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Bulletin de psychologie

Méthodologie projective et traitement informatique : un exemple


de structure de données qualitatives en psychologie sociale
clinique
Émile-Henri Riard

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Riard Émile-Henri. Méthodologie projective et traitement informatique : un exemple de structure de données qualitatives
en psychologie sociale clinique. In: Bulletin de psychologie, tome 45 n°406, 1992. Les méthodes projectives et leurs
applications pratiques. pp. 566-574;

doi : https://doi.org/10.3406/bupsy.1992.14174;

https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1992_num_45_406_14174;

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BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
Tome XLV - N ° 406

Méthodologie projective
et traitement informatique :

Un exemple de structure de données


qualitatives en psychologie sociale clinique
Emile-Henri RIARD *

Y compris dans le domaine de la psychologie des exigences théoriques et ne peut être posée
sociale clinique, les chercheurs ont recours à la en tant que fin en soi, hors de tout propos. Elle
méthodologie projective. Traitant de la problé¬ doit toujours être considérée dans la perspective
matique de la réorganisation des relations objec¬ d’une série d’outils choisis ou façonnés en fonc¬
tâtes des adolescents lors de l’élaboration du pro¬ tion des objectifs, donc de toute évidence dans
jet de vie (1), nous voudrions illustrer les possibi¬ une logique de recherche, en appui d’une con¬
lités offertes dans ce cas par les épreuves de ceptualisation à laquelle elle est accordée, jamais
nature projective (thématique), nous situant donc en premier rang.
dans une approche différente de celle dans
laquelle celles-ci sont régulièrement utilisées. I - LE CADRE CONCEPTUEL
Deux pôles constituent les repères majeurs de ce
propos tes circonstances de mise en place de ces
:
A - Les lignes de la recherche
techniques (les rapports entre le cadre concep¬ L’investigation théorique a conduit à distinguer
tuel de la recherche et le choix des outils projec¬ (entre autres) trois organisateurs du projet de vie :

tifs les caractéristiques


;
de ceux-ci ; leurs avan¬ le « désengagement » l’ orientation latérale » et
tages et limites dans ces circonstances ; leur l’ appropriation du projet de vie ». Ils sont cons¬
analyse) ; et tes traitements informatiques
titués en « assise organisatrice » que les hypothè¬
(analyse multifactorielle classique et les possibi¬
ses envisagent selon une dimension dynamique
lités offertes par l’analyse des tableaux de profils qui permet d’étudier les circonstances d’émer¬
horizontaux de Burt). Préalablement est restituée
gence, de passage d’un mode de relation d’objet
brièvement la question des réorganisations des
à un autre, par le jeu de l’articulation d’organisa¬
relations objectales des adolescents d’un point de
teurs ou de parties d’organisateurs, dans la pers¬
vue plus strictement théorique. Elle est abordée
pective du projet. La réorganisation des relations
dans le cadre plus général d’une recherche de
objectales des adolescents est examinée à partir
psychologie sociale clinique, qui est clinique dans
la mesure où elle a pour objectif de repérer avec
des organisateurs. Ceux-ci sont l’objet de la
recherche, 1e matériel choisi devant tes faire
minutie les configurations internes de sujets ; et
sociale car ceux-ci sont pris dans une situation émerger. Un exemple des relations objectales et
sociale, ici celle de l’adolescence. Et de toute évi¬ de leur traitement réalisé selon une approche pro¬
dence, la réponse de l’adolescent est fonction de jective est donné à partir de l’organisateur
« désengagement ».
la société dans laquelle il se situe.

Méthodologie et théorie sont liées, et si la domi¬ (*) Maître de Conférences. Université Paris-Nord. Labo¬
nante de cet article s’inscrit dans une perspective ratoire de psychologie clinique, sociale et du dévelop¬
essentiellement méthodologique, celle-ci découle pement. Avenue J-B Clément 93430 Villetaneuse.
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B - L’organisateur désengagement égard le « for da », comparable, présente un carac¬


