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IFSI/IFAS du Centre hospitalier de Cannes Promotion 2023/2026

Année scolaire 2023/2024

U.E 4.5 S 2 « Soins infirmiers et gestion des risques »


Compétence 7 « Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle »
Cadre de santé Formateur référent : Mme BOYREAU

TD n°1

A/ En vous appuyant sur le cours sur les concepts liés au risque, proposez une définition
pour les éléments suivants :

o Risque probabilité de survenue d’un incident

o Danger capacité, propriété intrinsèque d’un équipement… de causer un dommage pour la santé ou la sécurité
des professionnels
o Sécurité Absence pour un patient d’atteinte inutile ou potentielle associée aux soins de santé
o Facteurs favorisants Circonstances, actes ou éléments susceptibles d’avoir participé à la naissance ou à
la survenue d’un incident
o Signal Evènement paraissant anormal au cours d’une procédure
o Situation à risque Situation dans laquelle une personne ou une organisation est exposée à un phénomène dangereux
ou potentiellement dangereux
o Évènement indésirable associé aux soins (EIAS)
évènement inattedu qui perurrbe ou retarde le processus de soins ou impacte directement le patint dans sa santé
o Dommage détérioration physique/morale/matérielle, directe ou indirecte, consécutive à un évènement indésirable

B/ Pour les trois situations proposées vous répondrez aux 3 questions de la manière expliquée
ci-dessous.

Question n°1 : Sous forme de tableau, caractérisez la situation selon la méthode de la Gestion
des risques (GDR).

Signal Situation à risque Évènement indésirable Dommages

Question n°2 : Identifiez les facteurs favorisants.

Question n°3 : Citez des mesures à prendre pour éviter le renouvellement de cet évènement
indésirable.

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B / Analyse de situations

Situation I :
La situation se déroule dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
(EHPAD).
Il est 17 h30 et le jardinier de l’établissement, tout affolé, marche rapidement : il vient d’être appelé
car sa fille vient d’avoir un grave accident et il doit se rendre aux urgences le plus rapidement
possible.
A 18 h, c’est le moment où les résidents profitent du soleil couchant. Il fait bien moins chaud pour
aller se promener dans le jardin avant le repas du soir. Mme S, 88 ans, résidente du 2ème étage sort
de sa chambre pour effectuer sa promenade. C’est une résidente qui reste très alerte malgré son
âge et se déplace encore très facilement avec sa canne. Cependant, elle est gênée par la perte de
ses lunettes il y a 48 heures et dit voir moins bien pour se déplacer.
Arrivée devant l’ascenseur, M. P, un autre résident la rejoint et tous deux se dirigent vers le jardin.
Ils aiment se retrouver près du petit bassin aux poissons rouges, sous les arbres. Lorsqu’ils arrivent
près du bassin, M. P se plaint car il est ébloui par le soleil couchant face à lui et ils se trouvent avec
Mme S confrontés à un obstacle sur le chemin.
Une pelle, un râteau et un énorme sac de terreau empêchent leur passage. Ce sont les outils de
jardinage laissés par le jardinier, parti en toute hâte : impossible de les contourner. Madame S,
toujours aussi alerte, n’hésite pas et enjambe l’obstacle.
Malheureusement, elle heurte le sac de terreau, glisse dessus et chute violemment. Monsieur P n’a
même pas eu le temps de la retenir et s’écrie pour alerter les secours.
Rapidement, l’aide-soignante, présente dans le jardin, se précipite auprès d’eux. Madame S est à
terre, un peu étourdie mais consciente avec une petite plaie au genou et un hématome sur sa main
droite. Sa canne est cassée. Monsieur P, quant à lui, a du mal à se remettre de ses frayeurs et est
au bord du malaise.
Finalement, plus de peur que de mal, tout le monde est soigné mais les deux résidents restent
choqués par cet évènement et vous confient que pour l’instant, ils ne retourneront plus « au petit
bassin ».
Le lendemain, le jardinier, remis de ses émotions, se culpabilise beaucoup, car il adore son travail,
reste très attentif au confort et plaisir des résidents et il ne se pardonne pas cet incident. De plus, le
Directeur de l’établissement lui a fait de vifs reproches et lui a notifié que si cela se reproduisait, il
serait renvoyé.

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Situation II :
La situation se déroule en service de médecine pneumologie.
Monsieur J a été hospitalisé pour décompensation respiratoire sur un terrain de tuberculose
pulmonaire1.
Les précautions complémentaires mises en place sont de type « air » ce qui implique :
- Le port d’un appareil de protection respiratoire (A.P.R) de type FFP2 mis avant de rentrer dans
la chambre pour les soignants

- Le port de gants de soins et frictions à la solution hydro-alcoolique selon procédure en lien


avec les précautions standard.

- Le port de surblouse à manche longues à usage unique si contact prolongé et étroit avec le
patient + tablier plastique à usage unique si soins mouillants

