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DESCOGEF – CORRIGE EPREUVE DE DROIT DES AFFAIRES

-Session 2004
(Durée : 2 heures)

Les bonnes réponses sont en gras:

Sujet I (5 points): Choisissez la bonne réponse parmi les affirmations suivantes :

1- Parmi les formes de sociétés suivantes, une seule est prévue par le droit OHADA:
a)- la société à action simplifiée
b)- la société en commandite simple
c)- la société en commandite par actions
d)- la société à capital variable.

2- Le contrat de travail de droit commun est :


a)-le contrat de travail à durée déterminée
b)-le contrat de travail à durée indéterminée
c)-le contrat de travail temporaire
d)- le contrat à l'essai

3- Parmi ces fonctions judiciaires, laquelle relève du Ministère Public ?


a)-Huissier
b)-Notaire
c)-Greffier
d)- Avocat Général

4- Le factoring fonctionne comme :


a)-le crédit-bail
b)-le crédit documentaire
c)-un mécanisme de recouvrement
d)-l'accréditif.

5- La CCJA de l'OHADA est saisie:


a)- en appel
b)- en référé
c)- en cassation
d)- en Assemblée Plénière.

6- Se constituer partie civile dans un procès signifie:


a)- avoir la qualité de non commerçant
b)- renoncer à ses droits civiques
c)- intenter une action devant une juridiction civile
d)- faire valoir ses droits dans un procès pénal.

7- Le droit OHADA régit :


a)-les infractions liées aux chèques
b)-la distribution de dividendes fictifs
c)- l’abus de confiance
d)- le délit d’usure
8-Parmi ces formules, laquelle est utilisée par la Cour de cassation :
a)- Par ces motifs, annule
b)- Par ces motifs, rejette
c)- Par ces motifs, infirme
a)- Par ces motifs, surseoit.

9- Tous les magistrats sont juges, mais tous les juges ne sont pas des magistrats:
a)- Vrai
b)- Faux
c)- Pas dans tous les cas
d)- Dans tous les cas.

10)- La Cour d’Assises rend une décision appelée :


a)-jugement
b)-arrêt
c)- verdict
d)- sentence

Sujet II (7 points) : Quels sentiments vous inspire l’article 2 du Traité de l’OHADA dont
la teneur:

« Entrent dans le domaine du droit des affaires l’ensemble des règles relatives au droit des sociétés et au statut
des commerçants, au recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies d’exécution, au régime de
redressement des entreprises et de la liquidation judiciaire, au droit de l’arbitrage au droit du travail, au droit
comptable, au droit de la vente et des transports et toute autre matière que le Conseil des Ministres déciderait, à
l’unanimité d’y inclure (…) ».

Réponse:
Le contenu de l'article 2 du Traité de l'OHADA consacre la diversité des matières
qui entrent dans le champs d'application de l'OHADA. A travers cet article, on
s'aperçoit que l'OHADA ne se limite pas aux matières classiques de droit des affaires,
mais étend son champ à des disciplines qui originairement font partie du droit civil, du
droit des sûretés, du droit du travail.
Par ailleurs, cet article précise bien que la liste des matières énumérées est loin
d'être exhaustive, puisque l'OHADA sera étendue à autant de matières que le Conseil
des Ministres décidera d'y adjoindre.

Sujet III (8 points) : Vous trouverez ci-après un arrêt de la Cour Suprême du Sénégal sur lequel il
vous est demandé d’effectuer les tâches suivantes :
a)- Etablir une hiérarchie des sources du droit du travail visées dans l’arrêt ;
b)-Transcrire dans deux articles du contrat de travail de l’entreprise B… (que vous
êtes chargé de rédiger) la position de la Cour Suprême;
c)-Déterminer les différentes juridictions ayant connu de l’affaire.

