Vous êtes sur la page 1sur 8

UFR DSPS

DROIT, SCIENCES POLITIQUES ET SOCIALES

UNIVERSITE PARIS 13
Année universitaire 2017-2018
TRAVAUX DIRIGES – LICENCE 1 DROIT

Cours de Monsieur le Professeur Didier GUÉVEL

Travaux dirigés assurés par : M. FOTSO, M. ZOUBA et Mme DIABY

LES PERSONNES ET LEURS DROITS

(Séance 6)

I. Les personnes
Exercice 1.
Cherchez et définissez à partir d’un lexique des termes juridiques les termes suivants :
Sujet de droit
Personnalité juridique.

Exercice 2.
1) Expliquez les affirmations suivantes contenues dans le document 1. Citez et
expliquez les cas de la fin de la personnalité pour les personnes physiques.
2) Après avoir lu le document 2 :
a. Expliquez la personnalité morale
b. Distinguez les personnes morales de droit privé et de droit public.
c. Donnez deux exemples de ces personnes morales.

Exercice 3.
Faire la fiche de l’arrêt Cass. crim., du 25 juin 2002, n°00-81.359 (document 3).

II. Thème 2. Les droits subjectifs


Exercice 1.

1
- Qu’est ce qu’un droit patrimonial ? Citez et expliquez trois droits
patrimoniaux.
- Qu’est ce qu’un droit extrapatrimonial ? Citez et expliquez trois droits
extrapatrimoniaux.
- Quelle différence y’a-t-il entre un droit extrapatrimonial et un droit
patrimonial ?

Exercice 2.
- Que représente l’article 9 du Code civil ?
- Faites la fiche d’arrêt du document 5.

2
Document 1.
L’article 16 du code civil énonce que : « La loi assure la primauté de la
personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de
l'être humain dès le commencement de sa vie ».

L’article 1844-7 du code civil rappelle que :


« La société prend fin :
1° Par l'expiration du temps pour lequel elle a été constituée, sauf prorogation
effectuée conformément à l'article 1844-6 ;
2° Par la réalisation ou l'extinction de son objet ;
3° Par l'annulation du contrat de société ;
4° Par la dissolution anticipée décidée par les associés ;
5° Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal à la demande d'un associé
pour justes motifs, notamment en cas d'inexécution de ses obligations par un associé,
ou de mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société ;
6° Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal dans le cas prévu à
l'article 1844-5 ;
7° Par l'effet d'un jugement ordonnant la clôture de la liquidation judiciaire pour
insuffisance d'actif ;
8° Pour toute autre cause prévue par les statuts ».

Document 2. Cass. 2è civ., 28 janv. 1954 (n°54-07.081).


Sur le moyen unique pris en sa seconde branche : Vu les articles 1er paragraphe 2 et
21 de l'ordonnance législative du 22 février 1945, 1er du décret du 2 novembre 1945 ;
Attendu que la personnalité civile n'est pas une création de la loi ; qu'elle appartient,
en principe, à tout groupement pourvu d'une possibilité d'expression collective pour la
défense d'intérêts licites, dignes, par suite, d'être juridiquement reconnus et protégés ;
Que, si le législateur a le pouvoir, dans un but de haute police, de priver de la
personnalité civile telle catégorie déterminée de groupements, il en reconnaît, au
contraire, implicitement mais nécessairement, l'existence en faveur d'organismes créés
par la loi elle-même avec mission de gérer certains intérêts collectifs présentant ainsi
le caractère de droits susceptibles d'être déduits en justice ;
Attendu qu'après avoir, en son article 1er, institué des comités d'entreprises dans
toutes les entreprises qu'elle énonce, l'ordonnance susvisée dispose : "le comité
d'entreprise coopère avec la direction à l'amélioration des conditions collectives du
travail et de vie du personnel, ainsi que des règlements qui s'y rapportent" ; "Le
comité d'entreprise assure ou contrôle la gestion de toutes les œuvres sociales établies
dans l'entreprise au bénéfice des salariés ou de leurs familles ou participe à cette
gestion ... dans les conditions qui seront fixées par un décret pris en Conseil d'Etat" ;
"Le décret déterminera notamment les règles d'octroi et l'étendue de la personnalité
civile des comités d'entreprises" ;
Attendu que l'article 21 de la même ordonnance est ainsi conçu :
"Dans les entreprises comportant des établissements distincts, il sera créé des comités
d'établissements dont la composition et le fonctionnement seront identiques à ceux
des comités d'entreprises définis aux articles ci-dessus, qui auront les mêmes
attributions que les comités d'entreprises dans la limite des pouvoirs confiés aux chefs
de ces établissements ; "Le comité central d'entreprise sera composé de délégués élus
des comités d'établissements" ;

