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Introduction à la mécanique
L’objet de la mécanique est l’étude des mouvements en relation avec les actions qui les
déterminent ou qui en résultent. Son objet est donc extrêmement vaste puisque relève de la
mécanique tout ce qui procède du mouvement des corps célestes ou terrestres, solides,
déformables ou fluides.
Leurs applications sont donc innombrables et on peut citer au hasard : les lois de la gravitation,
la trajectoire et la poussée d’une fusée, le gyroscope, la stabilité du navire, le fonctionnement
des appareils propulsifs, la résistance et la déformation des structures (coque, aile), leurs
vibrations, la portance et la traînée des ailes d’avion, les mouvement de la mer (marées, houle,
courants)…
Mais qu’est-ce qu’un mouvement ? C’est le changement de position d’un corps, par rapport à
un repère d’espace, changement s’effectuant dans le temps. L’association de deux notions
fondamentales, espace et temps, indépendantes (ou autonomes) en Mécanique classique
introduit la notion de mouvement.
La description d’un mouvement suppose la présence d’un observateur muni d’une horloge et
un solide de référence auquel sera généralement lié un système d’axes orthogonaux.
1. Généralités
1
1.3 Repère d’espace
Un point est fixe par rapport par rapport à un référentiel si ses coordonnées dans ce référentiel
sont constantes au cours du temps ; dans le cas contraire il est en mouvement. La notion de
mouvement n’a pas de caractère absolu mais est essentiellement relative au référentiel par
rapport auquel il est décrit.
a) Repère de Copernic
Le repère de Copernic est un repère centré sur le centre de masse du système solaire (centre du
soleil) et dont les axes pointent vers trois étoiles éloignées. Le repère de Copernic est postulé
galiléen et est adapté à l'étude du système solaire.
b) Repères galiléens.
Dans un repère galiléen, la 1ère loi de Newton (principe d’inertie) est vérifiée, l’espace est
homogène et isotrope et le temps est uniforme et absolu.
UV-BF-L1- Physique et ingénierie de l’énergie. Enseignant :Dr Karim KABORE
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Les repères galiléens sont en mouvement par rapport au repère de Copernic ; ils ont une
accélération nulle.
Les repères relatifs peuvent avoir des mouvements accélérés ou de rotations finies par rapport
au repère de Copernic qui est le repère de référence.
Le repère terrestre : tout objet immobile par rapport au sol est un repère terrestre.
Le repère géocentrique : origine le centre de la Terre et 3 axes dirigés vers 3 étoiles lointaines.
On appelle plan méridien ou cercle méridien le cercle passant par un point M situé à la surface
de la terre et dont le diamètre est l’axe des pôles.
On appelle cercle parallèle le cercle parallèle au plan équatorial passant par le point M.
Le repère héliocentrique : origine le centre du Soleil, 3 axes dirigés vers 3 étoiles lointaines.
c) Repère sidéral
Il existe en fait deux repères sidéraux dans lesquels sont étudiés les mouvements des astres.
Pour ces deux repères sidéraux, les axes sont dirigés vers des étoiles fixes. L’origine peut être:
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En fait ces deux repères sont pratiquement identiques car la masse du soleil est plus de 500
fois supérieure à celle de tout le reste du système solaire.
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N.B. Dans les différents calculs, les angles de longitude ouest et de latitude sud sont négatifs.
2 Systèmes de coordonnées
Selon la nature de la trajectoire d’une particule, sa position sera repérée par l’un des
systèmes de coordonnées : cartésiennes, cylindriques ou sphériques.
particule à repérer.
2.1. Système de coordonnées cartésiennes.
Dans R0, la position de la particule M est donnée par ses trois coordonnées cartésiennes
(x, y, z) telles que : x = abscisse de M ; y = ordonnée de M ; z = côte de M.
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Déplacement élémentaire.
Le vecteur déplacement élémentaire MM' (M’est voisin de M) s’écrit:
Les vecteurs de la base cartésienne sont obtenus par dérivation du rayon vecteur par rapport
aux coordonnées cartésiennes (x, y, z)
OM OM OM
i , j , k
x y z
2.2.Coordonnées polaires.
- La détermination de la position du point M du plan Oxy par (x, y), n’est pas le seul mode de
représentation des points du plan. Si le problème étudié présente une symétrie de révolution
autour d’un point O, il est commode d’utiliser les coordonnées polaires (ρ,φ) où
ρ= OM est la longueur du vecteur OM et φ est l’angle que fait le vecteur unitaire ex avec
ce vecteur. L’origine O est appelée pôle et l’axe Ox l’axe polaire.