Il correspond aux forces de dislocation d’avec tère symbolique par rapport à la locomotion. La
le monde de l’enfance, marque le désinvestisse¬ séparation spécifie surtout l’idée de mouvement,
ment des figures parentales devenues ambiguës, d’éloignement. C’est une « position cognitive ».
est caractérisé par un rejet de la position oedi¬ Par les figures qu’il met en cause, le désengage¬
pienne, donc des identifications qui la constituent. ment implique aussi le conflit qui traduit la lutte
Il évalue la position du sujet dans la perspective engagée par le sujet contre les anciens objets, et
du renoncement au mode de gratification de met à l’épreuve ses capacités à résister à la pré¬
l’enfance. Il traduit donc de nouveaux modes sence de l’autre. Il marque l’unité du sujet, son
d’échanges, récuse les anciens, libère des affects absence pouvant manifester la difficulté voire
qui peuvent être de l’ordre de l’angoisse, pola¬ l’impossibilité à aborder les situations qui contien¬
rise le psychisme autour du processus de désin¬ nent des risques au niveau de la distinction avec
vestissement permettant à de nouveaux modes l’objet (4).
d’échanges de s’établir avec d’autres objets. Cet Ces trois composantes qui prennent toutes en
organisateur renvoie donc à l’idée d’éloignement compte l’idée de distance introduite par l’adoles¬
et met à l’épreuve les capacités du sujet à se pla¬ cent vis-à-vis des figures parentales présentent
cer « à distance des figures parentales et de s’en donc une unité conforme à la perspective du
trouver bien ». Dans cet exemple, c’est donc cet désinvestissement.
organisateur que l’épreuve projective doit appré¬
hender. Il convient d’en repérer les éléments les En accord avec le schéma kleinien dans lequel
plus représentatifs qui lui donnent sens et à par¬ l’enfant est très tôt attentif aux relations que ses
tir desquels découlera l’approche méthodo¬ parents entretiennent entre eux et se place de ce
logique. fait en terme de relation à ce lien, le désengage¬
ment a aussi pour objet, outre chacun des parents
Moment de récapitulation, l’adolescence réac¬
pris séparément, le couple parental dans sa glo¬
tive les situations les plus fondamentales de perte balité. C’est donc par rapport à la mère, au père
dont le prototype est dans la position dépressive et au couple parental que le désengagement est
telle que rapportée à partir du schéma kleinien. examiné.
Mais ce dernier ne rend pas compte de la totalité
des facettes du désinvestissement, et d’autre part A ce moment de la recherche, il s’agit donc de
la pré-enquête effectuée a renforçé l’idée de la trouver les outils méthodologiques adaptés aux
présence de la séparation, distincte de la perte, trois composantes principales, en accord avec
distinction qui semble fondée dans la littérature leurs fondements théoriques.
et repérables dans les comportements de sujets
placés dans d’autres circonstances (2). Suite à ces II - CRITÈRES DE L’UTILISATION
réflexions et travaux préliminaires, trois compo¬ DE LA MÉTHODOLOGIE PROJECTIVE
santes principales du désengagement ont été DANS LA RECHERCHE
mises à jour. Ce sont : la perte, la séparation
et le conflit.
A - Justification du recours à des épreuves
projectives
C - Les composantes du désengagement Si l’on pense plutôt à recourir à ces épreuves
dans ce type de situation, c’est qu’elles sont capa¬
Le prototype de la séparation est dans le tra¬
bles, de façon évidente, de favoriser l’émergence
vail de M. Malher (3) sur le processus
de la dynamique des relations objectales. Si une
d’individuation-séparation, notamment dans le
épreuve thématique, le T.A.T., est plutôt retenue,
développement de la locomotion. La séparation
c’est que son avantage est dans sa « référence per¬
est la marque tangible sur le plan physique, de
manente à ce qui spécifie la condition humaine :
ce que l’individu est bien distinct-séparé-de sa
le maniement de la libido et de l’agressivité au
mère, après la séparation fondamentale de la
sein d’une problématique qui engage la différence
naissance. On peut en repérer certaines qualités
des sexes et des générations » (5). Toute planche
dans les sous-stades qu’elle distingue. Différem¬
est en effet l’occasion de réactiver une situation
ment de la perte au sens kleinien, la séparation
familiale et conflictuelle, permet l’investissement
suppose qu’une représentation de l’Autre (la
d’affects, sollicite les capacités de fantasmatisa
mère) soit présente, investie et constituée en objet
tion des sujets, offre un nombre illimité de répon¬
interne. Fort de la permanence de l’objet libidi¬
ses. Nous avons déjà développé cette argumen¬
nal que le « jeu de la bobine » (for da) peut égale¬
tation par ailleurs (6).
ment évoquer (mais pas uniquement), l’enfant naît
alors en tant qu’individu ayant des frontières pré¬ Du fait que ce type de recherche ne vise pas
cises avec la mère, ce qui n’implique pas néces¬ l’organisation de la personnalité mais qu’elle cible
sairement un travail préalable de deuil. A cet sur les relations objectales en rapport à des
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figures parentales, une épreuve de nature projec¬ séparation est repérable dans toute planche dans
tive ramenée à quelques planches a été retenue, laquelle la situation offre suffisamment d’espace
un jeu réduit étant justifié par la précision des pour permettre au cognitif de se déployer. Beau¬
objectifs poursuivis. coup de planches ont cette caractéristique.
Ce choix est d’autant plus fondé que les plan¬ La planche retenue à titre d’exemple corres¬
ches mettent généralement en scène des person¬ pond à la planche 2 du matériel T. A. T. Elle est
nages facilement identifiables dans leur sexe et reprise dans son intégralité et s’adresse aussi bien
leurs rapports de générations et qu’il est possi¬ aux filles qu’aux garçons, conformément à sa des¬
ble de retenir aisément certaines d’entre elles en tination première. Cette « scène champêtre » (ren¬
fonction de leurs contenus latents et des hypo¬ voie) « au triangle œdipien père - mère - fille »,
thèses formulées. En outre, comparativement à faisant porter le conflit sur la « position du jeune
l’entretien et dans ces circonstances, les techni¬ adulte face au couple » (Fr. Brelet) (7). A partir
ques projectives sont économiques. des travaux de V. Shentoub (8) sur les banalités
au T. A. T. ou sur les « indications les plus plausi¬
Dans l’exemple choisi, les épreuves projectives
bles » pour les planches pour lesquelles l’enquête
de type T. A. T. favorisent l’émergence de conte¬
n’a pas été réalisée (dont la pl. 2), D. Anzieu (9)
nus en rapport avec l’univers des représentations
précise qu’il s’agit :(d’) « un couple et (d’) un tiers
infantiles dont l’adolescent doit se désengager :
apparenté au couple ou lié sentimentalement à
celui des figures parentales. Des planches de ce
lui, et plus ou moins en opposition, révolte ou
style permettent une bonne approche de la
source de conflit »... « planche de l’harmonie ou
conception définie de l’organisateur par la réfé¬
du désaccord familial (homme-femme ou parents
rence certaine à des figures parentales.
enfants) (...) ». Enfin, C. Chabert (10) renforce
C’est donc en fonction des critères d’adéqua¬ l’idée d’un rôle privilégié du contenu œdipien de
tion par rapport aux objectifs, de représentativité cette planche, en particulier pour les adolescents :
et d’économie, que ces planches sont choisies. « planche fondamentale du fait de cette dernière
Mais le souci légitime de ne retenir que les situa¬ caractéristique » (c’est-à-dire « le sentiment de nos¬
tions directement en rapport avec la recherche talgie liée au renoncement de l’objet d’amour
contraint le chercheur à être attentif au choix des œdipien) « réactivée ici par la sollicitation des fan¬
planches, d’autant que le récit en rapport à un tasmes de scène primitive, la culpabilité et le
personnage ne peut bénéficier de l’éclairage choix d’identification sexuelle ».

