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Université Mohammed V Faculté des Sciences

Agdal Rabat

Module:
Biologie Moléculaire

Pr El yadini Meryem

2021/2022
I. Structure des acides nucléiques
Les acides nucléiques ont été isolés initialement des
noyaux des cellules. On peut en distinguer deux grands
types:
❖ Les acides désoxyribonucléiques (ADN): essentiellement
localisés dans le noyau des cellules
❖Les acides ribonucléiques (ARN): essentiellement
localisés dans le cytoplasme cellulaire.

•Ces molécules biologiques (les acides nucléiques)


contiennent l’information génétique.
•Les acides nucléiques ADN et ARN sont des
macromolécules composés simples et comportent des
sous-unités appelées nucléotides.
•Un nucléotide comporte trois composants: un ose,
une base & de l’acide phosphorique.
I.1 Les sucres

Ribose Désoxyribose

Dans l’ARN Dans l’ADN


Acide RiboNucléique Acide DésoxyriboNucléique

Le sucre est un pentose (5C)


I.1 Les nucléotides

Bases nucléotidiques :

Les bases nucléotidiques constituant l’ADN sont des


molécules hétérocycliques dérivant soit d’une purine
soit d’une pyrimidine. Quatre bases entrent dans la
composition de l’ADN.
I.2 Les bases nucléotidiques

Bases
Azotées
Bases puriques
Dérivent de la purine
(deux cycles)

Bases
Pyrimidiques
Dérivent de la pyrimidine
(un cycle)
I.2 Les bases nucléotidiques

• Bases pyrimidiques :

Les deux bases pyrimidiques sont la cytosine (C), la thymine (T).


Elles se différencient les unes des autres par leurs chaînes latérales
(-NH2 sur le C4 de la cytosine, - CH3 sur le C5 de la thymine). De
plus, la cytosine présente une double liaison entre N3 et C4.
• Bases puriques :

Les deux bases puriques sont l’adénine (A) et la guanine (G). Elles se
distinguent par leurs chaînes latérales et l’existence d’une double
liaison entre N1 et C6 dans l’adénine, absente dans la guanine.
Bases retrouvées dans les Acides nucléiques
I.3 Formation des nucléosides

Liaison N- osidique


entre carbone 1' du
pentose et l’azote N9
des purines ou N1
des pyrimidines

A compléter

base azotée + sucre = Nucléoside


I.2 Formation des nucléotide

Un nucléotide

H20

base azotée – sucre – Phosphate = Nucléotide monophostate

Liaison ester

Cette liaison s’effectue par estérification (condensation alcool-acide) du


carbone 5’ du pentose par un groupement phosphate.
Nucléotide

Base
un à trois résidus d'acide azotée
phosphorique

P P P Estérifiés Purine ou pyrimidine

Libre Sucre

ribose ou désoxyribose
Les nucléotides sont synthétisés dans la cellule à partir de molécules
précurseurs plus petites
I.4 La Nomenclature
Base

Sucre

Phosphates
Nucléoside

Nucléotide
I.4 La Nomenclature

Adénosine

"osine" pour les


nucléosides puriques "idine" pour les
nucléosides pyrimidiques
Adénosine
Cytidine
Guanosine
Uridine
I.4 La Nomenclature
3. nucléosides
Purines

Base DNA RNA

Adénine Déoxyadénosine Adénosine

Guanine Déoxyguanosine Guanosine

Pyrimidines

Base DNA RNA

Déoxycytidine Cytidine
Cytosine

Thymine Déoxythymidine -

Uracile 14 - Uridine
Les polymères de nucléotides

• La molécule d’ADN est


constituée en règle de
deux chaînes (ou brins) de
nucléotides.

