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DROIT DES SOCIÉTÉS

TITRE I :
GÉNÉRALITÉS SUR LES SOCIÉTÉS
S. 5 G. Droit des affaires Ensembles 1 et 2
2023-2024
Plan
2

 INTRODUCTION
 TITRE I- GENERALITES SUR LES SOCIETES

 CHAPITRE I- LA NOTION DE SOCIETE


 Section I- Le contrat de société
 §1- La réunion d’apports
 A- Les apports
 B- Le capital social
 §2- La recherche et le partage des bénéfices et la
contribution aux pertes
 §3- L'esprit sociétaire
Plan
3

 Section II- La personnalité morale de la société


 §1- Les attributs de la personnalité morale
 §2- Les sociétés sans personnalité morale
 A}- La société en participation
 B}- La société de fait et la société « créée de fait »
 1- La société de fait
 2- La société « créée de fait »
Plan
4

 Section III- Classification des sociétés


 §1- Sociétés civiles et sociétés commerciales
 §2- Les différents types de sociétés commerciales
 A}- Sociétés de personnes ou par intérêts
 B}- Sociétés de capitaux ou par actions
 C}- La société à responsabilité limitée
Plan
5

 CHAPITRE II- LES REGLES DE CONSTITUTION ET DE


DISSOLUTION COMMUNES AUX SOCIETES
COMMERCIALES
 Section I- Les règles de constitution (règles de forme)
 §1- L'exigence d'un écrit : les statuts
 §2- Les formalités de publicité
 Section II- Les règles de dissolution
 §1- La volonté des associés
 §2- La réalisation de l'objet social ou l’impossibilité de le
réaliser
 §3- La dissolution par voie de justice
 §4- La liquidation de la société
INTRODUCTION
6

 Le droit a permis la création de sujets de droit


purement juridiques, qui existent indépendamment
des personnes physiques qui les composent : ce sont
les personnes morales. La personnalité morale se
définit comme étant le groupement de personnes ou
de biens ayant, comme une personne physique, la
personnalité juridique.
INTRODUCTION
7

 On distingue, traditionnellement, les personnes morales


de droit privé des personnes morales de droit public.
Les personnes morales de droit privé sont les
groupements à but lucratif, comme les sociétés et les
groupements à but non lucratif comme les associations
et les syndicats.
 Le droit des sociétés est la branche du droit privé qui
étudie les sociétés civiles et commerciales. Les règles du
droit des sociétés prévoient l'ensemble des dispositions
nécessaires à la création, au fonctionnement ainsi qu'à
l'éventuelle liquidation de la société.
INTRODUCTION
8

 Le succès que les sociétés connaissent aujourd'hui


s'explique par les avantages que la structure
sociétaire présente par rapport à l'entreprise
individuelle. Des considérations fiscales et sociales
militent également en faveur du choix de la
structure sociétaire.
 Dans les sociétés, excepté pour certaines, la
responsabilité des associés est limitée aux apports
effectués. En effet, le principe est que le patrimoine
social répond seul des engagements de la société
INTRODUCTION
9

 Ce principe connaît toutefois des limites :


 Limites de droit : extension éventuelle des
conséquences de la liquidation judiciaire de la société
aux dirigeants qui se sont rendus coupables de
certaines fautes.
 Limites de fait : cautionnement des dirigeants.

 Nous étudierons, successivement, dans le cadre de ce


cours :
 - Les sociétés en général (Titre I)
 - Les sociétés commerciales par la forme (Titre II).
TITRE I
GENERALITES SUR LES SOCIETES
10

 Bien que moins nombreuses que les commerçants


personnes physiques, les sociétés occupent dans
l'économie moderne, une place de plus en plus
importante. Leur nombre augmente et elles se
rencontrent dans tous les secteurs : commerce,
industrie, services, construction et même agriculture.
 La société présente l'avantage de permettre le
regroupement de capitaux importants constitués par
les apports des associés, les crédits bancaires,
l'émission de titres, etc.
TITRE I
GENERALITES SUR LES SOCIETES
11

