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NOTIONS PRELIMINAIRES
La chimie organique étudie les substances constitutives des organismes vivants (végétaux et
animaux).
Les éléments constitutifs des molécules organiques sont par ordre de fréquence décroissant :
Les quatre principaux éléments
Le carbone (C), l’hydrogène (H), l’oxygène (O), l’azote (N) ;
Les non métaux
Le chlore (Cl), le brome (Br), l’iode (I), le phosphore (P), le soufre (S) ;
Les métaux
Le sodium (Na), le potassium (K), l’étain (Sn), le zinc (Zn), le magnésium (Mg), le
plomb (Pb), le cadmium (Cd), etc.
N.B. : Le carbone fait partie de tous les composés organiques. Ce sont les atomes de carbone
(C), rattachés les uns des autres, qui constituent le squelette des molécules organiques.
1° 1°
C C 1° carbone primaire
1° 2° 4° 3° 1° 2° carbone secondaire
C C C C C
3° carbone tertiaire
1°
C 4° carbone quaternaire.
Dans les composés aliphatiques, les atomes de carbone s’unissent les uns aux autres pour
former des chaînes carbonées ouvertes avec ou sans ramification.
1° Formules développées
H H H H H
H C C C C C H
H H H H H
H H H H H H C H H
H C C C C H H C C C H
H H H C H H H H C H H
H H
N.B. : Une chaîne est dite ramifiée si, sur la chaîne carbonée principale se trouve fixé un (ou
des) groupement (s) carboné (s) appelé (s) groupement (s) alkyle (s).
Ces formules (a) et (b) ainsi écrites, sont dites développées planes.
« développées » car elles mettent en évidence l’arrangement des atomes et les liaisons
entre atomes constitutifs de la molécule ;
« plane » car tous les atomes et toutes les liaisons sont dans un même plan : celui du
papier.
2° Formules semi-développées
Une autre écriture moins développée, mais utilisée par simplification, ne laisse subsister que
les liaisons C-C, en groupant autour de chaque C, tous les atomes (autres que C) qui lui sont
liés : ce sont les formules semi-développées.
b) Chaîne normale b) Chaînes ramifiées
CH3
CH3 C CH3
CH3
3° Formules semi-développées condensées
Dans les composés cycliques, les atomes de carbone (de la chaîne principale), s’unissent les
uns aux autres pour former des chaînes carbonées fermées ou cycliques.
Les composés alicycliques se subdivisent en sous-classes : les cyclanes, les cyclènes et les
cyclynes.
On forme les noms des hydrocarbures alicycliques simples en ajoutant le préfixe « cyclo »
aux noms des hydrocarbures aliphatiques correspondants.
Cyclanes : Ce sont des hydrocarbures à chaînes fermées ne contenant que des simples
liaisons C-C.
CH
CH CH CH CH CH 2
2 2 2 CH CH
2 2
CH CH 2 2
CH CH CH CH
2 2 CH CH
2Cyclopropane
2 2 2
Cyclobutane CH 2 2
2
Cyclopentane CH
2
Cyclohexane
Cyclènes : Ce sont des hydrocarbures à chaînes fermées ne contenant que des simples
et doubles liaisons C=C.
CH
CH CH CH 2
CH CH
2 2 2 CH CH
2 2
CH CH 2 2
CH CH CH CH
2 2 CH CH
2Cyclopropène
2 2 2
Cyclobutadiène-1,3 CH 2 2
2
Cyclopentène CH
2
Cyclohexadiène
Cyclynes : Ce sont des hydrocarbures à chaînes fermées ne contenant que des simples
et doubles liaisons C=C.
Cyclopentyne Cyclopentadiyne
Les composés aromatiques possèdent tous cette caractéristique de contenir au mois un cycle
hexagonal à trois doubles liaisons. Le benzène est le plus simple d’hydrocarbure aromatique.
CH3 CH3
CH3
CH3
COOH O2 NO
N 2
Acide benzoïque NO
2
Trinitro-2, 4,6 toluène(TNT) (explosif)
I.4.2.3. Les composés hétérocycliques
N.B. : Pour les chaînes hétérocycliques, l’hétéro-atome (O, S, N, etc.) doit toujours être
représenté dans le cycle et non à côté.
O S N
Tétrahydrofurane (THF) Thiophène Pyridine
En chimie minérale, les différents composés sont classés par fonctions : les fonctions acide,
base, oxyde et sel. Ce classement se basait sur un critère essentiel qui est similitude de
propriétés chimiques. Ainsi, par exemple :
- Tous les acides, en solution aqueuse, ont la propriété de libérer les ions H+
- Toutes les bases (Arrhenius) en solution, ont la propriété de libérer les ions HO - ou de
fixer les ions H+ (bases de Brönsted).
De plus, les molécules qui présentent une similitude de fonction, présentent aussi une
similitude de structure moléculaire. C’est ainsi, en se basant sur le rapport « similitude
de structure–fonction » que les chimistes organiciens ont classifié les molécules
organiques.
Pour établir cette classification, ils regroupèrent dès lors dans une même famille, toutes les
molécules qui présentent le même groupement fonctionnel.
Le tableau ci-après reprend les principaux groupements fonctionnels qui feront l’objet de
notre étude :
N° DESIGNATION SQUELETTE FORMULE GENERALE
1 Hydrocarbures saturés ou
alcanes C C
2 Hydrocarbures non
saturés (alcènes)
C C
3 Hydrocarbures non
saturés (alcynes) C C
4 Dérivés halogénés
(Halogénures d’alkyls)
C X R X
5 Alcools
C O H R OH
6 Cétones
O
C C C R CO R’
7 Aldéhydes
O
C C R CHO
H
8 Acides carboxyliques
O
C R COOH
C
O H
9 Ether-oxydes
C O C R O R’
10 Esters
O
C C R COOR’
O C
11 Amines
H
C N R NH2
N H
12 Amides O
C C H R CONH2
N
H
Tableau N°1 : Principaux groupements fonctionnels en Chimie organique
R : Radical alkyle : CH3 -, C2H5 -, C3H7 -, etc.
N.B.: Une chaîne peut porter plusieurs groupements fonctionnels identiques (fonctions
multiples) ou différents (fonctions mixtes).
I.1. DEFINITION
Le mot « Saturé » signifie que le squelette carboné des molécules contient le nombre
maximum d’atomes d’hydrogène qu’il peut porter. Par exemple, pour trois carbone, le nombre
maximum d’atomes d’hydrogène est nécessairement huit, soit C3H8.
On donne le nom d’alcanes ou paraffines à tous les hydrocarbures saturés à chaîne ouverte.
n=1: CH4
n=2: C2H6
I.3. NOMENCLATURE
On distingue les alcanes à chaîne principale non ramifiée et les alcanes à chaîne principale
ramifiée.
Une chaîne sera dite ramifiée si, sur la chaîne carbonée principale, se trouve fixé un (ou des)
groupement (s) carboné (s) appelé (s) groupement (s) alkyle (s).
