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La Sécrétion Salivaire

Intro : -C’est la 1ère sécrétion digestive.


-Deux types de glandes salivaires : Principales et accessoires.
-Composition : eau + constituants organiques et inorganiques
-Sa formation résulte d’un processus complexes régulés essentiellement par le système nerveux
-Fonctions : la digestion, la phonation, antibactérienne…
-Modifications : physiologiques ou pathologique
-Les glandes salivaires : siège de différentes affections.

Origines et bases structurales : Aspect macroscopique :


- 90 % de la salive produite par 3 paires de glandes : * Parotides (canal de Stenon)
* Sous-maxillaires (canal de Bartholin)
* Sublinguales (canal de Wharton)
- 10 % produite par : * petites glandes buccales qui sécrètent du mucus
* glandes muqueuses de la langue qui produisent une lipase
-La salive contient 2 types de sécrétions protidiques :
> Sécrétion séreuse : Alpha-amylase Hydrolyse de l’amidon
> Sécrétion muqueuse : Mucine fonction lubrifiante (transit)
Aspect microscopique :
Les acini sont entourés de cellules myoépithéliales qui, en se contractant,
favorisent l'écoulement de la salive vers le canal excréteur.
➢ La parotide : Acinus séreux
Sécrétion stimulée
➢ Sous-maxillaire : Acinus séreux et muqueux
➢ Glande sublinguale : Acinus muqueux } sécrétion continue

Composition de la salive : Description :


- Liquide incolore, ± visqueux.
- pH presque neutre mais devient plus alcalin après stimulation car la concentration du HCO3- augmente.
- Le volume total est de 1 à 1,5 L/jour.
- La sécrétion salivaire : * est faible en période inter digestive.
* elle est multipliée par 2 à 3 lors des repas.
* Les parotides et les glandes sous-maxillaires ne sécrètent que lorsqu'elles sont stimulées.

Formation de la salive :
- La salive se forme en 2 étapes différentes :
- Salive primaire : isotonique au plasma, elle provient des acini
- Salive définitive : hypotonique au plasma, par : *Réabsorption active de Na+
*sécrétion active de K+
>Concentration en Na+ et Cl- plus faible
+Concentration en K+ et bicarbonates plus élevés.
+pH alcalin

Composition :
1- Constituants minéraux : – H2O: 95 %
– Na+ et Cl- : le 1/10 des concentrations plasmatiques
– Fluor, cuivre, fer, iode, ion thiocyanate, Ca2+ (tartre) Hypotonique
– Ions H+ sont responsables du pH salivaire, tamponnés par
les ions bicarbonates.
2- Constituants organiques : – Mucine= protéine + glucide = glycoprotéine
– α amylase : action sur amidon → glucose, maltose, dextrine
– Lysozyme : enzyme protéolytique
– Immunoglobuline : IgA, IgG
2) a/ Les enzymes : Amylase salivaire : - Glycoprotéine, PM = 50 KD
- α 1-4 de l’amidon et du glycogène → Glucose - Maltose - Maltotriose
Dextrines limites (α 1-6)
- pH optimal entre 6,5 et 7
Les lysozymes : Action Bactériolytique, attaque les polysaccharides des parois bactériennes
→ Rôle Antiseptique
La lipase linguale : Digestion des lipides du lait maternel. Rôle chez l’adulte plus modeste.
2) b/ Mucus : Mucus (ou mucine) = chaînes polypeptidiques + chaînes glucidiques =
glycoprotéines filamenteuses.
- Gel visqueux, très hydraté, joue un rôle de protection mécanique des parois (pouvoir
lubrifiant).
- Très résistant aux enzymes digestifs.
- Sécrété par les cellules muqueuses du cul de sac acineux.
- 2 types de mucine: Mucine de type 1 : impliquée dans la protection mécanique (gel)
Mucine de type 2 : Action antimicrobienne.
2) c/ Les substances « groupe sanguin » : - Motifs antigéniques des groupes ABO
- Ce sont des glycoprotéines (2,3 KD)
- Présentes dans les sécrétions digestives d’au moins 80 % des sujets. Ils sont dits sécréteurs.

2) d/ Les immunoglobulines : - 2 types: plasmatique et sécrétoire


- IgA sécrétoire aide à la phagocytose des bactéries
- Rôle trophique (nutrition)
2) e/ Les substances de croissance :
EGF: facteur de croissance épithélial (Epithelial Growth Factor).
NGF: facteur de croissance du tissu nerveux (Nerve Growth Factor).
Ils ont un rôle important dans la croissance et le renouvellement régulier des tissus.
2) f/ La kallikréïne = Glycoprotéine,
Rôle: intervient localement dans la vasomotricité des vaisseaux (hypotenseur).

Régulation de la sécrétion salivaire :


-L’énervation supprime la sécrétion → régulation essentiellement nerveuse.
Mise en jeu de la sécrétion salivaire :
1/ Sécrétion réflexe : Réflexes absolus = Réflexes innés :
La sécrétion salivaire est déclenchée par :
- Stimulation des récepteurs de la langue par les aliments dans la bouche
- Stimulation des récepteurs œsophago-salivaires par la distension de l’œsophage par les aliments
2/ Sécrétion psychique : Réflexes conditionnés ou acquis :
- la vue, l’odeur peut déclencher la sécrétion salivaire = phénomène de "l'eau à la bouche".
- Réflexe de Pavlov : fistule au niveau du canal de Stenon chez le chien:
* son + aliments = Sécrétion salivaire
* Après apprentissage, le son sans aliments = sécrétion. Cette sécrétion salivaire conditionnée diminue
dans les états de déshydratation intracellulaire (sècheresse buccale).

