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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

Domaine des Sciences de la Société


Mention Économie

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention de Diplôme de


Licence en Sciences Économiques
Option: ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE

LE CHOMAGE A MADAGASCAR

Réalisé par: TOVOHERINIRINA Anja Minah N ° 266

Encadreur: Madame RAMANANTSEHENO Domoina

Promotion: MAMIRATRA

Date de soutenance: 19 février 2018

Année universitaire: 2016-2017


REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier DIEU Tout Puissant, en premier lieu, de nous avoir donné les
moyens, le temps, la santé, la force et les courages afin que nous puissions réaliser ce travail.
C’est sa grâce, son pardon et son amour que nous pouvons franchir les grandes difficultés
durant la mise en train de ce travail.

Nous adressons également nos vifs remerciements à:

o Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, le responsable du domaine des sciences


de la société;
o Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, chef
de Département Économie;
o Madame RANDRIAMANAMPISOA Holimalala, responsable de Licence 3;

Nous tenons aussi nos sincères salutations à Madame RAMANANTSEHENO


Domoina, notre professeur encadreur, qui nous a apporté son soutien et son aide et surtout ses
conseils précieux durant la réalisation de ce travail malgré ses nombreuses responsabilités;

Et enfin, nous remercions aussi nos familles ainsi que nos amis pour leurs soutiens
moraux et financières qu’ils nous ont donné tout au long de ce travail, et surtout ceux qui
contribuent ses efforts à la réalisation de ce travail. MERCI!

I
LISTE DES ABREVIATIONS
BIT: Bureau International de Travail

INSTAT: Institut National de la statistique

EPM: Enquête Périodique auprès des Ménages

DSM: direction des Statistiques des Ménages

ETVA: Enquête sur la transition des jeunes vers la vie active

II
LISTE DES TABLEAUX

Tableau1: synthèse de comparaison ............................................................................................ 11

Tableau 2: le taux d’activité selon le milieu et les genres ............................................................ 13

Tableau 3: indicateur du marché de travail, répartition traditionnelle par sexe en 2013 et 2015 13

Tableau 4: âge moyen et répartition par tranche d’âge de la population active .......................... 14

Tableau 5: taux d’alphabétisation des individus âgés de 15 ans et plus selon le milieu et les
genres ........................................................................................................................................... 15

Tableau 6: Proportion des jeunes ni dans l'emploi, ni scolarisés ou en formation par rapport à
la population totale, par sexe, 2013 et 2015 (%) .......................................................................... 16

III
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................................ 1

PARTIE I: APPROCHE THEORIQUE ....................................................................................... 2

Chapitre I: CARACTERISTIQUE DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE ................................... 2

Section I: définition des concepts ................................................................................................. 4

Section II: différentes formes de chômage et causes ................................................................... 4

Section III: effets sociaux du chômage ........................................................................................ 6

Chapitre II: CHÔMAGE SELON DEUX COURANTS DE PENSÉE ........................................ 8

Section I: chômage classique ....................................................................................................... 8

Section II: chômage keynésien ..................................................................................................... 9

PARTIE II: CONSEQUENCES SOCIALES DU CHÔMAGE À MADAGASCAR ................. 12

Chapitre I: PROBLÈMES LIÉS AU CHÔMAGE DU PAYS ..................................................... 12

Section I: taux de chômage .......................................................................................................... 12

Section II: activité ........................................................................................................................ 13

Section III: population active ....................................................................................................... 14

Section IV: éducation ................................................................................................................... 15

Chapitre II : BAISSE DE NIVEAU DE VIE DE LA POPULATION ........................................ 17

Section I : Perte de logement........................................................................................................ 17

Section II: conséquence sur l’éducation des enfants .................................................................... 17

Section III: Délinquances ............................................................................................................. 17

Chapitre III: POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE ............................................ 19

Section I:politique de l’emploi ..................................................................................................... 19

Section II: entrepreneuriat: moyen de résorption du chômage .................................................... 20

CONCLUSION ............................................................................................................................ 22

IV
INTRODUCTION
Le problème relatif au chômage est devenu de nos jours une préoccupation mondiale. Tous les
pays et autres institutions semblent être concernés par ce fléau. Mais ce problème de chômage
ne doit pas être perçu de la même manière dans tous les pays car chaque pays a ses
particularités et ses réalités qui lui sont propres. Après des années d’indépendances,
Madagascar est confronté à plusieurs phénomènes sociaux parmi lesquels on peut indexer le
chômage. L’éducation perçue comme un processus de développement des facultés physiques,
intellectuelle et morale de l’individu, constitue une étape importante dans la socialisation de
tout être humain. Elle doit s’accompagner naturellement de la formation qui est une action
délibérée visant à faire acquérir un savoir c’est-à-dire des aptitudes pour une fonction sociale
ou économique donnée. L’éducation et la formation sont alors deux passages obligés pour
garantir à un individu sa place au sein de la collectivité, et d’assurer une insertion sociale et
professionnelle assez parfaite. A part les personnes qui sont dans une situation de chômage,
les jeunes diplômes se retrouvent embarqués dans les travails qui ne correspondent pas aux
études qu’ils ont effectué. Le problème est de savoir quels sont les effets sociaux du chômage
à Madagascar? Afin de répondre à cette problématique, nous mentionnons dans une première
partie l’approche théorique du chômage. Ainsi que les conséquences sociales du chômage à
Madagascar. Nous partons e l’hypothèse que les effets sociaux du chômage sont l’insécurité,
la délinquance, les inégalités sociales, baisse du niveau de vie de la population. Il s’agit de
confirmer cette hypothèse mais cela ne peut être possible que si la recherche est inscrite dans
un cadre bien limité. Le présent travail comporte donc un certain nombre de limites qui sont
liées à la fois aux contraintes temporelles et aux données disponibles. Les données sont
perçues auprès de l’INSTAT, les dispositifs mis en place pour suivre l’évolution du marché à
l’INSTAT sont l’enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel (ENEMPSI) et
l’enquête sur la transition des jeunes vers la vie active (ETVA)

1
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE

CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’EMPLOI ET DU


CHÔMAGE
HISTORIQUE:

Dès le VIème siècle, le verbe chômer issu du bas-latin " Caumare " est utilisé pour désigner
des travailleurs ruraux qui se reposent quand il fait chaud (D.GREENLAND, 1987). Ce mot
est issu du grec " Kauma " (la chaleur ardente du soleil, la brûlure due à la fièvre)...Le mot
caumare est là l'opposé du " tripalium ", le "travail". Lié à son homonyme " chaume ", cette
paille de peu coût, ramassé après la moisson, dont on lambrissait les toitures des maisons
pauvres....