complémentaire parfois apporté par les autres La disposition des deux plans de la planche sol¬
récits, comme celà peut être le cas dans une situa¬
licite fortement l’idée de contraste, d’opposition
tion plus traditionnelle. Chacune des planches entre deux mondes, renforcée par les « deux
doit faire émerger la palette des réponses possi¬ types de féminité » selon D. Anzieu (1 1) : « rural
bles. Il convient donc de proposer aux sujets une urbain ; manuel-intellectuel virginité
;
situation qui favorise l’émergence des relations maternité ». Dans tous les cas sont sollicités la dif¬
objectales sans induire une réponse sur une autre,
férence ; la distance. Les limites d’un plan sont
c’est-à-dire une composante de second rang plu¬ suggérées. La séparation l’est aussi. Jamais n’est
tôt qu’une autre. Nous inscrivant dans une démar¬
induite une réponse sur une autre.
che d’exploration limitée d’aspects de la person¬
nalité, il est possible dans ce cas de constituer un Bref, cette perspective d’un éloignement indis¬
échantillon de quelques planches du matériel pensable et ses significations corrélatives repré¬
existant, d’en aménager certaines ou d’en cons¬ sentent la position potentielle de l’adolescent. Les
truire, si nécessaire, à partir d’un travail prélimi¬ contenus y sont manifestement en rapport avec
naire. un couple avec lequel le troisième personnage
entretient ou peut avoir, ou avoir eu, des liens
privilégiés. Elles permet le traitement de la dis¬
B - Un exemple des circonstances
tance formelle (c’est-à-dire la séparation ) et solli¬
qui entourent le choix d’une planche : celle
cite les capacités de mise en scène et de résolu¬
traitant de l’organisateur « désengagement »
tion de conflit tout en évoquant la situation de
du sujet vis-à-vis du couple parental
perte d’ordre œdipien.
Chaque planche aborde un acteur et les trois
composantes principales : la perte, la séparation C - Grille d’analyse des récits
et le conflit. Principes de cotation des récits
1 -

La mise en scène de conflits dûs au rapproché • Ceux-ci sont examinés que par rapport au sti¬
de personnages est possible à de nombreuses mulus proposé par la planche : respectivement
planches du T. A. T., séparément avec le père ou les acteurs « couple parental » (planche 2) ;
la mère, ou avec le couple parental. Le traitement « mère » (planche 6 BM ajustée graphiquement
de la perte, avec des possibilités d’évoquer la pour les garçons ou entièrement créée pour les
dépression l’est aux planches 1, 2, 3 B M, 13. La filles), ou « père » (planche 7 BM pour les garçons
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et entièrement dessinée sur ce modèle pour les ne plutôt la dimension cognitive évaluée par la
filles). Tout récit est donc considéré comme se différence de distance sociale, intellectuelle,
rapportant entièrement à la figure présentée. vitale, géographique, entre le sujet et l’objet. En
• Chaque planche est examinée sous l’angle de fonction de ces exigences, la situation induite par
ses composantes principales et de second rang. la planche doit permettre au sujet de déployer
Il est donc recherché dans chaque récit les trois ses capacités de séparation par rapport aux
composantes principales annoncées, et pour cha¬ anciens objets. La séparation se nuance selon trois
cune d’elles sa qualité (composante de second composantes secondaires possibles : une sépara¬
rang). tion « effective » (reposant sur un travail d’élabo¬
ration) ; une « intention de séparation » (traduisant
• Les différentes unités (de repérage, de
le retour à une situation initiale ou des modifica¬
contexte et d’enregistrement) sont confondues
tions légères) ; et une séparation « absente ou
pour un même récit. Chacune des composantes
magique », (marquant l’immobilisme du sujet).
est donc comptabilisée une fois pour chacun des
trois acteurs. — Le conflit

