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Introduction

Les contrats spéciaux ont une nature particulière et un régime spécifique. Donc on a des
contrats spéciaux clairement définis comme le contrat de vente, le contrat d’entreprise, le
contrat de société. Les contrats spéciaux ont pour source le code civil depuis 1804. C’est la
principale source des contrats spéciaux. On a d’autres sources comme le code de
commerce. On a aussi le code de la consommation. La jurisprudence aussi a son rôle car
elle va apporter quelques précisions sur certains points particuliers. On a les sources
internationales aussi. Et la pratique. Parfois, le contrat spécial va naitre de la pratique.
Thème 1 : La vente
Chapitre I : les critères de qualification du contrat de vente
Le contrat de vente est défini à l’article 1582 du cciv al 1. Il est précisé que la vente est une
convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer. Ici, on a des
critères dégagés par le texte donc c’est livrer une chose à l’acheteur donc il y’a un caractère
translatif (S1) et ensuite le caractère onéreux du contrat de vente (S2).
S1- L’effet translatif du contrat de vente
L’article 1583 (le contrat de vente est formé dès qu’on a un accord sur la chose et sur le
prix.)
I. La chose transférée
Cet article fait référence à une chose sans préciser sa nature. Il peut s’agir de toutes sortes
(immeuble, meuble, bien corporel ou incorporel). Qu’il soit présent ou futur, corps certain ou
de genre. Mais le contrat de vente a pour objet une chose seulement pas un service. Donc
le contrat de vente est focalisé sur une chose. Donc la chose a différentes caractéristiques,
elle doit exister, appropriée (appartenir à qqun), aliénable et déterminée.
A. La chose existante
Une chose existante signifie qu’elle ne doit pas avoir été détruite. Lors de la formation du
contrat, la chose peut avoir été détruite. Donc ici, la chose a existé mais elle a été détruite
avant que la vente ne soit finalisée. Donc ici, il peut s’agir d’un cas de force majeure ou de la
théorie de l’acceptation des risques.
Il faut voir l'étendue de la destruction. Elle peut être totale ou partielle. Lorsque la chose a
été détruite totalement, l’alinéa 1 de l’article 1601 du cciv y précise que la vente est nulle
donc si la chose a été détruite totalement, la vente est nulle. Ensuite si elle a été détruite
que partiellement, l’alinéa 2 de l’article 1601 y prévoit que l’acquéreur peut abandonner la
vente ou demander une réduction du prix. Si l’acquéreur a en principe le choix entre ces
deux options, le juge peut imposer la réfaction du prix en fonction des usages commerciaux
ou de la valeur de la chose. Si l’acquéreur a en principe le choix entre la réduction du prix ou
l’abandon de la vente, le juge peut imposer la réfaction du prix en fonction des usages
commerciaux ou de la valeur de la chose.
La vente d’une chose future
La chose peut exister après la conclusion du contrat (article 1163 du cciv). Il s’agit de la
vente d’une chose future. Une obligation doit avoir pour objet une prestation présente ou
future. Toutefois, il y’a certaines choses qu’on ne peut pas vendre. C’est le cas des droits
successoraux (Article 722 du cciv). Il n’est pas non plus possible de faire un contrat de vente
sur les œuvres futures d’un artiste. Article L131-1 du code de la propriété intellectuelle).
Lorsque la vente porte sur une chose future, ça peut exercer une influence sur la valeur du
contrat. Le contrat de vente est aléatoire si les parties parient sur « la chance ». Ici, les
parties font un pari du bon rendement de la récolte donc l’acheteur devra payer le prix du
contrat qui est ici aléatoire. En revanche, concernant cette chose future, le contrat va être
commutatif lorsque les parties ont entendu conclure la vente sur la chose future terminée.
Donc ici, la vente est subordonnée à l’existence de la chose. Et l’acheteur va payer le prix
uniquement si la chose est correctement achevée. Si ce n’est pas le cas, le vendeur
commet, il engage sa responsabilité pour inexécution du contrat.
B. La chose appropriée
Ici, seules les choses appropriables peuvent avoir un propriétaire et donc peuvent être
vendues. Donc les choses non appropriables ne peuvent pas être cédées. C’est le cas des
choses communes (soleil). Il n'est de la même manière pas possible de vendre des biens du
domaine public. Alors, la chose doit appartenir au vendeur donc il doit être titulaire de la
propriété donc pour être vendu le propriétaire doit nécessairement être le vendeur car en
principe sauf infraction, toute personne est dans l’impossibilité de vendre un bien qui ne lui
appartient pas. (Article 1599 du cciv) dispose que « la vente de la chose d’autrui est nulle ».
Ensuite il y’a la question de la propriété indivise (plusieurs personnes exercent le droit de
propriété sur un même bien). (Plusieurs propriétaires qui ont une part indivise du bien).
Donc si un des indivisaires vend la chose sans le consentement, la vente est nulle.
On peut exercer une action en revendication ici en cas de litige
C. La chose inaliénable
On a la possibilité de rendre inaliénable un bien. On a des choses qui sont légalement
inaliénables le corps humain (Article 16-1 al 3 du code civil. Ils ne peuvent pas être vendus
car ils ne peuvent pas faire l’objet d’une contrepartie. L’article 1598 du cciv y précise que