• Les molécules d’ ARN


sont le plus souvent sous
forme d’un seul brin
1.5 Structure primaire 1. ADN
  
Extrémité 5’ Phosphate

Liaison phosphodiester

Le brin d'ADN est un polymère de


désoxyribonucléotides monophosphates
reliés entre eux par des liaisons 3',5'-
phosphodiester (relient le carbone 3' du
désoxyribose d'un nucléotide au
carbone 5' du désoxyribose du
nucléotide suivant).
1.5 Structure primaire
Caractéristiques du brin d’ADN
P (ou chaine d’ADN)
I
S-B • L’alternance pentose-Phosphate
I constitue le squelette de l’ADN
P sur lequel sont accrochées les
I bases azotées
S-B
I • Le brin d'ADN possède
P unepolarité: il a une extrémité
I 5'- phosphate et une extrémité
S- B 3'-OH.
1.6 Structure secondaire: la double hélice d’ADN

Représentations Modèle
schématiques moléculaire

La molécule d’ADN est constituée de deux chaînes d’ADN (ou


brins d'ADN) qui s'enroulent autour d'un axe formant une
conformation hélicoïdale appelée double hélice d'ADN.
1.6 Structure secondaire d’ADN

Dans la double hélice les bases azotées


complémentaires sont
• à l’intérieur de l’hélice
• situées sur le même plan
• perpendiculaires à l'axe de l'hélice
Le plan des oses est perpendiculaire à celui des
bases
1.6 Structure secondaire d’ADN

ADN double brin :

• L’ADN est formé de deux brins se faisant face dans une


double hélice (ADN double brin). En raison des
relations spatiales des bases nucléotidiques, une
cytosine et une guanine d’une part, une adénine et une
thymine d’autre part, sont toujours face à face.
• La séquence des bases nucléotidiques (ou simplement,
séquence des bases) de l’un des brins de l’ADN (dans le
sens 5’→3’) détermine la séquence complémentaire
des bases de l’autre brin (dans le sens 3’→5’).
a) Liaisons hydrogène: appariement des bases

• A se lie à T (par 2 liaisons hydrogène).


• G se lie à C (par 3 liaisons hydrogène: liaison plus stable: 5.5 kcal
vs 3.5 kcal).

La composition en A de l' ADN est donc égale à la composition


en T, et la composition en ADN est égale à la composition en C.
Cette correspondance stricte (A<->T et G<->C) fait que les 2 brins
sont complémentaires.
b) Conformation de l’ADN
L’interaction de certaines molécules peut modifier la
structure de l’ADN et altérer sa fonction.

Ainsi le cis-platine,
molécule utilisée dans
le traitement de
certains cancers Pt

inhibe la réplication de
l’ADN des cellules
tumorales en
modifiant la structure
de la double hélice
b) Conformation de l’ADN
ADN B, ADN A et ADN Z
❖ADN B

- double hélice à pas droit


- bases à l ’intérieur
- petit et grand sillon

- ≈ 10 bases / tour d’hélice


- pas de l ’hélice = 3,4 nm
- diamètre de l ’hélice ≈ 2 nm

A Z
B

❖ADN A : apparaît si hygrométrie < 75%, ≈11 bases/tour, diamètre ≈ 2,6 nm

❖ADN Z : hélice à pas gauche, pas de sillons, ≈ 12 bases/ tour, diamètre ≈ 1,8 nm
b) Conformation de l’ADN
ADN linéaire et ADN circulaire

. Plasmide

un ADN linéaire peut


. également être le lieu de
Superhélicité formation de supertours (ou
superhélices) lorsque des
contraintes lui sont imposées
I-1 Propriétés de l’ADN
1.Hélicoïdales :

Les deux chaines du ADN présentent dans l’espace


une configuration hélicoïdale ,elles s’enroulent
autour d’un axe central imaginaire en formant une
double hélice de 2 nm de diamètre ,la pas de l’hélice
fait 3,4 nm et contient 10 paires de nucléotides ,la
distance séparant 2 nucléotides est de 0,34 nm.
I-1 Propriétés de l’ADN
2. Antiparallèles :

Signifie que les deux brins sont parallèles mais dans


des directions opposées, pour un brin la direction est
5’ 3’ de haut en bas, pour la deuxième brin la
direction est 5’ 3’ de bas en haut.
I-1 Propriétés de l’ADN
3. Complémentarité :

