Vous êtes sur la page 1sur 19

Chapitre IV – Les transmissions par engrenages

Introduction :
Une transmission par engrenage ou un engrenage comprend deux
roues dentées en prise dont la plus petite s’appelle pignon, l’autre
garde le nom de roue.
Les engrenages sont des éléments de machines qui sont largement
utilisés en construction mécanique dans les organes de transmission.
Ils sont caractérisés par des rendements élevés, un faible encombrement, sécurité de service assurée et
une simplicité d’exploitation. La forme des éléments d’engrenages et la construction des transmissions
sont très variées, ce qui fait qu’ils s’apprêtent à une diversité de conditions d’exploitation.
1. Classification :
Elle peut se faire selon :
a) la position relative des arbres
portant les roues dentées
- Engrenages parallèles (a,b,c)
- Engrenages concourants (e,f)
- Engrenages gauches (g,h)
b) la disposition de la denture par rapport
à la génératrice de la roue:

- Engrenage à denture droite (a)


- Engrenage à denture hélicoïdal (b)
- Engrenage à denture en chevrons
- Engrenage à denture Spirale
c) le caractère de l’engrènement
- Engrenages extérieurs (a,b)
- Engrenages intérieurs (c)
- Engrenages à pignon-crémaillère (d)
d) la possibilité des mouvements relatifs des axes de roues dentées.
- Engrenages ordinaires
- Engrenages planétaires (i)

1
Droite Hélicoïdal en chevron Hypoïde en spirale

e) selon la construction du corps :


- Engrenage ouverts
- Engrenage fermés
f) La vitesse périphérique:
- Engrenage lents (v<3m/s)
- Engrenage à vitesse moyenne (3<v<15m/s)
- Engrenage rapides (v>15m/s)
g) selon le profil des dents :
- Engrenage à développante de cercle,
- Engrenage cycloïdaux
- Engrenage Novikov (ou Fisher)

h) selon le nombre d’étages de vitesses:


- Une, deux, trois vitesses ou vitesses multiples

2. Paramètres des engrenages


2.1 Paramètres cinématiques
La principale caractéristique cinématique des engrenages est le nombre de transmission

Les dents étant uniformément réparties sur le corps de la roue et la rotation de la roue menante à raison
d’une dent provoque la rotation de la roue menée d’une dent aussi. Ce qui fait convaincre que

Où Z1, Z2 correspondamment nombres des dents des roues menant et menée.


Le rapport est appelé rapport de transmission .
Des points de vue géométrique et constructif il est souhaitable que les roues aient pas moins de 10 à
13 dents et pas plus de 100 à 130 dents (Tableau 1).
Tableau 1 : Nombre minimal de dents (pour éviter l’interférence)
Z1 13 14 15 16 17
Z2 de 13 à 16 de 13 à 26 de 13 à 45 de 13 à 101 de 14 à ∞

2
Dans ce cas le rapport de transmission prend des valeurs de 10 à 0,1. Si le rapport dépasse ces limites
on emploie quelques couples de roues dentées disposés consécutivement. Dans ce cas l’engrenage est
dit multiple.
Supposons que l’on veut transmettre le mouvement de l’arbre 1 à l’arbre 3 (figure 1a) avec un rapport
de transmission sortant des limites permises par un couple de roues. Alors en disposant entre ces arbres
l’arbre intermédiaire 2 et en fixant sur les arbres les roues Z1, Z2, Z3, et Z4, on obtient une succession
d’engrenages composée de 2 étages : Z1 avec Z2 et Z3 avec Z4.

Z1 1
1 2 3 4
Z1 Z2 Z3 Z4
Z2
Z3
2 B
B 1 2 3 4
Z4

Fig.1 : Engrenages multiples : A) Roues disposées


3 successivement ; sur les arbres intermédiaires on a 2 roues menée
et menante. B) Roues disposées dans une rangée; une roue sur
A chaque arbre.

A) ;

Le rapport de transmission total de cette succession d’engrenages est :

égal au produit des rapports de transmission des différents étages

NB: les engrenages multiples peuvent être utilisés aussi pour augmenter la distance à laquelle on doit
transmettre le mouvement, ou encore pour changer le sens de rotation (fig. 5B)

B) on peut aussi montrer que

Le rendement d’un engrenage multiple (n engrenages) est donné par :


où est le rendement du ième engrenage (étage).
2.1 Paramètres géométriques :
- l’entraxe aw : Distance entre les centres de rotation des roues dentées. C’est l’un des principaux
paramètres de l’engrenage. Il détermine les gabarits de l’engrenage et dépend principalement des
valeurs de la charge transmise, du rapport de transmission et des propriétés mécaniques des matériaux
des roues dentées.

