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Théorie de l’Echange International 2018

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Département des Sciences de Gestion

THEORIE DE L’ECHANGE INTERNATIONAL

Notes de Cours destinées aux étudiants de Première Licence en


Sciences de Gestion

Prof. BAZA LUEMBA

Sous suppléance du Prof. BATAMBA B.

ANNEE ACADEMIQUE : 2017-2018

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Théorie de l’Echange International 2018

INTRODUCTION

Les échanges internationaux constituent un fait très ancien qui remonte à l’époque des
peuples antiques, Navigateurs et Commerçants sillonnaient les côtés de la Méditerranée
en y fondant des comptoirs. Ils se sont développés ensuite dans les villes commerçantes
de l’Europe Occidentale, au Moyen Age, avec le commerce de graines, textiles, épices,
pour devenir mondiaux, à partir du 14ème jusqu’au 17ème siècle avec les empires coloniaux
contrôlant politiquement et économiquement, le Nouveau Monde, l’Asie et l’Afrique
grâce à leur maîtrise des Océans et au développement des transports terrestres.

C’est seulement au 18ème siècle, à la suite du développement industriel, principalement


de l’Angleterre, éprouvant les besoins de l’ouverture des frontières des nations
qu’apparait la Théorie de l’Echange International qui accompagne cette expansion
considérable du commerce mondial.

Excepté les deux guerres mondiales du 20ème siècle qui les avaient stoppés, les échanges
internationaux ont continué d’enregistrer une expansion soutenue par des progrès
technologiques des 18ème et 20ème siècles, par le GATT (Accord Général sur le Commerce)
et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Aujourd’hui, les entreprises déploient à
l’échelle mondiale leurs réseaux technologiques de production et de commercialisation.

La Théorie de l’Echange International cherche principalement à comprendre, à expliquer


les raisons qui incitent les pays à pratiquer l’échange par une analyse positive, d’une
part, et à dégager les conséquences qui en découlent, par une analyse normative, d’autre
part. Elle a réalisé des progrès significatifs dans la continuité, en même temps que dans
la diversité des problèmes traités et des explications formulées de Adam Smith et David
Ricardo à Paul Krugman en passant par Eli Heckscher, Bertil Ohlin, Meade, Paul
Samuelson. Ainsi l’on dispose d’un corps cohérent de principes et de règles valables
partout pour l’analyse, l’explication et la compréhension des évolutions du commerce
mondial.

A partir de ces théories, le cours tentera de répondre à deux questions essentielles :

- Pourquoi l’Echange International et dans quel intérêt ?


- Pour quel profit pour les partenaires ?

Les quatre premiers chapitres développent les principales théories explicatives de


l’Echange International, et les deux derniers présentent, l’un l’ajustement de la balance
des paiements selon l’optique Keynésienne, et l’autre les politiques commerciales
principalement les droits de douane.

Cordial merci à l'Assistant LUBENDO Pierrot-Gomez qui a élaboré et dirigé les travaux
pratiques, et pour l’affinement des Graphiques.

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Chapitre 1 : LOI DE L’AVANTAGE COMPARATIF

Section 1 : LOI DE L’AVANTAGE ABSOLU D‘ADAM SMITH

 ADAM SMITH : 1723-1790

Ecossais, Professeur de Logique et de Morale à l’Université de Glascow. Auteur de : « La


Recherche sur la nature et la cause de la Richesse des Nations ».

1.1.1. Hypothèses :

1) un seul facteur de production « le travail » ;


2) parfaite mobilité internationale du facteur travail ;
3) deux biens, deux pays ;
4) libre échange.

1.1.2. Détermination de l’avantage absolu

La situation géographique et climatique, les qualifications et expériences des hommes


accordent l’avantage absolu à un pays de produire tel bien ou tel autre, à moindre coût,
par rapport au reste du monde. Dans cette situation, chaque pays doit importer le bien
qu’il ne fabrique pas, ou ne réalise pas à moindre coût, et exporter le bien qu’il produit à
bon marché.

Les causes de l’Echange International et de la spécialisation tiennent à la différence


absolue dans les coûts de production.

Adam Smith compare les coûts de production nationaux et étrangers en heures de travail
de chaque bien pour déterminer l’avantage absolu de chaque pays. D’où, l’énoncé du
principe général suivant. « Chaque pays exporte le produit pour lequel le coût national
de production est faible par rapport au coût étranger et importe le produit qu’il
réalise avec un coût élevé par rapport à l’étranger ».

o Exemple d’avantage des coûts absolus en heures de travail :

En une heure de travail, le Pays produit 6 mètres de Tissus et 4 litres de Vin, le Reste du
Monde en produit 1 mètre et 5 litres, respectivement.

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Tableau n°1 : détermination de l’avantage absolu en (une heure de travail)


Biens Pays RDM
6m 1m
Tissus (en mètre) 1 h  60' 60'
 10'  60'
6m  6' 1m
4l 5l
Vin (en litre) 60' 60'
 15'  12'
4l 5l

en Tissu 10’< 60’ -


Avantage absolu
en Vin 12’< 15’
-

De ce tableau, en comparant les coûts de production de chaque bien dans les deux
nations, on constate que le Pays a l’avantage absolu dans la production des Tissus, car
son coût de production est faible par rapport à celui du Reste du Monde (soit 10’< 60’),
et le Reste du Monde dans la production de Vin (12’< 15’).

1.1.3. Le gain de l’échange international

Supposons un rapport d’échange international, compte tenu du tableau 1 ci-dessus, de 6


mètres de tissus s’échangeant contre 6 litres de vin.

En autarcie, l’échange s’effectue, dans le pays, de 6 mètres de tissus contre 4 litres de


vin. A l’ouverture de l’échange international, le pays gagne la différence entre les
quantités de vin reçues de l’échange et en autarcie (6 litres - 4 litres) = 2 litres de vin,
soit ½ heure de travail, car 1 heure de travail produit 4 litres de vin.

Le Reste du Monde reçoit avec l’échange international 6 mètres de tissus (exportés par
le pays) qui représentent 6 heures de travail, puisque 1 heure de travail produit 5 litres
de vin. Le Reste du Monde gagne la différence entre sa production de vin produite avec 6
heures de travail, 30 litres de vin et la quantité de vin cédée par l’échange de 6 litres de
vin, soit (30 litres - 6 litres) = 24 litres de vin, ce qui représente 24 litres/5 litres = 4,8
heures de travail.

Remarquons que le gain ne doit pas forcément être de même niveau, égal pour les deux
partenaires. L’essentiel réside dans l’affirmation selon laquelle l’échange international
basé sur l’avantage absolu procure un gain à chaque partenaire.

L’origine de cet avantage absolu est naturelle ou acquise, c’est-à-dire forgée par
l’expérience et l’histoire dans le premier cas, ou par la protection nationale pour le
second. En effet, avec l’aide de la protection, un pays acquiert une industrie qui, après
un certain temps, devient compétitive sur le plan international.

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1.1.4. Les débouchés extérieurs

Les débouchés donnent de la valeur au surplus de produit et augmentent le revenu


national. Pour mieux comprendre cet avantage, il convient d’examiner les relations
existant entre division du travail et industrialisation, d’une part, et surplus agricole et
industrialisation, de l’autre.

La division du travail traduit une opération de désintégration des activités économiques,


principalement de production. Elle est infinie dans le secteur industriel avec la création
des nombreuses activités industrielles indépendantes les unes des autres, une réelle
segmentation qui donne naissance à l’industrialisation. Elle génère un surplus de
produit important sans cesse croissant qui requiert pour son écoulement un marché
intérieur étendu. L’étroitesse de ce dernier freine l’industrialisation.

Dans le secteur agricole en revanche, où la désintégration des activités de production est


faible, la division du travail limitée, la productivité du travail faible, le surplus agricole
paraît d’autant plus réduit que la population à nourrir y augmente rapidement.

Le surplus agricole qui constitue l’excédent de subsistance des populations rurales


représente le débouché du secteur industriel. Son étroitesse freine le développement
industriel.

Dans ces conditions, il faut se tourner vers l’extérieur qui constitue un grand débouché
pour exporter les produits industriels, afin de stimuler l’industrie nationale et la
division du travail. Adam Smith assigne ainsi au commerce international la fonction
d’assurer l’industrialisation du pays.

1.1.5. La main invisible

Adam Smith examine également le fonctionnement de la société qui ne se disloque pas,


malgré la recherche par chaque individu de son intérêt personnel. Comment la recherche
des affaires personnelles favorise-t-elle la réalisation de l’intérêt général ? Parce qu’il
existe des lois du marché, et il en retient principalement deux :

- La concurrence créée par la poursuite de l’intérêt personnel permet à la société


de produire des biens et services dans des quantités et des qualités désirées,
d’une part, et à des prix compétitifs (faibles) d’autre part ;
- La division du travail découlant d’ailleurs de la concurrence permet à chaque
individu de produire selon ses aptitudes particulières et son savoir faire ; elle
accroit l’opulence de toutes les classes sociales. Elle constitue la base et la
justification des échanges extérieurs.

Pour Adam Smith, le libéralisme économique, le laisser faire est un système efficace,
bénéfique même pour les travailleurs, car la croissance économique accroit la demande
de travail, les salaires et le niveau de vie. La protection n’est tolérée que dans le cadre
d’une politique de l’industrie naissante, d’intérêt vital pour le pays.

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Conclusion

L’avantage absolu, naturel ou acquis, offre la possibilité de canaliser les investissements


et la force de travail vers les industries qui assurent le profit, base de tout progrès
économique. Adam Smith assigne à l’échange international la fonction d’assurer
l’industrialisation.

Section 2 : LA LOI DE L’AVANTAGE COMPARATIF DE DAVID RICARDO

 DAVID RICARDO : 1769-1820

Anglais, immigré juif, agent de change, propriétaire foncier, Député à la Chambre de


Commune. Auteur de : « Principes d’Economie Politique et de l’Impôt ».

1.2.1. Les hypothèses :

1) un seul facteur de production, le travail ;


2) deux pays, deux biens produits et consommés ;
3) libre échange ;
4) absence de coût de transport ;
5) technologie différente entre les pays (besoins unitaires en heures de travail pour
produire les biens sont différents d’un pays à l’autre) ;
6) concurrence parfaite ;
7) plein emploi de facteur travail ;
8) coût de production constant (rendement d’échelle constant) ;
9) mobilité parfaite à l’intérieur da chaque pays et immobilité internationale du
facteur travail ;
10) demande homogène pour les deux pays ;
11) théorie de la valeur travail base d’explication de l’avantage comparatif.

Plusieurs de ces hypothèses ont été relâchées sans altérer ou contredire la loi (plusieurs
pays, biens, facteurs, prise en compte des coûts de transport, coûts de production
croissants) ; l’hypothèse 11 rejetée, abandonnée.

En effet, la théorie de la valeur-travail qui postule que la valeur ou le prix d’un bien est
déterminé par le montant de travail incorporé dans la production de ce bien n’est valide
qu’à trois conditions : (i) le travail seul facteur de production ; (ii) employé dans la
même proportion fixe pour la production de tous les biens ; (iii) homogène, identique
partout.

Le travail est souvent combiné avec d’autres facteurs de production, capital, terre. Il
existe également des possibilités de substitution entre travail et d’autres facteurs ; il est
loin d’être homogène, il varie d’un pays à l’autre suivant les politiques de formation ou
de rémunération mises en œuvre dans les pays.

Aucune de ces trois hypothèses n’étant pas vraie, la théorie de la valeur-travail ne peut
expliquer la loi de l’avantage comparatif. Il faut la rejeter.

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1.2.2 La loi de l’avantage comparatif est expliquée par la théorie de coûts


d’opportunité

Formulée par HABERLER, économiste américain d’origine autrichienne en 1936. Elle


postule que le coût d’un bien est égal au montant d’un second bien auquel on doit
renoncer la production afin de dégager les ressources nécessaires à la production d’une
unité supplémentaire du premier bien.

La comparaison des coûts d’opportunité d’un bien en autarcie, entre deux pays
détermine l’avantage comparatif. Le pays à coût d’opportunité le plus faible dans un
bien donné, détient l’avantage comparatif. C’est dans la différence des coûts de
production en autarcie, c’est-à-dire, la différence des productivités du travail que se
trouve l’origine de la différence des prix relatifs des biens entre les pays.

Notation :

𝐶𝑎1 𝐶𝑎2
 ; (besoins unitaires en heures de travail d’un bien X en termes de besoins
𝐶𝑏1 𝐶𝑏2
unitaires en heures de travail de l’autre bien Y) ;
 𝑃𝑋 /𝑃𝑌 (prix du bien X en terme du prix du bien Y : prix relatif du bien X) ;
 𝑃𝑌 /𝑃𝑋 (prix relatif du bien Y).

1.2.3. Frontière des possibilités de production

Le facteur travail étant parfaitement mobile et pleinement employé permet de


déterminer la frontière des possibilités de production du pays.

Le nombre d’heures de travail, pour produire le bien x : Qx.Ca1 = Lx. Celui de la


production du bien y : Qy.Cb1 = Ly.
Qx.Ca1 + Qy.Cb1< L.

Ainsi, pour augmentation la production d’un bien, il faut réduire l’autre production. La
frontière de production indique les combinaisons possibles de production de deux
biens, compte tenu de ressource, de la technologie et de la demande (préférences).

1.2.3.1. Expression algébrique

Lx Lx
La fonction de production Qx = avec  Ca 1
Ca 1 Qx
Ly Ly
Qy= 1
avec  Cb1
Cb Qy

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Partant de la mobilité parfaite du facteur travail et son plein emploi :

L x + Ly = L
L’on dégage : L = Qx.Ca1 + Qy.Cb1
L Ca
 1 .Q x  Q y
Cb1 Cb1
L  Ca 
Qy = 1
  1 .Qx  : C’est une droite qui indique la quantité maximale du bien y que
Cb  Cb1 
l’économie nationale peut produire, étant donné la quantité
fixée de la production du bien x.

L  Cb1 
Qx = 1
  1 .Q y  : C’est une droit, indiquant la quantité maximale du bien x que
Ca  Ca 
l’économie peut produire compte tenu de la quantité fixée de
la production du bien y.

En reliant ces deux quantités portées sur un graphique (abscisse et coordonné), on trace
la frontière de production du modèle de Ricardo. Elle prend la forme d’une droite avec le
coût d’opportunité constant.

Figure n°1 : Frontière des possibilités de production de la théorie de D. Ricardo

Y Y
𝐿2𝑦
Frontière de 𝐶𝑏2
𝐿1𝑦 production
𝐶𝑏1 du pays Frontière de
production
𝑄𝑦1 𝑄𝑦2 du RdM

0 𝑄𝑥1 𝐿1𝑥 0 𝑄𝑥1


X 𝐿2𝑥 X
𝐶𝑎1 𝐶𝑎2

Définition de la frontière des possibilités de production : un lieu géométrique des


combinaisons de production optimale des biens X et Y.

- Tout point situé sur la droite (f.p.p.) représente une combinaison de production
optimale des biens X et Y ;
- Toute augmentation additionnelle d’une unité supplémentaire d’un bien
entraine une réduction constante de l’autre bien. Le coût d’opportunité est
constant.

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1.2.3.2. Dérivation graphique de la frontière des possibilités de production


de D. Ricardo

Porter les fonctions de production des biens y et x dans les quadrants II et IV,
respectivement. La droite AB du quadrant III représente l’allocation des ressources, le
travail.