• En face de A on a T et en face de G on a un C.
• Cette règle de complémentarité obéit à des raisons
stériques ou de place, en face d’une base purique on a
une base pyrimidique avec des liaisons d’hydrogène ;
• l’adénine est unie à la thymine par deux liaisons
hydrogène et la cytosine est unie à la guanine par trois
liaison hydrogène
I-1 Propriétés de l’ADN
II-4. Complémentarité :
- Règle de Chargaff :
Chargaff établit des règles empiriques concernant les
quantités de chaque type de nucléotide présent dans l’ADN :

▪ La quantité totale de nucléotides pyrimidiques (T+C) est


toujours égale à la quantité totale de nucléotides
puriques (A+G).
▪ La quantité de T est toujours égale à la quantité de A et la
quantité de C, à celle de G. Mais la quantité de A+T n’est
pas nécessairement égale à celle de G+C. Ce rapport varie
suivant les organismes mais il est quasiment constant
dans les différents tissus d’un même organisme.
I-1 Propriétés de l’ADN
II-4. Solubilité :

• L’ADN devient un sel d’acide en milieux


aqueux et est ainsi soluble. Il précipite en
présence d’éthanol et d’une forte
concentration saline. Cette propriété permet
sa purification.
I-1 Propriétés de l’ADN
II-5.Absorbance

• Les acides nucléiques absorbent à


~260 nm (à cause des bases
puriques/pyrimidiques);

• Généralement: les préparations


d’acides nucléiques pures donnent
un rapport A260/A280 d’environ1.8;

• Des valeurs de A260/A280 inférieures


à 1.8 sont généralement
indicatives de la contamination
des acides nucléiques par des
protéines
I-1 Propriétés de l’ADN
• Les acides nucléiques double brins
II-5.Dénaturation (db) peuvent être convertis en acides
nucléiques simple brins (sb) (i.e.
dénaturés) de plusieurs façons:
– Augmentation de la température
– Diminution de la concentration
de sel
– Produits chimiques:
NaOH/formamide/formaldéhyde
(brisent les ponts H)

• Inversement, l’ADN sb peut être


renaturé de la façon suivante :
– Diminution de la température
– Augmentation de la
concentration en sel

CHMI 2227 - E.R. Gauthier,


Ph.D.
I-2 Structure ARN
❑Les ARN sont des polymères de RiboNucléotides
liés par des liaisons phosophodiester 5'-3'.
❑ Les bases azotées sont A-U, C-G.
❑ Le sucre est le Ribose.
❑ L'ARN est une molécule monocaténaire, c'est-à
dire simple brin.
❑Cependant il existe des structures où il y a un
repliement en « doubles brins ».
I-2 Structure ARN
1 seul brin : 5’ AUGCGGCAUUCA--- : séquence des nucléotides

En se repliant, la molécule d’ARN


forme une structure stabilisée par
la force des ponts hydrogènes
entre certaines paires de bases
(A-U, C-G) et l’empilement de
paires de bases voisines.
C’est la structure secondaire de
la molécule. (Structure en tige )
I-3 Les classes d’ARN
La classification des ARN est liée à leurs fonctions. Chaque type d'ARN possède des
éléments structuraux propres.

ARNc ARNnc

ARNm ARNr ARN


interférents
ARNt
régulent l’expression des gènes
en ciblant la dégradation des
ARN messagers spécifiques ou
en inhibant la traduction des
serviront de matrice protéines.
pour la synthèse
Entrent dans la composition
des protéines des ribosomes, avec les portent des acides aminés et
protéines ribosomiques permettent leur incorporation
dans les protéines
I-3 Les classes d’ARN
1.L’ARN ribosomial (ARNr) (80% de l'ARN)

➢ Structure
❑ Les ARNr sont localisés au niveau des ribosomes : en
effet, ces derniers sont en fait des particules à base de
35% de protéines et 65% d'ARN. On peut les isoler
facilement à partir de broyats cellulaires par
ultracentrifugation.
❑ Chez les bactéries: Les ribosomes ont une constante de
sédimentation de 70S. On peut les dissocier en 2 sous
unités de 50S et 30S.
❑ Chez les Eucaryotes: Les ribosomes ont une constante de
sédimentation de 80S ≠ 60S + 40 S
I-3 Les classes d’ARN
2. ARN messagers (ARNm) (5% de l'ARN)
➢ Structure
Les ARNm sont monocaténaires et ont une durée de vie très
courte. Ce sont des copies en ARN de l'ADN contenu dans les
gènes : leur séquence est complémentaire de certaines
séquences de l'ADN.
➢ Localisation des ARNm
Ces copies d'ADN sont réalisées dans le noyau, puis exportées
dans le cytoplasme où elles sont ensuite traduites en protéines
grâce aux ribosomes.
➢ Fonction des ARNm
Ils sont les intermédiaires entre l'ADN et les protéines.
I-3 Les classes d’ARN
3. ARN de transfert (ARNt) (15% de l'ARN)
➢ Structure