Ainsi l’organisateur est appréhendé sous l’angle Il concerne les limites du sujet en présence de
de ses composantes et acteurs et cette démarche « l’autre » envisagé dans la perspective des con¬
permet de répondre au questionnement de la flits intra et inter-personnels au T.A.T. Il met donc
recherche car il existe un accord de fond entre à l’épreuve les capacités du sujet à manier l’éner¬
la demande du chercheur, les organisateurs gie pulsionnelle en rapport à la différence, à pré¬
dans leur dimension conceptuelle, ce qui est server son unité. Le repérage du conflit néces¬
évoqué par les planches et leur analyse. Enfin site des situations propres à le réactiver dans des
le nombre réduit de planches n’a pas d’effet direct circonstances menaçant l’identité du sujet. Ici,
au niveau de la consigne. Elle est empruntée à toute planche est de facto conflictuelle pour le
H-A Murray, car elle seule permet de faire émer¬ sujet. Le conflit se repère par la présence de
ger les qualités des diverses composantes (12). désaccords, d’antagonismes de co-présence d’élé¬
ments opposés, de situations paradoxales... Sont
2 - Repérage des composantes principales distinguées les composantes secondaires de « con
et de second rang flictualisation ».

Jprois composantes principales sont impliquées Cet ensemble de précautions et de clarifications


dans le désengagement. Comment est-il possible permet de répondre aux objectifs et de donner
de les repérer et de les qualifier ? sens aux résultats obtenus dans ces circonstan¬

— La perte ces. C’est aussi pourquoi un traitement informa¬


tique peut être envisagé.
Elle est repérable à partir d’éléments évalués
par leur rapport à la position dépressive. Il s’agit
III - TRAITEMENT INFORMATIQUE
par exemple de l’ambivalence des sentiments vis DE DONNÉES ISSUES D’ÉPREUVES
à-vis de l’objet, d’une représentation de celui-ci PROJECTIVES
dans sa totalité ou de son clivage ; de la mise en
scène d’une situation génératrice de craintes, de A - Les différentes possibilités
culpabilité et de son éventuel dépassement ; Pour passer du domaine des faits, à celui de
d’affects dirigés sur les figures parentales ou non ; l’administration de la preuve, le chercheur clini¬
de défenses de nature dépressive ou schizo cien a bien souvent recours à un comptage, par¬
paranoïde, réparatrices (préoccupations portée à fois sophistiqué mais il dispose aussi d’outils (ou
l’objet). La situation proposée permet au sujet tests) statistiques qui peuvent être ramenés à
d’évoquer l’une des trois qualités (ou composan¬ deux groupes principaux.
tes secondaires) distinguées proches des concep¬ • Celui constitué par des épreuves générale¬
tions de M. Klein : la perte «dépressive» (13), ment bien connues auxquelles il peut accéder
«maniaco-dépressive» (14) ou de type «mania¬ aisément, manuellement ou par le truchement de
que» (15). Pour chaque composante de second l’informatique. Le recours à cette dernière per¬
rang, chaque récit est qualifié à partir de trois met alors d’obtenir plus rapidement les résultats
indicateurs qui sont : le mouvement général et et l’ordinateur est alors en quelque sorte un
la thématique de l’histoire ; les affects ; les modes
« accélérateur » de production de résultats.
d’organisation défensive.
• Plus sophistiquées et d’une utilisation moins
— La séparation aisée sont les techniques de traitements multiva¬
Elle n’implique pas d’affect, mais l’appréciation riés de données. Elles nécessitent le recours à un
de sa qualité (composante secondaire) tient spécialiste mathématicien, statisticien, informa¬
compte de la dynamique du récit entre l’entrée ticien ou à une formation pointue de la part du
et le terme de l’histoire, en excluant les différen¬ chercheur, qui doit cette fois recourir à l’outil
ces d’ordre sexuel ou générationnel. Elle concer¬ informatique. Jusqu’à ces dernières années, seul
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un gros ordinateur était capable de gérer rapide¬ mieux les modalités des uns ou des autres. Cha¬
ment un nombre considérable de données. Il est que individu est donc représenté par un vecteur
probable que le précurseur en France du traite¬ d’un espace de dimension égale à la somme des
ment informatique de données psychologiques modalités des réponses prises en compte. Le vec¬
qualitatives a été Y. Castellan (16). Ce mouvement teur individu est ensuite remplacé par son profil.
a été amplement suivi ou bien repris dans d’autres Cette analyse est classiquement précédée d’un
approches, tel le travail réalisé sur des parents nettoyage du fichier retenu comme première sta¬
d’enfants schizophrènes (17). Nous y avons eu tistique.
recours de multiples fois. Par exemple pour le Dans son utilisation, il convient de respecter le
traitement de données issues du T. A. T. (18) ou rapport entre le nombre de variables (P) et le
du test du Village (19). nombre de sujets (N), N devant toujours être supé¬
Travaillant sur des groupes de sujets qui seuls rieur à P afin d’avoir un nombre suffisant de sujets
permettent de tirer des lois des comportements par case. Celà permet de ne pas travailler sur des
et des conduites, et sur des données qualitatives variables trop peu fréquentes qui ont générale¬
(épreuves de nature projective), nous avons été ment une contribution beaucoup trop forte, biai¬
amené, dans ce travail qui a servi de champ d’éla¬ sant ainsi la représentation qui en est faite et qui
boration à la technique particulière présentée ci domine alors sur les axes factoriels.
après, à retenir une nouvelle fois l’analyse multi¬ 2 Lecture des plans factoriels
-
factorielle des correspondances (20). Sans vouloir
faire particulièrement l’apologie des approches Les plans factoriels issus de l’analyse informa¬
multifactorielles pour le traitement de données tique sont constitués par la projection de deux
complexes, il faut bien reconnaître qu’elles pré¬ axes et des variables (ou points) les formant. Il
sentent des qualités assez remarquables, car elles convient d’en choisir un sachant que :
donnent au chercheur une représentation (plan — le premier axe factoriel (axe 1) est généra¬
factoriel) à partir de laquelle il peut, à condition lement significatif de l’effet de taille. Il divise donc
d’observer un certain nombre de règles élémen¬ la population sur un critère assez trivial, par
taires, tracer des pistes d’interprétation à signifi¬ exemple les filles et les garçons. Le second axe
cation puissante dont il a l’entière maîtrise. factoriel (axe 2) rend compte de l’effet de diffé¬
renciation des sujets et nuance les résultats de
En fonction du type de données, il est possible
l’axe 1. C’est l’axe des points communs à deux
de distinguer l ’analyse en composantes principa¬
modalités d’une variable qui sont en général très
les, qui concerne des données quantitatives mais
opposées sur l’axe 1. Le troisième axe factoriel
ne prend pas en compte les modalités de chaque
(axe 3) et les axes suivants sont composés de
variable et l’analyse multifactorielle des corres
points intermédiaires qui ne se distinguent pas par
ponsances, qui traite spécifiquement des données
l’effet de taille mais par un effet de différencia¬
qualitatives et prend en compte les modalités des
tion de plus en plus fin. Ce sont des axes sur les¬
variables (dans notre exemple, les composantes
quels on retrouve donc des modalités en nuance.
de second rang). C’est cette dernière qui est rete¬
nue dans l’approche du traitement multivarié de Notons que la représentation plane des points
données qui est proposé. est généralement faussée du fait que les points
sont à l’origine dans l’espace et qu’une lecture
B - Présentation résumée de l’analyse directe est donc impossible.
factorielle des correspondances dans
3 - Critères des variables retenues
une approche classique
pour l’interprétation
1 - Présentation
La combinaison de certaines variables consti¬
C’est une variante de l’analyse en composan¬
tue un facteur (axe), qui restitue une partie de
tes principales, dûe au Professeur Jean-Pierre l’inertie (ou information) dont le total est exprimé
Benzécri, adaptée et affinée en France au cours sur 100. Chaque variable contribue à la forma¬
de ces vingt dernières années. Elle permet tion de cette inertie. Les critères de choix de
d’analyser un tableau de données, ou tableau de variables reposent sur cette base. Par exemple,
contingences, dont découle un tableau de proba¬ sur un ensemble de dix variables, la contribution
bilités, support à l’analyse proprement dite. Cha¬ moyenne de chacune d’elles doit être de 10 %.
que individu (en ligne) est représenté par une Ainsi les variables dont la contribution est de
suite de chiffres, c’est-à-dire par un code, corres¬
10 % et plus sont retenues car elles apportent suf¬
pondant aux variables retenues ou aux modali¬ fisamment d’information, la moyenne étant d’une
tés de ces variables (en colonnes).
utilisation courante en psychologie. Les points qui
Le but de l’analyse multifactorielle des corres¬ lui sont inférieurs correspondent à des caracté¬
pondances est de remplacer le nombre important ristiques qui, croisées avec les autres, n’ont que
de modalités des variables (21) par quelques peu de signification. Ils sont d’ailleurs souvent
variables qualitatives ou facteurs résumant au situés dans la zone du centre de gravité du plan
BULLETIN DE PSYCHOLOGIE 571

