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INTRODUCTION GENERALE

0.1. Objet et problématique du travail

La présente étude s’intitule : « l’influence de la télévision sur les jeunes


de la commune de Ngaliema ». Car, depuis la création de la télévision, le monde
est connecté facilement aux informations provenant de l’intérieur et d’ailleurs,
dont plusieurs personnes cherchent à se doter de la télévision pour suivre de près
les réalités du monde.

La télévision est omniprésente dans la vie de la société kinoise et touche


un plus grand nombre d’adeptes. Les moyens de communication sociale ont pris
une telle importance, qu’ils sont pour beaucoup de gens, le principal moyen
d’information et de formation. D’où, l’idée d’école parallèle émise par Louis
Procher se justifier1.

Pour s’informer, l’homme faisait recourt pour certaines sociétés au tam-


tam, d’autres à la silhouette, flûte, xylophone, papyrus, etc. Le monde actuel a
connu un nouveau mode de communication différent de l’ancien à travers des
différentes techniques de communication. Tel est le cas de la télévision qui est
aujourd’hui un facteur de changement et un moyen de communication par
excellence utilisé dans toutes les sociétés pour la prise de conscience sur la vie
sociale2.

La télévision est l’une des moyens par excellence dans le domaine de


l’information et de la communication qui a eu une grande place prépondérante
dans des milieux urbains, qui chacun suivant les programmes qui l’intéresse et
ce phénomène de communication de l’information à amener l’homme au centre
de l’information.

1
L. PROCHER, Télévision, culture et éducation, Paris, éd. Armand-Colin, 1994, p.9
2
E. ELITE IPONDO, Sociographie de la télévision congolaise : voyage au cœur du système télévisuel du
Congo-Kinshasa, Paris, l’Harmattan, 2014, p.16
2

Etant omniprésent, la télévision exerce une séduction à tous les âges de


la vie, les jeunes et les vieux sont tous devant la télé pour s’informer, se former
et se divertir. Au-delà de ces trois principes, nous allons examiner l’influence de
la télévision sur chez les jeunes de la commune de Ngaliema. Plus précisément
parlesséries télévisées sur la chaîne novelas de Canal+.

C’est ainsi que notre préoccupation tourne autour de la question


suivante : Comment la télévision influence t-elle les jeunes de la commune de
Ngaliema ? C’est à cette question, à la fois simple et complexe que nous
attendons répondre tout au long de cette étude.

0.2. Hypothèse

L’hypothèse est un énoncé affirmatif écrit au présent de l’indicatif,


déclarant formellement les relations prévues entre deux variables ou plus. C’est
une supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la problématique et
des objectifs de recherche définis. C’est la réponse anticipée à la question de
recherche posée3.

Pour répondre à cette interrogation, nous avons formulé l’hypothèse


suivante : La télévision a une influence positive ainsi que négative. Du point de
vue positivement elle a pour objet la formation, l’information et la mise en
œuvre de l’un de droit fondamental de l’homme : le droit de s’exprimer et de
savoir ce que les autres disent. Ainsi la télévision aujourd’hui a une grande
mission à jouer. Elle est à la fois un instrument d’informations parce qu’elle est
l’instrument le mieux indiqué pour transmettre une culture universelle qui est
l’information.

Du point de vue négativement la télévision influence la jeunesse de plus


en plus à l’exportation de la culture et de leurs préoccupations quotidiennes car
elle propage de fois une culture étrangère à la nôtre. Elle devient un instrument

3
G. MUSENGE, Méthode de recherche en sciences sociales, Notes de cours (L1 C.S), Kinshasa, UCC, 2019-
2020, p. 28
3

de propagande, de diffusion des programmes qui ne répondent pas aux


aspirations de la population en général et de la jeunesse en particulier, tel est le
cas des séries télévisées sur la chaîne Novelas.

0.3. Cadre théorique

La théorie qui va guider notre travail est celle de l’agenda setting de


Donald Shaw et Max Cobbs développé par Jean Lohisse qui postule que les
médias ne sont pas de dire aux gens ce qu’il faut penser mais ils sont forts de
dire aux gens ce en quoi il faut penser par l’établissement de la hiérarchisation
de l’ordre de jour4 (agenda médiatique). Nous allons expliquer cette théorie à la
première section du premier chapitre.

0.4. Méthodes et techniques du travail

4.1. Méthodes

Ainsi, tout travail scientifique doit suivre une certaine démarche ou voie
désignée sous le terme de méthode ou approche afin d’arriver à l’acquisition
des nouvelles connaissances. Dans le cadre de notre travail, nous avons fait
recours à la méthode ethnographique.