I.3.1. Alcanes à chaîne carbonée non ramifiée ou à chaîne linéaire
Les quatre premiers n-alcanes (C1 à C4) ont un nom usuel consacré par l’usage qui se termine
par le suffixe « ane ».
CH4 : méthane
C2H6 ou CH3 CH3
C3H8 ou CH3 CH2 CH3
C4H10 ou CH3 CH2 CH2 CH3
Les alcanes non ramifiées ou normaux qui contiennent plus de quatre atomes de carbone
reçoivent leur nom en ajoutant le suffixe « ane » à un préfixe grec qui indique le nombre
d’atomes de carbone de la molécule.
C5H12 : n-pentane (« n » signifie normal) : c’est-à-dire que la chaîne n’est pas ramifiée.
C6H14 ou CH3 (CH2)4 CH3 : n-hexane
C7H16 ou CH3 (CH2) 5 CH3 : n-heptane
C8H18 ou CH3 (CH2)6 CH3 : n-octane
C9H20 ou CH3 (CH2)7 CH3 : n-nonane
C10H22 ou CH3 (CH2)8 CH3 : n-décane
C11H24 ou CH3 (CH2)9 CH3 : n-undécane
C12H26 ou CH3 (CH2)10 CH3 : n-dodécane
C13H28 ou CH3 (CH2)11 CH3 : n-tridécane
C14H30 ou CH3 (CH2)12 CH3 : n-tétradécane
C15H32 ou CH3 (CH2)13 CH3 : n-pentadécane
C16H34 ou CH3 (CH2)14 CH3 : n-hexadécane
C17H36 ou CH3 (CH2)15 CH3 : n-heptadécane
C18H38 ou CH3 (CH2)16 CH3 : n-octadécane
C19H40 ou CH3 (CH2)17 CH3 : n-nonadécane
C20H42 ou CH3 (CH2)18 CH3 : n-eicosane
C21H44 ou CH3 (CH2) 19 CH3 : n-heneicosane
C22H46 ou CH3 (CH2)20 CH3 : n-docosane
C23H48 ou CH3 (CH2)21 CH3 : n-tricosane
C30H62 ou CH3 (CH2)28 CH3 : n-triacosane
C35H72 ou CH3 (CH2)33 CH3 : n-pentatricontane
C40H82 ou CH3 (CH2)38 CH3 : n-tétracontane
C50H102 ou CH3 (CH2)48 CH3 : n-pentacontane
C60H122 ou CH3 (CH2)58 CH3 : n-hexacontane
C62H126 ou CH3 (CH2)60 CH3 : n-dihexacontane
C70H142 ou CH3 (CH2)68 CH3 : n-pentacontane
2 1
1) CH3 CH ou (CH3)2 CH : méthyl-1 éthyle ou isopropyle (iPr)
CH3
4 3 2 1
2) CH3 CH CH CH2 ou (CH3)2C CH CH2 : méthyl-3 butyle
2 H 2 ou isopentyle (iPt)
CH3 CH
3 2 1
3) CH3 CH CH ou (CH3)2C CH : méthyl-2 propyle ou isobutyle
2 H 2 (iBu)
CH3 CH
CH3
2 1
4) CH3 C ou (CH3)3C : diméthyl-1,1 éthyle ou tertiobutyle (tBu)
CH
CH3
CH3
3 2 1
5) CH3 C CH ou ou (CH3)3C CH : diméthyl-2,2 propyle ou
2 CH 2 néopentyle (nPt)
CH3
3 2 1
6) CH3 CH2 CH : méthyl-1 propyle ou sec-butyle (secBu)
CH3
I.3.3. Règles de nomenclature des alcanes ne contenant qu’un seul groupement alkyle
CH3
7 6 5 4 3 2 1
CH3 CH2 CH2 CH2 CH CH2 CH3 : éthyl-3 heptane
CH2
CH3
3 4 5 6
CH3 CH CH2 CH2 CH3 : méthyl-3 hexane
2 CH2
1 CH3
1 2 3 4 5
CH3 CH CH CH2 CH3 : diméthyl-2,3 pentane
CH3 CH3
1 2 3 4 5 6 7 8
CH3 CH2 CH CH CH2 CH CH2 CH3 : éthyl-4 diméthyl-3,6
octane
CH3 CH2 CH3
CH3
CH3 CH3
1 2 3 4 5 6 7 8
CH3 C CH CH CH2 CH CH2 CH3 : (diméthyl-1’,1’ éthyl)-4
tetraméthyl-2,2,5,5
CH3 CH3 C CH3 CH3 octane
CH3
A la température ordinaire, les alcanes sont gazeux jusqu’en C 4 (méthane, éthane, propane et
butane), liquides jusqu’en C17, puis solides au-delà. A partir de C 20, les alcanes se
décomposent avant l’ébullition sous la pression atmosphérique, il faut les distiller sous la
pression réduite.
Le point d’ébullition des alcanes à chaîne normale s’élève régulièrement d’un terme au
suivant (de 25° à 30°C en moyenne). De deux isomères, c’est le plus ramifié qui a le point
d’ébullition le plus bas (par exemple : l’hexane normal : t°éb = 68°C, le méthyl – 2 pentane :
t°éb = 60°C).
Leur densité est toujours inférieure à l’unité (le méthane d= 0,42). Cela explique qu’ils
flottent sur l’eau lorsqu’ils sont déversés accidentellement (marée noire) ou nom (dégazage).
Les hydrocarbures saturés sont insolubles dans l’eau, par contre ce sont des bons solvants
pour de nombreux produits organiques. Leur solubilité décroît avec le nombre d’atomes de
carbone. Ils sont miscibles entre eux en toutes proportions.
Noms Formules tf t°éb d20 (1)
brutes
Méthane CH4 -183 -162 0,42
Ethane C2H6 -112 -89 0,55
Propane C3H8 -187 -42 0,58
n-butane C4H10 -135 -0 ?5 0,58
n-pentane C5H12 -130 +36 0,68
n-hexane C6H14 -94 +69 0,66
Tableau N°2 : Densité d20, température de fusion (tf) et d’ébullition (t°éb) de quelques hydrocarbures
saturés
La formule brute C6H14 correspondant 5 isomères. Ces isomères se différencient par les
propriétés physiques et chimiques. Voici les températures d’ébullition et les masses
volumiques des cinq isomères de C6H14 :
Les liaisons étant toutes des liaisons simples dans le squelette carboné des alcanes, ces corps
sont stables physiquement et chimiquement. Toutefois, ils peuvent, dans les conditions
convenables, donner lieu à des réactions dont l’intérêt pratique est considérable. C’est pour
cette raison que les alcanes ont été appelés, à l’origine, paraffines (du latin parum affinis
signifiant « qui a peu d’affinité »).
C n H 2 n +2+ ( 3 n+1
2 )
O → n CO + ( n+1 ) H O−644 n+ 221 KJ /mole
2 2 2
Exemple :
Lorsque les réactifs sont mélangés dans des proportions stœchiométriques, la combustion peut
être explosive (grisou).