Mais avec l'évolution du temps Et de la société, plusieurs sens et interprétation relatif au mot
"chômage" ont vu le jour.

Ainsi C.William (1998) signale qu'en 1333, le mot " chômer " est utilisé lorsqu'une personne
ne travaille pas, faute d'emploi ou pour des raisons techniques.

Dès 1455, chômer c'est ne pas travailler les jours ferriés. Si en 1886, le dictionnaire
étymologique et éxplicatif de la langue française indique " chômage " vient de " homa " qui
signifie l'immolation, l'ablation sacrificielle d'une victime qui s'est transformée en une
célébration de sacrifice.

A partir de 1896, le chômage traduit la période de repos forcé, de suspension de travail le


dimanche et les jours des fêtes.

Jusqu'au XIXème siècle, il signifie une cessation d'activités en général, pour quelque cause
que ce soit.

Aujourd'hui, pour les uns et les autres, le chômage renvoie à l'idée des personnes qui n'ont pas
de travail et qui en cherche.

2
On va détailler les généralités sur le chômage c’est-à-dire les définitions des différentes
concepts, formes.

Section 1 : définition des concepts


1. Travail : le travail désigne l’effort physique ou intellectuel qui doit être accompli pour
faire quelque chose ou obtenir un résultat recherché.
2. Emploi : un emploi en économie consiste à utiliser des personnes actives de la
population à des activités. C’est un contrat passé entre deux parties, l’employeur et le
salarié, pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par l’exercice d’une
profession. Au niveau macroéconomique, l’emploi représente l’ensemble du travail
fourni au sein d’une économie nationale par l’ensemble de la population active qui
n’est pas au chômage.
3. Chômeur: selon la définition du BIT (bureau international de travail), un chômeur est
une personne dépourvue d’emploi (sans emploi), disponible pour en occuper, et
cherche effectivement du travail rémunéré. Cela s’explique qu’un chômeur est une
personne sans emploi, qui peut travailler et qui veut travailler, qui ne trouve pas du
travail mais en cherchant un travail.
4. Chômage: c’est la situation d’une personne sans emploi à cause de l’arrêt volontaire
ou involontaire du contrat de travail.
5. Mesure du chômage:
 On mesure le chômage par le taux de chômage qui est le rapport entre le nombre de
chômeurs et la population active:

Taux de chômage= le nombre de chômeurs/ population active*100

 La population active: elle comprend les personnes âgées de 15 ans et plus qui ont des
emplois et celles qui n’en ont pas et souhaiteraient en avoir un travail.

Population active= actifs + chômeurs

 La population inactive: elle comprend les enfants, les femmes au foyer et les étudiants.
Donc la population totale regroupe la population active et la population inactive.

Population totale= population active + population inactive

 Taux d’activité: c’est le rapport entre la population active et la population totale.

3
Taux d’activité= population active/population totale*100

Schéma resumé:

Population totale

Adultes. Enfants

Actifs. Inactifs (étudiants, femmes aux foyers, etc.)

Travailleurs. Chômeurs

La population totale comprend les adultes et les enfants. Les adultes sont composées actifs et
des inactifs. On appelle inactif les personnes qui ne travaillent pas et qui ne cherchent pas de
l’emploi. Les actifs sont les travailleurs et les chômeurs, les personnes qui ont du travail
rémunéré et ceux qui n’ont pas d’emploi mais qui en ont besoins.

Section 2: les différentes formes de chômages et les causes des


chômages:

1. Les formes
Le chômage se présente sous plusieurs formes différentes telles que le chômage conjoncturel,
le chômage frictionnel, le chômage structurel, le chômage technique et le chômage
technologique.

4
a. Chômage conjoncturel:
C’est un chômage lié à un ralentissement de l’activité économique ou à une diminution de la
production, donc il est lié à une faiblesse passagère de l’activité économique

b. Chômage frictionnel:
C’est un chômage lié à l’imperfection du marché de travail, mauvaise adaptation entre l’offre
d’emploi et la demande d’emploi ou chômage dû à des décalages entre les qualifications
disponibles et les demandes de travail (courte période)

c. Chômage structurel:
C’est un chômage qui correspond à des transformations profondes des structures de
l’économie c’est-à-dire sur une longue période (salaire trop élevé, mauvais système de
formation, …). Le plus souvent on se réfère aux pays en développement qui ont des structures
traditionnelles. Il y a très peu d’investissement et d’entreprise, peu de progrès technique,
l’agriculture représente le secteur principal et l’économie n’est pas suffisamment tournée vers
la recherche.

d. Chômage technique:
Il résulte par des contraintes indépendantes de l’entreprise ou par l’inactivité de l’entreprise
pour des raisons techniques. C’est une interruption momentanée de la production.

e. Chômage technologique:
C’est un chômage dû au progrès de la technologie qui résulte de la substitution de travail par
le capital. La tendance à remplacer le personnel par les machines pour augmenter les profits
des entreprises entrainent le chômage. Cette nouvelle technique et l’innovation entrainent la
disparition de beaucoup d’emploi tels que les agriculteurs, les ouvriers.

2. Les causes
Les causes du chômage les plus retrouvées sont:

 Il y a les crises économiques qui entrainent une hausse des prix des matières
premières, cette hausse fait diminuer la production, cette dernière fait monter le prix,
ce qui entraine une baisse de la demande. Cette baisse fait diminuer à nouveau la
production, moins de production veut dire moins de travailleur nécessaire donc
licenciement d’où chômage.

