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DROIT DE L’EAU ET DROIT DE

L’ENVIRONNEMENT

Chargé du cours

Dr APLOGAN Christian Gildas


Tel : 66 46 46 70
Courriel : christian.aplogan@outlook.com

APLOGAN, 2022, MEQE 1


Plan de l’introduction

1. DÉFINITION DES TERMES DE L’INTITULÉ


2. PRESENTATION DU COURS
a) Objet et intérêt du cours
b) Objectifs pédagogiques
c) Stratégie pédagogique
d) Masse horaire – Evaluation
3. BIBLIOGRAPHIE
4. PLAN GENERAL DU COURS

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DEFINITIONS
Droit
Droit : ensemble des règles et des normes générales qui régissent
les rapports entre les individus et définissent leurs droits et prérogatives
ainsi que ce qui est obligatoire, autorisé ou interdit.

« Droit » désigne :
− le droit objectif
− les droits subjectifs
− le droit positif

Droit objectif
= Une règle de droit est une règle de droit objectif.
au singulier + minuscule = la loi, l'ordre juridique, the law.

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DEFINITIONS
Droit (suite et fin)
Droit subjectif
Faculté appartenant à un sujet de droit, c'est-à-dire une personne physique ou morale
de faire ou d'exiger quelque chose = sujet actif
ou d'être obligée à quelque chose = sujet passif
en vertu d'une règle de droit objectif.
Les droits subjectifs = mise en œuvre du droit objectif.

Droit positif
= ensemble des règles de droit objectif et des droits subjectifs actuellement en
vigueur dans un pays donné.
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Plan

Chapitre Préliminaire : Notions et principes

A- Droit de l’eau

B- Droit de l’environnement

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PRESENTATION DU COURS
Objet et intérêt
• A priori, analyse systémique du contexte
− Relations d’obligations pour le public
− Nature des obligations
• En réalité, focus sur :
− les règles et principes de gestion de l’eau
− les règles et principes de gestion de l’environnement
• Présenter une variété de situation pour faire prendre conscience de l’importance des
règles relatives aux usages de l’eau et au droit de jouir d’un environnement sain

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PRESENTATION DU COURS
Objectifs pédagogique

Objectif général
Le cours vise à
− initier les étudiants aux notions relatives au droit de l’eau et au droit de
l’environnement en lien avec le développement durable …
− ….de manière à leur faire prendre conscience de l’importance du droit de
ces droits, et leurs obligations dans l’exercice de leurs fonctions.

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PRESENTATION DU COURS
Objectifs pédagogique

Objectifs spécifiques
A la fin du cours, les stagiaires sont capables de :
- Savoir :
• Définir le droit de l’eau et le droit de l’environnement ;
• Comprendre la nuance entre le droit à l’eau et le droit de l’eau ;
• Connaitre les rôles et responsabilités des acteurs juridictionnels ;
• Connaitre les roles et responsabilités des Etats et des citoyens ;
• Présenter les principes juridiques sous-jacents ;
• Connaitre la contribution du droit à la préservation de l’environnement

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PRESENTATION DU COURS
Objectifs pédagogique

Objectifs spécifiques
A la fin du cours, les stagiaires sont capables de :
- Savoir-faire :
• Connaitre les rôles et mission des organes juridictionnels intervenant dans le secteur ;
• Expliquer la responsabilité des différents acteurs

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PRESENTATION DU COURS
Objectifs pédagogique

Objectifs spécifiques
A la fin du cours, les stagiaires sont capables de :
- Savoir-être :
•Respecter et faire respecter les règles et lois relatifs à la protection de l’eau et de l’environnement.

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PRESENTATION DU COURS
Stratégie pédagogique

• Le cours est donné sous la forme d’un exposé interactif de


l’instructeur soutenu par un support visuel (utilisation d’un
vidéoprojecteur)
• Copie du support de cours (en powerpoint) est mis à la
disposition des apprenants autorisés à le photocopier pour leur
usage personnel

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PRESENTATION DU COURS
Stratégie pédagogique

• Masse horaire 30h


• Evaluation:
− Evaluation formative (feed-back sur des travaux)
− Evaluation sommative sous forme de contrôle continu

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Chapitre préliminaire:
Fondamentaux du droit de l’eau et droit à l’eau

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Plan du chapitre préliminaire
I. Préalables
A. Définition du droit de l’eau
B. Construction progressive du droit de l’eau
C. Droit à l’eau : un droit fondamental reconnu par l’ONU
D. La construction progressive du droit de l’eau

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PREALABLES
A- Définition du droit de l’eau
Il n’existe pas une définition légale de l’expression « droit de l’eau ».
Néanmoins, il désigne, les règles juridiques applicables à la ressource
en eau. Ces règles sont éparpillés entre plusieurs codes.
Si une partie de la doctrine française s’interroge toujours sur la
pertinence d’un droit de l’eau « longtemps caractérisé par sa
fragmentation », d’autres auteurs ont tenté de définir le contenu de ce
droit. Ainsi, pour certains, le droit de l’eau désigne « l’ensemble des
règles qui déterminent le régime juridique des eaux, les droits que les
particuliers peuvent exercer et les mesures qu’il convient de mettre en
œuvre pour protéger la ressource hydraulique ».

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PREALABLES
A- Définition du droit de l’eau
Et pour d’autres, le droit de l’eau est « un corps de règles régissant
globalement les eaux continentales […] et constituant un système
juridique traitant de l’eau dans tous ses aspects en prenant en compte
les interrelations qui existent au sein de ce milieu physique et de son
environnement ». Finalement, le droit de l’eau s’intéresse à
la protection de l’eau et des milieux aquatiques sous
l’angle quantitatif et qualitatif.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
En France, le droit de l’eau s’est construit de manière progressive sous
l’effet de « trois grandes lois sur l’eau » qui ont permis de mettre en
place une véritable administration de l’eau. Même si pour certains
auteurs le droit de l’eau n’a pas encore atteint l’âge de la maturité, il
poursuit sa construction pour une meilleure protection de l’eau sous
l’influence du droit de l’Union européenne. Ainsi, les normes
européennes participent à la construction d’un « droit de l’eau
globalisé et unifié ».

