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L'ÂGISME

Une forme de discrimination qui porte préjudice aux personnes âgées et prépare le
terrain de la négligence et de la violence

Lucio Bizzini

Fond. Nationale de Gérontologie | « Gérontologie et société »


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2007/4 vol. 30 / n° 123 | pages 263 à 278
ISSN 0151-0193
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2007-4-page-263.htm
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L’ÂGISME
Une forme de discrimination qui porte préjudice aux personnes âgées
et prépare le terrain de la négligence et de la violence

LUCIO BIZZINI ET CHARLES-HENRI RAPIN


PSYCHOLOGUE ET MÉDECIN GÉRIATRE, UNIVERSITÉ DE GENÈVE
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Ce texte tente de montrer comment l’âgisme a évolué ces
dernières décennies et permet le développement de la violence
banale envers les personnes âgées. Il tente aussi de décrire
comment un service de gériatrie communautaire a inscrit
cette problématique dans son programme de santé « Vieillir
en liberté » pour la promotion des droits humains des personnes
âgées. Cette intégration a permis de considérer le non
soulagement de la douleur et la sous-alimentation comme des
formes de négligence et donc de maltraitance *.

AGEISM: A FORM OF DISCRIMINATION TOWARDS OLDER PEOPLE


WHICH SEWS THE SEEDS OF NEGLIGENCE AND VIOLENCE
The article seeks to show how ageism has evolved over the last
decades and enables every-day violence towards older people. It also
seeks to describe how a communal geriatric department has included
the problem in its health programme entitled ”Growing old
in freedom” in order to promote the human rights of older people.
This has meant that the non-relief of pain and under-nourishment
are considered to be forms of negligence and therefore of abuse.

* L’ensemble de ces programmes sont décrits dans « Stratégies pour une vieillesse réussie »
édité chez Médecine et Hygiène en 2004.

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L’ÂGISME, UNE FORME DE DISCRIMINATION QUI PORTE…

LES STÉRÉOTYPES NÉGATIFS SUR LES « VIEUX »

Vers la fin du XXe siècle les fausses idées sur la vieillesse et les sté-
réotypes négatifs sur les « vieux» étaient encore particulièrement
résistants. Ils contribuaient à cette forme particulière de discrimi-
nation envers la personne âgée, qu’on appelle l’âgisme, très sou-
vent dénoncée par les personnes âgées elles-mêmes. L’âgisme est
un type de violence exercée par la société sur les personnes âgées
(Nahmiash, 2000). Pour Butler (1969), l’âgisme reflète le profond
malaise des jeunes et des adultes d’âge mûr face à la vieillesse. Il
correspond à une aversion qu’ils ont à l’égard du vieillissement, de
la maladie et de l’incapacité ainsi qu’à une peur de l’impuissance
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et de l’inutilité. Mais cette forme de discrimination n’a pas épargné
les milieux gérontologiques (Stuart-Hamilton, 2000). A ce propos,
Richard et Bovier (1997) rappellent quelques assertions abusives à
commencer par l’assimilation de la vieillesse et du vieillissement à
l’affection et à la maladie, la notion d’un déclin lié à l’âge ou
encore l’affirmation qu’on ne change plus après un certain âge
(Bizzini, 1995).

Il n’est pas si étonnant que la prise en considération des problé-


matiques de l’âge présente certaines lacunes qui rappellent des
erreurs commises par le passé notamment en psychologie cogni-
tive (Baddeley, 1981) où par un souci excessif de modélisation, on
a étudié une réalité psychologique souvent très éloignée de celle
de la vie de tous les jours. On connaît aussi les nombreux biais
méthodologiques des études sur les effets du vieillissement et de
l’âge sur le déclin de l’intelligence (Schaie, 1980). Mais la plupart
des recherches en gérontologie ont été menées par des chercheurs
relativement jeunes et les groupes contrôle auxquels on a com-
paré les performances des personnes âgées, étaient également
constitués par des jeunes.

De ce fait la validité écologique (terme proposé par Brunswik en


1947 pour souligner qu’il faut maintenir sens et réalité psycholo-
giques lors des recherches sur les processus de la pensée humaine)
de ces études n’est pas toujours respectée.