5
 L’éducation facilite une adaptation plus rapide et plus efficace sur le marché de travail
puis il faut satisfaire aux exigences des entreprises. L’insuffisance de la qualification
des personnes à la recherche d’un emploi.
 Croissance démographique plus élevé par rapport aux emplois existants: la croissance
de la population active augmente la demande d’emploi et entraine le chômage si le
nombre de créations d’emploi ne la suit pas.
 Le progrès technologique entraine le chômage tant qu’un certain nombre d’employés
ou ouvriers est remplacé par des machines
 L’impossibilité de se déplacer par rapport à une offre d’emploi lointaine.
 Mauvaise gestion de l’entreprise et endettement élevé de l’entreprise qui entrainent la
fermeture de cette entreprise.
 Les employeurs préfèrent les travailleurs expérimentés et cela entraine une faible
embauche des jeunes.

Section 3: les effets sociaux du chômage


À part de l’existence de l’insécurité sociale, les conséquences sociales du chômage sont
l’instabilité de condition de vie et la perte de l’identité sociale

A. LA PRECARISATION DES CONDITIONS DE VIE


Une nouvelle pauvreté apparait, elle semble lier au chômage qui touche surtout les jeunes

1. Appauvrissement de la population
Pour les individus, mais surtout pour les ménages, le chômage a comme principale
conséquence une perte de revenu pour plusieurs raisons. En outre, la sorite du chômage ne
favorise pas obligatoirement une hausse des revenus, car les chômeurs qui reprennent les
emplois connaissent une réduction de la valeur de leurs salaires par rapport à ceux des autres
actifs. Cette dépréciation est d’autant plus forte que le temps de chômage est élevé.

2. Modification de la relation sociale


Un niveau de chômage élevé modifie les relations sociales car il crée une véritable angoisse
pour l’ensemble de la population. La principale conséquence est la décrue des conflits
sociaux. Toutefois, on n’observe pas ce phénomène dans la fonction publique caractérisée par
la stabilité de l’emploi.

6
B. PERTE D’IDENTITE SOCIALE

1. Les différentes manières de vivre le chômage


La façon de vivre le chômage dépend de plusieurs variables sociales: l’âge, le sexe et
l’appartenance sociale:

 L’âge: le rapport au travail et le réseau des relations sociales sont différents selon
l’âge. Les jeunes n’ont pas le même rapport au travail que ceux qui se situent à un
moment de leur vie où le travail permet de définir un statut social affirmé et qui ont
construit leur vie sociale sur des relations de travail.
 Le sexe: on peut avancer l’hypothèse que le rapport au travail est différent pour les
hommes et les femmes. Le rôle de ces dernières dans la famille peut leur permettre de
vivre différemment la perte de leur emploi.
 L’appartenance sociale: cette variable est définie par plusieurs éléments: le revenu, le
niveau culturel et profession.

2. Typologie des expériences vécues de chômage


 Le chômage total: dans ce cadre, on retrouve essentiellement les travailleurs manuels,
surtout les hommes adultes. Le chômage est vécu comme une humiliation car il
provoque la perte irrémédiable du statut social, créant un sentiment de solitude qui
peut devenir des facteurs de désocialisation.
 Chômage inversé: il concerne essentiellement une population de femmes jeunes,
faiblement qualifiées. Le chômage est considéré comme une période de vacance dont
on tire profit comme les voyages, les sports, les lectures. Ces chômeurs ne sont pas
entrés dans le monde du travail. Pour d’autres, plus qualifiés, le chômage est
l’occasion de vivre des activités de substitutions, artistique par exemple. Ces chômeurs
inversent les valeurs liées au travail et au chômage.
 Chômage différé: il concerne surtout les cadres ayant un niveau de diplôme élevé au
chômage depuis peu de temps. Ces chômeurs s’investissent dans des nouvelles
activités comme formation, la recherche d’emploi ou des activités des loisirs.
L’importance variable de la durée du chômage peut déboucher sur une réinsertion plus
ou moins rapide et satisfaisante. Le chômage est alors « conversion ». Dans le cas
contraire, il devient un chômage répétitif ou exclusion.

7
Maintenant, on va analyser le chômage selon les pensées classiques et les pensées
keynésiennes

CHAPITRE II: LE CHOMAGE SELON DEUX COURANTS DE


PENSEES
Le chômage est interprété sous différentes formes, de différentes façons. Il existe plusieurs
courants de pensées qui s’opposent sur la question du chômage. Les plus opposées sont
l'approche classique et l'approche keynésienne.

Section 1: chômage classique

1. Explication
Les classiques ou les libéraux ont expliqué le chômage par le fonctionnement du marché de
travail. Selon eux, l’offre de travail comprend les chômeurs et la demande de travail
comprend les entreprises.

Quand l’offre est supérieure à la demande, il y a une baisse de salaire qui va déclencher des
comportements rationnels des agents économiques qui sont:

Les demandeurs de travail (entreprises) augmenteront leur demande puisque le travailleur sera
moins cher.

Certains offreurs (les jeunes chômeurs) qui peuvent continuer leurs études et certaines
femmes qui préféreront rester au foyer plutôt que gagner un salaire aussi faible, se retireront
du marché de travail faisant baisser l’offre de travail. Donc, l’offre baisse pendant que le
demande augmente provoquant le rééquilibrage du marché, quand l’offre est égale à la
demande, il y a fin du chômage. S’il reste encore des chômeurs, ce sont alors des chômeurs
volontaires qui ont refusé de travailler pour un salaire qu’ils trouvaient trop faible.

2. Solution libérale au chômage


Puisque l’autorégulation du marché permet de mettre fin au chômage, il ne faut surtout pas
que l’Etat intervienne. Il s’agit seulement de supprimer toutes les rigidités qui empêchent le
marché de fonctionner correctement.

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La règlementation du travail qui freine le licenciement, sachant qu’il aura du mal à licencier,
l’entrepreneur va hésiter à embaucher.

Diminuer la puissance de syndicat puisqu’il réclame sans cesse des augmentations de salaire
et lutte contre les licenciements.

Il faut baisser les allocations chômages au maximum car elle provoque « une désincitation au
travail ». En effet, pourquoi travailler pour un faible salaire alors que l’allocation chômage est
généreuse.

Si ces préceptes sont respectés, le marché s’autorégulera et le chômage disparaitra. Nous


verrons qu’il existe encore d’autre flexibilité possible.