factoriel. Ils ne sont pas représentatifs d’un C’est pourquoi nous proposons une représen¬
ensemble quelconque. Enfin les points retenus, tation graphique de ces circulations
sont examinés. Le sens qui est donné à ces grou¬ d’influence des variables. Elle permet une
pements ne peut être conféré que par le cher¬ visualisation de ce jeu d’influences et le repérage
cheur et non par l’informaticien. C’est sur ces des liaisons existantes entre les variables sur une
groupements que le travail suivant a été effectué. partie du plan factoriel. Mais à en rester à cette
phase, la lecture de l’ensemble de ces données
Remarques : les variables trop loin de la n’en demeure pas moins complexe.
moyenne, par exemple de l’ordre de 30 % sont
placées à part (mises en supplémentaire). Celles Notre souci, double, celui de cibler sur les
qui sont inférieures à la moyenne ne sont géné¬ dimensions les plus significatives des résultats
ralement pas examinées. dans la perspective de dégager la dimension
dynamique des influences ; et celui de le faire
Dans la mesure où la circulation d’énergie au dans une perspective de psychologie sociale, nous
sein du psychisme peut être posée comme a amené à isoler des fonctions particulières (22).
concernant a priori (et à des degrés divers) Nous situant dans la perspective de l’utilisation
l’ensemble des éléments impliqués, il fallait de concepts issus du champ de la partie de la
s’efforcer de rendre possible leur représentation psychologie sociale qui traite de la communica¬
(à partir des composantes des organisateurs et de tion, nous avons été amené à repérer que cer¬
leurs relations) et d’en dégager les nœuds articu¬ tains des points des graphiques pouvaient avoir
lâtes. la fonction classique d ’émetteur (23) ou de récep¬
teur (24). En accord avec notre approche des
C - Une perspective dynamique : modes de passages d’un jeu de relations objecta
les tableaux de profils horizontaux de Burt les à un autre nous avons complété ces fonctions
En fait, par rapport aux objectifs de la recher¬ par l’adjonction de la fonction Synapse (25) qui
che, l’approche précédente est insuffisante à elle concerne fondamentalement une approche de
seule pour dégager une véritable dynamique des nature sociale clinique, puisque cette fonction
faits psychiques traduits dans les composantes. traite de l’intermédiaire, recouvre celle de
C’est pourquoi il est apparu nécessaire de la l’échange, des contenus échangés, des circonstan¬
compléter par une démarche informatique qui ne ces de ces échanges (26).
semble pas être utilisée en psychologie : celle des Ces fonctions, ce sont des forces. Elles consti¬
tableaux de profils horizontaux de Burt. Ils repré¬ tuent des aspects moteurs différents du proces¬
sentent la répartition de la fréquence d’influence sus des échanges entre les différentes parties du
entre variables prises deux à deux, permettent désengagement par exemple.
de repérer, en terme de probabilité, si une varia¬
Elles permettent une lecture rapide des échan¬
ble influence significativement la présence d’une
ges observés sur le graphique, à partir du plus
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représentatif des résultats et facilite ainsi l’attri¬
approche en terme de mouvements internes
bution d’un sens. Ces fonctions apparaissent ainsi
psychiques des sujets. Par exemple, ils permet¬ comme des aides à l’analyse du repérage des
tent d’établir une ébauche avancée des mouve¬
points articulatifs. Elles permettent aussi de carac¬
ments des composantes d’un même organisateur
tériser les circonstances et l’émergence des
entre elles, ou d’un organisateur à un autre. A
champs de forces psychiques, leur construction,
titre illustratif, ils conduisent à déceler si une cer¬
leur genèse, leurs transformations, la circulation
taine qualité de perte influence la présence d’une des influences ; de qualifier chacun des points
qualité de séparation ou s’il s’agit plutôt du rap¬ acticulatifs de ce processus par l’attribution d’une
port inverse.
fonction qui lui est propre. Bien évidemment
Mais un plan factoriel est généralement repré¬ celle-ci ne peut-être vue que comme une fonction
dominante.
senté par un nombre important de points (un
nuage) ; les groupements de points retenus le sont Le premier apport de cette démarche est donc
aussi. C’est d’ailleurs dans ces conditions qu’est de donner un sens à des dimensions psycho¬
établi tout l’intérêt de l’utilisation de l’analyse logiques qui s’inscrivent dans des mouve¬
multifactorielle des correspondances. Et si ce n’est ments de changement, de modification, de
à ne retenir que quelques variables de ces plans, transformation donc dans un courant processuel.
estimées importantes par le chercheur dans la Ce sens émane d’une force motrice entre
perspective de l’examen des relations de cause composantes, qui permet d’aborder la question
effet offerte par les tableaux de Burt, il devient des rapports de causalité. A ce propos, nous pou¬
très vite difficile de saisir en un même temps le vons dire que notre mode de lecture du jeu des
jeu des relations entre variables dès qu’une influences et des fonctions motrices ainsi déga¬
dizaine ou qu’une quinzaine de variables sont gées, s’inscrit dans un rapport de double déter¬
impliquées. mination des composantes entre elles, dans
572 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

