Vous êtes sur la page 1sur 13

KIN 3051 A23

Étude de cas 01

· Prévention secondaire ;

· Normand, 52 ans, lombalgie non-spécifique

· Histoire de trouble de l'humeur (dépression) ;

· Arrêt de travail 1 mois ;

· Le client vous est référé par son md traitant. Vous êtes en


pratique privée et vous avez accès à un petit plateau
d'entraînement équipé avec l'équipement usuel (poids libres,
machines de musculation, tapis roulant, escaladeurs etc.).

« LA KINÉSIOLOGIE : LA RÉFLEXION DERRIÈRE LE MOUVEMENT »


1) Histoire de cas

Entrevue du 9 mars 2015 :

Intervention en mode disciplinaire : kinésiologie ;

Homme de 52 ans, comptable, a toujours été sédentaire selon ses dires. Celui-ci vient vous
consulter sur la référence de son médecin traitant.

L’anamnèse révèle que celui-ci a des antécédents d’entorses lombaires à répétition (depuis environ
15 ans).

Le motif de la présente consultation est une douleur lombaire qui persiste et qui a débuté il y a près
d’un an, avec arrêt de travail pour une période de 4 semaines.

La douleur est apparue immédiatement lors d’une session de pelletage à la fin du printemps (mars
2014). Sensation de « coup de poignard » à la région lombaire basse.

Blocage lombaire le lendemain matin de l’évènement. VAS : max à 9/10, min à 7/10, moy à 7/10.

A vu son md traitant 2 jours après l’évènement ; prescription de Cyclobenzaprine (Flexeril) +


Naproxène. Un peu soulagé après 1 semaine (VAS moyen à 4/10). Des radiographies de la
colonne lombo-sacrée auraient été effectuées (pincements discaux et ostéophytes).

Physio, approche passive (i.e. pas d’exercice) pendant 3 semaines. Pas d’amélioration.

Voit chiro 1 fois : exacerbation des symptômes. Arrêt des Tx.

Retour au travail 1 mois après incident (début mai 2014). Celui-ci a été extrêmement pénible pour
cet entrepreneur (à son compte). Prenait Acétaminophène 1000 mg Qid, ce qui soulageait un peu.
A essayé Oxycodone, mais a dû cessé vs effets secondaires.

Syndrome dépressif (modéré) durant l’été 2014 (juin-août). Pas d’arrêt de travail. Prescription d’un
ISRSN (Venlafaxine). A aidé pour l’humeur et aussi pour la douleur (soulagement de la douleur
quelques jours après le début de la prise du médicament, tandis que l’humeur a commencé à
s’améliorer 4-5 semaines après). Pas d’idéations suicidaires, mais inquiétude ++ grandissante vs
la persistance de la douleur vs sa capacité de travailler.
Extrait de la note du médecin qui réfère monsieur T. (Fev 2015) :

« La symptomatologie est exacerbée par la posture assise stationnaire et les


activités impliquant une flexion antérieure du tronc. Douleur la pire : 9/10,
douleur la moindre : 3/10, douleur moyenne : 4 / 10. La gestion de la douleur
est obtenue par des applications de glace et le repos en position allongée. De
plus, l’examen physique met en évidence une réduction de la flexibilité du rachis
avec craintes importantes exprimées par le travailleur lors des mouvements du
tronc. L’examen neurologique était cependant normal, les manœuvres de mise
en tension radiculaire négatives bilatéralement. Votre opinion + programme de
réadaptation par exercice + éducation + gestion douleur ? »

Consultation en orthopédie en décembre 2014.

Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) en date de novembre 2014 montre discarthrose et 2
hernies en lombaire bas (L4 à S1) (voir figure 2).

Extrait du rapport de l’orthopédiste au médecin traitant :

« ... traité par physiothérapie, antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS),


antalgiques et relaxants musculaires. Il n’y a pas eu d’amélioration notable
depuis l’évènement, même persistance des symptômes dans le dos, sans
douleur aux membres inférieurs. Dans les antécédents, on note un ulcère
duodénal il y a 5 ans.
Actuellement, il s’agit d’une lombalgie prédominante à droite, qui augmente au
moindre effort.
À l’examen, on retrouve une colonne lombaire raide avec un indice de Schober
entre 15 et 18.5 cm. Les réflexes sont symétriques. La force musculaire et la
sensibilité sont normales. Les pouls distaux sont normaux. Il n’y a pas de signe
de Lasègue, mais une douleur simplement dans les ischio jambiers, dans la
région lombaire, à l’élévation des jambes tendues. Le Tripode 3 est négatif.
L’imagerie par résonance magnétique montre une discopathie avec hernies
discales L4-L5, L5-S1.
Je ne crois pas que celles-ci soient à l'origine de la symptomatologie actuelle et
l'indication chirurgicale n'est pas envisagée pour l'instant.

Je pense qu’il s’agit d’un syndrome de contractures musculaires para lombaires


droites, persistant, aggravé par une anxiété majeure. Je pense que devant
l’absence de tout symptôme de gravité et de hernie discale, une réadaptation
est parfaitement indiquée.»