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
Il est possible de distinguer « trois grandes lois sur l’eau » qui ont été
adoptées en France et qui ont permis de jeter les bases du droit de
l’eau actuel :
• la loi du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des
eaux et à la lutte contre leur pollution ;
• la loi du 3 janvier 1992 sur l’eau ;
• la loi du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
Le premier texte qui pose le cadre juridique d’une réglementation de la
pollution de la ressource en eau est la loi du 16 décembre 1964 .
L’adoption de cette loi a constitué une étape importante dans la lutte
contre la pollution et par conséquent pour la protection de la ressource
en eau comme un élément du patrimoine commun. Le législateur a
prévu la création d’une circonscription administrative reconnaissant la
spécificité du bassin hydrographique et a adopté une série d’infractions
applicables à l’encontre des pollueurs.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
Ensuite, la loi du 3 janvier 1992 procède pour la première fois à
l’unification du régime juridique de l’eau. Ainsi, le droit de l’eau a été
conjugué autour de quatre grands principes : le principe de l’unité de
la ressource en eau, le principe de la patrimonialisation de l’eau,
l’affirmation du caractère d’intérêt général de la protection de l’eau et
le principe de gestion équilibrée et durable de la ressource en eau.
Cette loi prévoit pour tous les travaux, installations, ouvrages, activités
réalisées à des fins non domestiques, un régime unique d’autorisation
et de déclaration, en fonction de l’importance des travaux, des risques
encourus, des dangers et des incidences sur la santé, la sécurité et le
libre écoulement des eaux.
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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
En outre, le législateur organise la gestion de l’eau autour de deux
documents de planification à savoir les schémas directeurs
d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et les schémas
d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Le SDAGE est un
document de planification élaboré pour une durée de 6 ans à l’échelle
du bassin hydrographique, alors que le SAGE est élaboré à une échelle
bien plus petite : celle du sous-bassin, notamment pour prendre en
compte les spécificités d’un territoire.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
C’est le SDAGE qui détermine les territoires pour lesquels un SAGE est
nécessaire afin d’atteindre les objectifs fixés par la directive cadre sur
l’eau, à savoir le bon état écologique de toutes les masses d’eau. Depuis
cette loi, les documents d’urbanisme (schéma de cohérence
territoriale, plan local d’urbanisme et carte communale) doivent être
compatibles ou rendus compatibles avec le SDAGE. En France, les
SDAGE ont été révisés et renouvelés pour la période 2016-2021.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
Enfin, la loi sur l’eau du 30 décembre 2006 reprend les principes
affirmés dans la loi de 1992. Parmi les innovations majeures qu’elle
apporte, il y a la reconnaissance de l’usage prioritaire de l’eau pour la
consommation humaine et la consécration d’un droit d’accès à l’eau
potable dans des conditions économiquement acceptables par tous.

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PREALABLES
B- La construction progressive du droit de l’eau
En outre, cette loi renforce la portée juridique du SAGE, puisqu’il
acquiert désormais, à l’image du SDAGE, le caractère de document à
valeur réglementaire à part entière : le règlement et les documents
cartographiques qu’il comporte sont déclarés expressément par la loi
comme opposables aux tiers pour l’exécution de toute installation,
ouvrage, travaux ou activité soumise à déclaration ou autorisation au
titre de la police de l’eau. Cette reconnaissance impose que le projet de
SAGE soit soumis à une enquête publique préalable.

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PREALABLES
C- Droit à l’eau : un droit fondamental reconnu par l’ONU
• En 2010, les Nations Unies reconnaissent que "le droit à l’eau potable
et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine
jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de
l’homme" (résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des
Nations-unies en date du 28 juillet 2010).
• Une nouvelle résolution, intitulée "Les droits de l’homme à l’eau
potable et à l’assainissement", est adoptée le 17 décembre 2015. Elle
explicite le contenu de ces droits :

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PREALABLES
C- Droit à l’eau : un droit fondamental reconnu par l’ONU
• "le droit de l’homme à l’eau potable doit permettre à chacun d’avoir
accès sans discrimination, physiquement et à un coût abordable, à un
approvisionnement suffisant en eau salubre et de qualité
acceptable pour les usages personnels et domestiques,"
• "le droit de l’homme à l’assainissement doit permettre à chacun,
sans discrimination, d’avoir accès physiquement et à un coût
abordable, à des équipements sanitaires, dans tous les domaines de
la vie, qui soient sans risque, hygiéniques, sûrs, socialement et
culturellement acceptables et gages d’intimité et de dignité."

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PREALABLES
D- La refonte de la directive européenne sur l'eau potable
• La question du droit à l'eau et à l'assainissement a fait l'objet de la
toute première initiative citoyenne européenne, lancée en
2012 : "L’eau, un droit humain" (Right2Water). Elle a recueilli plus de
1,8 million de signatures. Elle demandait notamment que "les
institutions européennes et les États membres soient tenus de faire en
sorte que tous les habitants jouissent du droit à l'eau et à
l'assainissement" et que "l'Union européenne intensifie ses efforts
pour réaliser l'accès universel à l'eau et à l'assainissement".

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PREALABLES
D- La refonte de la directive européenne sur l'eau potable
A la suite de cette initiative, la directive eau potable a fait l'objet d'une
refonte en 2020. La nouvelle directive comporte des dispositions visant
à améliorer l’accès aux eaux destinées à la consommation humaine
(directive UE 2020/2184 du 16 décembre 2020 relative à la qualité des
eaux destinées à la consommation humaine, abrogeant la directive
98/83/CE modifiée).

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PREALABLES
D- La refonte de la directive européenne sur l'eau potable
• L'article 16 de la directive 2020/2184 dispose que les États
membres "prennent les mesures nécessaires pour améliorer ou
préserver l’accès de tous aux eaux destinées à la consommation
humaine, en particulier des groupes vulnérables et marginalisés". Les
États membres doivent :
• identifier les personnes n’ayant pas accès ou ayant un accès limité aux
eaux destinées à la consommation humaine, y compris les groupes
vulnérables et marginalisés ;
• évaluer les possibilités d’améliorer l’accès à l'eau de ces personnes ;
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PREALABLES
D- La refonte de la directive européenne sur l'eau potable
• informer ces personnes des possibilités de connexion à un réseau de
distribution ou d’autres moyens d’accès à l'eau ;
• prendre des mesures afin de garantir l’accès à l’eau pour les groupes
vulnérables et marginalisés.
En outre, pour promouvoir l’utilisation de l’eau du robinet, les États
membres veillent à ce que des équipements intérieurs et extérieurs
soient installés dans les espaces publics, sous certaines conditions.

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CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• L’eau est l’élément fondamental de la vie. L’eau potable et
l’assainissement sont indispensables à la vie et à la santé et
essentiels à la dignité de tous. Et pourtant, 884 millions de
personnes n’ont pas accès à des sources d’eau de boisson
améliorées et 2,5 milliards de personnes à des installations
d’assainissement améliorées.

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CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• Si ces chiffres mettent en lumière une situation inquiétante, la
réalité est bien pire, puisque des millions de personnes en
situation de précarité qui vivent dans des campements de
fortune échappent tout simplement aux statistiques nationales.
La crise actuelle de l’eau et de l’assainissement trouve son origine
dans la pauvreté, l’inégalité et des rapports de force inéquitables,
et elle est aggravée par des problèmes sociaux et
environnementaux, comme l’accélération de l’urbanisation, les
changements climatiques, ainsi que l’accroissement de la
pollution et l’appauvrissement des ressources en eau.
APLOGAN, 2022, MEQE 33
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• Face à cette crise, la communauté internationale est de plus
en plus consciente que l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement doit s’inscrire dans un cadre intégrant les
droits de l’homme. Cet accès est expressément mentionné,
par exemple, dans la Convention relative aux droits de
l’enfant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes
de discrimination à l’égard des femmes et la Convention
relative aux droits des personnes handicapées.
APLOGAN, 2022, MEQE 34
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• En 2002, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels
de l’ONU a adopté l’Observation générale no 15 sur le droit à
l’eau, défini comme le droit de chacun à «un approvisionnement
suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une
eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels
et domestiques». Quatre ans plus tard, la Sous-Commission de la
promotion et de la protection des droits de l’homme a adopté les
directives pour la réalisation du droit à l’eau potable et à
l’assainissement.