tout ce qui est dans le commerce peut être vendu si des lois particulières n’ont pas prohibé
leur vente. Donc toutes les choses dans le commerce peuvent être vendues sauf s’il y’a une
loi qui en dispose autrement. C’est le cas des droits extra patrimoniaux. (Le droit à la
personnalité). Il en va de même pour les choses dangereuses (la drogue). On a aussi les
marchandises contrefaites. On ne peut pas vendre de contrefaçon. Ensuite, on a
l’inaliénabilité conventionnelle. On interdit la vente d’un bien dans un contrat. Ça contrevient
à la libre disposition des biens donc elle est soumise à condition. Ces conditions sont
rappelées dans l’article 900-1 al 1 du cciv « Les clauses d’inaliénabilité affectant un bien
donné ou légué ne sont valables que si elles sont temporaires et justifiées par un intérêt
sérieux et légitime ». C’est souvent dans le cadre de donation qu’on va nous donner un bien.
 La Cour de cassation a refusé la validité d’une clause d’inaliénabilité prévue pour toute la
vie de la personne qui recevait le bien mais elle a validé une clause d’inaliénabilité qui
prévoit que le bien ne peut pas être vendu pdt la vie du vendeur. Dans le cas où cette clause
d’inaliénabilité est valable, le bien dans ce cas ne peut pas être vendu. Si le bien est cédé, il
y’a une nullité relative de la vente.
D. La chose déterminée
Pour vendre une chose, il faut qu’elle soit déterminée. (Article 1163 du cciv) qui l’énonce. Il
est précisé que l’obligation doit être déterminée ou déterminable. Donc pour être vendue, la
chose doit être identifiée sinon on ne sait pas ce qu’on vend. Cette détermination conduit à
distinguer les choses de genre et les corps certains.
Les choses de genre sont interchangeables l’une par rapport à l’autre. Ex : les choses
fongibles. 1 kg de semoule d’une marque et 1 kg de semoule d’une autre marque.
Ces choses de genre s’opposent aux corps certains (choses uniques). On a certains
immeubles qui ont des caractéristiques propres. Ex : les tableaux.
Si la chose vendue est une chose de genre, le code civil oblige à déterminer l’espèce du
bien. L’article 1585 du code civil impose également de déterminer la quantité. Ça peut être
un poids, une mesure peu importe. On n’a pas d’obligation de précision sur la qualité de la
chose. Si le contrat est silencieux sur la qualité de la chose, l’article 1166 oblige le débiteur à
offrir une prestation de qualité conforme aux attentes légitimes des parties. En considération
de sa nature des usages (voir article). En cas de conflit, c’est au juge de déterminer la
qualité attendue par les parties en fonction de la nature du bien des usages et du prix qui a
été payé pour cette chose. Il faut qu’elle soit précisément désignée et identifiée dans le
contrat pour permettre sa détermination. Il faut qu’il soit précisément désigné et identifié
dans le contrat pour permettre sa détermination.
Le contrat de vente se distingue du contrat d’entreprise et du contrat de mandat dans son
rapport à la chose. Il y’a donc une distinction entre le contrat de vente et le contrat
d’entreprise parce que ce dernier est un contrat par lequel une personne s’engage à
exécuter un travail de façon indépendante moyennant rémunération. Son objet n’est pas le
transfert de propriété d’une chose contrairement au contrat de vente mais l’accomplissement
d’une prestation de service matérielle ou intellectuelle. Il peut y avoir une confusion entre
ces deux contrats dès lors que l’entrepreneur exécute non seulement son travail mais fournit
aussi la matière. Dans cette hypothèse, il faut distinguer selon que la chose livrée est
conforme aux indications du client et que sa conception n’est pas standardisée ou au
contraire sur la chose fabriquée en série et qu’elle est disponible à toute personne
intéressée. Dans le premier cas, ça va être un contrat d’entreprise et dans le second cas, ça
va être un contrat de vente. Il y’a parfois une ambiguïté dans la qualification.
Le contrat de mandat se distingue du contrat de vente car il met en présence un mandataire
qui a pour but d’accomplir des actes juridiques au nom et pour le compte d’une personne qui
lui a confié cette mission. Ici, le mandat se distingue de la vente car il a pour objet un service
et non une chose.
II. Le droit de transférer
A. Les spécificités du transfert de la propriété
L’article 544 consacre le droit de propriété. C’est le droit le plus absolu qu’on puisse déduire
d’une chose. De ce droit de propriété va découler l’usus (le droit d’user de la chose), le
fructus (le droit d’en percevoir les fruits ex : louer et percevoir les fruits civils) et l’abusus la
possibilité d’aliéner le bien). Ici, il y’a une distinction entre la vente et les autres contrats
spéciaux puisque dans le contrat de vente réalisé, on devient propriétaire de la chose alors
que dans d'autres contrats comme le bail on ne devient jamais propriétaire du bien. On a le
droit d’user du bien et c’est tout. De la même manière que le contrat de prêt, on ne devient
jamais propriétaire. C’est pareil pour le dépôt. Donc la spécificité de ce contrat de vente,
c’est qu’il y’a un transfert de propriété. En droit, on dit que le transfert de propriété s’opère
par le seul échange des consentements. D’ailleurs, l’article 1583 du code civil y précise que
le transfert de propriété du vendeur à l’acheteur s’opère dès l’échange des consentements
et même si le bien n’est pas encore délivré et ou le prix payé.