Figure 2 : Dérivation graphique de la frontière des possibilités de production


de D. Ricardo

Y
Quadrant II Quadrant I
QY
A’
Q3y
1’
Q2y
2’
Q1y
3’
LY B’
A 0 X
Q1X
1
Q2X
2

Q3X Quadrant IV
Quadrant III 3

QX
Y’
Au point A toute la force du travail est affectée à la production du bien y, et au point B à
celle du bien x.

Les points intermédiaires entre A et B, par exemple 1 et 2 répartissent les ressources


dans les deux secteurs de production.

Les points situés sur la droite AB qui répartissent le travail dans les deux secteurs de
production sont ensuite projetés sur les fonctions de productions des biens x et y pour
obtenir les productions de ces deux biens x et y, soit Qx3, Qx2, Qx1, d’une part, et Qy3, Qy1,
Qy2 d’autre part.

A partir des productions respectives des quadrants IV Q1X, Q2X et Q3X et II Q1Y, Q2Y et Q3Y, on
mène encore des projections dans le quadrant I pour déterminer les points
d’intersection 1’, 2’ et 3’ qui indiquent les combinaisons possibles de production des

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biens X et Y. La droite passant par les points intermédiaires 1’,2’ et 3’ prolongée


jusqu’aux droites des X et Y, soit A’B’, représente la frontière de possibilité de
production de l’économie du modèle de D. Ricardo.

1.2.3.3. Principales caractéristiques de la frontière de possibilité de production


ricardienne

- la frontière des possibilités de production de Ricardo est une droite. Un lieu


géométrique des combinaisons possibles de production des biens X et Y compte tenu
des ressources disponibles ;
- La pente de la frontière de production définit le coût d’opportunité, la valeur de la
pente est égale à la valeur négative du prix relatif d’un bien, soit le rapport des
𝑪𝟏
𝒂 𝑷𝒙
besoins unitaires en heures de travail : − =− ;
𝑪𝟏
𝒃 𝑷𝒚

- La pente de la frontière de production reflète l’avantage comparatif de l’économie,


 Ca 1 Px 
c'est-à-dire son niveau de prix relatif à l’autarcie :   . ;
 Cb1 P 
 y 

- La pente de frontière de production dépend des coefficients techniques et de la taille


de l’économie nationale (travailleurs disponibles) ;
- Le coût d’opportunité est constant.

1.2.4. Offre, prix relatifs et salaires

L’offre des deux biens x et y est déterminée par la mobilité des travailleurs du secteur à
bas salaires (faible productivité) vers celui à salaires élevés (forte productivité). Le taux
de salaire dans chaque secteur reflète cette mobilité, c’est la valeur produite en une
heure par un ouvrier. Dans une situation de concurrence parfaite, sans profil de
monopole, le taux de salaire horaire, c’est le rapport entre prix et besoins unitaires en
heure de travail.
Px
w= : pour secteur x
Ca 1
Py
w= : pour le secteur y
Cb1
 Relations entre prix relatifs, coût d’opportunité, salaire et production :

Px Ca 1
 : salaires élevés dans le secteur x et spécialisation en bien x ;
Py Cb1
Px Ca 1 P Ca 1
 1 : salaires élevés dans le secteur y et spécialisation en bien y ; x  1 :
Py Cb Py Cb
même niveau de salaire dans les deux secteurs et l’économie produit à la fois les deux
biens x et y.

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D’où le principe
1 général suivant : l’économie se spécialise
1 dans la production du bien x si
Px Ca Px Ca
 1 
Py Cb . Elle se spécialise dans le bien y si Py Cb1 . Elle produit les deux biens si
Px Ca 1

Py Cb1

1.2.5. Fonctionnement d’une Economie fermée de la théorie de D. Ricardo

Il postule des ressources et une main d’œuvre disponibles, une technologie de


production, des salaires et des prix relatifs des biens. Les technologies de production et
les ressources étant différentes entre les pays, chaque pays possède sa propre frontière
de production.

Figure 3 : Equilibre partiel en autarcie de la théorie de D. Ricardo

 Ca 2  2
 2  (Qx /QY)2
 Cb 

 Ca 1  1
 1  (QX/QY)1
 Cb 

Demande (Dx/Dy)1x2

0 Q2x Q1x Qx/Qy

L’équilibre partiel en autarcie sur le marché des biens est représenté par la figure ci-
dessus. La courbe d’offre est présentée en termes relatifs.
 Qx   1
* L’offre relative du bien x   : une droite horizontale d’ordonnées  Ca  pour le
Q   Cb1 
 y   
 Ca 2 
pays et  2  pour RM.
 Cb 
1 2
D   Dx 
* La demande relative  x    , est la même pour les deux nations; c’est une
D  D 
 y   y 
 Px 
fonction décroissante du prix relatif du bien X  
 P 
 y 
* Les intersections (1) et (2) définissent, l’équilibre du marché des biens en autarcie pour
chaque nation.

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1.2.6. Modèle ricardien et l’échange international

Tracer les deux frontières de production de deux pays avec, par exemple, l’hypothèse de
 Ca 1   Ca 2 
coût d’opportunité suivante  1  <  2  .
 Cb   Cb 

Cette inégalité traduit trois situations :

a) la pente de la frontière de production du RM est supérieure à celle du pays ;


b) la productivité du travail du secteur x dans le pays est supérieure à celle du RM ;
c) le prix relatif du bien x dans le pays est inférieur à celui du RM
1 2
 Px   
  <  Px  .
P  P 
 y   y

Le pays détient l’avantage comparatif dans la production du bien x parce que son

 Ca 1   P 
coût d’opportunité  1  et son prix relatif  x  sont respectivement inférieurs à
 Cb   P 
 y
ceux du RM, et sa productivité du travail supérieure à celle du RM.

La différence des prix relatifs d’autarcie découlant de la différence de la productivité


du travail fonde un commerce international mutuellement profitable.

Celui-ci ne revêt aucun intérêt, s’il n’y a pas de différence de prix relatifs d’autarcie.

L’échange international suppose un prix relatif international de bien échangé, situé entre
les deux prix relatifs d’autarcie :

1 i 2
 Px   Px   
  <     Px  .
P  P  P 
 y   y  y

D’où la nécessité de déterminer ce prix relatif international d’un bien échangé.

1.2.6.1. Détermination du prix relatif mondial chez D. Ricardo

Utiliser l’équilibre général qui prend en compte l’offre et la demande relatives d’un
bien donné. On entend par offre relative les quantités offertes d’un bien diviser la les
quantités offertes de l’autre bien. Il en est de même pour la demande, les quantités
demandées d’un bien donné diviser par celles de l’autre bien. L’intersection des courbes
d’offre et de demande relatives détermine l’équilibre général et fixe le prix relatif
i
P 
international  x  .
P 
 y 

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1.2.6.2. La courbe d’offre relative RS est une courbe en escaliers.

Figure n°4 : Courbe d’offre relative de la théorie de Ricardo

 Px 
 
 Py 

 Ca 2 
 2  RS
 Cb 

 Px i  i
 i 
 Py 

D
 Ca 
1
 1 
 Cb 

0
 L   L  Qx1+Qx2/Qy1+Qx2
2
 1  /  2 
 Ca   Cb 
Elle s’interprète de la manière suivante :

a) Un prix relatif mondial du bien X inférieur au coût opportunité du pays.


 Px   Ca 1 
 i <  1  : pas d’offre du bien X du pays dans le monde.
P   Cb 
 y 
b) Un prix relatif mondial égal au coût d’opportunité du bien x du pays : (Px/Py)i =
Ca1/Cb1 : le pays produit les deux biens x et y. Ce qui donne lieu à la première
section plate de la courbe d’offre relative Rs ;

c) Un prix relatif mondial supérieur au coût d’opportunité du bien x du pays :


(Px/Py)i >Ca1/Cb1 : le pays se spécialise dans la production du bien x ;
d) Un prix relatif mondial supérieur au coût d’opportunité du bien x de l’étranger
(Px/Py)i > Ca2/Cb2, l’étranger se spécialise dans la production du bien y et le pays
dans celle de x. Le pays produit L1/Ca1 de bien x et l’étranger L2/Cb2 de bien y.
Pour tout prix relatif mondial situé entre le coût d’opportunité du bien x du pays
Ca1/Cb1, et celui de l’étranger Ca2/Cb2, l’offre relative du bien x égale L 1/Ca1
divisé par L2/Cb2. A ce point le pays se spécialise dans la production du bien x et
l’étranger dans celle de y. Ce qui donne lieu à la partie verticale de la courbe
d’offre relative du bien x ;
e) Un prix relatif mondial égal au coût d’opportunité du bien x du reste de l’étranger
(Px/Py)i = Ca2/Cb2, le pays produit indistinctement le bien x ou Y. Ce qui donne lieu
à la seconde section plate de la courbe d’offre relative.

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f) Un prix relatif mondial supérieur au coût d’opportunité du bien X de l’étranger,


(Px/Py)i > Ca2/Cb2, l’étranger se spécialise dans la production de bien X, il n’y a pas
de production de bien Y. L’offre relative du bien x devient infinie.

1.2.6.3. La courbe de demande relative du bien X

Les préférences étant identiques et homogènes dans les deux nations, RD, courbe de
demande relative est la même. La pente descendante reflète l’effet de substitution :
 Px 
l’augmentation  .  accroît la production de X et baisse la consommation de bien X.
 P 
 y 
Le prix relatif du bien Y (Py/Px) augmente, ce qui entraîne la hausse de la production de Y
et la baisse de sa consommation.

Le point (1) de la figure n°4 ci-dessus détermine le prix relatif international d’équilibre
i
 P 
du bien X  x .  , sur la section verticale de la courbe d’offre relative du bien X.
 P 
 y 
i
 P 
Le prix relatif international  x .  est situé entre les deux prix relatifs du bien X des
 P 
 y 
deux nations en autarcie. Chaque pays se spécialise dans la production du bien pour
lequel il détient l’avantage comparatif et gagne à l’échange international.

1.2.7. LE GAIN DE L’ECHANGE INTERNATIONAL DANS LE MODELE RICARDIEN

La spécialisation qui découle de l’échange international procure à chaque partenaire un


gain. Deux manières de l’appréhender :

1.2.7.1. L’échange international constitue une méthode de production indirecte.

Le pays détient l’avantage comparatif dans la production du bien X. Si malgré son


désavantage comparatif, il veut produire le bien Y, une heure affectée à la production
directe des biens X et Y lui procure :
1 heure 1 heure
 Qx et  Qy
Ca 1 Cb1

Au lieu de produire directement le bien Y, le pays peut obtenir le bien Y par l’échange du
bien X. Les recettes de vente du bien X financent l’acquisition bu bien Y.
 Px 
   est un rapport d’échange du bien X contre le bien Y qui permet de
P 
 y 
 Px   1 
transformer le bien X en bien Y. En effet   .
  Ca 1 
, le pays produit,
P
 y 
indirectement, le bien Y en passant par le bien X.

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 Px   1   1 
Si   .
  Ca 1   Cb1 
 > la production indirecte du bien Y est supérieure à la
P
 y 
production directe du bien y, alors le recours à l’échange international pour le
pays est efficient, avantageux. C’est ce qu’il convient de confirmer.
 Px   1 
  .
  Ca 1 
 : est le membre de gauche de cette inégalité qui représente les
P
 y 
recettes de vente de la quantité du bien X.
 1 
  1  : constitue la valeur de la production directe du bien x dans le pays.
 Ca 

 Px   1   1   Px   Ca 1 
   .  >   : Aménagée, l’inégalité devient  >  1  , condition
P   Ca 1   Cb1  P   Cb 
 y   y
pour qu’une économie nationale se spécialise dans la production du bien X. Elle
obtient le bien y de manière indirecte et efficiente par l’échange international.

Il en est de même pour le RM : obtenir le bien X par l’échange international au lieu de


le produire lui-même avec un coût élevé.

1.2.7.2. Le commerce international accroît les choix de consommation

Retenir l’hypothèse suivante, pour la production du bien X : « le coût d’opportunité du


 Ca 1   Ca 2 
pays est inférieur à celui du Reste du monde :  . <
1 
 2 . »
 Cb   Cb 

Il en découle que la pente de la frontière de production du RM est plus forte que celle du
pays. Les points L et L’ représentent l’équilibre du pays et du reste du monde en
autarcie, respectivement.

A l’ouverture des échanges extérieurs, le pays se spécialise dans la production du bien X


et produit au point B. Le RM se spécialise dans le bien Y et produit au point A’. Le prix
relatif international est représenté par les deux droites parallèles A’H’ et BH.

En autarcie le pays échange OS de X contre OS’ de Y. Pour qu’il tire profit de l’échange
international, il faut qu’en offrant une même quantité d’autarcie OS de X, il reçoive une
quantité du bien Y supérieure à celle d’autarcie OS’ de y.

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Figure 5 : Commerce international et élargissement les possibilités de choix des


consommateurs

Y Y
Pays A’ RdM
H

A
E
R
L E’
S’ M
M’ L’

H’

0 S X 0 N B’ N’
R’ B X

Supposons qu’il reçoive OR de Y. Quand le pays consomme OR de Y supérieur à OS’, il


fixe sa consommation au pont E sur la droite de prix relatif international et accroît en
même temps sa consommation du bien X, soit OR’.

Au point E, le pays consomme plus de biens x et y qu’en autarcie. Le prix ayant


augmenté à HB, le pays accroit sa production de bien X de OS à OB et exporte R’B sur une
production totale de OB du bien X compte tenu de sa nouvelle consommation de bien X
qui est de OR’.

Avant l’échange, le RM échange ON de X contre OM’ de Y. Avec l’échange, il reçoit ON’


qui est égale à R’B de X offert par partenaire. Consommant ON’ de X supérieur à ON de X
d’autarcie, le RM fixe sa consommation en E’ sur la droite de prix relatif mondial et
consomme Y OM > OM’ d’autarcie. Il y a aussi dans le RM élargissement de
consommation.

La consommation et la production mondiales augmentent grâce à la spécialisation.

Le gain de l’échange international en résumé

 Pour le pays : la spécialisation de tissus (bien X) et l’obtention de manière


indirecte du vin (bien Y) qu’il ne produit pas ;
 Pour l’étranger : la spécialisation de la production de vin (bien Y) et l’obtention de
manière indirecte de tissus (bien X) ;
 Pour les deux nations : l’accroissement et l’élargissement de la consommation
des deux biens (tissus et vin).

La production et la consommation mondiales augmentent grâce à la loi de l’avantage


comparatif.

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1.2.8. Fonction du commerce international chez D. Ricardo

Le secteur industriel bénéficie de la division du travail illimitée ; il doit absorber la


croissance de son surplus qui dépend de la hausse des profits, celle-ci suppose la baisse
des salaires et des prix des biens alimentaires des ouvriers urbains.

Or le secteur agricole national parait incapable de satisfaire la demande croissante des


produits alimentaires, à cause des rendements décroissants et de l’utilisation des terres
marginales dans l’agriculture. Il en résulte une augmentation des prix des produits
alimentaires, du coût de la vie des travailleurs urbains, du coût du travail.

Pour faire face à cette situation, les travailleurs revendiquent et obtiennent


l’augmentation des salaires nominaux. Il en résulte une diminution des profits, de
l’accumulation du capital, de l’épargne et de l’investissement.

Dans ce contexte l’échange international supprime cette incapacité du secteur agricole


national, en important, en fournissant, à bon prix, les produits alimentaires nécessaires
pour faire baisser les salaires, accroître les profits, assurer l’accumulation du capital, et
l’épargne. L’échange international a pour fonction d’assurer l’industrialisation du pays.

1.2.9. Vérification empirique du modèle ricardien.

La différence des productivités du travail et des prix relatifs que postule l’avantage
comparatif structure-t-elle les échanges internationaux ? Des nombreux tests empiriques
ont tenté d’y répondre.