Où sont les diamètres primitifs des roues conjuguées.


Dans un engrenage intérieur

3
- Circonférences primitives : circonférences imaginaires des roues dentées conjuguées qui roulent
l’une sur l’autre sans glissement lors de la rotation des roues pendant le processus d’engrènement
(fig.2)
- Pôle d’engrènement (A) : point de contact des circonférences primitives. Il se trouve
obligatoirement sur la ligne des centres.
- Circonférences de base : circonférences sur lesquelles roulent les droites décrivant les
développantes de cercle des profils des dents et dont les diamètres sont db1 et db2.
- Pas de l’engrenage (p) : distance suivant la circonférence primitive, entre les points analogues de
deux dents voisines. Il comprend l’épaisseur e et l’intervalle i : p=e+i avec e=i.
Les longueurs des circonférences primitives peuvent être exprimées en fonction du pas, si on connait le
nombre de dents des roues Z1 et Z2 : d’où

Fig.2 : Paramètres géométriques d’un engrenage cylindrique

- Module d’engrenage (m) : le rapport du pas de la roue dentée au nombre en mm) : 

NB : Le module est la principale caractéristique déterminant les dimensions des dents. Deux roues qui
engrènent ensembles ont forcément le même pas et donc le même module.
Les valeurs du module sont normalisées pour limiter et unifier les instruments d’usinage des
engrenages. Il existe deux séries de modules : une série principale en gras soulignés et une série
secondaire et les valeurs admises à titre exceptionnel (entre parenthèses et en italique) comme indiqué
dans le tableau 2.
4
Tableau 2 : Modules normalisés

0,06 0,07 0,08 0,09 0,1 0,11 0,12 0,14 0,15 0,18 0,2 0,22 0,25 0,28 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6 0,7

(0,75) 0,8 0,9 1 1,125 1,25 1,375 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 (3,25) 3,5 (3,75) 4 4,5 5 5,5 6

(6,5) 7 8 9 10 11 12 14 16 18 20 22 25 28 32 36 40 45 50 55 60 70

Pour les roues à denture hélicoïdale et à chevrons on établit en qualité de modules standards les
modules normaux ou réels (dans la section normale de la dent).
NB : En construction mécanique il n’est pas souhaitable de prendre des modules (m<1,5), du fait que
les petites dents résistent moins à la flexion que les grandes et exigent une grande précision de
fabrication. Mais entre 2 valeurs de m possibles on préfère la plus petite du fait qu’une dent plus
petite est plus facile à tailler avec moins de métal enlevé. En outre les plus petites dents ont un
travail plus souple.
- Circonférence de division : c’est la circonférence sur laquelle roule l’instrument pendant le taillage
des dents. Elle a pour diamètre le diamètre de division : d=m.Z où m est le module standard.
Pour les dents normales (non corrigées) la circonférence de division coïncide avec la circonférence
primitive ; alors d=dw et a=aw
Les dents ont une tête (saillie) et un pied (creux) qui sont de hauteurs ha et hf
Pour les dents normales la hauteur de la dent est h=ha+hf avec ha=m et hf=1,25m
- Circonférence de tête : circonférence passant par les têtes des dents (de diamètre da)
- Circonférence de pied : circonférence passant par les pieds des dents (de diamètre df)
Il est évident que da=d+2ha=d+2m=m(Z+2)
df=d-2hf=d-2,5m=m(Z-2,5)

ici le signe (-) correspond à l’engrenage intérieur.

- Longueur de la dent : b =K.m où K- coefficient égal 6 à 12


- ligne de pression : c’est le lieu géométrique des points de contact des profiles des dents. Elle est
normale aux surfaces des dents au point de leur contact (ligne NN fig.2). La partie active de cette ligne
BC est délimitée par les circonférences de tête des roues dentées.
- Angle de pression (w) : Angle compris entre la ligne de pression NN et la perpendiculaire à la ligne
des centres. Il est déterminé par l’angle du profil du contour primitif (d), en correspondance avec
lequel on exécute la crémaillère de taillage différentielle. L’angle de profil est normalisé d =20°.
Pour les dents normales  = w = 20°.
- L’arc d’engrènement : c’est le chemin décrit par un point de la dent suivant la circonférence
primitive pendant le temps d’engrènement de 2 dents. Pour un travail normal de l’engrenage, il est
nécessaire d’avoir l’arc d’engrènement supérieur au pas (p). C’est à cette condition seulement que le
contact des dents ne soit pas interrompu et elles travailleront sans choc.