APLOGAN, 2022, MEQE 35


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• Le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) a, également, souligné que la reconnaissance de
l’eau en tant que droit de l’homme fondamental était le
point de départ du principe fédérateur qui sous-tendait
l’action des pouvoirs publics en matière d’eau et
d’assainissement.

APLOGAN, 2022, MEQE 36


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• En 2008, le Conseil des droits de l’homme a institué le
mandat de l’«expert indépendant chargé d’examiner la
question des obligations en rapport avec les droits de
l’homme qui concernent l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement»; l’expert a pour tâche de contribuer à
clarifier la portée et la teneur de ces obligations.

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CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
Généralités
• Plusieurs constitutions nationales protègent le droit à l’eau
ou énoncent la responsabilité générale qu’a l’État de veiller à
garantir à tous l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Des tribunaux relevant de divers systèmes juridiques se sont
également prononcés sur des affaires relatives 2 à la mise en
oeuvre du droit à l’eau, portant sur des questions telles que la
pollution des ressources en eau, les coupures arbitraires et illégales
ou le manque d'accès à un système d’assainissement.

APLOGAN, 2022, MEQE 38


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
A- Le droit à l’eau dans le contexte du droit international
des droits de l’homme
• Si le droit à l’eau n’est pas expressément reconnu en tant que
droit de l’homme autonome dans les instruments internationaux,
le droit international des droits de l’homme prévoit certaines
obligations régissant l’accès à l’eau potable. En vertu de ces
obligations, les États sont tenus de veiller à ce que chacun ait
accès à un approvisionnement suffisant en eau potable pour les
usages personnels et domestiques (à savoir boisson,
assainissement individuel, lavage du linge, préparation des
aliments, hygiène personnelle et domestique).
APLOGAN, 2022, MEQE 39
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
A- Le droit à l’eau dans le contexte du droit international des
droits de l’homme
• La notion de besoins essentiels en eau visant à satisfaire les besoins
humains fondamentaux a été pour la première fois énoncée à la
Conférence des Nations Unies sur l’eau qui s’est tenue en 1977 à Mar
del Plata (Argentine).
• Les obligations concernant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont
également implicites dans un certain nombre d’autres instruments internationaux
relatifs aux droits de l’homme; elles s’inspirent d’obligations relatives à la
promotion et la protection d’autres droits de l’homme, dont les droits à la vie, à
un logement convenable, à l’éducation, à la nourriture, à la santé, au travail et à
la vie culturelle.

APLOGAN, 2022, MEQE 40


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
A- Le droit à l’eau dans le contexte du droit international des
droits de l’homme
• À l’échelle régionale, la Charte africaine des droits et du bien-être de
l’enfant (1990) et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme
et des peuples, relatif aux droits de la femme en Afrique (2003) renferment
des obligations précises en rapport avec les droits de l’homme qui
concernent l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Le Protocole
additionnel à la Convention américaine relative aux droits de l’homme
traitant des droits économiques, sociaux et culturels (1988) dispose que
toute personne a le droit de vivre dans un environnement salubre et de
bénéficier des équipements collectifs essentiels (par. 1, art. 11).
APLOGAN, 2022, MEQE 41
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
A- Le droit à l’eau dans le contexte du droit international des
droits de l’homme
• De même, la Charte arabe des droits de l’homme (2004) reconnaît le
droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé qui puisse
être atteint et, pour ce faire, les États doivent garantir à chacun
l’accès à la nourriture de base et à l’eau potable et fournir des moyens
d’assainissement (art. 39).

APLOGAN, 2022, MEQE 42


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
A- Le droit à l’eau dans le contexte du droit
international des droits de l’homme
• Ils sont également tenus non seulement de garantir
progressivement l’accès à des installations sanitaires
appropriées, lesquelles constituent un élément fondamental
de la dignité humaine et de la vie privée, mais aussi de veiller
à la qualité de l’approvisionnement et des ressources en eau
de boisson.

APLOGAN, 2022, MEQE 43


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• Le droit à l’eau se décompose lui-même en plusieurs libertés
visant notamment à assurer: la protection contre les coupures
arbitraires et illégales; l’interdiction de polluer les ressources en
eau; la non-discrimination dans l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement, notamment en fonction du logement ou du
statut foncier; la non-ingérence dans l’accès à l’approvisionnement
en eau existant, en particulier aux ressources en eau
traditionnelles; la sécurité personnelle lors de l’accès à l’eau ou à
l’assainissement en dehors du logement.

APLOGAN, 2022, MEQE 44


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• Le droit à l’eau prévoit également des garanties visant
notamment à assurer: l’accès à une quantité minimale d’eau
potable nécessaire à la vie et à la santé; l’accès à l’eau potable
et à l’assainissement en milieu pénitentiaire; et la
participation à la prise des décisions concernant l’eau et
l’assainissement à l’échelle nationale et locale.

APLOGAN, 2022, MEQE 45


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• L’eau disponible pour chaque personne doit être suffisante
et constante pour les usages personnels et domestiques, à
savoir la boisson, le lavage du linge, la préparation des
aliments ainsi que l’hygiène personnelle et domestique.
D’autres usages domestiques de l’eau, tels que l’eau destinée à
l’alimentation des piscines ou au jardinage n’entrent pas dans le champ
d’application du droit à l’eau.

APLOGAN, 2022, MEQE 46


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU

APLOGAN, 2022, MEQE 47


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
Le droit à l’eau englobe donc l’accès à l’eau pour répondre aux
nécessités de la vie et de la santé et pour satisfaire les besoins
fondamentaux, mais n’autorise pas les individus à accéder à
des quantités d’eau illimitées. Selon l’OMS, entre 50 et 100
litres d’eau par personne et par jour sont nécessaires pour
répondre aux besoins les plus fondamentaux et limiter les
préoccupations d’ordre sanitaire.

APLOGAN, 2022, MEQE 48


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
L’accès à une quantité de 20 à 25 litres d’eau par personne et
par jour représente un niveau minimum, mais il est insuffisant
pour répondre aux besoins fondamentaux en matière
d’hygiène et de consommation, ce qui suscite des
préoccupations sur le plan sanitaire. Ces chiffres ont un
caractère indicatif dans la mesure où ils peuvent varier en
fonction du contexte et être différents pour certains groupes
eu égard à leur situation sur le plan sanitaire, professionnel ou
climatique, ou à d’autres facteurs.
APLOGAN, 2022, MEQE 49
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• L’eau destinée à des usages personnels et domestiques doit
être salubre et de qualité acceptable. Conformément à
l’Observation générale no 15, elle doit être exempte de
microbes et de parasites, de substances chimiques et de
risques radiologiques qui constituent une menace pour la
santé. En outre, elle doit avoir une couleur, une odeur et un
goût acceptables pour faire en sorte que les consommateurs
ne s’alimentent pas à des sources polluées qui paraîtraient
plus attrayantes.
APLOGAN, 2022, MEQE 50
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• L’eau et les installations d’assainissement doivent être
accessibles physiquement et sans danger pour toutes les
couches de la population, compte tenu des besoins des
groupes particuliers, notamment les personnes handicapées,
les femmes, les enfants et les personnes âgées.