3
Attendu que, pour déclarer irrecevable l'action intentée contre le sieur X..., en
remboursement du prix d'un marché de vêtements prétendu non exécuté par le Comité
d'établissement de Saint-Chamond de la Compagnie des Forges et Aciéries de la
Marine et d'Homécourt, représenté par son Président, le sieur Y..., l'arrêt attaqué
énonce qu'un groupement n'a la personnalité civile que si celle-ci lui a été
expressément attribuée ; que le silence de la loi relativement aux comités
d'établissements dans une matière ou une disposition expresse est indispensable ne
peut s'interpréter que comme étant l'expression de la volonté de n'attribuer la
personnalité civile qu'aux seuls comités d'entreprises, l'existence et le fonctionnement
des comités d'établissements devant se confondre avec la personnalité des comités
centraux d'entreprises et les comités d'établissements ne pouvant contracter ou agir en
justice que par l'intermédiaire de ces derniers ;
Mais, attendu que, d'après l'article 21 précité, la composition et le fonctionnement des
comités d'établissements sont identiques à ceux des comités d'entreprises et ont les
mêmes attributions que ces derniers dans les limites des pouvoirs confiés aux chefs de
ces établissements ; Et attendu que si les dispositions de l'article 1er du décret du 2
novembre 1945, prises en application de l'article 2, alinéa 2 de l'ordonnance
législative, ne visent expressément que les comités d'entreprises, elles impliquent
nécessairement reconnaissance de la personnalité civile des comités d'établissements,
celle-ci n'étant pas moins indispensable à l'exercice d'attributions et à la réalisation de
buts identiques, dans le champ d'action qui leur est dévolu par ladite ordonnance elle-
même ; D'où il suit qu'en déclarant, pour les motifs qu'elle a admis, l'action dudit
comité d'établissement irrecevable, la Cour d'appel a faussement appliqué, et par
suite, violé les articles invoqués au moyen ;
PAR CES MOTIFS : CASSE et ANNULE l'arrêt rendu entre les parties par la Cour
d'Appel de Lyon, le 30 octobre 1950, et les renvoie devant la Cour d'Appel de Riom.

Document 3. Crim., 25 juin 2002, (n°00-81.359).


- le procureur général près la cour d'appel de Versailles,
- X...,
contre l'arrêt de ladite cour d'appel, 8e chambre, en date du 19 janvier 2000, qui, pour
homicide involontaire, a condamné Y... à huit mois d'emprisonnement avec sursis, a
dit constituée à l'encontre de X... l'infraction d'homicide involontaire, et a prononcé
sur les intérêts civils.
LA COUR,
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu les mémoires en demande et en défense et le mémoire additionnel produits ;
Sur la recevabilité du mémoire additionnel :
Attendu que ce mémoire, déposé par l'avocat de X... le 29 mai 2002, après le dépôt du
rapport du conseiller rapporteur, n'est pas recevable ;
Sur le moyen unique de cassation, proposé par le procureur général près la cour
d'appel de Versailles, pris de la violation des articles 111-4, 319 et 221-6 du Code
pénal, d'un défaut de base légale :
Sur le moyen unique de cassation, proposé pour X..., pris de la violation des articles
319 ancien, 111-4 et 221-6 du Code pénal, 1382 du Code civil, 470-1 du Code de
procédure pénale, 485 et 593 du même Code, défaut de motifs et manque de base
légale :
" en ce que l'arrêt attaqué, statuant sur l'action civile, a dit que les éléments
constitutifs du délit d'homicide involontaire étaient réunis à l'encontre de X... et a