5
- Coefficient de recouvrement () : rapport de l’arc d’engrènement au pas.  détermine le nombre de
paires de dents se trouvant en engrènement à la fois. Exemple : si  =1,6 alors pendant 0,4 temps de
travail une paire de dents se trouvent en contact, 0,6 temps - deux paires.

Il est évident qu’il faut avoir  > 1 tout le temps. C.à.d. que tout le temps.

3. Principes théoriques et fonctionnement


Le principe de fonctionnement de l’engrenage est basé sur l’engrènement de ses roues dentées. En
effet les dents de la roue menante se trouvant en prise exercent une pression sur les dents de la roue
menée, par conséquent le mouvement est transmis.
Considérons un couple de roues dentées (fig.4) qui se trouvent en engrènement. Décomposons les
vecteurs des vitesses périphériques et en composantes et , dirigés suivant la normale à la
surface active au point de contact des dents, et en et , dirigés suivant la tangente. Pour un travail
normal de l’engrenage, il est nécessaire que le contact entre les dents soit continu. Ce qui peut-être
assuré par l’égalité des composantes normales et

Si alors la 1ère dent est en retard par rapport à la 2ème , c.à.d. la continuité du contact n’est pas
assurée et le mouvement n’est pas transmis. Si - ce qui est inadmissible, ça signifie que la 1ère
dent pénètre dans la 2ème, ce qui provoque la destruction des dents.

Les composantes et ne sont pas généralement égales, ce qui est conditionné par un glissement
des dents pendant le travail de l’engrenage. Ce glissement provoque des forces de frottement et par
conséquent des pertes d’énergie et l’usure mécanique des dents.
Les vitesses périphériques sont correspondamment égales à :

; d’où ;

De la similitude des triangles MCE et O1B1M il s’ensuit :

d’où

De manière analogue la similitude des triangles MCD et O2B2M donne :

Tenant compte que nous trouvons : ou :

6
Ainsi le nombre de transmission ( ) est égal à l’inverse du rapport des segments perpendiculaires,
menés des centres de rotation des roues sur la normale à la surface des dents, qui passe par le point de
contact. Du fait de la similitude des triangles O1AB1 et O2AB2 alors :
(1)

Ainsi le théorème de l’engrènement peut être formulé de la manière suivante :


La normale commune aux profiles des dents, passant par le point de leur contact, divise la ligne
des centres (O1O2) en parties inversement proportionnelles aux vitesses de rotation.
Dans les engrenages avec le rapport O2A/O1A doit rester constant. C’est à cette condition
que répondent différentes courbes, formant les profils actifs des dents (développantes de cercle,
cycloïdes et autres). En qualité de courbe du profil des dents le plus souvent on utilise la développante
de cercle pour un certain nombre d’avantages qu’elle présente.
i) Elle peut être obtenue à l’aide d’instruments simples (crémaillère) qui a un profil de dents droites
facile à l’usinage et au contrôle (fig3).

Fig.3
ii) L’épaisseur des dents croît du sommet à la racine, ce qui leur donne une forme qui se rapproche de
celle du solide d’égale résistance à la flexion.
iii) Toutes les roues de même module engrènent correctement quelque soit le nombre de leurs dents, ce
qui n’a pas lieu par exemple dans les engrenages épicycloïdaux.
iv) La distance des centres (entraxe) peut varier légèrement sans que la transmission théorique du
mouvement soit modifiée. Il en résulte qu’au montage de deux roues, l’existence d’un jeu sur la ligne
des centres est sans importance.
vi) Permet la correction des dents (voir plus tard).
vii) Enfin le rendement des roues taillées à la fraise, puis rectifiés atteint une valeur exceptionnelle
(0,98).
Sur la figure 4 désignons les segments O1A et O2A par les rayons r1 et r2 des circonférences ayant le
contact continu au point A. Dans ce cas la formule (1) peut être écrite ainsi :

(2)

7
L’égalité (2) indique que pendant la rotation des roues dentées en prise, les circonférences de rayons r1
et r2 roulent l’une sur l’autre sans glissement. Ces circonférences sont dites primitives. Le diamètre
d’une circonférence primitive se désigne par dw et s’appelle diamètre primitif.

