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Résumé Cours Droit Comptable du Professeur Nezha Saad AlBichr

Introduction

 La comptabilité est une science sociale qui s'appuie sur les réalités sociales. Il existe
deux approches opposées :

• La première consiste à modifier les réalités sociales

• Tandis que la seconde se contente de les constater et de les observer.

 Le droit comptable s'inscrit dans la seconde approche, qui établit un lien impératif avec
les réalités économiques de l'entreprise.

 Le rôle de la comptabilité est d'organiser financièrement l'entreprise dans le respect du


donné descriptif économique afin de répondre aux besoins des utilisateurs.

 Deux approches s'opposent dans ce cadre :

• Prédéterminer les besoins des utilisateurs


• Fournir une information brute que les utilisateurs construiront eux-mêmes.

 La première approche est choisie dans tous les systèmes comptables, mais il y a une
influence de la seconde approche dans certains cas.

 L'approche organisationnelle actuelle s'articule autour des notions d'archivage et


d'agrégation, qui représentent les deux concepts de base de la logique organisationnelle
comptable.

I. La notion de l’archivage

 L'archivage consiste à regrouper des données de base sans objectif informatif, en tant
qu'étape intermédiaire vers l'agrégation, qui est la dernière étape.

 L'agrégation est essentielle pour fournir une image fidèle de l'entreprise, et l'archivage
est le premier pas vers l'obtention de cette image.

 L'archivage implique la construction d'une base de données qui représente une réalité
économique partielle car elle est construite sur la base des règles du système
conventionnel comptable.

 Cependant, la fiabilité de l'enregistrement et du classement comptable garantit


l'exactitude des données archivées, ce qui est essentiel pour que le processus
d'agrégation produise une image fidèle.

 La base de données archivée a pour objectif de fournir des éléments de base pour
l'élaboration des messages financiers qui constitueront la deuxième phase du processus
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comptable. La deuxième phase établit le lien impératif entre la réalité économique et
sociale de l'entreprise.

 Dans l'ensemble, le processus d'archivage joue un rôle crucial en comptabilité en


fournissant une réalité économique partielle sur laquelle on peut s'appuyer pour que le
processus d'agrégation produise une image fidèle de la situation financière de
l'entreprise.

L’archivage se fait en trois étapes


1. La saisie comptable

Si on désire caractériser une BD *base de données* que qu'on veut construire, c'est par l'étude
des critères d'alimentation de cette BD que l'on pourra dégager les caractéristiques de cette BD,
critères révélés par
a. La nature des données archivables
b. La retranscription en comptabilité

a. La nature des données archivables

 Les critères d'alimentation d'une base de données sont basés sur la théorie de la valeur
et l'utilisation de l'argent comme unité de mesure commune.

 La théorie de la valeur évalue les données de base avec une même unité de mesure pour
éviter une trop grande hétérogénéité de données enregistrées.

 La comptabilité utilise le principe de la partie double, où chaque mouvement ou


variation est enregistré entre les ressources et les emplois, et répertorié dans des comptes
qui constatent toutes les variations affectant un élément du patrimoine ou un élément
générateur du résultat.

 Chaque compte peut constater l'origine ou la destination d'un flux et divisé en crédit et
débit.

 Cependant, la représentation numérique de la réalité économique est partielle et partiale,


car seule la valeur monétaire qui est exprimée et la technique de la partie double n'est
qu'un postulat.
b. La retranscription en comptabilité
 La comptabilité utilise une méthode de description basée sur une unité de mesure
commune, l'argent, pour représenter les opérations de l'entreprise.

 La saisie comptable joue un rôle important dans cette méthode, en transformant


les opérations en expression chiffrée pour être enregistrées dans les comptes.

 Certaines opérations nécessitent une saisie comptable, appelées opérations


comptables, qui ne représentent pas nécessairement des phénomènes économiques
ou juridiques.

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 Cependant, la comptabilité peut quand même prendre en compte les réalités
économiques, comme dans le cas des provisions pour dépréciation des stocks.

 Bien que la saisie comptable puisse parfois sembler éloignée de la réalité


économique, elle reste importante pour la recherche de la réalité économique en
comptabilité.

2. Le classement comptable

 Le classement comptable consiste à choisir le compte le plus représentatif pour archiver


une opération.

 En raison du grand nombre et de la variété des opérations, il est nécessaire d'avoir une
grande variété de comptes pour pouvoir archiver toutes les opérations potentielles.

 Les règles précises de classement sont donc nécessaires car il y a une forte corrélation
entre le type d'opération et le compte choisi.

