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Le « travail des enfants » est souvent défini comme un travail qui

prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité


et qui est préjudiciable à leur développement psychologique et
physique.
Il s’agit d’un travail qui est mentalement, physiquement,
socialement ou moralement dangereux et nuisible pour les enfants ;
ou interfère avec leur scolarité en : les privant de la possibilité
d’aller à l’école ; les obligeant à quitter l’école prématurément ; ou
les obligeant à combiner la fréquentation scolaire avec un travail
excessivement long et lourd.
La question de savoir si certaines « tâches » peuvent être qualifiées
de « travail des enfants » dépend de l’âge de l’enfant, du type et de
la durée des tâches effectuées, des conditions dans lesquelles elles
sont accomplies et des objectifs poursuivis par les différents pays.
La réponse varie d’un pays à l’autre, ainsi que d’un secteur à l’autre
au sein d’un même pays.
Du fait de l’exploitation des enfants par le travail, en particulier sous
ses pires formes, la perspective de voir se concrétiser le rêve d’un
monde où la violence contre les enfants n’aurait pas sa place
semble lointaine. Il est ressorti de l’Étude des Nations Unies sur la
violence contre les enfants qu’il y avait une forte incidence de
violence sur le lieu de travail, notamment sous la forme de mauvais
traitements infligés par les employeurs, et d’atteintes sexuelles sur
les enfants employés comme domestiques. La violence est utilisée
pour forcer les enfants à travailler, les maintenir dans l’exploitation
et la servitude, ainsi que pour les punir et les contrôler, y compris
dans des contextes où les enfants qui travaillent sont en âge de le
faire.
Au cours des dernières décennies, la communauté internationale a
mis en place un cadre normatif international robuste pour interdire
le travail des enfants sous toutes ses formes. Les Conventions 138
et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la
Convention relative aux droits de l’enfant et les deux protocoles s’y
rapportant ne laissent aucune marge de tolérance pour ce qui de
l’exploitation des enfants et ils fournissent des orientations solides
pour les efforts de mise en œuvre au niveau national. Nous ne
devons jamais oublier les grands engagements pris par la
communauté internationale pour faire respecter le droit de chaque
enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être
astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de
compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son
développement physique, mental, spirituel, moral ou social.
C’est notre rôle de veiller à ce que ces principes soient respectés en
tout lieu et en tout temps !
Des progrès considérables ont été réalisés en matière de protection
des enfants contre l’exploitation par le travail. Il existe des lois plus
adaptées et des dispositifs permettant de mieux appliquer ces
traités, ainsi que de meilleures politiques pour remédier aux
problèmes qui sont à l’origine du travail des enfants. En outre, il
apparaît clairement que l’attitude de la population a changé. Malgré
ces avancées, le travail des enfants continue de porter préjudice
aux droits fondamentaux d’un nombre incalculables d’enfants. La
majorité d’entre eux sont contraints de travailler dans des emplois
dangereux, sont souvent assujettis à de lourdes tâches et subissent
également les effets traumatiques de la violence.
Les pires formes de travail des enfants
Dans les pires formes de travail des enfants, les enfants sont réduits
en esclavage, séparés de leur famille, exposés à des risques et des
maladies graves ou livrés à eux-mêmes dans les rues des grandes
villes – souvent à un âge très précoce.
Bien que le travail des enfants prenne de nombreuses formes, la
priorité est d’éliminer sans délai les pires formes de travail des
enfants telles que définies par l’article 3 de la Convention n° 182 de
l’OIT :
 toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la
vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage
ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé
ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits
armés ;
 l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de
prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles
pornographiques ;
 l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités
illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels
que les définissent les conventions internationales pertinentes ;
 les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils
s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la
moralité de l’enfant.
Travail comportant des risques pour les enfants
Le travail comportant des risques pour les enfants ou les travaux
dangereux sont les travaux qui, par leur nature ou les conditions
dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé,
à la sécurité ou à la moralité de l’enfant. L’article 3 de la
recommandation n° 190 de l’OIT donne aux gouvernements des
indications sur certaines activités dangereuses qui devraient être
interdites :
 les travaux qui exposent les enfants à des sévices physiques,
psychologiques ou sexuels;
 les travaux qui s’effectuent sous terre, sous l’eau, à des hauteurs
dangereuses ou dans des espaces confinés;
 les travaux qui s’effectuent avec des machines, du matériel ou des
outils dangereux, ou qui impliquent de manipuler ou porter de lourdes
charges;
 les travaux qui s’effectuent dans un milieu malsain pouvant, par
exemple, exposer des enfants à des substances, des agents ou des
procédés dangereux, ou à des conditions de température, de bruit ou de
vibrations préjudiciables à leur santé;
 les travaux qui s’effectuent dans des conditions particulièrement
difficiles, par exemple pendant de longues heures, ou la nuit, ou pour
lesquels l’enfant est retenu de manière injustifiée dans les locaux de
l’employeur.
La Représentante spéciale s’engage à mobiliser les États Membres
et à les aider à prendre des mesures plus énergiques pour mettre fin
au travail des enfants.

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