La combustion de l’alcane est incomplète lorsque l’oxygène est en défaut (l’alcane est en
excès) dans le mélange réactionnel au moment de la combustion. Lors de la combustion
incomplète, il se produit des fines particules de carbone qui sont portées à incandescence et
qui rendent ainsi la flamme éclairante. Les réactions qui se produisent sont nombreuses mais
la principale est la suivante :
C n H 2 n +2+ ( n+12 ) O → n C+ ( n+1) H O
2 2
Exemples :
C 3 H 8 +2 O2 → 3 C+ 4 H 2 O
5
C 4 H 10+ O 2 → 4 C+ 5 H 2 O
2
N.B : Il peut également se former du monoxyde de carbone CO, très toxique ; aussi est-il
toujours conseillé de prévoir plusieurs bouches d’aération dans tout local contenant un
brûleur à gaz.
(
C n H 2 n +2+
2 n+1
2 )
O 2 → nCO + ( n+1 ) H 2 O
Exemple:
C3H8 + 7/2 O2 → 3 CO + 4 H2O - E
RX + X2 → RX + HX
Pratiquement, on opère avec un excès de méthane. Le mélange passe dans des tubes portés à
400°C.
Les dérivés iodés et fluorés sont obtenus de façon indirecte : le diiode (I2) n’est pas assez
réactif, le difluor (F2) l’est beaucoup trop. Dans ce dernier cas, l’énergie très importante
libérée par la réaction aurait pour conséquence de décomposer les produits que l’on souhaite
obtenir. C’est pourquoi, on prépare souvent des dérivés mixtes chlorés et fluorés (appelés
fréons ou furanes) par action du fluorure d’hydrogène (HF) sur les chloro–alcanes (R–Cl), en
présence du trifluorure d’antimoine (SbF3). C’est ainsi que l’on prépare industriellement le
dichlorodifluorométhane.
SbF 3
CCl 4 +2 HF C F 2 Cl 2+ 2 HCl
(catalyseur)
Dichlorodifluorométhane ou Fréon – 12
II.1.1. Définition
Les alcènes ou encore oléfines sont les hydrocarbures aliphatiques qui contiennent au moins
une double liaison. Ils sont dits insaturés parce qu’ils ne renferment pas le maximum possible
d’atomes d’hydrogène.
La formule générale des alcènes comprenant une double liaison est : CnH2n
n étant un nombre entier : 1, 2, 3,…
n= 2 : C2H4
n= 3 : C3H6
L’éthylène, CH2 = CH2, est le terme le plus simple de la catégorie d’hydrocarbures appelés
alcènes ou hydrocarbures éthyléniques.
Voici les règles de l’U.I.C.P.A (Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée) pour
la nomenclature des alcènes. Elles ressemblent beaucoup à celles de la nomenclature des
alcanes.
Choisir comme structure fondamentale la plus longue chaîne contenant la liaison
double.
Numéroter la chaîne carbonée principale ou la plus longue de façon à attribuer le plus
petit indice possible au premier carbone non saturé en partant de l’extrémité la plus
proche de la double liaison.
Nommer la chaîne principale en changeant la terminaison « ane » de l’alcane
correspondant (même squelette carboné) par le suffixe « ène ».
Placer après le nom de la chaîne principale, les numéros indiquant la position de la
double liaison. Puisque la numérotation systématique, il suffit d’indiquer le premier
numéro de la paire d’atome de carbone lié par une double liaison.
Nommer les substituants et déterminer par un numéro leur point d’attache à la chaîne
principale, comme dans la nomenclature des alcanes.
En définitive, le nom de l’alcène est formé :
Du nom du (des) substituant (s) suivi de son (leurs) indice (s).
Du nom de la chaîne principale, suivi de l’indice de la double liaison.
Exemples :
1° CH CH : éthène ou éthylène
2 2
2° CH CH CH3 : propène-1
2
3° CH CH CH2 CH3 : butène-1
2
4° CH C CH3 : méthyl-2 propène-1
2 CH3
5° CH CH C CH
, : méthyl-2 butène-1
3 2 2
CH
6° CH CH 3 CH3
CH : butène-2
3
CH3 CH3
7° CH3 CH CH C CH2 CH2 CH3 : diméthyl-2,3 heptène-3
Les alcènes comportant deux à quatre carbones sont gazeux à la température ordinaire, les
suivants sont liquides. Leur température d’ébullition augmente avec leur masse moléculaire.
Les alcènes ont des températures d’ébullition un peu plus basses que celles des alcanes
correspondants.
Noms Formules T°éb. (°C) Masse volumique
(g/ml à l’état
liquide)
Les alcènes, molécules non polaires comme les alcanes, sont insolubles dans l’eau (solvant
polaire), et solubles dans nombreux solvants organiques peu ou non polaires.
π
(Pt, Ni ou Pd)
C C + H2 C C
σ Catalyseur finement divisé
Alcène Alcane
Exemple :
H H
H H Pt
C C + H2 H C C H
H H
Ethylène
H H
Ethane
II.1.5.2. Halogénation des alcènes
Les halogènes les plus utilisés sont le chlore (Cl2) et le brome (Br2). La réaction avec l’iode
(I2) est trop lente et celle avec le fluor est brutale (F2).
Br
H3C H CH3
CCl4
C C + Br2 H3C C C CH3
H3C CH3
Br H
Méthyl-2 butène-2
Dibromo-2,3 méthyl-2 butane
Remarque : Avec F2, la réaction est tellement exothermique qu’il y a rupture des liaisons C–C
et C–H.
I2 ne s’additionne qu’indirectement, en présence de catalyseur.
H Cl
HX (X=Cl ; Br)
C C C C
L’eau s’additionne aux alcènes en présence d’acides, en formant des alcools (Règle de
MARKOWNIKOV).
Exemple:
II.1.5.5. Oxydation
A. Oxydation ménagée
Elle s’effectue sans destruction du squelette carboné de la molécule. Les alcènes additionnent
sur leurs doubles liaisons, des atomes d’oxygène fournis par le dioxygène en présence d’un
catalyseur.
Catalyseur
C C + [O] C C
Oxydation O
Époxyde
Exemple:
1
CH2= CH2 + 2 O2 CH2 – CH2
Ethylène O
Oxyde d’éthylène
L’oxyde d’éthylène ainsi obtenu est un produit très important. Son cycle s’ouvre très
facilement pour donner d’autres produits. L’oxyde d’éthylène est transformé en présence
d’eau en éthylène glycol (éthanediol-1,2).
II.1.5.6. Polymérisation
H A
Les oléfines substituées ou non, de formule générale : C C
H H
(A= H; Cl; CN; C6H5; CH3COO; CH3; etc.) ont, sous l’action d’un initiateur, la propriété de se
lier entre elles. Le produit obtenu s’appelle « polymère » et l’oléfine de départ est appelée
« monomère ».
On appelle « polymérisation », l’addition les unes aux autres des molécules identiques.
nA Polymérisation An
monomère polymère
Exemple:
H H
H H
n C C Polymérisation C C
H C6H5
H C6H5
II.2.1. Définition
Les alcynes sont des hydrocarbures aliphatiques qui contiennent au moins une triple liaison.
