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La preuve du contrat

Exercice 1

Déterminez, pour chacune des 3 situations visées ci-dessous, qui doit supporter la charge de la
preuve.

Quelle est la 1ère personne qui


aura la charge de la preuve ?

La 1ère personne qui aura la


charge de la preuve sera
a) Gaston en est certain : son employeur a omis de lui payer 10
Gaston. Il va devoir prouver
heures de travail supplémentaire.
que son employeur a omis de
Mais ce dernier persiste et signe : il ne s’est pas trompé et ne lui lui payer 10 de travail. Il
doit rien de plus. Gaston décide d’introduire une action en introduit donc une action en
justice. justice. Il devra prouver qu’il a
presté 10h supplémentaires.

La 1ère personne qui aura la


charge de la preuve sera la SRL
b) La SRL « METI » a été contactée par la SA Faupafergaf pour la
« METI ». Elle va devoir
construction d’un immeuble passif dans lequel elle compte
prouver que la SA a accepté le
installer ses bureaux. Le devis a été accepté par la SA et les
devis et s’engageait à payer
matériaux ont été commandés par la SRL.
l’acompte. Elle l’attaque donc
Aujourd’hui, la SA refuse de payer l’acompte, prétextant que cela en justice.
n’avait jamais été négocié. La SRL décide d’attaquer en justice.
Elle va devoir prouver qu’il y a
bien eu un accord à ce devis.
La 1ère personne qui aura la
charge de la preuve sera
c) Monsieur Fangio a percuté un réverbère avec sa belle voiture
Monsieur Fangio. Il va devoir
rouge. La facture est salée. Il s’adresse donc à sa compagnie
prouver qu’il ne conduisait pas
d’assurances pour obtenir son intervention.
en état d’ébriété lorsqu’il a
Mais la Cie le soupçonne d’avoir conduit en état d’ébriété, et percuté un réverbère. Il la cite
refuse de couvrir sa responsabilité. Monsieur Fangio la cite à à comparaître au tribunal.
comparaître au tribunal.
Il va juste devoir prouver qu’il
existe un contrat d’assurance
et que ce contrat couvre bien la
situation. Tandis que la
compagnie d’assurance va
devoir prouver que monsieur F.
était en état d’ébriété.

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Exercice 2 

a) Le mercredi 10 avril 2019, Serge présente à Jeanne un document dactylographié, rédigé comme
suit :
« Je reconnais, Jeanne X, avoir reçu en prêt de Serge Y, une somme de 5.000 euros, que je m’engage
à lui rembourser le 16 avril 2019.
Ce 2 avril 2019.
Jeanne X. »
Ce document porte la signature de Jeanne. Elle n’a cependant aucun souvenir de ce qui s’est passé ce
2 avril 2019, et elle n’est pas en possession de cette somme de 5.000 euros. Va-t-elle devoir payer  ?
Expliquez.

Ici, nous sommes dans un cas de preuve préconstituées car les preuves sont écrites et signées.
Mais celui qui s’engage ici (donc Jeanne) n’a pas respecté les règles du contrat unilatéral car elle n’a
pas écrit en toutes lettres le montant qu’elle avait à rembourser donc ce contrat n’est pas valable et
Jeanne ne devra ainsi pas payer.
Serge sera dans l’impossibilité de prouver contre Jeanne car preuve contre particulier (B to B). Il
s’agit ici d’un acte juridique unilatéral. Il y a un engagement de payer une somme. Mais les 3
condition ne sont pas remplies (le montant en toute lettre n’a pas été écrit).

b) Ma sœur me prête 6.000 euros. Aucun écrit n’est établi.

La preuve par témoin et par présomption est-elle possible ?

Non, dans ce cas-ci, les preuves par témoin et par présomption n’ont aucune valeur car elles ne sont
pas dans la capacité d’être prouvée. Aucune preuve, trace n’a été établie ici pour reconstituer la
situation.
Oui, ici c’est une situation familiale (exception) donc il y a une impossibilité morale donc le juge
acceptera une preuve par témoin et par présomption.

c) Hélène emprunte 800 euros à Martine, et lui signe une reconnaissance de dette. La preuve par
témoin et par présomption est-elle possible ?

