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Apprentissage

Modification durable du comportement qui ne peut être uniquement attribuée à une maturation
physiologique.
Le concept d'apprentissage a un sens différent dans la langue commune et dans la langue des
psychologues. Dans le langage de tous les jours, le terme apprentissage est étroitement associé à
l'idée de métier manuel ou de formation sur le tas : « On va le mettre en apprentissage... »
Pour les psychologues, au contraire, l'apprentissage est une fonction de la vie animale. Tout
animal est capable d'apprendre.( ... )
« Apprendre, c'est modifier son comportement ». Ce qui signifie que pour vérifier un
apprentissage, il faut mesurer le comportement initial (test initial), puis le comportement
tenninal(test final), et établir la différence entre ces deux comportements. Il est évident que cette
manière de définir l'apprentissage relève du courant de pensée behavioriste.
Cette définition simple et très opérationnelle, est indiscutablement réductrice. On peut lui
préférer une autre définition plus en accord avec le courant de pensée cognitiviste.
« Apprendre, c'est modifier durablement ses représentations et ses schèmes d'action ». RAYNAL
Franc. - RIEUNIER Alain. Pédagogie: Dictionnaire des concepts clés. Collection Pédagogie. ES.F 1997.

Apprendre
'Apprendre, selon la conception cognitiviste

1. C'est comprendre.

2. C'est acquérir des informations, des capacités.

3. C'est intégrer des schèmes nouveaux à sa structure cognitive.


4. C'est modifier ses représentations.
Pour Piaget, le concept d'équilibration est le concept central de l'apprentissage. « Supposons qu'à
un instant(t) donné, la structure cognitive d'un individu que nous appellerons Marc, soit en
équilibre, c'est-à-dire que tous les schèmes contenus dans la structure cognitive de Marc (schémas
d'action se trouvant dans son cerveau), lui permettent de répondre de façon adéquate à toutes les
situations qu'il a déjà rencontrées. Si Marc est tout à coup confronté à une situation nouvelle, cela
provoque un déséquilibre dans sa structure cognitive (Marc ne sait pas résoudre ce nouveau
problème). La recherche et la découverte de la solution entraînent une modification des schèmes
par l'intermédiaire des phénomènes d'assimilation et d'accommodation, et la structure cognitive
retrouve un nouvel équilibre situé à un niveau supérieur au premier ».

Apprendre, pour Piaget, c'est donc acquérir de nouveaux schèmes d'action. La succession -
>équilibre 1,
- rencontre d'une nouvelle situation, -
création du déséquilibre,
- assimilation, accommodation,

- modification du schème ancien.ou création d'un schème nouveau,


équilibre 2,
représente le schéma de l'apprentissage selon Piaget. Le couple assimilation / accommodation
permet d'expliquer le phénomène d'adaptation.
Illustrons cela par l'exemple du schème de la préhension
« Ariane, qui a 12 mois, est déjà capable de saisir manuellement des objets. Dans sa brève
existence, elle en a déjà saisi un certain nombre : elle a donc commencé à construire le schème de
la préhension. Lorsque se présente à elle un nouvel objet, nettement plus difficile à saisir que ceux
qu'elle a déjà rencontrés (une savonnette mouillée par exemple... ) elle saisit maladroitement cet
objet, tente de le déplacer, le lâche, le reprend, et cela pendant un certain temps. Ce faisant, elle
intègre progressivement cet objet à sa structure cognitive (phénomène de l'assimilation de l'objet
par le schème). A la fin de l'action, Ariane saisit parfaitement le nouvel objet, ou tout autre objet
du même type : sa structure cognitive a retrouvé un nouvel équilibre, à un niveau supérieur, c'est
le phénomène d'équilibration.
Pour Piaget, c'est l'interaction permanente entre l'individu et les objets (le monde), qui permet de
construire les connaissances, d'où le nom de constructivisme attribué à cette théorie de
l'acquisition de la connaissance.

° Apprendre, selon la conception behavioriste

1. C'est modifier durablement son comportement.

2. C'est donner une nouvelle réponse à un stimulus ou à un ensemble de stimuli qui ne


la provoquaient pas auparavant.
Les behavioriste s'interdisent de faire des hypothèses de fonctionnement sur les processus
invisibles du cerveau de l'individu. Ils ne nient pas qu'ils existent, mais estiment qu'ils ne peuvent
y avoir accès. En cela, les théoriciens du béhaviorisme se réfèrent indiscutablement au courant
matérialiste.
Les conceptions cognitivistes et behavioristes de l'apprentissage s'opposent totalement.

Les cognitivistes cherchent à aller plus loin que les behavioristes en élaborant des hypothèses sur
ce qui se passe dans la « boîte noire » lors de l'apprentissage : les concepts d'accommodation,
d'assimilation, d'équilibration, de traitement de l'information, de schéma, de plan, de
représentation, etc., sont donc strictement cognitivistes puisqu'ils constituent des hypothèses de
fonctionnement interne du cerveau humain.
Les behavioristes au contraire choisissent de décrire ce qu'il peuvent observer de l'extérieur. Ils
affirment qu'il suffit d'organiser les contingences extérieures de renforcement pour que les
individus apprennent.

RAYNAL Franc. - RIEUNIER Alain Pédagogie: Dictionnaire des concepts clés. Collection Pédagogie. E S.F.
1997.

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