 Les articles 982 à 1091 du DOC constituent le droit


commun des sociétés civiles et commerciales. Si le
fonctionnement des sociétés est soumis à des
principes propres à chaque type de société, les
points communs sont nombreux. Aussi, des
dispositions communes régissent la constitution et la
dissolution des sociétés commerciales. Ainsi, après
avoir abordé la notion de société (Chapitre I), nous
étudierons les règles de constitution et de dissolution
communes aux sociétés commerciales (Chapitre II).
CHAPITRE I
LA NOTION DE SOCIETE
12

 La définition de la société est donnée par l'art 982


du DOC aux termes duquel la société est « un
contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun leurs biens ou leur travail ou
tous les deux à la fois, en vue de partager le
bénéfice qui pourra en résulter ».
 Ainsi, d'après ce texte la société naît de l'accord de
deux ou plusieurs personnes qui décident de mettre
en commun des apports pour en tirer un bénéfice.
CHAPITRE I
LA NOTION DE SOCIETE
13

 Cette thèse de la société-contrat est aujourd'hui


battue en brèche. En effet, la loi n°5-96, en créant
la société à responsabilité limitée à associé unique
(SARLAU), permet désormais l'institution d'une
société par l'acte de volonté d'une seule personne.
 En outre, les lois sur les sociétés restreignent le rôle
des associés dans la rédaction des statuts et les
soumettent à un ensemble de règles qu'ils ne
peuvent modifier.
CHAPITRE I
LA NOTION DE SOCIETE
14

 Enfin, ce n'est pas le contrat qui confère la personnalité


morale à la société mais la formalité juridique
d'immatriculation au registre du commerce.
 Toutes ces raisons expliquent que la thèse de la société-
institution soit de plus en plus sur le devant de la scène.
 En dépit de ce qui précède, le principe demeure que la
société est d'abord, à l'origine, un contrat (Section I).Ce
contrat donne naissance à une personne morale
exerçant le commerce, ayant des droits et assumant des
obligations (Section II). La loi propose différentes
formes de sociétés (Section III).
SECTION I
Le contrat de société
15

 La société étant un contrat, toutes les règles régissant


les contrats ont vocation à s'appliquer. Une société n'est
donc valablement constituée que si les conditions de
validité suivantes sont réunies :
 Le consentement des parties est exempt de vices ;
 L'objet du contrat de société (art : 985, 986 du DOC) ;
 Les règles de capacité varient en fonction de la forme
de société. Dans les sociétés où les associés ont la
qualité de commerçant (cas de la société en nom
collectif), la capacité d'exercer le commerce est
exigée ;
SECTION I
16
Le contrat de société
 La cause.
 L'objet social est le genre d'activité que la société
se propose d'exercer pour obtenir les bénéfices
escomptés. L'objet doit également être réalisable,
possible.
 La cause est le motif qui conduit une personne à
constituer une société. La cause n'est pas licite si la
société est constituée pour faire échec à une
obligation de non concurrence ou à une interdiction
professionnelle pesant sur une personne physique.
SECTION I
17
Le contrat de société
 Le contrat de société, du fait qu'il donne naissance
à une personne morale, est soumis à des conditions
qui lui sont spécifiques. Ces conditions sont au
nombre de trois.
 Deux sont expressément énoncées par l'art 982 du
DOC : la réunion d'apports (§1) et la recherche de
bénéfices (§2). Une autre condition a toujours été
considérée comme nécessaire: l'affectio societatis ou
volonté de s'associer (§3).
§1- La réunion d’apports
18

 Les associés doivent mettre quelque chose en


commun, c'est à dire faire des apports à la société.
A- Les apports
19

 Ils peuvent être :


 Des apports en numéraire c'est à dire en espèces ;
 Des apports en nature c'est à dire des biens autres
qu'une somme d'argent : biens immeubles ou
meubles, droits incorporels (nom commercial, brevet
d'invention, marque, etc.) ;
 Des apports en industrie c'est à dire l’apport d'un
travail, de connaissances techniques,
professionnelles, commerciales, etc.
A- Les apports
20

 Si l'apport est constitué par des choses autres que


du numéraire, ces choses doivent être évaluées par
un commissaire aux apports.
 La loi ne prévoit pas les apports en industrie dans
la société en nom collectif. Ces apports n'étant pas
immédiatement réalisables, ils ne sont pas non plus
admis dans la société anonyme. Les apports en
industrie sont exceptionnellement admis dans la
société à responsabilité limitée.
B- Le capital social
21