Selon Luc Bonneville, Sylvie Grosjean et Martine Lagacé, la méthode


ethnographique permet au chercheur en communication d’étudier un groupe de
gens, ses conduites, ses actions et de les interpréter en contexte. Cette méthode
repose sur une tradition théorique (l’interactionnisme symbolique) selon laquelle
la signification sociale des phénomènes sociaux provient du sens qu’on leur
donne au cours de nos interactions.5

L’approche ethnographique implique, à la fois, un attachement irréductible au travail de


terrain et une volonté interprétative. La démarche ethnographique peut donc être partie
prenante de différents horizons disciplinaires, mais ces derniers ne sont pas cloisonnés et les
connexions et les emprunts sont nombreux entre eux.

4
J. LOHISSE, La communication, De la transmission à la relation, Bruxelles, Editions De Boeck, 2005, p.91
5
L. BONNEVILLE, J., GROS et M., LAGACE, Introduction aux méthodes de recherche en communication,
Montréal (Québec), Gaëtan Morin éditeur, 2007, pp. 163-164
4

Pour préciser la terminologie employée, le terme d’« ethnographie » signifie ici l’ensemble de
la démarche méthodologique qui comprend les « phases » (pas nécessairement successives
dans le temps) de l’investigation et de l’interprétation. Cette démarche qui s’implante dans le
champ des sciences de la communication combine différentes approches empiriques
(observations, entretiens…).6

4.2. Techniques

Selon J.M DE KETELE et Alii une technique est un ensemble de


démarches préétablies à effectuer dans un certain ordre et éventuellement dans
un certain contexte, plus ou moins contraignant selon les techniques.7

Notre travail connaitra trois techniques ci-après :

 L’observation participante : Cette observation nous a aidée à bien


comprendre comment les jeunes de Ngaliema son influencés sur la
télévision.
 Technique documentaire : Cette technique consiste à faire l'état de la
question. Il s'agit en effet de recourir aux différentes sources relatives au
sujet à traiter pour savoir ce que les autres en ont dit dans le temps et dans
l'espace.
 Technique d’enquête : Celle-ci recourt aux questions fermées et ouvertes
soumises à un échantillon donné représentant une population d'enquête.
En ce qui nous concerne, notre population d'enquête va concerner
exclusivement les habitants de la commune de Ngaliema.

0.5. Choix et intérêt du sujet

Le choix d’un sujet de recherche n’a jamais été hasardeux. Car, ce qui
anime un chercheur est celle qui lui permet de concilier au préalable les théories
apprises et appliquer aux réalités du terrain.C’est ainsi, dans ce même ordre
d’idée qui nous anime d’appréhender ou de faireconnaître les mécanismes de

6
D. TEBANGASA, Méthodes empiriques en communication, Notes de cours (G2 C.S), Kinshasa,
2021-2022, p.19
7
D. TEBANGASA, Méthodes empiriques en communication, Notes de cours (G2 C.S), Kinshasa, 2021-2022,
p.15
5

l’influence de la télévision par les jeunes, plus précisément ceux de la commune


de Ngaliema. Quant à l'intérêt que revêt ce sujet, celui-ci est multiple
notamment :

- Sur le plan scientifique : Il s'agit de faire comprendre à la communauté


scientifique ce que la télévision entre télé (distance) et vision (vue) de
manière synchronique vers son influence relativement plus ou moins
éloignés ;

- Sur le plan socio-professionnel : Aujourd’hui, la télévision influence la


vie quotidienne des individus plus que tout autre moyen. Comme selon le
célèbre définition de Marshall Mac Luhan, elle a transformé le monde en
village globale avec les conséquences, indéniablement positives, comme
la diffusion universelle de l’information et la circulation des idées,
devenant une source d’unification culturelle aussi importante que l’école
et la famille8.

0.6. Délimitation de l’étude

En abordant le problème de la circonscription du champ de la recherche,


la première opération consiste d’abord à procéder au moins à une première
délimitation du champ intellectuel dans lequel elle va se dérouler, en fonction
notamment de la nature des informations que l’on souhaite découvrir ».

Des lors, cette étude est délimitée à la fois dans le temps et dans
l’espace.

- Sur le plan temporel : elle couvre la période allant du 28 mai au 28 juin


2022, période dans lequel nous avons pu compulser les données en
rapport avec notre étude.
- Sur le plan spatial : nous prenons en compte les jeunes de la commune de
Ngaliema à Kinshasa/RDC.

8
L. MARSHALL, Pour comprendre les médias, Paris, Seuil, 1968, p.139
6

0.7. Subdivision du travail

Hormis l'introduction générale et sa conclusion générale, notre travail se


subdivise en trois chapitres, chacun de ces chapitres est, à son tour, subdivisé en
deux ou trois sections avec plusieurs sous-sections, à savoir :

- Le premier s'intitule cadres conceptuel et théorique. Il nous a permis de


définir les concepts clés de notre étude et le cadre théorique.
- Le deuxième chapitre de notre étude est consacré sur la présentation
sommaire de la commune de Ngaliema à Kinshasa/RDC.
- Le troisième et dernier est consacré à l'analyse sur l’influence de la
télévision sur les jeunesde commune de Ngaliema, notre champ d’étude.