S2-Le caractère onéreux du contrat de vente


Article 1582 (Suite).
I. Le prix
A. La définition du prix
Il s’agit de la contrepartie financière. Le prix c’est une somme d’argent payée par l’acheteur,
qui est considérée par les parties comme équivalente au bien transféré. Ce transfert de
propriété dans le contrat de vente, ce n’est pas un transfert à titre gratuit donc un contrat à
titre gratuit n’est pas un contrat de vente. La doctrine traditionnelle reconnaît une nature
financière au prix. Donc sous forme monétaire. Il faut distinguer la vente de la dation en
paiement. Le prix doit être distingué de la dation en paiement. Celle-ci va permettre
d’éteindre une obligation dès lors que le créancier accepte de recevoir en paiement autre
chose que ce qui est dû.
Il y’a une distinction également entre la vente et les autres contrats spéciaux notamment de
la donation, de l’apport en société ou de l’échange. Ils sont différents parce que dans la
donation pas d’échange financier. Dans l’apport que vous faites, vous apportez un immeuble
en société et vous n’êtes pas rétribuer par de l’argent mais par des parts sociales.
B. La détermination du prix
L’article 1591 du code civil précise que le prix de la vente doit être déterminé et désigné par
les parties. Autrement dit, les parties doivent trouver un accord sur le prix. Généralement,
c’est le vendeur qui fixe le prix. Les parties ont toutefois la possibilité de déterminer
ultérieurement le prix après la formation du contrat. Tout simplement parce qu’au moment de
la conclusion du contrat on ne connaît pas exactement le prix. Mais évidemment, il va
pouvoir être déterminable. Même s’il n’est pas déterminé, il faut qu’il soit déterminable. Alors
le contrat de vente pourra être légalement formé et d’ailleurs, l’article 1163 al 3 du code civil
le rappelle. Il dispose que : « la prestation est déterminable lorsqu’elle peut être déduite du
contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures des parties sans qu’un
nouvel accord des parties soit nécessaires ». On peut donc dans un contrat insérer une
clause de devis. Cette clause de devis précise le prix unitaire de la chose. Elle peut très bien
s’appliquer en cas de récolte. On a également la possibilité d’insérer une clause de
redevance. Cette clause de redevance permet de fixer le prix en fonction du chiffre d’affaires
réalisé par l’acheteur. C’est souvent le cas dans les contrats de vente dans les commerces.
On peut également y mettre une clause d’indexation. Cette clause permet de faire varier le
prix automatiquement selon un indice de référence. Qui doit être cet indice en lien avec
l’activité ou l’indice du contrat.
Cas particulier :
Le prix dans les contrats cadres. Le contrat cadre va organiser les rapports entre un
fournisseur et un distributeur. On a donc un fournisseur, qui va promettre diverses
prestations et le distributeur, il s’engage en contrepartie à se fournir exclusivement auprès
du fournisseur. Il y’aura donc une succession de commandes et de contrats de vente. Et
donc, le contrat cadres, ne peut pas fixer avec précision à l’avance, le prix des produits.
Dans ces contrats cadres, la jurisprudence a validé le fait de se référer au tarif en vigueur au
