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Eléa Muresan

Cas pratique

Cas N°1

Faits :

Le 10 septembre, M. Dauphinois reçoit un catalogue de jouets de la société Jouet. Il envoie un bon de


commande le 18 incluant des jeux Star Wars et Hatchimals. Le 20 septembre, la société Jouet informe
ses clients par mails d’une rupture de stocks des jeux Star Wars. Elle reçoit par ailleurs le bon de
commande de M. le lendemain. Le 25 septembre, M. poste un rectificatif de commande pour
demander l’annulation de la commande de Hatchimals.

Question de droit :

Le contrat est-il conclu pour entre Jouet et M. pour la livraison des jeux Star Wars ? La rectification de
la commande de M. correspond-elle à une annulation du contrat, dans le cas de son existence et
validité ?

D’après l’article 1113, un contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation d’offre
qui aboutira à la formation du contrat.

Peut-on associer la livraison du catalogue de jouets à une offre ? D’après l’article 114, une proposition
doit être précise, soit contenir les éléments principaux et nécessaires du contrat, ferme, et elle doit
manifester la volonté non-équivoque de l’auteur de l’offre. Le catalogue remplit ces conditions et
constitue donc une offre.

En droit, une acceptation d’offre exprime un accord sur tous les éléments essentiels précisées dans
l’offre.

En l’espèce, le bon de commande envoyé par M. Dauphinois indique en effet une acceptation des
termes de l’offre, il s’agit bien d’une acceptation d’offre.

On a donc bien une rencontre entre une offre et une acceptation par laquelle les parties manifestent
leur volonté de s’engager, donc d’après l’article 1113, le contrat est formé.

Par ailleurs, pour les contrats conclus à distance, d’après l’article 1121, la formation du contrat se fait
le jour où l’acceptation parvient à l’offrant.

En l’espèce, le contrat est donc formé le 21 septembre, lorsque la société Jouet réceptionne le bon de
commande.

On s’intéresse maintenant à la validité de la rétractation du 20 septembre par la société Jouet.

Parmi les termes de l’offre acceptée par M. Dauphinois qui a entraîné la formation d’un contrat, il y
avait l’indication que les commandes seraient livrées dans la limite des stocks disponibles. M.
Dauphinois a accepté l’offre en connaissance de cause, la société Jouet ne violerait donc pas le
contrat en ne livrant pas les jouets Star Wars puisqu’ils n’y a plus de stocks disponibles. M.
Dauphinois ne peut donc pas en exiger la livraison.

En ce qui concerne les Hatchimals, l’article 1116 stipule qu’une offre peut être rétractée avant
acceptation. L’entreprise Jouet reçoit l’acceptation de M. Dauphinois le 21 septembre, qu’il décide de
retirer 4 jours plus tard. Le contrat ayant été formé le 21 septembre, il est trop tard pour rompre le
contrat, M. Dauphinois est donc tenu de régler les Hatchimals.
Solution

En conclusion, Mr Dauphinois ne peut pas exiger la livraison des jeux Star Wars, car l’offre qu’il a
accepté stipulait dans ses termes qu’il y avait une possibilité de non-livraison en cas de rupture des
stocks . D’autre part, d’après la théorie de la réception de l’acceptation, Mr Dauphinois est tenu de
payer les Hatchimals.

Cas n°2

Faits :
Un contrat d’entreprise a été conclu entre la société Plomberie et M. Dauphinois pour des
travaux de réfexion de sa salle de bain. Pendant son absence, la société décide d’effectuer des
travaux supplémentaires qui ne faisaient pas partie du contrat initial, sans l’en informer au
préalable. À son retour, la société demande via la facture le paiement de ces travaux
supplémentaires.
Question de droit :
Existe-t-il un contrat pour les travaux supplémentaires, qui obligerait M. Dauphinois à les
payer ?
Réponses :
D’après l’article 1113, la formation du contrat est conditionnelle à la rencontre d’une offre et
d’une acceptation. L’article 118 stipule que l’acceptation est la manifestation de son auteur
d’être lié dans les termes de l’offre.
En l’espèce, M. Dauphinois n’a pas été informé d’une quelconque offre, puisqu’il était en
vacances et que la société Plomberie n’a pas attendu son accord pour effectuer les travaux
supplémentaires. Il n’a pas exprimé son consentement, il n’y a donc pas d’acceptation d’offre.
Que l’offre ait vraiment existé ou non, sans acceptation, le contrat ne peut être valide. Aucun
contrat n’a donc été formé en ce qui concerne les travaux supplémentaires.
Puisqu’il n’y a pas de contrat liant M. Dauphinois et la société Plomberie pour les travaux
supplémentaires, M. Dauphinois n’est pas tenu de les payer.

Cas n°3

Faits :

Entre 2023 et 2024, les sociétés Dauphinois et Gratin étaient en phase de négociations en vue de la
conclusion d’un contrat pour la réalisation de tenues de combats. Le 24 juillet 2023, la société
Dauphinois réalise une rupture des pourparlers informant la société Gratin qu’elle ne lui demandera
pas la fabrication des tenues. Cependant, ce dernier apprend que Dauphinois a dévoilé les esquisses
des dessins.

Question de droit :

La société Gratin peut-elle obtenir réparation du préjudice subi en engageant la responsabilité de


Dauphinois ?

Réponses :
Selon l’article 1112, au cours des négociations, les pourparlers sont tenus par un devoir de
confidentialité et en cas de révélation non autorisée d’une information confidentielle, leur
responsabilité délictuelle est engagée.

On admettra ici que l’information révélée était confidentielle, bien que cette confidentialité pourrait
être débattue par l’avocat de la partie adverse en cas de procès.

En l’espèce, la société Dauphinois a réalisé divulgation de l’information confidentielle illégale, sa


responsabilité délictuelle est donc engagée.

D’après l’article 1112, en cas de faute commise durant les pourparlers, la réparation du préjudice qui
en résulte ne peut pas concerner la compensation du contrat non conclus.

En l’espèce, la société Gratin peut obtenir des réparations tant qu’elles ne portent pas sur les
bénéfices qu’elle aurait potentiellement retiré de par la conclusion du contrat.

Solution :

En conclusion, la responsabilité délictuelle de la société Dauphinois est engagée. La société gratint


peut donc obtenir une réparation du préjudice, dans la limite de la situation précontractuelle.

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