Ils présentent plusieurs particularités structurales liées à


leur fonction:
- Petite taille: de 73 à 93 nucléotides.
- structure typique en trèfle, avec de nombreuses régions en
structure II (appariement de bases).
- Existence d'un anticodon : triplet de nucléotides,
complémentaire des codons de l'ARNm
- L'extrémité 3'OH fixe l'acide aminé correspondant au codon de
l'ARNm. Elle possède la séquence CCA (constante pour tous les
ARNt)
- Présence de nombreux nucléotides modifiés (environ 1 sur 10).
I-3 Les classes d’ARN
3. ARN de transfert (ARNt) (15% de l'ARN)

➢ Localisation et fonction des ARNt


❑ Les ARNt sont synthétisés, à partir de l'ADN, dans le
noyau des cellules Eucaryotes. Ils passent ensuite
dans le cytoplasme, où ils jouent un rôle
fondamental dans la traduction.
❑ En effet, ils apportent les acides aminés aux ribosomes
pour construire les protéines. Ils sont qualifiés
d'adaptateurs.
❑ Il existe une soixantaine d'ARNt différents
I-3 Propriétés de l’ARN
Ce sont globalement les mêmes que l'ADN.

1 Solubilité:
Les propriétés de solubilité des ARN sont équivalentes à celles de l'ADN.

2 Charge électrique
l’ADN et l’ARN sont chargés négativement en raison des groupes phosphates.
Placées dans un champ électrique (électrophorèse), ces molécules migreront
vers le pôle + (anode).

3. Absorption :
les bases A, T, G, C, U ont une absorption max à ≈ 260 nm
Différences avec ADN
Caractéristique ADN ARN
s
Hélices Double Simple
Sucre désoxyribose Ribose
Bases A, T, C, G A, U, C, G
Longueur long Plus court
Lieu Noyau Noyau +
cytoplasme
type 1 seul Plusieurs types :
ARNm (messager),
ARNt (transfert),
ARNr (ribosomal)…
II- La replication d’ADN
Les hypothèses de modèles de réplication
Les hypothèses de modèles de réplication
Cycle cellulaire et
mitose
Cycle Cellulaire et réplication de l’ADN

Anaphase Télophase Deux cellules filles


génétiquement
identiques à la cellule
mère
G1
Métaphase

G C

T A

Prophase S
G
A
G2 T
Deux molécules C
d’ADN identiques
Brins parentaux Portion d’une
"modèles" molécule d’ADN
Nouveaux
brins
complément
aires 1 chromosome à 1
chromatide
1 chromosome à 2
chromatides
Réplication semi-conservative
RÉPLICATION
1 molécule d’ADN donne 2 molécule d’ADN identiques

➢ La réplication de l’ADN est une synthèse enzymatique par laquelle une

molécule d’ADN se dédouble afin de produire une copie identique.

➢ Ce processus est essentiel et préalable à la division cellulaire et se fait

en trois principales étapes :

➢ Étape 1: Activation

➢ Étape 2 : Élongation

➢ Étape 3 : Achèvement

61
Les éléments nécessaire pour la réplication
◼ Une matrice d’ADN constituée par un brin parental:
Chacun des deux brin va servir de modèle et constitue « la matrice »
(Template).
◼ La présence de nucléotides:
Sous forme des nucléosides triphosphates dATP, dTTP, dCTPet
dGTP. Ces dernier apporteront en plus l’énergie nécessaire à
la réaction.
◼ La présence de nombreux enzymes:
• Permettant aux deux brins parentaux d’ADN de s’écarter.
• Accrocher les nucléotides les uns aux autres
• D’autres réactions qu’on verra plus tard
◼ La présence de certains ions: (cations bivalents: Mg2+)
Qui est indispensable à la synthèse d’ADN car c’est un catalyseur
et il influence la productivité
- Transcription =Synthèse d’ARN
Étapes de la synthèse des protéines
• 1ère étape : Transcription de l’ADN

