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Éliane Allouch
Érès | « Le Coq-héron »
© Érès | Téléchargé le 29/01/2022 sur www.cairn.info via Bibliothèque nationale de France (BnF) (IP: 194.199.3.13)
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Éliane Allouch
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La question de la sexualité féminine est à l’origine de nombreuses et fruc-
tueuses controverses par le passé, et correspond à des moments critiques dans
l’histoire de la psychanalyse. Aujourd’hui, cependant, la notion du féminin
semble plus d’actualité auprès de la nouvelle génération d’analystes, ils (elles)
évoquent même pour la plupart leur malaise par rapport à la référence à la
sexualité féminine, fantasmée ou réelle. Mais c’est l’embarras dans lequel je me
suis retrouvée il y a trois ans au séminaire que, avec Sylvie Sesé-Léger, j’anime
depuis une dizaine d’années au sein de la Société de psychanalyse freudienne
(spf), intitulé alors « La sexualité féminine de Freud à nos jours », lorsque des
participant(e)s firent remarquer que le titre du séminaire « datait » ! L’année
suivante, rapportant à S. Sesé-Léger cette remarque sans élucider alors mon
embarras, je lui proposai de reprendre le terme du féminin qu’elle avait proposé
en 1996 dès l’origine de ce séminaire, qu’elle avait initié sous la rubrique
« Le féminin en question ». Aussi bien, depuis trois ans, le titre de notre sémi-
naire est « Le féminin de Freud à nos jours ».
Peut-on intervertir, sans se poser plus de questions, ces deux notions : la
sexualité féminine et le féminin ? Quels rapports précis, métapsychologiques,
historiques, ou autres, y a-t-il entre elles, et pourquoi sommes-nous amenés à
poser un tel questionnement ?
Cet article sera l’occasion de problématiser ce passage de la sexualité fémi-
nine au féminin en établissant une sorte de canevas historique et métapsycho
logique le plus concis possible, à partir d’une mise en perspective des principaux
congrès internationaux de psychanalyse qui, de Freud à nos jours, ont ponctué les
recherches sur la sexualité féminine et le féminin. Puis j’en viendrai à quelques
ouvrages psychanalytiques post-1968. C’était d’ailleurs le projet implicite (et
non explicite) que nous avions proposé dans l’argument de notre séminaire :
« Dans la perspective des filiations analytiques et des dynamiques transféren-
tielles, nous poursuivrons l’étude des pionnier(e)s sur la sexualité féminine,
en regard des recherches contemporaines plutôt axées sur le féminin. »
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Dès 1914, Lou Andreas-Salomé (1861-1930), contemporaine et proche
de Freud, fait un pas de côté par rapport à la conception freudienne quant au
processus pubertaire pour la fille, en publiant un article intitulé « Du type
féminin4 ». Sans contrer Freud qui, à cette époque, caractérisait simplement
la puberté chez la jeune fille par une nouvelle vague de refoulement atteignant
particulièrement la sexualité clitoridienne, Lou a élevé le débat : en premier
lieu, comme Ferenczi dont elle appréciait les idées sur ce thème, elle s’exprime
non pas en termes de sexualité féminine mais en termes de principe féminin.
Pour elle, le féminin est ce qui a été renvoyé à soi-même par le processus de la
maturité pubertaire – perspective, en quelque sorte, d’une organisation concen-
trique de la sexualité féminine, que Michèle Montrelay5 affinera cinquante ans
plus tard.
« La jeune fille, du fait de cette régression (renvoyée à soi-même), est main-
tenue dans un rapport plus égal avec le point de départ commun. Ce n’est pas un
simple retour (retournement de la pulsion sexuelle sur soi), mais une restauration de
l’ancien à un niveau supérieur comme une manière constitutive d’avancer en soi […]
à l’intérieur d’elle-même6. »
Notons in fine que lors de son texte de 1937 « Analyse avec fin et analyse
sans fin7 », Freud n’emploie pas le substantif « féminin » mais celui de « fémi-
nité8 » (die Weiblichkeit), et plus précisément celui du « refus de la féminité9 »,
pour les personnes des deux sexes qui échouent à entreprendre ou à terminer
leur analyse. Et Freud précise sans hésitation que « le refus de la féminité ne
peut évidemment rien être d’autre qu’un fait biologique10 ».