A présent, nos réflexions seront orientés vers le premier chapitre précité.


7

CHAPITRE PREMIER : CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Ce chapitre porte sur deux sections : la première section porte sur les
définitions des concepts clés de notre étude etla seconde sectionporte sur notre
cadre théorique, qui est la théorie de l'agenda setting.

Section 1 : Cadre conceptuel

1.1. Influence

Les facteurs qui régissent les rapports d'influence font l'objet de


recherches approfondies depuis les années 1950. Ainsi, les chercheurs ont mis
en évidence qu'un individu, qui ne sait que penser ou comment réagir dans une
situation nouvelle, cherchera auprès des autres l'information qui lui fait défaut.
Parmi les principales recherches sur l'influence, celles de Stanley Milgram au
début des années 1960 ont particulièrement marqué. Elles montrent l'importance
de la soumission face à une autorité, considérée comme légitime et donc
justifiant une obéissance pouvant aller très loin, par exemple dans les punitions
infligées à un autre individu.

La capacité à influencer le comportement d'autrui dépend de son


engagement dans une situation. Si on veut obtenir quelque chose d'un individu,
il est plus efficace de lui demander en premier lieu une chose moins importante
ou coûteuse, par exemple un renseignement. La première demande engage
l'individu dans l'interaction et améliore les chances qu'il accepte la requête
suivante, comme le savent les démarcheurs à domicile9.

On parle d'idées d'influence lorsqu'un sujet croit être soumis à une force
interne ou externe qui dirige ses pensées module ses sentiments est commande
ses actes ou son comportement le délire de l'influence correspond à la
persistance et au développement organisé de ce types d'idées10.

9
Dictionnaire Encyclopedia Universalis, Paris, 1990, p.529
10
F. DORON, et F. PARROT, Dictionnaire de psychologie, Paris ; PUF, 1991, p.442
8

Selon Francis Balle, « influence à propos des médias, la question de leur


influence se rapports au pouvoir qu'ils sont censés exercer sur chaque individu,
sur la société globale ou sur la vie internationale en cette question ne sera
évidemment jamais tranchée aussi sommairement du moins qu'on le voudrait.
L'influence d'un média dépend de ce que le gens font, de ce qu'ils en attendent et
de ce qu'ils en pensent »11.

Lespsychosociologues étudient les problèmes liés aux rapports


d'influence réciproque entre le groupe et l'individu, entre autres les questions de
la fonction, du style et de l'efficacité du leadership. Leurs recherches portent sur
les conditions dans lesquelles les individus ou les groupes résolvent leurs
conflits par la coopération ou la concurrence, et sur les multiples conséquences
de ces modes de résolution des conflits. Les chercheurs tentent également de
découvrir par quels moyens les groupes incitent leurs membres au conformisme
et comment ils traitent les membres récalcitrants ; cette approche permet
également de connaître les valeurs spécifiques du groupe12.

1.2. Télévision

1.2.1. Définition

Le terme télévision est défini comme un moyen de diffuser par un


courant électrique (ligne) ou par une onde (voie hertzienne), de manière
séquentielle, les éléments d’une image analysée point par point, ligne par ligne 13.

Selon l’encyclopédie universelle, la télévision est un ensemble des


procédés et techniques employés pour la transmission des images instantanées
d’objets fixes ou en mouvement, après analyse et transformation en ondes
hertziennes.

Le terme télévision peut signifier en premier lieu, l’ensemble des


techniques destinées à émettre et à recevoir des séquences audiovisuelles
11
F. BALLE, Lexique d'information communication, Paris, Dalloz, 2006, p.167
12
F. DORON, et F. PARROT, op.cit., p.445
13
Encyclopédie Universelle, Paris, Larousse, 2001, p.801.
9

appelées programme et en second lieu comme un support médiatique ou canal


de communication14.

Du point de vue technique, le terme télévision renvoie toujours à la


transmission à distance de l’information à la fois sonore et visuelle 15.

D’après Francis Balle, la télévision peut également être appelée la radio


diffusion visuelle. Elle sert à transmettre à grande distance, des images qui sont
en même temps animés et sonorisées16.

1.2.2. Historique

D’ores et déjà, la télévision restitue toute la résonance de la radio et


réintroduit en outre la complexité, de même que la simultanéité d’une
représentation figurative du monde en accordant aux hommes une entité
communautaire.

