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6.1 Introduction
La méthode de Ponchon et Savari peut être appliquée pour les mélanges idéaux et même
dans le cas des mélanges réels où les chaleurs de mélange sont non nulles et les chaleurs de
vaporisation sont différentes, elle donne des résultats exacts. En plus de l’utilisation de la courbe
d’équilibre dans la méthode de Mac Cabe et Thiele, la connaissance du diagramme isobare
enthalpie-composition du mélange est indispensable. Donc, pour l’application de la méthode de
Ponchon et Savari il est nécessaire d’exploiter les relations d’équilibres liquide-vapeur, les bilans
de masse ainsi que les bilans de chaleur au niveau de chaque plateau.
Dans le diagramme (Figure 2.18) on distingue trois régions (liquide, vapeur et liquide-
vapeur) limitées par les deux courbes h=f(x) et H=f(y) qui représentent respectivement les
enthalpies d'un liquide saturé et d'une vapeur saturée.
Entre ces deux courbes, il y a le domaine d'existence d'un mélange liquide-vapeur dont les
compositions d'équilibre à une certaine température sont aux extrémités d'une conodale.
Les quantités de chacune des phases d'un mélange liquide-vapeur peuvent être calculées en
utilisant la règle des bras de levier inverse.
Avec :
hoA : Enthalpie molaire liquide du constituant A à sa température d’ébullition.
hoB : Enthalpie molaire liquide du constituant B à sa température d’ébullition.
HAo : Enthalpie molaire du constituant A à sa température de rosée.
HBo : Enthalpie molaire du constituant B à sa température de rosée.
∆HA : Chaleur latente de vaporisation du constituant A.
∆HB : Chaleur latente de vaporisation du constituant B.
hL , HV
Vapeur
H=f(y)
HAo
∆HB Conodale
HAo
Liquide-Vapeur
∆HA
hoB
hoA
h=f(x) Liquide
0 x y 1
Dans le cas d’un mélange binaire idéal lorsque la chaleur de mixtion est nulle, les courbes
h=f(x) et H=f(y ) sont des droites (figure 2.19) :
hL , HV
Vapeur
H=f(y)
HBo
HAo
Liquide-Vapeur
hoB
hoA
h=f(x)
Liquide
0 x ou y 1
yP+1 . VP+1 = xP . LP + xD . D
Bilan thermique
yP+1 . (LP + D) = xP . LP + xD . D
On peut écrire :
LP . (yP+1 − xP ) = D. (xD − yP+1 )
L’égalité des deux rapports de l’équations (2.55), exprime que les deux droites qui passent
par les points (xP , hP ) et (yP+1 , HP+1 ) et les points (xD , Q′c) et (yP+1 , HP+1 ) ont la même pente
et passent par un point commun donc elles sont confondues et les trois
points : LP (xP , hP ), VP+1 (yP+1 , HP+1 ) et C(xD , Q′c ) sont alignés sur la diagramme enthalpie-
composition (figure 2.20).
Les droites (LP VP+1 ) s’appellent les droites opératoires de la zone d’enrichissement, elles
lient la phase liquide du plateau p à la phase vapeur du plateau p + 1 et passent par un point fixe
C(xD , Q′c ) qui s’appelle pôle de la section enrichissement.
hL , HV
C Q′c
Vapeur
H=f(y) VP+1
HBo HP+1
V2
V1
∆HB Droite opératoire
HAo
Liquide-Vapeur
hoB ∆HA
h=f(x)
hP hoA
LP L1
Liquide
0 xP yP+1 xD 1
Bilan de matière
L′ P+1 = V ′ P + R
′
xP+1 . L′ P+1 = yP′ . V ′ P + xR . R
Bilan thermique
QR
Q′R = hR − (2.57)
R
On trouve :
h′P+1 . L′P+1 = HP′ . VP′ + R. Q′R (2.58)
On substitue (2.24) dans (2.25) et (2.58) :
′
xP+1 . (VP′ + R) = yP′ . V ′ P + xR . R
On peut écrire :
′
V ′ P . (xP+1 − yP′ ) = R. (xR − xP+1
′ )
Donc :
L’égalité des deux rapports de l’équations (2.60), exprime que les deux droites qui passent
′
par les points (xP+1 , HP′ ) et (yP′ , HP′ ) et les points (xR , Q′R ) et (xP+1
′
, h′P+1 ) ont la même pente et
passent par un point commun donc elles sont confondues et les trois points L′P+1 (xP+1
′
, h′P+1 ),
VP′ (yP′ , HP′ )et C ′ (xR , Q′R )sont alignés sur la diagramme enthalpie-composition (figure 2.21).