π
σ
C C
π
II.2.2. Formule générale des alcynes
La formule générale des alcynes renfermant une triple liaison est : CnH2n – 2
D’après les règles de l’U.I.C.P.A, les alcynes se dénomment exactement comme les alcènes,
sauf que la désinence « ène » est remplacée par le suffixe « yne ».
Exemples :
1° CH CH : éthyne ou acétylène
CH3
6° CH3 CH2 C C C CH3: Diméthyl-2,2 hexyne-3
CH3
CH3
7° CH3 C C C CH CH CH2 CH3: Ethyl-5 triméthyl-4,4,6 octyne-2
CH3 C2H5 CH3
Définition
Un alcool est une molécule possédant un ou plusieurs groups hydroxyle – OH portés par un
ou plusieurs atomes de carbone différents, liés entre eux par de liaisons covalentes simples.
Un groupe hydroxyde – OH fixé sur un atome de carbone ne donne pas lieu nécessairement à
un alcool. Les composés ci-dessous, par exemple, ne sont pas des alcools.
Xxxxxxxx
4.1.1. Définition
Un mono alcool est un composé organique qui ne possède qu’un seul groupe hydroxyle – OH.
Dans cette formule, R – symbolise un groupe alkyle. L’atome de carbone qui porte le groupe
hydroxyle – OH est appelé carbone fonctionnel.
Un alcool est primaire, secondaire ou tertiaire selon le groupement – OH est lié à un carbone
primaire, secondaire ou tertiaire.
R – CH2OH ou xxx
R – CHOH – R ou xxx
4.1.4. Nomenclature
Règle – 1 : La chaîne principale est celle qui comporte le plus grand nombre d’atomes de
carbone dont un porteur du groupe hydroxyle – OH
Règle – 2 : Le nom d’un alcool s’obtient en remplaçant la terminaison « e » de l’alcane
correspondant à la chaîne principale par le suffixe « ol ». (On obtient ainsi un alcool).
Règle – 3 : S’il existe plusieurs positions non équivalentes du groupe – OH sur la chaîne
carbonée, il faut préciser par un indice, le numéro de l’atome de carbone qui porte le groupe –
OH.
Règle – 4 : La chaîne carbonée principale est numérotée telle que cet indice soit le plus petit
possible.
Règle – 5 : Si la chaîne est ramifiée, on affecte au (x) substituant (s) de la chaîne de base
principale, un indice numérique correspondant à sa position.
Exemples :
CH3OH : méthanol ou alcool méthylique ou alcool de base
CH3 - CHOH – CH4 : propanol – 2 ou propanol secondaire
C4H9OH ou CH3 – CH2 – CH2 – CH2OH : butanol – 1 ou butanol primaire ou alcool butylique
Xxx
Les isomères de position possèdent le même groupement fonctionnel mais différent entre eux
par la position du groupement fonctionnel.
Exemples
C4H9OH : butanol – 1
Xxxxxxxx
Les alcools (alcanols) ont des températures d’ébullition beaucoup plus élevées que celles des
alcanes et des éthers – oxydes de masse molaire voisine.
Tableau 5 : Comparaison des températures d’ébullition des alcanes et celles de alcools et des
éthers – oxydes.
Noms Formule Masse molaire T° E(°C)
(g/mole)
Pentane CH3 – (CH2)3 – CH3 72 + 36
Butanol CH3 – (CH2)2 – CH2OH 76 + 118
Etherdiméthylique CH3 – 0 – CH3 46 - 25
Ethanol CH3 – CH2OH 46 + 78,5
La formation de liaison hydrogène entre les molécules d’alcool explique ces températures
d’ébullition plus élevée que prévu.
Xxx
Les températures d’ébullition des alcools linéaires augmentent avec leur masse molaire.
Xxxx
Fig. : Liaison hydrogène entre les molécules d’alcool et d’eau.
Lorsque le nombre d’atomes de carbone dans la molécule d’alcool (CH 3 – CH2)n - : la partie
insoluble dans l’eau augmente la solubilité diminue.
Il s’agit d’une réaction d’élimination. Au cours d’une réaction d’élimination, une molécule
perd généralement deux atomes liés à deux atomes de carbone adjacents (voisin) et il se forme
entre ces derniers une liaison multiple (double ou triple).
xx xxx
N.B. : La réaction est plus difficile avec les alcools primaires et secondaires. Il est nécessaire
de chauffer énergiquement. Par chauffage et en présence d’un catalyseur, l’éthanol se
déshydrate. La réaction c lieu en phase vapeur et le catalyseur est de l’alumine (Al2O3,
poudre blanche). Le produit de la réaction résultant de l’élimination d’une molécule d’eau est
éthylène.
Xxx
Xxx
Exemple
N.B. : La coupure de la liaison C – O est facile dans le cas d’un alcool tertiaire. Les alcools
tertiaires sont donc facilement transformés en alcènes, par chauffage et en milieu acide :
Xxx
Xxxx
Exemple – 3 :
La déshydratation du butanol – 2, en milieu acide et à chaud conduit ) l’alcène le plus
substitué (règle de Saytzeff).
Xxxxx
Xxxx
R – O – H + H – O – R’ xxxxxxx
Alcoll alcool
Xxxx
Xxxxx
R – OH + Na → R – ONa + ½ H2
Alcool sodium alcoolare de sodium absolu ou anhydre (100%)
N.B. : Dans l’eau, un alcoolate se transforme totalement en alcool et en soude. C’est pourquoi
on les prépare en milieu anhydre.
Exemple:
C2H3OH + Na → C2H5Na + H2O
C2H5ONa + H2O → C2H5OH + NaOH.
il s’agit d’une oxydation brutale au cours de laquelle le squelette carboné de la molécule est
détruit. Les alcools brûlent, en présence d’oxygène, en format du dioxygène et de l’eau, avec
destruction de la molécule. Certains alcools sont des combustibles.
R – OH – O2 → CO2 + H2O + E
Exemple :
Xxx
Xxx
Exemple : L’éthanol gazeux est oxydé par le dioxygène de l’air, en présence d’un catalyseur
le cuivre ou le platine, préalablement chauffé.
Au cours de cette réaction, l’éthanol est oxydé en éthanal et une partier de l’éthanal formé
s’oxyde en acide carboxylique, selon les équations :
CH3 – CH2OH + ½ O2 xxxxxxx
Xxxxxxxxxxx
N.B. : L’oxydation catalytique d’un alcool premaire, par le dioxygène de l’air, conduit à un
mélange d’aldéhyle et d’acide carboxylique.
Xxx
Xxxx
Xxxx
Fig 10
Observation : le fil de cuivre reste incandescent. L’incandescence du fil de cuivre persiste car
il se produit à son contact une oxydation de l’éthanol qui produit l’énergie nécessaire pour
maintenir le cuivre au rouge (réaction exothermique).
