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TD1 : Droits des contrats commerciaux

Cas n°1 : Ces situations conduisent-elles à la conclusion d’un contrat ? Si oui,


de quel type de contrat s’agit-il ?

Contrat Quel type ?


?

Vous achetez une Oui Contrat de vente dont l’objet est de recevoir une
baguette de pain à la baguette en échange d’un montant exact.
boulangerie.
(individuel / Synallagmatique / à titre onéreux / à
exécution instantanée)

Vous achetez une Oui Contrat de vente dont l’objet est de fournir la friandise
friandise dans un voulue par la personne en échange d’un montant
distributeur exact
automatique.
(Synallagmatique / titre onéreux)

Vous faites vos courses Oui Contrat de vente : dont l’objet est de fournir des
au supermarché. marchandises en contrepartie d’une versée d’argent

Vous consultez votre Oui Convention d’honoraires, en échange des conseils de


avocat. notre avocat nous lui payons des honoraires à l’heure

Vous faites intervenir un Oui Contrat synallagmatique, instantané dont l’objet est de
plombier pour réparer bénéficier des services du plombier en contrepartie
vos canalisations. d’argent

Vous montez dans un Oui Contrat de transport dont l’objet est de nous
taxi. transporter d’un point A à un point B en contrepartie
duquel on le rémunère

Vous rendez service à Non /


un ami.

Vous prenez le tram. Oui Contrat de transport dont l’objet est d’aller d’un point A
à un point B en contrepartie de l'achat d’un ticket de
tram

Vous allez en cours à Oui Contrat d’Enseignement dont l’objet est de transmettre
l’IUT. des connaissances en échange des frais
d’inscription.

Vous vous occupez de Non /


votre petit frère le soir.

Vous faites du baby- Oui Contrat de travail verbal qui a pour objet une
sitting pour votre voisin rémunération en échange d’un service (garder
le soir. l’enfant).

→ impose : horaires, mission et date et lieu

Vous mangez chez Non /


vous un soir.

Vous mangez au Oui Contrat de restauration qui a pour objet de fournir un


restaurant un soir. service/un repas en contrepartie d’une somme
versée.

Vous louez un Oui Contrat de bail qui a pour objet que le Bailleur
appartement pour s'engage à donner la jouissance d'un bien meuble ou
l’année. immeuble à un locataire, en échange d’un loyer et
pour une durée donnée

(Synallagmatique / titre onéreux)

Vous passez la journée Oui Contrat de loisirs qui a pour objectif de nous distraire à
dans un parc travers les différentes attractions, de nous protéger
d’attractions. grâce à la sécurité, de pouvoir nous restaurer... en
contrepartie de l’achat d’un ticket d’entrée

Vous allez au cinéma. Oui Contrat de loisir qui a pour objet de fournir un
évènement de loisir en contrepartie de payer son
ticket .

Cas n°2 : Donnez la définition des différents contrats ci-dessous

Contrat de vente : L'alinéa 1er de l'article 1582 du code civil définit le contrat de vente
comme « une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose et l'autre à la payer ».
C’est-à-dire que l'acheteur s'oblige à payer le prix du bien, en contrepartie, le vendeur
s'oblige à délivrer le bien.

Contrat de bail : article 1709 du Code Civil « Le louage des choses est un contrat par lequel
l’une des parties s’oblige à faire jouir d’une chose pendant un certain temps, et moyennant
un prix que celle-ci s’oblige de lui payer »
DONC : Un contrat de bail est un contrat par lequel le Bailleur s'engage à donner la
jouissance d'un bien meuble ou immeuble à un Preneur (le locataire), moyennant un prix (le
loyer) et pour une durée donnée

Contrat de société : Selon le contrat de société de l’article 1832 du Code civil, le contrat de
société peut se définir comme étant la volonté par laquelle une ou plusieurs personnes
s’engagent d’apporter et de mettre en commun des biens ou leur industrie dans le but de
partager les bénéfices ou économies et supporter les pertes.

Contrat de transport : Un contrat de transport désigne une convention par le biais de


laquelle un transporteur professionnel s’engage à transporter une personne ou du matériel,
d’un lieu à un autre.

Comme évoqué, un document de transport peut être mis en place dans le cadre d’un
transport :
 De personnes, dans le cadre du droit à la consommation ;
 De marchandises, dans le cadre du droit au profit.