APLOGAN, 2022, MEQE 51


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU

APLOGAN, 2022, MEQE 52


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
Le droit à l’eau n’implique pas que chacun ait accès à un
système d’alimentation en eau et d’assainissement dans son
propre logement, mais que les installations pertinentes se
trouvent à proximité ou à une distance raisonnable de chaque
maison. Des systèmes d’alimentation en eau et
d’assainissement devraient également être assurés dans les
établissements d’enseignement et les hôpitaux, sur le lieu de
travail, dans les centres pénitentiaires, ainsi que dans les
camps de réfugiés et de personnes déplacées.
APLOGAN, 2022, MEQE 53
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
B- Principales caractéristiques du droit à l’eau
• Les services d’alimentation en eau doivent être
financièrement accessibles pour tous. Personne ni aucun
groupe de population ne devrait être privé de l’accès à l’eau
potable au motif qu’il ne peut se le permettre financièrement.

APLOGAN, 2022, MEQE 54


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
C- Idées fausses couramment répandues sur le droit à
l’eau
• Le droit à l’eau suppose-t-il que l’eau soit fournie
gratuitement?
• Le droit à l’eau suppose que les services de distribution d’eau
soient financièrement accessibles à tous et que nul ne puisse
être privé de l’accès à l’eau pour des raisons économiques.
En tant que tels, les instruments relatifs aux droits de
l’homme n’impliquent pas la gratuité de l’eau.

APLOGAN, 2022, MEQE 55


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
C- Idées fausses couramment répandues sur le droit à l’eau
• Le droit à l’eau s’étend-il à l’eau destinée à l’agriculture ou au
pastoralisme? Que signifie-t-il au regard de l’eau dans le contexte
de l’environnement?
L’eau est essentielle à la vie, mais elle joue également un rôle
fondamental dans la sécurité alimentaire, la génération de revenus
et la protection de l’environnement. Le droit à l’eau vise
uniquement les usages personnels et domestiques, à savoir l’eau
pour la boisson, le lavage du linge, la préparation des aliments
ainsi que l’hygiène personnelle et domestique.

APLOGAN, 2022, MEQE 56


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
C- Idées fausses couramment répandues sur le droit à l’eau
• Le droit à l’eau s’étend-il à l’eau destinée à l’agriculture ou au
pastoralisme? Que signifie-t-il au regard de l’eau dans le contexte de
l’environnement?
Il n’englobe pas l’eau destinée à l’agriculture ou au pastoralisme ou encore
à la conservation des systèmes écologiques. L’accès à l’eau destinée à
l’agriculture, s’agissant notamment des petits exploitants, relève du droit à
une nourriture suffisante, prévu à l’article 11 du Pacte. Toutefois, dans
l’Observation générale no 15, il est dit au sujet des ressources en eau que
la priorité devrait «être donnée à la prévention de la faim et des maladies,
ainsi qu’au respect des obligations fondamentales découlant de chacun
des droits inscrits dans le Pacte».
APLOGAN, 2022, MEQE 57
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
C- Idées fausses couramment répandues sur le droit à l’eau
• Le droit à l’eau s’étend-il à l’eau destinée à l’agriculture ou au
pastoralisme? Que signifie-t-il au regard de l’eau dans le contexte de
l’environnement?
Il n’englobe pas l’eau destinée à l’agriculture ou au pastoralisme ou encore
à la conservation des systèmes écologiques. L’accès à l’eau destinée à
l’agriculture, s’agissant notamment des petits exploitants, relève du droit à
une nourriture suffisante, prévu à l’article 11 du Pacte. Toutefois, dans
l’Observation générale no 15, il est dit au sujet des ressources en eau que
la priorité devrait «être donnée à la prévention de la faim et des maladies,
ainsi qu’au respect des obligations fondamentales découlant de chacun
des droits inscrits dans le Pacte».
APLOGAN, 2022, MEQE 58
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
D- La relation entre le droit à l’eau et les autres droits de
l’homme
L’accès à l’eau potable est une condition préalable fondamentale de
l’exercice de plusieurs droits de l’homme, y compris le droit à
l’éducation, au logement, à la santé, à la vie, au travail et à la
protection contre les peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants. C’est aussi un élément déterminant à prendre
en compte pour assurer l’égalité entre les sexes et éliminer la
discrimination.
APLOGAN, 2022, MEQE 59
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
D- La relation entre le droit à l’eau et les autres droits de
l’homme
L’absence d’accès à l’eau potable et à l’assainissement a également de
graves répercussions sur le droit à la santé. Chaque année, quelque 1,8
million d’enfants meurent de diarrhées et d’autres maladies
provoquées par l’insalubrité de l’eau et de mauvaises conditions
d’hygiène ce qui, selon le PNUD, est de loin supérieur au nombre de
décès associés à des conflits violents. Lorsque les points d’eau sont
situés loin des habitations, la collecte de l’eau a des conséquences
majeures sur la santé, notamment celle des femmes et des enfants.
APLOGAN, 2022, MEQE 60
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
D- La relation entre le droit à l’eau et les autres droits de
l’homme
Si l’alimentation en eau et l’assainissement ne sont pas assurés au
domicile, se pose alors également la question de la sécurité physique et
de l’intimité. En l’absence d’installations sanitaires appropriées au
domicile, les femmes et les enfants doivent souvent partager les
latrines ou déféquer en plein air. Le manque d’intimité et de sécurité
les expose alors au risque d’être harcelés, agressés, violentés ou violés.

APLOGAN, 2022, MEQE 61


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
D- La relation entre le droit à l’eau et les autres droits de
l’homme
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est aussi indispensable
pour les personnes qui sont privées de leur liberté. Cet accès est
nécessaire pour faire en sorte que les détenus soient traités avec
humanité, dans le respect de leur dignité.

APLOGAN, 2022, MEQE 62


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
E- Comment le principe de non-discrimination
s’applique-t-il au droit à l’eau?

APLOGAN, 2022, MEQE 63


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
E- Comment le principe de non-discrimination s’applique-t-il au
droit à l’eau?
On entend par discrimination toute distinction, exclusion ou
restriction établie en fonction des caractéristiques particulières
d’un individu, telles que sa race, sa religion, son âge ou son sexe,
et ayant pour effet ou pour but de compromettre ou de réduire
à néant la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice de ses
droits individuels et de ses libertés fondamentales. Associée à la
marginalisation de groupes particuliers de la population, la
discrimination est en général à l’origine d’inégalités structurelles
au sein de la société.

APLOGAN, 2022, MEQE 64


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
E- Comment le principe de non-discrimination
s’applique-t-il au droit à l’eau?
Le paragraphe 2 de l’article 2 du Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels recense les motifs
non exhaustifs de discrimination ci-après: la race, la couleur, le
sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre
opinion, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance
ou toute autre situation.

APLOGAN, 2022, MEQE 65


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
E- Comment le principe de non-discrimination
s’applique-t-il au droit à l’eau?
Selon le Comité des droits économiques, sociaux et culturels,
la catégorie «toute autre situation» comprend le handicap,
l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle, l’état de santé ainsi
que la pauvreté et la marginalisation économique.