De ce fait, la télévision constitue l’un des facteurs sociaux subtils du


XXe siècle. L’avènement de la télévision fut appréhendé sans nul doute par les
hommes. Comme étant le sentiment d’engagement social de sorte Mc Luhan
affirme que la mise à jour de la télévision est au-delà des médias ayant connu le
jour jadis17.

Sur le plan historique, la télévision débuta ses premières émissions aux


Etats-Unis d’Amérique qui affectèrent le domaine polysémique de l’énergie
électrique, de la photographie et de la télégraphie. Le stade de l’innovation fut
révolu vers les années 5018.

Du point de vue technique, la télévision diffuse ses émissions depuis une


station. Ensuite, installée dans différents foyers du monde. De nos jours, c’est

14
Encyclopédie Universelle, Op.cit., p.802
15
Ibidem, p.1803
16
F. BALLE, Médias et société, Paris, Mont-chrétien, 1998, p.114
17
L. MARSHALL, Le medium, Paris, De Boeck, p.48
18
Encyclopédie, Universelle, Op.cit, p.806
10

grâce à la télévision que le monde est devenu un village planétaire comme le


pense Mc Luhan19.

Après 1960, nous renseigne Francis Balle, partout dans le monde, la


télévision s’affirme comme le media dominant, sur le terrain du divertissement
comme celui de l’information. Elle établit son empire, dans le sillage du cinéma
et de la radio, jusqu’à faire de l’ombre à chacun de ces deux ancêtres aux quels
emprunte bon nombre de leurs professionnels et de leurs œuvres20.

Son effet d’hégémonie sur l’information est d’autant plus important que
la presse souffre de diverses fragilités dans les pays même les plus développés.

Les Etats-Unis, furent les premiers à imposer une normalisation


technique qui a permis la progression rapide des stations d’émission technique ;
une progression rapide des stations dite de normalisation d’émissions et celle du
parc de récepteurs (30 000 en 1947, 157000 en 1948, 876000 en 1949, 3, 9
millions en 1959). L’année 1949 est alors celle de l’explosion qui voit, les
grilles des programmes abonder en émissions de tous genres, annonciatrices de
ce que nous pouvons voir à l’écran aujourd’hui : fictions comiques et
dramatiques, théâtre, films, sport ainsi que de connaissance générale.

1.2.3. Fonctions de la télévision

Ces fonctions sont examinées par rapport à l’objet téléviseur et par


rapport au public :

 Fonction de la télévision comme objet : cette fonction se définit par


rapport à la nature de la télévision comme objet social. La présence d’un
poste téléviseur est une marque de distinction de groupe familial. De ce
fait, il favorise la famille en l’intégrant dans la catégorie de celles qui
possèdent ces biens. Pour ceux qui n’en possèdent pas jusque-là, l’achat

19
L. MARSHALL, Op.cit., p.49
20
F. BALLE, Op.cit., p.115
11

d’un poste téléviseur est vécu comme un événement. A ce point, on est


justement soumis à l’impératif social de distinction.
 Fonction de la télévision comme instrument d’information : la télévision
remplit plusieurs fonctions dont la principale est celle d’assurer la
production de l’ordre dominant par le biais de ses contenus. En dehors de
cette fonction principale, Okomba détermine quatre fonctions de la
télévision : catalyseur de la communication sociale, instrument
d’information de la structure sociale familiale, instrument de formation et
moyen de divertissement21.
 Fonction de la télévision comme catalyseur de la communication sociale :
la télévision contribue à satisfaire les plus primaires des besoins de
communication sociale qui est celui de présence humaine. Une fois
introduit dans le foyer, le petit écran fournit aux membres de ma famille
l’occasion de se retrouver régulièrement réunis et de bénéficier chacun de
la présence des autres. L’exemple d’une pièce de théâtre diffusée à la
télévision est éloquent dans la mesure où il permet à chacun de parler, et
de commenter avec les autres.
 Fonction de formation : Le petit écran constitue pour beaucoup de
familles le principal moyen de recevoir, d’entretenir et d’améliorer leur
culture générale. Les grandes émissions d’informations médicales,
scientifiques et technologiques de la télévision assurent cette fonction de
vulgariser et le distribuer des connaissances maîtrisées par une minorité 22.
 Fonction de la télévision comme moyen de divertissement : c’est surtout
comme moyen de divertissement que la plupart des familles, semble faire
usage du petit écran. Aujourd’hui, celui-ci se présente comme la détente
par excellence de la structure familiale. Les programmes télévisés sont du
reste généralement suivi en famille, à de moment et dans une ambiance de
21
W. OKOMBA, Economie de la communication des masses, Kinshasa, IFASIC, 1999
22
E. ELITE IPONDO, Sociographie de la télévision congolaise : voyage au cœur du système télévisuel du
Congo-Kinshasa, Paris, l’Harmattan, 2014, p.87
12

délassement. Aux côtés de ces fonctions elle remplit notamment celle,


d’éduquer, d’informer et de distraire, elle a des fonctions inégalement
utiles, voire parfois perverses assez souvent imprévus parce
qu’imprévisibles et diversement appréciées par les uns et les autres note
Balle23.