 Les règles de classification ont une forte influence sur le type d'opération archivable et
les comptes obéissent également à des règles de fonctionnement.

 En somme, la comptabilité obéit à une logique de description et cherche le compte le


plus représentatif et le plus proche de l'opération à archiver.

a. La structure des comptes

 Chaque entreprise doit établir un plan de compte en fonction de la nature de ses


opérations, qui correspond à une liste de comptes conventionnelle.

 Les opérations sont enregistrées dans les comptes correspondants à leur nature, selon
un système conventionnel qui devient un langage et un code compréhensible pour
transcrire la réalité économique.
 La classification des comptes est à la fois numérique et lettrée, avec des intitulés définis
pour chaque compte.

 Les comptes sont regroupés en 8 classes, représentant chaque type d'opération possible
de l'entreprise.

 Le compte analytique est rajouté comme neuvième classe pour permettre une analyse
plus fine des opérations.

b. La classification des comptes

 La classification des comptes se fait en deux grandes catégories : les Comptes de bilan
(classes 1 à 5) et les comptes du Compte de résultat (classes 6 et 7).

 Les comptes de bilan servent à construire le bilan lors de la phase d'agrégation, tandis
que les comptes du compte de résultat servent à construire le compte de résultat.

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 La numérotation des comptes permet un meilleur regroupement pour l'agrégation des
informations financières, qui sont ensuite diffusées aux utilisateurs pour répondre à
leurs besoins.

3. L’enregistrement comptable

 L’enregistrement comptable permet de constater les mouvements de valeurs en utilisant


deux techniques : l'écriture comptable (EC) et l'imputation directe (ID).

 L'EC consiste à enregistrer les opérations dans les comptes choisis en fonction de leur
nature et à établir un lien entre les différents comptes affectés.

 L'ID, quant à elle, consiste à imputer directement les comptes suivant la nature de
l'opération.

 L’EC est utilisée pour construire le livre-journal et le grand livre, tandis que l'ID permet
de mouvementer les comptes directement.

 Le livre-journal et le grand livre constatent exactement les mêmes opérations.

II. Le compte de bilan


A. Définition

Le compte du bilan se divise en deux catégories


1. L’actif

 L'actif est un élément du bilan comptable d'une entreprise ou d'une organisation qui
représente les ressources détenues ou contrôlées par cette entité et qui ont une valeur
économique positive.

 Pour être inscrit en tant qu'Actif dans le bilan de l'entité, l'élément doit répondre à cette
définition mais aussi satisfaire à des conditions de comptabilisation.

• Ière condition : il est probable que l'entité bénéficiera des avantages économiques
futurs elle-même et il faut que cet avantage bénéficie á l'entreprise elle-même et non
pas un tiers.

• 2éme condition : l'Actif doit être identifiable

• 3° condition : Il faut que le coût du bien soit évalué avec fiabilité ou du moins avec une
fiabilité suffisante.

2. Le Passif

 Le passif est défini comme un élément du patrimoine ayant une valeur économique
négative, qui représente une obligation de l'entité envers un tiers.

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 Cette obligation engendrera une sortie de ressources au bénéfice du tiers sans
contrepartie équivalente attendue de celui-ci.

 L'obligation peut être de deux types :

• Juridique c’est à dire légale, réglementaire et contractuelle

• Implicite Une obligation implicite est créée par les pratiques passées de
l'entreprise, ce qui crée une attente chez les tiers que l'entreprise assumera
certaines responsabilités. Dans ce cas, l'entreprise doit éteindre cette
obligation car elle n'a pas d'autres choix.

 Le tiers est la personne qui est extérieure à l'entreprise, pouvant être n'importe qui, une
personne physique ou morale, le public, les clients, les consommateurs, etc.

 La contrepartie est l'élément qui permet d'évaluer la valeur de l'obligation et doit être
au moins équivalente à la sortie de ressources prévue.

En somme, le passif est une obligation de l'entreprise envers un tiers qui entraîne une sortie de
ressources sans contrepartie équivalente attendue. L'obligation peut être juridique ou implicite,
le tiers peut être n'importe qui, et la contrepartie doit être évaluée pour établir la valeur de
l'obligation.

3. Distinction & définition des dettes, provisions pour risques et charges et


charges à payer

 Une dette est une obligation d'une entité envers un tiers qui entraînera une sortie de
ressources sans un bénéfice équivalent attendu. La dette doit avoir un montant et une
échéance spécifiques.