Cas n°3 :

Les parties au litige : Mme Y : demandeur et M X : défendeur

Les faits : Mme Y se pourvoit en cassation après un appel rejeté, pour demander la
condamnation de M Z après qu’il lui ait acheté des photographies pour un prix dérisoire, par
rapport à la valeur des clichés sur le marché de l’art, alors même qu’il était un photographe
professionnel et qu’il avait conscience de la valeur réelle des photographies.

La procédure antérieure : jugement en appel

Le problème de droit : l’obligation d’information pèse-t-elle aussi sur l’acheteur? Si oui et


qu’elle est mal exécutée, peut-elle rendre nul le contrat de vente?

La solution de la cour d’appel : rejette l’appel → estime que l’obligation d’information ne


repose pas sur l’acheteur → pas de nullité de la vente

La solution de la Cour de cassation : estime que l’obligation d’information repose aussi


sur l’acheteur → casse et annule la décision et renvoie le jugement en appel.

TD3
Cas n°1
Répondez par vrai ou faux.

1-Le contrat conclu par un commerçant est un contrat de vente VRAI


→ commerçant = une personne physique ou morale qui fait des actes de commerce et en
fait sa profession habituelle.
→ contrat de vente = “une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à
la payer”. L’acheteur s’oblige à payer le prix du bien, réciproquement, le vendeur s’oblige à
délivrer le bien.

OK
2-Le contrat conclu par un artisan est un contrat d’entreprise. VRAI
→ Le contrat d'entreprise est défini par le Code civil comme étant un louage d'ouvrage et
d'industrie, l'article 1710 du Code civil prévoit que « Le louage d'ouvrage est un contrat
par lequel l'une des parties s'engage à faire quelque chose pour l'autre, moyennant un
prix convenu entre elles »

OK

3-Contrat = offre + acceptation. VRAI


→ le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les
parties manifestent leur volonté de s’engager.

OK

L’offre peut porter sur un prix variable, modifiable.

4-L’auteur d’une offre de contrat est l’offreur.

5-Pour former un contrat de vente, il suffit d’un accord sur le prix. FAUX
→ La loi dispose qu'un contrat de vente est formé dès qu'il y a accord sur la chose et sur le
prix.

OK

6-Pour former un contrat d’entreprise, il suffit d’un accord sur le prix. VRAI
→ La formation du contrat se fait en principe de façon instantanée dès l'accord du client sur
l'offre émise par l'entrepreneur. On notera toutefois que dans la relation entre un
professionnel et un consommateur, le consommateur doit être en mesure de connaître les
caractéristiques essentiels du service

OK

7-Le compromis de vente est également appelé promesse synallagmatique de vente. VRAI
→ = convention par laquelle les parties donnent leur consentement au contrat définitif de
vente.

8-Le défaut caché peut être apparent lors de la vente. FAUX


→ Être caché, c'est-à-dire non apparent lors de l'achat : si une expertise ou un démontage
est nécessaire pour découvrir le défaut du bien, celui-ci sera considéré comme caché rendre
le bien impropre à l'usage auquel on le destine ou diminuer très fortement son usage. exister
au moment de l'achat.

9-Action en défaut de conformité est synonyme d’action en garantie des vices cachés.
FAUX
→ Les notions de vice caché et de défaut de délivrance conforme sont donc parfaitement
distinctes. Le vice caché est un défaut qui affecte l’usage normal de la chose tandis que le
défaut de conformité résulte d’une différence entre la chose convenue et la chose livrée et
affecte donc seulement l’usage convenu du bien vendu. Ainsi, une chose peut être affectée
d'un défaut de conformité sans que cela n’altère l’usage pratique quotidien qu’en fait son
propriétaire.

10-Les contrats de distribution sont conclus entre des professionnels. VRAI


→ La définition du contrat de distribution est simple : il s'agit d'un contrat conclu entre une
entreprise et un intermédiaire chargé de vendre ses produits, ses services ou de les
promouvoir. Il s'agit donc d'un contrat commercial entre un fournisseur et un distributeur.