4
condamné ce médecin, solidairement avec Y..., à payer à Z... des dommages et
intérêts pour la perte de l'enfant qu'elle portait ;
" aux motifs qu'il est soutenu par le ministère public qu'il ne peut y avoir d'homicide
involontaire du foetus, celui-ci ne devenant une personne humaine qu'après la
naissance ; que s'il a pu être admis qu'une interruption involontaire de grossesse
concernant un fœtus dont la viabilité n'était pas démontrée avec certitude ne
constituait pas un homicide involontaire, tel n'est pas le cas de l'espèce ; qu'en effet,
l'enfant mort-né présentait lors de l'autopsie une taille de 50, 5 cm et un poids de 2, 5
kg ; qu'il ne comportait aucune lésion organique pouvant expliquer le décès ; que les
stigmates évocateurs d'une anoxie in utero ont été expliqués par les deux experts
précités ; que les photos jointes au dossier rapportent l'image d'un bébé parfaitement
conformé ; que cet enfant était à terme depuis plusieurs jours et que, compte tenu de
ce qui précède, si les fautes relevées n'avaient pas été commises, il avait la capacité de
survivre par lui-même, disposant ainsi d'une humanité distincte de celle de sa mère ;
" et aux motifs que, si le jugement entrepris prononçant la relaxe du docteur X... est
désormais définitif, il appartient à la Cour, en présence du seul appel de la partie
civile, d'examiner si les éléments constitutifs du délit d'homicide involontaire étaient
réunis à son encontre et de le condamner, le cas échéant, à des dommages et intérêts ;
que, s'il résulte des conclusions du rapport de l'expert A... que " si la surveillance de
cette grossesse avait été faite dans des conditions correctes dans la semaine du 10 au
17 novembre 1991, des anomalies du bien-être fœtal auraient été mises en évidence
en permettant d'intervenir à temps, si une telle surveillance avait été pratiquée comme
cela doit être en associant rythme cardiaque, amnioscopie, échographie, doppler
obstétrical, des signes du mal-être fœtal auraient pu être diagnostiqués et la décision
d'intervenir aurait pu être prise ; il existe donc une responsabilité importante de
l'équipe du docteur X... qui n'a pas appliqué les règles de l'art en matière de
surveillance d'un terme dépassé " ; que l'expert B... a relevé qu'il pouvait être reproché
au docteur X... de ne pas avoir intensifié la surveillance en fonction du temps qui
passait puisqu'il augmentait les risques ; que des relevés quotidiens ou pluri-
quotidiens auraient permis de déceler des anomalies et de hâter la date de l'extraction ;
que, surtout, l'absence de concertation avec Y..., le 17 novembre 1991, et le fait de ne
pas l'avoir jointe lui-même ce jour ont constitué une imprudence notoire ; qu'en
s'abstenant d'ordonner les mesures de surveillance adéquates, le docteur X... ne s'est
pas donné les moyens de prévenir le décès ; que les éléments constitutifs de
l'infraction reprochée étaient bien réunis à son encontre ; que Y... et X... ayant
contribué par leurs fautes respectives à la réalisation du dommage sont entièrement et
solidairement responsables du préjudice résultant des infractions commises ; que les
premiers juges ont fait une juste appréciation du préjudice concernant Z... elle-même ;
que la Cour est en mesure de réduire à 15 000 francs le préjudice de sa fille mineure
Valérie, âgée de six ans, au moment des faits " ;
" alors que, d'une part, bien que les poursuites pour homicide ou blessures
involontaires aient été exercées à l'initiative du ministère public, les dispositions de
l'article 470-1 du Code de procédure pénale ne sont pas applicables dès lors que les
juges du second degré sont saisis du seul appel de la partie civile contre une décision
de relaxe ; que l'application de cette disposition n'a pas été invoquée devant le
Tribunal ; qu'en l'absence d'appel par le ministère public de la relaxe du docteur X... et
de demande de Z..., devant les premiers juges, tendant à l'application de l'article 470-1
précité, la cour d'appel ne pouvait condamner le docteur X... à payer des dommages et
intérêts à la partie civile ; qu'en statuant comme elle l'a fait, elle a violé les articles
470-1 du Code de procédure pénale et 1382 du Code civil ;