APLOGAN, 2022, MEQE 66


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
E- Comment le principe de non-discrimination s’applique-t-il au
droit à l’eau?
La non-discrimination et l’égalité sont des principes fondamentaux qui
sous-tendent les droits de l’homme et elles jouent un rôle déterminant
dans le droit à l’eau. La discrimination en matière d’accès à l’eau potable
et à l’assainissement peut trouver ses racines dans des lois, des politiques
ou des mesures discriminatoires; dans des politiques d’exclusion; dans les
politiques de gestion de l’eau discriminatoires; dans le refus de garantir le
maintien dans les lieux; dans l’insuffisance de participation à la prise de
décisions; ou dans l’absence de protection contre des pratiques
discriminatoires de la part d’acteurs privés.

APLOGAN, 2022, MEQE 67


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
F. Qu’entend-on par approche de l'approvisionnement d’eau
potable fondée sur les droits de l’homme?
Concevoir la fourniture d’eau potable et l’assainissement dans une
perspective des droits de l’homme peut servir de stimulant pour
mobiliser les individus, en particulier les pauvres et les personnes
marginalisées, les informer de leurs droits et leur donner les moyens de
les exercer. Une approche fondée sur les droits de l’homme introduit
une nouvelle conception de l’approvisionnement en eau: la fourniture
d’eau potable cesse d’être perçue comme un acte de charité pour
devenir un droit juridique qui met l’individu au centre des
préoccupations.

APLOGAN, 2022, MEQE 68


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
La reconnaissance du droit à l’eau
• Le droit à l’eau est consacré indirectement dans la Charte africaine des
droits de l’homme et des peuples, de juin 1981,qui fait partie intégrante de
la Constitution du Bénin. Entre autres, l’article 21 de la Charte stipule :« Les
peuples ont la libre disposition de leurs richesses et de leurs ressources
naturelles. Ce droit s’exerce dans l’intérêt exclusif des populations. En
aucun cas, un peuple ne peut en être privé ». La reconnaissance directe de
ce droit fut réalisée à l’issue de la réforme du droit de l’eau de 2010 par
l’adoption de la Loi n°2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de
l’eau en République du Bénin.

APLOGAN, 2022, MEQE 69


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
La reconnaissance du droit à l’eau
• Elle est intervenue quelques mois après que l’Assemblée générale de
l’ONU ait consacré le droit à l’eau potable et à l’assainissement
comme un droit de l’homme. La nouvelle législation s’est inscrite dans
le même ordre d’idée en consacrant au plan national, le droit à l’eau
et à l’assainissement comme droit de l’homme à l’article 6 :« chaque
citoyen béninois a le droit de disposer de l’eau pour ses besoins et les
exigences élémentaires de sa vie et de sa dignité ».

APLOGAN, 2022, MEQE 70


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
Les conséquences de la reconnaissance du droit à l’eau
• La reconnaissance législative du droit à l’eau entraîne différentes
conséquences. Tout d’abord, le droit à l’eau est désormais justiciable
et sa méconnaissance peut entraîner l’ouverture d’actions
contentieuses. Le prix du service de l’approvisionnement en eau et de
l’assainissement doit être abordable pour les plus démunis et les
redevances de branchement doivent tenir compte des capacités
contributives. Les ménages en situation de précarité ne peuvent pas
être privés d’eau même s’ils ne parviennent pas à payer leurs factures
d’eau.
APLOGAN, 2022, MEQE 71
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
Les conséquences de la reconnaissance du droit à l’eau
• De plus, le droit à l’eau étant un droit substantiel, les citoyens
bénéficient des droits procéduraux qui leurs sont associés et, en
particulier, ils peuvent obtenir en toute transparence toutes les
informations nécessaires et participer à des consultations sur les
décisions importantes relatives à l’eau.
• La reconnaissance juridique du droit à l’eau signifie une grande
transparence de l’information et une appropriation de ce droit par les
citoyens (art. 10 à 12).

APLOGAN, 2022, MEQE 72


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
La responsabilité des pouvoirs publics
• La loi de 2010 précise que « (…) L’État et les collectivités territoriales,
dans leurs domaines respectifs de compétences, veillent à la gestion
durable de l’eau, en vue d’en garantir aux usagers un accès équitable
» (art. 9). C’est dire que la mise en oeuvre effective du droit à l’eau
incombe principalement aux pouvoirs publics tous niveaux
confondus. Ils ont la responsabilité de prévenir l’épuisement des
ressources en eau et d’empêcher les pollutions des eaux destinées à
la consommation humaine.
APLOGAN, 2022, MEQE 73
CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
La responsabilité des pouvoirs publics
• Ils sont tenus d’accorder la priorité à la satisfaction des besoins
essentiels de l’homme par rapport aux autres usages de l’eau et
d’identifier les responsabilités des différents acteurs dans
l’organisation et le bon fonctionnement des services de l’eau.

APLOGAN, 2022, MEQE 74


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
La responsabilité des pouvoirs publics
• Aussi, veillent-ils à ce que les équipements et services concernant
l’eau potable et l’assainissement soient répartis sur tout le territoire
national et disponibles sans discrimination. Ils doivent aussi surveiller
le prix de l’eau potable, éviter les abus de position dominante et
prévoir des mesures pour que l’eau distribuée par le réseau soit
économiquement accessible aux plus démunis.

APLOGAN, 2022, MEQE 75


CHAPITRE 1. DROIT A L’EAU
G. Situation du droit à l’eau au Bénin
Les ODD et le droit à l’eau
• La détermination du gouvernement béninois réside aussi dans son
souci d’atteindre avant l’échéance, la couverture intégrale du
territoire en eau potable.
• Dans cette dynamique, l’État a mis à la disposition des
populations des sources améliorées d’eau potable. Le
taux de desserte au plan national au 31 décembre
2021 est de 73,3%.
APLOGAN, 2022, MEQE 76
APLOGAN, 2022, MEQE 77
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Le droit de l’environnement peut simplement se définir comme
l’ensemble des règles juridiques visant à réduire les atteintes à
l’environnement, à les limiter et, éventuellement, à y mettre fin.
• Selon le Larousse, le droit de l’environnement est « l’ensemble des
éléments naturels et artificiels où se déroule la vie humaine »
(dictionnaire Larousse)

APLOGAN, 2022, MEQE 78


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• La loi camerounaise sur la gestion de l’environnement définit celui-ci
comme
« l’ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs
économiques, sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la
transformation et le développement du milieu, des organismes vivants
et des activités humaines ».

APLOGAN, 2022, MEQE 79


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Selon la loi du Burkina Faso, l’environnement est « l’ensemble des éléments
physiques, chimiques et biologiques naturels ou artificiels et des facteurs
économiques, sociaux, politiques et culturels qui ont un effet sur le
processus de maintien de la vie, la transformation et le développement du
milieu, les ressources naturelles ou non et les activités humaines ».
• En République démocratique du Congo, l’environnement est défini comme
« l’ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biologiques et géochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs
économiques, sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la
transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et
des activités humaines ».

