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Chapitre 2 : les autres entités de l’ordre juridique international

Il existe un dénominateur commun entre les autres sujets de l’ordre juridique


international, c’est le fait de jouir d’une personnalité juridique limitée parce que spécialisée,
fonctionnelle, finalisée, temporaire, transitoire ou encore circonstancielle. Cette personnalité
juridique, il faut le dire, leur est en général, concédée par l’Etat sujet majeur de l’ordre
juridique international ou éventuellement des organisations internationales. Parmi ces diverses
entités on retrouve donc d’abord l’organisation internationale et ensuite les individus, et enfin
un ensemble composite constitué des acteurs non étatiques.

L’organisation internationale

 Définition :
Fritz Maurice définit l’O.I comme une association d’Etats constituée par traité, dotée d’une
constitution et d’un organe commun et possédant une personnalité juridique distincte de celle
des Etats membres.

 Caractéristiques
Il existe plusieurs éléments caractéristiques de l’organisation internationale
 Son caractère intergouvernemental

 Sa nature institutionnelle

 Son fondement conventionnel

 Sa capacité d’action autonome sur la scène internationale

 Typologie
Du point de vue de la typologie on distingue :
 Les organisations à vocation générale des organisations spécialisées

 Les organisations universelles des organisations régionales

 Les organisations politiques des organisations techniques

 Les organisations de coopération des organisations d’intégration

 Compétences
On distingue
 Les compétences formelles, c’est à dire celle qui sont formellement déclinées dans
l’acte constitutif

 Les compétences implicites qui découlent naturellement et logiquement des buts


poursuivis par l’organisation

Ces compétences quelles qu’elles soient peuvent être de type normatif, opérationnel,
juridictionnel, d’étude, de contrôle ou même de sanction.

 Organes

S’agissant des organes il faut distinguer

 Les organes conventionnels qui sont mis en place par l’acte constitutif des organes
dérivés mis en place par l’organe restreint

 Les organes pléniers des organes restreints

 Les organes intergouvernementaux des organes techniques qui dans les organisations
d’intégration sont chargés de la préservation de l’Esprit communautaire

 Les organes administratifs des organes parlementaires et des organes juridictionnels

 Les actes des O.I

Les O.I peuvent émettre des actes à caractère obligatoire et contraignant dont la nature et la
dénomination varie d’une organisation à l’autre ainsi que des actes sans efet de contrainte
mais ayant vocation à orienter les Etats membres dans leurs actions. Ainsi on distingue :

 Les actes déclaratoires

 Les actes résolutoires

 Les actes programmatiques

 Le processus décisionnel des organisation internationales


il existe deux variantes au processus décisionnel au sein des O.I

 Le vote
Qui peut être à l’unanimité ou à la majorité simple
 Le consensus

Qui est une technique d’adoption des textes qui consiste à s’assurer qu’aucun Etat n’exprime
formellement son désaccord vis-à-vis de l’acte ou de la décision proposée.

 Les moyens des O.I

 Les moyens juridiques

L’O.I dans la jouissance de sa personnalité juridique fonctionnelle dispose :

 De la capacité de conclure des traités avec des Etats ou d’autres O.I

 Du droit de délégation active ou passive (capaciter de se faire représenter


auprès d’autres Etats ou O.I

 De la capacité de formuler des réclamations du faits de dommages subis

 De la possibilité de voir sa responsabilité mise en jeu

 De la capacité à signer des accords de siège

 Des privilèges et immunités accordés à ses agents

 Les moyens humains

L’O.I opère à travers des agents, qui sont définis comme toute personne par
laquelle l’organisation agit que cette personne soit liée par un lien statutaire
(fonctionnaire) ou par un lien Ad Hoc (personnel associé)

 Les moyens financiers

En fonction de la marge d’autonomie de décision que les Etats sont disposés à


accorder à l’organisation le mécanisme de financement peut être

 Une contribution périodique des Etats suivant un barème

 Un système de ressources propres et autonomes défini par les Etats

L’individu
Souvent considéré par jean Dupuy comme en exil dans la société des nations, parce
qu’enfermé dans le cadre étatique qui fait écran entre lui et l’ordre juridique international,
l’individu est loin d’être coupé de tout accès à cet ordre. D’ailleurs cette barrière disparait en
droit international répressif (en cas de crimes rentrant dans le champ de compétence
matérielle de la CPI) et aussi dans le cadre de la protection des droits de l’homme. Dans ce
dernier cas de figure il jouit d’une personnalité juridique finalisée et peut saisir les instances
internationales après épuisement des voies de recours interne ou en cas d’inefficacité,
d’inactivité, ou de prolongement anormal des recours.

En tout état de cause l’individu n’est pas un sujet de droit international de manière
générale. Il a simplement reçu à l’effet de défendre ses droits ou de répondre de ses actes, une
capacité et une habilitation à agir à l’international dans des conditions bien définies. C’est
pourquoi l’on peut considérer sa personnalité juridique comme limitée et finalisée.

Les acteurs non gouvernementaux


On entend par acteurs non gouvernementaux un ensemble d’acteurs ou institutions qui ont
occupé une certaine place dans l’ordre international et qui quoique jouissant d’une présence et
d’une influence considérable souffrent encore d’un régime juridique ponctué d’une grande
dose d’indétermination. Ces entités bénéficient quoiqu’il en soit d’une personnalité juridiques
fonctionnelle, circonstancielle, transitoire et finalisée et en tout état de cause limitée. On peut
ainsi citer

 Les ONG qui ont été intégrées comme structures à prendre en compte dans la charte
des nations unies et auquel un statut consultatif a été aménagé à l’effet de leur
permettre de participer à la production des normes, à la délibération sur des sujets
importants, au contrôle citoyen des politiques publiques internationales. Elles sont
devenues incontournable dans le système de gouvernance international et leur posture
d’évaluateur critique constitue un motif d’inquiétude pour les Etats.

 Les firmes multinationales

 Les mouvements de libération nationaux

 Les mouvements insurrectionnels

 Les groupes armés. etc.

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