lequel les influences mutuelles ont des effets de d’étude du passage, de la transition, pouvant par
liaisons transformatrices sur les composantes dont exemple être rattaché à un travail sur le lien, un
elles sont issues ou qui sont en visée. travail de mentalisation qui devient représenta¬
Ces forces motrices sont orientées. Les fonc¬ ble, toutes notions qui jusqu’à présent n’étaient
tions représentent les directions de ces forces. généralement posées qu’à titre hypothétique ou
Chaque composante peut ainsi être envisagée dans le meilleur des cas, à partir du seul plan fac¬
sous l’angle d’une dynamique à influence domi¬ toriel, sans précision autre que celle apportée par
nante. A côté des fonctions d’émetteur et de une simple proximité de points.
récepteur il faut tout particulièrement relever
l’importance de la notion nouvelle dans ce Pour illustrer, certes très schématiquement, les
champ, de la fonction Synapse qui semble ouvrir caractéristiques des différentes approches exami¬
assez fondamentalement sur des possibilités nons les situations suivantes.

C B

- D

Graphique 1

Graphique 2

Graphique 3

Le graphique 1 est celui des points (ou compo¬ Le graphique 2 reprend les mêmes points ras¬
santes) d’une partie du plan tels qu’ils peuvent semblés par le même axe, mais fournit en outre
apparaître dans une analyse multifactorielle clas¬ une représentation graphique des liaisons de ces
sique. Ce qui les rassemble, c’est leur participa¬ points, obtenue à partir de la lecture des tableaux
tion à l’axe factoriel, mais on ne peut rien dire de Burt qui permettent de déduire le sens de la
quant à leurs relations. circulation des influences. Est ainsi facilitée la
BULLETIN DE PSYCHOLOGIE 573