1.2.9.1. Le test de Mac Douglall

Il établit un lien positif entre productivité du travail et exportation dans l’économie des
Etats-Unis : les industries à forte productivité du travail ont des coûts de production et
des prix relatifs faibles et captent une part importante des exportations du monde. Les
performances à l’exportation dépendent de productivité du travail. Le modèle ricardien
est conforme à la réalité des échanges internationaux.

1.2.9.2. Le test de Bella Balassa

En 1963, il conclue que la supériorité des exportations américaines dépend de la


supériorité de la productivité du travail. Cette conclusion conforte celle de Mac Dougall.

1.2.9.3. Critiques des tests

Les résultats, entre autres, des tests de Mac Douglall et de Balassa ont été contestés les
critiques estimant qu’il y a un écart entre les tests et la théorie de Ricardo.

1) La comparaison des prix relatifs des biens, avant l’échange, détermine selon
Ricardo, l’avantage comparatif, la spécialisation et l’orientation des échanges. Or,
les prix retenus pour les tests sont des prix, après l’échange. Il parait dès lors
impossible de tester la théorie de Ricardo ;

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Théorie de l’Echange International 2018

2) Les tests portent sur les exportations de chaque pays vers le reste du monde,
alors que la théorie de Ricardo considère les exportations entre deux
partenaires ;

3) Pour les tests, les deux pays exportent les mêmes biens, sur le même marché,
seules leurs parts respectives du marché varient en fonction des productivités
du travail, alors que la théorie de Ricardo implique une spécialisation complète.

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Chapitre 2 : THEORIE DE L’ECHANGE INTERNATIONAL


A FACTEURS SPECIFIQUES

Elaboré par JONES DONALD et PAUL SAMUELSON (Prix Nobel de l’Economie). Le modèle
démontre les effets des échanges internationaux sur la répartition interne des revenus.

Section 1 : LE FONCTIONNEMENT DU MODELE EN AUTARCIE

2.1.1. Les hypothèses

1) Deux biens, deux pays ;

2) Trois facteurs dont deux (capital et terre, par exemple) spécifiques à chaque
secteur et un, travail, mobile entre les secteurs. Spécifique signifie que le facteur
est utilisé pour produire le bien X (vêtement), mais ne peut être utilisé pour
produire le bien Y (biens alimentaires) et vice-versa ;

3) Plein emploi des facteurs ;

4) Mobilité du facteur travail entre les secteurs d’activités et son immobilité


internationale,

5) La production d’un bien dépend de deux facteurs :


Qx = Qx(K, Lx) ;
Qy = Qy(T, Ly).
L = L x + L y.

2.1.2. La frontière de production

La production dépend de la combinaison des facteurs travail et capital ou travail et terre.


Il faut se placer dans le court terme, période durant laquelle le facteur capital ou terre
demeure stable étant donné que l’investissement de la période est faible. Dans ces
conditions, à court terme, le nombre d’ouvriers constitue la seule variable explicative du
niveau de production d’un secteur donné.

2.1.2.1. Dérivation graphique de frontière de production

Connaissant les fonctions de production des deux biens d’une part et l’allocation du
facteur travail entre les deux secteurs de production d’autre part, on dérive la frontière
de production de l’économie.

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Théorie de l’Echange International 2018

Dans le quadrant IV, on représente la fonction de production du bien X soit Qx = Qx(K,Lx).


L’axe vertical OLx et l’axe horizontale OQx montrent, respectivement, l’accroissement du
nombre des travailleurs et de la production du secteur X.

Figure 6 : Dérivation de la Frontière des possibilités de production de la théorie de


l’échange international à facteurs spécifiques

QY
Quadrant II
QY = f(L,T) Quadrant I
Q3y a’
2
Q
Q2yy b’

Q1y c’

LY
A 0 QX
a Q1x

b Q2x
Quadrant IV
Quadrant III
c Q3x

B QX = f(L,K)

LX

Dans le quadrant II, on représente la fonction de production du bien Y, soit Q y= Qy(T, Ly).
Les axes horizontale 0Ly et verticale 0Qy indiquent, respectivement, l’accroissement du
nombre des travailleurs et de la production de bien Y.

Dans le quadrant III, la droite AB et ses points intermédiaires a, b et c montrent la


répartition du facteur « travail » disponible entre les deux secteurs, 0Ly pour le secteur
Y et 0Lx pour le secteur X. AB traduit un transfert graduel du facteur travail d’un secteur
vers un autre. Par exemple, si l’on retire graduellement une unité de travail du secteur Y,
le secteur X s’accroit d’une unité, jusqu’à transférer toute l’offre de travail au secteur X.
Et inversement, si l’on retire graduellement une unité de travail du secteur X, le secteur
Y s’accroit d’une unité jusqu’au moment où l’offre totale de travail soit employée dans le
secteur X.

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Théorie de l’Echange International 2018

Une projection des points a, b et c de la droite AB sur les fonctions de production des
secteurs x et y déterminent les quantités produites dans chaque secteur soit Q y1, Qy2, Qy3
dans le quadrant II et Qx1, Qx2, Qx3 dans le quadrant IV.

La projection des productions de X et Y dans le quadrant I déterminent des points


d’intersection a’, b’, c’. Ils indiquent les combinaisons possibles de production des
biens x et y et forment les points de passage de la frontière de production pour des
quantités données de travail, capital ou terre. Cette frontière de production prolongée
jusqu’aux axes de X et Y prend la forme d’une courbe concave et reflète des rendements
décroissants.

Définition : un lieu géométrique de combinaisons de production optimale des biens X et


Y compte tenu des ressources disponibles.

- Tout point sur la frontière de possibilités de production représente une


production optimale des biens X et Y ;
- Toute augmentation additionnelle d’une unité supplémentaire d’un bien,
entraine une réduction croissante de l’autre bien. Le coût d’opportunité est
croissant.

2.1.2.2. Principales caractéristiques de la frontière de production

 Une heure de travail déplacée du secteur Y vers le secteur X accroît la production de


X, mais diminue le produit marginal du travail dans le secteur X. Pour augmenter la
production de x d’une unité, l’économie doit réduire la production de Y de
 MPL y 
 . unités.
 MPL X 
 La pente de la courbe de production mesure le coût d’opportunité du bien X en
termes de bien Y. Elle a une valeur égale à la valeur négative du rapport des
 MPL y 
productivités marginales du travail : Pente = -  . . Elle indique la quantité du
 MPL X 
bien y à laquelle l’économie renonce pour accroître, à la marge, la production de bien
x. C’est le coût d’opportunité ou le taux marginal de transformation (TMT).

 Le passage de a’ à c’ montre une augmentation du facteur travail dans le secteur x et


sa réduction dans le secteur y. Or quand l’emploi s’accroit le produit marginal du
travail diminue. Inversement quand l’emploi baisse dans le secteur y le produit
marginal du travail augmente. En conséquence la pente de la courbe de production
augmente en glissant de a’ à c’. Les rapports des productivités marginales du travail
 MPL y 
qui mesure cette pente -  . augmente. Les coûts d’opportunités sont
 MPL X 
croissants.

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2.1.2.3. Détermination de l’emploi, et de la production dans chaque secteur.

Comment l’économie de marché détermine-t-elle l’emploi et la production dans chaque


secteur ? Il faut examiner l’offre et la demande sur le marché du travail. L’entreprise,
pour maximiser son profit, embauche pour produire un bien qui a une demande donnée,
en tenant compte des prix des biens et du taux de salaire.

La demande de travail dépend du prix du produit et du taux de salaire.


Et le taux de salaire dépend de la demande combinée de travail dans les deux secteurs.
La connaissance de ces éléments permet de déterminer l’emploi et la production dans
chaque secteur. L’offre et la demande sur le marché du travail déterminent l’emploi et la
production dans chaque secteur.

2.1.2.3.1. La demande de travail

Le producteur compare les avantages aux coûts occasionnés par l’embauche


additionnelle d’une unité additionnelle. Il continuera à embaucher aussi longtemps que
la valeur produite par unité de travail supplémentaire égale au coût marginal de l’unité
de travail additionnelle.

La valeur produite par travailleur supplémentaire dans le secteur X égale (MPLx.Px) = w.


Cette équation définit la demande de travail dans le secteur x. En conséquence, si le taux
de salaire (w) baisse, toutes choses étant égales par ailleurs, le producteur embauchera
davantage des travailleurs.

La demande de travail dans le secteur Y se définit de la même manière (MPLy.Py) = w. Le


marché du travail est représenté, pour chaque secteur, par PMLx.Px= w et PMLy.Py=w
qui sont des courbes.

2.1.2.3.2. Le taux des salaires

La différence des salaires entre les deux secteurs, en raison de la mobilité du facteur
travail, justifie le déplacement des travailleurs du secteur à faibles salaires vers celui à
salaires élevés. Ce mouvement s’arrête quand les taux des salaires dans les deux
secteurs s’égalisent : MPLx.Px = PMLy.Py=w. Le taux de salaire est déterminé par la
contrainte de l’égalité entre l’offre de travail et l’emploi total.

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Figure 7 : Allocation de facteur travail et détermination de taux des salaires dans


l’économie
W
MPL
Py.MPLy

1
W

Px.MPLX

O O’
H
Lx Ly
Lx + Ly = L

Pour déterminer le taux de salaire et l’emploi, il faut connaitre la demande de travail de


chaque secteur ainsi que le niveau des prix. L’intersection des courbes de demande de
travail indique l’équilibre sur le marché du travail et détermine à la fois, l’allocation du
travail (H) et le taux de salaire(w) dans l’économie, comme le suggère la figure 7 ci-haut.
Le point 1 montre la répartition de l’emploi selon les secteurs et le taux de salaire w.

2.1.2.3.3. La production et les prix relatifs des biens

Rappelons que la valeur produite par une heure de travail supplémentaire égale son coût
marginal. Cette égalité implique l’équation ci-après : MPLx.Px = PMLy.Py = w. Réaménagée,
 MPL y   Px 
l’équation devient :  . =-  .
 P 
 MPL X   y 
Le membre de gauche exprime la pente de la frontière de production à tout point situé
sur la courbe de production et, celui de droite, la valeur négative du prix du bien x ,en
termes de bien y.

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Figure 8 : Prix relatifs des biens et production

Y
T

Qy1 1

Px/Py
0 Qx1 T’ X

Toute droite tangente à la frontière de production et dont la pente a la valeur négative


 Px   MPL y 
du prix relatif du bien X   définit le coût d’opportunité du bien y 
 MPL  . Le
 P 
 y  X 

point de tangence (1) fixe la combinaison choisie par l’économie pour la production des
biens Q x
1
et Qy1.

Section 2 : EFFETS DE CHANGEMENT DANS LE PRIX RELATIF D’UN BIEN

2.2.1. Changement dans le prix relatif d’un bien

Supposer le pays relativement doté en facteur travail, mais ayant une rareté en facteur
capital ; le bien X intensif en travail et le bien Y intensif en capital.

Partant de l’équilibre du marché(1) de la figure 9 au taux de salaire (w1), si le Px de bien X


augmente de 7%, celui de bien y restant stable, l’équilibre du marché du travail se fixe
au point 2 et entraine les effets suivants :

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Figure 9 : Effets de changement dans le prix relatif d’un bien

W MPL
MPL W
Py.MPLy

2
W2

1
W1

Px2.MPLx

Px1.MPLx
0 0
Lx  Lx Ly
-Ly

a) L’emploi dans le secteur X s’accroît et diminue dans l’autre. La production du


bien X augmente et celle du secteur Y baisse.
b) Le taux de salaire nominal enregistre une hausse inférieure à celle du prix du
bien X.
 w  w
c) Le taux de salaire réel   baisse dans le secteur X, mais   augmente
 
 x
P P
 y
dans celui de Y.
 Px 
d) Le prix relatif du bien X   s’accroit, entrainant l’augmentation de la
 P 
 y
production de X et la baisse de sa consommation. Le pays exporte le bien X. Le
 Py 
prix relatif de bien Y   baisse, ce qui réduit la production de bien Y, accroit
 PX 
sa consommation et entraine l’importation de bien Y.
 w
e) La baisse du salaire réel   dans le secteur X améliore les profits ; le revenu
 Px 
réel du capitaliste dans le secteur X augmente, proportionnellement, plus que la
hausse du prix de bien X. En termes de bien Y, le revenu du capital augmente
aussi, en raison de la stabilité du prix du bien Y. Le revenu du capital s’améliore
donc en termes de deux biens X et Y.

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 w
f) Le taux de salaire réel   dans le secteur Y augmente, cela dégrade les
 P 
 y 
revenus des propriétaires de terre. La hausse du prix de bien X réduit leur
pouvoir d’achat. Les revenus des agriculteurs se dégradent en termes de deux
biens.

g) Les effets sur les travailleurs sont équivoques : Salaire réel et revenu diminuent
pour les travailleurs qui consomment davantage le bien X, tandis qu’ils
augmentent pour ceux qui consomment davantage le bien Y.

Les effets de l’accroissement d’un seul prix sur le niveau de production apparaissent
aussi dans la figure n° 10 ci-dessous.
 Px 
Considérer le prix relatif de départ   avec la droite tangente à la courbe de
 P 
 y 1
production au pont 1. Les productions sont Q y1 et Qx1.

2
 P 
Lorsque le prix du bien X augmente de 7%, son prix relatif atteint  x  et sa droite
 P 
 y
tangente à la courbe de production au point 2 détermine la production dans chaque
secteur de l’économie : Qy2 et Qx2. Il y a une augmentation de la production dans le
secteur X et une diminution dans celui de Y.

Figure 10 : Changement dans le prix relatif d’un bien et production


Qy

T
Qy1 1

Qy2 2 Pente=-(Px1/Py1)

Pente=-(Px2/Py2)

0 QX1 QX
QX2 T’

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Section 3 : FACTEURS SPECIFIQUES ET ECHANGE INTERNATIONAL

2.3.1. Différences des prix relatifs des biens, en autarcie, de D.RICARDO trouvent leur
origine dans les différences de technologies, mais surtout des ressources disponibles
dans chaque nation. L’abondance ou la rareté des ressources nécessaires pour
produire un bien détermine, dans chaque nation, l’offre ainsi que le prix relatif du
bien.

Supposer le pays abondant en facteur travail et l’étranger en facteur capital, d’une part,
et les biens x travail intensif, y capital intensif, d’autre part. Pour le bien x, travail
1 2
 P   P 
intensif, l’offre du pays abondant en travail (RS1 > RS2) entrainant  x  <  x  , car la
 P   P 
 y  y
production de Qx2 < Qx1.

Figure 11 : Echange, offre et mouvement des prix relatifs des biens

Rs2
Px/Py
Rsi

2 Rs1
(Px/Py)2

(Px/Py)i 3

1
(Px/Py)1

0 Qx/Qy

La figure 11 indique (1) et (2) les prix relatifs d’équilibre d’autarcie ainsi le mouvement
des prix relatifs des biens consécutif à l’ouverture à l’échange international. Le prix
1 2
 P   Px 
relatif du bien x  x  du pays en autarcie s’accroit et celui du RM   baisse pour
 P   P 
 y  y
i
 P 
tendre chacun vers le prix international  x  situé au point (3) entre les prix relatifs
 P 
 y
d’autarcie. « L’échange international opère une convergence des prix relatifs des biens
échangés ».

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Théorie de l’Echange International 2018

2.3.2. Structure des échanges extérieurs

Dans un pays, la valeur consommée doit être égale à la valeur produite,

Dx.Px+Dy.Py = Qx.Px+Qy.Py.