Pour résumer, l'analyse économique traditionnelle traite le marché de travail comme le


marché d'un produit. Une offre globale de travail et une demande globale de travail traduisent
des décisions individuelles des offreurs (ceux qui proposent leur travail contre le versement
d'un salaire) et des demandeurs (ceux qui veulent acheter du travail en payant un salaire). Le
prix du travail c'est le salaire qui s'établit à un niveau plus ou moins élevé en fonction des
comportements des offreurs et des demandeurs de travail.

Cette manière de présenter la relation entre salaire et emploi se retrouve dans le sens commun:
s'il a un peu de candidats pour un grand nombre de postes proposé, on s'attend à ce que le
salaire soit élevé et inversement. Si le marché de travail fonctionne bien, il ne peu pas y avoir
durablement d'écart entre les quantités de travail offertes et demandées, il ne peut pas y avoir
de chômage autre qu'un chômage volontaire traduisant simplement le fait que certains salariés
refusent de s'adapter au salaire du marché.

Section 2: le chômage keynésien


Les keynésiens l’expliquent par la sous consommation et réclament l’intervention de l’Etat.

1. Contestation de la théorie libérale


Lorsque l’offre de travail (des chômeurs) excède la demande de travail (les entreprises), le
salaire baissait (comme le voudraient les libéraux), cela ne rééquilibrerait pas le marché, bien
au contraire. Pourquoi? Parce que le salaire est un revenu (et pas seulement un coût). Ainsi, si
le revenu baisse, alors la consommation diminue. Si la demande baisse, alors la production en
fait autant et les entreprises plutôt que d’embaucher comme le prétende les libéraux,
licencieront ceux qui provoqueront une hausse du chômage.

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Le contraire de ce que prévoyait les libéraux, résumons par une réflexion en « circuit »
comme le font les keynésiens :

Une baisse des salaires => Une diminution de la demande des biens et services => Une
hausse de la production => licenciement => une augmentation de chômage.

Quand ce cercle vicieux apparait, nous sommes en présence pour les keynésiens d’un
équilibre de sous-emploi qui ne peut aller qu’en s’aggravant si on laisse le marché agir seul. Il
faut donc que l’Etat intervienne car les chômeurs, contrairement à ce que prétendent les
libéraux n’est pas un chômeur volontaire mais bien au contraire un chômeur involontaire : il
n’a pas de travail parce que la production anticipée par l’entrepreneur ne nécessite pas
d’embauche. Le problème est en effet dû à une sous consommation.

2. Intervention de l’Etat
Pour les keynésiens, il faut agir sur la demande effective (demande de bien de
consommation+ demande de bien de production) et provoquer son augmentation pour
produire un cercle vertueux. Il faut donc que l’Etat intervienne car les chômeurs
contrairement à ce que prétendent les libéraux ne sont pas des chômeurs volontaires mais bien
en contraire des chômeurs involontaires: ils n’ont pas de travail parce que la production
anticipée par l’entrepreneur ne nécessite pas d’embauche. Le problème est en effet dû à une
sous-consommation.

John Meynard Keynes n'a jamais cessé de souligner que le libre jeu du chômage, des marchés
et de la concurrence ne conduit pas forcement à une situation économique satisfaisant (voir
par exemple l'article " The end of laissez-faire " publié en 1926). Les conceptions
keynésiennes de la politique économique sont fondées sur ce principe. Elles se distinguent
cependant des autres doctrines favorables à l'intervention de l'Etat, car elles insistent plus
particulièrement sur les politiques conjoncturelles dont la vocation et d'agir sur les
détérminantsde court termes du chômage. Le keynésiannisme définit que le chômage de
masse est essentiellement un chômage involontaire (les chômeurs serait prêt à travailler pour
un salaire inférieur ou égal au salaire actuellement versé à ceux qui ont un emploi).

Sa critique se fonde sur deux idées principales:

 On ne peut pas assimiler le marché de travail à celui des autres biens, de telle sorte que
le salaire n'a pas le rôle régulateur traditionnellement attribué aux prix.

10
 La détermination du niveau de l'emploi s'explique par un enchainement partant du
marché des biens parce que les entreprises décident du niveau de l'emploi d'abord et
avant tout à partir de la demande de produits qu'elles peuvent anticiper.
 L’emploi doit s’annualiser comme un élément de l’économie globale, chômage se
forme sur le marché des biens et services et dépend du niveau de la demande effective.
 Le chômage est involontaire : toute baisse de salaire, au lieu de favoriser l’emploi,
engendre du chômage puisqu’elle conduit à la baisse de la demande effective.

Tableau 1: Synthèse de comparaison

Marché des biens et Marché du travail Type de chômage Politique à mener


services

Offre > demande Offre > demande keynésien Relance de la


consommation et de
l'investissement =
Politique
conjoncturelle

Demande > offre Offre > demande Classique Restauration de la


rentabilité = Politique
structurelle

Source : Cours d'économie R.Do Roberto, Bordeaux

Ce tableau explique qu’il existe plusieurs sortes des déséquilibres sur le marché des biens et
services et sur le marché de travail : soit l’offre est supérieure à la demande sur les deux
marchés ; les travailleurs sont rationnés mais les offreurs des biens aussi puisque la demande
est insuffisante ( « chômage keynésien ») ; soit l’offre est supérieure à la demande sur le
marché de travail et la demande supérieure à l’offre sur le marché de biens services où les
consommateurs rationnés(« chômage classique »).

Le premier cas nécessite une politique de relance de la demande, et le second une politique de
restauration de la rentabilité des entreprises.

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PARTIE II: LES CONSÉQENCES SOCIALES DU CHÔMAGE A
MADAGASCAR
On trouve dans cette partie les problèmes liés au chômage à Madagascar d’une part et la
baisse du niveau de vie de la population malagasy d’autre part.

CHAPITRE I: LES PROBLÈMES LIÉS AU CHÔMAGE A


MADAGASCAR
Dans ce chapitre, nous allons détailler le taux de chômage, le taux d’activité et le niveau
d’instruction depuis ces dernières années.

Il y a plusieurs façons de compter le nombre des chômeurs. A Madagascar, les statistiques du


chômage sont fournies par l’institut national de la statistique(INSTAT). Les données
statistiques fournies par l’INSTAT résultent d’une enquête par sondage effectuée tous les ans
auprès d’un échantillon de population sélectionnée de façon aléatoire. L’INSTAT fournies les
statistiques et les données officielles ainsi que les informations fiable sur des points précis de
l’économie et du social.

