Comptes Consolidés - Cours N°3

Analyse financière des comptes
consolidés
FORMATEUR : Fabrice RAHARIJAONA
- Expert-comptable et commissaire aux comptes (depuis 2018) sur DOLE

Planning des interventions
Groupes d'étudiants
Semaine Jour Salles Début Durée (h) Fin Commentaire
imposés (noms)
2/01 Jeu 12/01/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle C2 (58 places) 09h30 03h00 12h30 Cours
3 /01 Jeu 19/01/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle 109 (40 places) 09h30 03h00 12h30 Cours
4/01 Mar 24/01/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle C2 (58 places) 13h30 03h00 16h30 Cours
6/02 Mar 07/02/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle C2 (58 places) 13h30 03h00 16h30 Cours
8/02 Jeu 23/02/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle C2 (58 places) 13h30 03h00 16h30 Cours
9/02 Jeu 02/03/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle B5 (40 places) 13h30 03h00 16h30 Révision
10/03 Jeu 09/03/2023 M1 CCA, M1 MAFE Salle C2 (58 places) 13h30 03h00 16h30 Examen
Les principales difficultés de la consolidation
Les postes particuliers à analyser dans les comptes de groupe
La juste valeur est le prix qui serait reçu lors de la vente d’un actif, ou qui serait
payé pour transférer une dette, dans le cadre d’une opération normale entre des
intervenants de marché à la date d’évaluation.
Il existe trois estimations possibles de la juste valeur

La complexité des sujets financiers en IFRS pose des problèmes pour
l’interprétation des états financiers.
Exemple
◗ Le communiqué de presse d’Engie du 11 avril 2017 était ainsi formulé : «
En 2017, la société Engie a annoncé le placement de titres super
subordonnés à durée indéterminée hybrides pour un montant de 600
millions d’euros. Ces obligations offrent un coupon initial fixe de 2,875 %
révisé pour la première fois 7 ans après l’émission sur la base du taux de
swap à 5 ans puis tous les 5 ans.
Ces titres sont classés en quasi fonds propres dans les comptes sociaux ». Le
communiqué de presse précise que ces titres seront comptabilisés en fonds
propres à 100 % en IFRS et à 50 % par l’agence de notation Moody’s. ◗
▪ Définition du coupon fixe pour une obligation

-> C’est le taux de rémunération annuelle de l’obligation
Ex. 10 000 eur d’obligations à coupon fixe 5% rapporte
500 eur (brut) par an
▪ Le SWAP de taux d’intérêt (« swap » = échange)
Taux fixe = taux swap
Bq A Bq B
Taux variables
10 000 € (Euribor)
10 000 €
Engagement Engagement
financement financement
taux fixe taux variable
▪ Définition des fonds propres

Les capitaux propres
Les autres fonds propres
➢ Montant des émissions de titres participatifs (type d’obligations
particulières)
➢ Les avances conditionnées
➢ Les droits du concédant (pour les entreprises concessionnaires) : montant
des biens remis au concédant au terme de la concession
▪ Définition des quasi fonds propres

Les quasi fonds propres sont des ressources financières n'ayant pas la nature
comptable de fonds propres, mais s'en approchant. Ils regroupent notamment
les comptes courants d'associés,
les obligations convertibles ou bien encore
les emprunts participatifs
Les quasi fonds propres peuvent pour certains être transformés en fonds propres.
Exemple
◗ Le communiqué de presse d’Engie du 11 avril 2017 était ainsi formulé : «
En 2017, la société Engie a annoncé le placement de titres super
subordonnés à durée indéterminée hybrides pour un montant de 600
millions d’euros. Ces obligations offrent un coupon initial fixe de 2,875 %
révisé pour la première fois 7 ans après l’émission sur la base du taux de
swap à 5 ans puis tous les 5 ans.
Ces titres sont classés en quasi fonds propres dans les comptes sociaux ». Le
communiqué de presse précise que ces titres seront comptabilisés en fonds
propres à 100 % en IFRS et à 50 % par l’agence de notation Moody’s. ◗
MOODY’S
IFRS
Passif
Passif
Fonds Propres
Fonds Propres CP
CP Titres SS : 300 M€
Dettes LT
Titres SS : 600 M€
Titres SS : 300 M€
Les postes particuliers relatifs au compte de résultat consolidé
1.Le chiffre d’affaires consolidé
Le chiffre d’affaires consolidé est le montant des produits et services liés aux
activités courantes de l’ensemble constitué par les entreprises consolidées par
intégration globale.
Depuis le 1er janvier 2018, les groupes doivent appliquer la norme IFRS 15 « Produits
des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des clients ».
Pour être comptabilisé, le CA doit décrire le transfert de biens ou de services à un
client, et ce, pour un montant qui reflète le paiement que l’entité s’attend à recevoir
en contrepartie de ces biens ou services.
Cette norme propose un modèle unique de comptabilisation assis sur des règles
prescriptives et détaillées, fondé sur la notion de transfert de contrôle (et non plus de
risques et d’avantages).
2.Le classement des charges
Les charges peuvent être classées :
• par nature : c’est la présentation française rencontrée dans les comptes individuels ;
• par destination : cette présentation fait ressortir le coût des ventes, les charges
commerciales et les charges administratives ; elle permet un début d’analyse économique
du résultat. C’est le mode de présentation anglo saxon.
3.Le résultat opérationnel courant
Largement utilisée dans la communication financière, la notion de résultat opérationnel courant
(ou résultat d’exploitation) n’est pas définie par le référentiel IFRS.
4.Le résultat net consolidé
Le résultat apparaît à plusieurs niveaux, souvent décomposé de la