1.3. L'influence de la télévision

On ne peut arriver à définir l'influence de la télévision sans définir ce


qu'est l'influence. Le dictionnaire encyclopédique définit l'influence comme
étant une action qu'une personne exerce sur une autre ; soit l'action d'une chose
sur une autre24.

Quant à l'influence de télévision, Didier Courbet la définit comme étant


l'ensemble des empreintes et des changements manifestes ou talents produits par
la télévision sur les individus (considéré sur le plan cognitif, affectif et
comportemental sur les groupes et systèmes sociaux sur les sociétés et les
cultures)25.

Les influences regroupent à la fois les aspects dynamiques comme la


réception c’est-à-dire un processus qui se déroule au moment du contact avec
des contenus télévisuels et des aspects plus statiques considérés à un moment
donné comme des effets c’est-à-dire des résultats à court, moyen et long terme
du processus de communication26.

La télévision influence toutes les catégories de la société, de l'enfant à


l'adolescent jusqu'à l'adulte ou le vieux quelque soit la classe sociale, nous
subissons cette influence. Voyons tout d'abord l'influence que porte la télévision
sur les enfants dans leur développement.

- L'influence de la télévision sur les enfants

23
F. BALLE, Op.cit., p.5
24
Dictionnaire encyclopédique, Paris, Larousse, 2008, p.573
25
C. DIDIER, et F. MARIE-PIERRE, La télévision et ses influences, Paris, De Boeck Université, 2003, p 43
26
Idem
13

La télévision est l'un des médias ayant le plus grande influence dans la
vie des enfants. Son influence dépend de plusieurs facteurs : le nombre d'heures
passées devant la télé, des personnes avec qui ils regardent la télé seuls ou avec
les adultes, et enfin les discussions qu'ils auront ou non avec les parents 27.

 La violence

Au cours des deux dernières décennies, des centaines d'études ont évalué
l'influence des contenus visant une relation directe de cause à effet ; il se dégage
un consensus voulant que certains enfants puissent avoir un comportement
anormal et violent. Les chercheurs ont identifiés trois réactions possibles chez
les enfants exposés a un contenu violent :

a) Accroissement de la peur

Les enfants, en particulier les filles sont plus susceptibles que les adultes
d'être représentés de l'endroit du monde qui les entoure.

b) Désensibilisation à la violence en général

Certains dessins animés pour enfants sont parmi les émissions les plus
violentes malgré que la violence y soit rarement exposée.

c) Augmentation du comportement agressif

Ceci est particulièrement vrai pour les jeunes enfants qui sont
susceptibles d'afficher des comportements violents. Pour cela, les parents
devraient également portés une attention spéciale aux bulletins télévisés que
leurs enfants regardent ; la violence présentée aux nouvelles que celle dans
n'importe quel type d'émission. A force d'être à la télé, ils distinguent bien la
violence réelle de celle fictive.

La télévision à des effets sur le développement de l'enfant ; elle peut


nuire à l'apprentissage et à la performance scolaire si elle empiète sur les

27
B. INGBERT, La violence à la télévision, (en ligne)
www.yahoo.fr/violencealatélévision/influencedelatélévision/html du 16 juillet 2022
14

activités libres des enfants, particulièrement en bas-âge, devraient être


majoritairement consacrés à jouer, lire...

La télévision fait partie de notre quotidien, elle domine encore


aujourd'hui l'ensemble des moyens de diffusion de masse. Chaque ménage
dispose d'une télévision ou d'un post-téléviseur au moins ; et une personne de
plus de quinze ans consacre en moyenne trois heures cinquante minutes soit la
moitié de son temps de loisir à regarder la télévision ; alors que presque dans
tout le pays le tirage des quotidiens imprimés stagne28.

Deux adultes sur trois ont déclarés s'informés principalement via la


télévision. Retenons qu'en raison de son succès, les méthodes et les formes de la
télévision ont influencés celles des autres médias.

De même le développement du multimédia sur les sites d'informations en


ligne indique à suffisance a quel point la « nécessité » des images et des sons
s'est imposée dans le journalisme contemporain29.

C'est toute notre consommation culturelle qui subit les effets de la


domination de la télévision. Son influence se fait sentir même dans les écoles,
certains enseignants ont faits le constat disant que la télécommande a modifié le
comportement des élèves en classe.