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sive, et non l’inverse. Dans le sillage de Ferenczi, d’Abraham, de Horney, et
(fortement encouragée par Ernest Jones) à la suite de son expérience psychana-
lytique avec les enfants, M. Klein présente, elle, une communication sur « les
stades précoces du conflit œdipien14 ». Elle expose explicitement dans ce texte
ses désaccords avec les conceptions de Freud sur le développement sexuel de
la fille (début de la guerre ouverte avec Anna Freud), notamment sur la datation
du complexe d’Œdipe, beaucoup plus précoce, sur ses éléments constitutifs
et sur le développement différencié des garçons et des filles :
« […] l’envie du pénis (chez la fille) succède au désir d’avoir un enfant, qui
remplace de nouveau l’envie du pénis plus tard. Je considère la privation du sein
comme la cause la plus fondamentale de la conversion vers le père15. »
Ce Xe Congrès international de psychanalyse marque un grand tournant
dans l’abord de la sexualité féminine après l’intervention de M. Klein. Plus
qu’en termes de localisations corporelles comme avec K. Horney, son article sur
« les stades précoces du conflit œdipien » en réfère essentiellement aux modes
relationnels ou identificatoires de la fille avec sa mère depuis la prime enfance.
Elle a particulièrement insisté sur la haine primitive (l’envie), apportant ainsi
une élucidation de la relation archaïque à la mère laquelle, selon son importance,
conditionnera après coup la relation au père. Par ailleurs, l’école kleinienne, qui
a pris une ampleur internationale, a d’une part insisté sur le fait que le phallus,
loin de signifier une réalité anatomique, désigne les idéaux et les valeurs que
représente l’organe pénien. D’autre part, elle a développé un maniement du
transfert tendant à exclure de la situation psychanalytique toute forme de réalité
matérielle au profit d’une pure réalité psychique, qui est cependant articulée à
l’ancien socle biologique et darwinien freudien.
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l’allemand un long texte contestataire de cet auteur, « De la masturbation du
clitoris et de l’envie du pénis ». En s’appuyant sur des cures de femmes,
F. Hann-Kende y démontre que le clitoris n’est pas l’équivalent du pénis, et
qu’en fin de compte, chez la petite fille, il n’est pas question d’une envie de
pénis mais d’un désir d’enfant. In fine, ce sont les hommes qui n’acceptent
pas le manque de pénis chez la femme.
C’est à la fin de cette année de 1932, comme le précise P. Rossi, que
paraissent les Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse,
ouvrage dans lequel Freud consacre un chapitre à la théorie de « la féminité »
en « élevant à un statut métapsychologique ce que, en 1926, il avait nommé
“Dark continent” ». Cependant, la pensée de Freud, insiste à juste titre P. Rossi,
demeure entravée par la matérialité anatomique du sexe féminin, qui lui fait
maintenir l’envie du pénis comme butée indépassable.
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La question de structure qu’a introduite l’approche de Freud depuis les Trois
essais sur la théorie sexuelle (1905), en mettant l’accent pour les deux sexes
sur le phallus, repose, pour Lacan, sur « le rapport de privation ou de manque à
être que symbolise le phallus [et] s’établit en dérivation sur le manque à avoir
qu’engendre toute frustration particulière ou globale de la demande25 ». Il en
résulte que toute manifestation et tout symptôme (la frigidité, l’homosexualité
féminine, en l’occurrence) doivent être pris en compte et traités, grâce au trans-
fert, non pas à partir de la fonction du développement mais en tenant compte
des trois registres de la structure psychique du sujet. Il souligne, entre autres,
comment Jones et son expérience exceptionnelle de l’homosexualité féminine26
a tourné court sur l’appui trop commode de l’identification, sans prendre en
compte que l’homosexuelle n’accepte pas que l’objet incestueux (le père) assume
son sexe au seul prix de la castration. Mais il reconnaît que « Jones a ici fort bien
détecté le lien du fantasme de l’homme invisible témoin (le père) avec le soin
porté par le sujet à la jouissance de sa partenaire27 ». Lacan en déduit que « la
sexualité féminine apparaît comme l’effort d’une jouissance enveloppée dans sa
propre contiguïté […] pour se réaliser à l’envi du désir que la castration libère
chez le mâle en lui donnant son signifiant dans le phallus28 ». Lacan souligne
ainsi l’importance pour le partenaire d’assumer son complexe de castration pour
accéder à la jouissance féminine. Sur ce point, Françoise Dolto illustrera ce
vigoureux retour de Lacan au complexe de castration en cernant au plus près le
phénomène de l’orgasme chez la femme et chez l’homme.