Alcool secondaire
L’oxydation ménagée d’un alcool secondaire par le dioxygène donne ne cétone.
R – CHON – R xxxxxxxxxx
N.B. : La propanone obtenue ne peut pas être oxydée dans les conditions utilisées ou de
l’expérience. Lire oxydation des cétones à la page 106.
Alcool tertiaires
L’oxydation ménage d’un alcool tertiaire est impossible.
N.B. : Une oxydation très forte coupe la molécule.
Exemple – 2 : Faisons passer des vapeurs d’éthanol sur du cuivre chauffé à une température
comprise entre 300 et 400°C. Nous obtenons de l’éthanal.
Au contact du cuivre, chaque molécule d’éthanol a perdu deux atomes d’hydrogène.
CHxxxxx
Xxxxxxxx
- Alcools tertiaires
La déshydrogénation d’un alcool tertiaire est impossible.
Xxxxxx
N.B. : Selon la quantité de solution oxydante utilisée, les produits résultant de l’oxydation
d’un alcool primaire sont différents :
Si l’oxydant est en défaut, l’alcool primaire est oxydé en aldéhyde.
En présence d’un excès d’oxydant, l’alcool primaire est oxyde en acide carboxylique.
On peut noter que l’oxydation d’un alcool primaire en acide carboxylique est souvent
considérée comme une réaction en deux étapes d’abord, une oxydation de l’alcool
primaire en aldéhyde, ensuite une oxydation de l’aldéhyde produit, en acide
carboxylique.
Xxx
Xxxx
Xxx
N.B. : Que l’oxydant soit en défaut ou en excès, un alcool secondaire est oxydé en cétone :
Produits de la réaction d’oxydation du propanol – 2
A 1 ml de propanol – 2 ajoutons progressivement une solution de bichromate de potassium
préalablement acidifiée par l’acide sulfurique.
Xxxx
Xxxx
Xxxxx
Exemple:
Xxx
L’action de la vapeur d’eau surchauffée à 250°C sous une pression de 60 atm sur l’éthylène,
en présence d’un catalyseur à base d’acide sulfurique ou d’acide phosphorique donne :
Xxxxx
Ethylène éthanol
Le propène réagit avec de la vapeur d’eau, en présence d’acide sulfurique comme catalyseur
pour donner le propanol – 2.
CH2 = CH – CH3 + H2O xxxxxxxxx
Propène propanol – 2
Le gaz à l’eau chauffé à 300 – 400°C, sous une pression de 200 – 300 atm et en présence de
l’oxyde de zinc, comme catalyseur, donne le méthanol, selon :
Xxxx xxxx
Xx
1.- Le méthanol
Le méthanol est vendu sous le nom d’alcool à brûler. On l’utilise dans les réchauds à alcools
(comme combustible), comme solvant et comme antigel. C’est un poison dangereux qui rend
ivre, aveugle et peut entraîner la mort. Il est également utilisé dans la production du méthanal
(H2C = O). Pour éviter toute confusion avec l’alcool éthylique, il est vendu dénaturé, c’est-à-
dire additionné d’un produit à odeur forte et/ou d’un colorant.
2.- l’éthanol
L’éthanol se trouve dans toutes les boissons alcoolisées (bière, vin, cidre,…). Il est utilisé
comme solvant en parfumerie, en pharmacie (alcool iodé, teinture d’iode, pommade
camphrée, la poviodone iode. Il est également utilisé comme combustible, comme carburant
et dans la production d’éthanal (CH3CHO) et d’éthanoate d’éthyle (CH3COOC2H5…).
4.2.1. Les polyalcools ou polyols
4.2.1. Définition
Un polyalcool est une molécule organique qui possède plusieurs groupements fonctionnels
hydroxyde – OH, portés par des atomes de carbone différents. Les polyalcools les plus
importants sont ceux qui ont autant de fonction alcools qu’il y a d’atomes de carbone dans
leur molécule.
Exemple :
CH2OH – CH2OH
CH2OH – CHOH – CH2OH
4.2.2. Nomenclature
Les polyalcools sont nommés en faisant suivre le nom de l’alcane correspondant par le préfixe
« diol » (deux groupements hydroxyles) ou « triol » (trois groupements hydroxyles), tout en
précisant les positions des groupements OH, sur la chaîne hydrocarbonée.
Exemples :
CH2OH – CH2OH ; éthanediol – 1,2 ou glycol
Xxxxxxxxxxx
Ces températures d’ébullition élevées sont dues à l’existence des liaisons hydrogènes entre les
molécules de polyalcools.
2.- Saveur
L’éthylène glycol et le glycérol ont une saveur sucrée. La saveur des polyalcools, en général,
est d’autant plus marquée que la molécule contient de groupes – OH.
Plusieurs polyalcools sont miscibles à l’eau en toutes proportions. Le glycol est d’ailleurs
utilisé comme antigel en raison de grande solubilité dans l’eau et de sa température
d’ébullition élevée. Par exemple, un mélange équimolaire d’eau et de glycol ne se solidifie
qu’à – 34°C.
L’éthylène glycol est un liquide visqueux : le glycérol l’est encore plus. La viscosité d’un
polyol augmente avec le nombre de groupes hydroxydes – OH présente dans la molécule. Les
liaisons hydrogènes susceptibles d’exister entre les molécules de polyols sont responsables de
cette viscosité ().
Xxxxxxxxxxxxxxx
Tout alcool réagit avec l’acide nitrique avec coupure C – O. On obtient un nitrate d’alkyle.
Xxxxx
Xxxxxx
Exemple – 2 :
Lorsqu’on fait réagir le glycérol très pur avec l’acide nitrique très concentré (fumant), en
présence d’un catalyseur, l’acide sulfurique concentré, on obtient le trinitrate de glycérol,
improprement appelé « nitroglycérine » selon l’équation bilan :
Xxxx
Xxxxx
Xxxxxx
N.B. :
- Faire couler du glycérol dans un mélange d’acide nitrique et d’acide sulfurique concentre à
plus de 4°C ;
- Le produit formé est un liquide instable. Il explose au moindre choc et à la moindre
élévation de la température.
- L’équation de la réaction d’explosion ou de décomposition est :
CH2 – O - NO2 Xxxxx
Xxxxx
Pour stabiliser la nitroglycérine ou pour réduire sa sensibilité au choc, on peut lui ajouter de la
sciure de bois ou de la silice (matières poreuses qui absorbent le liquide). Ce mélange
constitue la dynamite, explosif puissant ().
1.- Le glycol
Xxxx
Xxxxx
Exemple :
CH2 = CH2 + ½ O2 xxxx
xxxx
b)- par saponification des corps gras (lire les lipides p.161).
1.- Le glycol
Le glycol ou l’éthanédiol – 1,2 est utilisée comme antigel (). In intervient dans la fabrication
des explosifs, des fibres textiles (polyesters)…()
2.- Le glycérol
Le glycérol ou propanétriol – 1,2,3 est utilisé dans la fabrication des explosifs. Il est incorporé
à certaines préparations pharmaceutiques « glycérinées » pour en améliorer la viscosité. Il est
utilisé dans la fabrication des cosmétique (il a la propriété d’adoucir la peau) et comme
lubrifiant au laboratoire. C’est un corps hygroscopique (qui fixe la vapeur d’eau
atmosphérique : adjoint à d’autres corps, il les empêche de se dessécher).