Il s’agit là d’une preuve libre car la somme est inférieure à 3500 euros. Oui la preuve par témoin et
par présomption est possible car ici il ne s’agit seulement que de prouver des faits juridiques et non
des actes juridiques.

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Non, car il s’agit de prouver un acte juridique unilatéral (reconnaissance de dette) contre un
particulier.
Helene s’engage à rembourser la somme de 800 euros. Donc doit remplir les 3 conditions (un écrit,
une signature et la somme écrite en toute lettre), si la preuve n’est pas complète il peut y avoir un
commencement de preuve par écrit il pourra être complété par la preuve par témoin et par
présomption.

d) Par un contrat de vente établi en un seul exemplaire, et signé par les deux parties  ; Nathalie a
vendu sa voiture à Emilie. Elle refuse de livrer le véhicule à Emilie (qui est désespérée).
La preuve par témoin et par présomption est-elle possible ?

Non car il s’agit ici d’un contrat synallagmatique qui a été effectué entre deux personnes mais sans
respecter les règles de ce type de contrat, ces règles étant que le contrat aura dû comporter autant
d’originaux que de parties ayant un intérêt distinct. Il y aurait dû avoir deux contrats pour deux
parties => formalité du double original.
Oui car on est dans un rapport C to C, il s’agit d’un acte juridique bilatéral synallagmatique supérieur
à 3500 euros (prix d’une voiture). Les 2 conditions ne sont pas remplies car il y a bien les 2 signatures
certes mais il manque un des deux exemplaire donc on va pouvoir complété le commencement de
preuve par écrit par la preuve par témoin et par présomption.

e) Vous êtes candidat locataire. Le bailleur et vous décidez d’établir un écrit qui constate vos
obligations. A quelles conditions doit être soumis cet écrit, pour le cas échéant servir de preuve ?

Il doit être écrit sur un support papier, constitué de signes alphabétiques ou de tous autres signes
intelligibles. On doit pouvoir accéder à ce support pendant un laps de temps adaptés aux fins. L’écrit
doit également préserver l’intégrité de l’information. Il doit également comporter le nom des deux
parties et la date ou les faits se sont passés.
Il faudra un écrit signé par les deux parties avec deux exemplaires du contrat original. On est contre
un particulier dans un contrat synallagmatique et que le montant du contrat est supérieur à 3500
euros, nous sommes dans un contrat de bail qui sera probablement supérieur à 300 euros par mois.

f) Martine a prêté 4.000 euros, à un de ses étudiants. Aucun écrit n’a été établi lors de la remise de la
somme. Plusieurs autres étudiants ont assisté à la scène.
Martine a reçu une carte postale de cet étudiant, qui comporte le passage suivant : « Je vous
remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Cette somme m’a permis de profiter pleinement
du soleil des Caraïbes. » Cette lettre est signée par l’étudiant. Martine n’est pas remboursée et elle
décide d’agir en justice. Comment pourra-t-elle prouver le prêt ?

Elle pourra faire preuve de présomption et de témoignage car la somme est ici supérieure à 3500
euros, il s’agit donc d’une preuve libre. Elle dispose aussi de la carte postale qui sous-entend le prêt
et qui a été signée par l’étudiant lui-même.
Il s’agit ici d’une relation entre particulier (C to C), la preuve est réglementée, c’est un acte juridique
(contrat de prêt) unilatéral et il y a une obligation de payer une somme d’argent (car remboursement
du prêt). Martine aurait dû avoir un écrit, une signature et le montant écrit en toute lettre. Cette

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carte postale est un commencement de preuve par écrit (preuve du prêt) elle va pouvoir être
complété par des témoignages et des présomptions.
Le contrat de prêt est un contrat réel donc considéré comme unilatéral !

g) La maison de Colette est en feu. Elle dépose son manteau de fourrure de très grande valeur, ainsi
que tous ses bijoux chez son voisin Alain. Quelques jours plus tard, elle lui demande de restituer ses
biens. Alain lui répond, qu’il n’a jamais rien reçu. Que peut faire Colette ?