 L'ensemble des apports constitue le fonds commun


des associés ou capital social. Ce capital social est
divisé en parts ou en actions qui sont remises aux
associés en proportion de leurs apports.
§2- La recherche et le partage des bénéfices et
la contribution aux pertes
22

 Le but de la société devrait être la réalisation de


bénéfices et leur partage entre les associés.
 De même qu'ils ont vocation à se partager les
bénéfices, les associés doivent tous supporter aussi les
pertes
 Si la société fait de mauvaises affaires, l'associé risque
ainsi de perdre son apport. La règle ne signifie pas
que l'associé peut être poursuivi par un créancier
impayé si la société est insolvable. Seuls, en effet, les
associés d'une société en nom collectif ou les associés
commandités sont tenus indéfiniment et personnellement
du passif social.
§3- L'esprit sociétaire
23

 Les associés doivent avoir la volonté de collaborer


ensemble en vue de la réalisation de l'objet social.
Cet élément, appelé traditionnellement « affectio
societatis » suppose chez tout associé une intention
commune de participer à l'activité de la société sur
un même pied d'égalité que les autres associés. Tous
les associés doivent pouvoir donner leur avis sur la
marche de l'entreprise et doivent pouvoir exercer
un contrôle sur ses comptes.
SECTION II
La personnalité morale de la société
24

 L'originalité du contrat de société réside dans le fait


qu'il donne naissance à une personne juridique
distincte de la personnalité de ses membres. Un être
juridique autonome avec des droits et des
obligations qui lui sont propres.
 La personnalité morale est acquise à la société à
compter de son immatriculation au registre du
commerce et disparaît à la clôture de la liquidation.
§1- Les attributs de la personnalité morale

25

 La société est une personne morale qui comporte de


façon distincte les mêmes attributs qu'une personne
physique. Elle a un nom : sa dénomination sociale.
Celle-ci peut être constituée par le nom d'un ou de
plusieurs associés comme elle peut être une
dénomination de fantaisie.
 La société a également un domicile (son siège
social) et une nationalité (celle de son siège social).
§1- Les attributs de la personnalité morale
26

 Toute société dotée de la personnalité morale a un


patrimoine propre distinct de celui des associés. Ce
patrimoine répond des dettes sociales.
 La société a la capacité juridique dans la limite de
son objet social. Elle peut conclure des accords,
défendre ses intérêts devant les tribunaux et
assumer une responsabilité civile et même pénale.
Elle agit par l'intermédiaire de ses représentants.
§2- Les sociétés sans personnalité morale
27

 A côté des sociétés possédant la personnalité


juridique, on trouve des sociétés reconnues par le
droit mais dépourvues de personnalité juridique.
C'est le cas des sociétés suivantes :
A}- La société en participation

28

 Elle est régie par la loi n° 5-96 du 13 février 1997.


 C'est une société occulte en ce sens qu'elle n'existe que
dans les rapports entre associés. Elle ne doit pas se
manifester aux tiers. Ces derniers sont censés ignorer le
contrat existant entre les associés.
 La société en participation n'est soumise à aucune des
formalités de publicité imposées par la loi aux autres
sociétés commerciales. Son existence peut être
constatée par tout moyen de preuve : documents
comptables, correspondances, preuve testimoniale.
A}- La société en participation
29

 La société en participation n'a pas de personnalité morale.


En conséquence, elle ne peut avoir un patrimoine propre.
Chaque associé demeure propriétaire de son apport.
Toutefois, les associés peuvent décider de mettre en
indivision certains apports. Les biens acquis en cours de vie
de la société par l'emploi de deniers indivis sont réputés
indivis.
 A l'égard des tiers, chaque associé contracte en son nom
personnel et est seul engagé à l'égard des tiers même s'il
révèle le nom des autres associés sans leur accord.
 Par contre, si les associés se sont eux-mêmes dévoilés aux
tiers en agissant ostensiblement en qualité d'associés, ils sont
tenus à l'égard des tiers comme des associés en nom
collectif.
B}- La société de fait et la société « créée de
fait »
30

 Il s'agit de formes juridiques de sociétés qui se


distinguent de la société de droit.
1- La société de fait
31

 Il s'agit du cas exceptionnel dans lequel une société


a été voulue et créée par les participants puis
annulée, par exemple : pour cause de vice de
constitution ou défaut de publicité.
 La société survivra comme société de fait pour
procéder à sa liquidation.
2- La société « créée de fait »
32

