Il convient de rester toujours prudent et de s’adapter au cas par cas, mais «la précaution
d’interrompre l’allaitement maternel en cas de prise médicamenteuse n’est pas justifiée dans
de nombreuses situations » (accord professionnel CNGOF)
Utiliser des outils référencés comme le CRAT peut utilement vous aider lors de demandes
spontanées ou de dispensations d’ordonnances délicates. De plus en plus de professionnels
de la santé s’y réfèrent.

6.3 Allaitement et reprise du travail


La principale raison donnée pour un arrêt précoce programmé de l’allaitement reste la
reprise du travail. Pourtant, elle ne doit pas forcément sonner le glas de l’allaitement.
Les mamans, souvent très déstabilisées par l’idée d’une séparation mère / enfant lors de la
garde de leur bébé, seront ravies d’apprendre qu’elles peuvent continuer à allaiter leur enfant
avec un peu de soutien. Vous pouvez inviter les mamans à se référer au Code du travail et
aux recommandations de l’ANAES. Cela leur permettra d’engager leur réflexion, notamment
avec leur employeur.
Droit du travail : Art. L1225-30 «Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée
allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail.»

Mesures recommandées en 2002 par l’ANAES :


« Sauf convention d’entreprise particulière, il n’existe pas en France de congé d’allaitement.
Quand cela est possible, le cumul du congé post-natal avec des congés annuels, un congé parental ou
un congé sans solde peut permettre de repousser la date de reprise du travail, facilitant ainsi la poursuite
de l’allaitement au moment de la reprise ».
« Des articles anciens du Code du travail permettent soit d’allaiter son enfant sur le lieu de travail, soit
de disposer d’1 heure chaque jour travaillé pour allaiter un bébé de moins de 1 an. En l’absence de
convention ou d’accord collectif, cette heure n’est pas rémunérée ».
« Sur tous les lieux de travail, l’heure légale devrait au moins être utilisée pour exprimer du lait pour
soulager la tension mammaire. Voire, si les conditions le permettent, recueillir et conserver ce lait pour le
donner à l’enfant dans les jours suivants ou le congeler ».

Lors de la reprise du travail, 2 choix peuvent s’envisager :


> L’allaitement exclusif
En l’absence de la maman, des biberons de lait maternel seront donnés par la personne
gardant l’enfant. Si possible, la maman tirera son lait 1 à 2 fois sur le lieu de travail. Les seins
s’adaptent au nouveau rythme, sans tension mammaire.
> L’allaitement mixte
En l’absence de la maman, des biberons de lait artificiels seront donnés par la personne
gardant l’enfant.

Dans les 2 cas, la maman nourrira son enfant au sein tout le temps où il est avec elle.
A retenir
Pour maintenir une lactation suffisante, la glande mammaire devra être stimulée
un minimum (par le bébé ou le tire-lait). Savoir que le nombre d’expressions
suffisant pour maintenir une lactation est variable d’une femme à l’autre.

Les tire-lait font partie des solutions pour soutenir l’allaitement en cas de reprise du travail.
Pour être efficace, un tire-lait doit reproduire le plus fidèlement possible le nombre de
succions / arrêts de succion par minute exercé par le bébé.
Si le tire-lait reproduit moins que le nombre de succions / arrêts de succion physiologiques,
le sein est moins stimulé. De plus, l’allongement du temps où le sein est aspiré risque
d’entrainer des douleurs.

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Il existe 2 types de tire-laits : Prise de notes
- Les tire-lait manuels : c’est la maman qui va provoquer les dépressions à son rythme. Ces
tire-laits sont légers et ne nécessitent ni prise de courant, ni piles. Par contre, ils ne créent
pas du tout le nombre de cycles recommandés et ne sont souvent pas assez efficaces pour
entretenir une lactation.
- Les tire-lait électriques : ils sont plus efficaces que les tire-lait manuels et permettent à la
maman d’entretenir sa lactation.
Ils comprennent 4 éléments : un appareil générateur électrique et 3 accessoires (une
tubulure, une téterelle et un biberon de recueil du lait). Ces 3 accessoires sont disponibles
sous forme de kit. Ils sont propres à chaque patiente et disponibles uniquement à l’achat.
Une partie est prise en charge par l’Assurance Maladie sur une base forfaitaire unique. Le
reste peut être pris en charge par la Mutuelle.
A retenir
Les accessoires sont spécifiques à chaque appareil générateur électrique.
C’est pourquoi le couple appareil générateur électrique / accessoires est indissociable.