Les études en gérontologie sont aujourd’hui moins influencées par


les a priori et les stéréotypes négatifs sur l’avance en âge. Elles don-
nent une image plus réaliste de la vieillesse. Il y a quelques années,
nous nous sommes intéressés à la notion de curiosité, motivation

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intrinsèque par excellence et comportement essentiel pour le


maintien des intérêts (Zinetti, 1989). Les différents instruments
mesurant la curiosité proposés aux sujets âgés ainsi que les
quelques entretiens réalisés ont montré que la curiosité ne dimi-
nue pas avec l’âge mais qu’elle se modifie. Prendre conscience de
cette modification augmente les chances d’adaptation, comme l’a
bien montré Thomae (1980) qui préconise que la perception du
changement, bien plus que le changement objectif en soi, est
impliquée dans le maintien de la qualité de vie et du sentiment
d’efficacité.

Ainsi, les recherches sur les notions d’expertise (Salthouse, 1985),


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de créativité, de sagesse (Baltes et al., 1995), de vieillissement réussi
(Baltes et Baltes, 1990), etc., mettent en évidence que le temps
où l’on affirmait que « on n’apprend pas aux vieux singes à faire la
grimace » semble révolu.

Le phénomène d’âgisme a considérablement diminué, mais il n’a


pas complètement disparu, en voici quelques exemples.

L’ÂGE CHRONOLOGIQUE COMME SEUL FACTEUR D’ENTRÉE


DANS LA VIEILLESSE
Le chancelier Bismark, à la fin du XIXe siècle, a fixé en Prusse à
65 ans l’âge de quitter le service et de bénéficier d’une pension.
Mais, à l’époque, l’espérance de vie étant inférieure à 50 ans peu
de personnes atteignaient cet âge. Depuis lors, cet âge est devenu
la norme qui définit le moment où l’on peut prendre la retraite et
toucher une pension. De nombreux auteurs critiquent l’âge chro-
nologique comme seul facteur d’entrée dans la vieillesse (Herzog
et al., 1991 ; Lalive d’Epinay, 1999). Birren et Schroots, (1996). Les
périodes chronologiques sont à relativiser à la lumière des histoires
personnelles, des générations et du développement social et éco-
nomique. L’âge représente certes un point de départ commun
pour les recherches, un indice indispensable, mais il n’est pas une
variable qui permet de saisir le changement.

Ce critère temporel ne tient surtout pas compte de ce qui est


important pour l’individu, quel que soit son âge, à savoir ses
propres capacités conditionnant une qualité de vie. Il s’agirait
alors de critères de performance (degré d’autonomie physique et
intellectuelle, tranquillité morale et spirituelle, etc. (Guilbert, 2002,
communication personnelle). Malheureusement, l’âge demeure le

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critère de la mise à la retraite. Des voix commencent à réclamer un


prolongement des années de travail jusqu’à 70 ans, se référant à
l’excellente santé des personnes âgées dans la soixantaine, à l’es-
pérance de vie de plus en plus élevée à cet âge ainsi qu’à la mise
en danger du financement des pensions vu le nombre croissant
des personnes âgées.

L’OPINION SELON LAQUELLE LES « VIEUX »


SERAIENT LES « PARASITES » DES « JEUNES »
La personne âgée, retraitée, jouit aujourd’hui de conditions de
pensions optimales. Il est certain que jamais dans la société les per-
sonnes âgées n’ont eu d’aussi bonnes conditions matérielles, obte-
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nues surtout, faut-il le préciser, grâce à leur travail. Toutefois, on
peut considérer comme étant de l’âgisme l’accusation, fréquem-
ment portée contre les personnes âgées, de vivre grassement
d’une retraite qui serait construite grâce aux contributions des
classes plus jeunes. Les « vieux » seraient les « parasites » des « jeu-
nes » qui remplissent les caisses des fonds de pension. En fait les
1. NDLR : en régime de « vieux » reçoivent les intérêts du capital 1 qu’ils ont accumulé
capitalisation.
grâce à leur travail et aux contributions sociales payées par leurs
employeurs. Les fonds de pensions des « vieux» ont été alimentés
par eux-mêmes. Les contributions des « jeunes » contribuent à
l’alimentation de leurs propres fonds de pension afin que les
« jeunes » puissent bénéficier le moment venu d’une retraite finan-
cièrement assurée. Ils doivent comprendre cela s’ils ne veulent pas
être considérés plus tard comme des « parasites ».