 La jurisprudence admet l'existence de ce type de


société dans le cas où des personnes qui n'ont
accompli aucune formalité de constitution de
société, se sont néanmoins comportées en fait
comme des associés. Ils ont participé à une œuvre
économique commune, ont effectué des apports,
partagé des bénéfices.
SECTION III
Classification des sociétés
33

 Les divers types de sociétés peuvent faire l'objet de


plusieurs classifications.
§1- Sociétés civiles et sociétés
commerciales
34

 Les sociétés civiles sont celles qui ont une activité


civile alors que les sociétés commerciales sont celles
qui ont pour objet l'exercice habituel d'actes de
commerce. Ainsi, une société en participation n'est
commerciale que si son objet est commercial.
§1- Sociétés civiles et sociétés
commerciales
35

 La loi répute, en outre, commerciales par leur forme et


quelle que soit leur activité :
 la société anonyme ;
 la société en nom collectif ;
 la société en commandite (simple et par actions) ;
 la société à responsabilité limitée.
 L'intérêt de la distinction entre sociétés commerciales et
sociétés civiles réside dans le fait que les premières sont
soumises à certaines règles juridiques qui ne s'imposent
pas aux secondes.
§2- Les différents types de sociétés
commerciales
36

 On distingue trois catégories principales de sociétés


commerciales.
A}- Sociétés de personnes ou par intérêts
37

 Dans ces sociétés, les associés se connaissent bien. Ils


contractent en considération de la personne des
autres associés. Ce que les juristes appellent «
l'intuitu personae ».
 Les associés s'engagent personnellement et
solidairement et ne peuvent céder leurs parts
sociales sans le consentement de leurs coassociés.
Nous retrouvons dans les sociétés de personnes : la
société en nom collectif et la société en commandite
simple.
B}- Sociétés de capitaux ou par actions
38

 Ce sont les sociétés qui permettent le mieux le


groupement de capitaux et constituent de ce fait le
cadre juridique le mieux adapté à la grande entreprise
moderne.
 Dans ces sociétés, la personne des associés n'a qu'une
importance tout à fait secondaire. Seuls les capitaux
qu'ils apportent sont pris en considération.
 Les associés ne sont tenus que jusqu'à concurrence de
leur apport. Ils reçoivent des parts de capitaux appelés
actions qui sont négociables. Sont rangées dans cette
catégorie : la société anonyme et la société en
commandite par actions.
C}- La société à responsabilité limitée

39

 Elle se situe à mi-chemin entre la société de personnes


et la société de capitaux.
 La SARL ressemble aux sociétés de capitaux en ce que
la responsabilité de chacun des associés est limitée au
montant de l'apport effectué. Elle ressemble aux
sociétés de personnes en ce que les associés se
connaissent et que les parts sociales ne sont pas
négociables et ne sont pas librement cessibles (par
exemple : elles ne peuvent être cédées à des tiers
étrangers à la société qu'avec le consentement de la
majorité des associés).
CHAPITRE II
Les règles de constitution et de dissolution communes
aux sociétés commerciales
40

 Les sociétés commerciales sont soumises à des règles


dont certaines sont spécifiques à chaque forme de
société et d'autres communes à toutes les sociétés. Il
s'agit des règles de constitution (Section I) mais aussi
celles de dissolution (Section II).
SECTION I
Les règles de constitution (règles de forme)
41

 En plus des conditions de fond (apports, partage


des bénéfices et contribution aux pertes, affectio
societatis), la constitution d'une société est soumise à
certaines conditions de forme comme l’exigence
d’un écrit (§1) et la publicité (§2).
§1- L'exigence d'un écrit : les statuts
42

 En matière de sociétés commerciales, les textes de loi


exigent de constater par écrit les sociétés commerciales.
 Cet écrit qui peut être authentique ou sous seing privé
constitue les statuts de la société.
 Les statuts doivent comporter les mentions exigées par
la loi, à savoir notamment la forme de la société, sa
dénomination sociale, son adresse, son objet, la durée
pour laquelle elle est constituée, l'identité des associés,
le montant du capital social avec l'indication du montant
des apports en numéraire ainsi que la description et
l'évaluation des apports en nature.
§2- Les formalités de publicité
43

