FINANCES PUBLIQUES 2022-2023

Chapitre 2: Autorisation du projet de Budget

Le ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat en tant que garant de l’équilibre financier du
budget fera face aux membres de la commission des affaires économiques et financières (CAEF)
des deux chambres du Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) pour présenter et défendre
le projet de loi de Finances.
Dans ce chapitre, nous aurons à présenter les acteurs chargés du vote et à expliciter la
procédure d’adoption du projet de loi de Finances.

I- Les acteurs chargés de l’autorisation du projet de Budget

1- Les acteurs chargés de l’autorisation ou du vote
En Côte d’Ivoire, le principal acteur chargé de l’autorisation du projet de loi de Finances est le
Parlement. En effet, le Parlement, à travers ses deux chambres que sont l’Assemblée Nationale
et le Sénat, est saisi du projet de Budget avant la fin de sa session ordinaire. Le projet de Budget
doit prévoir les recettes nécessaires à la couverture intégrale des dépenses. Le Parlement vote
le budget en équilibre. Deux cas de figures peuvent se présenter :
soit le projet de budget est adopté (voté) dans les délais requis et devient une loi de
Finances initiale;
soit il ne l’est pas et peut être mis en vigueur (selon l’article 80 de la Constitution) par
ordonnance du Président de la République dans un délai de 70 jours après la saisine du
Parlement.
Après l’adoption du budget par le Parlement, une fiche synthétique de présentation du budget
est élaborée dans le cadre de la campagne budgétaire du Directeur Général du Budget et des
Finances qui consiste à expliquer au public, le budget dans ses grandes lignes.

2- Les chambres du parlement

Jusqu’à l’adoption de la Constitution du 8 novembre 2016, qui institue la 3ème République, le
Parlement ivoirien était constitué par une seule chambre appelée « l’Assemblée nationale de
Côte d’Ivoire ». Depuis l’avènement de la 3ème République, le Parlement est constitué de deux
chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.
a- L’Assemblée nationale
Elle est la chambre basse du Parlement de Côte d'Ivoire depuis l'instauration de la Troisième
République en 2016. Elle comprend six commissions permanentes que sont :
 Commission des Affaires Générales et Institutionnelles
 Commission des Affaires Economiques et Financières
 Commission des Affaires Sociales et Culturelles
 Commission des Relations Extérieures

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 Commission de la Sécurité et de la Défense

 Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement
En matière budgétaire, seule la commission des affaires économiques et financières (CAEF) est
concernée. En effet, l’Assemblée nationale à travers cette commission est saisie du projet de
loi de finances dès l'ouverture de la session d'octobre, qui part du premier mercredi d'octobre
au troisième vendredi de décembre. Le délai d'adoption de la loi de finances est donc de 70
jours.

b- Le Sénat
Le Sénat est la chambre haute du Parlement de la Côte d'Ivoire depuis l'adoption de la
Troisième République en 2016. Il assure la représentation des collectivités territoriales et des
Ivoiriens établis hors de Côte d'Ivoire. Egalement, il est composé de six commissions, que sont :
 Commission des Affaires générales, institutionnelles et des collectivités territoriales,
 Commission des Affaires économiques et financières,
 Commission des Affaires sociales et culturelles
 Commission des Relations extérieures et des ivoiriens vivants hors de Côte d’Ivoire,
 Commission sécurité et défense,
 Commission Recherche, science, technologie et environnementale.
Après l’Assemblée nationale, le Sénat est saisi, à travers sa commission des affaires
économiques et financières, pour une deuxième lecture du projet de Budget.

II- Opération ou procédure d’adoption du projet de Budget

Elle respecte un cheminement bien précis. En effet, une fois que les documents budgétaires
sont établis par la Direction Générale du Budget et des Finances sont approuvés par le Ministre
du Budget et adoptés par le conseil des Ministres, ils sont analysés au sein de chaque groupe,
discutés et adoptés par la Commission des Affaires Economiques et Financières (CAEF) des deux
chambres du Parlement.
1- Examen du projet de budget par le parlement
Le projet de Budget est examiné et adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale dans
un délai de quarante (40) jours. Ensuite, il est transmis au Sénat qui dispose de quinze (15) jours
pour une seconde lecture.
Ces différentes lectures visent à analyser le projet de budget afin de faire des critiques et
proposer des amendements sans le bouleverser. En plus, les CAEF jouent un rôle de porte-
parole du Parlement et d’interlocuteur budgétaire du Gouvernement.
En cas d’adoption par le Senat, la Loi de Finances est considérée comme définitivement votée
par le Parlement. En cas de désaccord, une commission mixte paritaire convoquée par le
Président de la République se réunit pour examiner, dans un délai de quinze (15) jours, les
dispositions du projet de Budget restées en suspens.

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2- Procédure spéciale de discussion et de vote du projet de Budget

Le projet de budget est déposé au Parlement par le Ministre chargé du Budget et du Portefeuille
de l’Etat en deux parties équilibrées : Dépenses et Recettes.
L’adoption des deux parties se fait séparément en commençant par les recettes et pour
terminer par les dépenses. Ainsi :
Les prévisions des recettes font l’objet d’un vote d’ensemble par chapitre pour le
budget général et d’un vote par catégorie de ressources pour les budgets annexes et
les comptes spéciaux du Trésor.
Les prévisions des dépenses du budget général font l’objet d’un vote unique en ce qui
concerne les services existant et d’un vote par titre et à l’intérieur d’un même titre par
ministère en ce qui concerne les autorisations nouvelles.
Les prévisions des dépenses des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor sont
votées par budget annexes et par compte spécial.
Une fois le projet de Budget est adopté (voté), il devient une loi appelé Loi de Finances initiale
ou de l’année.
3- Contraintes liées au vote du projet de Budget
Dans la pratique, l’autorisation du projet de budget peut être confrontée à certaines
contraintes de délais. L’article 80 de l’UEMOA relative aux lois de finances, précise les délais qui
encadrent le vote du budget.
Ainsi, le Parlement doit se prononcer dans les 70 jours qui suivent le dépôt du projet de budget.
Il doit être adopté au plus tard à la clôture de la 2ème session ordinaire d’octobre, dite session
budgétaire. A défaut, le projet de budget peut être mis en vigueur par ordonnance. En effet, si
le projet de budget n’a pas été voté dans le délai imparti, le Président de la République peut
saisir le Parlement pour ratification, en session extraordinaire, dans un délai de 15 jours. Et si
le Parlement n’arrive pas à voter le projet de budget à la fin de cette session extraordinaire, le
budget est définitivement établi par ordonnance.
Cependant, si la faute incombe au Gouvernement, c’est à dire qu’il n’a pas pu déposer à temps
le projet de Budget pour être promulgué avant le début de sa gestion, le Président de la
République demande d’urgence l’autorisation au Parlement pour reprendre le budget de
l’année précédente par douzième provisoire. En d’autres termes, en cas d’impossibilité
d’adoption de l’avant-projet de budget avant le 31 décembre, le Budget de l’année antérieure
est reconduit dans les limites du douzième (1/12) des dotations. Dès lors, les administrations
reçoivent alors chaque mois, le douzième de leur dotation de l’année précédente pour leur
fonctionnement.

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