De nouvelles générations de tire-lait « 2 phases » reproduisent les rythmes (fréquence ou


nombre de cycles par minute) et pressions (force de dépression) de la succion du bébé.
L’aspiration se fait alors en 2 temps :
1. Un temps de stimulation de l’aréole (cette phase ne dure que quelques minutes jusqu’à
l’apparition du lait) :
- la fréquence est réglée sur un nombre de cycles élevé
- la force de dépression est réglée sur un niveau faible
2. Un temps d’extraction :
- la fréquence est réglée sur un nombre de cycles moyen
- la force de dépression est réglée sur un niveau cette fois élevé
Savoir que le niveau de la force de dépression à atteindre est fonction de la sensibilité et des
besoins individuels.

Le mode de pompage
Les tire-lait électriques peuvent être utilisés en simple pompage (expression d’un seul sein)
ou double pompage (expression simultanée des 2 seins).
> L’avantage du simple pompage est de faire téter le bébé et de tirer son lait de l’autre côté
en même temps.
> L’avantage du double pompage est de gagner du temps en cas de séparation de la mère et
de l’enfant.

Il existe de nombreux modèles de tire-lait.


Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour aider les mamans à faire leur choix :
- la taille des téterelles adaptées à la taille des mamelons (il existe des réglettes pour
déterminer la taille idéale)
- le coût
- la disponibilité des tire-lait
- l’accès à une prise électrique
- la présence des 2 modes de pompage
- la fréquence d’utilisation et la durée pendant laquelle la maman pense tirer son lait
- les contraintes de temps
- le confort, etc.
Dans la plupart des cas, un tire-lait électrique nouvelle génération (c’est-à-dire possédant les
2 temps d’aspiration : stimulation puis extraction) et à double pompage devrait convenir.

La location d’un tire-lait électrique constitue un moment privilégié pour échanger à l’officine.
En parallèle, n’hésitez pas à remettre de la documentation adaptée, notamment sur le
recueil, la conservation et le transport du lait maternel.
Il sera important pour la maman d’avoir prévu de stocker du lait maternel au congélateur, si
possible 1 mois avant la reprise du travail, et de continuer à entretenir son stock de lait les
jours de repos.

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Unité 4 Prise de notes

Chapitre 7 - Les pathologies du sein lors de l’allaitement


Au fur et à mesure de leur allaitement, des mamans pourront être confrontées à certaines
complications. Mais si ces complications sont repérées suffisamment tôt, elles seront
généralement transitoires et ne compromettront pas leur projet d’allaitement.
Aussi, pour vous aider à contribuer à ce repérage et conseiller au mieux les mamans
allaitantes, nous vous proposons de faire le point sur les pathologies du sein les plus
courantes en fonction de la douleur qu’elles occasionnent.

Episode douloureux : pas systématique


> L’hypergalactie

Episode douloureux : plutôt après les tétées


> Le vasospasme

Episode douloureux : plutôt en continu


> L’engorgement
> Les mastites
> L’abcès

Episode douloureux : plutôt au moment des tétées


> Les cloques
> Les candidoses
> Les crevasses

7.1 L’hypergalactie
L’hypergalactie (ou hyperlactation) est caractérisée par une production de lait
surabondante qui persiste après les premières semaines d’allaitement.
Il faut observer une tétée pour pouvoir identifier une éventuelle hypergalactie.

Les hypergalacties sont :


- le plus souvent associées à un réflexe d’éjection du lait violent : Le bébé se met au sein,
amorce quelques mouvements de succions puis se met à déglutir bruyamment.
Il s’agite, souvent s’étrangle, lâche le mamelon puis tousse, pleure et peut hésiter à se
remettre au sein.
- dans certains cas associées à un réflexe d’éjection du lait normal : Le bébé tête
normalement bien que les déglutitions soient très audibles. Mais quand il lâche le mamelon, le
sein n’est pas souple (car non vide).