Réaménagée, cette équation devient :

Dy– Qy = Px/Py(Qx–Dx)

Le membre de gauche indique l’excédent de la consommation du bien y sur la


production et celui de droite, l’excédent de production du bien x sur la consommation,
c'est-à-dire, la valeur tirée des exportations du bien X. Cette équation est une droite
appelée contrainte du budget ; elle ne renseigne pas sur les quantités effectivement
importées et exportées. Elle signifie simplement que la valeur des importations est limitée
par celle des exportations.

Quelle est alors la structure des échanges découlant de la contrainte du budget ?

Considérer l’hypothèse retenue précédemment : le pays mieux doté en facteur travail, le


reste du monde en capital ; les biens x intensif en travail et y capital intensif. Dans ces
 Px 
conditions l’échange international accroit dans le pays le prix relatif de bien x   . La
 P 
 y
production du bien X augmente, sa consommation baisse ; il en résulte un excédent de la
production de bien x. Qx1 > Dx1.
 Px   P 
Quand, dans le pays le prix relatif du bien x   augmente, celui du bien y  y
 P 
 P 
 y  X 
diminue et la production du bien y baisse, sa consommation augmente ; il y a déficit de
consommation bu bien y dans le pays, Qy1 < Dy1. Le pays devient exportateur de x et
 Px 
importateur de y : Dy1 – Qy1 =   .( Qx1-Dx1).
 P 
 y
L’échange international fait baisser, dans le reste du monde, le prix relatif du bien X
2
 Px 
  et la production du bien X baisse, sa consommation augmente. Il y a déficit de la
 P 
 y
consommation du bien X dans le RM : Qx2 < Dx2.

2
 P 
Quand, dans le RM, le prix relatif de bien X baisse, celui du bien Y  x  s’accroit, la
 P 
 y
production de Y augmente, sa consommation baisse. Il y a excédent de la production de
Y dans le RM : Qy2 > Dy2. Le reste du monde devient exportateur de bien Y et importateur
 Py 
de bien X : Dx2- Qx2 =   .(Qy2-Dy2).
 X 
P

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Théorie de l’Echange International 2018

L’excédent de production de bien X du pays est absorbé par l’importation de bien X du


RM. L’excédent de production de Y du RM est absorbé par l’importation de Y du Pays.
L’échange international entre les deux nations est équilibré.

2.3.3. Effets de l’échange international sur les groupes particuliers

Les effets de changement dans les prix relatifs des biens développés au point 2.2.1. (e,
f, g), pages 24 et 25 concernant les revenus réels des capitalistes, des propriétaires de
terre ainsi que des travailleurs se reproduisent ici, à l’ouverture des échanges
internationaux. La situation du pays est la même : abondant en travail avec rareté de
capital, d’une part, le bien x intensif en travail et celui de y intensif en capital, d’autre
part.

Le modèle à facteurs spécifiques tire la conclusion suivante : « Le commerce


international bénéficie aux facteurs de production immobiles spécifiques au secteur
exportateur de chaque nation. Il détériore la position des facteurs immobiles spécifiques
au secteur concurrent des importations. Il a des effets ambigus sur les facteurs mobiles,
comme le travail ».

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Théorie de l’Echange International 2018

Chapitre 3 : THEORIE DES PROPORTIONS DES FACTEURS


D’HECKSCHER-OHLIN

Elaboré en 1919 par le suédois Eli HECKSCHER dans « L’Etat du commerce international
sur la répartition des revenus », repris par son compatriote BERTIL OHLIN en 1933 dans
« Interrégional and international Trade ». Ohlin est Prix Nobel de l’Economie avec James
Meade en 1977.

Section 1 : HYPOTHESES, CONCEPTS ET BESOINS UNITAIRES

3.1.1. Les hypothèses

01) deux pays, deux biens, deux facteurs de production ;


02) les deux pays produisent avec la même technologie ;
03) un bien intensif en travail et un autre intensif en capital et ce, dans les deux
pays ;
04) deux biens produits avec des rendements d’échelle constants ;
05) spécialisation incomplète;
06) préférences de consommation identiques;
07) concurrence parfaite des biens et des facteurs;
08) mobilité interne des facteurs, mais immobilité internationale ;
09) pas d’obstacles à l’échange international des biens et services ;
10) plein emploi des facteurs de production ;
11) commerce équilibré entre les deux pays.

3.1.2. Les concepts de base

La théorie des proportions des facteurs s’exprime en termes d’intensité et d’abondance


factorielles. Il est important de clarifier ces termes.

3.1.2.1. Intensité factorielle

Elle fait référence à la façon dont les facteurs de production, capital (K) et travail (L),
sont combinés dans la production des biens X et Y dans les deux pays. Un bien Y est
capital intensif, si le rapport capital/travail du bien Y est supérieur à celui capital/travail
 K   K 
du bien x   >   dans les deux pays. Ce rapport indique le capital disponible
 LY   L X 
par travailleur.

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Théorie de l’Echange International 2018

Graphique 12 : Intensités factorielles pour les biens x et y dans les deux pays

K Nation 1 K Nation 2
k/L pour Y=4
k/L pour Y=1

k/L pour X=1

2
2 k/L pour X=1/4

0 0 1 L
2 4 L 2

1 2
K   K 
Si dans la Nation la pente de la droite 
1
 >   nous disons que le bien Y est
 LY   LX 
2
K 
intensif en capital et le bien X en travail. Si dans la Nation la pente de la droite 
2
 >
 LY 
1
 K 
  bien Y est capital intensif et bien X travail intensif.
 LX 
K   K 
Résumé : si   >   , pour tous prix relatifs des facteurs, le bien Y est capital
 LY   LX 
intensif et bien X intensif en travail, et ce dans les deux pays. En d’autres termes, si un
bien est capital intensif ou travail intensif dans un pays, il doit l’être aussi dans l’autre.
Seule l’intensité varie.

3.1.2.2. Abondance factorielle

Elle se définit :
1) En termes de rapport, entre le montant total de capital et celui de travail
 TK   TK 
disponibles dans chaque pays. Si la Nation 2   >   la Nation2 est
 TL  2  TL 1
abondante en capital et la Nation1 en travail ;
2) En termes de prix relatif des facteurs, car l’emploi des facteurs comporte un
prix, celui du service rendu. Facteur rare, rémunération élevée et, facteur
abondant, rémunération faible.

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Théorie de l’Echange International 2018

 w  w
  <   : la Nation2 est abondante en capital et la première en facteur travail.
 r  2  r 1

3.1.2.3. Abondance factorielle et frontière de production

Figure 13 : Abondance factorielle et frontière de production

Y
T’

Nation 2

T
Nation 1

0
T’ T X

Compte tenu de la dotation factorielle, la Nation 1 a la plus grande aptitude à produire


davantage de bien X et la deuxième le bien Y.

3.1.2.4. Besoins unitaires en facteurs de production

La notion de besoins unitaires nécessaires pour la production d’une unité d’un produit
donné est essentielle. Elle peut être exprimée, notamment, par les notations suivantes :
 aLx, aLy : heures de travail nécessaires pour produire une unité de bien x ou y.
 aTx, aTy : superficies nécessaires pour produire une unité de bien x ou y
 aKx, aky : montant monétaire nécessaire pour produire une unité de bien x ou y
 L, T, K : offre de travail, de terre et de capital, respectivement.

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Section 2 : LA THEORIE DE HECKSCHER–OHLIN (H.O)

La théorie se présente sous la forme de deux théorèmes : le théorème de H.O et celui de


l’égalisation des prix des facteurs de Samuelson. D’où l’appellation théorie de H.O.S.

3.2.1. Théorème de H.O

Il explique l’origine de l’avantage comparatif, précise la structure des échanges. Il


s’énonce comme suit : « Une nation exporte le bien qui emploie davantage son facteur
abondant et bon marché ; elle importe le bien qui emploie davantage son facteur rare et
coûteux ».

La différence relative en dotation factorielle entre les pays détermine la différence des
prix relatifs des biens en autarcie, l’avantage comparatif et le commerce international.

3.2.1.2. Illustration de la théorie de H.O

Considérer la figure 14 montrant les frontières de production des deux nations. La


première indique une plus grande capacité à produire davantage le bien x et la seconde à
produire davantage le bien y. La nation1 abondante en facteur travail et le bien x étant
travail intensif, se spécialise dans la production de bien x. La nation 2 abondante en
capital et le bien y intensif en capital, se spécialise dans la production de bien y.

Les deux pays disposent d’une même technologie de production, et des préférences
identiques. La courbe d’indifférence collective commune aux deux pays est tangente à la
frontière de production de la nation 1 et 2
en autarcie, respectivement, aux points A et A’.

Même si les préférences sont identiques, les deux pays ne doivent pas se situer
nécessairement sur la même courbe d’indifférence en autarcie. Mais en échange, ils
doivent se trouver sur la même courbe d’indifférence collective.

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Figure 14 : Illustration de la théorie de HO

Y
Nation 2
PB=(PX/PY)B
B’
𝑌𝑖𝐵

Nation 2
B
𝑌𝑖𝐶 E’
B b
YB Nation 1

Nation 1 A
A
YA 𝑌𝑖𝐴 a
A’
ii
i
(PX/PY)i
PA=(PX/PY)A
0 0
XB XA X 𝑋𝑖𝐵 𝑋𝑖𝐶 𝑋𝑖𝐴 X

Considérer la situation d’autarcie (la figure de gauche), les prix relatifs d’autarcie du
bien x. PA < PB : la nation1 détient l’avantage comparatif dans la production du bien x et
la nation2 dans la production du bien y.

Quand interviennent les échanges extérieurs (figure de droite), la production du bien x


de la nation1 va glisser vers A’, celle de la nation2 remontant vers B’. Cette spécialisation
se poursuivra jusqu’à l’égalisation des prix relatifs du bien x des deux pays au prix
relatif international (PX/PY)i. Ils consomment en E’ sur la courbe d’indifférence collective
commune (ii). (PX/PY)i tangente à la courbe d’indifférence collective ii et à la courbe de
production de chaque nation.

On détermine les triangles des échanges (aE’A’) et (bB’E’) de chaque nation, pour
déterminer : exportations, importations, consommations des biens x et y des deux
nations. Les productions sont déterminées à partir des points « A’ » pour la Nation1 et
« B’ » pour la Nation2. Tandis que les consommations sont déterminées, pour les deux
pays, à partir du point Ei.

La nation1 exporte aA’ de bien X travail intensif et importe aE’ de Y capital intensif. La
nation2 exporte bB’ de bien Y capital intensif et importe bE’ de X travail intensif.

Les échanges sont équilibrés. Chaque nation exporte son facteur abondant et importe
son facteur rare. Les deux gagnent aux échanges, car elles consomment sur une même
courbe d’indifférence collective supérieure à celle d’autarcie. (ii)  (i).

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Théorie de l’Echange International 2018

3.2.2. Théorème de l’égalisation des prix des facteurs.

3.2.2.1. Enoncé

« Le commerce international entraîne l’égalisation dans les revenus relatifs des facteurs
homogènes entre nations ».

3.2.2.2. Egalisation des prix des facteurs en termes absolus

Le commerce international tend à égaliser les salaires du travail homogène entre pays
(mêmes formation, qualification et productivité).
 Px   Px 
En autarcie, dans le pays le prix relatif du bien x :   <  
P  P 
 y 1  y 2
Le bien x est travail intensif et le pays abondant en facteur travail (w1) < (w2), mais il
connait la rareté en facteur capital ; en conséquence (r1) > (r2).

Quand s’instaure le commerce extérieur, le pays se spécialise dans le bien x don tle prix
relatif et la production augmentent ; la demande de facteur travail s’accroît et celle de
capital baisse. La rémunération du travail (w) faible en autarcie, augmente, et celle du
capital élevée en autarcie parce que rare (r) baisse avec les échanges.

Le RM se spécialise dans la production de y. Parce que trop sollicitée, la demande du


facteur capital augmente et celle du travail baisse. La rémunération du capital (r) faible
en autarcie augmente, et celle du travail (w) élevée en autarcie, baisse avec les échanges.

Conclusion : Le commerce extérieur fait augmenter les salaires (w) dans le pays où en
autarcie ils étaient bas, et les fait baisser dans le RM où en autarcie ils
étaient élevés. La différence des salaires existant avant l’échange se trouve
réduite. Il en est de même en ce qui concerne la rémunération du facteur
capital. La différence des taux d’intérêt avant l’échange se trouve réduite
entre les deux pays.

3.2.2.3. Egalisation des prix des facteurs en termes relatifs et absolus

Considérer les deux hypothèses suivantes : concurrence parfaite et même technologie de


production dans les deux pays. On peut établir une relation unilatérale entre prix relatifs
 Px 
des facteurs (w/r ) et prix relatifs des biens  .
 P 
 y

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Figure 15 : Egalisation des prix relatifs des facteurs

Px/Py

A’
PA’

B=B’
(Px/Py)i

A
PA

0 (w/r)2
(w/r)1 (w/r)i w/r

 w  Px 
Avant l’échange   =   = PA dans le Pays ;
 r 1 P 
 y 
 w  Px 
  =   = PA’ dans le Reste du Monde
 r 2  P 
 y 
 w  w
  <   et PA < PA’. Cela signifie que le pays détient l’avantage
 r 1  r  2
comparatif dans la production du bien x et le RM dans le bien y.

Avec l’échange, le pays abondant en facteur travail se spécialise dans la production du


bien x travail intensif, réduit sa production du bien y. Sa demande de facteur travail
augmente, proportionnellement plus, par rapport à celle du facteur capital qui baisse

 w  Px 
parce que moins utilisé, le   , donc  1 augmente dans le pays.
 r 1 P 
 y 
Le RM abondant en capital se spécialise dans la production du bien y capital intensif et
réduit sa production du bien x. Sa demande en facteur capital augmente,
proportionnellement plus, par rapport à celle du facteur travail qui baisse, parce que

 w  Px 
moins employé dans la production de bien y. Le rapport   , donc  2 baisse.
 r 2 P 
 y 
 w  w
Ce processus de spécialisation se poursuivra jusqu'en B = B’, et   =   = (PX/PY)i
 1  r  2
r
dans les deux pays. Il y a égalisation des taux relatifs d’intérêt dans les deux pays à
capitaux homogènes.

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Section 3 : La frontière des possibilités de production du modèle H.O

3.3.1. La frontière de production du modèle H.O

Les heures de travail ou les capitaux nécessaires pour produire les biens x et y dans une
économie ne peuvent pas dépasser l’offre disponible.
 Qx.aLx + Qy.aly < = L : l’offre de facteur travail disponible dans l’économie ;
 Qx.aKx + Qy.aky < = K : l’offre de capital disponible dans l’économie.

L’offre de chaque facteur étant limitée, il convient de choisir :


 consacrer la totalité de l’offre à la production d’un bien donné et, renoncer à
produire l’autre bien ;
 ou produire un bien plus que l’autre, cela signifie que pour augmenter la
production d’un bien donné, il faut réduire la production de l’autre bien.

Il s’avère que la production d’un bien dépend d’un facteur prépondérant, contraignant
même, déterminé par le rapport des besoins unitaires en facteurs de production :
 aL x   
  contrainte travail et  aK x  contrainte capital.
 aL   aK 
 y   y 

Si le bien x est intensif en facteur travail et le bien y intensif en capital, on peut


l’exprimer par l’inégalité suivante :
 aL x   aL 
  >  y  : le rapport travail /capital pour la production du bien x
 aK   aK 
 y   x
(travail intensif) est supérieur au rapport travail/capital pour le bien y (capital
intensif).