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2.3.Coordonnées cylindriques
Si la trajectoire du point M possède une symétrie
axiale de révolution, il est intéressant d’utiliser les
coordonnées cylindriques de ce point (, , z). Pour
obtenir le système de coordonnées cylindriques il
suffit de compléter le système de coordonnées
polaires (dans le plan ) par un troisième axe :
l'axe avec sa coordonnée cartésienne (appelée
la cote)
avec
et
Quand le point M décrit tout l’espace, les intervalles de variation de , et z sont :
Le repère cylindrique se déduit du repère cartésien par une rotation d’angle autour de e z
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Lorsque le problème étudié présente une symétrie sphérique autour d’un point O, il est
commode de repérer les points de l’espace par un système de coordonnées sphériques :r, θ, φ
où r désigne la longueur du vecteur OM ou la distance du point M au point O.
θ et φ sont des angles fixant la position du rayon vecteur OM dans l’espace. L’angle φ défini
à chaque instant, la position du demi méridien zMz' contenant le point M par rapport au demi
méridien contenant l’axe Ox tandis que θ fixe la position du rayon vecteur OM dans le demi
méridien contenant l’axe Ox , r et θ sont les coordonnées polaires de M dans le plan zMz' .
On a les relations suivantes entre les coordonnées cartésiennes et sphériques :
x = r sinθcosφ, y = r sinθsinφ, z =rcosθ.
Les domaines de variation des coordonnées sphériques sont :0 <r <∞, 0 <θ<π, 0 <ϕ< 2π.
OM r er où er est le vecteur unitaire situé dans le plan méridien faisant un angle θ avec e z ,
ilse projette alors selon e et e z et sur la base cartésienne ex , ey , e z
er sine cos ez sin (cos ex siney ) cos ez
Quand au vecteur e , il est situé dans le même plan que le vecteur er (r et θ désignent les
coordonnées polaires de M dans le même méridien) :
e cos e sinez cos (cos ex siney ) sinez
-Relation entre er et e
der
Ce vecteur e est égal à la dérivée du vecteur er par rapport à la variable θ : e .
d
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Le vecteur e est un vecteur du plan (O, ex , e y ) qui se déduit de e par rotation d’angle π/2
autour de e z : e sinex cos ey
Le repère sphérique se déduit du repère cylindrique par une rotation d’angle θ autour de e
Le repère sphérique se déduit du repère cartésien à la suite de deux rotations, une d’angle φ
autour de e z et l’autre d’angle θ autour de e .
Un point matériel M est défini dans l’espace par ses coordonnées cylindriques ( , ,z )
. Soit m la projection orthogonale de M dans le plan polaire.
1) Ecrire l’expression du vecteur OM .Exprimer les coordonnées (x, y, z) en
fonction des coordonnées ( , ,z ) .
2) Définir la base locale cylindrique e ,e ,ez . Déterminer ses vecteurs unitaires
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2.4. Coordonnées curvilignes
2.4.1. Définitions
Soit M un point de l’espace affine, on appelle système de coordonnées dans l’espace affine
tout mode de définition d’un point M de cet espace en fonction de n scalaires qi qu’on appelle
coordonnées curvilignes du point M.
Les lignes ou courbes coordonnées pour un tel système sont les trajectoires des points M
lorsqu’une seule coordonnée varie.
Si maintenant on fait varier deux coordonnées en laissant la 3ème fixe, M décrit une
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OM
Tout déplacement élémentaire résulte des variations des qi : d OM dqi
i 1 qi
OM OM
Posons hi ei . hi est le module du vecteur et est appelé facteur métrique.
qi qi
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Alors : d OM = h1dq1e1 h2 dq2 e2 h3 dq3e3 qui est le déplacement élémentaire résultant.
(d OM )Ci = hi dqi ei désigne le déplacement élémentaire le long de la courbe coordonnée Ci
La base locale associée aux coordonnées curvilignes est Rl ( M ,e1 ,e2 , e3 ) où les vecteurs ei
sont unitaires tangents aux courbes coordonnées et orientés dans le sens croissant de la variable
Une surface élémentaire est obtenue en faisant le produit de deux déplacements élémentaires
quelconques :
dv = h1h2h3dq1dq2dq3 .
Le Jacobien de la transformation est par définition le produit des trois facteurs métriques
noté
J = h1h2h3 .