- Le port d’un masque de type chirurgical par le patient en dehors de sa chambre

Un brancardier a été appelé par l’infirmier (IDE) du service pour venir récupérer le patient afin de
l’accompagner passer une radiographie pulmonaire2. Ce n’est pas le brancardier habituel affecté
au service de pneumologie car il est en arrêt maladie depuis la veille.
Lors de son arrivée dans le service, le brancardier cherche l’IDE qui se trouve dans la chambre d’un
autre patient. Il toque à la porte et demande à l’IDE où se trouve le patient qu’il doit accompagner.
L’IDE lui répond qu’elle ne peut pas l’accompagner mais qu’elle a préparé le dossier du patient dans
l’infirmerie sur le bureau. Elle rappelle également au brancardier que le patient ne nécessite pas
d’apport en oxygène pour son transfert jusqu’au service de radiologie.
Le brancardier récupère le dossier du patient et se rend ensuite devant sa chambre avec un
brancard. Il toque à sa porte et, après la réponse du patient, entre dans la chambre sans s’être
équipé d’un A.P.R de type FFP2. Il demande au patient de lui décliner son identité à l’aide de
questions ouvertes et l’invite ensuite à s’installer sur le brancard.
Le brancardier sort de la chambre avec le patient qui présente une toux importante et ne porte pas
de masque chirurgical. Il se dirige vers la sortie du service et prend l’ascenseur pour rejoindre le
service de radiologie deux étages en dessous. Au cours du trajet dans l’ascenseur, ils sont rejoints
par d’autres patients qui se rendent également au service de radiologie.
Le manipulateur attend le patient devant la salle d’examen équipé d’un A.P.R de type FFP2. Il
s’étonne de voir le patient arriver sans masque chirurgical, et demande au brancardier pourquoi les
précautions complémentaires de type « air » ne sont pas appliquées. Le brancardier répond qu’il a
récemment pris ses fonctions de brancardier et qu’il est habituellement affecté dans un autre pôle.
Il explique avoir remarqué la présence de l’unité mobile de protection (UMP) mais, comme il ne

1
Maladie infectieuse contagieuse causée par une bactérie du genre Mycobacterium tuberculosis.
2
Radiographie pulmonaire : examen qui permet de visualiser les poumons, la trachée, les bronches et la plèvre (feuillet qui
entoure le poumon)

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voulait pas descendre le patient en retard, il n’a pas été demandé des précisions à l’IDE qu’il ne
voulait pas déranger de nouveau.
Le manipulateur informe le brancardier qu’il est exposé à un risque de contamination à la
Tuberculose pulmonaire.
Le brancardier devra donc se rapprocher de la médecine du travail afin d’avoir un suivi spécifique.
Un cliché radiologique devra être réalisé dans plusieurs semaines ainsi qu’un test sanguin IGRA
(Interferon-gamma release assay) afin d’écarter l’hypothèse d’une infection par la bactérie.
Selon les résultats, il devra prendre un traitement antituberculeux.
Le service de radiologie devra également identifier les patients qui ont été en contact avec le patient
lors de son transfert dans l’ascenseur afin de transmettre les informations au Centre de Lutte
Antituberculeux (CLAT).
Le CLAT devra ensuite contacter les patients concernés afin de les informer de leur exposition à la
maladie. Ceux-ci devront également bénéficier d’un suivi spécifique organisé par le CLAT.

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Situation III :
La situation se déroule dans un service de chirurgie viscérale.
Une étudiante en soins infirmiers (ESI) est en stage depuis plusieurs semaines. Elle commence à
appréhender l’organisation du service et à réaliser en autonomie les soins qui lui sont confiés par
l’infirmière (IDE).
Ce matin, l’IDE lui propose de réaliser le prélèvement veineux de Mme C qui a été opérée il y a 4
jours d’une colectomie droite3. L’ESI a eu l’occasion d’observer ce soin à plusieurs reprises et se
sent en capacité de l’exécuter.
Elle a préparé tout le matériel nécessaire sur son chariot de soins et attend l’IDE. L’IDE est au
téléphone depuis plusieurs minutes et lui fait signe de commencer le soin sans elle et qu’elle la
rejoindra.
L’ESI entre dans la chambre, salue la patiente et recueille son consentement. Elle commence à
installer la patiente dans une position confortable et prépare son matériel ainsi que les équipements
nécessaires. Elle s’installe ensuite sur une chaise à proximité de la patiente, recueille son identité
à l’aide de questions ouvertes qu’elle compare avec la prescription médicale. Après ces
vérifications, l’ESI positionne le garrot afin de repérer une veine. Une fois la veine repérée, elle retire
le garrot et procède à la désinfection de la zone sur l’avant-bras. Mme C explique à l’ESI qu’elle
n’aime pas les piqûres et qu’elle se sent stressée. L’ESI tente de rassurer la patiente et lui réexplique
le soin.
Après s’être équipée de gants de soins, l’ESI procède à l’introduction de l’aiguille et prélève le
nombre de tube demandés. Après avoir enlevé le garrot, elle retire l’aiguille en positionnant une
compresse pliée en quatre au niveau du point de ponction. Un écoulement abondant de sang se
manifeste malgré l’appui rapide de l’ESI qui tente de déposer l’aiguille dans la boîte à OPCT (objets
piquants, coupants, tranchants). L’ESI n’arrive pas à atteindre le collecteur qui est accroché de
l’autre côté de son chariot de soin, et dépose donc l’aiguille dans son plateau afin de changer
rapidement la compresse imbibée de sang sur le bras de Mme C et procéder à une compression
plus importante.
Après quelques minutes, le saignement est maitrisé. L’ESI attrape le tas de compresses imbibées
de sang qui se trouvent dans son plateau afin de les éliminer dans sa poubelle DASRI. Elle ressent
une vive douleur au niveau de l’index gauche qui se met à saigner abondamment. Elle avait oublié
que l’aiguille était restée dans son plateau.
Paniquée, l’ESI sort de la chambre de Mme C et se dirige rapidement vers la salle de soins. L’IDE
met en œuvre la procédure AES/AEV. Après un nettoyage à l’eau et au savon, elle lui fait tremper
le doigt dans une solution de Dakin® pendant 5 minutes. Elle prévient ensuite le cadre de santé et

3
Ablation de la partie droite du colon et de la partie distale de l'intestin grêle.

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accompagne l’ESI auprès du médecin référent. Un bilan sanguin sera réalisé à Mme C afin d’établir
son statut sérologique (VIH, Hep B, HEP C). L’ESI sera très inquiète dans l’attente des résultats.

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