jour de la livraison pour que le prix soit valide et considéré comme déterminable. Ainsi, dans
deux arrêts, Alcatel en date du 29 novembre 1994, la Cour de cassation a jugé que
l’exigence de détermination du prix était satisfaite dès lors que la convention faisait
référence à un tarif. Elle reconnaît aussi implicitement que le prix peut être déterminé
unilatéralement. Vu qu’elle autorise ce caractère unilatéral, il ne faut pas qu’il y' est un abus.
D’ailleurs, elle reconnaît au juge le pouvoir de sanctionner le fournisseur qui abuserait de
son exclusivité pour majorer ses tarifs dans le but d’en tirer un profit illégitime puisque qu’il
se comporte comme ça, ça contreviendrait à son obligation d’exécuter son obligation de
bonne foi. Et cet abus dans la fixation du prix donne lieu, soit à une résiliation du contrat soit
à une indemnisation.
Il est possible quand le prix n’est pas déterminé mais il est déterminable de pouvoir le faire
déterminé par un tiers (1592 du code civil). Le tiers doit être impartial. Il peut être estimé par
un tiers et s’il ne peut pas l’estimer, il n’y a pas de vente donc le contrat de vente doit prévoir
la désignation d’un tiers par les parties ou par les juges afin de réussir à déterminer le prix.
II. L’existence d’un prix
Au même titre que la chose, le prix doit exister.
A. Un prix réel et sérieux
Cette règle est confirmée par l’article 1169 du code civil disque que <<un contrat à titre
onéreux est nul lorsqu’au moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de
celui qui s’engage est illusoire ou dérisoire. Donc, on va ici voir un prix réel et un prix
sérieux.>>
Le prix réel, c’est un prix qui n’est pas fictif. La fictivité va se concrétiser quand on va
conclure un contrat pour la vente d’un ordinateur à 1000 e par ex et qu’on va faire une
contre lettre (contrat secret qui va annuler ou modifier les dispositions convenues dans un
acte généralement antérieur apparent).
Le prix doit être sérieux cad qu’il ne doit pas être vil (la vileté du prix). Il ne doit pas être
dérisoire. Il ne faut pas confondre avec la lésion. La lésion, il faut qu’on ne puisse pas
vendre un bien moins des 7/12 de sa valeur. Le vendeur peut demander la rescision. Le prix
ne doit pas être disproportionné puisque s’il est vil, on va estimer qu’il n’y a pas de parties.
Donc ce contrat sera estimé comme nul. En revanche, l’exception de la vileté du prix, c’est
le prix symbolique. On va certains bien qu’on puisse acheter pour 1 euro symbolique. En
matière immobilière, c’est l’article 1174 du code civil. De manière générale, dans les
contrats, la lésion n’est pas prise en compte. Et en matière mobilière, en matière de
propriété intellectuelle, c’est l’article l131-5 du code de la propriété intellectuelle qui prévoit
qu’un auteur d’une œuvre de l’esprit qui a vendu le droit d’exploitation de son œuvre pour
moins des 7/12 de son œuvre à le droit de demander la rescision pour lésion. La lésion fait
référence au prix qui doit être juste.

Chapitre II : La formation du contrat de vente


Le contrat de vente (Article 1582 et 1583 du code civil) prévoit que la vente soit un contrat
consensuel cad qui est formé par le seul échange des consentements. La formation du contrat
de vente est quand même soumise à certaines conditions classiques.