– Deuxième communication d’importance à ce congrès, la conférence de
Françoise Dolto (1908-1988), « La libido génitale et son destin féminin29 ».
Jeune psychiatre-psychanalyste en 1960, mariée à Boris Dolto30, elle décrit, sans
vergogne, de manière physiologique, la volupté éprouvée dans les différents
orgasmes (ou excitations) féminins, clitoridien, clitorido-vulvaire, vaginal et
utéro-annexiel.
« C’est à propos de ce travail-là, raconte F. Dolto, que Lacan a dit en sortant :
“Eh bien, tu es culottée ! Pour être culottée, tu es culottée !” Je lui ai dit : tu n’es
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du don réciproque de leur présence attentive l’un à l’autre, et de leur existence
sensée l’un par l’autre, dans la réalité. L’éphémère pouvoir imaginaire qu’ils se
promettent et se donnent réciproquement, dans la réalité de leur corps, d’accéder
au phallus, focalise le sens de leur désir, c’est-à-dire de leur être tout entier35 ».
Elle va jusqu’à soutenir que le partenaire sexuel masculin, qui assume bien la
castration, donc sa virilité, à l’acmé de l’orgasme est susceptible d’éprouver la
jouissance féminine. Mais elle ne manque pas de noter le risque narcissique pour
la femme de se sentir « devenir rien » lorsque le partenaire aimé manifeste des
comportements sadiques verbaux, mimiques, ou corporels. Elle ne manque pas
non plus de mentionner l’importance, pour une femme, du désir d’enfanter et
des fantasmes qui s’y rapportent, en fonction ou non de sa résolution œdipienne,
dont l’existence psychique de l’enfant dépendra.
Françoise Dolto est en effet courageuse, comme le souligne son époux.
À première vue, on pourrait lui reprocher d’en rester essentiellement aux mani-
festations cliniques conscientes ou préconscientes de la sexualité féminine.
Mais une lecture attentive permet de saisir qu’elle n’est pas dupe : toute mani-
festation clinique de la femme comme de l’homme est tributaire de l’organisation
psychique inconsciente des individus, notamment du degré de leur résolution
œdipienne, surdéterminé par les discours parentaux qui les ont marqués libidina-
lement. Il est à remarquer qu’à cette période (1960), un déplacement s’est opéré,
à propos de la sexualité féminine (et masculine), des localisations anatomiques
sexuelles à l’éprouvé orgastique, au profit de la rencontre amoureuse entre les
deux partenaires. Wladimir Granoff et François Perrier vont faire un pas de plus.
– En effet, lors de ce congrès d’Amsterdam, Granoff (1924-2000) et
Perrier (1922-1990) envisagent également la sexualité féminine « en fonc-
tion de ce vers quoi la sexualité tend et mène : l’orgasme ». Mais, convaincus
que c’est à partir de la conception freudienne du phallus (c’est-à-dire de la
castration) que toute élaboration se construit, c’est en termes de désir qu’ils
proposent de comprendre la sexualité féminine. Partant de l’oscillation, chez
les homosexuel(les), entre deux positions, ils repèrent que l’une, la masculine,
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phallus sur la crête du plaisir, versant descendant, au profit de sa diffusion dans
la saisie du corps orgasmique de la femme. C’est ce que le désinvestissement du
pénis rendrait possible. Il se produit ainsi chez l’homme, qui assume la castra-
tion, un envahissement dénarcississant. Dans cette ligne d’hypothèses, ils en
concluent que l’orgasme masculin (à l’envi du plaisir de la femme) est mode
et traduction phallique d’un fondamental orgasme en creux, qui n’est peut-être
ni féminin ni masculin en tant qu’aptitude somatique naturelle. Ce phénomène
naturel ressortirait au vide, à partir du défaut de signifiant, dans un au-delà de
l’objet que Lacan a désigné comme la « Chose », ou le Réel.