APLOGAN, 2022, MEQE 80


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• La loi sénégalaise définit l’environnement comme « l’ensemble des
éléments naturels et artificiels ainsi que des facteurs économiques,
sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le
développement du milieu, des organismes vivants et des activités».
• La loi ivoirienne définit l’environnement comme « l’ensemble des
éléments physiques, chimiques, biologiques et des facteurs socio-
économiques, moraux et intellectuels susceptibles d’avoir un effet
direct ou indirect, immédiat ou à terme sur le développement du
milieu, des êtres vivants et des activités humaines ».

APLOGAN, 2022, MEQE 81


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Politique nationale (Afrique) définie par le Président de la République (cas
du Bénin)
• Essor particulier :
• dans les années 1970 et 1990 suite à la Conférence de Stockholm de 1972
sur l’environnement et
• à la Conférence du Rio de Janeiro sur l’environnement et le
développement, tenue en 1992.
• Le Sommet de Johannesburg de 2002 sur le développement durable et la
Conférence Rio+20 tenue en 2012 ont aussi été d’un apport considérable
aux règles de protection de l’environnement.

APLOGAN, 2022, MEQE 82


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Dans les États africains, c’est surtout la Conférence de Rio de Janeiro
qui a eu un impact important sur le plan institutionnel et normatif. En
effet, c’est dans la mouvance du Sommet de Rio que plusieurs États
africains se dotent d’un ministère de l’Environnement et, par la suite,
de textes législatifs spécifiques consacrés à la protection de
l’environnement et de stratégies nationales de gestion de
l’environnement.

APLOGAN, 2022, MEQE 83


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
Source:
• internationale (accords internationaux, coutume internationale)
• interne (constitutions, diverses lois, parfois transversales ou
sectorielles, et textes réglementaires).

APLOGAN, 2022, MEQE 84


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Au niveau du droit interne, justement, plusieurs constitutions en Afrique
contiennent des dispositions sur la protection de l’environnement et les
ressources naturelles ou sur le droit à un environnement sain. Ces
dispositions contribuent ainsi à renforcer l’ancrage constitutionnel du droit
de l’environnement.
• L’objet du droit de l’environnement, en tant que branche des sciences
juridiques, est d’étudier les règles qui concernent l’ensemble des éléments
naturels et artificiels ainsi que des facteurs économiques, sociaux et
culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le développement
du milieu, des organismes vivants et des activités humaines.

APLOGAN, 2022, MEQE 85


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités

Mais quel est le rôle du droit dans la protection de l’environnement et


quelles sont les caractéristiques de ce « droit environnemental » ?

APLOGAN, 2022, MEQE 86


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Le chapitre 8 du programme Action 21 de l’ONU, qui porte sur l’«
intégration du processus de prise de décisions sur l’environnement et
le développement », préconise la mise en place d’un cadre juridique
au niveau de chaque État, tout en admettant que « [d]es lois et
réglementations adaptées à la situation particulière de chaque pays
figurent parmi les instruments les plus importants pour assurer
l’application des politiques de l’environnement et du développement,
non seulement en raison de leur caractère obligatoire mais aussi de
par leur effet normatif sur la planification économique et les
instruments du marché » (Action 21, § 8.13).

APLOGAN, 2022, MEQE 87


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Cette affirmation d’Action 21 montre que le droit figure bel et bien
parmi les instruments les plus importants pour la réussite d’une
politique environnementale.
• Elle manifeste le caractère incontournable des règles juridiques
aujourd’hui dans la mise en oeuvre de toute politique de protection
de l’environnement.
• C’est d’ailleurs dans ce sens que le professeur Kamto souligne que le «
droit est indissociable de la protection de l’environnement parce qu’il
est étroitement lié à toute forme de protection ».
APLOGAN, 2022, MEQE 88
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Étant donné que la fonction sommaire du droit est de prescrire et de
proscrire, les règles juridiques de protection de l’environnement
indiquent aussi des prescriptions et des proscriptions, dans l’objectif
de préserver notre milieu de vie de diverses dégradations.
• Ainsi, le droit de l’environnement joue un rôle ayant une dimension
anticipative, une dimension dissuasive et une dimension curative.

APLOGAN, 2022, MEQE 89


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• La dimension anticipative du droit de l’environnement se dégage du
fait que des règles juridiques indiquent des mesures de précaution,
de prévention et d’incitation en vue de devancer par des actions
précises, des situations de dégradation de l’environnement.
• La dimension dissuasive du droit de l’environnement vise à renforcer
sa dimension anticipative par l’édiction des sanctions applicables en
cas de non-respect des mesures anticipatives.
• La dimension dissuasive permet de punir ou, simplement, de
discipliner des comportements individuels ou collectifs qui ne se
conforment pas aux prescriptions ou proscriptions anticipatives.

APLOGAN, 2022, MEQE 90


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• La dimension curative intervient lorsque la dégradation n’a pas pu
être évitée.
• Dans ce cas, il faut souvent entreprendre des travaux de restauration
d’un site dégradé, par exemple. Les principaux piliers de cette
dimension curative sont le principe de responsabilité et le principe
pollueur-payeur. En dehors de la restauration des sites dégradés, la
dimension curative vise aussi la mise en place d’un mécanisme de
réparation financière en faveur de la victime d’un préjudice.

APLOGAN, 2022, MEQE 91


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• La définition selon laquelle le droit de l’environnement est l’ensemble
des règles juridiques concernant des éléments naturels et artificiels
ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui
favorisent l’existence, la transformation et le développement du
milieu, des organismes vivants et des activités humaines, plante le
décor des caractéristiques de cette discipline.
• D’abord, régir des éléments naturels et artificiels et des facteurs
économiques, sociaux et culturels ne peut se faire efficacement si on
n’utilise que des connaissances juridiques.

APLOGAN, 2022, MEQE 92


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
A- Généralités
• Le droit de l’environnement dépasse donc les frontières disciplinaires
pour revêtir une caractéristique transdisciplinaire. La
transdisciplinarité du droit de l’environnement se manifeste
davantage dans l’usage et l’intégration des notions et termes qui
étaient autrefois l’apanage d’une discipline précise.
• On y trouve donc des termes tels que « gaz à effet de serre », «
changement climatique », « couche d’ozone », « espèces de la faune
et de la flore », « diversité biologique », « désertification », qui font
désormais partie du jargon du juriste de l’environnement.

APLOGAN, 2022, MEQE 93


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Les principes de protection de l’environnement ont joué un rôle
majeur dans le développement de la matière. Indépendamment de la
reconnaissance de leur caractère obligatoire, laquelle fait souvent
débat, ils ont grandement influencé la pratique des États, la
négociation de règles conventionnelles, voire, plus ou moins
implicitement, les décisions de justice internationale. Ces principes
sont intégrés dans la plupart des droits nationaux. Ce rôle structurant
est d’autant plus important dans un domaine en évolution rapide.

APLOGAN, 2022, MEQE 94


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Les principes de protection de l’environnement jouent également un
rôle important dans le développement du droit de l’environnement à
l’échelle nationale. Référentiels communs sur le plan international,
ces principes sont très souvent repris dans les droits nationaux, que
ce soit dans des règles législatives ou même constitutionnelles.