Exemple : La glycérine mélange en faible quantité au tabac, au cuir… leur conserve une
certaine humidité en fixant des molécules d’eau, contenues dans l’atmosphère.
Il existe donc entre les molécules de glycérine et celles d’eau de fortes interactions
électrostatiques (ou liaisons hydrogènes).
Xxx
Xxxx
Xxxx
5.1. Définition
On appelle aldéhydes et cétones des molécules organiques qui possèdent le groupe carboxyle
xxC=O. on dit ainsi les aldéhydes et les cétones sont des substances carbonylées.
5.3. Nomenclature
5.3.1. Aldéhyde
Règle 1 : chercher la chaîne carbonée la plus longue contenant le groupe carbonyle ou le
groupement fonctionnel aldéhyde ;
Règle 2 : numéroter cette chaîne en attribuant le numéro 1 à l’arome de carbone du groupe
carbonyle ;
Règle 3 : le nom de l’aldéhyde s’obtient à partir de celui de l’alcool dont il dérivé ou
correspondant en remplaçant la terminaison « ol » par le suffixe « al » ;
Règle 4 : si la chaîne principale est ramifiée, elle sera précédée de (s) nom (s) de (s)
substituant (s) énuméré (s) par ordre alphabétique suivi (s) de leur (s) indice (s) de position tel
que stipulé dans le chapitre des alcanes.
N.B. : Il est inutile de préciser du groupe aldéhyde dans la chaîne carbonée puisque celui-ci
est toujours en bout de chaîne.
Exemples :
Aldéhydes saturés
H – CH10 : méthanal ou formaldéhyde
CH3 – CHO : éthanal ou acétaldéhyde ou aldéhyde acétique
CH3 – CH2 – CHO : propanal ou aldéhyde de propionique
Xxxx
Exemples :
Cétones saturés
CH3 – CO – CH3: propanone ou acétone
CH3 – CO – CH2 CH3: butanone
Xxxxxxx
Xxx
Xxxx
5.4. Isomérie
Les aldéhydes et les cétones sont concernés par les isomérisé de chaîne, de fonction et les
cétones seules sont encore concernées par l’isomérie de position.
Exemples :
Aldéhydes
Xxx
Xxxx
Xxxx
Cétones
Xxx
Xxxx
Xxxx
Exemples :
C3H6O
Xxxxx : aldéhyde : propanal
Exemples :
Xxx : hexanone - 2
Xxxx : hexanone – 3
Remarque:
Dans la propanone et la butanone, il est inutile de préciser le numéro de l’atome de carbone
du groupe fonctionnel puisqu’il n’y a aucune ambiguïté.
Le groupe fonctionnel cétone ne peut jamais être en bout de chaîne puisque le carbone
fonctionnel est nécessairement lié à deux atomes de carbone différents.
Le méthanal est le seul aldéhyde à l’état gazeux à la température ambiante et sous une
pression d’une atmosphère. Les autres aldéhydes et toutes les cétones sont soit liquides, soit
solides, selon que leurs masses molaires sont petites ou grandes.
Les aldéhydes et les cétones ont des températures d’ébullitions supérieures aux températures
des hydrocarbures de même masse molaire (Tableau n°10).
Tableau n°10 : Température d’ébullition de butane, propanal et propanone
Noms Formules Masse molaire T°Eb. (°C)
(g/mole)
n-butane CH3 – (CH2)2 – CH3 58 -0,5
Propanal CH3 – CH2 – CHO 58 49,0
propanone CH3 – CO – CH3 58 56,1
En outre, les aldéhydes et les cétones sont plus volatiles que les alcools correspondants : ils ne
peuvent comme les alcools former de « liaisons hydrogènes » entre leurs propres molécules
puisque toutes les liaisons C – H sont très peu polarisées (Tableau n°11).
Les aldéhydes et les cétones de faible masse molaire sont très solubles dans l’eau. En
particulier, le méthanal, l’éthanal et l’acétone sont solubles dans l’eau en toutes proportions.
En effet, dans le groupe carbonyle, l’atome d’oxygène porteur de deux charges partielles
négatives est susceptible de former des « ponts d’hydrogène » forts avec les molécules d’eau,
selon le schéma :
Xxx
X
X
X
x
5.5.4. Odeur
Les aldéhydes liquides ont une odeur relativement âcre, tandis que les cétones liquides ont
une odeur généralement agréable.
L’action du dihydrogène sur un aldéhyde, en présence d’un catalyseur le nickel porté à 200°C,
donne l’alcool primaire correspondant.
Exemple :
CH3 - CHO + H2 xxxxxxxxxxx
L’action de l’eau sur les aldéhydes ou sur les cétones donnes des hydrates. Ces hydrates sont
des substances instables qui se décomposent rapidement en cétones ou aldéhydes du départ.
Xxx
Xxxx
Xxxx
Un aldéhyde réagit à chaud en solution faiblement acide avec un alcool pour former un
hémiacétal.
Xxxxx
Xx
Xxxxxxx xxxxxxx
La longueur d’une liaison est définie comme la distance qui sépare deux
atomes liés l’un à l’autre. Elle dépend des atomes liés et de la nature de la
liaison, mais pour le même type de liaison reliant les mêmes atomes, elle est
relativement constante.
Tableau II.1 : Longueurs normales de quelques liaisons
Pour une molécule constituée de trois atomes par exemple, l’atome central
forme une liaison avec chacun de deux atomes de la molécule. L’angle φ formé
par deux liaisons est appelé Angle de valence.
W Y
φ
x
L’angle de valence dépend directement de l’état d’hybridation et de la nature
de l’atome central. L’hybridation sp3 conduit à un angle de valence de 109 028’.
L’hybridation sp2 fournit un angle de valence de 120 0 et l’hybridation sp conduit
à un angle de valence de 1800.
Tableau II.3 : Angles normaux de quelques liaisons
λ
X Y
Il est généralement admis que la rotation autour d’une liaison simple carbone-
carbone se produit assez facilement. En réalité, il existe une faible barrière
énergétique (3 à 5 kcal/mole) à cette rotation, même dans les molécules
dépourvues de gêne stérique. Toute fois, à la température ordinaire, l’énergie
thermique est suffisante pour surmonter cette faible barrière à la rotation.
Energie potentielle
éclipsée
ΔE 3 kcal /mole
décalée
λ
0 60 120 180 240 300 360
Angle de torsion(°)
Figure II.1 : Diagramme de variation d’énergie autour de la liaison carbone-
carbone de l’éthane
H
H H
H H
H H Formules en
perspective I
H HH
H
H
Projection de
H H Newman II
HH HH
H
Pour représenter
λ(°) : 60, 180,la projection de
300 λ(°)Newman,
: 0, 120, 240,l’observateur
360 regarde la molécule
le long de la liaison carbone-carbone. Dans ces conditions, seul l’atome de
carbone le plus proche de l’observateur et les six atomes d’hydrogène sont
visibles. Le point d’intersection de trois liaisons au centre du cercle indique le
carbone le plus proche de l’observateur. Les trois liaisons de l’atome de
carbone le plus éloigné s’arrêtent à la circonférence du cercle car leur point
d’intersection est caché.