ADN (gène) donne ARN pré-messager ;

• 2ème étape : Maturation de l’ARN pré-messager


ARN pré-messager devient ARNm dans le noyau et migre
vers le cytoplasme ;

• 3ème étape : Traduction de l’ARNm


ARNm se couple au ribosome et à l’aide de l’ARNt donne
un polypeptide (protéine) ;

• 4ème étape : Maturation de la protéine


La protéine nouvellement synthétisée subit des
modifications (ex. : glycosylation) dans le RE et
appareil de golgi.
74
Brin codant de l’ADN

5’ AGTACG 3’ Codant

• Brin positif
• Brin sens
• Brin codant (complémentaire au brin matrice)
• Brin dont la séquence est la même que celle de
l’ARN synthétisé (à exception de ribose et uracile)
• Brin copie de l’ARNm
76
Brin non codant de l’ADN

3’ TCATGC 5’ Matrice

• Brin négatif

• Brin anti sens (non sens)

• Brin matrice (complémentaire au brin codant)


• Brin dont la séquence est complémentaire à celle de
l’ARNm

• Brin transcrit 77
Les trois étapes de la Transcription

➢ Les mécanismes de la transcription reposent sur l’activité d’une

famille d’enzymes ARN polymérases ainsi que des enzymes et

des protéines de régulation (activation – supression).

➢ Ces enzymes réalisent le même type de réaction : une synthèse

d’ARN à partir d’une matrice d’ADN en trois étapes :

1. Initiation ou Démarrage ;

2. Élongation

3. Terminaison 78
TRANSCRIPTION = ADN donne ARN
1. Initiation ou démarrage :

-Un complexe de transcription protéiques « médiateur » permet l’ouverture et

l’activation de l’ADN marquant l’initiation de la transcription d’un gène ;

- L’ARN polymérase se fixe à une région appelée promoteur située en

amant de la séquence codante de l’ADN ;

- Le complexe d’initiation = ARNpol II + protéines régulatrices + séquence

ADN promoteur + début brin codant

- Une séquence TATA box est tjr située à 25 nucléotides du gène qui

commence tjr par une séquence condante de 3 nucléotides ATG


79
signalant le démarrage effectif de la transcription.
1. Initiation et démarrage :
Promoteur
proximal

80
2. Élongation :
➢ L’enzyme ARN polymérase II catalyse en coulissant la polymérisation des

ribonucléotides triphosphates précurseurs (ATP, GTP, CTP et UTP) pour

donner un nouveau polynucléotide monocaténaire dont la séquence est

complémentaire du brin matrice et copie du brin codant, de l’ADN ;

➢ La lecture du brin non codant ou matrice de la molécule d’ADN par

l’enzyme ARN polymérase se fait dans le sens 3’ vers 5’ ;


➢ La synthèse de la molécule d’ARN se fait par incorporation de nucléotides

dans le sens 5’ vers 3’ : chaque nouveau nucléotide est lié par une

molécule P (liaison diester) sur son C 3’ au C 5’ du nucléotide précédant.


81
3. Terminaison :

- L’ARN polymérase transcrit des séquences signalant la fin de la transcription

(séquence stop ou arrêt) ;

-Les codants d’arrêt de la transcription sont 3 séquences de 3 nucléotides

chacune. On les retrouve sur le brin codant de l’ADN = TAA ou TAG ou TGA ; sur

le brin non codant = ATT ou ATC ou ACT et sur l’ARN = UAA + UAG + UGA

(copié du brin codant et transcrit du brin non codant) ;

- Une nouvelle enzyme est recrutée appelée poly-A-polymérase

responsable de la polyadénylation de l’ARN synthétisé ;

- Cette polyadénylation est intiment liée à l’arrêt de la transcription et à la

libération de l’ARN pré-messager grâce à un facteur de clivage. 82


83
84
Maturation de l’ARN pré-messager

➢ Modifications post transcription :

1.Addition de la coiffe : A son extrémité 5’ P , alors que la transcription vient

de démarrer, des enzymes ajoutent une coiffe 7-Méthyl-Guanosine pour lui

donner plus de stabilité et une longue durée de vie.