L’ÂGE COMME CRITÈRE D’ÉVICTION


DU MARCHÉ DU TRAVAIL
Dans la deuxième partie du XXe siècle, la philosophie des Compa-
gnies des Chemins de fer en Europe était clairement celle d’un ser-
vice social. Les employés, s’identifiant à l’entreprise et à sa mission,
se sont ainsi construits des représentations de leur travail qui se
basaient sur les notions d’utilité publique et d’aide. Or depuis le
début des années 90, sous la pression des milieux économiques
privés, d’une certaine classe politique et d’une partie des médias
on a assisté à un démantèlement du réseau ferroviaire et à une
diminution importante de l’effectif. On peut imaginer ce que
représente ce changement pour les employés arrivés au terme, ou
presque, de leur carrière. Les témoignages de ces fonctionnaires
indiquent qu’ils s’estiment trompés, trahis, disqualifiés, non recon-
nus. Ainsi, pour eux, le fait de partir à la retraite est, dans un pre-

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mier temps, un soulagement, une apparente libération. Mais le


départ se fait sur la base de sentiments négatifs, de meurtrissures
et de frustrations, sur une rage qui ne peut s’exprimer, sur une
profonde tristesse aussi. Ces conditions psychologiques défavo-
rables risquent de nuire à leur adaptation à la retraite 2. Swan et al.
(1991) estime que la retraite qui n’a pas été programmée quelques
années à l’avance se présente comme une perturbation majeure.

LA SOUS-ESTIMATION DES TENDANCES DÉPRESSIVES


« La vieillesse fournit plusieurs raisons assez réalistes d’éprouver du
désespoir : les aspects d’un passé qu’on aurait ardemment désiré diffé-
rent ; les aspects du présent qui nous causent une souffrance sans
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rémission ; les aspects d’un futur incertain et effrayant. Et bien sûr la
mort inévitable demeure un aspect du futur qui est à la fois totalement
certain et totalement inconnu. Par conséquent il faut qu’un certain
désespoir, anticipé depuis le commencement de la vie, soit reconnu et
intégré comme une composante du vieil âge ». En écrivant cela, Erik-
son et al. (1986, p. 72) offrent une manière de contrer cet âgisme
sournois qui continue à sévir malgré les progrès en éthique.

La sous-estimation de la dépression dans ce groupe d’âge est un


autre aspect qui s’approche de l’âgisme. Les premières recherches
concernant la santé mentale de la population de 65 ans et plus ont
révélé que la dépression est le désordre le plus fréquent pour ce
groupe d’âge (Blazer et col., 1987 ; Gurland et Cross, 1982). Par le
passé, la dépression chez la personne âgée a été largement sous-
estimée, sous diagnostiquée et sous-traitée. La croyance que « être
vieux signifie forcément être triste » était tenace et révélait une des
faces les plus inacceptables de l’âgisme.

Encore récemment, les études épidémiologiques indiquent que la


dépression majeure ne serait rencontrée que dans 2 à 3 % des cas.
Henderson (1994) signale que compte tenu de l’état civil et du
niveau scolaire, le taux de dépression chez la personne âgée est
moins important que dans d’autres groupes d’âge. Ces données
semblent contradictoires avec la réalité clinique.

La réalité est mieux perçue par une échelle diagnostique mesurant


la présence de tout syndrome de dépression allant de la dépres-
sion majeure à la dépression mineure. Knauper et Wittchen (1994)
estiment que les maladies physiques biaisent la reconnaissance de
la dépression chez la personne âgée.