On appelle développante de cercle la courbe décrite par un certain point appartenant à la droite
NN (le point M sur la figure 4 par exemple) roulante sur la circonférence sans glissement. Cette
droite s’appelle droite roulante et la circonférence s’appelle circonférence de base. Le seul
paramètre déterminant la développante de cercle est le diamètre de la circonférence de base db (fig.4)
du fait que chaque circonférence donnée correspond à une seule développante déterminée. Avec
l’augmentation de db la développante devient à pente douce et lorsque elle se transforme en
droite. Pour cele dans l’engrenage à crémaillère le profile de la dent de la crémaillère est droit (fig. d)

Fig.4 : Schéma illustrant le théorème d’engrènement

Fig.5 : Un point M d’une droite NN qui roule sans


glisser sur une circonférence (C) décrit une .
Fig.6 : Génération de la développante de cercle
développante de cercle M0M. BM est la normale et MT
la tangente à la développante de cercle au point M

8
4. Propriétés de la développante de cercle

Les dents des engrenages droits ayant un profil en segment de développantes de cercle assurent un rapport de
vitesse constant et une transmission d'énergie optimum entre les engrenages, puisqu'au point de contact entre
deux dents, la tangente au profil est commune aux deux dents. Parmi les autres propriétés remarquables des
engrenages à développante, on peut citer les suivantes :

1. Si une dent d'engrenage à développante entre en action avec une dent conjuguée du même profil, en
rotation à taux uniforme, le mouvement angulaire de la roue menée est aussi uniforme, même quand
on fait varier l'entraxe.
2. Le taux de mouvement relatif entre la roue menée et la roue menante d'un engrenage à développante
est établi par les diamètres de leurs cercles de base.
3. Le contact entre les dents conjuguées à développante sur les roues menée et menante se produit le
long d'une droite tangente aux cercles de base de ces roues. C'est ce qu'on appelle la ligne d'action.
Elle passe le plus souvent entre les cercles (engrenage conventionnel) mais peut être à l'extérieur
(engrenage paradoxal).
4. L'usure des surfaces actives est plus régulièrement répartie.
5. Les vibrations sont plus faibles qu'avec un autre profil.
6. Pour les engrenages conventionnels, il existe un point, appelé point d'engrènement, où le glissement
relatif entre les surfaces est nul. C'est autour de ce point que se délimite la zone des dentures. Ce point
est le point de tangence des deux cercles primitifs respectivement liés aux roues, qui roulent sans
glisser l'un sur l'autre.

5. Interchangeabilité des engrenages

Pour assurer l’engrènement des engrenages les roues doivent être conjuguées, c.à.d. elles doivent
avoir le même module. Toute autre roue avec le même module peut être utilisée pour remplacer une
roue défectueuse. Les normes des engrenages imposent l’interchangeabilité dimensionnelle entre les
engrenages de même module quelque soit le fabricant. Cette interchangeabilité est garantie par des
valeurs et des tolérances sur le module qui est normalisé et qui est la base de calcul des dimensions des
engrenages (tabl.2).

6. Calculs des engrenages cylindriques

6.1 Engrenages cylindriques à denture droite:

6.1.1 Forces agissantes dans l’engrenage : Sans tenir


compte des forces de frottement entre les dents, qui
sont dirigées selon la tangente au profil des dents
l’action Fn d’une dent sur la dent conjuguée, pendant la
transmission du mouvement de rotation s’applique
suivant la normale aux surfaces actives au point de leur
contact. , (par exemple pendant l’engrènement au
niveau du pôle P)

Dans l’engrenage cylindrique à denture droite cette


force normale Fn (fig. 7) peut être décomposée en deux
composantes :
Fig.7 : Forces agissantes dans l’engrenage
- une tangentielle ou périphérique Ft, dirigée suivant la cylindrique à denture droite
normale au rayon et qui transmet le couple de rotation sur
la roue menée (utile), et
9
- une radiale Fr, dirigée suivant le rayon et provoquant la compression de la dent et qui tend à éloigner
les roues (parasite).

Les valeurs de ces forces sont déterminées par les relations :

où M - moment de rotation ; d - diamètre primitif ;  - angle d’engrènement (angle de pression)

Rem : Un angle de pression petit a l’avantage de limiter cette force de répulsion parasite Fr, mais
donne une forme de dent fragile. À l’opposé, un angle de pression élevé donne des dents trapues donc
plus résistantes, mais génère beaucoup de forces sur les axes.

Le moment de rotation M se calcule comme suit :

6.1.2 Rendement d’un engrenage cylindrique à denture droite :

0,96 à 0,98 si la transmission est fermée, lubrifiée.