Figure 16 : Frontière des possibilités de production de H.O


Qy

A’=L/aLy

A=K/aKy

E
Qy

0
Qx B’=L/aLx B=K/aKx Qx

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 aL x   
Retenir l’inégalité suivante   >  aK x  : le membre de gauche constitue la
 aL   aK 
 y   y 

contrainte travail et celui de droite la contrainte capital. Porter ces contraintes sur un
graphique (Cf figure 16 ci-dessus) pour dériver ainsi graphiquement la frontière de
production de l’économie A E B’, une droite cassée.

L’intersection des deux droites définit l’équilibre et détermine les productions Q x et Qy.
L’augmentation ultérieure de bien x ou y dépendra, respectivement, de la contrainte
travail ou capital. En effet, le mouvement de E vers A et de E vers B’ implique,
respectivement, une augmentation de la production capital intensif et travail intensif.
La frontière de production formée par AEB’ est une droite cassée.

3.3.2. Substitution entre facteur de production

La construction de la frontière de production à partir des contraintes travail et capital,


par exemple, exclue la substitution de l’une à l’autre. Or dans la réalité la substitution
des facteurs de production parait fréquente et même recherchée pour l’efficience de
l’économie. Par exemple, en substituant le capital au travail, l’économie produit mieux
et davantage. Cette substitution apporte la flexibilité qui vient assouplir, amollir et
donner naissance à la forme régulière d’une courbe concave traditionnelle.

Cependant cette dernière ne modifie pas les résultats obtenus à partir des coefficients
fixes à savoir :

1) un accroissement de l’offre de travail, par exemple, déplace la production plus en


direction du produit intensif en travail qu’en capital. De même une augmentation
de l’offre de capital déplace la production plus en direction du produit intensif
en capital qu’en travail. (Théorème de Rybcsynski).
2) l’augmentation dans les prix des biens accroît la rémunération du facteur intensif
dans la production de ce bien, et réduit celle la de l’autre facteur, non intensif
dans la production de ce bien. (Théorème de Stolper Samuelson).

Figure n° 16/bis : Frontière de production concave de H.O.


Qy

0 T Qx

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Section 4 : Prix des facteurs, effets d’augmentation de prix d’un bien

3.4.1. Détermination des prix des facteurs de production

En situation de concurrence parfaite, l’économie produit deux biens avec deux facteurs
de production sans profits de monopole de sorte que le prix d’un bien est égal à son
coût de production.
Px= (aLx .w)+(aTx .r)
Py= (aLy .W)+ (aTy.r)

Ces deux équations définissent les combinaisons de salaires (w) et de taux de rente (r)
pour lesquelles le coût de production est, respectivement, égal aux prix des biens x et y.

Le prix d’un facteur est égal au prix du bien divisé par les besoins unitaires en facteurs de
production :
Px
 w= quand r = zéro
aL x
Py
 r = quand w = zéro.
aT y

Ces prix sont ensuite portés sur un graphique, le taux de rente (r) en ordonnée et le
aL x aL y
salaire (w) en abscisse, en retenant l’hypothèse > Cette inégalité indique que la
aTx aT y
droite des prix relatifs au bien x (AB) a une pente plus forte que celle concernant le bien
y(CD).

Figure 17 : Détermination des prix des facteurs

A=PX/aTX

PY/aTy = C

1
r

0
w B=PX/aLx D=PY/aLY W

A tout point de la droite AB, le prix de bien x s’égalise avec le coût de production du
bien x. De même pour CD, le prix du bien y s’égalise avec le coût de production du bien

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Théorie de l’Echange International 2018

y. AB et CD sont des droites d’égalisation des prix des biens et des facteurs de
production.

L’économie ne peut produire les deux biens que si le prix des deux biens égale le coût
des deux biens dans les deux secteurs. Cette égalité se vérifie au point 1 qui détermine
les prix des facteurs (w) et (r) de l’économie.

Le graphique montre que les prix des facteurs sont déterminés par le rapport entre les
prix des biens et les besoins unitaires en facteurs, indépendamment, des offres des
facteurs de production.

3.4.2. Théorème de STOLPER SAMUELSON

3.4.2.1. Enoncé : « Un accroissement du prix d’un bien augmente la rémunération du


facteur intensif dans la production de ce bien et diminue la
rémunération de l’autre facteur non intensif dans la production de ce
bien ».

3.4.2.2. Démonstration

Considérer les équations suivantes :


Px= (aLx..w) +(aTx..r) (1)
Py= (aLy.w) + (aTy .r) (2)

Si le prix du bien Y reste stable, l’augmentation de 10% du prix du bien X intensif en


travail entraine une hausse du membre de gauche de l’équation (1).

Cependant les deux coûts du membre de droite(1) ne peuvent pas augmenter de 10% ou
de plus de 10 %. Un coût doit augmenter et l’autre ne bouge pas.

La hausse du prix du bien X accroît la production du bien X. L’augmentation de la


production entraine la hausse de la demande des facteurs travail et terre nécessaires à
son expansion. Comme le bien X est travail intensif, la demande du facteur travail
augmente davantage, comparativement à celle du facteur terre.

La hausse de la demande du facteur travail accroît sa rémunération (w) qui augmente de


plus de 10%, plus que proportionnellement à l’accroissement du prix du bien x.

Qu’en est-il du prix du facteur terre? Py= (aLy.w) +( aTy .r) (2)

L’équation (2) demeure stable. Mais l’augmentation de 10% du prix de bien X, entraîne la
hausse de salaire de plus de 10%. Les coûts salariaux ayant augmenté, le premier
membre de droite aLy.w de l’équation (2) augmente, car (w) s’accroit de plus de 10%.

Pour que l’ensemble du membre de droite de l’équation (2) reste stable, malgré
l’accroissement des coûts salariaux, il faut que le coût de la terre baisse nécessairement.
Comme (aTy) est un coefficient fixe, c’est donc (r) qui baisse.

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Théorie de l’Echange International 2018

L’effet d’une hausse de prix d’un bien expliqué ci-dessus se vérifie graphiquement (fig.
18).

Figure 18 : Effets d’un accroissement de prix d’un bien

P2X/aTX =A’

PX/aTX =A

PY/aTy =C
1
r1

2
r2

0
w1 B=PX/aLx w2 B’=P2X/aLx D=PY/aLY W

L’intersection des droites d’égalisation des prix des facteurs dans les deux secteurs
détermine les prix des facteurs r1 et w1.

Si le prix du bien x (Px) augmente, AB la droite d’égalisation des prix des facteurs dans le
secteur de production du bien x se déplace vers l’extérieur, en s’éloignant de l’origine et
devient A’B’ et l’équilibre se fixe au point 2.

L’accroissement du prix de bien x entraîne une augmentation plus que proportionnelle


du taux de salaire w1 à w2 d’une part, et une baisse du taux de rente r1 < r2, d’autre part.

Section 5 : LES EFFETS DE L’ECHANGE INTERNATIONAL

Retenir les trois hypothèses suivantes : les pays ont la même demande et sont
confrontés aux mêmes prix relatifs des biens. Ils disposent d’une même technologie de
production pour les deux biens X et Y. La différence porte sur les ressources disponibles
dans chaque pays.

3.5.1. Les prix relatifs des biens et structure des échanges

Pays est abondant en travail et connaît la rareté en facteur capital. RM est mieux doté en
capital mais enregistre une rareté relative en facteur travail. Bien Y capital intensif, et le
bien X travail intensif.

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Théorie de l’Echange International 2018

Etant donné cette différence en dotation relative en facteur de production :


 la courbe d’offre du pays pour le bien x, Sx1 > Sx2, entraîne les prix relatifs
 Px   Px 
d’autarcie du bien x suivants :   <   .
P  P 
 y 1  y 2
 Concernant le bien y intensif en facteur capital rare dans le pays ,sa courbe
d’offre du bien y est inférieur à celle du RM : Sy1< Sy2 .En conséquence ,les prix
 Py  P 
relatifs d’autarcie se présentent comme suit   >  y  .
 Px 1  Px  2
Quand s’ouvre le commerce international :

 Dans le pays :
 Px 
a)   augmente, la production du bien x aussi ; mais sa consommation baisse
P 
 y 
dégageant un excédent pour l’exportation (Qx- Dx)1
 Py 
b)   baisse entraînant une chute de la production du bien Y et une augmentation de
P
 x 
sa consommation. Il en résulte un déficit de la consommation du bien y (D y- Qy)1 comblé
par l’importation.

 Dans le RM :
 Px 
a)   baisse, la production du bien x baisse, sa consommation augmente, entrainant
P 
 y 
un déficit de consommation du bien X (Qx- Dx)2 qu’il faut résorber par
l’importation ;
Py
b) augmente, la production du bien y aussi, tandis que sa consommation baisse,
Px
créant un excédent de production (Qy– Dy)2, pour l’exportation.

Le commerce extérieur s’effectue pour le bien x, au prix relatif mondial d’équilibre


 Py 
  situé entre les deux prix relatifs d’autarcie. Il y a convergence des prix relatifs
 Px i
du bien x dans les deux pays. Il en est de même pour le prix relatif du bien y.

L’échange international opère une convergence des prix relatifs des biens échangés. Il est
équilibré entre les deux partenaires. D’où le principe suivant :

« Le pays tend à exporter le bien qui incorpore davantage son facteur bondant. Ce bien
est exportable. Il tend à importer le bien qui incorpore davantage son facteur rue, ce bien
est importable ».

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure n° 20 : Echange extérieurs et prix relatifs des biens échangés


(Cfr. Figure 11, p. 27)

3.5.2. Théorème de RYBCZYNSKI et hausse d’un facteur de production

3.3.7.1. Enoncé : La hausse d’un facteur de production à prix constants de produits


entraîne une augmentation de la production du bien qui utilise de façon
abondante le facteur qui s’accroît, tandis que la production du bien
intensif dans l’autre facteur diminue.

3.5.2.2. Démonstration

Considérer les hypothèses suivantes : le facteur travail augmente de 10%, le facteur


terre, le prix des produits et des facteurs restent stables ; les techniques de production ne
changent pas en raison de la stabilité des prix des facteurs.

Compte tenu de ces hypothèses, la croissance du facteur travail entraîne des effets ci-
après :

1) la production de chacun des biens x et y ne peut augmenter de 10%, car un tel


résultat implique que le facteur terre supposé stable, augmente aussi de 10%.
Donc aucune production n’augmente de 10% ;
2) Les deux produits ensemble ne peuvent augmenter de moins de 10% sinon le
facteur travail qui s’accroît de 10% serait inutilisé ;
Donc la production du bien x et y ensemble ne peut augmenter de moins de 10% ;
3) Le constat 2 ci-dessus implique qu’une production doit s’accroître et l’autre ne
doit pas changer. Etant donné que le produit X est travail intensif et que le facteur
travail augmente de 10%, donc la production de X enregistre une hausse de moins
de 10% ;
4) Le facteur terre est resté stable. Cependant son emploi augmente puisque
l’expansion du produit X implique la hausse de la demande des deux facteurs de
production. Le facteur terre est sollicité, à la fois, pour la production de Y et de X.
Sa disponibilité dans l’économie étant limitée, pour que la production du bien X
poursuive son expansion, l’emploi du facteur terre dans la production du bien Y
doit nécessairement diminuer. La réduction du facteur terre entraine la baisse de
la production du bien Y.

Le graphique 19 suivant illustre ce résultat. En effet, l’augmentation de l’offre de facteur


travail accroit les possibilités de produire davantage le bien intensif en travail. La
contrainte travail (A’B’) se déplace vers l’extérieur en s’éloignant de l’origine et se fixe en
(DD’). La contrainte terre AB étant stable, l’équilibre se place en E’.

La frontière de production se dilate, augmente. La production du bien x augmente : Qx2 >


Qx1. Celle du bien y baisse : Qy2 < Qy1.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 19 : Effets de l’augmentation de l’offre

QY

L2/aLy = D

L1/aLy = A’

T/aTy = A
Qy1 E
E’
Qy2

0 Qx1 L/aLx=B’ Qx2 D’=L2/aLx B = T/aTx QX

3.5.3. L’échange international entraine une spécialisation partielle.

 Px 
Dans le pays, l’ouverture des échanges accroit   ; la production de bien X
P 
 y 1
augmente et celle du bien Y baisse. L’expansion de la production du bien X hausse la
demande des facteurs de production sur le marché. Le bien X étant travail intensif, la
demande du facteur travail dans la production du bien X est plus forte que celle du
facteur capital. La hausse de la demande du facteur travail accroit sa rémunération (w).

Dans le pays, le facteur capital est moins demandé dans la production des biens X en
expansion et Y en déclin.
La demande totale du facteur capital baisse, sa rémunération (r) baisse aussi.

Dans le pays, l’accroissement de la demande de travail augmente sa rémunération (w),


d’une part, et la baisse de la demande du facteur capital entraîne la baisse de sa
rémunération (r), d’autre part.

Certains producteurs sont moins intéressés à abandonner le secteur Y en déclin pour


entrer dans le secteur X en expansion, où les coûts salariaux sont en hausse. Ils restent
dans le secteur Y pour bénéficier de la faiblesse du prix du facteur capital et ainsi
demeurer compétitifs par rapport à l’importation des biens concurrents de bien Y.

Le modèle H.O.S aboutit à une spécialisation partielle. L’économie produit davantage le


bien x, mais garde une production minimum du bien Y incorporant davantage son
facteur rare.

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Théorie de l’Echange International 2018

D’où le principe suivant : « La situation des coûts d’opportunité croissants entraine


qu’une économie se spécialise dans un bien qui incorpore davantage son facteur
abondant et conserve cependant une production minimum de l’autre bien qui incorpore
son facteur rare et ceci de manière compétitive ».

3.5.4. Effets des échanges extérieurs sur la distribution des revenus des pays

L’échange international exerce des effets sur les revenus internes conformément au
principe ci-après. « Dans une économie donnée, les détenteurs des facteurs abondants
gagnent à l’ouverture des échanges ; les propriétaires des facteurs rares y perdent ».

Section 6 : VERIFICATIONS EMPIRIQUES DE LA THEORIE DE H.O

3.6.1. Le paradoxe de LEONTIEF

Le modèle H.O a été testé empiriquement pour la première fois par Wassily Leontief en
1953 et 1956 suivant les données de l’économie américaine de 1947 :

1) Il consistait à vérifier si les échanges internationaux des Etats Unis d’Amérique


de 1947 étaient conformes à la prédiction de la théorie de H.O. Comme les Etats
Unis d’Amérique étaient considérés le pays le plus doté en facteur capital par
travailleur, par rapport au reste du monde, ils devaient suivant le modèle de
H.O exportaient les biens capital intensif et importaient les biens intensifs en
main d’œuvre : exporter le facteur abondant et importer le facteur rare ;
2) Les résultats du test s’avéraient étonnants : les Etats Unis d’Amérique exportaient
des biens intensifs en travail et importaient des biens intensifs en capital. En
d’autres termes, les échanges internationaux des Etats-Unis d’Amérique
reposaient sur une spécialisation internationale en biens plus intensifs en travail
qu’en capital. Ce résultat qui semblait contredire la théorie de H.O est connu sous
le nom de paradoxe de Leontief ;

3.6.2. Tentatives d’élimination du paradoxe

Plusieurs tentatives d’explications pour éliminer le paradoxe ont été formulées.


Beaucoup ont été invalidées, car non fondées, notamment les suivantes :
1. L’année 1947 choisie n’était pas représentative de l’économie américaine
d’après deuxième guerre mondiale.
2. La supériorité de la productivité du travailleur américain, par rapport au
travailleur étranger, n’est pas fondée. Les pays industrialisés présentent, en
général, le même niveau productivité du travail.
3. Le goût des américains en faveur des biens intensifs en capital, leur permettant
d’exporter des biens travail intensif, n’est pas valable. Les études
démontrent au contraire qu’il est le même entre les nations, surtout pour
les produits alimentaires, les vêtements, le logement et d’autres types des
biens. L’explication basée sur la préférence de consommation n’est pas
fondée.