- Télévision et pouvoir

C'est avant tout sur l'exercice du pouvoir que la télévision a eu et


conserve un impact déterminant car « quiconque transmet des signes se mêle de
gouverner, quiconque gouverne se mêle de transmission »30. La télévision
sélectionne en grandes parties les acteurs du jeu politique : ne sont
« populaires », donc considérés comme leaders ou voués à le devenir, que les
protagonistes politiques qui apparaissent régulièrement à l'écran ; à l'inverse le
score de popularité n'est en fait que le constat de leur notoriété télévisuelle.
28
B. INGBERT, op.cit, p.31
29
E. ELITE IPONDO op.cit, p.197
30
J. LAZAR, La science de la communication, Paris, PUF, 1992, p.77
15

Dans cet état « séducteur », qui constitue la forme postmoderne de la


société démocratique et dont le fonctionnement se déploie dans la vidéo sphère ;
le télégénie et le charisme cathodique sont devenus des qualités essentielles pour
les détenteurs du pouvoir. Les différentes sortes des dirigeants politiques,
économiques, sociaux entretiennent avec la télévision des rapports irrationnels
d'amour/haine : ils aspirent à y apparaitre le plus souvent, mais redoutent d'y
donner une mauvaise image d'eux-mêmes. De même, on remarque que les partis
font appel à des stars du petit écran on a des personnalités qui doivent leur
célébrité à la télévision pour figurer sur leurs listes de candidats.

La télévision constitue également en synergie avec les autres médias, la


première source d'agenda-setting de la vie publique 31.La « classe médiatique »,
au premier rang de laquelle les professionnels de la communication, mais aussi
les journalistes qui se laissent trop volontiers dicter leurs priorités par ces mêmes
professionnels, « constitue le réel événementiel qu'elle croit constater » en
choisissant dans la réalité, et spécifiquement dans les activités des mandataires
politiques, les éléments qui lui semblent caractéristiques de notre époque.

Dans l'espoir de conquérir davantage de visibilité télévisuelle, les


mandataires adaptent la forme et le contenu de leurs décisions ou de leurs
discours à ce qu'ils perçoivent d'une opinion publique, qui, pour sa part, est
puissamment influencée par le petit écran, moins dans ses convictions que dans
ses préoccupations. Un autre effet est concomitant de la télévision sur la vie
publique est de donner une vie émotionnelle aux enjeux de la société. Les
problèmes, les conflits, sont représentés, à la télévision, par les réactions
personnelles des acteurs davantage que par un exposé analytique des enjeux et
du contexte32.

31
P. FLICHY Une histoire de la communication moderne. Espace public et espace privé, Paris, La Découverte,
p.99
32
D. GOURBET, et M. FOURQUET, La télévision et ses influences, Bruxelles, De Boeck, 2003, p.122
16

La télévision influence aussi largement les émotions et les


représentations sociales. La représentation du monde par l'image, s'impose à
l'écran humain avec plus de présence et plus de prégnance que la réalité vécue.

Selon la sociologue gantoise, « plus les gens font confiance au journal


télévisé pour leur information, plus leur aversion pour la politique, leur
frustration et leur cynisme deviennent grand. Cela serait du notamment au
caractère négatif, anti-institutionnel et conflictuel des sujets télévisés ».

Retenons enfin que la télévision est devenue, dans tous les pays
démocratiques, le moyen de communication de mase prioritaire, et a ce titre la
source essentielle de diffusion de la connaissance.

Si l'on entend plus souvent parler de la manipulation que de l'éducation,


c'est que dans un pays démocratique comme le notre, les individus trouvent
inadmissibles d'être trompés.

C'est aussi peu de dire qu'au début du troisième millénaire, la télé est
devenue l' « objet de fantasme» par excellence. Car si pendant des décennies elle
a eu de l'influence, elle a à peine suscité quelques intérêts auprès des chercheurs,
faute de devenir objet d'analyse, elle s'est transformée en un véritable objet de
culte. Les intellectuels avoir copieusement « objet vulgaire », ensuite vers la fin
du 2e millénaire, se sont mis dans la queue pour passer a l'écran.

