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Les contrats spéciaux ont une nature particulière et un régime spécifique. Donc on a des
contrats spéciaux clairement définis comme le contrat de vente, le contrat d’entreprise, le
contrat de société. Les contrats spéciaux ont pour source le code civil depuis 1804. C’est la
principale source des contrats spéciaux. On a d’autres sources comme le code de
commerce. On a aussi le code de la consommation. La jurisprudence aussi a son rôle car
elle va apporter quelques précisions sur certains points particuliers. On a les sources
internationales aussi. Et la pratique. Parfois, le contrat spécial va naitre de la pratique.
Thème 1 : La vente
Chapitre I : les critères de qualification du contrat de vente
Le contrat de vente est défini à l’article 1582 du cciv al 1. Il est précisé que la vente est une
convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer. Ici, on a des
critères dégagés par le texte donc c’est livrer une chose à l’acheteur donc il y’a un caractère
translatif (S1) et ensuite le caractère onéreux du contrat de vente (S2).
S1- L’effet translatif du contrat de vente
L’article 1583 (le contrat de vente est formé dès qu’on a un accord sur la chose et sur le
prix.)
I. La chose transférée
Cet article fait référence à une chose sans préciser sa nature. Il peut s’agir de toutes sortes
(immeuble, meuble, bien corporel ou incorporel). Qu’il soit présent ou futur, corps certain ou
de genre. Mais le contrat de vente a pour objet une chose seulement pas un service. Donc
le contrat de vente est focalisé sur une chose. Donc la chose a différentes caractéristiques,
elle doit exister, appropriée (appartenir à qqun), aliénable et déterminée.
A. La chose existante
Une chose existante signifie qu’elle ne doit pas avoir été détruite. Lors de la formation du
contrat, la chose peut avoir été détruite. Donc ici, la chose a existé mais elle a été détruite
avant que la vente ne soit finalisée. Donc ici, il peut s’agir d’un cas de force majeure ou de la
théorie de l’acceptation des risques.
Il faut voir l'étendue de la destruction. Elle peut être totale ou partielle. Lorsque la chose a
été détruite totalement, l’alinéa 1 de l’article 1601 du cciv y précise que la vente est nulle
donc si la chose a été détruite totalement, la vente est nulle. Ensuite si elle a été détruite
que partiellement, l’alinéa 2 de l’article 1601 y prévoit que l’acquéreur peut abandonner la
vente ou demander une réduction du prix. Si l’acquéreur a en principe le choix entre ces
deux options, le juge peut imposer la réfaction du prix en fonction des usages commerciaux
ou de la valeur de la chose. Si l’acquéreur a en principe le choix entre la réduction du prix ou
l’abandon de la vente, le juge peut imposer la réfaction du prix en fonction des usages
commerciaux ou de la valeur de la chose.
La vente d’une chose future
La chose peut exister après la conclusion du contrat (article 1163 du cciv). Il s’agit de la
vente d’une chose future. Une obligation doit avoir pour objet une prestation présente ou
future. Toutefois, il y’a certaines choses qu’on ne peut pas vendre. C’est le cas des droits
successoraux (Article 722 du cciv). Il n’est pas non plus possible de faire un contrat de vente
sur les œuvres futures d’un artiste. Article L131-1 du code de la propriété intellectuelle).
Lorsque la vente porte sur une chose future, ça peut exercer une influence sur la valeur du
contrat. Le contrat de vente est aléatoire si les parties parient sur « la chance ». Ici, les
parties font un pari du bon rendement de la récolte donc l’acheteur devra payer le prix du
contrat qui est ici aléatoire. En revanche, concernant cette chose future, le contrat va être
commutatif lorsque les parties ont entendu conclure la vente sur la chose future terminée.
Donc ici, la vente est subordonnée à l’existence de la chose. Et l’acheteur va payer le prix
uniquement si la chose est correctement achevée. Si ce n’est pas le cas, le vendeur
commet, il engage sa responsabilité pour inexécution du contrat.
B. La chose appropriée
Ici, seules les choses appropriables peuvent avoir un propriétaire et donc peuvent être
vendues. Donc les choses non appropriables ne peuvent pas être cédées. C’est le cas des
choses communes (soleil). Il n'est de la même manière pas possible de vendre des biens du
domaine public. Alors, la chose doit appartenir au vendeur donc il doit être titulaire de la
propriété donc pour être vendu le propriétaire doit nécessairement être le vendeur car en
principe sauf infraction, toute personne est dans l’impossibilité de vendre un bien qui ne lui
appartient pas. (Article 1599 du cciv) dispose que « la vente de la chose d’autrui est nulle ».