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Théorie de l’Echange International 2018

4. Le modèle utilisait deux facteurs, capital et travail, par exemple, négligeant


l’influence d’autres facteurs non moins importants.
5. Les Etats-Unis, par leur politique douanière, protégeaient, les industries des
biens travail intensif.
6. Seul le capital physique était retenu et le capital humain exclu. (Cette analyse
du capital humain sera développée seulement à partir de 1961 avec
SCHULTZ et BECKER (1964)

3.6.3. Elimination du paradoxe de Leontief

Le capital humain développé par la R & D exerce une influence sur les exportations des
Etats-Unis d’Amérique. Il s’agit d’un capital de connaissance qui en résulte et qui accroit
la valeur de la production à partir d’un stock donné des ressources humaines et
matérielles.

La plupart des exportations des Etats-Unis d’Amérique sont, en effet, intensifs, en R & D
et en qualifications, grâce à une politique d’investissements dans la formation, la
recherche universitaire, la technologie, les services d’information. En effet, capital
humain, capital de connaissance renvoie à l’enseignement, la formation professionnelle,
la santé ; tous ces facteurs sociaux qui augmentent la productivité du travail. Le
paradoxe de Leontief est levé. Les Etats-Unis disposent d’un avantage comparatif pour
les produits complexes exigeant qualification professionnelle de haut niveau, initiatives
innovatrices, niveaux des salaires élevés, dépenses R & D considérables donc moins
intensifs en capital.

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Théorie de l’Echange International 2018

Chapitre 4 : LA THEORIE STANDARD DE L’ECHANGE


INTERNATIONAL

Les trois théories de l’échange international développées précédemment, la loi de


l’avantage comparatif (Ricardo), la théorie des facteurs spécifiques (Samuelson et Jones),
la théorie des proportions ou de dotation relative en facteurs de production (H.O.S)
traitent en particulier l’offre, dans l’échange international. La production dépend du
facteur travail, des ressources ou des technologies disponibles.

La théorie standard intègre la demande dans les échanges extérieurs. En effet, faute de
connaître cette dernière, les prix et les quantités des biens produits et échangés ne
pourraient pas être déterminés de manière effective, car c’est ensemble que l’offre et la
demande déterminent les prix relatifs et les quantités des biens produits et échangés
tant sur le plan national qu’international.

Section 1 : Economie nationale en autarcie

4.1.1. La frontière de production

La frontière de production dépend de la dotation relative en facteurs de production, en


ressources ou technologie disponibles. Elle est une courbe concave, constitue un lieu
géométrique des différentes combinaisons possibles pour la production optimale des
biens donnés, en cas de plein emploi des facteurs. Cette combinaison requiert
l’existence des prix relatifs des biens auxquels sont confrontés consommateurs et
producteurs.

En concurrence parfaite, l’économie produit la valeur optimale aux prix du marché :

(Px.Qx) + (Py .Qy) = V. (1)

Cette valeur optimale est représentée par une droite appelée « Iso-valeur » ou « droite du
budget », tangente à la courbe des possibilités de production.

Réaménagée en divisant les deux membres de l’équation (1) respectivement par le prix
du marché PX et PY, l’équation (1) devient :
V   Px 
Qy =  –   . Qx (2)
P  P 
 y   y 
V   Py 
Qx =   -   .(Qy) (3)
 Px   Px 

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 20 : Prix relatifs des biens et production

QY

Q1

Q2
V1

V2
0
QX

La pente d’une droite d’iso-valeur (V1V1) ou (V2V2) indique celle de la courbe de


production, sa valeur est égale à la valeur négative du prix relatif du bien X. la droite
exprime le prix relatif du bien X. Le point de tangence à la courbe de production fixe la
répartition de la production des deux biens.

La droite d’Iso-valeur exprime la quantité d’un bien à laquelle l’économie nationale


renonce pour augmenter, à la marge, la production de l’autre bien. Elle exprime ainsi les
coûts d’opportunité qui sont croissants.

Lorsque le prix relatif d’un bien augmente, la pente de la droite d’iso-valeur devient plus
forte et conduit l’économie à produire plus de bien x et à réduire celle du bien Y. L’offre
relative du bien X augmente avec l’accroissement du prix relatif du bien X.

4.1.2. Coûts d’opportunité croissants

La nation, pour augmenter d’une unité supplémentaire la production du bien X, doit, à


partir du point A (figure 21) utiliser de plus en plus des ressources exigées pour la
production du bien X et abandonner des ressources de plus en plus croissantes
destinées à la production de l’autre bien Y pour libérer des ressources disponibles
nécessaires à la croissance de la production du bien X.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 21 : Illustration des coûts d’opportunité croissants

Y Y

B’ Nation 2
Nation 1
Y
A -X

-Y
A’

B
X
0
X 0 X

La nation1, pour accroitre d’une unité supplémentaire la production du bien X à partir de


A, doit réduire la production de Y. Pour chaque augmentation d’une quantité fixe du
bien X, elle doit renoncer à de plus en plus de bien Y. Les coûts d’opportunité en termes
de bien Y sont croissants.

La nation2 connaît aussi des coûts d’opportunités croissants. En effet, partant de A’, elle
doit abandonner de plus en plus de bien X pour produire de montants additionnels
identiques de bien Y. les coûts d’opportunité en termes de bien X sont croissants.

Pourquoi les coûts sont ils croissants ? Parce que les ressources ou facteurs de
production :

 ne sont ni homogènes, (pas identiques, qualité différente) ni illimitée,


 ne sont pas utilisés dans la même proportion pour produire tous les biens.

Il découle des coûts d’opportunité croissants que :

1) En autarcie, les prix relatifs d’équilibre dans chaque pays sont déterminés par
l’offre et la demande,
2) La comparaison des prix relatifs d’autarcie détermine l’avantage comparatif des
pays ;
3) En échange international, la spécialisation de chaque pays est partielle,
incomplète.
4) Il y a un gain mutuel. L’échange est avantageux, même si les pays sont
semblables.

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Théorie de l’Echange International 2018

4.1.3. Equilibre d’autarcie, prix relatifs et avantage comparatif

En économie fermée l’équilibre est atteint lorsque la courbe d’indifférence collective à la


consommation est tangente à celle de la production. Dans chaque pays, cette tangente
constitue le prix relatif du bien X ou le terme d’échange interne.

En effet, si avec la même courbe de production, celle de la demande prenait une position
différente, la tangente aux deux courbes se situent à un point différent et déterminerait
un prix relatif du bien X différent.

Aux points des tangences, chaque pays consomme ce qu’il produit au prix relatif du
bien. La valeur de la consommation et celle de la production s’égalisent pour chaque
bien.

Figure 22 : Illustration de l’équilibre économique d’autarcie

Y Y
PA’

Nation 2
Nation 1 B’

A
D

D’ A’

PA
B

0
C X 0 C’ X

Aux points A et A’ les Nations 1 et 2 produisent et consomment en autarcie les deux


 Px   
biens, au prix relatif respectif. Pour le bien x   = PA et  Px  = PA’ pour chacune
P  P 
 y 1  y 2
des nations, respectivement. Au point d’équilibre de chaque nation, la valeur de la
consommation et celle de la production de chaque bien s’égalisent. La tangente aux deux
courbes de production et d’indifférence collective représente l’iso-valeur pour la
production et la consommation des biens X et Y.

Comment déterminer la spécialisation et l’avantage comparatif ?

Comparons les prix relatifs d’autarcie d’un même bien dans les deux pays :

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Théorie de l’Echange International 2018

 Px   Px 
  <   la nation1 a l’avantage comparatif dans le bien X et se spécialise dans la
P  P 
 y 1  y 2
production dans ce bien, la Nation2 dans la production du bien Y. Il y a, grâce à l’échange
international, glissement, selon la spécialisation, de A vers B pour la Nation 1 et de A’
vers B’ pour la seconde. (Cfr figure 22).

4.1.4. La demande

La demande est représentée par la courbe d’indifférence collective à la consommation,


symbolisant les goûts d’un individu représentatif de la nation. Les consommateurs
connaissent des contraintes de revenu et cela explique sa pente négative.

Les biens sont substituables les uns aux autres et la demande croît, en moyenne, avec le
revenu que le consommateur consacre suivant des combinaisons, également
satisfaisantes, et choisit l’une ou l’autre indifféremment.

La courbe d’indifférente collective à la consommation indique les différentes


combinaisons de biens qui procurent à la collectivité un même niveau de bien-être.

On peut concevoir plusieurs courbes d’indifférence collective à la consommation de


niveaux de satisfaction croissants.

Figure 23 : Illustration des courbes d’indifférence collective

QY
Courbes d’indifférence
B’ D
T

A’ 0

T
0 B A QX
La demande est une courbe convexe, par rapport à l’origine, exprimant la diminution de
l’utilité marginale d’un bien. Toute droite tangente à la courbe d’indifférence collective à
la consommation est une droite d’Iso-valeur ou du budget qui traduit l’augmentation
d’un bien et la réduction de l’autre en vue de maintenir le même niveau satisfaction.

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Théorie de l’Echange International 2018

Le point de tangente sur la courbe d’indifférence collective à la consommation fixe la


répartition de la consommation entre les deux biens.

Section 2. Echanges basés sur les préférences de consommation

4.2.1. Echange international, frontières de production différentes et demande


différente aussi

A partir de l’équilibre d’autarcie de chaque pays, on établit la différence des prix relatifs
du bien X, par exemple, pour déterminer l’avantage comparatif. La droite tangente à la
courbe de production et à celle d’indifférence collective représente pour chaque pays le
prix relatif d’autarcie du bien X :

 Px       Px 
  = PA et  Px  =PA’. Parce que  Px  <   , la Nation1 détient l’avantage
P  P  P  P 
 y 1  y 2  y 1  y 2
comparatif pour la production du bien X et se spécialise dans ce produit. La Nation 2
possède l’avantage comparatif dans le bien Y et se spécialise dans cette production.

Figure 24 : Echange international, pays différents et demande différente

Y Y
PA’

Nation 1 Nation 2
F’ B’
G E C’’
A

C’’ E’
G’ C’
B PA A’
F C

PB PB’
0
H D X 0 D’ H’ X

Lorsqu’intervient l’échange international, il s’opère une augmentation de la production


selon la spécialisation de chaque pays, de A vers B pour la Nation1 et de A’ vers B’ pour
la seconde. Cette spécialisation se poursuivra jusqu’au moment où les deux pays
atteindront un prix relatif international unique représenté par les deux droites tangentes
à chaque courbe d’indifférence aux points E et E’ et chaque courbe de production au
 Px   
point B et B’ :   = PB et  Px  = PB’
P  P 
 y 1  y 2
PB = PB’ = Pi. Ces deux droites sont égales donc parallèles.

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Théorie de l’Echange International 2018

Chaque pays atteint le niveau de bien être supérieur à celui de l’autarcie en E et E’. La
courbe d’indifférence C’’ est supérieure à celle de l’autarcie pour la nation1. La courbe C’’
est supérieure à celle de l’autarcie pour la nation 2. Dans chaque pays producteurs (B et
B’) et consommateurs (E et E’) sont confrontés au même prix relatif international : PB =
PB’ = Pi.

A partir des points de production et de consommation l’on détermine le triangle


d’échange pour chaque nation EBC et E’B’C’ indiquant respectivement production,
consommation et échanges. La nation1 exporte BC de X et importe CE de Y. la nation2
exporte C’B’ de Y et importe C’E’ de X.

4.2.2. Echange international, pays semblables et préférences différentes

Les pays sont semblables, ils possèdent une courbe de production identique. L’équilibre
autarcique pour chaque pays se situe en A et A’ respectivement. La comparaison des
prix relatifs d’autarcie permet de déterminer l’avantage comparatif de chacun :
 Px   
  = PA <  Px  = PA’ Le pays détient l’avantage comparatif dans le bien x et le RM
P  P 
 y 1  y 2
dans le bien y.

Figure 25 : Echange international, pays semblables et demandes différentes

QY

G E
PA
ii
A
B’
F’ C B

F E’
C’
A’
iii
PB=PB’
PA’
0 D D’ G’ QX

En échange international, le pays va augmenter sa production en descendant de A vers B


et le RM en remontant de A’ vers B’ sur la même courbe de production. La spécialisation
de chacun se poursuivra jusqu’à l’égalisation des prix relatifs respectifs au prix relatif
international du bien X. Cette situation se produit au point commun de production B= B’.

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Théorie de l’Echange International 2018

Le prix relatif international PB=PB’ est tangent à la courbe de production en B’ et aux


courbes d’indifférence collectives C’’ et C’’’ supérieures à celles d’autarcie en E et E’.
Producteurs et consommateurs dans les deux nations sont confrontés au même prix
relatif PB=PB’.

A partir du point de production B=B’ et de consommation E et E’, on construit les


triangles d’échange respectifs, EBC et E’B’C’ indiquant respectivement, production,
consommation et échanges. La nation1 qui consomme au point E, exporte CB de X et
importe CE de Y. la nation2 qui consomme au point E’, exporte C’B de Y et importe C’E’
de X.

6.2.3. Echange international frontières de productions différentes mais préférences


identiques.

(Cfr. Figure 14 page 35 illustrant la théorie de H.O.S.)

Considérer une première situation présentant deux courbes de production différentes


pour chaque pays avec une courbe de demande commune (i), tangente respectivement à
chaque courbe de production. Ces deux points de tangence A et B indiquent l’équilibre
autarcique respectif.

La comparaison des prix relatifs du bien X permet de déterminer l’avantage comparatif :


nation1 dans la production du bien X parce que PA  PB et nation2 dans celle de Y.

Lorsqu’intervient l’échange international, cela renvoie à la seconde situation (figure 14 à


droite) dans laquelle chaque pays augmente sa production suivant sa spécialisation
jusqu’à atteindre chacun le prix relatif international du bien X, représenté par une droite
tangente à chaque courbe de production en B’ et A’ et au point commun de la courbe de
la demande (ii).

A partir de chaque point de tangence sur la courbe de production A’ et B’ et du point


commun de consommation sur la courbe de demande (ii) supérieure à celle d’autarcie (i),
l’on dégage les triangles d’échange montrant pour chaque pays, production,
consommation et échanges extérieurs. La nation1 exporte aA’ de X et importe aE de Y.
Lantion2 exporte bB’ de Y et importe bE de X.

4.2.4. Gain de l’échange international

Pour les trois cas examinés ci-dessus, le gain se présente sous deux formes. La première
réside dans la spécialisation qui augmente la production mondiale des biens produits ;
la seconde consiste à consommer davantage les deux biens à un niveau de bien-être
supérieur en consommant sur une courbe (ii) supérieure à celle d’autarcie (i).

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Théorie de l’Echange International 2018

Section 3 : Courbe d’offre internationale.

4.3.1. Définition

Elle indique le montant d’importation demandé par le pays en échange des montants
d’exportation qu’il désire offrir. La courbe d’offre internationale exprime donc la volonté
d’un pays d’importer et d’exporter à divers prix relatifs des biens.

4.3.2. Dérivation graphique de la courbe d’offre internationale

Elle fait appel aux prix relatifs des biens (termes d’échange international), aux courbes
de production, d’indifférence collective à la consommation et à l’échange.

4.3.2.1. Définition de la courbe d’indifférence à l’échange.

Elle indique les échanges désirés qui donnent au pays le même niveau de bien-être qu’en
autarcie. Dans ces conditions, le pays reste indifférent d’échanger ou ne pas échanger.
Elle est dérivée de la courbe d’indifférence collective à la consommation.