Section 1: le taux de chômage à Madagascar:


Le taux de chômage désigne le rapport du nombre des chômeurs à la population actuel. Il
permet d’apprécier le volume de la demande d’emploi non satisfaite sur le marché de travail .

"Le chômage des jeunes repart à la hausse en 2016 après plusieurs années d'amélioration".
C'est ce qu'on peut dire dans le rapport de 2016 portant sur "l'emploi Et les questions sociales
dans le monde de 2016: tendance des jeunes" de l'OIT ou organisation Internationale du
travail. Un rapport alarmant qui relate la vie actuelle des jeunes aussi bien dans le monde qu'à
Madagascar. Pour le cas de la grande île, il y a un rapport, celui de l'enquête sur la transition
des jeunes sur la vie active (ETVA) qui annonce que 69% des jeunes sont des travailleurs non
réguliers, 55% des jeunes sont des travailleurs familiaux (surtout les filles). Le même rapport
a ajouté qu'il faut en moyenne 4 ans pour les jeunes malgaches pour effectuer la transition
vers un emploi stable. Et Que seulement 15% de ces jeunes ont pu transiter version cet emploi
stable.

Le BIT (bureau international de travail) informe de manière officielle que près de 4 millions
de la population active est au chômage à Madagascar. Mais la réalité dépasse le chiffre

12
officiel. A peine 4% des employés disposent de travail formel, digne et respectant les normes
internationales. C'est le secteur agricole qui occupe la grande majorité de la population active.

Entre 400 000 et 500 000 jeunes arrivent sur le marché de travail chaque année mais rien n’est
prévu pour eux, ce qui va forcément gonfler les rangs des chômeurs.

Section 2 : taux d’activité


Selon les résultats de l’EPM 2010 (enquête périodique auprès des ménages), 65.8% des
individus âgés de 5ans et plus dans la région Analamanga exercent un emploi. Ce taux est
supérieur à celui du niveau national qui est de 63.7%. Quels que soient les milieux de
résidence et les genres considérés, les taux d'activités des personnes âgées de 5ans et plus à
Analamanga sont tous au-dessus des moyennes nationales. Une différence de 6.6 entre les
urbains et les ruraux en faveur de ces derniers. Dans la région, les taux d'activité des hommes
est légèrement supérieur à celui des femmes avec une différence de 0.8 points.

Tableau 2: Taux d'activités selon le milieu et selon le genre en %

Urbain Rural Masculin Féminin Ensemble

Analamanga 62 68.6 66.2 65.4 65.8

Madagascar 60.1

Source: INSTAT Madagascar

Tableau 3: Indicateur clés du marché de travail, Répartition traditionnelle par sexe 2013 et
2015

Ensemble Hommes Femmes

2013. 2015 2013. 2015 2013. 2015

Occupés 78,9. 77.5 79.2. 78.8 78.5. 76.5

Chômeurs 1. 3.5 0.9. 3.7 1.1. 3.2

Inactifs 20.1. 19.8 19.9. 18.5 20.3. 21

13
Ensemble 100. 100 100. 100 100. 100

Taux de participation 79.9. 79.8 80.1. 81.1 79.7. 78.7


des jeunes au marché
de travail

Taux de chômage des


jeunes
1.3. 2.9 1.1 2.8 1.4. 3

Source: www.ilo.org, ETVA rapport de synthèse, octobre 2015

Section 3: répartition par classe d'âges et par sexe de la population


active:
L'âge moyen de la population active de la région Analamanga est de 33.2 ans. Il est supérieur
de 1an à moyenne nationale. Ceux qui sont âgées de 25 à 64 ans regroupant 63.7% de la
population active contre 59.6% au niveau national et les séniors âgés de 65 ans et plus
constituent 2.9% de ce groupe contre 3% au niveau national. Il faut noter que les enfants âgés
de 15ans forment 6.4% de la population active de la région, ce taux est inférieur de 0.8 de
celui du niveau national.

Tableau 4: Âge moyen et répartition par tranche d'âge de la population active:

Proportion selon la tranche d'âge (%)

Âge 5-9 10- 15- 25- 64 total


moyen 14 24 64 Et
plus

Analamanga 33.2 2.4 6.4 24.6 63.7 2.9 100

Madagascar 32.1 2.9 7.2 27.4 59.6 3 100

Source: INSTAT Madagascar

14
Les femmes représentent 50.1% de la population active de la région. Cela s'explique surtout
par le taux d'activité des femmes qui est supérieur de 0.2 points à celui des hommes. Au
niveau national, on a une répartition par genre presque équilibrée de la population active.

Section 4: éducation
Pour assurer un développement harmonieux, un pays doit disposer d’une population
alphabétisé et d’un personnel qualifié. L’éducation est donc à la base de tout processus de
développement économique, social culturel.

Un autre résultat d'une enquête portant sur l'ETVA mené par le BIT à Madagascar en
partenariat avec l'INSTAT a été présenté à cette occasion. 14% des jeunes ne sont pas
scolarisés et près de 70% des jeunes ne dépassent pas le niveau primaire. Ainsi contraints par
le faible revenu du ménage et par l'accès limité à l'éducation, beaucoup de jeunes sont
confrontés au chômage.

Selon le rapport de l'OIT " Emploi et questions sociales dans le monde 2016: tendances pour
les jeunes", le chômage des jeunes séparent à la hausse en 2016 auprès plusieurs années
d'amélioration pour un taux de 13%. A part le chômage, la qualité de l'emploi, notamment
dans les pays en développement, demeure un problème majeur pour les jeunes.

Tableau 5: Taux d'alphabétisation des individus âgés de 15 ans et plus selon le milieu Et le
genre:

Milieu Genre

Urbain. Rural Hommes. Femmes

Analamanga 93.8. 93.5 94.3. 93

Madagascar 83.7 67.8 74.9. 68

Sources: INSTAT/ DSM / EPM 2010

Selon les données de l'EPM 2010, 93.6% des individus âgés de15 ans et plus de la région
Analamanga sont alphabétisés au sens qu'ils savent lire, écrire et faire des calculs
arithmétiques simples. Ce taux dépasse largement celui du niveau national avec une
différence 22.2%. La remarque est la même avec la même avec les sous-groupes tels que les

15
Urbain et les ruraux, les hommes et les femmes. Par conséquent, il n'existe pas de disparité
entre le taux d'alphabétisation des hommes et des femmes, du milieu urbain et du milieu rural.