COUR SUPREME DU SENEGAL : 23 Avril 1980

Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué en date du 11 juin 1975 de la Cour d’Appel d’avoir rejeté la
demande du sieur A… tendant à lui accorder 2 millions de francs à titre de dommages-intérêts pour
licenciement abusif ;
Attendu que la Cour d’Appel, pour rejeter la demande du sieur A…, déclare que les instructions du
Gouvernement sénégalais en vue d’obtenir des employeurs établis sur son territoire la sénégalisation
de l’emploi, constituent un motif de nature à légitimer le licenciement de A… ;
Attendu que le sieur A…, employé africain de nationalité étrangère, fonde son action sur le fait qu’il a
été licencié en application de la mesure de sénégalisation recommandée par les autorités
administratives sénégalaises ; qu’à l’appui de son pourvoi, il évoque la violation de l’article 47 du
code du travail ;
Attendu que les dispositions de l’article précité ne concerne pas les faits de la cause, mais régissent les
cas de licenciement pour cause économique ou pour cause de réorganisation intérieure de l’entreprise ;
que tel n’est pas le cas de l’espèce ;
Attendu cependant que l’Etat du Sénégal est signataire de la Convention n°111 de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) concernant la discrimination en matière de d’emploi et de profession,
adoptée le 25 mai 1961, convention ratifiée et publiée au Journal officiel de la République du Sénégal
du 3 Août 1968, ce qui confère à ces dispositions un caractère de loi nationale sénégalaise dont tout
justiciable peut se prévaloir auprès de l’Administration et des juridictions sénégalaises ;
Attendu qu’en son article premier, la convention dont s’agit, et qui ne comporte aucune clause de
sauvegarde, entend par discrimination : « toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race,
la couleur, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale qui a
pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de chance ou de traitement en matière d’emploi ou de
profession » ;
Attendu que toute mesure prise ou non de concert en violation des dispositions ci-dessus est abusive,
parce qu’illégale ; tel est le cas du licenciement exclusivement fondé sur la nationalité étrangère du
travailleur ;
Attendu en outre que l’article 20 de la Constitution de la République du Sénégal, confirmant
l’interdiction d’une telle discrimination dispose : « nul ne peut être lésé dans son travail en raison de
ses origines, de ses opinions ou de ses croyances » ; et que l’article 1er du code du travail considère
comme travailleur toute personne, quels que soient son sexe ou sa nationalité, qui s’est engagée à
mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction d’une autre personne
physique ou morale ;
Qu’en l’absence de toute clause restrictive dans les textes précités, des instructions émanant de
l’Administration ne sauraient constituer, dans le présent cas, une force irrésistible de nature à rendre
matériellement impossible l’exécution du contrat de travail liant le sieur A… à la société B… ;
Attendu que pour les motifs sus invoqués, le moyen soulevé est donc fondé et que c’est à tort que la
Cour d’Appel a déclaré le licenciement pour cause de sénégalisation du sieur A…, légitime.

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Réponses:

III-a:Hiérarchie des sources de droit contenues dans le texte


1- Convention Internationale:Convention n°111 de l’Organisation Internationale du
Travail (OIT) ;
2- Constitution: l’article 20 de la Constitution de la République
du Sénégal
3- Loi: article 47 du code du travail ;

III-b: Rédaction de deux articles retraçant la position de la Cour Suprême du Sénégalla


position de la Cour Suprême

Article 1er: «Il est interdit à quiconque désireux d'exercer ses activités professionnelles
au sein de l'entreprise de tenir compte des origines, des opinions ou des croyances d'un
membre du personnel pour adopter à son endroit des attitudes irrévérencieuses »
Article 2: « La présente décision qui complète le Statut du Personnel et le Règlement
intérieur, sera publiée partout où besoin sera et rentre en application dès sa dès sa
signature. »
III-c: Les juridictions ayant connu de l'affaire
1- Un tribunal de travail (non mentionné dans l'arrêt)
2-Une Cour d'appel: Arrêt en date du 11 juin 1975 (mentionné mais non identifié
3- La Cour de Cassation du Sénégal :Arrêt en date du 23 Avril 1980

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