Les droites (L′P+1 VP′ ) s’appellent les droites opératoires de la zone d’épuisement, elles lient
la phase liquide du plateau P ′ + 1 à la phase vapeur du plateau P ′ et passent par un point fixe
C ′ (xR , Q′R ) qui s’appelle pôle de la section épuisement (figure 2.21).
hL , HV
Vapeur
∆HB
HAo
Liquide-Vapeur
hoB L′o ∆HA
L′1 L′ Droite opératoire
h′P+1 2 hoA
L′P+1 h=f(x)
Liquide
0 xR ′
xP+1 yP′ 1
Q′R
𝐂′
Bilans de matière
Les équations (2.1) et (2.2) traduisent les bilans de matière globale et partiel
respectivement :
A=D+R
zA . A = x D . D + x R . R
Bilan thermique
A . HA + Q R = D . hD + R . hR + Q C
On peut écrire :
Qc QR
A . HA = D . (hD + ) + R . (hR − )
D R
HA . (D + R) = Q′c . D + Q′R . R
z A . ( D + R) = x D . D + x R . R
On peut écrire :
D. (HA − Q′c ) = R. (Q′R − HA )
D. (zA − xD ) = R. (xR − zA )
Donc :
HA − Q′c Q′R − HA
= (2.62)
zA − x D x R − zA
La construction du nombre d’étages théoriques est basée sur l’utilisation à la fois des deux
diagrammes isobares, le diagramme enthalpie-composition H(y) - h(x) et le diagramme
d’équilibre y=f(x).
Les courants qui sortent d'un étage (LP et VP) sont en équilibre thermodynamique
(utilisation de la courbe d'équilibre).
Les courants qui se croisent dans la zone d’enrichisement (LP et VP+1) appartiennent à une
droite opératoire passant par le pôle C et les courants qui se croisent dans la zone
d’épuisement(L′P+1 et VP′ ) appartiennent à une droite opératoire passant par le pôle
C ′ (utilisation du diagramme enthalpie-composition).
Courbe d’équilibre
𝐂 Q′c
hL , HV
hA L′o L′1 ′ ′ hD
L 2 L3 ′
L4 LA L4 L3 L2 L1
0 xR xA zA yA xD 1
Q′R
𝐂′
Il arrive souvent qu’on utilise deux condenseurs en série, un premier condenseur partiel dont
la phase liquide constitue le reflux, puis un deuxième condenseur (total).
D’après la figure (2.23), le segment (Lo Vc ) représente le condenseur partiel, il est équivalent
à un étage théorique supplémentaire où la phase liquide (le reflux)Lo (xc , hc ) est en équilibre avec
la phase vapeur Vc (yc , Hc ), ce dernier entre dans le deuxième condenseur fournissant le
distillat (yc = xD ). Le segment (L1 V1 ) correspond au plateau de tête de la colonne dont
V1 (x1 , H1 ) représente la phase vapeur qui entre dans le condenseur partiel.
hL , HV
C Q′c
1er Plateau
H=f(y)
HBo
V1 H1
Vc
Condenseur
Partiel HAo
hoB h=f(x)
hoA
hc
L1 Lo
0 x1 xc y1 xD 1
Un nombre minimum d’étages théoriques Nm correspond à un taux de reflux tend vers l’infini
(reflux total). Dans ces conditions, on aura des valeurs du distillat et du résidu qui sont nuls et
par conséquent les chaleurs à fournir au bouilleur et à extraire au condenseur (Q R et Qc) tendent
vers l’infini. Donc, toutes les droites opératoires sont des verticales parallèles à cause de
l’éloignement des pôles C et C’ à l’infini.
0 xR xD 1
Q′cm − H1
rm = (2.65)
H1 − hD
Cm Q′m
hL , HV
VA
H1
A
hA hD
LA
0 xR xA zA yA xD 1