4.3.2.2 Dérivation de la courbe d’indifférence à l’échange

Dans le quadrant II, on construit un bloc des possibilités de production du pays tangent
à une courbe d’indifférence collective à la consommation, au point A.

Figure 26 : Dérivation graphique de la courbe d’indifférence des échanges

Quadrant II Quadrant I
T III
iii TI
E
i
J B
A E*
B*

J’
X A* X

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Théorie de l’Echange International 2018

Ensuite on le fait glisser tangent le long de la courbe d’indifférence collective à la


consommation, en maintenant ses droites horizontales et verticales parallèles à l’axe des
X pour la droite horizontale, à l’axe des Y pour la droite verticale.

Ce glissement dans des conditions ainsi définies trace une courbe TI appelée courbe
d’indifférence à l’échange permettant au pays de garder, en tout point, le même niveau
de bien-être qu’en autarcie. Elle a les mêmes caractéristiques que la courbe
d’indifférence collectives à la consommation.

A partir de la première courbe d’indifférence à l’échange ainsi dérivée l’on peut établir
une multitude d’autres courbes d’indifférence à l’échange de niveau de bien-être de plus
en plus élevé (TIII).

4.3.2.3. Dérivation de la courbe d’offre internationale

Dans le quadrant I, on trace une multitude de courbes d’indifférence à l’échange et des


prix relatifs croissants du bien X, soit des droites partant de l’origine du quadrant I. L’on
retient ensuite les droites tangentes aux courbes d’indifférence à l’échange, les points de
tangence H,E,R,S,T constituant des échanges désirés par le pays, aux prix relatifs PA, PF,
PB, PM, PF’, PA’.

En reliant à partir de l’origine, les échanges désirés, l’on trace une courbe d’offre
internationale du bien X du pays. La même démarche permet de tracer la courbe d’offre
internationale du bien X du reste du monde.

Figure 27 : Courbe d’offre internationale

Y R= Courbe d’offre
internationale PA’
R
PF’
T

PM
S

PB

TVI R

TV E
PF

TIV
TIII H PA

TII
TI 0 X

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Théorie de l’Echange International 2018

Les deux courbes d’offre internationale se croisent au point T, intersection des deux
courbes d’offre internationale (celle du RM non représentée). OT tangent à chaque
courbe d’indifférence à l’échange la plus élevée de chaque pays, courbes tangentes entre
elles au même point d’intersection T constitue le terme d’échange d’équilibre(le prix
relatif international). Les échanges désirés de deux pays s’y rencontrent.

4.3.2.4. La courbe d’offre internationale du pays opère depuis l’origine un repli


progressif vers l’axe des Y

Plus le prix relatif du bien X est élevé, plus le pays désire exporter plus de bien X contre
plus d’importation de bien Y ; cependant à un point donné, au point R, le pays offre le
maximum de bien X : QX1  QX2. Passé le point R, le pays exporte de moins en moins de
bien X, en échange de plus en plus de bien Y, et la courbe d’offre internationale du pays
se replie progressivement vers l’axe des Y jusqu’à la rencontre des échanges désirés des
deux pays.

Pourquoi ce repli ?

Avec l’augmentation du prix relatif du bien X, le pays produit davantage de bien X, en


exporte davantage contre plus d’importation du bien Y. en produisant plus de bien X
pour exportation, le pays enregistre des coûts d’opportunité croissants. Passé le point R,
les coûts d’opportunité deviennent tellement élevés que le pays offre de moins en moins
de bien X. Plus le pays consomme le bien Y, moins il consomme le bien X dont le prix
relatif s’accroît. A la marge, une unité du bien X devient plus onéreuse par rapport à une
unité de bien Y. Avec l’augmentation du prix relatif du bien X, le pays produit plus et
consomme moins de bien X. Il y a accroissement des exportations du bien X ainsi que du
revenu du pays.

Quand le revenu du pays hausse, la demande des biens X et Y augmente.


L’accroissement de la consommation du bien X réduit les exportations du bien X. le pays
exporte de moins en moins de biens X. la courbe d’offre internationale du pays se replie,
se courbe.

Section 4 : L’équilibre international

4.4.1. Rectangle de MEADE et l’équilibre international

Le rectangle de MEADE combine différentes courbes de production, d’indifférence


collective à la consommation, d’indifférence à l’échange et les prix relatifs des biens
pour montrer cet équilibre.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 28 : Rectangle de MEADE et l’équilibre international

Y
PB
Nation1
E
iii D (PX /PY)i
H
(Export. x/ nation1) R
E* D’
C G R’

(Import. y/ nation1) (Export. y/ nation2)

X F 0 L H’ X
(Import. x/ nation2) iii’
F’
C’ E’
Nation2

Y PB’

Dans le quadrant I, on représente les deux courbes d’offre internationale des deux
nations qui se croisent au point E* où passe la droite OE*, (prix relatif international du
bien X) tangente à chaque courbe d’indifférence à l’échange la plus élevée de chaque
nation et tangente entre elles au point E*. Le point E* constitue l’origine commune des
deux blocs des possibilités de production de la nation1 et nation2, respectivement et
dont une partie se situe dans les quadrants II et IV.

Les droites horizontales de chaque bloc restent parallèles à l’axe des X, d’une part, et les
droites verticales parallèles à l’axe des Y, d’autre part. Les points E et E’ indiquent
l’équilibre à l’ouverture des échanges de chaque nation dont les prix relatifs respectifs
du bien X reste parallèle au prix relatif international du bien X (PX/PY)i égal aux deux prix
relatifs de spécialisation du bien X (PB et PB’).

A partir des points E et E’, on détermine production, consommation, échanges extérieurs


de chaque nation. Les productions sont déterminées à partir des points E et E’ à
l’intérieur des blocs de production et les consommations à partir des mêmes points dans
les quadrants II et IV partant de l’origine 0.

(1) Exportation du bien X de la nation1 égale importation du bien X de la nation2, soit


HDX = GE*X et F’C’X = OLX ;
(2) Exportation du bien Y de la nation 2 égale importation du bien Y de la nation1, soit
H’DY = E*LY et CFY = OGY.

Le rectangle qui renferme les courbes d’offre internationale indique les échanges entre
les deux pays. Ils sont équilibrés.

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Théorie de l’Echange International 2018

Chapitre 5 : AJUSTEMENT DE LA BALANCE DES PAIMENTS

Le modèle keynésien permet d’analyser les relations entre les équilibres des opérations
courantes, emploi et revenu. Retenons deux préoccupations :

(1) Définition du revenu et de l’emploi d’équilibre, en économie ouverte ;


(2) Liens entre équilibre et échanges internationaux, d’une part, les perturbations
dans le revenu national et le commerce international, d’autre part.

5.1. Equilibre et ajustement en économie fermée

Figure 29 : Equilibre keynésien en économie fermée

I C+I
1

C C

45°
O Revenu
Y° Ye

S
+

O
Y
-

Pour tous emploi et production inchangés, la dépense totale comprend l’investissement


et la consommation est égale au revenu. L’intersection de (C + I) avec la droite de 45°
détermine le revenu d’équilibre : Y° = C + I qui diffère du revenu de plein-emploi (Ye).

Tout revenu supérieur au revenu d’équilibre suggère des dépenses prévues supérieures
au revenu, celui-ci augmente. Tout revenu inférieur au revenu d’équilibre indique des
dépenses prévues inférieures au revenu ; dans ce cas, ce dernier diminue.

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Théorie de l’Echange International 2018

Diverses équations définissent, de manière équivalente, le revenu d’équilibre, entre


autres :
Y=C+I
S–I=0

L’investissement est constant, et l’Epargne varie avec le revenu ; (S - I) est une fonction
croissante. Elle augmente avec le revenu, jusqu’au moment où l’épargne égale à
l’investissement. Avec S – I = 0, le revenu d’équilibre est atteint. Tout revenu qui lui est
supérieur dégage un excédent de l’épargne sur l’investissement.

Quel est l’effet d’une perturbation comme une augmentation de l’investissement, sur le
revenu d’équilibre ?

Soit l’équation qui définit la condition d’équilibre (S = I). Elle signifie que les injections
exogènes dans les dépenses doivent être égales à la somme que les nationaux comptent
épargner hors du niveau d’équilibre du revenu. Cette égalité implique, qu’entre deux
équilibres, les variations de l’épargne et de l’investissement s’égalisent. I = S.

Comme l’épargne est endogène et dépend de la variation du revenu, la variation de


l’épargne S = s. Y et la variation de l’investissement I = s. Y.

I/Y = s : propension marginale à épargner.

Y/I = 1/s = (1/1-c) étant donné que s + c = 1,

Avec s et c = propension marginale à épargner et à consommer

 s = (1 - c), « s » varie entre 0 et 1 ; donc 1/s est supérieur ou égal à l’unité.


 1/s = 1/1-c est le multiplicateur en économie fermée. Il lie le changement induit
du revenu (Y), à la perturbation qu’est l’injection d’investissement (I).

I.1/s=Y

Le multiplicateur est le coefficient multiplié par l’accroissement de l’investissement


donne l’augmentation du revenu ; en d’autres termes, compte tenu d’un accroissement
donné de l’investissement, l’accroissement induit du revenu dépend de l’inverse de la
propension marginale à épargner (1/s).

5.2. Equilibre et ajustement de la balance des paiements en économie


ouverte

Considérons l’ouverture de l’économie assimilée à un petit pays à l’échange


international, car la modification de ses exportations n’affecte pas la dépense totale
mondiale des biens qu’il exporte. En économie fermée, l’investissement constitue des
injections exogènes dans le revenu et l’épargne, des fuites endogènes hors du revenu. En
économie ouverte, ce sont les exportations qui constituent des injections exogènes dans
le revenu et les importations représentent une fuite hors du circuit du revenu.

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Théorie de l’Echange International 2018

D’où, en économie ouverte, la condition d’équilibre reliant les injections et les fuites au
revenu s’établit de la manière suivante :
I+X=S+M
X-M=S-I

Cette condition d’équilibre n’implique pas nécessairement l’égalité entre les


exportations et les importations. Elle signifie simplement que l’excédent de la balance
courante (X - M) est égal au surplus de l’épargne sur l’investissement (S - I).

L’équation (I + X) = (S + M) implique I + X = S + M

La liaison des importations avec le revenu se fait par le biais de la propension marginale
à importer (m)

M = m. Y et S = s. Y

L’équation réaménagée devient :


I + X = (s. Y) + (m. Y)
I + X = (s + m). Y

Quand il y a un changement dans l’investissement, les exportations étant constantes,


l’équation devient, quand X = 0 :
I/Y = (s + m)
Y/I = 1/(s + m)
Y = (1/s + m). I
Avec :
 1/(s + m) le multiplicateur en économie ouverte.
 (s + m + c =1) ; (s + m  1). Dès lors que (c  1) : 1/s + m  1.

S’il y a un changement dans les exportations avec un investissement constant, l’effet sur
le revenu reste le même.
Y/X = 1/(s + m)
Y = (1/s + m). X
Avec 1/(s +m) le multiplicateur du commerce extérieur.

Compte tenu d’un accroissement donné des exportations, l’accroissement induit du


revenu dépend de l’inverse de la somme des propensions marginales à épargner et à
importer, c’est-à-dire, de la pente de la droite (S + M).

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 30 : Effets du multiplicateur du commerce extérieur

S+M

C
I+X’
X
2
I+X

Y

S
B
1
A I

O Y
Y° Y1

A ce revenu d’équilibre Y°, S – I = 0 et I + X = S + M.

L’accroissement des exportations induit, par le biais du multiplicateur du commerce


extérieur, entraîne un accroissement du revenu Y1  Y°. Le niveau de revenu Y1 maintient
la condition d’équilibre :
X’ – M = S – I
AC – BC = Y1B – Y1A = AB

5.3. Effets de l’accroissement des exportations sur la balance courante

Rappelons que la condition d’équilibre, en économie ouverte, n’exige pas


nécessairement l’égalité entre exportations et importations. Supposons cependant cette
égalité (M = X) avant toute perturbation. L’équilibre, une fois rompu, à la suite de
l’accroissement des exportations, peut-il être rétabli ? Autrement dit, quel est l’effet de
l’accroissement des exportations sur la balance courante ?
M = m. Y
M = m.(1/s + m). X
M = (m/s + m). X

s et m étant, respectivement supérieur à zéro, entraînent une augmentation des


importations inférieures à celle des exportations : (M  X).

L’augmentation des exportations, partant de la situation d’égalité (X = M) améliore la


balance courante qui devient excédentaire. L’effet du multiplicateur d’une augmentation
des exportations accroît le revenu.

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Théorie de l’Echange International 2018

Y = (1/s + m). X

L’accroissement du revenu entraîne, par le biais de la propension marginale à importer,


l’augmentation des importations. M = m. Y

Cependant, les importations supplémentaires, comme noté plus haut, sont plus faibles
que l’accroissement des exportations, aussi longtemps que la propension marginale à
épargner restera supérieure à zéro.

La situation initialement créée par l’accroissement des exportations (balance courante


excédentaire) paraît maintenant moins favorable, puisqu’elle est, partiellement
compensée par les dépenses d’importations. En d’autres termes, l’accroissement des
importations entraîne une réduction de l’excédent de la balance courante. Le
déséquilibre externe sera complètement éliminé quand l’accroissement des importations
sera égal à celui des exportations, résultat rarement atteint quand la propension
marginale à épargner est zéro.

Le multiplicateur du commerce extérieur opère une injection du revenu additionnel issu


des exportations, dans l’économie. Concernant la balance courante, il réduit l’effet initial
d’un déséquilibre, sans le compenser totalement. La balance courante est améliorée de la
différence (X - M).

Etant donné que M = (m/s + m). X

On peut réécrire (X - M) égale à X – (m/s + m). X.

Réaménagée, cette différence conduit à l’équation ci-après :

X - M = (s/s+m). X

Le membre de droite de l’équation indique l’amélioration de la balance courante.

La figure 31 indique aussi l’effet de l’accroissement des exportations sur le revenu et la


balance courante.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 31 : Effets de l’accroissement des exportations sur le revenu et la balance


courante

I
M S-I
S

c
b

O Revenu
Y° Y1
X’ – M’

X–M

(S – I) est une fonction croissante, l’investissement étant constant. En revanche (X – M)


est fonction décroissante, les exportations sont supposées stables. L’intersection des
deux droites détermine le revenu d’équilibre et la balance courante en économie ouverte
(X – M) = (S – I).

Une hausse des exportations de (OC) fait glisser la droite (X –M) jusqu’à OC, soit (X’ – M’).
Il en découle un accroissement du revenu, de l’épargne et des importations. Quand (X–M)
s’accroît et atteint (X’ – M’), l’excédent initial de la balance courante passe de OC à Ob.
En d’autres mots, la balance courante, à la suite de la hausse des exportations de OC
s’améliore de Ob, à cause de l’augmentation induite des importations bc, résultant de
l’accroissement du revenu de Y° à Y1.

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Chapitre 6 : POLITIQUE COMMERCIALE : DROIT DE


DOUANE

Le présent chapitre développe la plus importante politique commerciale de restriction et


de réglementation que les gouvernements adoptent à l’égard du commerce extérieur, le
tarif douanier. L’arsenal des mesures de protection des entreprises nationales est très
diversifié. Cependant, le tarif douanier constitue la protection type d’une économie de
marché. Il s’agit d’une taxe imposée, par un pays, à l’occasion de l’importation et de
l’exportation d’un bien.