0,92 à 0,94 si la transmission est ouverte ;

Où P1 - puissance reçue par la roue menante ; - P2 - puissance reçue par la roue menée

6.2 Engrenages cylindriques à denture hélicoïdale et à chevrons:

6.2.1 Particularités géométriques :

Les roues des engrenages cylindriques se


caractérisent par les mêmes diamètres de
circonférence déterminant la géométrie des
roues à denture droite. Cependant dans le cas de
denture hélicoïdale la dent est disposée non pas
suivant la génératrice du cylindre (de la roue)
mais suivant une inclinaison d’un certain angle
 (fig.8). Le profil des dents dans la section
perpendiculaire à la direction de la dent (c.à.d.
dans sa section normale) coïncide avec le profil
de la roue à denture droite. Pour cela le module
standard pour les roues cylindriques à denture
hélicoïdale est le module dans la section
Fig.8 : Forces agissantes dans l’engrenage
normale (mn).
cylindrique à denture hélicoïdale
Dans l’engrenage à denture hélicoïdale on distingue
(fig.8) : le pas normal (ou réel) pn, le module normal mn, le pas périphérique (ou apparent) pt ou pa et
le module périphérique (ou apparent) mt ou ma.

; où  - angle d’inclinaison des dents (ou angle d’hélice)

10
Dans ce cas le diamètre primitif de la roue est :

Dans la plupart des transmissions on utilise pour


la denture hélicoïdale et pour les roues à
chevrons. Une roue à chevron est semblable (fig.9) à une
double roue d’engrenage à denture hélicoïdale avec
directions d’hélice contraire.

6.2.2 Cinématique des engrenages à denture hélicoïdale : Fig.9 : Roue à chevrons

 La force de pression normale Fn (fig.8) agissante sur la dent hélicoïdale se compose de trois
composantes : Ft - force périphérique ; Fr - force radiale ; Fa - force axiale.

Ft ne coïncide pas avec le plan normal à la direction de la dent N-N.

avec

où  - angle de pression ( = 20°)

La présence, dans les engrenages à denture hélicoïdale, de la force axiale charge d’avantage les paliers
d’arbre ; ce qui est un inconvénient. Ce défaut est évité dans les engrenages à chevrons où les forces
axiales sont équilibrées sur la roue même et ne sont pas transmises aux paliers. Les engrenages à
denture hélicoïdale et à chevrons sont plus souples, silencieux et permettent de transmettre de plus
grandes puissances que les engrenages cylindriques à denture droite pour les mêmes dimensions des
roues. Pour cela on les utilise dans les transmissions de moyennes et grandes vitesses ( ).

 Rapport de transmission :

Comme pour les engrenages cylindriques à denture droite

(pas de glissement)

 Rendement

0,96 à 0,98 si la transmission est fermée, lubrifiée.

0,92 à 0,94 si la transmission est ouverte ;

Rem : Dans les engrenages fermés, quelque soit la denture (droite ou hélicoïdale), la lubrification est
faite à l’huile par barbotage et la transmission est protégée de l’infiltration de la poussière et donc les
dents travaillent dans de meilleures conditions que la transmission ouverte. Dans cette dernière la
lubrification est assurée par une graisse consistante et les dents ne sont pas protégées du milieu
ambiant (sauf par la graisse).

6.3 Calcul de résistance des engrenages cylindriques :

Les méthodes de calcul des dents d’engrenages sont liées aux types de défectuosités qu’elles subissent
durant leur travail.
11
A- Défectuosités des dents d’engrenages :

a) L’effritement des surfaces : est le type de défectuosité des dents le plus grave et répandu. A la
suite de l’action fréquemment répétée de la charge variable, le matériau se « fatigue » au droit du
contact. En ce point au début apparaissent des fissures microscopiques qui grandissent pour devenir
des piqûres qui a leur tour se développent pour devenir des cavités. La pénétration du lubrifiant dans
les fissures intensifie le processus de détachement des particules superficielles du matériau. Cette
défectuosité est caractéristique aux engrenages rapides (v>5m/s), bien lubrifiés et protégés de
l’infiltration de particules abrasives (engrenages fermes du type réducteur ou les autres types d’usure
apparaissent moins).

b)- l’usure abrasive des dents : A la suite de laquelle diminue la section des dents, conduit à
l’augmentation des contraintes de flexion sous la même charge, et enfin a la rupture de la dent. Ce type
de défectuosité est caractéristique aux engrenages lents (v<3m/s) et non protégés de l’intrusion de
particules abrasives (engrenages ouverts dans lesquels la fréquence de contact n’est pas grande, et les
particules abrasives sont présentes ; dans le cas d’un mauvais graissage les couches superficielles
subissent une usure abrasive).

c)- Grippage des dents : dû aux grandes pressions de contact et mauvais graissage. Il se caractérise
par une adhésion moléculaire locale (soudure) des surfaces actives et par un détachement des
particules du métal de ces surfaces.

d)- Cassure des dents : se produit à cause des surcharges statiques et dynamiques par suite desquelles
les contraintes réelles dans les dents dépassent les contraintes limites pour le matériau donné.