manière suivante :
4.Le résultat net consolidé (suite)
Sociétés mises en équivalence et calcul de ratios

Les sociétés mises en équivalence imposent une attention particulière pour l’analyse.
Il faut distinguer les entreprises associées, les coentreprises et les activités
communes.
Face aux errements comptables, une certaine latitude est observée dans la manière
d’affecter la quote-part qui revient au groupe consolidant.
Le groupe Gaumont ou le groupe ADP (document de référence 2017) intègre cette
quote-part dans le résultat opérationnel courant, contrairement à d’autres groupes
comme Renault qui intègre la quote-part qu’il récupère du groupe Nissan sur une ligne
séparée, en bas du compte de résultat, au niveau du résultat net consolidé.
Et certains groupes comme Véolia font les deux !
Aussi convient-il d’être vigilant lors du calcul des ratios d’analyse financière ; si la
quote-part apparaît au niveau opérationnel, il faut alors veiller à la retrancher d’un
calcul de ratio de marge.
5. Le bénéfice par action (IAS 33)
La présentation du résultat de base par action et du résultat dilué par action se fait à la fin du
compte de résultat.
Le résultat de base consiste à diviser le résultat net part du groupe par le nombre moyen
pondéré d’actions ordinaires en circulation au cours de l’exercice.
Le résultat dilué par action consiste à calculer le ratio entre le résultat net part du groupe
corrigé de l’impact de certains titres et le nombre moyen pondéré d’actions ordinaires après
conversion de tous les titres financiers en actions (ex. : options, obligations convertibles).
5. Le bénéfice par action (IAS 33) RENAULT
5. Le bénéfice par action (IAS 33) RENAULT
L’effet dilutif ne représente que 0,65 % des actions ordinaires

Les postes particuliers relatifs à l’annexe
L’annexe consolidée doit « comporter toutes les informations d’importance significative
permettant aux lecteurs d’avoir une juste appréciation du patrimoine, de la situation
financière et du résultat de l’ensemble constitué par les entreprises dans la consolidation »
Outre les principes et les modalités de consolidation retenus ainsi que leur mise en œuvre,
on peut noter les éléments suivants :
❑ Les engagements financiers hors bilan consolidé ;

❑ les rémunérations, avances et crédits accordés aux membres des organes d’administration, de
direction et de surveillance ;
❑ la ventilation du chiffre d’affaires consolidé par informations sectorielles (norme IFRS 8), etc.
Les conséquences de l’application des normes internationales
La prééminence de la réalité sur l’apparence ( substance over form ).
Un des principes fondamentaux des normes IFRS est la prééminence de la réalité sur l’apparence.
Cela se traduit par une présentation des transactions et autres évènements en fonction de leur
réalité économique plutôt que de leur forme juridique. Ainsi, dans le référentiel IFRS,
l’économique prime sur le juridique, ce qui entraîne une rupture entre règles comptables et
règles fiscales contrairement à ce qui existe dans le PCG.
Une absence de cadre formel.

La rédaction des normes IFRS est fondée sur des principes plutôt que sur des règles (approche de
type « principles-based » plutôt que « rules-based »).
Cela se traduit par une liste des principaux postes plutôt que la définition stricte de présentation
des états financiers.
Une information destinée surtout aux actionnaires.