Les conséquences d’une hypergalactie :


- Les tétées sont le plus souvent inconfortables pour le bébé.
La fait de se nourrir uniquement de lait de début de tétée peut le rendre sensible à des
douleurs abdominales, de type coliques du nourrisson.
- La maman s’expose à un risque de stase de lait, pouvant entrainer un engorgement et
d’autres complications de type mastite.
Parfois, pour diminuer le flux de lait, le bébé est amené à pincer fortement l’aréole quand
il tête. Il expose alors sa maman à un risque de douleurs, voire une complication appelée
vasospasme.

En cas d’hypergalactie, l’objectif est de diminuer la lactation.

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Conduite à tenir Prise de notes
En 1er lieu, il est conseillé de donner un seul sein par tétée et d’alterner à la tétée suivante.
Souvent, donner un seul sein par tétée et alterner à la tétée suivante ne suffisent pas pour
diminuer la lactation. Il est alors possible pour la maman de donner les 2 seins par tétée,
sans les vider totalement, et ce, sur plusieurs tétées consécutives.
Diminuer la consommation d’eau expose inutilement les mamans à un risque d’infection
urinaire.
Mieux vaut rester prudent quant à l’utilisation d’un tire-lait qui stimule la lactation, non
souhaitée dans ce contexte d’hypergalactie.
En attendant que la lactation diminue, il faudra veiller au confort du bébé et de la maman :
- Positionner le bébé au dessus de sa mère pour la tétée (la maman est allongée sur le dos,
le bébé est posé sur elle).
Avant la tétée, il est possible d’exprimer un peu de lait à la main si le flux d’éjection du lait est
trop important.
Si le bébé n’arrive toujours pas à téter, on peut éventuellement proposer un bout de sein en
silicone afin de « casser » la pression du jet.
- Si la maman est gênée entre les tétées, vous pouvez lui proposer d’exprimer un peu de lait
à la main et éventuellement, de prendre de l’ibuprofène 400 mg 3 fois / jour pendant 48 h.

7.2 Le vasospasme
Le vasospasme correspond à :
> une vasoconstriction capillaire artério-veineuse pendant la tétée
> puis une revascularisation douloureuse quelques minutes après la tétée.
Le bout de sein devient tout blanc puis se recolore. La douleur peut être «violente».

Cette pathologie est associée soit à :


> un syndrome de Raynaud chez la maman
Le vasospasme peut être provoqué par un changement brutal de température;
Typiquement, quand le bébé lâche le sein, le mamelon légèrement humide se refroidit au
contact de l’air ambiant inférieur à la température de la bouche du bébé. Le vasospame peut
également être provoqué à la sortie de la douche.
> un bébé qui tète très fort
> une candidose mammaire (cf. UA5)

Conduite à tenir
En 1ère intention :
> se couvrir la poitrine immédiatement après la tétée ou à la sortie de la douche (châle, plaid,
etc.)
> appliquer du chaud sur ses seins avant et après la tétée
> amorcer à la main les flux d’éjection avant de mettre son bébé au sein pour améliorer la
prise du sein et éviter qu’il ne tète trop fort

En 2ème intention :
> prendre de l’ibuprofène pour soulager la douleur

7.3 L’engorgement, les mastites et l’abcès


L’engorgement correspond à une stase de lait dans tout le sein, qui touche tous les canaux
lactifères, avec un phénomène inflammatoire modéré. L’engorgement peut se produire sur 1
seul sein ou sur les 2.
Le sein est douloureux, tendu, accompagné de rougeurs diffuses.
Bien qu’une fièvre modérée puisse apparaitre, il n’y a en général pas de fièvre associée.
Période à risque : lors de la montée de lait
La montée de lait est le principal facteur responsable des engorgements.
A cette période (1ère semaine de vie de l’enfant), il est en effet possible d’observer un
décalage entre la quantité de lait produite par la maman et celle consommée par le

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nourrisson. Prise de notes
A cet excédent de production lactée, s’ajoute également une brusque augmentation de la
circulation lymphatique et veineuse dans les seins, ce qui explique le caractère souvent
spectaculaire de ces engorgements.
Il est important que les tétées soient fréquentes et actives à ce moment-là afin de drainer au
mieux les seins. Le bébé doit donc être stimulé pendant cette période en pratiquant le peau à
peau le plus souvent possible.

En dehors de cette période à risque, les engorgements sont plus rares.