11-Les contrats de distribution sont la franchise, la concession et le contrat de distribution


sélective. VRAI
→ En matière de distribution, il existe trois principaux de contrats qui lient les distributeurs et
les fournisseurs : les contrats de concession exclusive, de franchise et de distribution
sélective

12-La concession implique le transfert d’un savoir-faire. FAUX


→ Si un transfert de savoir-faire a lieu en plus de l'utilisation de la marque cédée, il s'agit
alors d'un contrat de franchise.
Il s’agit de contrats conclus par écrit et à titre onéreux par lesquels un pouvoir adjudicateur
confie l’exploitation de travaux [...] à un ou plusieurs opérateurs économiques à qui est
transféré le risque d’exploitation de l’ouvrage ou du service.

13-La franchise implique le transfert d’un savoir-faire. VRAI


→ Si un transfert de savoir-faire a lieu en plus de l'utilisation de la marque cédée, il s'agit
alors d'un contrat de franchise.

14-Il y a paiement de royalties dans le contrat de franchise. VRAI


→ Vous versez des royalties pour l’exploitation d’une marque, d’une enseigne ou d’un
brevet. En tant que commerçant franchisé, vous recevez alors une licence de marque. C’est-
à-dire que vous obtenez le droit d’exploiter la marque ou l’enseigne de la société mère.
Vous versez donc les royalties tout au long du contrat.

15-La seule obligation du vendeur est la délivrance de la chose vendue. FAUX


→ Le vendeur a deux obligations principales, celles de délivrer et celle de garantir la chose
qu'il vend.

16-Les contrats de consommation sont conclus entre professionnels et consommateurs.


VRAI
→ Le contrat de consommation est une convention signée librement par une partie
consommateur et une partie professionnelle, qui engage le vendeur à fournir une
marchandise ou une prestation en échange d'un paiement.

17-Les conditions de validité des contrats sont le consentement et la capacité. FAUX


→ Les conditions de validité d'un contrat répondent au nombre de 3 : Il faut un consentement
des parties au contrat. Il faut que les parties aient la capacité juridique de contracter et il faut
que votre contrat porte sur un objet et un contenu licite et certain.

18-Les vices du consentement sont l’erreur, le dol et la violence. VRAI


→ l’erreur = une fausse représentation de la réalité. Il y a erreur lorsqu’il y a un décalage
entre ce que le contractant voulait et ce que le contrat est réellement.
→ le dol = une erreur provoquée, lorsque qu’un contractant amène l’autre contractant à
conclure un contrat à l’aide d’une tromperie ou d’un comportement malhonnête.
→ violence = pression exercée par une partie pour contraindre celle d’en face de conclure un
contrat.

19-Le dol suppose une manœuvre frauduleuse. VRAI


→ La notion juridique de dol est caractérisée par des manœuvres frauduleuses et des
propos mensongers.
20-La seule acquéreur est le paiement du prix de vente. Vrai

Cas n°2

Résoudre le cas pratique suivant.


La SARL BAR a été constituée en 2005 par les époux BAR. Elle a été transformée en une
SAS en janvier 2018. Le président de la SAS est Monsieur Alexis BAR. Madame Cécile BAR
est directrice générale de la société, elle a le statut de salariée.
La SAS BAR est immatriculée au RCS de Nancy, elle a son siège social à Laxou. Son objet
social consiste dans la réparation, fabrication, vente de meubles, de sièges, aménagements
intérieurs de rideaux et tous articles de décoration.
A ce jour, cinq salariés travaillent dans la SAS BAR. Le partenaire financier de la SAS BAR
est la banque FINANCE. Cette banque a consenti à la société une ouverture de crédit à
durée indéterminée d’un montant de 30000 euros.
Lundi matin, un huissier s’est présenté au siège social de la société BAR, il a déclaré
intervenir pour le compte de la banque FINANCE. Cette dernière met fin à l’ouverture de
crédit dès la notification au motif que Monsieur BAR a insulté les responsables de la banque
FINANCE. La société BAR ne connaît aucune difficulté financière.
2

1-Monsieur BAR est-il en droit de contester la rupture brutale de l’ouverture de crédit ?

Monsieur BAR se pose des questions à propos des contrats qu’il signe pour le compte de la
société BAR avec les clients. Il se demande si ce sont des contrats de vente ou d’entreprise.
Monsieur BAR se pose des questions à propos des contrats qu’il signe pour le compte de la
société BAR avec les clients. Il se demande si ce sont des contrats de vente ou d’entreprise.

Selon l’article L313-12 du code monétaire et financier, un banquier peut rompre une
ouverture de crédit à durée indéterminée à conditions de respecter un délai de prévenance
d’au moins soixante jours et d’effectuer une notification écrite à défaut le banquier peut
engager sa responsabilité civile à l’égard de son client.

