Point sur la situation en Mer Rouge

MàJ 05/01/2024
Point sur la situation
Pour rappel, la Mer Rouge est une artère vitale du commerce puisqu’elle débouche sur le canal de Suez par lequel transite
12% des échanges mondiaux et 40% du transport par conteneurs.

24 attaques de navires marchands ont eu lieu depuis le 19 Novembre 2023.

Dans un premier temps, les rebelles Houthis ont affirmé qu'ils n'attaquaient « que » les navires liés à des entités affiliées à
Israël ou détenus/exploités par ces dernières, mais depuis peu, les attaques semblent frapper des cibles sans discrimination.

La plupart des transporteurs maritimes ont donc renoncé à emprunter le canal de Suez et détournent leurs navires vers le
cap de Bonne-Espérance, ce qui rallonge le voyage d’une semaine à 15 jours environ entre l’Asie et l’Europe.

Maersk et MSC ont interrompu temporairement tout passage en mer Rouge et ce jusqu’à nouvel ordre (le 31 décembre, le
porte-conteneurs Maersk Hangzhou a été touché par un missile).

L’allemand Hapag-Lloyd a lui annoncé maintenir la mesure au moins jusqu’au 9 janvier.

CMA CGM, de son côté, fait de nouveau naviguer certains de ses bâtiments dans la région depuis le 26 décembre, mais
déroute toujours une partie de sa flotte vers le cap de Bonne-Espérance (les Houthis ont revendiqué une attaque mardi
contre un navire de CMA CGM, le « Tage »).
Conséquences
Ces préoccupations géopolitiques semblent profiter aux compagnies maritime.
Depuis que les compagnies ont annoncé le déroutement de leurs navires par la route du Cap, les actions des compagnies maritimes
cotées sont montées en flèche, le marché anticipant un boom des taux spot.

Le contournement de l’Afrique, qui allonge les trajets de 1 900 milles nautiques (3500 kms), impose un plus grand nombre de
navires pour assurer des rotations hebdomadaires. Ce faisant, la situation permet d’éponger une partie de la surcapacité
handicapant l’industrie du transport maritime et en améliorant l'équilibre entre l'offre de transport et la demande, les taux de fret
s'en trouvent revigorés.

En une semaine, les taux spot sur le marché entre Asie et Méditerranée ont bondi de 70 % et de 80 % entre Asie et Europe. C’est
dire que les niveaux ont plus que triplé depuis le début du mois.

Plus long, plus risqué, donc plus cher, CMA CGM a annoncé le quasi-doublement de ses tarifs de fret à partir du 15 janvier pour les
échanges entre l’Asie et la Méditerranée.
Le leader mondial de la ligne régulière, MSC, l'a suivi de quelques heures et également à partir du 15 janvier, en annonçant des taux
largement à la hausse, au départ de tous les ports asiatiques (y compris la Chine, le Japon, la Corée et l'Asie du Sud-Est).

Tous les itinéraires long-courriers sont concernés, l'Asie-Europe en tête.

Les taux élevés devraient se maintenir en janvier et février, car la capacité restera limitée au cours des six prochaines semaines.
Quelque 12 % de la capacité mondiale est déjà détournée.