Ils proviennent généralement de tétées moins fréquentes, qui peuvent apparaitre quand le
bébé fait ses nuits depuis peu, quand il ne tête pas à la demande ou quand il est sevré trop
rapidement.
Attention
Dans tous les cas (également si l’aréole est dure elle aussi), le bébé peut avoir du
mal à prendre le sein en bouche, ce qui l’empêche d’obtenir du lait et augmente le
risque de crevasses.

Conduite à tenir
Drainer :
> Afin d’assouplir l’aréole pour rendre possible la tétée, la maman peut masser les zones
indurées pour favoriser l’écoulement du lait avant de faire téter son bébé.
> L’application de chaud va favoriser l’écoulement du lait avant le massage.
> Proposer d’alterner les positions d’allaitement pour drainer les zones du sein plus
engorgées (le menton du bébé est posé sur la zone engorgée).

Soulager :
> L’application de froid entre les tétées va diminuer le phénomène inflammatoire (diminuer
l’œdème).
> L’ibuprofène est d’un grand secours pour soulager la douleur, à condition de respecter les
autres consignes en parallèle.

Notez
Le tire-lait peut être proposé pour aider la maman à exprimer un peu de lait en début de
tétée. Il faut cependant être prudent afin de ne pas trop stimuler la lactation avec le tire-
lait (risque d’engorgement). Son usage doit donc être parcimonieux.
Ce même risque existe avec les coquilles d’allaitement en cas d’utilisation prolongée.
Ceci explique pourquoi, les coquilles d’allaitement ne sont plus recommandées en
pratique en cas d’engorgement.

Si un engorgement n’est pas pris en charge à temps, plusieurs complications peuvent


apparaitre :
- Mastite inflammatoire
- Mastite infectieuse
- Abcès

La mastite inflammatoire est une inflammation brutale et intense d’1 seul canal lactifère.
Elle se caractérise par l’apparition d’un syndrome pseudo-grippal avec :
> fièvre élevée
> céphalées
> courbatures
Cliniquement, il y a apparition d’une plaque rouge, indurée et douloureuse en regard du
canal lactifère impliqué.

Conseil à l’officine
L’apparition de la plaque associée à la douleur mammaire peut survenir avant ou après
le syndrome pseudo-grippal.
Ayez le réflexe de penser en 1er lieu à une mastite en cas de fièvre chez une femme qui
allaite !
Cette situation ne doit pas être négligée et doit conduire à une consultation.

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Conduite à tenir Prise de notes
Une mastite inflammatoire doit être rapidement prise en charge. Le repos et le drainage du
canal malade suffisent en général pour faire céder les symptômes en 24 à 48 heures.

Drainer le canal malade


> Faire téter le bébé le plus souvent possible sur le sein concerné (5 ou 6 tétées d’affilée).
> Pour drainer au maximum, proposer à la maman de positionner le menton de son bébé
devant la plaque rouge.
En pratique, les 4 positions à recommander sont :
- la position allongée
- la position de la Madone
- la position en transat
- la position «en ballon de rugby»

Soulager
> Conseiller de l’ibuprofène à 400 mg 3 fois / jour afin de faire céder le phénomène
inflammatoire.
> Conseiller l’application de glace sur la plaque entre les tétées pour compléter le traitement
proposé.

La mastite infectieuse (ou galactophorite) se caractérise par :


> une fièvre plus modérée
> un écoulement de lait purulent
> des douleurs du sein

En parallèle d’un prélèvement bactériologique du lait, le médecin débutera immédiatement


une antibiothérapie probabiliste antistaphylococcique en attendant les résultats du
prélèvement.
Dans ce cas, en France, il est recommandé de suspendre l’allaitement du côté du sein
infecté pendant environ 48 heures. La maman devra poursuivre la vidange de son sein avec
le tire-lait et jeter le lait recueilli. Dès la disparition de la fièvre, l’allaitement peut être poursuivi
normalement.

La complication de la mastite infectieuse est l’abcès du sein.


Celui-ci est rare mais nécessite une prise en charge hospitalière.
Il se caractérise par :
> une douleur du sein intense
> une douleur lancinante
> un bombement de la peau en regard de la plaque

Souvent, il est la conséquence d’un sevrage trop rapide.