NB : La cassure des dents et l’effritement de leurs surfaces actives sont les types de défectuosités de
dents les plus graves et répandues. Pour cela le calcul des dents à la résistance volumique se fait selon
les contraintes de flexion et le calcul à la résistance superficielle se fait selon les contraintes de
contact. Pour les engrenages fermes le calcul de projet se fait selon les contraintes de contact. Quant
au calcul de vérification, il se fait selon les contraintes de flexion des dents.
Pour les engrenages ouverts on se limite au calcul de projet selon les contraintes de flexion.

B- Charge de calcul : La charge de calcul diffère de la charge nominale et prend en considération


l’influence sur le travail de la transmission des facteurs supplémentaires abaissant la capacité de charge
et la durée de service de l’engrenage.
Ces facteurs sont la concentration (non uniformité) de la distribution de la charge suivant la longueur
de la dent, le dynamisme des charges créant une action supplémentaire sur les dents et ainsi de suite.
Les causes de leur apparition sont les erreurs de fabrication et montage, les déformations élastiques des
éléments de la transmission (dents, arbres, paliers) et autres. Les charges supplémentaires sont prises
en compte grâce à des coefficients. Ainsi ;
Où Ft, M, et Ftn, Mn – correspondamment force et moment de calcul et leurs valeurs nominales ;
Kc - coefficient de charge

Ou K- Coefficient de concentration de la charge le long de la dent déterminée par la disposition des
roues relativement aux paliers, la longueur relative des dents et autres facteurs ;
Kv – Coefficient de vitesse dépendant de la vitesse périphérique et de la précision de fabrication de la
transmission. Les valeurs de Ket Kv sont indiquées sur des graphes, tableaux et données par des
relations analytiques.
Rem : Lors de calculs de projets préalables, on peut prendre Kc=1,3 à 1,6. Lors des calculs de
vérification la valeur de Kc doit être plus précisée.

C- Calcul des dents à la résistance aux contraintes de contact :

Le calcul se fait selon la loi d’Hertz : (1)

12
La force de pression (fig.10) est
donnée par

Le module d’élasticité réduit est :

Pour des roues de même matériau :


(pour les
5 2
aciers E=2x10 N/mm )

Le rayon de courbure réduit :

1, 2 - rayons de courbure des


Fig.10 : Schéma de calcul des dents droites au contact et à la flexion
surfaces actives des dents. Le signe
(-) correspond aux engrenages internes.

Les rayons de courbure dans le cas des dents normales à développante de cercle sont :

Soit - la force périphérique spécifique de calcul. Ici K .

Remplaçons les paramètres dans la formule d’Hertz par les expressions obtenues, les valeurs
numériques de sin cos et autres grandeurs et tenant compte que et certains autres
facteurs, on trouve la formule de vérification de la résistance aux contraintes de contact :

(2)

Où les coefficients tiennent compte :

- de la forme des dents ( ZN =1,76cos pour les dents normales)


- des propriétés mécaniques des matériaux des roues. , Pour les aciers

ou

- du recouvrement des dents où et la valeur du coefficient de

recouvrement d’embout,

Pour les engrenages à denture droite et et par conséquent

Pour le calcul de projet on trouve la formule de calcul déduite de la condition de résistance (2) en la
résolvant par rapport à l’entraxe. Dans ce cas on utilise les expressions suivantes :

a) avec (c.à.d. )

b) où aw = entraxe

13
- cefficient de longueur de dent selon l’entraxe : engrenages à denture droite ;à
denture hélicoïdale ;

c) ;

Du fait que et en remplaçant tous les coefficients par un seul Ka dans la


formule (2) on obtient :

Où M2 en N.m ; ac en N/m2


Pour la denture droite

Pour la denture hélicoïdale, ;

lorsque ( - se prend selon des graphiques en fonction de -


coefficient de longueur par rapport au diamètre du pignon, qu’on consigne aussi dans des tableaux).