Ensuite il y’a la question de la propriété indivise (plusieurs personnes exercent le droit de
propriété sur un même bien). (Plusieurs propriétaires qui ont une part indivise du bien).
Donc si un des indivisaires vend la chose sans le consentement, la vente est nulle.
On peut exercer une action en revendication ici en cas de litige
C. La chose inaliénable
On a la possibilité de rendre inaliénable un bien. On a des choses qui sont légalement
inaliénables le corps humain (Article 16-1 al 3 du code civil. Ils ne peuvent pas être vendus
car ils ne peuvent pas faire l’objet d’une contrepartie. L’article 1598 du cciv y précise que
tout ce qui est dans le commerce peut être vendu si des lois particulières n’ont pas prohibé
leur vente. Donc toutes les choses dans le commerce peuvent être vendues sauf s’il y’a une
loi qui en dispose autrement. C’est le cas des droits extra patrimoniaux. (Le droit à la
personnalité). Il en va de même pour les choses dangereuses (la drogue). On a aussi les
marchandises contrefaites. On ne peut pas vendre de contrefaçon. Ensuite, on a
l’inaliénabilité conventionnelle. On interdit la vente d’un bien dans un contrat. Ça contrevient
à la libre disposition des biens donc elle est soumise à condition. Ces conditions sont
rappelées dans l’article 900-1 al 1 du cciv « Les clauses d’inaliénabilité affectant un bien
donné ou légué ne sont valables que si elles sont temporaires et justifiées par un intérêt
sérieux et légitime ». C’est souvent dans le cadre de donation qu’on va nous donner un bien.
La Cour de cassation a refusé la validité d’une clause d’inaliénabilité prévue pour toute la
vie de la personne qui recevait le bien mais elle a validé une clause d’inaliénabilité qui
prévoit que le bien ne peut pas être vendu pdt la vie du vendeur. Dans le cas où cette clause
d’inaliénabilité est valable, le bien dans ce cas ne peut pas être vendu. Si le bien est cédé, il
y’a une nullité relative de la vente.
D. La chose déterminée
Pour vendre une chose, il faut qu’elle soit déterminée. (Article 1163 du cciv) qui l’énonce. Il
est précisé que l’obligation doit être déterminée ou déterminable. Donc pour être vendue, la
chose doit être identifiée sinon on ne sait pas ce qu’on vend. Cette détermination conduit à
distinguer les choses de genre et les corps certains.
Les choses de genre sont interchangeables l’une par rapport à l’autre. Ex : les choses
fongibles. 1 kg de semoule d’une marque et 1 kg de semoule d’une autre marque.
Ces choses de genre s’opposent aux corps certains (choses uniques). On a certains
immeubles qui ont des caractéristiques propres. Ex : les tableaux.
Si la chose vendue est une chose de genre, le code civil oblige à déterminer l’espèce du
bien. L’article 1585 du code civil impose également de déterminer la quantité. Ça peut être
un poids, une mesure peu importe. On n’a pas d’obligation de précision sur la qualité de la
chose. Si le contrat est silencieux sur la qualité de la chose, l’article 1166 oblige le débiteur à
offrir une prestation de qualité conforme aux attentes légitimes des parties. En considération
de sa nature des usages (voir article). En cas de conflit, c’est au juge de déterminer la
qualité attendue par les parties en fonction de la nature du bien des usages et du prix qui a
été payé pour cette chose. Il faut qu’elle soit précisément désignée et identifiée dans le
contrat pour permettre sa détermination. Il faut qu’il soit précisément désigné et identifié
dans le contrat pour permettre sa détermination.
Le contrat de vente se distingue du contrat d’entreprise et du contrat de mandat dans son
rapport à la chose. Il y’a donc une distinction entre le contrat de vente et le contrat
d’entreprise parce que ce dernier est un contrat par lequel une personne s’engage à
exécuter un travail de façon indépendante moyennant rémunération. Son objet n’est pas le
transfert de propriété d’une chose contrairement au contrat de vente mais l’accomplissement
d’une prestation de service matérielle ou intellectuelle. Il peut y avoir une confusion entre
ces deux contrats dès lors que l’entrepreneur exécute non seulement son travail mais fournit
aussi la matière. Dans cette hypothèse, il faut distinguer selon que la chose livrée est
conforme aux indications du client et que sa conception n’est pas standardisée ou au
contraire sur la chose fabriquée en série et qu’elle est disponible à toute personne
intéressée. Dans le premier cas, ça va être un contrat d’entreprise et dans le second cas, ça
va être un contrat de vente. Il y’a parfois une ambiguïté dans la qualification.