Section 1 : La rencontre des volontés


a. Le vendeur
L’article 1594 du code civil qui dispose que : tous ceux auxquels la loi ne l’interdit pas peuvent
acheter ou vendre.
Les parties doivent trouver un accord entre la chose et le bien mais encore faut-il qu’il en ait la
capacité. En effet, pour vendre un bien, il faut avoir la capacité juridique de pouvoir les vendre.
Ainsi, un mineur non émancipé ou un majeur protégé ne peut en principe pas seul conclure un
contrat car c’est un acte qui requiert une liberté de disposer qu’il n’a pas. Que ce soit le mineur
émancipé ou le majeur protégé. Cependant on a l’article 1148 du code civil qui admet que les
incapables concluent seuls des actes de la vie courante dès lors que ce sont des conditions
normales.
Le non-respect de ces règles peut entraîner la nullité du contrat de vente. Ensuite, il doit avoir la
capacité de disposer de la chose donc pour cela, il doit être propriétaire.
En principe on est libre de mais il peut avoir des restrictions à cette liberté. Ces restrictions
peuvent être conventionnelles et ça on l’a vu avec la clause d’inaliénabilité qui est une restriction
à votre possibilité de vendre un bien. Et ça peut être aussi d’origine légal. Par ex en droit de la
concurrence, on a des règles qui interdisent au revendeur des ventes à perte. On a parfois des
obligations de vendre. Le vendeur peut avoir des obligations de vendre. C’est par exemple le
cas en droit de la consommation et en droit de la concurrence ou le professionnel peut avoir une
obligation de vendre les biens commercialisés à tout consommateur sauf si ce sont des biens
spécifiques. Il a une obligation de vendre les produits qu’il commercialise sauf en cas de motif
légitime qui pourrait faire qu’il ne puisse pas vendre les biens qu’il commercialise.
b. L'acheteur
Il doit avoir la capacité d’acheter. Donc il doit disposer lui aussi de la capacité juridique. De la
même manière si c’est un mineur non émancipé et un majeur sous curatelle, il ne peut pas
acheter sauf pour les actes de la vie courante. Mais pour l’acheteur, on a aussi des incapacités
spéciales d’acheter qui sont prévues afin de protéger les vendeurs en situation de faiblesse.
Ainsi les professionnels travaillant dans un établissement accueillant des personnes âgées ou
effectuant des soins psychiatriques, psychologiques, ne peuvent pas acheter les biens des
patients. Aux termes de l’article 1596 du code civil, ces incapacités spéciales d’acheter sont
possibles pour le tuteur. Il ne peut pas acheter les biens de l’incapable. En principe aussi, le
mandataire ne peut pas acquérir les biens qu’il doit vendre. Les administrateurs ne peuvent pas
acheter les biens qu’ils doivent gérer. Les officiers publics ne peuvent pas non plus acquérir les
biens nationaux vendus par leur ministère.
L’acheteur est libre d’acheter le bien mais cette liberté d’acheter peut-être restreinte. Soit parce
qu'on va évincer l’acheteur de la vente soit parce qu'il n’est pas prioritaire de l’achat. Donc il
existe des mécanismes légaux qui permettent à une personne de se substituer à l’acheteur
initialement choisi par le vendeur. On en a deux. On a le droit de préemption et le droit de retrait.
Le droit de retrait est exercé après la conclusion de la vente. Et il permet à son titulaire de
prendre la place de l’acquéreur grâce à une faculté de substitution. C’est le droit de retrait. Au
contraire, le droit de préemption, lui, est exercé avant la vente. Ce droit permet à son titulaire
d’acquérir prioritairement le bien de l’acheteur. Donc les droits de préemption sont nombreux.
Par exemple, en matière immobilière qd on souhaite vendre votre maison ou notre appartement.
La mairie a un droit de préemption, elle a deux mois pour nous répondre.
On a également un droit de préemption reconnu au musé national pour les ventes d’œuvre d’art
aux enchères ou encore le droit de préemption urbain. Il permet à une commune de se porter
acquéreur prioritaire d’un immeuble dans certaines zones de son territoire. Ensuite, à côté de
ces mécanismes légaux, il existe des mécanismes conventionnels. Ces mécanismes
conventionnels imposent à l’acheteur des obligations d’acquérir. Il s’agit notamment des clauses
d’exclusivité ou de minimas qui emménagent les conditions dans lesquelles un acheteur va
acquérir des biens. C’est souvent le cas dans les contrats de distribution. La clause d’exclusivité
va entraîner le fait que l’acheteur ne pourra acquérir les biens qu'auprès d’un unique vendeur
déterminé dans le contrat. Le vendeur a donc l’exclusivité. On a également des clauses de
minima. Ici, l’acheteur a l’obligation d’acquérir une certaine quantité de biens auprès du vendeur.
Il y’a un minimum requis. Comme toute restriction, elles sont limitées dans le temps. Par
exemple, la clause d’exclusivité, elle est limitée à 10 ans (Article L330-1 du code de commerce).