Il existe un cas légèrement plus compliqué que celui de l’éthane : c’est le cas du
butane. Ce composé présente quatre conformations extrêmes :
- Une conformation totalement décalée appelée anti ou anti-périplanaire
ou encore opposée (S-trans) ;
- Une conformation décalée appelée oblique, gauche ou synclinale ;
- Une conformation éclipsée appelée synpériplanaire (S-cis) ;
- Une conformation éclipsée anticlinale.
C H
H H H CH3 H3
H H H CH3
CH3 H
H3C H3C H3C H3C
H H H H H
H H H
CH3 CH3 H3C CH3 HCH3
H H H CH3
H H H H H H H H H3 H
H H
CH3 H C
Les conformations les plus stables du butane sont les conformations anti et
gauche. La conformation anti est légèrement plus stable que la conformation
gauche car les deux méthyles occupent les positions les plus éloignées
possibles.
Energie
potentielle
éclipsée
décalée
46 kcal/mole
3,41 kcal/mole
0,8 kcal/mole
II.3. STEREOISOMERIE
On appelle isomères, des composés qui, tout en ayant une formule moléculaire
identique, présentent des propriétés différents.
H H H Cl
C C C C
Cl Cl Cl H
Cis trans
HOOC H
C 140°C
Pas de formation d’anhydride
C
H COOH
Acide fumarique
PF : 300-302°C
Les isomères trans sont plus stables que les isomères cis par suite de la faible
gêne stérique des substituants.
Lorsqu’il n’y a pas d’hydrogènes sur chacun des carbones doublement liés, le
choix de l’isomère cis ou trans devient difficile. On utilise alors une nouvelle
nomenclature basée sur une séquence de priorité décroissante des
substituants, conformément au système de Cahn-Ingold-Prelog.
Ainsi, pour les isomères de bromo-2 chloro-1 propène, l’ordre de priorité sur
les carbones 1 et 2 est respectivement Cl >H et Br >CH3. L’isomère dont les
deux groupes prioritaires se trouvent du même côté de la double liaison est
appelé Z (de l’allemand Zusammen, c.à.d. ensemble). Lorsque les deux groupes
prioritaires sont placés de part et d’autre de la double liaison, l’isomère est
appelé E (de l’allemand Entgegen, c.à.d. opposé). Comme pour cis et trans, les
lettres Z et E sont utilisés comme préfixes.
Br Cl H3 C Cl
C C C C
H3 C H Br H
Br Cl Cl Cl
C C C C
Cl H Br H
(Z)-bromo-1 dichloro-1,2 éthylène (E)-bromo-1 dichloro-1,2 éthylène
OH
OH
H H
OH H
H OH
trans-cyclopentanediol-1,2 cis-cyclopentanediol-1,2
Dans une substance donnée, un carbone est dit asymétrique lorsqu’il porte
quatre substituant différents les uns des autres. Le Bell et Van’t Hoff ont
montré simultanément et indépendamment qu’autour d’un carbone
asymétrique, les quatre substituants ne peuvent être disposés que suivant
deux arrangements possibles, qui conduisent à deux structures non
superposables, qui sont l’image l’une de l’autre dans un miroir.
On dit donc que ces substances sont des isomères optiques, appelés également
antipodes optiques, énantiomères ou énantiomorphes (du grec enantio =
opposé).
La chiralité est la propriété que possède un objet qui n’est pas superposable à
son image dans un miroir. Si une molécule n’est pas superposable à son image
dans un miroir, on dit qu’elle est chirale. Dans le cas contraire, on parle d’une
molécule achirale.
COOH COOH
H
C OH C
HO H
CH3 CH3
COOH COOH
C H C
H H H
CH3 H 3C
Par contre, une molécule qui renferme un plan ou un centre de symétrie est
superposable à son image dans un miroir. Elle est achirale. L’acide propionique
constitue un exemple d’une molécule achirale.
Généralement, la lumière ordinaire est définie comme étant une série d’ondes
vibrant dans des directions perpendiculaires à la direction de propagation. Si
cette lumière traverse un polariseur (prisme de Nicol constitué par les cristaux
de spath d’Islande, ou verre polaroïd), qui a une propriété de ne laisser passer
que les ondes vibrant dans des plans parallèles, elle polarisée dans un plan.
Une substance est dite optiquement active, lorsque traversée par une lumière
monochromatique polarisée dans un plan, elle est capable de faire tourner
d’un certain angle β le plan de polarisation de cette lumière.
rayon
incident
Bien que la relation entre activité optique et la chiralité soit empirique, elle est
absolue. Il n’existe aucune exception connue. La chiralité constitue donc une
condition nécessaire et suffisante pour qu’il y ait activité optique. Si une
molécule est superposable à son image dans un miroir, elle est optiquement
inactive.
O O
C H C H
H C Cl Cl C H
miroir
Bien que les formules tridimensionnelles soient très utiles pour représenter les
structures des molécules chirales, elles sont d’un usage difficile, notamment
lorsque les molécules renferment plusieurs centres asymétriques. Afin d’éviter
cette difficulté, on a adopté une convention appelée méthode de Fischer, qui
permet de représenter de telles molécules dans deux dimensions. On obtient
ainsi des formules de projection de Fischer.
C H C OH H C OH
H OH
CH3 CH3 CH3
a b c
CHO CHO
HO C H HO C H
CH2OH CH2OH
Rotation 1800
CH2OH CH2OH
H C OH H C OH
CHO CHO
HO C H H C OH H C OH HO C H
L’acide chloro-3Stéréoisomères
hydroxy-2 de butanedioïque qui possède
l’acide chloro-3 hydroxy-2 deux carbones
butanedioïque
asymétriques, présente quatre isomères différents I, II, III et IV. Les isomères I
et II sont des énantiomères. Il en est de même des isomères III et IV.
Lorsque les isomères ne sont pas l’image l’un de l’autre dans un miroir, on les
appelle diastéréoisomères. Ils possèdent la même configuration (c’est-à-dire
arrangement de groupements) auteur d’un carbone asymétrique et une
configuration différente autour d’un autre carbone asymétrique. Ainsi, les
couples I et III, II et III, I et IV, II et IV sont constitués de diastéréoisomères. Les
diastéréoisomères présentent des propriétés physiques et chimiques
différentes et peuvent être séparés sans trop de difficultés.
HO C H H C OH H C OH HO C H
Les isomères III et IV sont identiques. Si on fait subir à IV une rotation de 180 °
dans le plan du papier, il se juxtaposera à III. Il y a donc réduction du nombre
d’isomères. L’acide tartrique présente donc trois isomères possibles au lieu de
quatre. L’isomère III possède un plan de symétrie passant entre les deux
carbones asymétriques et est donc dépourvu d’activité optique. Cet isomère
est appelé isomère méso et est optiquement inactif.