signification à donner aux résultats. Par exem¬ — Il existe une circulation d’influences entre les
ple, on peut repérer que A influence davantage différentes parties de l’assise organisatrice et le
B et D qu’il n’est influencé par eux. Par contre, projet exprimé par l’adolescent qui avait égale¬
le lecteur peut imaginer la complexité de cette ment été envisagé. La fonction du réel a pour
approche et du sens à donner aux résultats lors¬ effet de redisposer les organisateurs entre eux.
que le nombre de points est important. — Autrement, il est démontré qu’il existe des
polarités constituées par des groupements de
Le graphique 3 reprend le graphique 2 dans
les mêmes conditions, mais trace des points de
composantes autour d’un mode dominant de rela¬
tions objectales. Mais entre ces polarités, certai¬
repère fondamentaux ou fonctions. Ainsi, C a la
nes composantes établissent plus particulièrement
fonction d’émetteur A,B,D celle de synapse
;
une liaison entre ces polarités, ce qui a permis
(échangeur d’influence) ; E,F,H celle de récepteur.
de poser l’hypothèse d’un processus d’adoles¬
Un classement rapide des composantes peut ainsi
cence reposant sur une oscillation double, démon¬
être réalisé selon les fonctions. Des rapproche¬
trable par les liaisons ainsi établies.
ments entre composantes peuvent être faits selon
Les réorganisations des relations objectales des
les fonctions occupées...
adolescents sont soumises d’abord à la mise en
Cet aspect dynamique ne doit pas faire oublier place d’un idéal du moi qui permet, mais seule¬
l’apport procuré par une lecture plus tradition¬ ment alors, au processus de désengagement de
nelle de l’analyse factorielle des correspondan¬ s’amorcer et d’ouvrir des perspectives sur l’autre
ces son inertie ou Masse qui donne aux com¬
: sexe qui constitue bien la visée de l’ensemble du
posantes une importance en terme de place que travail de l’adolescence. Nous préciserons ceci
chacune d’elles occupe dans l’ensemble. ultérieurement.
Mais un point de vue et un apport sur la métho¬
Ainsi pour chaque composante, il est dologie ne peuvent être clos sans que ne soient
possible de distinguer sa Masse, apportés des éléments de réflexion sur le statut
sa Force, sa Direction d’influence. de la démarche ainsi proposée. Renvoyant pro¬
visoirement le lecteur à notre travail (27), notam¬
En exemple simple, à l’adolescence, les résul¬ ment au chapitre V, nous voudrions cependant
tats l’ont montré, le désengagement a une masse préciser les points suivants :

importante dans le psychisme. En d’autres ter¬ — La situation de recherche pose la question


mes, le traitement de la dépression occupe sans des demandes. Il existe toujours une pluralité de
nul doute la place centrale. Mais son aspect demandes (du sujet, du chercheur, de l’institution
moteur est faible en direction des autres compo¬ intermédiaire et en rapport avec chacun des ins¬
santes et quand il joue, il ne le fait quasi exclusi¬ truments de la recherche..) qui mobilise le sujet,
vement qu’en direction de l’orientation latérale. le « convoque » à répondre. Dans tous les cas, une
Par contre sa dimension motrice entropique est demande suppose qu’une motivation soit pré¬
grande beaucoup de cet aspect moteur prend
:
sente et présentée comme une motion au regard
la forme d’une influence qui s’écoule d’une d’une situation.

composante du désengagement à une autre, par — Cette situation pose aussi la question de
le truchement de la fonction synapse, en parti¬ l’opportunité de l’utilisation des concepts de
culier du conflit. L’énergie émanant de la dépres¬ nature psychanalytique dans ce cas. Il ne faut pas
sion est donc avant tout consacrée à la dépres¬ s’interdire d’utiliser des concepts de cet ordre
sion elle-même... dans le cadre « d’une hypothèse de travail », car
la psychanalyse est un corps de savoir applica¬
Pour illustrer l’apport de cette technique pour ble, sous certaines conditions, hors du champ tra¬
ce qui concerne les réorganisations des relations ditionnel de la cure analytique. Mais il faut
objectales des adolescents, prenons quelques s’ interdire d’établir des correspondances systé¬
exemples simples. Ainsi :
matiques entre les phénomènes qui se déploient
— La circulation des influences au sein du au sein d’une cure et ceux qui surgissent dans la
désengagement est fonction de la qualité de celui séquence unique et limitée » (28) que constitue
ci. Pour les filles, lorsque les composantes con¬ l’administration d’une épreuve projective.
cernant la mère et le couple parental sont de — C’est bien au sein du « dispositif », dans le
l’ordre de la perte « dépressive », de la séparation sens où l’entendent J. Barus-Michel (29) et
« effective », que le conflit est possible avec les Cl. Revault d’Allonnes (30), c’est-à-dire comme le
figures parentales, alors, il existe un gel relatif des lieu de déploiement de la méthodologie et de
influences au sein du désengagement, alors l’approche théorique, que se déroulent les phé¬
qu’une circulation dense d’influences entre com¬ nomènes observés. Seul ce dispositif donne sens
posantes est observée pour des qualités de l’ordre à la situation dans sa totalité. Les exigences qui
d’une perte « maniaque », d’une séparation « peu l’entourent à tous les niveaux lui confèrent la
engagée », d’un conflit « impossible ». rigueur nécessaire.
574 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

Notre souci est de construire, de démontrer, de travail, l’approche informatique structurée, la


donner sens aux résultats. Pour celà il convient psychologie sociale clinique n’est pas seule con¬
d’adopter une démarche méthodologique et des cernée. L’est également la méthodologie projec¬
outils suffisamment souples, adaptés aux circons¬ tive plus « traditionnelle ». Par exemple, mais
tances. L’innovation doit être présente à chaque l’extention de cette technique a de nombreux
pas de la recherche, mais avec rigueur et en autres champs psychologiques est envisageable,
accord avec les principes posés à l’entrée et qui il est sans aucun doute possible de traiter des
la guident. Nous optons pour une méthodologie résultats de T. A. T. sous la forme statistique rap¬
dynamique, contrôlée » mais « créatrice ». Pour
<< portée plus haut. Ce qui pourrait peut-être con¬
en revenir à la dimension la plus novatrice de ce duire à d’autres perspectives.