• Il faut qu'elle s'agisse d'une obligation certaine de l'entité vis-vis d'un tiers
• Il faut être certaine qu'elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice
du tiers sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci
• Il faut être certain de l'échéance & du montant

NB. Il faut connaître ces conditions de façon précise - ainsi, si ces trois conditions sont remplies
on est devant une dette

 Les provisions pour risques et charges sont destinées à couvrir des risques ou charges
spécifiques qui sont probables en fonction d'événements passés ou actuels. Elles doivent

• Être une obligation certaine l'égard d'un tiers

• Être certain qu'elle fera ressortir des fonds ou des ressources

• Être certaine du montant et de l'échéance

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 Les charges à payer, en revanche, sont des passifs certains qui nécessitent un degré
moindre d'estimation que les provisions. Elles se situent entre les dettes et les provisions
pour risques et charges.

Le moment de la comptabilisation d'une dette

 La dette envers un fournisseur est comptabilisée lorsque la marchandise a été livrée ou


le service a été rendu.

 Si on raisonne par rapport au Droit civil, on a le concept du moment du transfert du droit


de propriété qui se fait au moment des échanges de consentement

 Dans le passif du bilan, la dette ne naît que lorsque la somme est due et que l'on devient
propriétaire du bien.

 Le Droit comptable raisonne différemment et comptabilise la dette au moment de la


livraison ou du service rendu qui n'est pas nécessairement le moment du transfert de
propriété car la livraison rendu le service rendu n'engendra pas le transfert de propriété

 En comptabilité, les dettes peuvent être constatées sur des éléments sans transfert de
propriété, en prenant en considération la possession et la livraison matérielle du bien.
 Pour déterminer l'existence d'un actif ou d'un passif selon le droit international, le droit
de propriété n'est pas essentiel, mais plutôt la maîtrise des avantages attendus de la
propriété.

 Dans le cas d'un bien financé en crédit-bail, le Droit comptable comptabilise au moment
de la réception de la facture.

B. Les critères d’évaluation

1. Cout d’acquisition. Cout de production. Valeur vénale

 La méthode de détermination de la valeur d'un bien repose sur la règle fondamentale du


coût historique. Il distingue trois catégories de biens :
• Ceux acquis à titre onéreux pour lesquels c'est le coût d'acquisition qui est pris en
compte,
• Ceux produits par l'entreprise pour son usage interne pour lesquels c'est le coût
de production qui est pris en compte
• Ceux acquis à titre gratuit pour lesquels c'est la valeur vénale qui est prise en
compte.

 Le coût d'acquisition : est principalement déterminé par le prix d'achat, auquel peuvent
s'ajouter des frais accessoires tels que la TVA récupérable (les taxes non récupérables
et les droits de douane sont inclus), ainsi que les coûts liés directement ou indirectement
à l'utilisation du bien, tels que les frais de transport et d'installation.

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• Le coût de production : c'est le coût l'acquisition des matières utilisées ou
consommés augmentés des charges directes et/ou indirectes qui peuvent être
raisonnablement rattachés à la production du bien et du service.

• Des charges directes de production tels les charges de personnel, les services
extérieurs, les amortissements
• Des charges indirectes de production dans la mesure où l’entreprise peut
raisonnablement les rattacher à la production de l’immobilisation

Toutefois, ce coût de production réel et complet ne comprend pas : les frais d’administration
générale de l’entreprise, les frais de stockage, et les frais de recherche de développement.

 La valeur vénale : ceux sont les biens qui seraient acquis à titre gratuit c'est la valeur
d'achat du bien c'est à dire la valeur du marché si je devais acheter ce bien, combien il
voudrait - Dans ce cas, soit le prix du bien est connu, soit c'est laissé à la libre
appréciation de l'entreprise.

2. L’actif amortissable *ceux sont les immobilisations*

 Les immobilisations sont des actifs dont l'utilisation peut être déterminée et mesurée par la
consommation des avantages économiques qu'ils offrent.

 L'entreprise doit déterminer cette utilisation de manière explicite et documentée, afin de


créer un plan d'amortissement spécifique à ses caractéristiques propres.
 Cependant, l'administration fiscale peut imposer une durée d'amortissement qui peut
différer de celle choisie par l'entreprise.

 C’est-à-dire le rythme de consommation du bien si elle impose qu'un bien sera amorti, en 5
ans, il sera effectivement en 5 ans et sa valeur sera zéro.

 Le droit fiscal influe sur les règles. Comptables car l'administration fiscale a un pouvoir
coercitif que le chef d'entreprise n'a pas

 Si celui-ci n'adopte pas la durée impose par l'administration fiscale un redressement est
nécessaire.

 Cette utilisation est limitée dès lors que l'un des critères suivants est applicable : un critère
physique, technique ou juridique dès l'origine ou en cours de vie du bien.