Pour ce qui est le niveau d'instruction de la population, un individu de la région sur six est
classé sans instruction, 60.8% y possèdent le niveau primaire et 16.3% le niveau secondaire.
Seuls 7.4% de ceux qui sont âgés de 4 ans Et plus possèdent le diplôme de baccalauréat ou ont
fréquenté un établissement d'enseignement supérieur. Ce dernier taux est de 2.1% au niveau
national.

Le diplôme est un indicateur de la possibilité de s’adapter et de la volonté de réussir. Il n’est


donc pas surprenant que les employeurs préfèrent embaucher soit des gens éduqués soit des
personnes plus âgées avec beaucoup d’expérience. Il est sûr que les diplômes accordent une
certaine protection face au chômage. Cela s’explique par deux raisons : en premier les gens
éduqués ont accumulé un capital humain qui est nécessaire pour le besoins des entreprises
actuelles à cause du développement et de l’intellectualisation du travail ; ensuite les
travailleurs diplômes peuvent avoir des taches pour lesquelles ils sont surqualifiés et par la
suite, ils font concurrence aux non diplômes. Le diplôme est un indicateur que les gens sont
capables de s’adapter et qu’ils apprennent les nouvelles informations plus facilement.

Tableau 6: Proportion des jeunes ni dans l'emploi, ni scolarisés ou en formation par rapport à
la population totale, par sexe, 2013 et 2015 (%)

2013 2015

Taux Chômeurs Inactifs Taux Chômeurs Inactifs


non non non non
scolarisés scolarisés scolarisés scolarisés

Ensemble 5 0.9 4.1 6.4 2.1 4.3

Hommes 2.4 0.7 1.6 3.9 2 1.8

Femmes 7.4 1 6.4 8.8 2.3 6.5

Source: www.ilo.org, ETVA rapport de synthèse, octobre 2015

16
Ce tableau explique le pourcentage des chômeurs non scolarisés et des inactifs non scolarisés.
Généralement les femmes sont les plus touchées par rapport aux hommes selon l’enquête
réalisée par l’ETVA.

Chapitre II : BAISSE DE NIVEAU DE VIE DE LA POPULATION


Il existe naturellement à cause des problèmes liés au chômage des conséquences qui agissent
sur le domaine social. Ce sont la perte de logement, les conséquences sur l’éducation des
enfants et la délinquance qu’on va discuter dans ce chapitre.

Section 1: perte de logement:


L’acquisition de logement est exclue pour les chômeurs à cause d’un revenu trop faible et de
manque de stabilité dans le temps de ce revenu. La plupart de la population malgache loue des
logements. Le chômage entraine une perte de revenu pour les ménages, ils n’ont plus les
capacités de payer leurs loyer. Cela entraine une hausse du nombre de bidonvilles.

Section 2: conséquence sur l’éducation des enfants:


La perte de revenu liée au chômage, a nécessairement de répercussion sur l’éducation des
enfants, dans plusieurs domaines à savoir l’alimentation, l’habillement, le confort et l’espace
habitable, la prévoyance de la santé.

En quittant les établissements scolaires dès le plus jeune âge, les enfants vont devoir chercher
du travail pour aider leurs besoins. Cela traduit une baisse du taux de scolarisation. Sur
l’alimentation, la perte de l’emploi par les parents entraine une diminution de leur
consommation. Ce qui traduit une sous-nutrition des enfants.

Section 3: délinquances
Une idée répandue selon laquelle le chômage a un impact sur le taux de criminalité, est
couramment admise dans l’opinion publique. De nombreuses études ont montré la relation
entre le chômage et la délinquance. La difficulté intervient lorsque l’on tente de chiffrer la
part de délinquance qui a pour cause première le chômage. La difficulté de trouver un emploi
est incontestable. Elle s’aggrave s’il s’agit d’un premier emploi ou d’un candidat sans
diplôme. Face à ces achoppements, des moyens illégaux d’argent facile se présentent,
notamment, le trafic de drogue qui rapporte en une journée l’équivalent de ce que peut gagner
en une semaine. Ne nous étonnons pas que certains basculent dans la délinquance. C’est
précisément le cas Madagascar qui comprend: les trafiquants des ressources naturelles comme
l’or, les animaux en voie d’extinction ainsi que les voleurs.
17
En résumé, sur le plan individuel celui qui ne travaille pas reste à la charge de ses parents et
de sa famille. Avec le temps, il ressent souvent une culpabilité qui lui fait se ressentir. Et son
monde se concentre sur celui de la famille.

De plus, le chômage génère une inactivité qui désorganise le temps. Sans activité répétitive
aux horaires marqués, avec des objectifs tangibles à atteindre, celui qui ne travaille pas perd
son temps car il est lui est difficile de le faire fructifier.

Dans son cercle relationnel et amical, les amitiés s’étiolent du fait qu’il n’est pas sur le même
plan d’égalité financière, et que le partage du vécu professionnel est tronqué1; le malaise
réciproque s’installe peu à peu. Il devient alors difficile de conserver une amitié réelle avec
les copains d’école qui eux ont un travail te avancent des projets.

De manière toute pragmatique, le chômage aggrave : les difficultés matérielles (transports,


téléphone, habillement,…) l’endettement, la perte en confiance en soi et les problèmes
psychologique, la perte de repère la dévalorisation du savoir-faire et des diplômes acquis,
l’exclusion social, les problèmes familiaux, le divorce. La hausse du chômage et l’absence de
perspective d’emploi pousse vers les jeux de hasard et entretient une illusion potentiellement
destructrice.

Sur le plan sociétal, le chômage notamment des jeunes est un terreau propice à l’éclosion 2
d’une agressivité et d’une violence vis-à-vis des institutions, d’une défiance envers la
politique, et plus largement envers tout ce qui représente une autorité. La montée des
extrémismes3 favorise celle des tensions sociales, prémices4 de conflits plus graves.

Qui dit violence dit augmentation de la délinquance et de la criminalité, avec son lot
d’insécurité qui détruit le tissu social.