APLOGAN, 2022, MEQE 95


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Ces principes de protection de l’environnement « se situent d’amont
en aval de la protection de l’environnement».
• Ainsi, en amont : la réduction et l’élimination des modes de
production et de consommation non viables, les méthodes de
production propres, l’évaluation des activités pouvant avoir des effets
nocifs sur l’environnement, l’utilisation équitable et durable d’une
ressource partagée (par exemple un fleuve international), le devoir de
tout État d’éviter de causer des dommages à l’environnement au-delà
des frontières nationales, le principe de précaution et celui de
prévention.

APLOGAN, 2022, MEQE 96


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• En aval de la protection, c’est-à-dire au moment où les choses
tournent mal ou après la catastrophe et les dommages : la
notification des situations critiques, la coopération transfrontière en
cas d’accident industriel, le devoir d’assistance écologique pour les
États sinistrés, la responsabilité pour dommages causés à
l’environnement et le principe pollueur-payeur. C’est ce qui fait que
les principes de protection de l’environnement ont une fonction
d’anticipation pour certains, une fonction de réparation pour
d’autres et, dans certains cas, une fonction hybride constituant «
une troisième catégorie de principes », lorsqu’ils sont applicables en
amont et en aval.
APLOGAN, 2022, MEQE 97
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de prévention
• consiste à empêcher la survenance d’atteintes à l’environnement par
des mesures appropriées dites préventives, avant l’élaboration d’un
plan ou la réalisation d’un ouvrage ou d’une activité. L’action
préventive est une action anticipatrice et a priori qui, depuis fort
longtemps, est préférée aux mesures a posteriori de réparation, de
restauration ou de répression, qui interviennent après une atteinte
avérée à l’environnement.
APLOGAN, 2022, MEQE 98
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de prévention
• Le principe de prévention permet d’intégrer les exigences
environnementales dès la phase de conception d’un projet et de
garantir que ces exigences seront prises en compte lors des phases de
conception, de préparation et d’exécution d’un projet.

APLOGAN, 2022, MEQE 99


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de prévention
• La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10
décembre 1982 précise, par exemple, que lorsqu’existent de «
sérieuses raisons de penser que des activités […] risquent d’entraîner
une pollution importante [les États] évaluent, dans la mesure du
possible, les effets potentiels de ces activités ».

APLOGAN, 2022, MEQE 100


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de prévention
• Le principe de prévention exige l’existence de la certitude scientifique
avant de prendre les mesures qui s’imposent. En revanche, le principe
de précaution demande d’agir même face à l’incertitude.

APLOGAN, 2022, MEQE 101


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de précaution
• La Charte mondiale de la nature (28 octobre 1982) affirme : « lorsque
les effets nuisibles éventuels de ces activités ne sont
qu’imparfaitement connus, ces dernières ne devraient pas être
entreprises » (art. 11, b).
• La Charte de 1982 n’a qu’une valeur déclaratoire, mais elle est un
texte précurseur sur ce point comme sur beaucoup d’autres.

APLOGAN, 2022, MEQE 102


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de précaution
• Le principe de précaution est l’un des plus importants de la
Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement : « Pour
protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être
largement appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de
risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude
scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à
plus tard l’adoption des mesures effectives visant à prévenir la
dégradation de l’environnement » (principe no 15).

APLOGAN, 2022, MEQE 103


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de précaution
• Les deux conventions de Rio consacrent aussi ce principe : la
Convention sur la diversité biologique (point 9 du préambule), la
Convention-cadre sur les changements climatiques (art. 3, § 3).
• Cas de la Convention de Bamako (29 janvier 1991), qui interdit
l’importation en Afrique des déchets dangereux « sans attendre
d’avoir la preuve scientifique » des risques encourus, consacre aussi le
principe de précaution.

APLOGAN, 2022, MEQE 104


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée anticipatrice (Prévention et précaution)
Principe de précaution
En résumé
• La précaution vise à limiter des risques potentiels, mais
scientifiquement incertains. On prend des mesures face à un risque
mal connu ou inconnu. La prévention est la gestion a priori d’un
risque connu.
• La prévention vise à contrôler des risques avérés

APLOGAN, 2022, MEQE 105


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
Le principe de correction à la source
• La gestion écologiquement rationnelle exige de s’attaquer à la source
de la pollution en imposant une conception et une fabrication des
machines et des produits qui n’engendrent pas ou très peu de
nuisances lorsqu’on les fait fonctionner ou lorsqu’on les consomme.
• Pour réduire les déchets, il faut éviter de fabriquer des produits non
recyclables.
• Pour lutter contre la pollution atmosphérique des véhicules, il faut
imposer aux constructeurs de fabriquer des véhicules non polluants.
C’est l’écoconception.
APLOGAN, 2022, MEQE 106
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
Le principe de participation
• Le principe de participation publique se compose de trois piliers : le
droit d’accès aux informations environnementales, le droit du public
de participer au processus de prise de décision et l’accès à la justice.
• La Déclaration de Rio, en son principe 10, souligne cette « triple
dimension » du principe de participation publique en affirmant : « La
meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer
la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui
convient.
APLOGAN, 2022, MEQE 107
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
Le principe de participation
• Les trois piliers – accès à l’information, participation du public, accès à
la justice – constituent le coeur du volet procédural du droit des
humains à un environnement sain, consacré de manière prétorienne
par la Cour européenne des droits de l’homme, qui met à la charge
des États, sur chacun de ces volets, des obligations positives
extrêmement claires et précises.

APLOGAN, 2022, MEQE 108


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
Le principe d’intégration
• commande d’éviter les approches sectorielles traditionnelles et
implique l’intégration de l’environnement dans toutes les décisions et
stratégies publiques et privées comme une exigence fondamentale
pour garantir le développement durable.
• Proclamé par la Déclaration de Stockholm en son principe 13, figure
dans le principe 3 de la Déclaration de Rio : « Pour parvenir à un
développement durable, la protection de l’environnement doit faire
partie intégrante du processus de développement et ne peut être
considérée isolément. ».

APLOGAN, 2022, MEQE 109


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
Le principe d’intégration
• La Convention africaine sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles dispose que les parties « veillent à ce que la
conservation et la gestion des ressources naturelles soient traitées
comme une partie intégrante des plans de développement nationaux
et/ou locaux ».
• Le principe d’intégration est véritablement au cœur du
développement durable. Son objectif est de mettre l’harmonie entre
le développement socio-économique et la préservation de
l’environnement.

APLOGAN, 2022, MEQE 110


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• En définitive, l’action en amont dans la protection de l’environnement
reste la plus préconisée. Mais étant entendu qu’il est difficile, voire
quasiment impossible de juguler les effets environnementaux
possibles ou probables en empêchant leur réalisation, des principes
intervenant dans une action en aval de l’événement environnemental
permettent de réparer les effets survenus.

APLOGAN, 2022, MEQE 111


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de préleveur-payeur
• Ce principe vaut essentiellement pour les ressources naturelles et
surtout pour l’eau. Si les pouvoirs publics ne peuvent ni vendre des
ressources à un coût inférieur à leur coût réel, ni subventionner la
production ou la distribution, le prix des ressources va augmenter, ce
qui découragera le gaspillage.