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Parmi les facteurs responsables de la sous-estimation de la dépres-


sion chez la personne âgée, on retrouve autant la comorbidité et
les symptômes associés que les attitudes négatives du patient et
du clinicien envers le processus du vieillissement (âgisme). Un des
obstacles au diagnostic de dépression semble provenir du fait que
la constellation des symptômes pris en compte pour poser ce dia-
gnostic chez les jeunes est très différente chez les personnes âgées.
Le changement de la qualité du sommeil, les symptômes soma-
tiques, les modifications de l’humeur à la suite de pertes et de
deuils sont nettement plus fréquents chez les personnes âgées que
chez les jeunes.
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Un deuxième obstacle au diagnostic, et non des moindres, est le
fait que la dépression dans l’âge avancé coexiste avec des incapa-
cités et des maladies chroniques. Ces conditions créent souvent
des problèmes sociaux et compliquent le diagnostic. De plus, le
patient âgé lui-même tend à souligner davantage les problèmes
somatiques que les sentiments négatifs dépressifs (décourage-
ment, inutilité, etc.), ce qui peut tromper le clinicien au cours de
son investigation et le conduire à sous-estimer l’humeur dépres-
sive. La présence concomitante d’une encéphalopathie peut com-
promettre la reconnaissance de la dépression et de ses symptômes.
Ainsi, Kasl-Godley et al. (1998) considèrent que le 11 % des dépres-
sifs âgés ont des déficits cognitifs suffisamment sévères pour être
diagnostiqués comme déments. Inversement, plusieurs auteurs
(Folstein et coll., 1975 ; Reifler et coll., 1986) relèvent que de 3 à
30 % des patients déments développent un syndrome dépressif.
Appelée aussi dépression subsyndromique, dysphorie liée à l’âge
ou encore syndrome amotivationnel.

La sous-estimation de dépression de la personne âgée peut aussi


résulter des attentes que les cliniciens et les patients ont à propos
de cette période de vie. Le bas niveau de fonctionnement qui s’ob-
serve (ou qui s’observait) après la mise à la retraite ainsi que le récit
de l’augmentation des événements de vie stressants et indésirables
(Schneider, 1979) peuvent faire penser que les symptômes obser-
vés sont dus à une réponse normale de deuil. Ces croyances
conduisent le clinicien à minimiser les signes présentés par le
patient âgé, à les considérer comme bénins et à le priver d’une
thérapeutique correcte. Elles incitent également les patients à ne
pas demander de l’aide. Le diagnostic de dépression chez le
patient âgé est encore influencé par des phénomènes d’âgisme.

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La marginalisation des personnes âgées dans les pays industriali-


sés semble refléter la peur de se confronter à cette période de vie,
en surestimant les pertes et en abordant les soins de la personne
âgée avec un sentiment d’impuissance et de résignation. Heureu-
sement, les progrès accomplis par la psychiatrie gériatrique, tant
sur le plan du diagnostic que sur celui du traitement nous font
penser que le pire est passé. Le dépressif âgé, aujourd’hui, est donc
mieux, reconnu, soigné et aidé. Mais sa sous estimation et le taux
de suicide élevé dans cette population en sont des marques.
Même si les taux diffèrent selon les études il est bien plus élevé
que chez les plus jeunes. Ainsi, aux Etats-Unis, le taux de suicide
chez les personnes âgées est trois fois supérieur à celui de la popu-
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lation générale (le taux de suicide pour la population globale est
de 12/100 000 pour les personnes de plus de 75 ans il est de
36/100 000). Ainsi, alors que 13 % de la population des États-Unis
a plus de 65 ans, 25 % des suicidés sont des personnes âgées. A
noter que 75 % des personnes âgées qui ont commis un suicide
ont consulté le médecin traitant au cours du mois précédent, et
35 % la semaine précédente (Caine et coll., 1996). Pour la plupart
de ces personnes, il s’agissait d’un premier épisode dépressif qui
avait été diagnostiqué comme modéré ou qui avait tout simple-
ment été sous-estimé et non traité. Selon certaines études, seuls
10 % des individus qui nécessiteraient un traitement psychiatrique,
l’obtiennent.

LA NÉGLIGENCE ET LA MALTRAITANCE
ENVERS LES PERSONNES ÂGÉES
SONT SUJETS D’INQUIÉTUDE

Notre société est souvent sans pitié avec des créatures faibles et
sans défense. Comme les enfants, les femmes, les malades men-
taux ou les handicapés, les personnes âgées peuvent être victimes
de mauvais traitements qui vont de la simple négligence à la mal-
traitance caractérisée.

La maltraitance est définie comme « un ensemble d’actes (compor-


tements et attitudes) commis ou omis envers une personne au
détriment de son intégrité psychique, morale, physique, sexuelle,
matérielle ou financière ».

La maltraitance engendre un tort ou une blessure. Elle est une


atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité de la personne.