Enfin, le chômage crée une population désespérée, qui baisse les bras et devient fataliste, dans
la violence comme dans l’apathie5.

1
Retrancher, coupe une partie de quelque chose
2
Naitre, être produit, se développer, se manifester
3
Opinion politique, économique, sociale qui peut servir de base théorique à des actions qui vont à l’encontre
de la volonté ou des intérêts de tout
4
Début, commencement
5
Disposition à éviter tout effort, toute peine

18
Chapitre III:POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE

Section I: Politique de l’emploi


 Les politiques spécifiques ont pour objectif d’agir directement sur le travail (offre,
demande et adaptation en cette offre et demande). On distingue deux catégories de
politique:
– Politiques passives de l’emploi: lutter contre le chômage en réduisant l’offre
d’emploi. Le chômage est le déséquilibre du marché de travail c’est-à-dire que l’offre
est supérieure à la demande. Les politiques passives veulent réduire l’offre de travail.
Par exemple:
 Abaisser l’âge de la retraite : permet de diminuer la population active
 Jouer sur le travail des femmes: inciter les femmes de se retirer du marché de travail
en offrant des possibilités de prestations sociales aux femmes qui choisissent d’élever
leurs enfants
 Indemniser les chômeurs
– Politiques actives:
 Agir sur la demande de travail en stimulant la création d’emploi
 Inciter les individus à accepter les emplois qui leurs sont proposés
 Mieux adapter l’offre à la demande
 Incitation et retour à l’emploi

Il y a des emplois disponibles et il y a des chômeurs, il faut donc inciter les chômeurs à
occuper ces emplois. Il y a deux sortes d’incitations :

Menacer de réduire voire supprimer les indemnités en cas de refus des emplois proposés

Récompenser le fait d’accepter un emploi surtout pour des emplois mal payés

 Mieux adapter l’offre et la demande d’emploi c’est-à-dire améliorer l’information


ainsi que la recherche et services de l’emploi.

19
En résumé, les objectifs de la politique de l’emploi sont :

Accroitre les opportunités d’emplois décents afin de contribuer à la lutte contre la


pauvreté
Renforcer la création d’emploi
Améliorer l’organisation et le fonctionnement du marché de travail

Les principes sont:

Le rôle de l’Etat
La croissance économique
La lutte contre la pauvreté
La qualité des emplois
L’équité dans l’accès à l’emploi

Section II: Entrepreneuriat : moyen de résorption de chômage


L’entrepreneuriat est définie comme la création et le développement des micros et petites
entreprises. Cette définition implique la prise en considération des activités de création et de
gestion qui conditionnent la viabilité de l’entreprise, c’est-à-dire la possibilité de croissance
entrainant une offre d’emploi. L’entrepreneuriat permet la création du maximum des
ressources économiques, répartition de la création des richesses, la création du maximum
d’emploi.

Toutefois il faut considérer que l’entrepreneuriat n’est pas à la portée de tous par la condition
qu’il requiert, notamment:

 L’existence d’un marché sur et fiable


 La possession d’un métier adapté au projet de création
 L’accès aux informations nécessaires au montage du dossier
 L’apport personnel garantissant le partage des risques
 L’impossibilité d’avoir recours aux structures d’appuis et de conseil

Malheureusement des constats nous montrent que les jeunes présentent beaucoup de lacunes,
entre autres: le manque du métier de base et l’impossibilité de fournir un apport personnel et
de garantie

Face à ces situations de manque, nous souhaitons insister sur l’aspect éducationnel c’est-à-
dire la formation à la création et à la gestion d’entreprise.

20
Le jeune créateur doit a priori avoir certains comportements adaptés à sa fonction, à savoir:

 Etre capable de prévoir, d’anticiper la situation


 Etre capable d’organiser des activités dans le temps et dans l’espace
 Etre en mesure de maitriser les pressions et les contraintes de l’environnement
 Avoir le souci du classement, du rangement et de la tenue de document de
comptabilité
 Rechercher du profit pour le bien être de l’entreprise
 Etre persévérant et capable d’établir un travail d’équipe

Les conditions énumérer ci-dessus ne sont possibles que si les jeunes ont une formation
adéquate. Aussi, leur réalisation nécessite la participation de tout le monde (acteur
économique, institution éducative, famille, Etat)

Par ailleurs, en vue de la culture entrepreneuriale, les points ci-après sont proposés:

 Sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat pendant leur participation aux différents


paliers scolaires
 Offrir à un plus grand nombre de jeunes la possibilité de vivre des expériences
d’entrepreneuriat individuelles et collectives
 Sensibiliser les différents acteurs du monde du travail à l’importance de la formation
continue
 Assouplir les modes pédagogiques, assurer le développement et l’accès à une
formation adaptée au besoin des jeunes dans les différents secteurs d’activités.

21
CONCLUSION
Les recherches faites dans le cadre de cet étude sur le chômage à Madagascar ont permis de
comprendre que depuis ces 5 dernières années, ce phénomène constitue l’un des grands
problèmes auxquels le pays est confronté tels que : le niveau de scolarisation des jeunes est
assez faible 3% ont atteint le niveau du supérieur( selon quelque résultat de l’ETVA) ; en
2013 près de huit jeunes sur dix sont des travailleurs. La moitié des jeunes travailleurs sont
des aides familiales non rémunérés. Les conditions de travail des jeunes restent précaires. De
nombreux pays du monde, pauvres ou riches, connaissent à des degrés différents ce problème
dont la montée a engendrée des déséquilibres sociaux. En effet, son évolution a entrainé une
détérioration de la santé publique et mentale de ceux qui en sont frappés. Par ailleurs, on note
que le chômeur finit par douter de ses capacités intellectuelles. Un nombre précis de chômeur
est difficilement quantifiable et les statistiques ne reflètent qu’un nombre approximatif. Les
femmes restent toujours plus touchées par le chômage. Quant à l’âge, les jeunes ayant peu
d’expériences professionnelles sont plus concernés par le chômage, puis les personnes sans
qualifications sont souvent plus exposées au chômage à cause de l’intellectualisation des
tâches de travail. De toute évidence, l’éducation peut contribuer à atténuer le problème de
l’emploi chez les jeunes.