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Unité 5 Prise de notes

Chapitre 7 - Les pathologies du sein lors de l’allaitement (suite)


7.4 Les cloques
Cloque blanche
Parfois, une petite ampoule pleine de lait se forme à l’abouchement d’un canal lactifère.
Cette cloque est douloureuse lors de la succion du bébé ou lors de l’utilisation du tire-lait.
Sur le sein, en regard de ce canal bouché, apparait un syndrome inflammatoire, dû à la
stase de lait : une masse douloureuse est ressentie au palper.

Cloque jaune
Parfois, une cloque jaune apparait à l’abouchement d’un canal lactifère.
Il s’agit cette fois d’un dépôt de graisse du lait qui se solidifie et forme un bouchon.
Comme pour la cloque blanche, un syndrome inflammatoire, dû au lait qui ne peut
s’écouler, apparait : une masse douloureuse est ressentie au palper.

Conseil à l’officine
Que ce soit pour les cloques blanches ou les cloques jaunes, la conduite à tenir est la
même.
Dans les 2 cas, un canal lactifère est obstrué.
Afin de favoriser l’écoulement du lait, conseiller alors de comprimer le sein au niveau de
la zone indurée au moment des tétées, et ce, pendant plusieurs tétées. Vous pouvez
également conseiller de positionner le bébé de façon à orienter son menton en regard de
la zone indurée.
En cas de douleur importante, mieux veut orienter vers un soignant qui décidera du geste
à effectuer (ex. : percer la cloque avec une aiguille stérile, etc.).

7.5 Les candidoses


Dues à Candida albicans, les candidoses apparaissent généralement après une période de
plusieurs semaines ou plusieurs mois sans problème.

Cliniquement, le mamelon apparait « rose framboise » tandis que l’aréole est souvent
partiellement décolorée. Le mamelon n’est pas blessé, sauf si la candidose surinfecte une
crevasse existante. Souvent crescendo, l’épisode douloureux peut se prolonger même après
la tétée.

Les femmes allaitantes décrivent principalement :


> des douleurs vives à type de brûlures ou « d’aiguilles » sur le mamelon (voire dans le
sein)
> une sensation d’élancement rayonnant, de « feu liquide » ou de « verre pilé » à l’intérieur
du sein
> des douleurs qui irradient jusqu’au dos
A retenir
Le bébé peut présenter des signes de muguet et/ou un érythème fessier.
C’est pour cela que l’enfant doit être examiné au même titre que sa maman.

Traitement
En 1ère intention, un traitement local est suffisant
> Pendant 3-4 jours (maximum 7 jours) : une solution aqueuse de violet de gentiane 0,5 %,
1 fois par jour. La maman devra l’appliquer sur le mamelon avec un coton-tige avant la tétée
afin que le bébé soit traité lui aussi.
> En parallèle, elle pourra appliquer un antifongique local (ex. : miconazole, Daktarin gel
buccal®), tout en veillant à nettoyer le sein traité avant la tétée (recommandation CRAT).

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En cas de persistance (ou de récidives), un traitement oral est nécessaire Prise de notes
> Un traitement par fluconazole (Triflucan®) sera initié.
400 mg le 1er jour, puis 100 mg 2 fois par jour, pendant au moins 2 semaines.
A retenir
L’allaitement peut être poursuivi quel que soit le traitement prescrit (voie locale ou orale).

7.6 Les crevasses


Les crevasses se caractérisent le plus souvent par une blessure abrasive du mamelon.
Au stade initial, elles peuvent ne pas être visibles.
La douleur ressentie est intense. Elle est très violente, notamment au début de la tétée
puis s’estompe légèrement ensuite.
Entre les tétées, la douleur disparait s’il n’y a pas de frottements sur le sein.
Elle n’est pas proportionnelle à la taille de la lésion.
A l’examen, le mamelon est le plus souvent blessé. La plaie peut être propre ou surinfectée.

Les crevasses apparaissent essentiellement lors des 1ers jours de l’allaitement et concernent
le plus souvent un seul sein. La crevasse peut saigner pendant la tétée entrainant des
traces de sang dans les régurgitations du bébé. Ce phénomène sans gravité est cependant
impressionnant pour les parents.

Une mauvaise prise en bouche du sein par l’enfant est à l’origine des crevasses. Elle
entraine une compression anormale du mamelon, qui blesse celui-ci.
Des tétées trop longues ou des tétées trop rapprochées ne sont pas à l’origine des crevasses
mais elles peuvent toutefois les aggraver.