Il est temps qu'on prenne enfin la télé pour ce qu'elle : un moyen de


communication de masse capable de diffuser le meilleur comme le pire :
enseigner comme manipuler. Tout dépend de « ce qu'on y met ». La télévision
apparut en 1920 comme un moyen de transport privilégié pour transmettre a
distance des images et des sons pouvant être reproduits sur un écran 33. Les
fonctions des medias dans notre monde sont indiscutablement importantes et
comme on leur attribue souvent des pouvoirs immenses, ils sont accusés de

33
J. FRANÇOIS, Introduction à l'analyse de la télévision, Paris, Ellipses, 1999, p.100
17

droite et de gauche, du nord et du sud, par les puissants et par les humbles, par
les vieux et par les jeunes de tous les maux de la société moderne

Je pense qu'un principe peut être posé sur ce point : les médias ont des
effets. De ce principe formé découle notre objet de travail centré sur l'influence
de la télévision sur la jeunesse. Pour mieux comprendre notre lecteur et resté
dans notre objet d'étude, nous disons que la télévision a des effets. Celui qu'ils
peuvent avoir sur les enfants est l'un des sujets étudiés par les sciences sociales,
de notre part, nous n'avons pas choisi une tranche d'âge exact mais néanmoins
nous prendrons l'influence qui touche la population dont la tranche d'âge est
comprise entre 11 et 65 ans.

Selon son contenu.la télévision a des effets bons et mauvais. D'une façon
générale, il est admis qu'elle peut exercer une influence à long terme selon le
constat fait et surtout si elle va dans le sens ou vont les usagers. Trop souvent on
part encore aujourd'hui du principe que la télévision est puissante. Cette tradition
élitiste renforcée par la critique marxiste est aussi, bien sur, pour les
propriétaires et journalistes, qui y trouvent des satisfactions multiples.

La population de Ngaliema croit que si un message est publié sur une


télévision internationale, il est vrai et certain et ceci est comme une balle sur une
cible d'où l'importance prise pour analyser le contenu et la sémiologie. Il faudra
aussi savoir qu'il a été abondamment démontré et selon nos enquêtes faites a
travers la technique de l'interview sur terrain que l'usager de la télévision n'est
pas un réceptacle passif : il interprète le message selon son expérience, son
milieu, ses besoins et ses désirs. Ceci pourrait affirmer le point précédent dans
lequel nous avons démontré l'influence de télé sur notre culture.

La jeunesse de Ngaliema n'est pas une victime de la télévision mais un


consommateur et en conséquence la principale influence des télévisions
étrangères se fait par omission : ce qu'elles ne disent pas clairement a plus
d'influence que ce qu'elles montrent. Les télévisions étrangères suivies à
18

Kinshasa ont indiscutablement un effet considérable en fournissant de


l'information et en choisissant quels événements et quelles personnes sont
importantes.

1.4. Le jeune

La jeunesse est une période complexe qui n’est pas aussi facile à définir
et jeune est d’avantage complexe. Selon le Petit Larousse, est jeune celui qui
n’est pas avancé en âge.34 Il est donc difficile de déterminer l’âge exact d’un
jeune parce que partant de cette définition la période n’est pas fixée.

Dans le cadre de notre travail, on définir « jeune » comme étant l’âge à


laquelle où toute personne ayant une certaine maturité, capable de raison et de
savoir distinguer le bien et le mal.

Section 2 : Cadre théorique

Un travail scientifique effectué en sciences de l'information et de la


communication doit toujours avoir un soubassement théorique, celle-ci va nous
permettre de marcher et de s'inspirer des expériences des natures.

Pour Jean Louis, « la théorie est une tentative de représenter le réel


toujours insaisissable dans son intégralité »35.D'après Edgar Morin, « les théories
scientifiques sont des productions de l'esprit »36.

Comme l'explique Alex Mucchelli : « la scientificité doit donc proposer


des hypothèses (principes) et essayer de les tester. Ces hypothèses sont
formulées dans les orientations théoriques, car seule la théorie guide les
hypothèses et les observations »37.

De ce fait, la théorie doit servir de grille explicite de lecture des


phénomènes. Ainsi, précise Alex Mucchielli « Toute théorie repose sur
l'ensemble de principes qui forment son armature intellectuelle. Ces principes
34
Le Petit Larousse Illustré, Larousse, Paris, 2010, p. 561.
35
J. Lino PUNGI, Théorie de la communication, Note de cours, (L1SIC), Kinshasa, UNIKIN, 2016. Inédit.
36
Ibidem
37
M A. UCCHIELLI, Théorie systémique : Principes et applications, Paris, Armand Colin, 1999, p.15
19

servent à lire les phénomènes étudiés. Ils sont devenus des postulats que l'on ne
met plus en doute. Ils servent d'hypothèses de départ à tout examen des
phénomènes »38.

Comme inscrite dans la pensée de Lino Pungiqui, estime que « la théorie


est une explication, ou une tentative d'explication d'une tranche d'expérience de
la vie, ce qu'elle explique est appelé l'objet d'étude »39.

Une théorie est avant tout un exposé expliquant le déroulement d'un


phénomène qui se produit dans certaines conditions déterminées. Elle est pour
ainsi relation établie scientifiquement par un processus d'une observation.

Ainsi, pour mener à bien l'analyse de notre étude scientifique, nous


avons opté pour une théorie de l'agenda setting.