2-Conseillez Monsieur BAR


EXTRAIT DU CODE MONETAIRE ET FINANCIER
Article L313-12
Tout concours à durée indéterminée, autre qu’occasionnel, qu’un établissement de crédit ou
une société de financement consent à une entreprise, ne peut être réduit ou interrompu que
sur notification écrite et à l’expiration d’un délai de préavis fixé lors de l’octroi du concours.
Ce délai ne peut, sous peine de nullité de la rupture du concours, être inférieur à soixante
jours. Dans le respect des dispositions légales applicables, l’établissement de crédit ou la
société de financement fournit, sur demande de l’entreprise concernée, les raisons de cette
réduction ou interruption, qui ne peuvent être demandées par un tiers, ni lui être
communiquées. L’établissement de crédit ou la société de financement ne peut être tenu
pour responsable des préjudices financiers éventuellement subis par d’autres créanciers du
fait du maintien de son engagement durant ce délai.
L’établissement de crédit ou la société de financement n’est pas tenu de respecter un délai
de préavis, que l’ouverture de crédit soit à durée indéterminée ou déterminée, en cas de
comportement gravement répréhensible du bénéficiaire du crédit ou au cas où la situation de
ce dernier s’avérerait irrémédiablement compromise.
Le non-respect de ces dispositions peut entraîner la responsabilité pécuniaire de
l’établissement de crédit ou de la société de financement.
Réponses Cas n°2 :

1 - Selon l’article L213-12, Monsieur BAR est en droit de contester la rupture brutale de
l'ouverture de crédit. En effet, la rupture de l’ouverture du crédit n’a pas été interrompue par
notification écrite à l’expiration d’un délai préalablement fixé. Le comportement de Monsieur
BAR n’a pas été gravement répréhensible, par conséquent l’établissement du crédit ne peut
interrompre l’ouverture du crédit.

2 - Monsieur BAR peut porter plainte contre l'établissement du crédit. Celui-ci n’était pas en
droit d’annuler l’ouverture du crédit.Il s’agit d’une rupture abusive de crédit (le client n’est pas
prévenu préalablement) par conséquent le non-respect des dispositions de l’établissement
de crédit va entraîner la responsabilité pécuniaire de l’établissement.

Cas n°3

La Cour de cassation a rendu le 10 octobre 2019 l’arrêt suivant.

Références
Cour de cassation chambre civile 1 Audience publique du jeudi 10 octobre 2019 N° de
pourvoi: 18-20429 Publié au bulletin Cassation partielle sans renvoi Texte intégral
REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION,
PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :
Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu les articles 1213 et 1214 du code civil, dans leur rédaction antérieure à celle issue de
l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, par acte authentique du 25 octobre 2004, la caisse
régionale de Crédit agricole mutuel d'Aquitaine (la banque) a consenti à M. A... et à Mme T...
un prêt de 172 000 euros destiné à l'acquisition d'un bien immobilier ; qu'à la suite d'impayés,
le tribunal d'instance a ordonné la saisie des rémunérations de Mme T... pour une somme de
17 400,76 euros au titre du solde restant dû à la banque ; que Mme T... a assigné M. A... en
paiement de la part de la dette incombant à ce dernier ;

Attendu que, pour condamner M. A... à payer à Mme T... la somme de 7 731,90 euros, avec
intérêts au taux légal à compter du 6 juin 2016, l'arrêt retient qu'ayant acquitté seule 15
463,80 euros, celle-ci avait opéré un paiement qui profitait à M. A... et que son recours était
fondé à hauteur de la moitié de cette dernière somme ;

Qu'en statuant ainsi, alors que le codébiteur solidaire qui a payé au-delà de sa part ne
dispose d'un recours contre ses coobligés que pour les sommes qui excèdent sa propre part,
de sorte que le recours de Mme T... était limité à la somme de 6 763,42 euros, la cour
d'appel a violé les textes susvisés ;

Et attendu qu'en application des articles L. 411-3 du code de l'organisation judiciaire et 1015
du code de procédure civile, la Cour de cassation est en mesure de statuer au fond, dans
l'intérêt d'une bonne administration de la justice ;

PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il condamne M. A... à payer à Mme T... la
somme de 7 731,90 euros, avec intérêts au taux légal à compter du 6 juin 2016, au titre du
recours entre coobligés solidaires, selon décompte arrêté au 23 janvier 2018, l'arrêt rendu le
23 avril 2018, entre les parties, par la cour d'appel de Bordeaux ;

DIT n'y avoir lieu à renvoi ;

Condamne M. A... à payer à Mme T... la somme de 6 763,42 euros, avec intérêts au taux
légal à compter du 6 juin 2016, au titre du recours entre coobligés solidaires, selon décompte
arrêté au 23 janvier 2018 ;

Laisse à chacune des parties la charge de ses propres dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt
sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le
président en son audience publique du dix octobre deux mille dix-neuf.