Notez
Une bonne prise en bouche du sein permet des tétées longues et fréquentes sans
aucune lésion du sein.

Conduite à tenir
> Corriger la mauvaise prise en bouche
> Aider à la cicatrisation du mamelon
> Traiter la douleur si elle est intolérable pour la maman

Conduite à tenir > Corriger la mauvaise prise en bouche


Une mauvaise prise en bouche du sein provient le plus souvent d’une mauvaise position du
bébé lors de la tétée.
L’idéal en cas de crevasses est de proposer aux mères de prendre leur enfant avec le
bras opposé au sein afin de ne pas bloquer la tête de leur enfant dans le pli de leur coude
(position de la Madone inversée).
L’avantage de cette position est surtout de libérer la main de la maman qui peut alors
maintenir son sein et faciliter la prise en bouche du sein.

Une mauvaise prise en bouche du sein peut survenir, malgré une position correcte :
- Si le bébé confond le sein et la tétine, il pince le sein avec ses gencives.
Ce cas est très fréquent s’il y a eu introduction de biberon ou de sucette avant l’âge de
1 mois.
Le modelage du sein (mains placées en U par exemple) est une possibilité. Il encouragera le
bébé à prendre une plus grande partie de l’aréole en bouche.
- Si le frein de la langue du bébé est trop court (ankyloglossie), cela empêche l’enfant
d’amener le mamelon au fond de sa bouche. Dans ce cas, le bébé sera rapidement orienté
vers un pédiatre ou un stomatologue, la section du frein n’étant facilement réalisable que sur
le très jeune bébé.
- Si le mamelon est plat ou ombiliqué, cela peut gêner un jeune bébé en phase
d’apprentissage.
Parmi les propositions des soignants :
Le modelage du sein est une possibilité pour aider les mamans dans ce cas.

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- S’il y a disproportion entre la taille du mamelon et la bouche du bébé, le sein est alors Prise de notes
difficile, voire impossible à prendre en bouche pour le bébé.
Parmi les propositions des soignants :
> le modelage du sein si le sein est difficile à prendre en bouche
> l’utilisation temporaire d’un tire-lait électrique tant que la prise en bouche n’est pas
possible. Le bébé est ainsi nourri avec des biberons de lait maternel tant que sa bouche
est trop petite.
- Si le flot de lait est trop important, le bébé se protège en pinçant le mamelon pour diminuer
le débit de lait. Mettre en œuvre les mesures pour diminuer l’hyperlactation maternelle (ou
hypergalactie).
- Si le bébé est prématuré, il n’arrive pas à maintenir suffisamment de dépression intra-
buccale pour stabiliser longtemps le mamelon.
Parmi les propositions des soignants :
- le modelage du sein
- un bout de sein en silicone
En pratique
Ne soyez pas surpris si une maman d’un prématuré vous demande un bout
de sein en silicone ! C’est en effet un des rares cas où les soignants peuvent
proposer rapidement un bout de sein en silicone.

Conduite à tenir > Aider à la cicatrisation du mamelon


Dans les cas de crevasses non infectées, il est possible de recommander :
> En 1ère intention : un pansement de lait maternel
Le pansement consiste alors à :
- appliquer sur le mamelon un morceau de compresse imbibé de lait maternel
- le fixer ensuite à l’aide de film plastique

En pratique
La compresse doit toujours rester humide de lait, d’où l’intérêt du film plastique.
En effet, si la compresse sèche, l’effet devient délétère. Elle peut alors rester
collée au mamelon, avec un risque d’arrachement des croûtes si elles existent et
de ce fait, un retard à la cicatrisation des crevasses.

> En 2ème intention : une crème cicatrisante


La lanoline purifiée à 100%, compatible avec la succion de l’enfant (sans rinçage préalable),
peut être conseillée après chaque tétée (ex. : Lansinoh HPA®, Prelan®, Purélan 100®).
Soyez quand même vigilant selon les profils (terrain atopique chez un des parents, femme
sujette aux allergies, etc.), car d’après les allergologues, la lanoline, même purifiée, présente
un risque d’allergie de contact.
Dans les cas de crevasses infectées ou surinfectées, un traitement local associant
antibiotique, corticoïde et antifongique peut être prescrit.
A retenir
Les crevasses infectées ou surinfectées sont rares. En effet, les consultations
régulières de suivi permettent en pratique de dépister et de prendre en charge les
crevasses avant qu’elles ne se compliquent (aspect jaune, atone, etc.).
A la manière des panaris, les crevasses infectées sont le plus souvent unilatérales.