Le tarif spécifique est un montant fixe par unité de bien importé. Le tarif ad valorem est
fixé en pourcentage (%) de la valeur du bien importé. Dans les deux cas, cependant, le
tarif a pour effet d’accroître le prix du bien importé.

La protection d’une façon générale, est une discrimination introduite par la politique
économique, pour réduire la compétitivité des produits ou des facteurs étrangers, et
favoriser ceux des nationaux.

6.1. Les effets d’un droit de douane

En situation de libre échange, et en l’absence de droit de douane, le prix d’un bien doit
être le même, dans le pays et à l’étranger. L’échange mondial qui en résulte est équilibré.

P = prix avant la taxe et Pt = prix incluant la taxe. Ce droit de douane crée une différence
de prix entre les deux marchés. Pays (Pt), étranger (P’t).

Si le pays impose un droit de douane spécifique sur le produit importé, le prix dans le
pays augmente, mais diminue à l’étranger jusqu’au moment où se crée une différence de
prix sur les deux marchés égale à la taxe douanière. Pt – P1t = taxe.

Cette différence de prix entraîne plusieurs effets, entre autres, l’augmentation de la


production du bien X dans le pays qui instaure le droit de douane, le prix étant plus
élevé qu’auparavant, tandis que les consommateurs subissent ce prix élevé, en
conséquence, réduisent la consommation. Il y a compression des importations.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 32 : Effets d’un droit de douane

Pays Marché mondial Reste du Monde


P S1 P P
Si
D2
S2
Pt

P
t
𝑷𝟏𝒕
𝑷𝟏𝒕

D1 Di
Di*
O O O 𝐷𝑋1 𝐷𝑋2 𝑄𝑋2 𝑄𝑋1 X
𝑄𝑋1 𝑄𝑋2 𝐷𝑋2 𝐷𝑋1 X 𝐷𝑋2 𝐷𝑋1 X

A l’étranger, exportateur du bien X, il y a baisse du prix, ce qui conduit à une réduction


de l’offre et à un accroissement de la demande. En conséquence, l’étranger baisse ses
exportations conférant ainsi la position des exportateurs du pays ayant instauré le droit
de douane, où le volume global du bien échangé régresse de Q1X  Q2X.

La demande d’importation du pays, au volume d’échange Q2X, égale à l’offre


d’exportation de l’étranger, avec un droit de douane égal à Pt – P1t = taxe. L’augmentation
du prix de P à Pt paraît inférieur au montant de droit de douane, car une partie de celui-
ci est absorbée dans la baisse du prix à l’étranger, et n’est donc pas supposé par les
consommateurs domestiques « c’est là une conséquence normale d’un droit de douane
et de toute politique qui limite les importations. Cependant, cet effet est souvent faible
dans la politique1. »

Quand un petit pays impose un tarif pour un bien, la part de ses importations dans le
marché mondial du bien est tellement limitée que la réduction de ses importations n’a
qu’un effet très faible, sur le prix mondial. « Ensuite, à toutes fins utiles, le prix des
biens importés fait par le pays exportateurs peut, dans de nombreux cas, être considéré
comme donnée ».

6.2. Les effets d’un droit de douane dans un petit pays

L’offre mondiale, Si, est parfaitement élastique, illustrant la situation d’un petit pays qui
instaure un droit de douane sans être en mesure d’influencer le prix mondial, dans le
sens de la baisse, notamment. Dans ce cas, le droit de douane fait augmenter le prix du
bien imposé de son montant total, soit P à P+t, comme le suggère la figure 33 ci-dessous.

1
Paul R. KRUGMAN et MO Op.cit, p.230
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Théorie de l’Echange International 2018

La production augmente de Q1X à Q2X, mais la consommation baisse de D1X à D2X. Il y a une
réduction des importations du bien X.

Figure 33 : Effets d’un droit de douane dans un petit pays

Pays S1
P

Pt A’ B’
t a c
A b d B
P

D1

O
𝑄𝑋1 𝑄𝑋2 𝐷𝑋2 𝐷𝑋1 X

6.3. Coûts et avantages d’un droit de douane

L’objectif principal d’un droit de douane est de protéger les producteurs nationaux
contre les bas prix résultant de la concurrence des biens importés. Pour mesurer
l’ampleur de cette protection, il faut considérer chaque type de tarif douanier. Si le droit
de douane est une taxe ad valorem proportionnelle à la valeur des importations, le %
devait lui-même mesurer le montant de la protection. S’il s’agit d’une taxe spécifique,
celle-ci devrait être divisée par le prix du produit net de droit de douane, pour obtenir le
% de protection.

Comme le droit de douane augmente le prix d’un bien dans le pays importateur et le
diminue dans le pays exportateur, il en résulte des gagnants et de perdants. Deux
concepts de l’analyse microéconomique permettent de mesurer, de quantifier les coûts
et les bénéfices d’un droit de douane ; il s’agit du Surplus du consommateur et du
Surplus du producteur.

6.3.1. Le surplus du consommateur

Il mesure le montant des gains qu’un consommateur retire de ses achats dont les prix
baissent. La figure 34 l’indique clairement.

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Théorie de l’Echange International 2018

Figure 34 : Surplus du consommateur


P

P1
b
P2

O X
𝑄𝑋1 𝑄𝑋2

Le prix P1, la quantité demandée Q1X, le surplus du consommateur est la surface (a) égale
à P1.Q1X moins la surface sous la courbe de la demande jusqu’au point Q1X. Si le prix
descend à P2, la quantité demandée passe à Q2X, le surplus du consommateur s’accroît,
soit les surfaces (a) plus (b), c’est P2.Q2X moins la surface sous la courbe de la demande
jusqu’au point Q2X. (b) représente la surface additionnelle.

6.3.2. Le surplus du producteur

Le concept est semblable au précédent. Il mesure le montant des gains qu’un producteur
retire de ses ventes dont le prix augmente. La figure 35 l’explicite.

Figure 35 : Surplus du producteur


P
S

P2
d

P1
c

O X
𝑄𝑋1 𝑄𝑋2

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Théorie de l’Echange International 2018

Si le prix étant P1, la quantité offerte Q1X, le surplus du producteur est mesuré par la
surface (c), soit P1.Q1X moins la surface sous la courbe d’offre jusqu’au point Q1X. Si le
prix passe à P2, le surplus du producteur égale P2X.Q2X moins la surface sous la courbe
d’offre jusqu’au point Q2X.

(d) est la surface additionnelle à (c).

Bien qu’on puisse concevoir d’autres gains et pertes non pris en compte dans les surplus
du consommateur et producteur, notre attention s’attache aux coûts et bénéfices qui
correspondent à cinq zones dénommées a, b, c, d, e de la figure 36.

6.4. Mesures des coûts et bénéfices d’un droit de douane

Le droit de douane affecte les différents groupes sociaux dans le pays qui l’impose. Les
coûts et bénéfices sont exprimés par la somme des surfaces dénommées a, b, c, d, e de
la figure 36.

Figure 36 : coûts et bénéfices d’un droit de douane

Pays S
P

 (a +b +c +d) = perte du consommateur ;


A’ B’  (a) = gain du producteur ;
Pt
c  (c +e) = recettes douanières du gouvernement.
a
A b d B
P
e
Pt*

O
𝑄𝑋1 𝑄𝑋2 𝐷𝑋2 𝐷𝑋1 X

Que représentent ces différentes surfaces ?

1) (a) = gain de producteurs domestiques qui bénéficient d’un prix élevé qui accroit la
production, par conséquent rend le surplus du producteur plus important. C’est la
surface additionnelle résultant de l’augmentation du prix de P à Pt, soit Pt.Q2x , moins
la surface en sous de la courbe d’offre jusqu’au point Q2x .
2) (b) = aussi un gain des producteurs nationaux domestiques, l’effet de substitution
des producteurs nationaux moins efficaces aux producteurs étrangers plus efficients.
C’est l’augmentation de la production domestique multipliée par la différence de prix
(Pt –P), soit divisée par 2.

(𝑃𝑡 − 𝑃). (𝑄𝑋2 − 𝑄𝑋1


2

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Théorie de l’Echange International 2018

3) (c + e) = Recette perçue par l’Etat. C’est le produit des importations multiplié par le
tarif : (𝑄𝑋2 − 𝑄𝑋1 ). 𝑡 et t = Pt - P1t

4) (d) = Réduction des importations multipliée par la différence de prix divisée par 2 :

1 2
(𝐷𝑋 −𝐷𝑋 ).(𝑃𝑡 −𝑃)
2

C’est l’effet non compensé d’un droit de douane.

En résumé, il ya trois catégories d’opérateurs affectés par un droit de douane :

 Les producteurs domestiques, soit a+b de gains ;


 L’Etat qui perçoit des recettes douanières, soit c+e ;
 Les consommateurs domestiques, soit (a+b+c+d) pertes.

Le droit de douane est considéré différent selon qu’il concerne un produit de luxe
consommé par les riches, mais produit par des travailleurs, à bas salaires, d’une part, ou
un produit de consommation de masse, produit par les mêmes travailleurs, d’autre part.
Par ailleurs, l’utilisation des recettes douanières demeure incertaine : vont-elles financer
les secteurs vitaux de la société ou seront-elles gaspillées par le gouvernement ?

6.5. Effets d’un droit de douane sur le bien-être

Evaluer l’effet net d’un droit de douane sur le bien-être national implique adopter
l’hypothèse suivante : « la valeur marginale du gain ou de la perte d’un dollar a la même
valeur sociale pour chaque groupe2. » Le cout net d’un droit de douane égal : perte des
consommateurs moins gain des producteurs moins recettes de l’Etat.

 Perte des consommateurs (a +b +c +d)


 Moins gains des producteurs –(a)
 Moins recettes de l’Etat –(c +e)
Total b +d –e

L’on constate deux triangles (b) et (d) mesurant les pertes, et un rectangle (e) constituant
un gain compensateur.

1) Le triangle (b) reflète la perte de la distorsion de production due au fait d’un trop
grand accroissement de l’offre domestique. Le triangle (d) mesure la perte de
distorsion et réduit la baisse de la consommation.
2) Le rectangle (e) représente les gains de termes d’échange international résultant
de la baisse du prix étranger d’exportation, comme conséquence de l’instauration
d’un droit de douane. En effet, la diminution de la demande d’importation dans le
pays entraine la diminution de la demande mondiale ainsi qu’une baisse du prix
étranger. Il y a amélioration des termes d’échange international du pays qui
impose un droit de douane. Cela suppose, en réalité, que le pays concerné ait la
capacité d’influencer la baisse du prix d’exportation.

2
Paul R. Krugman et M.O., Op. Cit., p.236
Professeur BAZA LUEMBA Page 70
Théorie de l’Echange International 2018

Si en revanche, le pays parait incapable d’affecter le prix étranger (cas des petits pays)
parce que « faible demandeur » sur le marché mondial, alors le rectangle (e) disparait.
Les coûts de droit de douane excédent alors les bénéfices. En conséquence, le bien-être
national diminue, la consommation coûte plus chère, alors qu’elle peut coûter moins, en
recourant aux importations ; les consommateurs réduisent leur consommation.

6.6. La protection effective

6.6.1. Le taux nominal de protection

(𝑃𝑡 − 𝑃0 )
𝑚= . 100
𝑃0

Il ne permet pas de mesurer le degré de protection dont bénéficient les producteurs


nationaux. Ce taux affecte les consommateurs. Le pourcentage d’augmentation du prix
du bien mesure l’ampleur de la protection (taxe ad valorem). « Dans le cas d’une taxe
spécifique, on doit diviser la taxe par le prix du produit net de droit de douane, pour
obtenir l’ampleur de la protection. ».

Lorsque le taux nominal s’applique seulement à la valeur des importations, il ne protège


qu’une partie de la valeur produite dans le pays. Cela signifie que les intrants importés
(composantes, pièces détachées) utilisés dans la production nationale entrent librement.
Or, la protection réelle dépend de la protection nominale et de celle appliquée aux
intrants.

6.6.2. Le taux effectif de protection

𝑉′ − 𝑉
𝐺= . 100
𝑉

Où 𝑉 ′ = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑖𝑛𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟, 𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑡𝑎𝑥𝑒;

𝑉 = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖𝑎𝑙 𝑛𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑎𝑥𝑒.

Il mesure la protection accordée à la valeur ajoutée, plutôt qu’au produit fini et tient
compte des intrants (taxés ou non). Il exprime la différence entre la valeur ajoutée, au
prix intérieur et la valeur ajoutée, au prix mondial, exprimée en pourcentage de la valeur
ajoutée, au prix mondial.

La protection effective explique pourquoi, dans une structure tarifaire, le taux nominal
(droit de douane) augmente généralement avec le degré d’élaboration du produit, et
pourquoi certains droits de douane très faibles conduisent à une protection plus élevée
(valeur ajoutée faible). Cette situation explique, entre autres, pourquoi les pays en
développement ont difficile à exporter les produits manufacturés.

Toute protection d’activité, à faible valeur ajoutée, est élevée et source de profits
importants pour les productions. Enfin, plus un taux est protecteur, moins il laisse
passer les marchandises, et par conséquent, plus il réduit les recettes fiscales
escomptées.

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6.7. Les effets d’un quota d’importation

Le quota d’importation est une limitation directe sur la quantité d’un bien importé, par
l’octroi des licences à des individus ou entreprises.

L’imposition d’un quota diminue les importations, mais augmente toujours le prix sur le
marché national. Pour les consommateurs et producteurs, les effets sont identiques à
ceux d’un droit de douane P0P1 d’un petit pays.

Figure 37 : Effets d’un quota d’importation

P SM

A’ B’
P1
c
A B
P0
H F

DM

O
𝑄𝑋0 𝑄𝑋1 𝐷𝑋1 𝐷𝑋0 X

La surface « c » correspond à l’effet de rareté créée par la limitation autoritaire


d’importations.

Souvent, les bénéficiaires sont les importateurs qui se répartissent les licences
d’importation, en favorisant, soit les importations traditionnelles, soit les nouveaux ou
les premiers arrivés.

Les risques de corruption sont très importants. Les exportateurs peuvent recevoir aussi
des licences d’importation qu’ils revendent à d’autres agents économiques. Ce procédé
revient à subsidier les exportations et à taxer les importations. Enfin, les étrangers
peuvent en bénéficier, s’ils parviennent à vendre à un prix élevé, se rapprochant de prix
intérieur. Ce cas est fréquent lorsqu’il s’agit de quotas volontaires, et constitue
d’ailleurs le principal atout du pays importateur, dans les négociations, pour inciter le
partenaire à restreindre volontairement ses exportations.

Les quotas tarifaires volontaires sont des restrictions quantitatives sélectives qui
concernent des pays spécifiques, souvent à bas salaires. Les exportateurs acceptent ces
restrictions par crainte de mesures plus radicales, et parce qu’ils en retirent certains
profits (partage de la « rente »).

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A long terme, l’inconvénient des quotas est d’isoler le marché national. Une modification
des conditions de productions (et de prix) à l’étranger ne fait pas varier la quantité
importée. De même, une demande interne croissante n’entraîne pas d’accroissement
d’importations. La propension marginale à importer est nulle. En d’autres termes, en cas
de croissance du marché intérieur, la protection relative s’accroît. La doctrine
économique est généralement hostile aux quotas, même si elle admet qu’ils peuvent être
nécessaires.

Professeur BAZA LUEMBA Page 73


Théorie de l’Echange International 2018

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

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Les graphiques tirés à la fois de Salvatore et de KRUGMAN, ont été reconstruit par
l’Assistant LUBENDO Pierrot-Gomez qui en a assuré le développement et simplifié
l'interprétation.

Kinshasa, Janvier 2018

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