Le contrat de mandat se distingue du contrat de vente car il met en présence un mandataire
qui a pour but d’accomplir des actes juridiques au nom et pour le compte d’une personne qui
lui a confié cette mission. Ici, le mandat se distingue de la vente car il a pour objet un service
et non une chose.
II. Le droit de transférer
A. Les spécificités du transfert de la propriété
L’article 544 consacre le droit de propriété. C’est le droit le plus absolu qu’on puisse déduire
d’une chose. De ce droit de propriété va découler l’usus (le droit d’user de la chose), le
fructus (le droit d’en percevoir les fruits ex : louer et percevoir les fruits civils) et l’abusus la
possibilité d’aliéner le bien). Ici, il y’a une distinction entre la vente et les autres contrats
spéciaux puisque dans le contrat de vente réalisé, on devient propriétaire de la chose alors
que dans d'autres contrats comme le bail on ne devient jamais propriétaire du bien. On a le
droit d’user du bien et c’est tout. De la même manière que le contrat de prêt, on ne devient
jamais propriétaire. C’est pareil pour le dépôt. Donc la spécificité de ce contrat de vente,
c’est qu’il y’a un transfert de propriété. En droit, on dit que le transfert de propriété s’opère
par le seul échange des consentements. D’ailleurs, l’article 1583 du code civil y précise que
le transfert de propriété du vendeur à l’acheteur s’opère dès l’échange des consentements
et même si le bien n’est pas encore délivré et ou le prix payé.
a-L'obligation d’information
Cette obligation est englobée dans le consentement des parties. Le législateur impose en
matière de vente, une obligation d’information au vendeur afin d’éclairer le consentement de
l’acheteur. Donc avant la réforme du droit des obligations de 2016, le contrat devait être conclu
de bonne foi (article 1134 du cciv). Depuis l’ordonnance, l’article 1112-1 du cciv crée qui dispose
que : <<Celle des parties qui connait une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre, doit l’en informer dès lors que légitimement...>>. Il y’a un fondement
spécifique au contrat de vente, c’est l’article 1602 du code civil pour l’obligation d’information qui
dispose que :<< le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi il s’oblige et tout acte
obscur ou ambigu s’interprète contre le vendeur>>. Dès lors, le vendeur est présumé connaître
parfaitement la chose. Et donc il doit communiquer les informations à l’acheteur. C’est au
vendeur d’apporter les informations et l’acheteur n’a pas à être curieux. Cette obligation
d’information est imposée à tous les vendeurs qu'ils soient professionnels ou non professionnels.
Et son intensité varie selon la qualité de l’acheteur. Le vendeur doit délivrer toutes les
informations qu’il détient à l’acheteur non professionnel afin que cet acheteur puisse bénéficier et
apprécier toutes les caractéristiques de la chose. Donc le vendeur professionnel est présumé
connaître parfaitement le bien vendu. En revanche, si l’acheteur est un professionnel, le vendeur
doit le renseigner qu’uniquement s’il ne peut pas apprécier seul les caractéristiques techniques
de la chose. Si l’acheteur est un professionnel, le vendeur doit le renseigner uniquement s’il ne
peut pas apprécier seul les caractéristiques techniques de la chose. Cette obligation
d’information, il faut la distinguer de l’obligation d’information sur la valeur réelle du bien. Le
vendeur est libre de fixer les prix même si ça ne correspond pas à la valeur réelle du bien. Donc
l’obligation d’information n’inclut pas d’informer sur la valeur réelle.
A côté de l’obligation générale d'information, on a des obligations spéciales dans certains
domaines. Par exemple, en matière immobilière, le législateur a renforcé l’obligation du vendeur
immobilier avec des diagnostics de performance énergétique obligatoire. Quand on va vendre un
bien ou l’acheter, il y’a tout un cas de diagnostic.
Bien que le législateur ait mis des délais de réflexion pour que l’acheteur soit sûr de son achat, il
a mis aussi après la conclusion du contrat un délai de rétractation.