Ces trois conférences du congrès d’Amsterdam ouvrent sur la conception
qu’un sujet, homme ou femme, marqué du sceau de la castration, est susceptible,
au sein d’une rencontre avec un autre de l’autre sexe, de transporter la sexualité
masculine au lieu de l’au-delà du simple plaisir éjaculatoire, vers une jouissance
au-delà du phallus, celle éprouvée dans tout son corps par une femme qui accepte
de se donner à son partenaire. Un pas est franchi en direction d’une géographie
imaginaire du corps à l’origine de la jouissance au-delà du phallus.
En 1964, paraît La sexualité féminine. Recherches psychanalytiques
nouvelles, ouvrage collectif sous la direction de Janine Chasseguet-Smirgel,
dédié par ses auteurs à la mémoire d’Ernest Jones37. Les six textes de ce livre
sont fort intéressants, car ils sont produits par d’excellents cliniciens, mais
ils n’ouvrent pas sur des propositions différentes de celles du conflit amorcé
par Jones et Karen Horney à l’égard des théories freudiennes sur la sexualité
féminine.
En 1972, dans le Séminaire Encore 38, Lacan articulera et définira la notion
de la jouissance39 au-delà du phallus comme étant la jouissance spécifique-
ment féminine, qu’il a nommée la « jouissance supplémentaire ». Cela ne veut
pas dire que la femme se situerait hors de la fonction phallique ; au contraire,
précise Lacan, « elle y est à plein. Mais il y a quelque chose en plus40 », qui se
repère également chez les mystiques, telle Hadewijch d’Anvers, une béguine,
mais aussi chez des hommes « doués », comme saint Jean de la Croix41 ou
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Au cours des années 1980 à 2000, le substantif « le féminin » (plutôt que
les notions de sexualité féminine et de féminité) commence à être employé par
plusieurs psychanalystes ; ainsi, en 1976, par Wladimir Granoff 47. Pour ma part,
en juillet 2003, je propose la notion du féminin élémentaire comme processus
antagoniste de l’autisme au colloque de Cerisy48. Le féminin élémentaire ressort
au bon fonctionnement du renversement du but actif de la pulsion en un but
passif 49, opération qui appelle un état de passivité active, rendant le sujet particu-
lièrement réceptif à la libido de l’Autre et aux origines du processus de sublima-
tion. Aussi ai-je désigné « le féminin comme centre germinatif (point d’ancrage,
de relance et de diffusion) des processus de symbolisation primaire, qui sous-
tendent la dynamique subjectivante et/ou sublimatoire, voire, ultérieurement,
qui confèrent densité, profondeur et ouverture à la féminité et à la masculinité
pour les deux sexes50 ».
En 2004, je prends connaissance de l’ouvrage collectif Invention du
féminin51, coordonné par Liliane Gherchanoc, Dominique Guyomard et Sylvie
Sesé-Léger, avec lesquelles je prends contact. En 2008, S. Sesé-Léger publie
L’Autre féminin52. Pour elle, le « féminin est à la féminité ce que le sens latent
du rêve est à son sens manifeste » et ne peut être confondu avec le maternel ou
la féminité ; « le féminin, pour l’homme comme pour la femme, est la rencontre
avec l’altérité53 ».
En guise de conclusion
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Résumé
À partir de la mise en perspective, de Freud à nos jours, des principaux congrès sur la
sexualité féminine et de certaines recherches post-1968 sur ce thème, l’auteur présente
les différentes notions étudiées, qui ont précédé et introduit celle du féminin. L’enjeu de
cet article vise à bien différencier la sexualité féminine du féminin, lequel vient expli-
citer quelque peu l’énigme du « continent noir » freudien.