En pratique
Lorsqu’un traitement local est prescrit, conseiller les applications en couche fine,
après chaque tétée.

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Conduite à tenir > Traiter la douleur si elle est intolérable pour la maman Prise de notes
Outre le paracétamol en 1ère intention, les soignants prescriront le plus souvent un tire-lait
électrique, le temps de la guérison des crevasses sur le ou les seins (3 ou 4 jours).
Le lait tiré, et seulement celui-là, sera transféré au bébé au biberon ou avec d’autres
solutions de transfert du lait tiré. Le bébé pourra être remis au sein dès la cicatrisation des
crevasses.

Les objectifs d’un tire-lait électrique sont multiples :


- Continuer à donner du lait maternel
- Vider régulièrement le ou les seins blessés (minimum 6 fois par jour)
- Eviter que la lactation se tarisse sur le ou les seins
- Prévenir les douleurs chez la maman
- Eviter que la maman souffre d’un engorgement

Sachez que la solution de suspendre l’allaitement peut être un recours proposé par les
soignants en cas de crevasses sur les 2 seins.
Cette suspension, le temps de la cicatrisation des crevasses, peut présenter le risque de
confusion « sein-tétine » en raison de l’introduction de biberons (ou autres solutions de
transfert du lait tiré), mais il apparait en pratique que la remise au sein se déroule facilement.

Conclusion
S’il ne fallait retenir qu’une idée, retenez qu’allaiter un enfant est un geste qui ne doit pas
être douloureux. A partir du moment où une douleur s’installe, elle doit vous évoquer une
complication maternelle.
Bien souvent, les difficultés sont transitoires.
En tant que professionnel de santé formé, vous avez toute votre place pour détecter une
complication et orienter à bon escient. Les couples vous seront très reconnaissants de
contribuer ainsi au maintien et à la réussite de leur projet.

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Annexes

Outils pour votre pratique

Pathologie du sein Douleur Symptômes principaux Conduite à tenir

Quand le lait s’écoule Petite ampoule pleine de Masser


Au palper lait sur le mamelon Si douleur importante, envisager un
La cloque blanche
geste médical (ex. : percer la cloque
avec une aiguille stérile)

Quand le lait s’écoule Bouchon de graisse du lait Masser


Au palper sur le mamelon Si douleur importante, envisager un
La cloque jaune
geste médical (ex. : percer la cloque
avec une aiguille stérile)

Pendant toute la tétée, Mamelon « rose En 1ère intention : appliquer du violet


souvent crescendo et framboise » de gentiane aqueux 0,5 % sur le
Les candidoses parfois même après la Aréole souvent mamelon + un antifongique local
tétée (ex. : « brûlures », partiellement décolorée En 2ème intention : un antifongique
« aiguilles », « verre pilé ») par voie orale

Douleur très violente, Blessure abrasive du Corriger la mauvaise prise en bouche


notamment au début de mamelon Aider à la cicatrisation du mamelon
Les crevasses la tétée et qui s’estompe Mamelon en forme de Traiter la douleur si elle est intolérable
ensuite « bâton de rouge à pour la maman
lèvres » à la fin de la tétée

Pathologie du sein Douleur Symptômes principaux Conduite à tenir

Non systématique Le plus souvent, le bébé Donner un seul sein par tétée et
s’agite et pleure pendant alterner à la tétée suivante
L’hypergalactie la tétée Au besoin, donner les 2 seins par
tétée, sans les vider totalement

Plutôt après la tétée Revascularisation Se couvrir la poitrine


douloureuse après la Appliquer du chaud sur les seins
Le vasospasme tétée. Le bout de sein
Amorcer à la main les flux d’éjection
devient tout blanc puis se
recolore Soulager

Plutôt en continu Seins douloureux, Drainer et soulager


L’engorgement tendus, accompagnés de
rougeurs diffuses

Plutôt en continu Syndrome pseudo-grippal Drainer au maximum le canal malade


avec plaque rouge, et soulager
La mastite
indurée et douloureuse en
inflammatoire
regard du canal lactifère
impliqué

Plutôt en continu Fièvre modérée, Consulter un médecin


La mastite infectieuse écoulement de lait
purulent, douleurs du sein

Plutôt en continu Douleur du sein intense, Prise en charge hospitalière


L’abcès bombement de la peau en
regard de la plaque

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Glossaire
Abrasive : La muqueuse recouvrant le mamelon est enlevée par le frottement de la langue du bébé.