Client vient en dernier ressort sur les conseils de son médecin traitant ;

Découragé, extrêmement inquiet à l’idée d’être obligé d’arrêter de travailler à cause de la douleur,
de la fatigue de plus en plus importante, de ses capacités physiques qui diminuent de plus en plus
et de l’état de son dos (IRM) ;

En effet, monsieur affirme que l’IRM prouve que son dos est « fini ».
Figure 2 : IRM en date du 15 novembre 2014.
2) Mesure de la douleur

Figure 3 : Intensité de la douleur (VAS ; Échelle Visuelle Analogique).


Figure 4 : « pain drawing »
3) Capacité physique et fonctionnelle

Diminution importante des capacités fonctionnelles depuis 1 an

Figure 5 : auto-évaluation des capacités fonctionnelles, en date du 9 mars 2015.

De plus le questionnaire Roland Morris montre un score de 15 sur 24 (moyenne de 13 pour les
gens en arrêt de travail).

Monsieur affirme être très déconditionné, et ceci est confirmé par l’évaluation de la capacité
physique sommaire (figure 6)
Figure 6 : évaluation de la condition physique, en date du 9 mars 2015.
4) Construits physico-psychologiques reliés à la douleur et l’incapacité

Lors de la rencontre initiale avec monsieur, l’évaluation de la kinésiophobie à l’aide de l’échelle


“Tampa” démontrait une kinésiophobie significative : 53/68, médiane de 44, 90e percentile
(Sullivan, 2004).

L’évaluation du catastrophisme à l’aide du “Pain Catastrophising Scale (PCS)” (Sullivan, 1995)


révélait une forte tendance à la pensée catastrophique et à la dramatisation : score de 32/52,
moyenne de 20, 77e percentile (population chronique, n=223, Sullivan, 2004).

L’évaluation de cet indice à l’aide du questionnaire QVRD a révélé une hypervigilance importante :
54/80, moyenne de 43.4 chez une population d’individus en phase chronique (Campbell, 2005).

Votre mandat
On a recours à votre expertise clinique. Celle-ci repose sur l’approche de la
kinésiologie fondée sur les données probantes (littérature scientifique + expérience
clinique + préférence du client).
Nous vous demandons de faire un exercice de raisonnement clinique pour
échafauder une hypothèse de travail (l’explication du problème) à partir de
laquelle vous allez proposer des stratégies pour résoudre le problème (la solution).
Le raisonnement clinique est d’abord un processus de collecte de données de
nature subjective et objective.
Exemples :
 Anamnèse ;
 Mesure de la douleur et des construits physico-psychologiques ;
 Mesure de l’impact fonctionnel ;
 Éléments « prédisposants » de la douleur ;
 Éléments « déclenchants » de la douleur ;
 Éléments « perpétuants » de la douleur ;
 Mesure du niveau d’activité et des capacités physiques.
Pour construire votre hypothèse, ces données seront analysées et interprétées
pour ensuite tenter de les relier de façon logique. Ensuite vous allez tenter d’établir
une dynamique du problème.

Dynamique : la façon dont le problème a évolué dans le temps ;

Liens logiques : comment les éléments du tableau clinique interagissent ou non entre eux.

A partir de cette hypothèse, vous définirez votre opinion professionnelle et votre


recommandation de stratégie pour résoudre le problème en question.

Plus précisément :
Évaluation

1) Établir la stratification du risque à l’effort ;


Au besoin : donnez vos spécifications quant à l’ajustement de la
charge d’entraînement ou vos recommandations d’investigation
à effectuer avant le début d’un programme d’exercices ;
Résumez les éléments objectifs et subjectifs pertinents
disponibles et élaborez pourquoi ceux-ci sont pertinents pour
l’élaboration de votre hypothèse (inclure références scientifiques
au besoin) ;
Hypothèse

2) Développer votre hypothèse ;

2.1) quels sont les facteurs qui ont contribué à produire


l'incapacité et la persistance de la douleur
Expliquez de quelles façons (liens logiques) ?

2.2) comment ces facteurs ont évolué dans le temps


(dynamique) si possible

Protocole d’intervention

3) Construire votre protocole d’intervention pour la première


rencontre post-évaluation (l’orientation) ;

3.1) élaborez l’architecture du programme d’exercices, incluant le


paramétrage de la charge (sauf l’intensité et les ajustements
possibles qui seront déterminés lors de cette rencontre) ainsi que
votre méthode de progression (i.e. comment vous ou votre client allez
ajuster la charge d’entraînement en modulant les éléments des
paramètres de la charge d’entraînement) ;

3.2) votre planification quant à l’éducation du client ou autres


éléments de discussion que vous jugez pertinents pour la rencontre,
en plus de votre système de motivation ;
3.3) les éléments d’évaluation qui n’ont pas été couverts lors de
l’évaluation initiale et qui pourraient vous aider dans la gestion de ce
cas.

Consignes pour votre document

Travail individuel

Texte à 1,5 interligne, marge de 2,5 cm de chaque côté, police Arial


12 ou Times New Roman 12 ;

Sur la première page (page couverture selon standards de


l’université) bien indiquer le nom, le prénom et le numéro de
matricule étudiant ;

Longueur maximum de 4 pages ;

Le document sera remis sur Studium sous forme de pdf ;

Date limite de remise : 24 novembre 2023;

La pénalité sur les fautes d’orthographe sera appliquée en accord avec


les règles de l’Université de Montréal

Bonne réflexion !

Vous aimerez peut-être aussi