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Silences et tabous : Le tabou qui entoure encore la maltraitance


envers les personnes âgées s’explique par l’évolution des pensées
au sein de la société (Maisondieu, 1999).

Selon les commandements des diverses religions ou de la morale


sociale, la personne âgée devrait être vénérée. Détentrice de l’his-
toire familiale, elle apporte la sagesse et le savoir. Mais la modifi-
cation des rapports intra-familiaux et la modification du mode de
transmission des connaissances ont fondamentalement changé la
situation des « vieux ». L’âgisme avec les représentations négatives
du vieillissement s’en trouve renforcé. Le huis clos familial reste un
secret bien gardé. Alors, ces vieillards devenus inutiles et trop
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vieux, sont réduits au silence et ne sont plus considérés que
comme des charges affectives et financières. Le désintérêt de la
situation de nos aînés par les hommes politiques s’en inspire. Il
s’inspire aussi du silence complice d’une société pratiquant le culte
du corps – jeune, dynamique, beau – et le culte de la productivité
avec une richesse matérielle.

Le manque d’intérêt pour le sujet âgé et la maltraitance collective


ou individuelle dont il est victime se retrouve dans le manque de
formation des professionnels de la santé et la relative pauvreté de
la littérature médicale en regard par exemple du phénomène de
la maltraitance infantile.

Selon les études publiées (Pillmer, 1988, Compton, 1997, Lachs,


1996, 1997 ; Jogerst, 1997 ; Kleinschmidt, 1997 ; Witthohn, 1996 ;
Wetzels, 1996 ; Chew, 1996 ; Rosenblatt, 1996) de 3,2 % (Pillmer,
1988) à 37 % (Compton, 1997) des personnes âgées de plus de
65 ans seraient victimes de maltraitance.

La prévalence varie selon le collectif étudié et le mode d’évalua-


tion. Parmi un collectif de 1 797 personnes âgées de plus de 65 ans
vivant indépendantes à Amsterdam, 5,6 % disent avoir été vic-
times de maltraitances (agression verbale 3,2 %, agression phy-
sique 1,2 %, abus financier 1,4 %, négligences 0,2 %) durant l’an-
née écoulée. 70 % des victimes ont tenté d’enrayer l’abus seule ou
avec l’aide d’un tiers (Comijs, 1998). La prévalence est de 12,8 %
chez 359 patients âgés new-yorkais suivis à domicile et observés
par des assistantes sociales utilisant 8 items indicateurs d’abus
(contusions, brûlures ou abrasions dermiques inexpliquées, plaies
accidentelles ou inexpliquées, morsures humaines, appréhensions,

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frayeurs, peur de rentrer à domicile) (Fulmer, 1999). Une préva-


lence de 37 % a été évaluée dans un collectif de patients âgés
irlandais souffrant de démence lors de leur entrée dans un service
de psychiatrie générale en provenance du domicile (Compton,
1997). La prévalence a été estimée à 10 % à l’aide d’une liste de
contrôle par une équipe multiprofessionnelle sur un collectif de
424 patients vivant à domicile et accueillis pour 72 heures au
maximum dans un service de lits de répit.

Plusieurs types d’abus s’entremêlent et coexistent simultanément :


• Les abus liés à une omission, intentionnelle ou non, de soins :
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les négligences (négligence des soins médicaux et paramédicaux,
négligence de l’hygiène, négligence de l’alimentation).
• Les abus physiques (bousculades, coups, non-soulagement de
souffrances dont la non-évaluation et le non-soulagement des
douleurs [Plamondon, 1999], contention physique ou chimique
[Evans, 1989 ; Kranzhoff, 1997], enfermement, etc.).
• Le non-respect de l’intimité, les viols et autres abus sexuels.
• Les abus psychologiques (infantilisation, agressions verbales,
menaces, intimidations, chantages affectifs, etc.).
• Les abus sociaux (non-respect des droits fondamentaux et des
droits civiques, non-respect du droit à l’information, non-respect
du droit à l’autodétermination, isolement, abandon, âgisme, etc.).
• Les abus financiers et matériels (détournement de biens maté-
riels ou financiers, de fonds, facturation de services non requis ou
non rendus, d’objets non demandés, etc.).
• Les abus liés aux conditions de logement ou d’hébergement
qui sont inappropriées ou inhumaines.