La valeur trouvée de aw est arrondie jusqu’à la valeur normalisée la plus proche. Après cela on
détermine les autres éléments constructifs de la transmission. Par exemple :

- la longueur de la dent :
- Le module de l’engrenage :
- En définitif on prend une valeur de mt normalisée telle que
- Nota : pour les transmissions de force : obligatoirement
- la somme des dents des roues :

Dans ce cas ;

On recommande de prendre Dents

- Diamètres primitifs des roues

D)- Calcul de résistance selon les contraintes de flexion :

La dent est assimilée à une barre encastrée à


une extrémité et chargée à l’autre par la force
Fn appliquée au sommet et réduite à l’axe de
symétrie de la dent. (fig 11). La section
dangereuse se situe évidemment au pied de la
dent, où en plus des contraintes de base il y’a
une forte concentration de contraintes (dues à
la transition du pied vers la tête). En outre on
considère que la charge est transmise par une
seule paire de dents.

Dans la section dangereuse apparaissent des Fig.11 : Schéma de calcul des dents droites au contact et à
la flexion
14
contraintes de flexion f dues à la force Ft et de compression c duês à Fr (force radiale). Fr est
faible par rapport à Ft , alors on néglige les contraintes de compression.

Il est établi que la destruction par fatigue et l’apparition des fissures commencent dans la zone des
contraintes les plus élevées de la partie extendue de la dent (au point A).

Dans ce cas la contrainte de flexion dans la section dangereuse :

(3)

Où Wf - module de résistance à la flexion de la section droite de la base de la dent (AB)

l - bras d’application de Ft

S - épaisseur de la dent au niveau de la base

K - coefficient de charge :

En pratique on ne recommande pas d’utiliser l et S, cependant leurs valeurs sont proportionnelles au


module (plus le module est grand, plus la dent est robuste) c.à.d. et

Où kl et kS - coefficients de proportionnalité.

En introduisant les valeurs de l et S dans la formule (3), on obtient :

On désigne par Yf - coefficient de la forme de la dent en cas de la flexion,

Alors la formule de vérification de la résistance à la flexion en tenant compte de l’inclinaison des dents
et de leur recouvrement s’écrit :

(3a)

Yf - coefficient sans unités, dont la valeur dépend du nombre des dents de la roue (Z pour les dents
droites). Dans le cas de denture hélicoïdale Y dépend de - équivalent du nombre des dents.

Valeurs de Yf (pour les dents normales)


Z ou Zv 17 20 25 30 40 50 60 80 100
Yf 4,30 4,12 3,96 3,85 3,75 3,73 3,73 3,73 3,73
Tableau 3

- coefficient tenant compte de l’inclinaison des dents (pour les dents droites =0 et
Y=1).

- coefficient tenant compte du recouvrement des dents (pour la denture droite on prend

, et ; pour la denture hélicoïdale ; ).

- force périphérique spécifique calculée. Ici Les valeurs de et sont


consignés dans la littérature.
15
On fait le calcul de vérification pour les dents de la roue de moindre résistance, ce qui est déterminé
par la relation : et

Dans le cas d’égale résistance des dents, c.à.d. si le calcul se fait pour n’importe
laquelle des roues.

Le calcul de projet selon les contraintes de flexion est fait habituellement sous forme de
détermination du module d’engrènement suivant les paramètres du pignon. La formule de calcul
s’obtient de la relation (3a), dans ce cas :

, (si Kfv=1).

En remplaçant tous les coefficients, initialement inconnus, ainsi que les valeurs des grandeurs connues
par un seul coefficient Km et en l’introduisant dans la formule (3a), on obtient :

On prend Km - coefficient secondaire : pour les roues à denture droite ; pour les roues à
denture hélicoïdale et à chevrons ;

- coefficient de largeur de la roue (longueur de la dent) selon le diamètre primitif du pignon, qui
dépend de la disposition des roues relativement aux appuis et du rodage des dents (de la dureté des
surfaces actives des dents).

La valeur calculée de m est arrondie à la valeur la plus proche normalisée.

En fonction de cette dernière valeur on détermine les autres paramètres géométriques de la


transmission.

Formule approximative :

(d’après Baskin) où K=6 à 10 (de la relation b=K.m ; Rpt - résistance pratique à la traction.

7. Calculs des engrenages coniques :

7.1- Particularités constructives

Les engrenages coniques sont utilisés dans les transmissions à arbres concourants. Les engrenages
coniques sont plus complexes que les engrenages cylindriques dans leur fabrication et montage.

16
L’intersection des axes des arbres rend
difficile la mise en place des paliers ;
pour cela une des roues (habituellement
le pignon) est montée en porte-à-faux
sur l’arbre. Dans ce cas la non
uniformité de distribution des
contraintes le long de la dent s’accentue.
Dans les engrenages coniques, en plus
des forces tangentielle et radiale,
agissent des forces axiales dont la
présence complique la construction des
paliers (fig. 12).
Tout cela conduit à ce que, selon les
données expérimentales, la capacité de
charge des engrenages coniques
constitue 85% de celle des engrenages
cylindriques de mêmes dimensions.
Fig.12 : engrenage conique
Mais malgré ces inconvénients les
engrenages trouvent une large application dans la construction mécanique. Les engrenages coniques
sont exécutés avec la denture droite, hélicoïdale et circulaire (dents spirales).