A Madagascar, la population touchée par chômage est confronté à des différents problèmes.
Par rapport à la théorie, il est vrai que le chômage a pour effet de la perte de l’identité sociale.
Mais le plus couramment observé sont les délinquances, surtout pour les jeunes. Dans
l’approche théorique qu’on a déjà énoncée précédemment, l’effet principal du chômage est
l’appauvrissement de la population et c’est actuellement le cas à Madagascar. Quand sera-t-il
le moment de ne plus dire que Madagascar est un pays pauvre ?

22
ANNEXE
Evolution du taux de chômage à Madagascar de 2010 à 2012 (valeur en %)

régions 2010 2012

Analamanga 5,4 2,8

vakinankaratra 1,6 0,1

itasy 3,7 0,7

Bongolava 1,7 0,1

Haute matsiatra 4,5 0,3

Amoron’i Mania 1,2 0,3

Vatovavy fitovinany 1,7 0,2

Ihorombe 8,6 1,5

Atsimo Atsinanana 0,6 1,3

Atsinanana 7,8 2,8

Analanjirofo 2,9 0,4

Alaotra Mangoro 3 0,8

Boeny 3,1 1,6

Sofia 5,8 0,1

Betsiboka 4,2 0,1

Melaky 2,2 0,2

Atsimo Andrefana 4,8 4

Androy 3,4 1,9

Anosy 3,6 0,6

i
Menabe 2,3 0,1

Diana 7,4 2,7

Sava 4,7 0,5

Ensemble 3,8 1,2

Source: INSTAT Madagascar

ii
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES:

 Alain BEITONE et Marie Ange DECUGIS, Christine DOLLO, Christophe


RODRIGUES (2004), les sciences économiques et sociales : enseignements et
apprentissages, édition de De Boeck Supérieur.
 Jérôme GAUTIE (2015), le chômage, Édition La Découverte, Collection repères, 128
pages.
 Marc DURAND et Laurent FILLIETTAZ (2009), travail formation des adultes,
Édition Presse Universitaire de France (PUF), Collection formation et pratique
professionnelles. 27 6 pages
 Marie Claire VILLEVAL (2016), L’économie comportementale du marché de travail,
Édition Presses de Sciences, Collection sécuriser l’emploi, 112 pages.
 Yves ZOBERMAN (2011), un historique du chômage de l’antiquité à nos jours,
Édition PERRIN, collection synthèse historique, 348 pages.

REVUE:

Idée économique et sociale: emploi et chômage, édition réseau Canopé, 2016, 80 pages

WEBOGRAPHIES:

– www.wikipédia.org / Décembre 2017


– www.newsmada.com/ Mars 2016
– hal.archives-ouvertes.fr/ juin 2016
– www.instat.mg/septembre2015
– fr.actualitix.com/Octobre 2016

iii
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .............................................................................................. I
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................ II
SOMMAIRE ....................................................................................................... IV
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE ............................................................................................. 2
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE ............................. 2
Section 1 : définition des concepts.............................................................................................. 3
Section 2: les différentes formes de chômages et les causes des chômages: ............................ 4
1. Les formes ....................................................................................................................... 4
2. Les causes ........................................................................................................................ 5
Section 3: les effets sociaux du chômage .................................................................................... 6
A. LA PRECARISATION DES CONDITIONS DE VIE ....................................................... 6
1. Appauvrissement de la population ................................................................................. 6
2. Modification de la relation sociale .................................................................................. 6
B. PERTE D’IDENTITE SOCIALE ........................................................................................ 7
1. Les différentes manières de vivre le chômage ................................................................ 7
2. Typologie des expériences vécues de chômage .............................................................. 7
CHAPITRE II: LE CHOMAGE SELON DEUX COURANTS DE PENSEES ............................. 8
Section 1: chômage classique ...................................................................................................... 8
1. Explication ....................................................................................................................... 8
2. Solution libérale au chômage .......................................................................................... 8
Section 2: le chômage keynésien ................................................................................................ 9
1. Contestation de la théorie libérale .................................................................................. 9
2. Intervention de l’Etat..................................................................................................... 10
PARTIE II: LES CONSÉQENCES SOCIALES DU CHÔMAGE A MADAGASCAR ................. 12
CHAPITRE I: LES PROBLÈMES LIÉS AU CHÔMAGE A MADAGASCAR ......................... 12
Section 1: le taux de chômage à Madagascar: .......................................................................... 12
Section 2 : taux d’activité .......................................................................................................... 13
Section 3: répartition par classe d'âges et par sexe de la population active: ........................... 14
Section 4: éducation .................................................................................................................. 15
Chapitre II : BAISSE DE NIVEAU DE VIE DE LA POPULATION.......................................... 17
Section 1: perte de logement: ................................................................................................... 17
Section 2: conséquence sur l’éducation des enfants: ............................................................... 17
Section 3: délinquances............................................................................................................. 17
Chapitre III:POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE .................................................. 19
Section I: Politique de l’emploi ................................................................................................. 19
Section II: Entrepreneuriat : moyen de résorption de chômage ................................................ 20

CONCLUSION ................................................................................................... 22
ANNEXE ................................................................................................................ i
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... iii
Nom: TOVOHERINIRINA Anja Minah

Titre: LE CHÔMAGE À MADAGASCAR

Nombre de pages:22

Tableaux:06 annexes:01

Contact: 0346391141

Adresse: Lot IVJ 59 Mandialaza ANKADIFOTSY Antananarivo 101

Résumé:

Ce travail présente les principaux effets sociaux du chômage à Madagascar. La première


partie nous conduit à l’approche théorique sur ce phénomène. Des différents concepts ont été
définis ainsi que des causes et des conséquences. On a montré la conception du chômage tant
classique que keynésien.

On a mentionné les différentes données obtenues grâce à l’enquête réalisée par l’INSTAT sur
le taux de chômage, l’éducation et le taux d’activité de la population. Le chômage entraine
généralement la baisse du niveau de vie de la population malagasy qui se traduit par le
changement négatif de leur vie quotidienne. Pour couronner tout, l’effet principal du chômage
est la pauvreté.

Mots clés: chômage, chômeur, taux de chômage, pauvreté, emploi.

Encadreur: Madame RAMANANTSEHENO Domoina

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