Dépression intra-buccale : Le bébé fait le vide dans sa bouche y créant ainsi une pression négative qui entrainera le flot de lait
du sein vers sa glotte.

DHA : Acide docosahexaénoïque, encore appelé acide cervonique, bénéfique pour l’équilibre nerveux (ex. : amélioration de
l’humeur). Il fait partie des oméga 3 au même titre que l’acide alpha-linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoïque (EPA).

Engorgement : Gonflement des seins causé par une circulation supplémentaire ou une stase de lymphe, de sang et/ou de lait
dans les seins.

Lactosérum : Partie liquide du lait.

Rétention placentaire : Placenta, ou une partie de celui-ci, restant accolé à la paroi utérine après l’accouchement.

Syndrome de Raynaud : Survenue d’accès de vasoconstriction des extrémités des doigts, déclenchés par le froid. Les patients
présentent alors une pâleur et / ou une cyanose des extrémités des doigts.

Vasospasme : Contraction ponctuelle des vaisseaux sanguins au niveau du mamelon, empêchant ainsi le sang d’atteindre cette
zone.

Références bibliographiques
Allaitement pendant la grossesse et coallaitement, Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Formation AFCL Consultante en lactation
IBCLC 2007

Anatomie de la glande mammaire, d’après Ramsay DT, Laboratoire Medela

Anatomie du sein, Dr Brigitte Fontaine, certification IBCLC , AFCLP 2006/2007

Anatomy of the lactating human breast redefined with ultrasound imaging, Kent JC, Hartmann PE, 2005, Journal of anatomy 206 :
525-534

Bromocriptine : réévaluation du rapport bénéfice/risque dans l’inhibition de la lactation en post-partum. Information destinée aux
médecins gynécologues obstétriciens, médecins généralistes, sages-femmes et pharmaciens. ANSM janvier 2015

Comment fabrique t-on du lait ?, Marie Courdent, IBCLC, Allaiter aujourd’hui n°59,LLL France 2004

Contraception chez la femme en post-partum, Fiche Mémo, HAS, Juillet 2013 – Mise à jour Janvier 2015 - Dernière mise à jour
octobre 2017

Inhibition de la lactation en France : moins d’utilisation d’agonistes dopaminergiques. Prescrire, novembre 2017, tome 37 n°409 p
834-835

La succion du nouveau-né, Dr Schaeffer, certification IBCLC , AFCLP 2006/2007

Quelques principes de choix rationnel d’un médicament pendant un allaitement maternel. La revue Prescrire Juillet 2017, tome 37
n°405 p 533-537

Recommandations pour la pratique clinique, Post-partum, Élaborées par le Collège national des gynécologues et obstétriciens
français, CNGOF, 2015

Structures impliquées dans la tétée, Dr Marie Thirion : www.santeallaitementmaternel.com

The Breastfeeding Atlas, 3ème edition, Barbara Wilson-Clay et Kay Hoover

Traité de l’allaitement maternel, Nancy Mohrbacher, IBCLC et Julie Stock, BA, IBCLC, La Leche League Internationale , édition
révisée 1999

Vidéo du Dr Jack Newmann

Vitamine K1 Roche 2 mg/0,2 ml nourrissons, solution buvable et injectable® : Modifications du schéma posologique. Information
destinée aux médecins généralistes, pédiatres, pharmaciens d’officine et hospitaliers, maternités (puéricultrices, sages-femmes),
médecins de PMI. ANSM septembre 2014

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Sites web :

eVidal : evidal.vidal.fr

Base de données publique des médicaments : base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr

Base de données du CRAT (Centre de référence sur les Agents Tératogènes) : lecrat.fr

Naocare (supports d’information et d’éducation à destination des patients) : www.naocare.com

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