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Exercice d’application2
d) Exprimer ρ , φ, r en fonction de x, y et z.
e) On considère le vecteur déplacement élémentaire dr. Donner les composantes de ce vecteur
dans le repère cartésien à l’aide des variables x, y et z et dans le repère cylindrique à l’aide des
variables ρ, φ et z.
f) En déduire à l’aide des variables x, y et z d’une part et des variables ρ, φ et z d’autre part,
l’expression du volume élémentaire dV
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3. Cinématique du point
3.1 Définition
La cinématique est l’étude des mouvements des corps indépendamment des causes qui les
produisent. Elle s’appuie uniquement sur les notions d’espace et de temps que tout observateur
possède intuitivement. Pour décrire le mouvement d’un point il est nécessaire d’utiliser des
coordonnées. Le choix du système de coordonnées dépendra des caractéristiques du
mouvement.
3.2.Vecteurs position, vitesse et accélération d’un point
Soit un référentiel R(O, x, y, z) .
d OM
V ( M / R ) : vitesse instantanée car il s’agit de la vitesse d’une particule à un
dt R
instant particulier t correspondant à une position donnée.
Quand à la vitesse moyenne d’un mobile, elle est définie entre deux instants ti et tf
correspondant aux positions Mi et Mf est définie par le rapport :
OM f OM i
(Vmoy )ti f
t OM
t
t f ti
Son accélération par rapport à R est :
dV ( M / R ) d 2 OM
( M / R )
2
dt R dt R
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3.2.1. En coordonnées cartésiennes
Composantes du vecteur vitesse
Puisque OM xex ye y zez
dx dy dz
V ( M / R ) ex e y ez xex yey zez vx ex v y ey vz ez
dt dt dt
V( M / R ) d 2x d 2 y d 2z
(M / R) 2 ex 2 ey 2 ez xex yey zez x ex y ey z ez
dt dt dt dt
Module : ( x2 y2 z2 )
Composantes de la vitesse
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Le vecteur vitesse est la dérivée du vecteur position
V r r e r r e
r
de
or e
d e d d e
d dt d et e i cos j sin
r r r
r
dt
r
/R
e .e 0 donc e
r r
est perpendiculaire à e
V r r e r r e
V r e : Composante radiale
r r
V r e : Composante tangentielle
Composantes de l'accélération
Le vecteur accélération est la dérivée du vecteur vitesse.
dv
a r V or
V r e r r e
dt /R
r r r
a V re r r de r r e re r de re r r e e e e
dt / R dt / R
r
or e i sin j cos
d
( i cos j sin ) e r e , on en déduit que : e -
d
e d / R d / R
e r
2
a r re r r e r e re r e r
2
a r ( r r ) e r ( 2r r ) e
( r r ) e r
a ( 2r r ) e
2
a r
composante radiale et composante normale
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Les coordonnées cylindriques se déduisent des coordonnées polaires en ajoutant la cote z
suivant l’axe e z
Composantes du vecteur vitesse
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d OM
D’après la définition de : V ( M / R ) d OM ds
dt / R ds / R dt
d OM
Le vecteur s’identifie au vecteur unitaire ut
ds
Quant à ds / dt, appelé vitesse scalaire v, il s’identifie au signe près, à la norme de la
vitesse suivant que s est orienté dans le sens du mouvement ou non.
ds / dt V. D’où VM / R Vut
Formules de Frenet : elles sont au nombre de trois :
dut un
-Première formule : un où est la courbure toujours positive.
ds R
dub u
- Deuxième formule un n où est la torsion qui peut être négative ou positive et T
ds T
est le rayon de torsion. La torsion est une courbe caractéristique des courbes gauches c'est-à-
dire les courbes non planes.
dun dub dut dun
-Troisième formule un ub ut implique ut ub d’où eb et
ds ds ds ds
Composantes de Frenet de l’accélération
On déduit de l’expression de la vitesse exprimée sur la base de Frenet, l’accélération M / R
dv dut dut dut ds v
M / R ut v avec un d’où M / R t n
dt dt dt ds dt R
dv v2
Avec t ut et n un
dt R
Ainsi l’accélération comporte deux termes, le premier t est l’accélération tangentielle, le
second n est l’accélération normale. Cette écriture permet de distinguer deux grandes
catégories de mouvements d’un point matériel: les mouvements rectilignes pour lesquels R est
infini et les mouvements uniformes définis par dv / dt 0.