Mots-clés
Sexualité féminine, le féminin, géographie imaginaire du corps, jouissance Autre et
jouissance phallique, renversement de la pulsion en son contraire, contact libidinal.
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Notes
1. S. Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, OCF.P, VI, Paris, Puf, 2006.
2. S. Freud, « Sur la sexualité féminine » (1931), dans La vie sexuelle, Paris, Puf, 1969, p. 141.
3. Ibid., p. 140. « Dans plusieurs cas, précise-t-il, [l’attachement à la mère] s’étendait jusque dans la qua-
trième année et occupait ainsi une partie beaucoup plus longue de la floraison sexuelle précoce. »
4. L. Andreas-Salomé, « Du type féminin », dans L’amour du narcissisme, Paris, Gallimard, 1980.
5. M. Montrelay, L’ombre et le nom, sur la féminité, Paris, Les Éditions de Minuit, 1977.
6. Ibid., p. 77.
7. S. Freud, « Analyse avec fin et analyse sans fin », dans Résultats, idées, problèmes, II, Paris, Puf, 1985.
8. À propos de la distinction des termes femme, féminité et féminin, cf. É. Allouch, « L’impossible Œdipe
féminin ? », L’Œdipe de la psychanalyse, mythe ou complexe ?, Lettres de la SPF, 2016, p. 103-110.
9. S. Freud, « Analyse avec fin et analyse sans fin », op. cit., p. 266-267. Ce refus de la féminité, précise
Freud, correspond chez la femme à l’envie du pénis, chez l’homme, au refus de la position passive vis-à-vis
d’un autre homme.
10. Ibid., p. 268.
11. K. Abraham, « Manifestation du complexe d’Œdipe chez la femme » (1921), dans Œuvres complètes, II,
trad. I. Barande avec la collaboration de E. Grin, Paris, Payot, 1965.
12. K. Horney, « Genèse du complexe de castration chez la femme », trad. G. Rintzler, Paris, Payot, 1969.
13. Sous l’influence de la deuxième génération d’analystes – durant l’entre-deux-guerres, un mouvement
d’émancipation commença à libérer les femmes de l’aliénation religieuse, sociale et sexuelle qui pesait sur
elles –, les femmes sont de plus en plus nombreuses, avec souvent une formation de médecins, de psycha-
nalystes et, surtout, de psychanalystes d’enfants. Pour une idée plus complète de l’évolution des théories
freudiennes sur la sexualité féminine et des textes des pionnières de cette époque, je renvoie le lecteur à
l’excellente recension de Janine Chasseguet-Smirgel dans son livre La sexualité féminine. Recherches psy-
chanalytiques nouvelles (avec la participation de C. David, B. Grunberger, C.-J. Luquet-Parat, J. McDougall
et M. Torok), Paris, Payot, 1964. À noter que Freud, in fine, maintient la référence au « roc d’origine » d’ordre
biologique du féminin et du masculin dans son article de 1937, « Analyse avec fin et analyse sans fin »
(op. cit., p. 268).
14. M. Klein, « Les stades précoces du conflit œdipien » (1928), dans Essais de psychanalyse, trad. M. Derrida,
Paris, Payot, 1972.
15. Ibid., p.241.
16. Les informations sur ce débat de 1932 à Budapest ont été présentées à notre séminaire, « Le féminin
de Freud à nos jours », sous l’intitulé : « Débats de 1932 sur la sexualité féminine, enjeux de la cure.
L’exemple hongrois » (février 2018).
17. Au sein de la sfp fondée par D. Lagache en 1953, se retrouvent tous les libéraux de la spp affiliée à l’ipa
(International Psychoanalytical Association). Parmi ces libéraux : Jacques Lacan, Françoise Dolto, Juliette
Favez-Boutonnier, Didier Anzieu, Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis, Serge Leclaire, François Perrier,
Daniel Widlöcher, Jenny Aubry, Octave et Maud Mannoni, Moustapha Safouan.