Les engrenages coniques à denture droite sont utilisés pour des vitesses périphériques faibles (jusqu’à
3m/s). Pour des vitesses plus grandes il est plus rationnel d’utiliser les engrenages coniques à denture
hélicoïdale et spirale qui assurent un engrènement plus souple et une plus grande capacité portante.

Les calculs des engrenages coniques sont analogues aux calculs des engrenages cylindriques :

; ; ;

Dans les engrenages coniques on introduit la notion de cône primitif :

1 - demi angle du cône primitif du pignon

2 - demi angle du cône primitif de la roue

Re - rayon primitif du cône (cf. fig.13)

Les engrenages coniques sont souvent


orthogonaux :

a - demi-angle de tête
dac - diamètre de tête
f -demi-angle de pied
Le module suivant la longueur de la dent
de la roue conique est variable ;
habituellement la valeur standard du
module correspond à l’embout extérieur de la roue. Fig.13 : Eléments constructifs d’une roue conique

Le nombre de transmission de l’engrenage conique :

17
(lorsque )

7.2- Forces agissantes dans les engrenages coniques

La force de pression normale d’une dent sur une autre dans l’engrenage conique se décompose en
force périphérique Ft et axiale/radiale Fr’ agissantes entre les roues et dirigées tangentiellement et
perpendiculairement aux génératrices du cône primitif. La force Fr’ , à son tour, se décompose en deux
composantes : radiale Fr et axial Fa (fig.12).

Dans les engrenages coniques la charge le long de la dent se répartit de façon non uniforme, mais
toutes les sections sont équi-résistantes.

Pour la simplification des calculs on considère que la résultante des forces est appliquée à la section
moyenne de la dent. Pour cela la force périphérique est déterminée par la formule :

où dm - diamètre de la section moyenne de la roue dentée.

la force radiale :

la force axiale :

Pour l’autre roue la force axiale sera radiale et la force radiale sera axiale : et

Lors du calcul des roues coniques à la résistance des dents on remplace ces dernières par des roues
cylindriques dont le diamètre de la circonférence primitive et le module sont égaux correspondamment
au diamètre primitif et le module dans la section moyenne de la dent des roues coniques :

Les formules de calcul à la résistance des roues coniques sont déduites de manière analogue que
pour les roues cylindriques. Dans ce cas on prend :

où ou bien où

7.3- Calcul de projet des engrenages coniques

Se fait habituellement selon les contraintes de contact.

On détermine le diamètre de base du cône de la roue (avec )

, cm (4)

Pour les réducteurs standards la valeur de de2 et b sont prises suivant le standard (Gost 12.289.66).

K - coefficient de charge (voir engrenages cylindriques).

M2 - Moment de rotation de la roue (Kgf/cm2).

 - Rapport de transmission.

ac - Contrainte de contact admissible (Kgf/cm2).

Autrement, dans le calcul de projet on détermine le diamètre de la section moyenne du pignon :

18
(5)

où Kc - Coefficient de concentration de la charge le long de la dent (voir calcul des engrenages
cylindriques).

7.4- Calcul de vérification des engrenages coniques

a)- Selon les contraintes de contact :

Ce calcul consiste à vérifier la relation :

(6)

avec

Pour les engrenages coniques on prend Z= 1 ; la valeur 0,85représente un coefficient empirique.

La charge spécifique Wct est donnée par la relation

Le module sur l’embout de la roue conique est calculé par la relation :

On prend

On détermine Re de la relation :

b)- Selon les contraintes de flexion :

Ce calcul consiste à vérifier la relation : (7)

avec

où Yf - coefficient choisi en fonction du nombre équivalent des dents Zv (voir tableau 3 p.16)

- module normal dans la section normale de la dent de la roue conique

Remarque complémentaire :

Le taillage précis des engrenages coniques à denture droite est difficile à réaliser. A cause des
variations du glissement le long des surfaces coniques qui délimitent les parties actives des dents,
l’usure est inégale et le fonctionnement est bruyant.

Pour remédier à cet inconvénient on a conçu des engrenages à denture spirale reposant sur le même
principe que les engrenages cylindriques hélicoïdaux.

19

Vous aimerez peut-être aussi