Le cadre conceptuel de l’International Accounting Standards Board (IASB) indique clairement
que l’objectif des états financiers est de fournir une information sur la situation financière, la
performance et les variations de la situation financière d’une entreprise, qui soit utile à un
large éventail d’utilisateurs pour prendre des décisions économiques.
Selon le cadre conceptuel, l’objectif des états financiers est de fournir une information
financière utile aux investisseurs actuels ou potentiels, aux prêteurs et autres créanciers dans
leurs prises de décision d’allocation des fonds au bénéfice de l’entité (paragraphe 1.2, cadre
conceptuel, mars 2018).
Une approche centrée sur le bilan.

L’IASB adopte une approche essentiellement centrée sur le bilan (état de situation financière)
destiné principalement aux actionnaires.
Or, paradoxalement, un actionnaire raisonne davantage en termes de flux et privilégie par
conséquent l’exploitation. L’importance du compte de résultat est néanmoins réaffirmée dans la
dernière version du cadre conceptuel.
L’élaboration des comptes pro forma .

L’objectif des comptes pro forma est d’établir une comparaison objective de l’évolution des
comptes sans tenir compte des éventuels changements de périmètre du groupe.
Les états financiers consolidés selon les normes IFRS
Les règles générales de présentation applicables aux états financiers
1. L’objet des états financiers selon l’IAS1
Les états financiers doivent fournir des informations sur la situation financière, la
performance financière et les flux de trésorerie de l’entité, qui soient utiles à un large
éventail d’utilisateurs pour la prise de décisions économiques.
2. La composition des états financiers
Un jeu complet d’états financiers comprend :

• un état de situation financière (bilan) ;
• un état du résultat net et des autres éléments du résultat global (compte de résultat) ;
• un tableau de variations des capitaux propres ;
• un tableau de flux de trésorerie de la période ;
Les règles générales de présentation applicables aux états financiers
2. La composition des états financiers (suite)
Un jeu complet d’états financiers comprend (suite) :

• des notes, contenant un résumé des principales méthodes comptables et d’autres
informations explicatives ;
• un état de situation financière au début de la première période de comparaison lorsque l’entité
applique une méthode comptable à titre rétroactif ou effectue un retraitement rétroactif des
éléments de ses états financiers, ou lorsqu’elle procède à un reclassement des éléments dans ses
états financiers.
La présentation de l’état du résultat global (compte de résultat)
1. Les deux formes du résultat global
La norme IAS 1 offre l’option aux préparateurs d’états financiers de présenter les
charges, les produits, ainsi que les autres éléments du résultat global sous deux formes
différentes :
• un état unique du résultat global ;
• deux états distincts : un état détaillant les composantes du résultat (compte de résultat
séparé) et un état commençant par le résultat et détaillant les autres éléments du
résultat global (état du résultat global).
Dans les deux cas, il faut présenter :
• les éléments qui conduisent au résultat net ;
• les autres éléments du résultat global en partant du résultat net (éléments constatés en
capitaux propres comme les différences de change liées aux conversions, les gains ou
pertes relatifs aux titres disponibles à la vente, les profits sur réévaluations
d’immobilisations, etc.).
2. Les règles de présentation commune aux deux formes
Quelle que soit la forme choisie, la norme IAS 1 donne les consignes suivantes :
• présentation de postes, rubriques et sous totaux supplémentaires si cela est pertinent
pour comprendre la performance financière de l’entité ;
• occultation des produits et charges en tant qu’éléments extraordinaires (y compris
dans les notes) ;
• présentation d’une analyse des charges par nature ou par fonction selon la pertinence
(si c’est par fonction, des informations supplémentaires sur la nature des charges, y
compris les dotations aux amortissements et les charges liées aux avantages du personnel
doivent être fournies).
3. Les éléments de l’état du résultat global
L’état du résultat global doit comporter au minimum les postes suivants :

• les produits des activités ordinaires ;
• les charges financières ;
• la quote part dans le résultat des entreprises associées et des coentreprises comptabilisées
selon la méthode de la mise en équivalence ;
• la charge d’impôt sur le résultat ;
• un montant unique représentant le total des activités abandonnées ;
• le résultat net ;
• chaque composante des autres éléments du résultat global ;
• la quote part des autres éléments de résultat global des entreprises associées et des
coentreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence ;
• le résultat global total.
RENAULT
4. La présentation de l’affectation du résultat
L’entité doit présenter dans l’état du résultat global le résultat de la période

attribuable ainsi que le résultat global total pour la période attribuable :
• aux intérêts minoritaires (ou actionnaires ne conférant pas le contrôle) ;
• aux propriétaires de la société mère.
RENAULT
Modèle de compte de résultat recommandé par l’ANC (recommandation n° 2013-03 du 7
novembre 2013)
Par fonction Par nature