Malheureusement, dans ce cas-ci, Colette ne peut rien faire car il n’y a eu aucun contrat écrit entre
les deux parties et il n’y a pas moyen de faire jouer les preuves par présomption et par témoignage.

Nous sommes en CtoC. Il s’agit de prouver contre un particulier (preuve civile), la preuve est donc
règlementée. Nous sommes en présence d’un contrat dépôt gratuit, qui est un contrat unilatéral. Il
n’y a pas d’obligation de payer une somme ou de livrer une chose fongible. On peut supposer que le
contrat est supérieur à 3.500 €. Il lui faut un écrit signé valable. Toutefois, elle peut invoquer
l’exception de l’urgence qui explique l’absence d’écrit. Elle peut donc prouver par présomptions et
par témoins.

h) La SA Kelcou envoie par fax, une offre de prix à la SRL Yaka. Celle-ci passe commande par email
pour un montant de 5000 €.
Ces modes de communication sont-ils des moyens de preuve acceptés en justice ? Expliquez.

Non, dans ce cas-ci, un e-mail n’est pas un moyen de preuve accepté en justice car la somme dépasse
les 3500 euros.
Nous sommes en B2B, il faut prouver contre une entreprise, la preuve est donc libre : les preuves par
écrits, témoignages, présomptions, aveu, serment, facture, comptabilité sont acceptées. En l’espèce :
le fax et l’email vont être acceptés.

Exercice 3

Catherine aimerait s’acheter une nouvelle cuisine équipée pour sa maison. A plusieurs reprises elle a
rencontré le cuisiniste pour bien préciser sa demande. Le lundi elle envoie un SMS pour confirmer sa
demande d’achat et pour confirmer le prix. Le mercredi lorsque le vendeur lui demande de signer le
contrat, elle se rétracte. Catherine affirme qu’elle n’a rien à craindre car le contrat n’existe pas.
a) Qu’en pensez-vous  ?

Non, elle n’a rien à craindre car il n’y a là aucune preuve réglementée vis-à-vis du vendeur car c’est
un particulier.

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Le contrat existe dès l’accord car la vente est consensuelle. La question qui se pose est donc celle de
la preuve. Ici, le cuisiniste veut prouver contre Catherine. On est en B2C, on applique le système de la
preuve règlementée. En principe un écrit signé valable (est requis) puisque le prix est supérieur à
3.500 €. Il s’agit d’un contrat synallagmatique, il faut donc un écrit signé, en double exemplaires
originaux (avec mention du nombre d’exemplaires originaux). Le Sms peut être considéré comme un
commencement de preuve, qui devra être complété par des présomptions ou des témoignages.

b) La réponse est-elle la même si Catherine, restauratrice, souhaitait acheter la cuisine pour son
restaurant  ?

Non la réponse aurait été différente car il s’agit là de prouver contre une entreprise donc elle aurait
très bien pu utiliser une preuve libre comme le SMS.

Par contre, si Catherine est une entreprise, le SMS est une preuve acceptable car la preuve est libre.
(preuve par écrits, témoignages, présomptions, aveu, serment, facture, comptabilité.)

Exercice 4

Vous achetez une voiture qui n’est pas livrée. Vous avez versé un acompte de 3.500 €. Le garagiste
prétend n’avoir rien reçu.

a) Imaginez les moyens de preuve que vous pourriez utiliser pour établir qu’il y a bien eu vente.

Il s’agit ici de prouver contre un particulier avec une somme qui est dans ce cas-ci égale à
3500 euros donc il faut avoir une preuve réglementée.
Je veux prouver contre le garagiste → C2B → le système sera celui de la liberté de la preuve
(je vais utiliser mes extraits de compte, témoins éventuels, etc).

b) Votre réponse aurait-elle été la même si l’acompte n’avait été que de 3.499 €  ?

Non car en dessous de 3500 euros il s’agit d’une preuve libre.


Oui car il s’agit de prouver contre une entreprise, on ne tient donc pas compte du montant
du contrat, la preuve est libre (preuve par écrits, témoignages, présomptions, aveu, serment,
facture, comptabilité.).

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