BIBLIOGRAPHIE

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Doctorat d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines. 1991 ; 17 - BIROT (E.), BOIZOU (M.-F.), JEAMMET (Ph.) et
trois tomes, 1237 p. Al.— « La relation d’objet chez les parents de schizoph¬
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sation (individuelle) a comporté : un Test des Trois Per¬ 18 - RIARD (E.-H). — Contribution à l’étude psycho¬
sonnages ; cinq planches de T. A. T. ou de style T.A.T. ; logique des loisirs en fonction du cadre familial dans
un entretien très ouvert ».
«
un échantillon d’enfants et d’adolescents de la Région
2 - JEAMMET (Ph.). — « Du familier à l’étranger. Ter¬ Parisienne. Thèse de Doctorat de Troisième Cycle. Uni¬
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le T.A.T. », Psychologie française, 28 (2), 1983, pp. Burt, nous guidant dans sa lecture. Il nous a confirmé
187-194. la pertinence de notre mode de représentation des
5 - SHENTOUB (V.). — « Introduction théorique à la tableaux. Monsieur le Professeur P. CAZES (Université
méthode du T.A.T. » Bulletin de Psychologie XXVI, 305 de Paris-Dauphine) a supervisé l’ensemble du traite¬
(10-11), 1973, pp. 582-602. ment informatique.
6 - RIARD (E.-H.). — « Pre-adolescence, adolescence 21 - Dans l’exemple précédent, la variable c’est par
and parental figures (a study of familial relational moda¬ exemple la perte, la séparation... les modalités étant
lities in 10 and 15 year old boys using the T.A.T.) » Bri¬ les différentes qualités par exemple perte « dépressive »,
« maniaque ».
tish Journal of Projective Psychology, 35 (1), 1990, pp.
45-66. 22 - Qui seront développées plus longuement dans
7 - BRELET (F.). — Le T.A.T. : Fantasme et situation un prochain article.
projective. Paris Dunod, 1986, 188 p. (p. 22). 23 - Composante influançant significativement une ou
:

plusieurs autres composantes sans recevoir d’influence


8 - SHENTOUB (V.). — « Introduction théorique à la
significative de l’une d’elles.
méthode du T.A.T. ». Bulletin de Psychologie, XXVI,
305 (10-11), 1973, pp. 582-602. 24 - Composante influencée significativement par une
ou plusieurs autres composantes sans émettre
9 - ANZIEU (D.). — Les méthodes projectives. Paris :
d’influence significative en direction de l’une d’elles.
Presses Universitaires de France, 1973, 320 p. (p.146).
25 - C’est un « échangeur d’influence ». Cette compo¬
10 - CHABERT (C.). — « Modalités du fonctionnement
sante en reçoit significativement en provenance d’une
psychique des adolescents à travers le Rorschach et
ou de plusieurs autres composantes et en émet signifi¬
le T.A.T. », Psychologie française, 28 (2), 1983, pp.
cativement en direction d’une ou de plusieurs autres
187-194, (p. 191).
composantes.
1 1 - ANZIEU (D.). — Les méthodes projectives. Paris :
26 - Seront précisées dans un autre article les aspects
Presses Universitaires de France, 1973, 320 p. (p.147).
techniques du repérage de ces fonctions, ainsi que les
12 - « Pour chacune de ces photos, je vous demande précautions prises.
d’imaginer une histoire qui ait un rapport avec ce qu’il 27 - cf. RIARD (E.H.). — L’adolescent et sa famille : la
y a dessus. Je souhaite que cette histoire soit différente genèse du projet de vie. Etude à partir d’une popula¬
à chaque fois. Vous direz ce qui se passe dans cette tion scolarisée des deux sexes de 14-15 ans : Thèse de
histoire, ce qui est arrivé avant et comment l’histoire Doctorat d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines. 1991 ;
se termine. Enfin, vous direz ce que chacun des per¬ Trois tomes, 1237 p.
sonnages de l’histoire pense et ce qu’il ressent ».
28 - CHABERT (C.). — » Le Rorschach en clinique
13 - Correspond à des éléments de la position adulte». Paris Dunod, 1983 ; 305 p.
:
dépressive. 29 - BARUS-MICHEL (J.). — Le sujet social, Etude de
14 - Correspond à des éléments des deux positions la psychologie sociale clinique, Paris Dunod, 1987, 207
:

décrites par M. Klein. P


15 - Correspond à des éléments de la position 30 - REVAULT D’ALLONNES (C.). — « Repères pour
schizo-paranoïde. la recherche clinique ». Bulletin de Psychologie, XXXIX
16 -CASTELLAN (Y.). — Personnalité et relations (377), 16-18, 1985-1986, pp. 739-742.

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