ROLE DE LA SALIVE
- Rôle digestif : -L’amylase commence la digestion de l'amidon pour le dégrader en dextrines puis maltose
-La lipase linguale dégrade les lipides alimentaires en acides gras libres et monoglycérides -
Lubrification due au mucus salivaire : indispensable pour parole et phonation
- Humidification du bol alimentaire facilite mastication et déglutition
- Stimulation des papilles gustatives Solubilise les substances sapides et leur permet d'entrer en contact avec les
pailles gustatives
-Tamponnement du reflux du matériel acide Dans l’œsophage en situation physiologique ou pathologique
- Captation de substances exogènes Les glandes salivaires captent activement l'iode, le brome, le plomb et
certains antibiotiques qui passent directement dans le sang sans passage digestive ni hépatique
Les médicaments d’urgence utilisés en sublingual ont la même efficacité que la voie intraveineuse ! +++
- L’EGF salivaire renforce le potentiel de cicatrisation des tissus muqueux
- Défense immunitaire : présence d’IgA, d’IgG et d’IgM. enzymes (lysozyme, lactoperoxydases) et protéines:
Agrégation des germes et leur élimination, enzymes protéolytiques et hydrolytiques bactériennes
- le flux salivaire assure un nettoyage mécanique des surfaces muqueuses et dentaires, éliminant en partie la flore
pathogène
- Protection et lubrification des muqueuses : traumatismes (mastication, déglutition), déshydratation (respiration),
irritants.

PHYSIOPATHOLOGIE :
Troubles de la sécrétion : a- Hypersialorrhée : augmentation anormale de la sécrétion : Aphtes, port de prothèse,
grossesse ...
b- Hyposialorrhée : diminution sécrétion (Xérostomie) sécheresse buccale suite à une cure de chimiothérapie,
Syndrome de Gougerot-Sjörgen, Atteinte neurologique….
c- Asialie : arrêt totale de la sécrétion

Exploration de la sécrétion salivaire :


A- La sécrétion salivaire globale peut être quantifiée de façon fiable, au repos et après stimulation, par 3 méthodes :

1. Technique pondérale :
•Épreuve de repos : compresse dans le plancher buccal antérieur, pesée avant le test et 5 minutes après, sujet
ayant le visage penché en avant et n’avalant pas sa salive.
•Épreuve de stimulation : mastication d’une deuxième compresse pendant une minute (<3cc/min).
2. Recueil salivaire par aspiration :
• canule aspirative maintenue dans le vestibule inférieur.
• La salive est recueillie dans un tube gradué, lecture directe du volume.
• pendant 5 minutes au repos et pendant une minute de stimulation par mastication.
3. Le test au sucre:
-Chronomètre la durée nécessaire pour la fonte complète d’un morceau de sucre de 5,2 g.
B- La mesure du pH salivaire :

Rubans de papier pH-mètre, sur le dos de la langue et au niveau de l’ostium de chacun des canaux glandulaire, ex:
pH acide < 6.7 (favorise les phénomènes carieux)
C- Biopsie des glandes salivaires accessoires :

❖un granulome épithélioide et gigantocellulaire, (sarcoïdose)

❖dépôts amyloïdes

❖infiltrats lymphoïdes (Gougerot Sjogren)

Application pratiques :
-Des dosages salivaires : certains sont validés, d’autres en voie de validation pour aider au diagnostic ou au suivie
de certaines maladies.
-L’avantage majeur repose sur une technique de prélèvement non invasive, pouvant s’effectuer aisément hors
d’un laboratoire ou d’une structure spécialisée.
-Détection des anticorps (AC) anti Hélicobacter-Pylori (HP) dans la salive : gastrite à HP (pas en pratique
courante).
-AC anti-transglutaminase IgA salivaire : maladie cœliaque.
-Test salivaire de diagnostic d’hépatite virale C.
-Test salivaire de diagnostic de covid-19 : -Une sensibilité et spécificité clinique élevée,
-Un mode de prélèvement plus acceptable,
-Relative rapidité du résultat en 40 minutes.

Anomalies de la sécrétion salivaire :


A- Sénescence et salivation = Le vieillissement des glandes salivaires → une xérostomie,
– Altération du tissu de soutien : • Sclérose
• Adipose (alcool++)
– altération du parenchyme • Dédifférenciation des acini
• Métaplasie oncocytaire
C-Pathologies des glandes salivaires : B- Médicaments et salivation :
• Radiothérapie des cancers cervico-faciales
• Sténose de l’œsophage
• Syndrome de Goujerot-Sjrogren = syndrome sec,
xérostomie et xérophtalmie
• Infections virales : sialite ourlienne : virus des oreillons,
enfants ++
• Infections bactériennes : sialadénite, sialodochite, cause locale, antibiothérapie
• Lithiase salivaire : glande sous maxillaire+++, intérêt de sialendoscopie (technique mini invasive)
• Pathologie tumorale : glande parotide+++, fréquence des formes bénignes : IRM, cytoponction à l’aiguille fine

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