2.Épissage : L’ARN transcrit est constitué de zones codantes « Exons »

alternées avec des zones non codantes « Introns ». L’épissage consiste à

l’élimination des introns et le collage des exons = ARN messager mature.

3.Polyadénylation : A son extrémité 3’ -OH, donc à la fin de la transcription

après le codon stop, un groupe d’enzyme ajoute une queue de poly-A (20 à 200

nucléotides). Cette addition marque l’arrêt de la transcription. 87


88
MATURATION DE L’ARNm : EPISSAGE 89
EXEMPLE D’EPISSAGE 90
La Traduction

94
TRADUCTION = ARN donne Protéines
➢ Etape post transcription se déroulant après que l’ARN pré messager atteint
sa maturation, par acquisition de la coiffe 7-Méthyl-Guanosine en 5’, de la

queue polyAdényl en 3’, épissage, et migre vers le cytoplasme.

➢ En effet, au niveau du noyau le brin codant de l’ADN ou gène ordonne à

travers son brin complémentaire matrice (ou brin transcrit) la synthèse de

l’ARN messager codant pour une molécule protéique donnée.

➢ La traduction se déroule dans le cytoplasme mobilisant des

ribosomes, des ARN de transfer (ARNt) et des acides aminés (AA)

libres ainsi qu’une batterie d’enzymes et de facteurs protéiques.


95
TRADUCTION = ARN donne Protéines
➢ Avant que commence la lecture de l’ARNm codant par le ribosome, les AA

libres dans le cytoplasmes sont fixés aux ARNt correspondant (AA -

anticodant) par l’enzyme aminoacyl-ARNt synthétases.

➢ Après, les ARNt chargés par les AA sont immédiatement véhiculés jusqu'au

ribosome par une autre protéine = facteur d’élongation.

➢ L’ARNt présente alors au complexe Ribosome-ARNm l’AA fixé sur son

anticodant dans l'ordre indiqué par la séquence des codons de l’ARNm.

➢ Ainsi, la synthèse de la structure primaire de la molécule protéique se

déroule dans le sens 5’ vers 3’.


96
97
TRADUCTION = Codons et Anticodons
La liaison de l’ARNt cytoplasmique avec l’ARNm nucléaire porteur de
l’information génétique se fait par complémentarité entre deux séquences de 3

nucléotides de chacun de ces deux ARN :

- La séquence des 3 nucléotides de l’ARNm constitue le codon

- La séquence des 3 nucléotides de l’ARNt représente l’anticodon


Au cours de la traduction l’anticodon et le codon se lient de manière

antiparallèle, et l’acide aminé porté par l’ARNt est incorporé à la structure

primaire de la molécule de protéine en cours de synthèse.

L’ARNm est donc traduit par séquence codon de 3 nucléotides.


Le code génétique comporte 61 codons qui se traduisent par les 20 AA qui
98
participent à la synthèse des protéines = chaque AA codé par plusieurs cod ons.
TRADUCTION = Codons et Anticodons
- Démarrage de la traduction (synthèse protéine) : toujours par l’ajout d’une

Méthionine codée par le codon initiateur AUG (anticodon sur ARNt = UAC);
-Elongation de la protéine : Suivent les autres acides aminés dans l'ordre

indiqué par la séquence des codons de l'ARNm. C'est une aminoacyl peptidyl-

transférase qui catalyse l'établissement de la liaison entre les AA successifs

ajoutés à la chaine polypeptidique.

-Terminaison de la synthèse protéique : s'achève lorsque le ribosome rencontre

un codon « stop » UAG, UGA ou UAA (pas d’ARNt), séquences indiquant au

ribosome qu'il est arrivé à la fin de la séquence de la protéine qui est alors

libérée pour aller remplir sa fonction biologique dans ou en dehors de

la cellule. 99
102
III- Mutations
I- La mutation génique
Deux grands processus sont responsables de la variation génétique: la
recombinaison et la mutation. La mutation est le processus par
lequel des changements se produisent dans la séquence d’ADN d’un
gène. Un événement mutationnel désigne l’apparition d’une mutation.