5
" alors que, d'autre part, les faits reprochés à un médecin qui a involontairement causé
la mort d'un enfant à naître n'entrent pas dans les prévisions des articles 319 ancien et
221-6 du Code pénal, qui répriment les atteintes involontaires à la vie d'autrui ; qu'en
jugeant que les éléments constitutifs du délit d'homicide involontaire étaient réunis à
l'encontre du docteur X..., bien qu'elle avait constaté que l'enfant que portait Z...
n'était pas né viable, la cour d'appel a violé, outre les textes précités, l'article 111-4 du
Code pénal ;
" alors que, subsidiairement, en se bornant, sur la surveillance de la grossesse, à
rappeler les conclusions du rapport du professeur A...... et à noter que, selon l'expert
B..., il pouvait être reproché au docteur X... de ne pas avoir intensifié la surveillance
en fonction du temps qui passait et qui augmentait les risques sans répondre aux
conclusions d'appel du docteur X... qui, rappelant les motifs du Tribunal, faisait valoir
que jusqu'au 15 novembre 1991 l'état de l'enfant était satisfaisant, que les
enregistrements du rythme foetal étaient normaux et rassurants, que le docteur B...
avait indiqué qu'il n'y avait aucun élément déterminant permettant de fixer la
césarienne un jour plutôt que l'autre et que les constatations du professeur A... étaient
inexactes puisqu'il affirmait qu'aucune surveillance du rythme cardiaque n'avait été
réalisée du 10 au 17 novembre 1991 bien que des enregistrements avaient été
effectués les 11, 13 et 15 novembre 1991, la cour d'appel a entaché sa décision d'un
grave défaut de motif ;
" alors que, également, en se bornant à affirmer l'absence de concertation entre le
docteur X... et Y..., sans répondre au docteur X..., qui faisait valoir, dans ses écritures
d'appel, qu'il n'avait aucune obligation de rester à la clinique le 17 novembre, qu'il
avait confié à la sage-femme le soin de pratiquer les examens nécessaires et pouvait
être joint à son domicile et qu'il appartenait à Y... de l'appeler en cas de besoin, la
cour d'appel a, de nouveau, entaché sa décision de défaut de motifs ;
" et alors que, encore plus subsidiairement, le docteur B... a seulement relevé que des
monitorings pratiqués tous les jours et non toutes les 48 heures auraient peut-être
permis de diagnostiquer plus précocement un début de souffrance fœtale ; que le
dommage résultant de la faute imputée au médecin ne peut s'analyser que comme une
perte de chance ; qu'en accordant à Z... l'indemnisation de son entier préjudice, la cour
d'appel a alloué à la partie civile une réparation supérieure au préjudice effectivement
subi et violé l'article 1382 du Code civil " ;
Les moyens étant réunis ;
Vu les articles 319 ancien, 221-6 et 111-4 du Code pénal ;
Attendu que le principe de la légalité des délits et des peines, qui impose une
interprétation stricte de la loi pénale, s'oppose à ce que l'incrimination d'homicide
involontaire s'applique au cas de l'enfant qui n'est pas né vivant ;
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué que Z..., dont la grossesse, suivie par X..., était
venue à terme le 10 novembre 1991, est entrée en clinique en vue de son
accouchement le 17 novembre ; que, placée sous surveillance vers 20 heures 30, elle a
signalé une anomalie du rythme cardiaque de l'enfant à la sage-femme, Y..., laquelle a
refusé d'appeler le médecin ; qu'un nouveau contrôle pratiqué le lendemain à 7 heures
a révélé la même anomalie, puis l'arrêt total des battements du cœur ; que, vers 8
heures, X... a constaté le décès ; qu'il a procédé dans la soirée à l'extraction par
césarienne d'un enfant mort-né qui, selon le rapport d'autopsie, ne présentait aucune
malformation mais avait souffert d'anoxie ;
Attendu que, pour déclarer Y... coupable d'homicide involontaire et X..., qui a été
relaxé par le tribunal correctionnel, responsable des conséquences civiles de ce délit,
l'arrêt retient que le décès de l'enfant est la conséquence des imprudences et