Chiffre d’affaires
Autres produits de l’activité
Coût des ventes Achats consommés
Frais de R&D Charges de personnel
Frais commerciaux Charges externes
Frais généraux Impôts et taxes
Dotation aux amortissements
Dotation aux provisions
Variation des stocks d’en cours et de PF
novembre 2013)
Autres produits d’exploitation
Autres charges d’exploitation
Résultat opérationnel courant (optionnel)
Autres produits opérationnels
Autres charges opérationnelles
Résultat opérationnel
Produits de trésorerie et d’équivalents de trésorerie
Coût de l’endettement financier brut
Coût de l’endettement financier net
Autres produits financiers
Autres charges financières
Charge d’impôt
novembre 2013)
Quote part du résultat net des sociétés mises en équivalence
Résultat net avant impôt des activités abandonnées
Résultat net d’impôt des activités abandonnées
Résultat net
• part du groupe
• intérêts minoritaires
Résultat par action
• résultat de base par action
• résultat dilué par action
Résultat par action des activités poursuivies
• résultat de base par action
• résultat dilué par action
RENAULT
La présentation de l’état de la situation financière (bilan)
1. Les règles générales de présentation
L’entité doit présenter :

• des postes, rubriques et sous totaux supplémentaires dans l’état de situation financière
lorsqu’une telle présentation est pertinente ;
• séparément les actifs et les passifs courants et non courants ;
• assortis du montant qu’elle s’attend à recouvrer (ou à régler) pour chaque poste d’actif (et
de passif) au plus tard dans les douze mois de la fin de la période de reporting .
2. La distinction entre l’actif courant et l’actif non courant
L’état de situation financière doit présenter séparément les actifs et
les passifs selon qu’ils sont – ou non – courants
3. Les éléments obligatoires
L’état de la situation financière doit comporter au minimum 18 postes
3. Les éléments obligatoires (suite)
L’état de la situation financière doit comporter au minimum 18 postes
Les autres documents de synthèse
1. L’état de variation des capitaux propres
Composante séparée des états financiers précédents, ce document doit expliquer la variation
globale des capitaux propres en distinguant :
• le résultat global total de la période (en séparant les montants totaux attribuables aux
propriétaires de la société mère et aux intérêts minoritaires) ;
• les effets d’une application rétrospective ou d’un retraitement rétrospectif comptabilisés
pour chaque composante des capitaux propres ;
• les montants des transactions avec les propriétaires agissant en cette qualité en séparant les
contributions et les distributions aux propriétaires ;
• pour chaque composante de capitaux propres, un rapprochement entre la valeur comptable en
début et en fin de période, indiquant séparément chaque élément de variation.
2. L’état des flux de trésorerie (norme IAS 7)
Cet état financier présente les flux de trésorerie de la période classés en activités
3. Les segments opérationnels (IFRS 8)
Les segments opérationnels fournissent une information permettant aux utilisateurs des
états financiers d’évaluer la nature et les effets financiers des activités dans les quelles
le groupe est engagé et les environnements économiques dans lesquels il opère.
Selon l’IFRS 8, une composante d’une entreprise est un secteur opérationnel si elle
respecte les trois principes suivants :
• elle s’engage dans des activités susceptibles de lui faire percevoir des produits et sup
porter des charges (y compris avec d’autres composantes) ;
• ses résultats opérationnels sont régulièrement examinés par le principal décideur
opérationnel de l’entité afin de prendre des décisions quant aux ressources à affecter au
secteur et d’évaluer ses performances ;
• elle dispose d’informations financières distinctes. À partir d’un certain seuil, chaque
secteur opérationnel fait l’objet d’une information distincte.

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Il existe trois estimations possibles de la juste valeur

▪ Définition du coupon fixe pour une obligation

▪ Le SWAP de taux d’intérêt (« swap » = échange)

Taux fixe = taux swap

▪ Définition des fonds propres

▪ Définition des quasi fonds propres

Le résultat apparaît à plusieurs niveaux, souvent décomposé de la

Sociétés mises en équivalence et calcul de ratios

L’effet dilutif ne représente que 0,65 % des actions ordinaires

❑ Les engagements financiers hors bilan consolidé ;

Une absence de cadre formel.

Une information destinée surtout aux actionnaires.

Une approche centrée sur le bilan.

L’élaboration des comptes pro forma .

2. La composition des états financiers

Un jeu complet d’états financiers comprend :

Un jeu complet d’états financiers comprend (suite) :

L’état du résultat global doit comporter au minimum les postes suivants :

4. La présentation de l’affectation du résultat

L’entité doit présenter dans l’état du résultat global le résultat de la période

Par fonction Par nature

L’entité doit présenter :

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