Coordonnées sphériques
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3.3.Exemples de mouvements particuliers
3.3.1. Mouvement rectiligne
C’est le mouvement d’un point sur une droite. Soit Ox cette droite sur laquelle se déplace le
mobile M. sa position est définie à l’instant t par son abscisse x OM. Le vecteur vitesse est
dx
porté par cette droite, son module est v x
dt
On rappelle que l’hodographe de pôle O est l’ensemble des points H tels que le vecteur
Vitesse v OH
L’hodographe en un point quelconque O’ est une droite parallèle à Ox. L’abscisse du point H
sur cette droite est égal à la vitesse du point M. L’accélération du point M est un vecteur porté
dv d 2 x
par Ox de module x
dt dt 2
Cas particuliers :
i) le mouvement est dit uniforme si la vitesse est constante (MRU)
ii) le mouvement est uniformément varié si l’accélération est constante.(MRUV)
Une double intégration donne l’équation horaire du mouvement :
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C’est le mouvement d’un point mobile sur une circonférence.
Soit O le centre de la circonférence et R son rayon. La
position du point M est donnée par l’angle que fait une
direction fixe Ox avec le rayon vecteur OM . L’arc de cercle
est M 0 M s R
La vitesse du mobile M est porté par la tangente en M à la
circonférence, elle a pour valeur en
grandeur et en signe : v ds / dt Rd/ dt ce qui s’écrit
encore v Ravec
d/ dt est la vitesse angulaire du mobile, elle est
exprimée en radians par seconde. Les propriétés du
vecteur vitesse peuvent être résumées par la relation
vectorielle : v Rut
dv v2
L’accélération a du point M est donc a R ut un . Ses composantes scalaires sont
dt R
at R R est l’accélération tangentielle orientée dans le sens du mouvement.
2
v
an R 2 est l’accélération normale orientée du point M vers O. Le mouvement est dit
R
uniforme si v Cte ou Cte . Il en résulte que t a l’accélération tangentielle est nulle.
3.3.4. Mouvement hélicoïdal
Ce mouvement est celui d’un point M dont la projection suivant le plan Oxy décrit un cercle.
Ces exemples sur la figure suivante illustrent ce type de mouvement.
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C’est le mouvement décrit par un point objet que l’on visse. Les équations paramétriques
sont:
x r sin t
OM y r 1 cos t avec r , h et des constantes
z ht
1 ou x y r r
2 2 2
r r
t y t
Puisque x 2 y 2 2r sin , Arc tan , z ht
2 x x
t t
r cos 2 r sin 2
2 2
t t
VM r sin et M 2 r 2 cos
2 2
z h z 0
dV
V r 2 h 2 et r 2 .On a donc t 0 et n r 2un et le rayon de courbure
dt
V2 h2
R r 1 2
r
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Quand le point M fait un tour, sa cote z varie de 2h : c’est le pas de l’hélice (h est le pas
réduit).
Soit à étudier le mouvement d’une particule M par rapport à un repère fixe R, appelé repère
absolu. Il est parfois intéressant d’introduire un second repère R’, dit repère relatif, par rapport
au quel le mouvement de M soit simple à étudier.
Soient :
- R(O,xyz) un repère absolu (repère fixe).
- R’(O’,x’y’z’) un repère relatif (repère mobile par rapport à R).
R’ peut être animé d’un mouvement de translation et/ou de rotation par rapport à R.
La rotation de R’ par rapport à R se fait avec une vitesse angulaire (R’/R) telle que :
Dans le repère R, et Dans R’,
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3.4.1. Dérivation en repère mobile.
Ou encore
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Les vecteurs position de la particule M dans les repères R et R’ sont, respectivement :
Et
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Par conséquent l’accélération absolue peut s’écrire,
Où
Conclusion
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Ce chapitre nous a permis de voir :
-les différents types de repères à savoir le repère cartésien, le repère cylindrique et le repère
sphérique.
-Comment faire Le passage du repère cartésien aux repères associés aux coordonnées
cylindriques et sphériques avec les expressions des vecteurs vitesses de rotation instantanées.
-Comment déterminer les expressions des vecteurs vitesse et de l’accélération, d’un point en
coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques.
-Il faut retenir que nous y avons vu également le mouvement de rotation d’un repère d’espace
R’ par rapport au repère absolu (fixe) R qui est caractérisé par un vecteur axial appelé vecteur
vitesse de rotation de R’ par rapport à R.
directe e ,e ,i . Au cours du temps, les axes (𝑂𝑥) et (𝑂𝑥1) restent colinéaires. Dans
le plan vertical (𝑦𝑂𝑧), une tige circulaire de centre 𝐶 et de rayon 𝑎 est maintenue fixe.
Un anneau 𝑀 de masse 𝑚 glisse sans frottement sur la tige circulaire. Il est repéré par
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