2.1. La théorie de la fonction d'agenda

A l'encontre des travaux sur les effets limités et indirects des médias, on
assiste à un retour aux hypothèses sur les effets directs de ceux-ci. Le concept
d'agenda setting a été proposé par Maxwell McComb et Donald Shaw en 1972.
Il désigne la façon dont les préoccupations des citoyens sont structurées par les
médias. Selon McComb et Shaw : « Il existe dans les domaines politiques,
économiques, et sociaux des choses que les citoyens ne maitrisent pas. Ils ont
donc, besoin des médias pour s'informer »40. Partant du principe que les médias
n'accordent pas une importance égale à tous les sujets, on en arrive qu'ils
orientent l'attention du public sur certains sujets que sur d'autres.

Ainsi, les médias peuvent contribuer à influencer le public en mettant en


évidence tel événement plutôt que tel autre, tel enjeu social plutôt que tel autre,
une façon pour eux d'orienter son attention. Les auteurs résument ainsi leur
théorie : « la presse ne réussit peut-être pas, la plupart du temps, à dire aux gens
ce qu'il faut penser, mais elle est extrêmement efficace pour dire à ses lecteurs,
38
A. MUCCHIELLI, Op.cit., p.15.
39
J. Lino PUNGI, Op.cit.
40
J. LOHISSE, Communication : de la transmission à la relation, Bruxelles, De Boeck Université, 2009, p.53
20

auditeurs, et téléspectateurs à quoi ils doivent penser »41. L'effet le plus


important de la communication de masse serait sa faculté d'organiser
mentalement le monde à notre place.

McComb et Shaw ont essayé de vérifier empiriquement ce rôle des


médias en analysant les élections présidentielles de 1968. Ils montrent que
parmi les électeurs hésitants, on relèverait des corrélations importantes entre les
questions mises en vedette par les médias et les questions que ces électeurs
considéraient comme éléments clés de l'élection présidentielle. Dans le modèle
qu'ils présentèrent en 1972, il apparait que les éditeurs et programmeurs jouent
un rôle très important dans la formation de la réalité sociale par la sélection et le
classement des informations et sont en somme, les auteurs d'un véritable agenda
public qui organise notre univers.

« Les pionniers de la recherche en communication de masse, suivant la


ligne tracée par Merton (qui s'est fixé de mettre à jour les besoins de la société),
vont se consacrer à définir les fonctions des mass-médias dans la société.
Plusieurs études et enquêtes par sondage relèvent les fonctions suivantes :
fonction de diffusion et d'interprétation des informations, fonction de
développement du consensus social, de légitimation des normes, de transmission
de l'héritage social, de distraction. Parmi ces différentes fonctions, celle de la
mise à l'ordre du jour ou de l'agenda a été formulée théoriquement par deux
études qui soulignent cette fonction qui serait remplie presqu'à notre insu par les
grands organes d'information. »42

Allant dans la ligne de White qui qualifie les journalistes de Gatekeepe


ou portiers de l'information puisqu'ils opèrent un filtrage sévère dans le flot des
faits portés à leur connaissance et qu'ils transforment et informent, M. Mc
Combs et D. Shaw (dans The Agenda Setting fonction of mass media)
soulignent le rôle joué par les médias dans l'établissement, pour l'opinion
41
J. LOHISSE, Op.cit., p.54.
42
J. Lino PUNGI, Op.cit., p 53, Inédit.
21

publique des sujets de controverses. « Non seulement ils sélectionnent les


thèmes de discussion, mais ils en établissent l'ordre des priorités »

R. Cobb et C. Eider dans « participation in Américain politics : the


dynamics of agenda setting », s'intéressa à l'établissement de l'ordre du jour et
du calendrier des décideurs politiques. Ils montrent que cet établissement est de
l'apanage des mass-médias.

« Ainsi la fonction d'ordre du jour ou agenda setting invite à comprendre


que c'est la presse qui détermine moins ce qu'il faut penser. La presse ne vise pas
à inculquer aux gens des idées à reproduire mais à les envoyer à certaines
préoccupations. On peut ainsi distinguer trois agendas : celui des médias, celui
des citoyens et celui de ces groupes tient pour important. Comme on le voit, ces
études reviennent d'une certaine manière sur les effets de medias. »

En parlant des études sur les élections présidentielles américaines de


1968, Mc Combs et D. Shaw révélèrent que parmi les électeurs résidents, on
relevait des corrélations importantes entre les questions mises en exergue par les
medias et les questions faisant la préoccupation principale des électeurs pour ces
élections. Ce qui a conduit Daniel Bougnoux à connaitre que « les medias
dominants imposent leurs modèles de visibilité ; ils s'opposent aux opinions qui
n'entrent pas dans les clichés ready made de l'image et de la narration ».

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