Dans la mutation génique, l’allèle d’un gène est changé en un autre allèle.
Puisqu’un tel changement se produit à l’intérieur d’un seul gène et est
localisé en un locus unique du chromosome, on appelle parfois les
mutations géniques des mutations ponctuelles.

Dans l’autre niveau de changement héréditaire, la mutation


chromosomique, des fragments de chromosomes, des chromosomes
entiers ou même des jeux complets de chromosomes changent.
La mutation génique
I- Les mutations ponctuelles
Mutations ponctuelles: Substitutions d’une seule paire de nucléotides.

Il en existe deux principales catégories: 1)Transition - transversion


2) Insertion - délétion

1)Transition-transversion:

Transition: Purine remplacée par une purine différente ou pyrimidine


remplacée par une pyrimidine différente.
Exemple: A G, C T, etc.
Transversion: Purine remplacée par une pyrimidine ou pyrimidine
remplacée par une purine.
Exemple: A C, G T, etc.
I- Les mutations ponctuelles

1)Transition-transversion:

Mutation synonyme: Le triplet code le même acide aminé.


Exemple: AGG CGG
(les deux codent Arg)

Mutation faux-sens conservative: Le codon spécifie un acide aminé


fonctionnellement équivalent.
Exemple: AAA AGA
(change la Lys en Arg basique elle aussi)

Mutation faux-sens non conservative: Le codon spécifie un acide aminé


fonctionnellement différent.

Mutation non-sens: Le codon signale la terminaison de la chaîne.


Exemple: CAG UAG
(change la Gln en un codon STOP)
I- Les mutations ponctuelles
1)Transition-transversion:
I- Les mutations ponctuelles
2) Insertion- délétion:

Mutation par décalage du cadre


de lecture

❑ Toute addition ou délétion de


paires de bases qui n’est pas un
multiple de 3 modifie le cadre de
lecture dans les segments d’ADN
qui codent des protéines.

❑ Ceci conduit à de nouveaux


acides aminés à partir de ce site
mutationnel et parfois à une
terminaison anticipée (ou plus
lointaine) de la chaîne
polypeptidique.
Les mutations ponctuelles
Les conséquences des mutations au niveau de l’ARN et des protéines
Les positions des sites mutés et leurs conséquences

Les mutations qui


touchent le site actif
de la protéine ou en
sont proches
aboutiront
probablement à la
perte de fonction; on
parle dans ce cas de
mutations complètes.
Les mutations
touchant des zones
moins essentielles
d’une protéine auront
probablement un
effet moins néfaste,
produisant souvent
des mutants partiels.
La mutation génique
II- Les mutations spontanées et induites
Les mutations dans les gènes peuvent apparaître spontanément ou être
induites.

Les mutations spontanées sont des mutations qui apparaissent


naturellement et peuvent toucher n’importe quelle cellule.

Les mutations induites se produisent à la suite de l’action de certains


agents appelés mutagènes qui augmentent le taux d’apparition des
mutations.
La mutation génique
II- Les mutations spontanées
1) Mutations spontanés

Des erreurs dans la réplication de l’ADN, des lésions spontanées et même


des éléments génétiques transposables peuvent être à l’origine des mutations
spontanées.

A- Des erreurs dans la réplication de l’ADN:

1- Transitions
2 Transversions
3 Mutations par décalage du cadre de lecture

B- Des lésions spontanées:

1 La dépurination
2 La désamination
3 Les bases endommagées par oxydation
Erreur dans la réplication de l’ADN - tautomérie
Tautomérie

❑ Chacune des bases de l’ADN peut exister


sous plusieurs formes alternatives, appelées
tautomères.
❑Ce sont des isomères qui diffèrent par la
position de leurs atomes, ainsi que par les
liaisons de ces atomes.
❑Les différentes formes sont en équilibre.
La forme céto de chaque base est
normalement présente dans l’ADN, tandis
que les formes imino et énol des bases sont
rares.
❑L’insertion d’un mauvais tautomère d’une
base standard peut mener à un
mésappariement, susceptible de créer une
mutation au cours de la réplication de l’ADN.
❑Tous ces mésappariements sont des
exemples de mutations par transition.
Tautomérie
A- Erreur dans la réplication de l’ADN - tautomérie