 A l'exception de la société en participation, toutes les


sociétés commerciales sont soumises à la publicité.
 Les formalités de publicité consistent dans :
 Le dépôt des statuts au greffe du tribunal du siège social ;
 L'insertion d'un extrait des statuts au BO et dans un journal
d'annonces légales ;
 L'immatriculation au registre du commerce (la société
n'acquiert la personnalité morale et n'existe à l'égard des
tiers qu'après son immatriculation au registre du commerce) ;
 La publication de la constitution de la société au BO et dans
un journal d'annonces légales.
 L'inobservation de ces formalités de dépôt et de publicité
entraîne la nullité de la société.
§2- Les formalités de publicité
44

 Une fois la société constituée, certains de ses actes


sont aussi soumis à publicité. Il s'agit des actes,
délibérations ou décisions portant sur la
modification des statuts, la dissolution de la société,
la clôture de la liquidation, les décisions judiciaires
prononçant la dissolution ou la nullité de la société.
 Le défaut de publication de ces actes ou décisions
entraîne leur nullité.
SECTION II
45
Les règles de dissolution
 Certaines règles de dissolution sont communes à
toutes les sociétés commerciales. Les causes de
dissolution sont nombreuses et les effets similaires
pour les différents types de sociétés.
 La dissolution d'une société peut résulter de causes
diverses.
§1- La volonté des associés
46

 Les associés fixent la durée de la société. A l'expiration


de cette durée, la société est dissoute de plein droit.
 La société est cependant prorogée tacitement lorsque
malgré le délai convenu, les associés continuent les
opérations qui faisaient l'objet de la société.
 Les associés peuvent aussi décider à l'unanimité la
dissolution anticipée de la société ou au contraire sa
prorogation.
 Lorsque la durée de la société n'est pas déterminée, la
dissolution peut résulter de la renonciation d'un ou de
plusieurs associés. Cette renonciation doit cependant
être faite de bonne foi et non à contretemps.
§2- La réalisation de l'objet social ou
l’impossibilité de le réaliser
47

 La notion de réalisation de l’objet correspond à l'expression


employée par l'article 1091 du DOC : «Par la réalisation
de l'objet en vue duquel elle avait été contractée, ou par
l'impossibilité de le réaliser ». Elle traduit une évidence aux
termes de laquelle, lorsqu'une société est constituée
pour la réalisation d'opérations déterminées, elle sera
dissoute lorsque ses activités statutaires seront
achevées. La réalisation de l’objet social est une illustration
particulière de l’expiration de la société par arrivée de son
terme.
 L’extinction de l’objet social s’entend de l'impossibilité
pour la société de poursuivre l'activité pour laquelle elle a
été constituée.
§3- La dissolution par voie de justice
48

 Il est possible à tout associé de demander en justice


la dissolution de la société s'il y a de justes motifs
tels que des mésintelligences graves survenues entre
les associés, le manquement d'un ou plusieurs
d'entre eux aux obligations résultant du contrat,
l'impossibilité où ils se trouvent de les accomplir. La
dissolution peut aussi être la conséquence de
l'annulation de la société.
§4- La liquidation de la société
49

 La société survit à sa dissolution pour les besoins de


la liquidation et jusqu'à la clôture de celle-ci.
 La liquidation consiste en la réalisation de l'actif
social, l'acquittement du passif et la répartition du
reliquat en numéraire entre associés.
 Dès son entrée en fonctions, le liquidateur doit
notamment procéder au dépôt au greffe du
tribunal et à l'inscription au registre du commerce
des décisions prononçant la dissolution.
§4- La liquidation de la société
50

 Il doit faire le nécessaire pour informer les créanciers et


fournir aux associés tout renseignement sur les opérations
effectuées dans le cadre de la liquidation.
 A la fin de la liquidation, le liquidateur doit dresser un
inventaire et un bilan résumant les opérations qu'il a
accomplies et la situation définitive qui en résulte.
 Il doit par ailleurs déposer tous les livres et documents
sociaux au greffe du tribunal de l'ex siège social ou entre
les mains de la personne choisie à la majorité des associés.
Ces documents doivent être conservés pendant 15 ans.
 Un avis de clôture de la liquidation doit également être
publié dans un journal d'annonces légales et au bulletin
officiel si la société a fait appel public à l'épargne.

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