6
négligences commises par eux, le médecin en s'abstenant d'intensifier la surveillance
de la patiente en raison du dépassement du terme, la sage-femme en omettant de
l'avertir d'une anomalie non équivoque de l'enregistrement du rythme cardiaque de
l'enfant ;
Que les juges, après avoir relevé que l'enfant mort-né ne présentait aucune lésion
organique pouvant expliquer le décès, énoncent " que cet enfant était à terme depuis
plusieurs jours et que, si les fautes relevées n'avaient pas été commises, il avait la
capacité de survivre par lui-même, disposant d'une humanité distincte de celle de sa
mère " ;
Mais attendu qu'en prononçant ainsi, la cour d'appel a méconnu les textes susvisés et
les principes ci-dessus rappelés ;
D'où il suit que la cassation est encourue ; qu'elle aura lieu sans renvoi, dès lors que
les faits ne sont susceptibles d'aucune qualification pénale ;
Par ces motifs :
CASSE ET ANNULE l'arrêt susvisé de la cour d'appel de Versailles, en date du 19
janvier 2000, en toutes ses dispositions en ce qui concerne X..., mais en ses seules
dispositions pénales en ce qui concerne Y..., toutes autres dispositions étant
expressément maintenues ;
DIT n'y avoir lieu à renvoi.

Document 4.
Article 9 du code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée.
Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes
mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une
atteinte à l'intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s'il y a urgence, être
ordonnées en référé ».

Document 5. Assemblée plénière, Audience publique du vendredi 31 mai 1991, n°


de pourvoi: 90-20105.
Vu les articles 6 et 1128 du Code civil, ensemble l'article 353 du même Code ;
Attendu que, la convention par laquelle une femme s'engage, fût-ce à titre gratuit, à
concevoir et à porter un enfant pour l'abandonner à sa naissance contrevient tant au
principe d'ordre public de l'indisponibilité du corps humain qu'à celui de
l'indisponibilité de l'état des personnes ;
Attendu selon l'arrêt infirmatif attaqué que Mme X..., épouse de M. Y..., étant atteinte
d'une stérilité irréversible, son mari a donné son sperme à une autre femme qui,
inséminée artificiellement, a porté et mis au monde l'enfant ainsi conçu ; qu'à sa
naissance, cet enfant a été déclaré comme étant né de Y..., sans indication de filiation
maternelle ;
Attendu que, pour prononcer l'adoption plénière de l'enfant par Mme Y..., l'arrêt
retient qu'en l'état actuel des pratiques scientifiques et des mœurs, la méthode de la
maternité substituée doit être considérée comme licite et non contraire à l'ordre
public, et que cette adoption est conforme à l'intérêt de l'enfant, qui a été accueilli et
élevé au foyer de M. et Mme Y... pratiquement depuis sa naissance ;
Qu'en statuant ainsi, alors que cette adoption n'était que l'ultime phase d'un processus
d'ensemble destiné à permettre à un couple l'accueil à son foyer d'un enfant, conçu en
exécution d'un contrat tendant à l'abandon à sa naissance par sa mère, et que, portant
atteinte aux principes de l'indisponibilité du corps humain et de l'état des personnes,
ce processus constituait un détournement de l'institution de l'adoption, la cour d'appel
a violé les textes susvisés ;

7
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement dans l'intérêt de la loi et sans renvoi, l'arrêt
rendu le 15 juin 1990 par la cour d'appel de Paris.

Vous aimerez peut-être aussi