• Par physique on entend que l'Actif subit une usure physique qui peut être liées à
l'utilisation qui est fait du bien.

• Par technique, il faut comprendre qu'il est attendu que l'évolution technique
implique l'obsolescence de l'Actif. Il est dépassé techniquement un ordinateur passé
2 ou 3 ans, il est dépassé et devient obsolète. (Durée de vie limitée).

• Par juridique, on entend que la protection légale ou contractuelle est limitée une
concession accordée pendant un certain temps ou encore la protection du brevet

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l'invention, dès lors que la durée sera terminée, il y aura une perte de valeur liée à
la disparition de la protection.

Les comptes du compte de résultat. (Documents de synthèse)

A. Définition

Il y a 2 catégories de compte de Compte de Résultat

• Les comptes de charges (compte de classe 6) Les charges se réfèrent à une diminution
de valeur qui peut ou non avoir une incidence financière. Ainsi, une charge ne signifie
pas nécessairement qu’un flux financier est impliqué.

Par exemple, si une entreprise achète un actif pour 100 000 dirhams, qui peut être amorti sur
une période de 5 ans avec une perte de valeur de 20 000 dirhams par an, cette perte de valeur
de 20 000 dirhams est comptabilisée en tant que charge, mais cela ne signifie pas qu'un paiement
en espèces est effectué à ce stade. Ces types de charges sont appelées charges comptables.

• Les Comptes de produits (c. de classe 7) les produits peuvent être Définis comme un
gain de valeur, à conséquence financière ou non. Ainsi, lorsqu’une entreprise vend des
marchandises, elle a un flux qui rentre soit tout de suite, sois décalé.

Le résultat comptable est calculé arithmétiquement en faisant la différence entre les produits
et les charges. Ce résultat s'il est positif, est appelé le bénéficie s'il est négatif, le déficit.

 Certaines charges comptables ne sont pas prises en compte, ce qui peut rendre le résultat
comptable non représentatif de la réalité des gains et des pertes de l'entreprise.

 Ainsi, le résultat peut être déficitaire même si l'entreprise a réalisé des bénéfices. Le
résultat comptable est un aspect de la situation économique de l'entreprise, mais ne
reflète pas exactement les gains et les pertes réels de l'entreprise.

 En outre, le résultat fiscal, qui est utilisé pour calculer l'impôt, peut différer du résultat
comptable. Ces résultats sont indépendants les uns des autres.

B. Les critères de comptabilisation

1. Le rattachement des produits & des charges

 Le résultat comptable est obtenu en soustrayant les charges des produits, mais il est
important de savoir quels produits et charges doivent être pris en compte.
 La règle de rattachement des produits et des charges stipule que seuls les produits
acquis durant l'exercice en question ainsi que les charges supportées durant cet
exercice doivent être pris en compte.
 Les produits acquis durant l'exercice incluent les sommes à recevoir pour la fourniture
de biens, travaux ou services, mais pas les produits déjà perçus ou comptabilisés avant
que la prestation ou la fourniture ne soit effectuée (appelés "produits constatés
d'avance").

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 En somme, un produit est considéré acquis uniquement lorsque la prestation a été
effectuée ou la fourniture a été livrée.
 Les ventes de produits non-livrés ou de prestations non effectuées doivent être
considérées comme des produits constatés d'avance et exclus du résultat comptable.

2. Le rattachement à l'exercice des charges d'exploitation consommées

 Il s'agit du même raisonnement que précédemment. Ainsi sera exclu des charges celles
d'un bien non livré ou d'une prestation non- effectuée seront prises les charges des biens
livré ou des prestations effectuées pas encore facturées (non-comptabilisées).

 Il faudrait les rajouter et tout ceci constituera les charges qui seront pris en considération
pour calculer le Résultat.

Les produits réalisés et charges probables

 La règle de prudence consiste à éviter le transfert de risques futurs à partir d'incertitudes


actuelles.

 Cette règle entraîne un traitement différent des charges et des produits : un produit ne
doit être comptabilisé que s'il est réalisé, tandis qu'une charge doit être prise en compte
dès lors que sa réalisation est probable ou éventuelle.

 Cette approche pessimiste conduit à avoir plus de charges que de produits, ce qui aboutit
à un résultat comptable pessimiste.

Remarque : Concernant les documents de base comptables : tout ce qu'on vient d'évoquer
va conduire à des écritures comptables et à des imputations directes. Ces 2 techniques
d'enregistrement s'appuient sur 2 documents à savoir le Live journal et le Grand livre.

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