Les personnes âgées sont aussi victimes de négligences commises


de la part de soignants lors des soins domiciliaires ou en institu-
tion : citons le non-soulagement de la douleur, une alimentation
ou des conditions de logement inadéquates, la contention, le non-
respect des droits individuels (l’information, l’autodétermination
notamment), le non-respect de l’intimité et du droit à la sexualité,
l’abandon.

Tous les groupes socio-économiques, éthiques ou religieux sont


concernés.

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L’ÂGISME, UNE FORME DE DISCRIMINATION QUI PORTE…

Le profil de la victime est déterminé par un ensemble de facteurs


de risque qu’il faut connaître : l’âge, le fait d’être une femme, la
vulnérabilité, la dépendance physique ou psychique, l’isolement.
• Un âge au-dessus de 75 ans est considéré comme un facteur de
risque de maltraitance dans la plupart des études publiées.
• Etre une femme, une fois éliminée le fait que la majorité des per-
sonnes âgées sont des femmes, est un facteur de risque quasi
incontesté dans la littérature. Il s’ajoute à l’inégalité de traitement
selon le sexe dès l’enfance et l’inégalité des rôles attribués
(Gognalons, 1999).
• Une histoire ancienne de victimisation (enfant ou adulte maltraité
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antérieurement) est aussi un facteur de risque souvent méconnu.
• La vulnérabilité est un facteur de risque aux multiples facettes.
Une personne âgée à forte personnalité imposera le respect. Une
personne fragile, vulnérable, dépendante d’autrui, est à risque de
victimisation. Sous la notion de vulnérabilité l’on regroupe toutes
les formes de dépendances :
– la dépendance physique ;
– la dépendance psychique -patients souffrant d’une démence, de
dépression sévère, de troubles de la personnalité ou d’autres mala-
dies psychiques. En effet, une personne âgée maltraitée sur six
souffre de dépression et une sur deux de démence (Dyer, 2000) ;
– l’isolement social ou culturel est à considérer pour évaluer la vul-
nérabilité ;
– le fait de devoir partager un logement avec une personne, deve-
nue aidant naturel et abuseur potentiel, peut être à l’origine d’un
conflit et source de maltraitance ;
– la dépendance financière et notamment la dépendance dans la
gestion des biens sont des facteurs de risque importants.

L’abuseur est en général une personne en relation de confiance :


l’aidant informel (le conjoint, le fils, la fille, le neveu, la nièce, un
voisin, un ami etc.) ou l’aidant formel (infirmière, aide-soignante,
médecin, gouvernante, etc.).

L’abuseur est souvent dépassé par sa tâche de soignant à laquelle


il est mal préparé : en situation de soignant bien malgré lui et qui
dure dans le temps, la méconnaissance de la pathologie dont
souffre le soigné, une maladie physique ou psychique personnelle,
une toxicomanie, un épuisement physique, affectif et moral, un
sentiment d’isolement sont souvent à l’origine d’une maltraitance.

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Une histoire familiale complexe et douloureuse, une situation per-


sonnelle, professionnelle ou sociale précaire constitue aussi un
terreau idéal de maltraitance. Bien entendu, l’égoïsme, la cupidité,
la violence gratuite et la criminalité existent également (Compton,
1997; Lachs, 1997; Kleinschmidt, 1997; Cammer, 1995; Mendonca,
1996 ; Wierucka, 1996).

COMMENT FAIRE FACE À UNE SITUATION


DE MALTRAITANCE ?

La maltraitance envers les personnes âgées est un problème parti-


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culièrement complexe. Depuis plus de 20 ans, ce sensible sujet
pour les soignants est décrit dans la littérature et pourtant beau-
coup reste à faire pour y remédier.

Il faut connaître la problématique


Une bonne connaissance du profil de la victime, du profil de l’abu-
seur et de leur environnement est fondamentale pour reconnaître
une situation de maltraitance.

Il faut sortir de l’isolement


Il est ensuite indispensable de sortir la victime ou le couple abu-
seur/abusé de son isolement.

De même, le soignant ne doit pas rester seul à son tour dans une
telle situation.

La prise en charge doit être multiprofessionnelle.

