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Streptococcus pneumoniae à sensibilité diminuée à la pénicilline :

Le pneumocoque ou streptococcus pneumoniae est un cocci gram +, catalase -, faisant partie des
streptocoques oraux non groupages dans la classification de Lancefiel et présent dans notre flore ORL.
Le E-test est une bandelette graduée imprégnée d’un ATB en concentration croissante d’une extrémité
à l’autre de la bandelette. La graduation permet une lecture directe de la CMI : point d’intersection
entre l’ellipse d’inhibition et la bandelette.
• Si la souche est sensible à une concentration inférieure à la concentration d’ATB usuelle elle est
considérée comme sensible
• Si la souche n’est pas sensible à la concentration maximale utilisable en thérapeutique, elle est
considérée comme résistante.
• Si la souche se trouve entre les deux elle sera alors intermédiaire.

On dépistera un pneumocoque de PSDP (Pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline) si la


CMI se trouve entre 0,12 et 1mg/L. Chez un PSDP, l’efficacité des B-lactamines n’est pas prédictible.
Il faut déterminer la CMI des ATB pour évaluer s’ils peuvent être utilisés ou pas.
Lorsqu’une souche a une sensibilité diminuée, il faut donc déterminer la CMI d’au moins une des B-
lactamines dont les propriétés pharmacodynamiques sont compatibles avec une efficacité
thérapeutique.

Depuis les années 90, il y a une diminution de la sensibilité à la Pénicilline et aux B-lactamines (donc
augmentation de la CMI). Cette diminution est due à une perte d’affinité de la cible PLP par
modification génétique de ces PLP.

Le pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) produit des PLP mosaïques qui sont la
conséquence de l’acquisition de gènes PLP provenant d’espèces bactériennes commensales du
microbiote ORL. Ces PLP ont une affinité diminuée pour les B-lactamines.
La détection de ces PSDP est donc peu fiable sur l’antibiogramme classique. Pour cela on va préférer
réalisée des E-test.

Le traitement d’une infection à PSDP repose sur une augmentation des doses d’amoxicilline ou le
passage à une céphalosporine de 3ème génération.
Pour limiter l’apparition des PSDP, les prescriptions de ttt ATB doivent être raisonnées et associées à
une bonne observance du ttt (en effet, mauvaise observance + mauvais dosage -> augmentation de la
résistance). De plus le conseil à la vaccination anti grippale annuelle doit être réalisée.

Il existe 2 vaccins contre le pneumocoque, qui ont permis de diminuer la circulation de PSDP mais il y
a un remplacement sérotypique (diminution de la circulation des stéréotypes couverts par la
vaccination mais pas des stéréotypes pas couverts). Il faut donc inclure plus de stéréotypes dans le
vaccin : initialement 7 stéréotypes, et aujourd’hui dirigé contre 13 sérotypes.
En conclusion, une meilleure utilisation des ATB et la politique de vaccination ont permis de diminuer
les infections à PSDP.

Entérobactérie et production de B-lactamases à spectre étendu :

Les entérobactéries sont des bacilles à gram -. Ce sont des bactéries commensales/ mutualistes que
l’on retrouve dans le tractus digestif. Elles jouent un rôle de barrière et de protection contre
l’implantation de bactéries pathogènes. A l’état normal, ces bactéries sont sensibles à tous les ATB
agissant contre les gram -. Mais au vu de la surconsommation d’ATB on remarque l’apparition de
souches de plus en plus résistantes à certaines classes d’ATB.

Les entérobactéries vont acquérir de nombreux mécanismes de résistance principalement grâce aux B-
lactamases et aux carbapénémases. La résistance à l’Amoxicilline est la plus fréquente

Lors de l’analyse d’une espèce il faut vérifier si les éventuelles résistances naturelles de cette dernière
sont observées sur l’antibiogramme, puis rechercher d’éventuelles résistances acquises.

Lors de l’association d’ATB avec des inhibiteurs, s’il y a l’apparition d’une zone d’inhibition autour
de l’ATB, la souche est alors productrice d’une B-lactamase, sensible aux inhibiteurs.

Il peut également y avoir l’apparition d’une synergie qui fait apparaître une zone à l’aspect de bouchon
de champagne, notamment entre des céphalosporines de 3ème génération et des inhibiteurs, ce qui est
alors caractéristique de la production de B-lactamase à spectre étendu (BLSE). Ce qui confère une
résistance aux pénicillines et céphalosporines. C’est une résistance acquise qui sera la conséquence de
la pression de sélection liée à la consommation abusive de médicament.

Il existe plusieurs inhibiteurs de B-lactamases, l’acide clavulanique, l’aztréonam ou encore la


ticarcilline, que l’on va va associer à des céphalosporines ou pénicillines. Les inhibiteurs inhibent les
B-lactamases et la souche redevient donc sensible.
Face à ce genre de bactéries, nos moyens sont très réduits en terme de thérapeutique.

Staphylocoque doré à Méticillino résistance :

Le staphylocoque doré est un cocci à gram +, catalase +, coagulase +. C’est une bactérie commensale
pouvant être responsable d’infections nosocomiales ou communautaires. Pour combattre les infections
produite par ces bactéries, nous utilisons des ATB.

La méthode d’observation utilisée est celle des disques. Elle consiste à déposer des disques d’ATB sur
une gélose de culture bactérienne d’un inoculum standardisé sur un milieu de Mueller Hinton. On
laisse incuber pendant 18h à 37°C puis on lit le diamètre d’inhibition (en mm) dû à la diffusion radiale
de l’ATB. L’antibiogramme ne permet pas déterminer directement la CMI mais nécessite l’utilisation
de courbes de concordance entre diamètre d’inhibition autour du disque et CMI (lecture indirecte de
CMI).
Pour pouvoir interpréter un antibiogramme, il faut prendre en compte 3 critères :
• interprétation des diamètres d’inhibition
• résistances naturelles de la bactérie aux ATB
• possibles mécanismes de résistance acquises.

Le S. Aureus a 2 mécanises de résistances:


• Production de pénicillinase qui confère une résistance à certaines pénicillines, mais avec une
sensibilité restaurée quand on associe la pénicilline à un inhibiteur de pénicillinase.
• Production de PLP additionnelles qui ont une faible affinité pour les B-lactamines. L’acquisition de
ce mécanisme de résistance confère à la souche bactérienne une résistance à toutes les B-lactamines
sauf ceftaroline et ceftobiprole.

Il est important de bien faire le lien entre la cible de l’ATB et le mécanisme de résistance. La
méticillino résistance est conférée par l’acquisition du gène mecA qui conduit à la production de PLP
additionnelles qui ont une plus faible affinité pour les B-lactamines. Il y a donc la mise en place d’une
résistance aux pénicillines M = SAMR. On effectue un mise en évidence des méticillino résistances
avec un disque de céfoxitine en présence de SARM.

La réalisation d’un antibiogramme est indispensable pour guider l’antibiothérapie. Ainsi, si on


détermine que la bactérie est sensible à une molécule, on peut prédire que l’on aura une forte
probabilité de succès thérapeutique.
Dans le cas contraire, si elle est résistante on a une forte probabilité d’échec thérapeutique.
Dans le cas d’un résultat intermédiaire, le succès thérapeutique est imprévisible.
Cette méthode permet de trouver le ttt le mieux adapté au patient et d’éviter, ainsi, une mauvaise
prescription qui pourrait éventuellement conduire au développement de nouvelles résistances.

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