→ Rédigez la fiche d’arrêt.

Fiche d'arrêt : Arrêt de la Cour de cassation, première chambre civile, du 10 octobre 2019.

Faits : La caisse régionale de Crédit agricole mutuel d'Aquitaine a consenti à M. A et à Mme T un prêt
de 172 000 euros pour l'acquisition d'un bien immobilier. À la suite d'impayés, le tribunal d'instance a
ordonné la saisie des rémunérations de Mme T pour une somme de 17 400,76 euros au titre du solde
restant dû à la banque. Mme T a assigné M. A en paiement de la part de la dette incombant à ce
dernier.

Procédure : La cour d'appel de Bordeaux a condamné M. A à payer à Mme T la somme de 7 731,90


euros, avec intérêts au taux légal à compter du 6 juin 2016.

Question de droit : Le codébiteur solidaire qui a payé au-delà de sa part dispose-t-il d'un recours
contre ses coobligés pour les sommes qui excèdent sa propre part ?

Solution : La Cour de cassation casse et annule l'arrêt de la cour d'appel de Bordeaux en ce qu'il
condamne M. A à payer à Mme T la somme de 7 731,90 euros, avec intérêts au taux légal à compter
du 6 juin 2016, au titre du recours entre coobligés solidaires, selon décompte arrêté au 23 janvier
2018. Elle dit qu'il n'y a pas lieu à renvoi et condamne M. A à payer à Mme T la somme de 6 763,42
euros, avec intérêts au taux légal à compter du 6 juin 2016, au titre du recours entre coobligés
solidaires, selon décompte arrêté au 23 janvier 2018.

TD4
Cas n°1

1 - Le droit de la consommation est constitué par l'ensemble des dispositions légales et


réglementaires destinées à la protection du consommateur. Il régit les relations entre
professionnels et consommateurs ou non-professionnels. De nombreuses associations ont
pour mission de défendre et faire connaître ce droit.

Les acteurs du droit de la consommation :


 les consommateurs : personnes physiques qui acquièrent un bien ou un service
dans un but non lucratif. C’est « toute personne physique qui agit à des fins qui
n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale,
libérale ou agricole » (C. consom., art. liminaire).
 les professionnels : personnes qui exercent une activité organisée de fourniture de
biens et de services dans un but lucratif
 Les non-professionnels : personnes morales n’agissant pas à des fins
professionnelles (associations…). Ici, les associations de consommateurs et de
défense de l’environnement.

2 - L’action de groupe a été introduite en France par la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014
relative à la consommation. Il s’agit d’une procédure de poursuite collective. Elle permet aux
victimes d’un même préjudice causé par un professionnel de se regrouper et d’agir en
justice. Les plaignants peuvent ainsi se défendre avec un seul dossier et un seul avocat.
En vigueur depuis le 1er octobre 2014, cette procédure a été introduite pour rééquilibrer le
rapport de force entre consommateurs et professionnels.

Une action de groupe peut être menée dans les domaines suivants: consommation et
pratiques anticoncurrentielles; santé; environnement; protection des données personnelles;
discriminations au travail; location d’un bien immobilier.

L’action de groupe doit répondre à plusieurs conditions :


 Au moins deux personnes doivent estimer avoir subi un préjudice résultant du même
manquement du professionnel
 Les personnes doivent obligatoirement recourir à une association agréée ou un
syndicat dont l’objet statutaire porte sur les intérêts défendus.

3 - En droit de la consommation, c’est la loi qui met à la charge du professionnel une


obligation d’information précontractuelle. Le consommateur n’a pas à prouver qu’il est
créancier d’une obligation légale pesant sur le professionnel. C’est bien le professionnel qui
doit établir qu’il a rempli son obligation, comme le prévoit l’article L. 121-17.