• Dans le cas d’une association normale, ces


liaisons se forment comme ci-‐dessous (les
liaisons hydrogènes entre les atomes sont
symbolisés par un trait pointillé
A- Erreur dans la réplication de l’ADN - tautomérie

Lorsque la base adopte sa forme de tautomère la configuration


dans l’espace des atomes n’est plus la même et les laissons
sont alors impossibles à former, empêchement de même les
associations des nucléotides complémentaires et donc le
maintien de la forme de la forme d’ADN.
Association de
Guanine/Cytosine dans le cas
où la cytosine adopte la forme
imino (la forme normale étant
le tautomère amino ) = les
liaisons sont impossibles
(croix rouges)
A- Les lésions spontanées - dépurination et désamination

Dépurination:

Interruption d’une liaison


glycosidique entre la base et le
désoxyribose, qui entraîne la
perte d’un résidu guanine ou
adénine de l’ADN. Au cours de
la réplication, les sites
apuriniques ainsi produits ne
peuvent plus spécifier la base
complémentaire de la purine
d’origine.
A- Les lésions spontanées - dépurination et désamination

Désamination:

La désamination de la
cytosine produit de l’uracile.
Des résidus d’uracile non
réparés s’apparieront avec
de l’adénine au cours de la
réplication, provoquant la
conversion d’une paire de
G-C en une paire de A-T
(transition G-C en A-T).
B- Les lésions spontanées - bases endommagées par oxydation
1- Bases endommagées par oxydation

Les formes d’oxygène actif, telles que les radicaux superoxyde (O2-), le peroxyde
d’hydrogène (H2O2) et les radicaux hydroxyle (OH) sont des sous-produits du
métabolisme aérobique normal. Ces molécules peuvent provoquer des lésions
oxydatives dans l’ADN, ainsi que dans les précurseurs de l’ADN (tels que le GTP),
ce qui crée des mutations.
Ce type de mutations a été mis en cause dans de nombreuses maladies
génétiques humaines.

Peut bloquer la Forme souvent un


réplication mésappariement
de l’ADN avec un A

Bases endommagées à la suite de l’attaque de l’ADN par des radicaux oxygène. dR=désoxyribose.
La mutation génique
II- Les mutations induites

Spécificité mutationnelle: En général, la distribution des mutations induites par


des agents mutagènes différents présente une spécificité caractéristique pour
chaque mutagène.

EMS: Éthylméthanesulfonate

UV: Rayons ultra-violets

AFB1 : Aflatoxine B1
II- Les mutations induites
1- L’incorporation d’analogue de bases:

Certains composés chimiques ressemblent


suffisamment aux bases azotées normales de l’ADN
pour être parfois incorporés dans celui-ci à la place
des bases normales.
On appelle ce type de composés des analogues de
bases (exemple:5-bromouracile ou 5-BU, 2-
aminopurine ou 2-AP).

2- Les mésappariements spécifiques:

Certains mutagènes ne sont pas incorporés


dans l’ADN et au lieu de cela modifient une base en
provoquant un mésappariement spécifique
(exemple: agents alkylants tels que EMS ou
l’éthylméthanesulfonate et la nitroguanidine ou NG).
Les mécanismes de la mutagénèse
3- Les agents intercalants:
Ces agents sont des molécules planes qui ressemblent aux paires de bases et sont
capables de se glisser (de s’intercaler) entre les bases azotées empilées au cœur de la
double hélice d’ADN (exemple: proflavine, acridine orange, etc.).

4- Les lésions de bases:


Un grand nombre de mutagènes endommagent une ou plusieurs bases, empêchant
ensuite tout appariement spécifique des bases. Le résultat est un blocage de la
réplication, car la synthèse de l’ADN ne peut se poursuivre au-delà d’une base qui
ne peut reconnaître son partenaire complémentaire par la formation de la liaison
hydrogène (exemple: lumière UV, radiations ionisantes).

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