Une évaluation aussi exhaustive que possible doit être faite, à l’oc-
casion de visites sur place (à domicile, en pension, etc.) de plu-
sieurs professionnels de la santé, pour déterminer les antécédents
familiaux, la situation familiale, sociale et financière, évaluer le
degré de dépendance, apprécier l’apparence et l’état général de
la personne âgée et de son environnement, faire un examen médi-
cal clinique et paraclinique étendu, recueillir le témoignage du
patient et de l’entourage existant, observer le comportement de la
victime et de son entourage.

Le diagnostic se fait à travers la recherche d’indices : le témoi-


gnage et les plaintes du patient ou parfois de l’entourage, l’exis-

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L’ÂGISME, UNE FORME DE DISCRIMINATION QUI PORTE…

tence d’un conflit, un état de détresse morale, un aspect négligé et


un mauvais état nutritionnel malgré les soins programmés, une
incapacité d’expliquer des hématomes, blessures ou chutes à répé-
tition, un comportement soumis et craintif. Du côté de l’abuseur,
les indices sont les pressions psychologiques qu’il exerce sur sa vic-
time (harcèlement, menaces, critiques, réprimandes), il s’exprime
ou prend des décisions à la place de sa victime, il cherche à l’iso-
ler, se montre méfiant, soupçonneux et procédurier à l’encontre de
tiers, vit au crochet de sa victime, partage le même logement, dis-
pose de ses biens ou dépense son argent.

La prise en soins se fera en fonction de cette évaluation et des


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besoins observés et exprimés par le patient et son entourage. Il
s’agit d’un travail de longue haleine, au cas par cas, où la cohésion
et la persévérance de l’équipe en charge sont fondamentaux.

Une récente étude montre qu’un soutien moral comprenant des


visites à domicile à la victime ou au couple abuseur/abusé dimi-
nue la violence domestique.

Le personnel soignant doit être formé, pouvoir bénéficier de


supervision et de protection.

LE PROBLÈME DE LA MALTRAITANCE ENVERS


LES AÎNÉS DOIT ÊTRE INTÉGRÉ DANS LES
PROGRAMMES DE SOINS COMMUNAUTAIRES
AUX PERSONNES ÂGÉES (SCPA).

C’est un exemple particulier de collaboration avec les partenaires


de la communauté dans le cadre du programme de santé com-
munautaire « Vieillir en liberté » (Genève).

En Suisse, ce problème est malheureusement encore trop souvent


méconnu par le grand public comme par les professionnels de la
santé. Il existe dans les mêmes proportions que celles des études
publiées dans le monde.

Afin d’éviter que les patients qui sont confiés au Service SCPA ne
soient victimes de maltraitance, le Service s’est donné pour mission
de promouvoir les directives anticipées au bénéfice de la popula-
tion âgée.

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Après une formation de l’ensemble du personnel, un groupe de


travail multiprofessionnel a développé des documents explicatifs,
adressés aux patients et aux professionnels de la santé.

La formation systématique de l’ensemble des collaborateurs du


Service SCPA a permis de progresser dans le recensement des cas
et dans leur prise en charge. Une grille de détection spécifique a
été mise au point pour le personnel en collaboration avec les pres-
tataires de services aux personnes âgées et des associations de
retraités.

Une procédure de prise en soins spécifiques a été établie et un


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groupe de consultants spécialisés est à disposition des équipes de
soignants.

De plus, l’information (médias, conférences, ateliers, etc.) du grand


public, des personnes âgées et de leurs proches, l’éducation des
personnes âgées et la formation des professionnels de la santé sont
assurés régulièrement par les collaborateurs du Service SCPA et
permettent de prévenir et de mieux prendre en charge des situa-
tions de maltraitance dans la communauté.

L’information sur la possibilité pour chacun, quel que soit son âge,
son sexe, son état de santé ou sa situation socio-économique,
d’établir, s’il le souhaite, ses directives anticipées, est faite systéma-
tiquement par les professionnels du Service SCPA dans les établis-
sements de soins et durant les consultations ambulatoires ou
domiciliaires.

Un enseignement aux personnes âgées et leurs proches ainsi


qu’aux divers groupes professionnels travaillant en institution ou
dans la communauté est apporté extramuros sous forme de cours
avec ateliers d’écriture.

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