APLOGAN, 2022, MEQE 112


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de préleveur-payeur
• La Charte de l’eau du bassin du lac Tchad consacre le principe préleveur-
payeur, en vertu duquel les usages non domestiques de l’eau donnent lieu
au paiement d’une redevance destinée à contribuer au financement des
services liés à l’eau.
• La Charte de l’eau du bassin du Niger préconise que les États Parties
prennent en compte le principe préleveur-payeur, appliqué aussi bien aux
personnes morales qu’aux personnes physiques et en vertu duquel une
tarification de l’utilisation de l’eau est opérée selon l’usage.

APLOGAN, 2022, MEQE 113


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de préleveur-payeur
• Le Code de l’environnement du Burkina Faso consacre aussi le
principe du préleveur-payeur selon lequel tout prélèvement de
ressources naturelles à des fins commerciales et industrielles donne
lieu au paiement d’une redevance.

APLOGAN, 2022, MEQE 114


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de responsabilité
• La responsabilité, c’est le fait pour un sujet de droit de répondre de
ses actes, lorsque ceux-ci aboutissent à une rupture de l’ordre
juridique ou éventuellement de l’équilibre matériel prévu par celui-ci.

APLOGAN, 2022, MEQE 115


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de responsabilité
• C’est dans la sentence arbitrale de la Fonderie de Trail, rendue en
1941, que la responsabilité internationale d’un État pour une
pollution aérienne transfrontière a été pour la première fois engagée.
En l’espèce, des fumées de plomb émanant d’une usine située au
Canada avaient causé des dommages à des agriculteurs américains et
rendu des terres impropres à toute culture.

APLOGAN, 2022, MEQE 116


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de responsabilité
• S’inspirant des principes généraux du droit international, mais aussi
de certaines décisions de tribunaux suisses et américains, le tribunal
arbitral conclut qu’« aucun État n’a le droit d’user de son territoire et
d’en permettre l’usage, de manière que des fumées provoquent un
préjudice sur le territoire d’un autre État voisin et aux propriétés des
personnes qui s’y trouvent, s’il s’agit de conséquences sérieuses et si
le préjudice est prouvé par des preuves claires et convaincantes ».
APLOGAN, 2022, MEQE 117
DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée réparatrice
Principe de responsabilité
• Ce principe consacre textuellement qu’il incombe aux États de veiller
à ce que les activités menées sous leur juridiction ou sous leur
contrôle ne causent pas de dommages à l’environnement dans
d’autres États ou dans les régions situées au-delà des limites de la
juridiction nationale.

APLOGAN, 2022, MEQE 118


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
Principe de pollueur payeur
• Au fondement du principe pollueur-payeur se trouve le constat selon
lequel le coût de la production d’un bien est inférieur à son coût
social, dans lequel figure notamment le coût de la dégradation de
l’environnement provoquée par la production. Les économistes
qualifient cette différence entre les deux coûts – coût de production
et coût social – d’externalité

APLOGAN, 2022, MEQE 119


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
Principe de pollueur payeur
• Le caractère mixte de ce principe découle de ce qu’il s’applique
souvent pour susciter des mesures curatives, mais en même temps,
certaines législations et une bonne partie de la doctrine lui
reconnaissent une fonction préventive.

APLOGAN, 2022, MEQE 120


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
Principe de subsidiarité
• Le principe de subsidiarité se conçoit comme la quête d’une meilleure
cohérence dans les objectifs d’institutions ayant des compétences
complémentaires, par un rapprochement de la prise de décision des
acteurs qui en subiront les conséquences.
• Le Code de l’environnement du Burkina Faso énonce le principe de
subsidiarité, selon lequel l’attribution des responsabilités doit se faire
au niveau le plus compétent et le plus pertinent (art. 9).

APLOGAN, 2022, MEQE 121


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
Principe de développement durable
• La quête du développement durable s’est renforcée dans le monde en
général avec l’adoption du Programme du développement durable à
l’horizon 2030 indiquant les ODD et, en particulier, en Afrique avec
l’adoption au niveau de l’Union africaine de l’Agenda 2063 – l’Afrique
que nous voulons.

APLOGAN, 2022, MEQE 122


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
• Le principe de solidarité et de coopération
• Le principe dit de solidarité et de coopération est fondamental en
droit international de manière générale et en droit international de
l’environnement en particulier. L’obligation de coopérer était déjà
énoncée au principe 24 de la Déclaration de Stockholm sur
l’environnement (1972) : « Les questions internationales se
rapportant à la protection et à l’amélioration de l’environnement
devraient être abordées dans un esprit de coopération par tous les
pays, grands ou petits sur un pied d’égalité.

APLOGAN, 2022, MEQE 123


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
• Le principe de solidarité et de coopération
• Une coopération par voie d’accords multilatéraux ou bilatéraux ou par
d’autres moyens appropriés est indispensable pour limiter
efficacement, prévenir, réduire et éliminer les atteintes à
l’environnement résultant d’activités exercées dans tous les
domaines, et ce dans le respect de la souveraineté et des intérêts de
tous les États.

APLOGAN, 2022, MEQE 124


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
• Le principe de solidarité et de coopération
• Principe 27 (Déclaration de Rio) : « Les États et les peuples doivent
coopérer de bonne foi et dans un esprit de solidarité à l’application
des principes consacrés dans la présente Déclaration et au
développement du droit international dans le domaine du
développement durable. »

APLOGAN, 2022, MEQE 125


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
• Le principe d’équité
• Le principe d’équité est intimement lié au développement durable.
L’équité recherchée se situe entre plusieurs générations successives et
à l’intérieur d’une même génération. Ce principe suppose la
construction d’une conscience de justice. L’équité
intergénérationnelle, quant à elle, doit se réaliser dans le temps.

APLOGAN, 2022, MEQE 126


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
B- Principes fondamentaux de protection de l’environnement
• Principes ayant une portée mixte
• Le principe de non régression
• Ce principe qui est développé dans la doctrine depuis quelques années
connaît déjà une consécration dans certaines lois nationales en Afrique.
C’est le cas de la
• loi de 2014 sur le développement durable de la Côte d’Ivoire, qui énonce :
« L’État a l’obligation de faire en sorte que les règles relatives à la
protection de l’environnement ne subissent pas de régressions ou de reculs
qui remettraient en cause l’évolution continue et progressive des politiques
visant la mise en œuvre du développement durable.

APLOGAN, 2022, MEQE 127


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
C- Outils de protection de l’environnement
Les évaluations environnementales
• L’évaluation environnementale est un outil capital de régulation en
environnement. Elle soulève le problème du type d’impacts à
considérer ou à exclure selon le type de projets. C’est pour cette
raison qu’on distingue l’évaluation environnementale des projets
majeurs et celle des projets mineurs.
• À la suite de ces deux outils, il y a également l’évaluation
environnementale stratégique et l’audit environnemental.

APLOGAN, 2022, MEQE 128


DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
D- Outils de planification
Les évaluations environnementales
• La planification territoriale est un outil de prévision essentiel qui, en
plus de protéger l’environnement, favorise l’écodéveloppement.

APLOGAN, 2022, MEQE 129


APLOGAN, 2022, MEQE 130

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