II- Le consentement des parties

a-L'obligation d’information
Cette obligation est englobée dans le consentement des parties. Le législateur impose en
matière de vente, une obligation d’information au vendeur afin d’éclairer le consentement de
l’acheteur. Donc avant la réforme du droit des obligations de 2016, le contrat devait être conclu
de bonne foi (article 1134 du cciv). Depuis l’ordonnance, l’article 1112-1 du cciv crée qui dispose
que : <<Celle des parties qui connait une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre, doit l’en informer dès lors que légitimement...>>. Il y’a un fondement
spécifique au contrat de vente, c’est l’article 1602 du code civil pour l’obligation d’information qui
dispose que :<< le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi il s’oblige et tout acte
obscur ou ambigu s’interprète contre le vendeur>>. Dès lors, le vendeur est présumé connaître
parfaitement la chose. Et donc il doit communiquer les informations à l’acheteur. C’est au
vendeur d’apporter les informations et l’acheteur n’a pas à être curieux. Cette obligation
d’information est imposée à tous les vendeurs qu'ils soient professionnels ou non professionnels.
Et son intensité varie selon la qualité de l’acheteur. Le vendeur doit délivrer toutes les
informations qu’il détient à l’acheteur non professionnel afin que cet acheteur puisse bénéficier et
apprécier toutes les caractéristiques de la chose. Donc le vendeur professionnel est présumé
connaître parfaitement le bien vendu. En revanche, si l’acheteur est un professionnel, le vendeur
doit le renseigner qu’uniquement s’il ne peut pas apprécier seul les caractéristiques techniques
de la chose. Si l’acheteur est un professionnel, le vendeur doit le renseigner uniquement s’il ne
peut pas apprécier seul les caractéristiques techniques de la chose. Cette obligation
d’information, il faut la distinguer de l’obligation d’information sur la valeur réelle du bien. Le
vendeur est libre de fixer les prix même si ça ne correspond pas à la valeur réelle du bien. Donc
l’obligation d’information n’inclut pas d’informer sur la valeur réelle.
A côté de l’obligation générale d'information, on a des obligations spéciales dans certains
domaines. Par exemple, en matière immobilière, le législateur a renforcé l’obligation du vendeur
immobilier avec des diagnostics de performance énergétique obligatoire. Quand on va vendre un
bien ou l’acheter, il y’a tout un cas de diagnostic.

b-Le délai de réflexion

On a un délai de réflexion avant la conclusion du contrat et on peut en avoir après.


Pour éviter les achats impulsifs, le législateur a créé dans certaines ventes un délai de réflexion.
Il y’a un délai de réflexion pour les ventes à crédit. En matière de vente mobilière à crédit,
l’acheteur bénéficie d’un délai de réflexion de 15 jours. C’est un délai qui va permettre à
l’acheteur qui va emprunter de réfléchir à la portée de son engagement. Et à tout moment,
l’acheteur va se dire ok j’achète. Il n’y a pas de délai minimum d’acceptation.
En matière mobilière, on a un délai de réflexion de 15 jours. En matière immobilière, l’acheteur y
bénéficie d’un délai de 30 jours. Et l’offre de prêt doit être maintenue par l’établissement financier
pendant ces 30 jours. Mais cette fois, en matière immobilière, l’acheteur emprunteur ne va
pouvoir accepter l’offre de prêt qu’après un délai de 10 jours.
c. Le délai de rétractation

Bien que le législateur ait mis des délais de réflexion pour que l’acheteur soit sûr de son achat, il
a mis aussi après la conclusion du contrat un délai de rétractation.
Cette rétractation ne doit pas être abusive.