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30. Boris Dolto était un médecin russe qui n’a pas pu exercer en France. Il a fondé à Paris une école de
kinésithérapeutes, très réputée.
31. F. Dolto, Le féminin. Articles et conférences, V, Paris, Gallimard, 1998, p. 288-289.
32. F. Dolto, Sexualité féminine, op. cit., p. 163.
33. W. Reich, La fonction de l’orgasme (1942), Paris, L’Arche, 1952.
34. F. Dolto, Sexualité féminine, op. cit., p. 163.
35. Ibid., p. 165.
36. En 1959, des travaux de François Perrier sur l’hypocondriaque ont montré la géographie imaginaire
par laquelle il tente inconsciemment de redessiner, dans son corps malade, l’incernable et le non-symbolisable
d’une féminité rejetée. Il part d’une expérience non phallique de l’orgasme, et ne vit que pour s’en défendre,
dans l’incorporation d’un objet imaginaire qui sera, en fin de compte, lui-même, en tant que phallus de sa
mère. Cf. F. Perrier, « La psychanalyse et l’hypocondriaque » (1959), L’évolution psychiatrique, n° 3, repris
dans La Chaussée d’Antin. Œuvre psychanalytique, II, Paris, Albin Michel, 2008, p. 281-299.
37. J. Chasseguet-Smirgel (sous la direction de), op. cit.
38. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XX (1972-1973), Encore, Paris, Le Seuil, 1975.
39. Ibid., p. 68. Lacan distingue la jouissance du plaisir. Elle implique dans la perversion une transgression
de la loi. Pour un sujet inscrit dans la castration, elle désigne un état aussi bien corporel que psychique
au-delà du langage ou de la chaîne signifiante commune, qui donne accès à la part féminine d’un sujet,
dans la rencontre amoureuse ou dans la création.
40. Ibid., p. 69.
41. Ibid., p. 70.
42. Sans inclure le complexe de castration, l’idée de la bisexualité a fait florès, reprise par la sociologie, la
philosophie et les médias avec la question du genre (gender), jusqu’à soutenir qu’il n’y a pas seulement
deux sexes…
43. J. Lacan, Encore, op. cit., p. 75.
44. Ibid., p. 73.
45. M. Montrelay, op. cit.
46. E. Allouch, « L’impossible Œdipe féminin ? », op. cit., p. 106.
47. W. Granoff, La pensée et le féminin, Paris, Les Éditions de Minuit, 1976.
48. E. Allouch, « Le féminin élémentaire et ses destins », dans Transhumances V, actes du colloque de
Cerisy. Résistances au sujet – Résistances du sujet, Presses universitaires de Namur (Belgique), 2004,
p. 351-364. Sous l’intitulé « Le féminin, l’antagonisme de l’autisme », ce texte de 2002 est repris et augmenté
dans E. Allouch, Corps et psyché en psychanalyse, L’apport de l’autisme et des psychoses infantiles, Paris,
Campagne Première, 2015, p. 205-224.
49. S. Freud, « Pulsions et destins des pulsions », OCF.P, XIII, Paris, Puf, 1988, p. 172.
50. E. Allouch, Corps et psyché en psychanalyse, op. cit., p. 223.
51. L. Gherchanoc, D. Guyomard, S. Sesé-Léger (sous la direction de), Invention du féminin, Paris,
Campagne Première, 2002.
52. S. Sesé-Léger, L’Autre féminin, Paris, Campagne Première, 2008.
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FIGURES DU MAL
les 27-28-29-30 Octobre 2020
(dates sous réserve de l’évolution de la situation)
Association des Kibbutzim
rehov Léonard de Vinci, Tel Aviv, Israël
Sous la direction de
Michel Gad Wolkowicz
Prof. ass. de Psychopathologie, psychanalyste,
président de l’Association Internationale Inter-Universitaire Schibboleth
– Actualité de Freud –
&
The Interdisciplinary Institute Schibboleth – Presence of Freud –
www.schibboleth.fr
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