Cette rétractation ne doit pas être abusive.
Il y’a une faculté de rétraction qui existe pour les ventes à distance ou par démarchage donc ce
sont des ventes qui sont effectuées par téléphone, internet ou par catalogue. Il s’agit également
des ventes réalisées après un démarchage hors du lieu où le vendeur professionnel exerce son
activité mais ça concerne aussi les démarchages fait dans le lieu où le vendeur pro exerce son
activité. L’article L 221-18 du code de la consommation, fixe que le délai de rétractation de
l’acheteur est de 14 jours à compter de la réception du bien acheté. Si le professionnel n’a pas
informé l’acheteur de l’existence de cette faculté de rétractation, le délai est allongé à 12 mois.
Une fois la rétraction faite par le vendeur, ce dernier doit rembourser intégralement l’acheteur
dans un délai de 14 jours sauf si le vendeur attend le retour des biens ou la preuve du renvoi. Et
ce renvoi de bien, doit se faire dans les 14 jours de la rétractation.
Concernant les ventes à crédit, en matière mobilière, l’acheteur bénéficie d’un délai de
rétractation de 14 jours. On peut aussi engager contractuellement la rétractation en insérant un
contrat de vente, une clause qui va nous permettre de nous rétracter. C’est ce qu’on appelle la
faculté des dires ou de repentir. Souvent ces clauses peuvent être couplées avec une indemnité.
Section 2 : La forme du contrat
I-Le principe
C’est le principe du consensualisme donc la vente est un contrat consensuel qui se forme par le
seul échange des consentements. Ce n’est pas un contrat réel. Un contrat réel est un contrat qui
est formé dès la formation de la chose.
Il ya des cas où le contrat de vente est soumis à un formalisme. Par exemple, en matière
mobilière, parfois il est imposé la rédaction d’un écrit pour certains types de vente. Par ex, vente
de bateaux, de navires d’avions.
En matière immobilière, on a un formalisme particulier. Elle doit être faite par acte authentique
devant le notaire car la vente immobilière doit être publiée au sein du service de la publicité
foncière et seuls les actes authentiques peuvent y être publiés. Il y’a également un formalisme
dans les ventes électroniques. Pour conclure un contrat électronique, une infirmation préalable
doit être fournie par le vendeur à distance. Ce sont les article L111-1 et 2 du code de la
consommation. Et L 221-5. Donc il s’agit de préciser son identité, la prestation, les conditions
contractuelles de la vente, les modalités de rétractation. Donc là il y’a un formalisme particulier.
Une fois le contrat conclu le vendeur doit accuser réception par voie électronique de la
commande. Le législateur a également imposé des obligations formelles pour l’offre et
l’acceptation sur internet (règle du double clic) 1 : Il va dans le panier 2 : valider et payer.
Ça nous permet de bien vérifier notre commande et d’être surs de ce qu’on achète. En matière
de droit de la consommation, le législateur a imposé un formalisme pour protéger le
consommateur notamment le vendeur doit obligatoirement informer l’acheteur sur le prix grâce à
un affichage, un étiquetage visible.
Le législateur a aussi encadré les rabais cad les promotions. Il les a encadrés parce qu'ils ne
doivent pas tromper le consommateur. Donc le législateur a imposé des règles en matière de
vente en liquidation (vente au déballage) et également concernant les soldes.
Pour la vente en liquidation, c’est l’article L310-1 du code de commerce : il s’agit << des ventes
tendant à une réduction de prix à l’écoulement accéléré de la totalité ou d’une partie des
marchandises d'un établissement commercial à la suite d’une décision de cessation d ’activité ou
de suspension saisonnière d’activité.>> Ces ventes sont effectuées sur des emplacements qui
ne sont pas destinés à la vente en public. Généralement c’est dans la rue. Et elles ne peuvent
avoir en principe une durée cumulée supérieure à deux mois par ans. Elles doivent faire l’objet
d’autorisation par la mairie.
Pour les soldes : Elles sont régies par l’article L310-3 du code de commerce. Il s ‘agit par
réduction de prix d’écouler des marchandises en stock. Elles sont aussi accompagnées d’une
publicité. Elles ne peuvent avoir lieu que durant une période donc il s’agit de deux périodes d’une
durée minimale de 3 semaines et d’une durée maximale de 6 semaines chacune. Et les dates
sont fixées par décret.