Les ventes à distance par démarchage

Il y’a une faculté de rétraction qui existe pour les ventes à distance ou par démarchage donc ce
sont des ventes qui sont effectuées par téléphone, internet ou par catalogue. Il s’agit également
des ventes réalisées après un démarchage hors du lieu où le vendeur professionnel exerce son
activité mais ça concerne aussi les démarchages fait dans le lieu où le vendeur pro exerce son
activité. L’article L 221-18 du code de la consommation, fixe que le délai de rétractation de
l’acheteur est de 14 jours à compter de la réception du bien acheté. Si le professionnel n’a pas
informé l’acheteur de l’existence de cette faculté de rétractation, le délai est allongé à 12 mois.
Une fois la rétraction faite par le vendeur, ce dernier doit rembourser intégralement l’acheteur
dans un délai de 14 jours sauf si le vendeur attend le retour des biens ou la preuve du renvoi. Et
ce renvoi de bien, doit se faire dans les 14 jours de la rétractation.
Concernant les ventes à crédit, en matière mobilière, l’acheteur bénéficie d’un délai de
rétractation de 14 jours. On peut aussi engager contractuellement la rétractation en insérant un
contrat de vente, une clause qui va nous permettre de nous rétracter. C’est ce qu’on appelle la
faculté des dires ou de repentir. Souvent ces clauses peuvent être couplées avec une indemnité.
Section 2 : La forme du contrat

I-Le principe
C’est le principe du consensualisme donc la vente est un contrat consensuel qui se forme par le
seul échange des consentements. Ce n’est pas un contrat réel. Un contrat réel est un contrat qui
est formé dès la formation de la chose.

II-L 'exception, le formalisme

a-Le formalisme de droit commun dans la vente

Il ya des cas où le contrat de vente est soumis à un formalisme. Par exemple, en matière
mobilière, parfois il est imposé la rédaction d’un écrit pour certains types de vente. Par ex, vente
de bateaux, de navires d’avions.
En matière immobilière, on a un formalisme particulier. Elle doit être faite par acte authentique
devant le notaire car la vente immobilière doit être publiée au sein du service de la publicité
foncière et seuls les actes authentiques peuvent y être publiés. Il y’a également un formalisme
dans les ventes électroniques. Pour conclure un contrat électronique, une infirmation préalable
doit être fournie par le vendeur à distance. Ce sont les article L111-1 et 2 du code de la
consommation. Et L 221-5. Donc il s’agit de préciser son identité, la prestation, les conditions
contractuelles de la vente, les modalités de rétractation. Donc là il y’a un formalisme particulier.
Une fois le contrat conclu le vendeur doit accuser réception par voie électronique de la
commande. Le législateur a également imposé des obligations formelles pour l’offre et
l’acceptation sur internet (règle du double clic) 1 : Il va dans le panier 2 : valider et payer.
Ça nous permet de bien vérifier notre commande et d’être surs de ce qu’on achète. En matière
de droit de la consommation, le législateur a imposé un formalisme pour protéger le
consommateur notamment le vendeur doit obligatoirement informer l’acheteur sur le prix grâce à
un affichage, un étiquetage visible.
Le législateur a aussi encadré les rabais cad les promotions. Il les a encadrés parce qu'ils ne
doivent pas tromper le consommateur. Donc le législateur a imposé des règles en matière de
vente en liquidation (vente au déballage) et également concernant les soldes.
Pour la vente en liquidation, c’est l’article L310-1 du code de commerce : il s’agit << des ventes
tendant à une réduction de prix à l’écoulement accéléré de la totalité ou d’une partie des
marchandises d'un établissement commercial à la suite d’une décision de cessation d ’activité ou
de suspension saisonnière d’activité.>> Ces ventes sont effectuées sur des emplacements qui
ne sont pas destinés à la vente en public. Généralement c’est dans la rue. Et elles ne peuvent
avoir en principe une durée cumulée supérieure à deux mois par ans. Elles doivent faire l’objet
d’autorisation par la mairie.
Pour les soldes : Elles sont régies par l’article L310-3 du code de commerce. Il s ‘agit par
réduction de prix d’écouler des marchandises en stock. Elles sont aussi accompagnées d’une
publicité. Elles ne peuvent avoir lieu que durant une période donc il s’agit de deux périodes d’une
durée minimale de 3 semaines et d’une durée maximale de 6 semaines chacune. Et les dates
sont fixées par décret.

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