4 - → Pour protéger les consommateurs il existe plusieurs organismes officiels comme :


 La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes (DGCCRF) ou la Direction départementale de la protection de la population :
elle renseigne sur la réglementation en vigueur ou aiguille sur le service officiel
compétent (par exemple, Direction de la répression des fraudes).
 Le site SignalConso (signal.conso.gouv.fr) : ce service proposé par la DGCCRF
permet de signaler en quelques clics les problèmes rencontrés par un consommateur
avec un professionnel.
 L’INC (Institut national de la consommation) propose un service d’information sur
Internet qui répond par courrier à des questions d’ordre juridique, technique et
économique. Il édite aussi la revue 60 millions de consommateurs.Sur place, il est
possible de consulter et d’acheter des documents juridiques.
→ Il existe aussi des organisations de consommateurs : des associations de défense des
consommateurs sont agréées sur le plan national et tiennent des permanence au niveau
local.

→ L’action de groupe permet à une association de consommateurs, agréée au niveau


national, d’agir en justice au niveau civil pour un groupe de consommateurs victimes d’un
même préjudice. Les plaintes individuelles sont alors fusionnées en une seule.

Cette action doit permettre une réparation des préjudices patrimoniaux subis à l’occasion de
la vente de biens ou de la fourniture de services ou de préjudices résultant de pratiques
anticoncurrentielles.

5 - Les professionnels ont l’obligation de rédiger des clauses claires et compréhensibles à


l’égard des consommateurs. En cas de doute, les clauses s’interprètent en faveur du
consommateur. Une clause est abusive lorsqu'elle crée, au détriment du consommateur (ou
du non-professionnel), un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties
au contrat. Désormais, les clauses « noires » qui sont interdites
en application de l’article R. 212-1 du Code de la
consommation ne sont pas opposables aux
consommateurs. Elles sont réputées « non écrites ».

Cas n°2

“Le contrat a une durée de deux ans. Le vendeur se réserve le droit de modifier sa durée soit
à la hausse, soit à la baisse”
→ Est présumée abusive la clause ayant pour objet ou effet de réserver au professionnel le
droit de modifier unilatéralement les clauses relatives à la durée du contrat.

“Le contrat est d’une durée perpétuelle”


→ Est présumée abusive la clause ayant pour objet ou effet de

“Le vendeur se réserve la propriété des biens vendus jusqu’au paiement complet du prix, en
principal et accessoire”

“L’acquéreur s’engage à verser une somme de mille euros au vendeur en cas de résiliation
dudit contrat”
→ Est présumée abusive la clause ayant pour objet ou effet de subordonner la résiliation par
le consommateur au versement d’une indemnité au profit du professionnel.

“Nous déclarons avoir souscrit une assurance Responsabilité Civile nous garantissant dans
l’exercice de notre profession pour les seuls dommages qui pourraient nous être imputés du
fait de nos interventions”

“Le droit applicable aux rapports entre le vendeur et le Client et au mandat de prélèvement
SEPA est le droit français à l’exception des règles de résolution des conflits de lois”

“Les litiges entre vendeur et acquéreur feront l’objet d’un arbitrage. Les parties au présent
contrat renoncent, par avance, à saisir une juridiction autre qu’un tribunal arbitral”
→ Est présumée abusive la clause ayant pour objet ou effet de supprimer ou entraver
l’exercice d’action en justice ou des voies de recours pour le consommateur, notamment en
obligeant le consommateur à saisir exclusivement une juridiction d’arbitrage non couverte
par des dispositions légales ou à passer exclusivement par un mode alternatif de règlement
des litiges.

Cas n°3
L'article L111-1 du code de la consommation définit l'étendu des obligations du professionnel
sur l'information qu'il doit fournir au consommateur. Il impose au professionnel, pour tout
contrat conclu avec un consommateur, qu’il fournisse des informations précises sur :
 les caractéristiques essentielles du bien ou du service
 son prix
 la date ou le délai auquel le professionnel s’engage à livrer le bien ou à exécuter le
service
 les informations relative à son identité, à ses coordonnées postales, téléphoniques et
électroniques à ses activités
 Les informations relatives aux garanties légales, aux fonctionnalités du contenu
numériques
 La possibilité de recourir à un médiateur de la consommation

Le code de la consommation ne prévoit pas de sanction civile pour les manquements à


l’obligation d’information. Ces dispositions sont d’ordre public.

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