H C OH HO C H H C OH H C OH
H C OH HO C H H C OH HO C H
HO C H H C OH H C OH HO C OH
CHO CHO
HO H H OH
CH2OH CH2OH
L-(-)-glycéraldéhyde D-(+)-glycéraldéhyde
COOH COOH
H OH HO H
HO H H OH
COOH COOH
acide L-(-)-tartrique acide D-(+)-tartrique
a a
Observateur d
c b c b
Carbone R
a a
Observateur
d b c
b c
Carbone S
L’ordre de priorité peut être décidé suivant les règles suivantes :
I Br Cl F : 53 35 17 9
CHBr2 CH2 Br
O O
C OH C H C N CH NH
(b)
CHO
CHO
(d)
H Correspond à H OH
(a) HO
CH2OH CH2OH
(c)
Si la molécule renferme plus d’un centre asymétrique, la configuration au
niveau de chacun d’eux est spécifiée par la lettre R ou S, précédant le numéro
du carbone asymétrique concerné.
b
COOH
a H b
d a 2
H OH HO c
COOH
c
HO H 3
HOOC c OH
COOH b H a
b
acide L-(-)-tartrique acide 2R, 3R-(-)-tartrique
COOH b H a
a d
HOOC c OH
a HO H
c
H OH
a HO c COOH
COOH H b
b
CHO
a H b
a
d H Cl Cl 2 CHO
C
b 3 b
HO H d
a H 3C OH
c H a
CH3
c
2R, 3S-chloro-2 hydroxy-3 butanal
S R
b
CHO
b H a
a d
Cl H OHC 2 Cl
c C
b 3 b
d
H OH
a HO CH3
CH3 a H c
c
2S, 3R-chloro-2 hydroxy-3 butanal
II.3.2.6. Isomérie « ERYTHRO –THREO »
H OH HO H HO H H OH
H OH HO H H OH HO H
CHO CHO
HOOC HO H H OH COOH
HO H H OH
H OH HO H
HOOC
CHO CHO
HOOC H OH HO H COOH
HO H H OH
HO H H OH
HOOC COOH
CHO CHO
HO H H OH
S S R R
paire DL thréo
La salification peut être utilisée aussi bien pour le dédoublement des acides
racémiques que pour celui des bases racémiques. Si le racémique est un acide,
on le traite avec une base optiquement active, puis on cristallise les sels
diastéréoisomères optiquement actifs formés.
Puisque les deux sels possèdent des solubilités différentes ils peuvent être
séparés et purifiés par cristallisation fractionnée. Les bases les plus utilisées
pour le dédoublement des racémiques acides sont les alcaloïdes tels que la
brucine, la quinine, la stryctinine, la cinchonidine, l’éphrédine, la morphine, qui
sont des produits naturels facilement disponibles.
N
CH3O
CH3O N NH CH
CH CH 3
CH3
O O OH
brucine
Le traitement de chaque sel diastéréoisomère par unéphrédine
acide fort permet de
régénérer l’acide original sous ses deux formes optiquement actives.
COO NHR3
H C OH
COOH COOH
Cl (+) (+) 1) séparation
H C OH + HO C H + R 3N
2) H3O+
Cl Cl (+) COO NHR3
(+) (-) HO C H
Cl (-) (+)
COOH
H C OH + Sel d’amine
Cl
(+)
COOH
HO C H + Sel d’amine
Cl
(-)
Dans le cas où le racémique est une base, on utilise un acide optiquement actif
pour opérer son dédoublement. Les sels diastéréoisomères formés sont
séparés par cristallisation fractionnée, et traités avec les bases fortes pour
régénérer les antipodes optiques purs. Les principaux acides utilisés sont les
acides (+) et (-)-tartriques, l’acide malique, l’acide camphrosulfonique et l’acide
camphrique.
O
COOH C6H5
S OH COOH
CH2 CHOH CH2
O
CHOH COOH O
COOH COOH
acide mandélique
acide camphrique
acide
Au casmalique
où le racémique n’est ni acide
acide10-camphrosulfonique
ni base, la méthode peut être généralisée
à d’autres réactions. Ainsi, un racémique alcool peut être traité avec un
anhydride d’un acide dicarboxylique pour former un ester acide racémique. Ce
dernier est dédoublé par l’utilisation d’une base optiquement active,
l’hydrolyse de chaque diastéréoisomère fournit les deux antipodes
optiquement actifs.
O
COOR
(+) R-OH + O (+) + (-) brucine
COOR
O
COOR COOR
H+ OH- ROH + phtalate
-brucine
COO brucine H+ COOH (+)
(+) (-) (+)
COOR COOR
H+ OH-
-brucine ROH + phtalate
COO brucine H+ (-)
COOH
(-) (-) (-)
De même un racémique aldéhyde ou cétone peut être dédoublé en utilisant
des dérivés chiraux de l’hydrazine ou de l’hydroxylamine tels que le
méthylhydrazine, pour obtenir des racémiques hydrazones.
Des organismes vivants contiennent des enzymes qui sont optiquement actives
et qui réagissent sélectivement avec un seul des deux énantiomères d’un
racémique. C’est ainsi que Pasteur à dédoublé le tartrate d’ammonium au
moyen de penicillium, qui consomme l’énantiomère (+) et laisse intact
l’antipode (-) de l’acide tartrique. Le saccharomyces cerevisiae détruit le L-
fructose naturel sans transformer l’isomère D.
Les autres méthodes telles que le tri des cristaux (méthode classique de
Pasteur), la chromatographie sur support actif, etc. sont d’un emploi limité.
Une réaction chimique dans laquelle une molécule chirale est entièrement
préparée à partir des réactifs achiraux ou d’un racémique, fournit les
énantiomères de cette molécule en quantités égales.
C O + HCN HO C CN + NC C OH
H H H
acétaldéhyde L-hydroxy-2 D-hydroxy-2
méthyl-2 méthyl-2
propionitrile propionitrile
L’anion cyanure CN- peut attaquer chaque côté de la molécule avec la même
facilité, ce qui conduit à l’obtention des deux énantiomères en quantités
égales.
Cependant, si l’un des réactifs possède déjà un carbone asymétrique, un
second centre asymétrique sera crée lors de la création, conduisant ainsi à la
formation de deux diastéréoisomères en quantités inégales. Ceci s’explique par
le fait que lors de la création de ce second centre asymétrique, la vitesse de
formation des deux diastéréoisomères peut être différente parce que les 2
états de transition conduisant aux composés seront différents. La formation
des quantités inégales de deux diastéréoisomères lors de la création d’un
second centre asymétrique est appelée induction asymétrique.
O C6H C6H
H
H 5 CH3 H 3C 5 H
H3 H H3 H H3 H
C C6H C OH C OH
5 (A) (B)
72% 28%
Racémisation