Thomas Seignon et Merlin P.

Robinson : Char AMX-30

(AMX-30B, AMX-30B2 et dérivés) ; Éditions ETAI, 2021 ;
196 pages
Philippe Wodka-Gallien
Dans Revue Défense Nationale 2021/8 (N° 843), pages 203 à 203
Éditions Comité d’études de Défense Nationale
ISSN 2105-7508
DOI 10.3917/rdna.843.0203
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 RECENSIONS
Thomas Seignon et Merlin P. Robinson : Char AMX-30
(AMX-30B, AMX-30B2 et dérivés) ; Éditions ETAI, 2021 ;
196 pages.

Ce livre s’attaque à un mythe de l’armée française, le char AMX-30,

le blindé qui a donné son identité visuelle à l’Armée de terre fran-
çaise à compter des années 1970. Dans sa préface, le général (2S)
Charles Beaudouin rappelle que deux générations de cavaliers se sont succédé dans son
habitable tout au long des quarante années de service. Bref, sa silhouette est devenue
culte. L’AMX-30 est l’arme de bataille majeure qui a fait entrer l’Armée de terre dans
la modernité en formant l’ossature d’une vingtaine de régiments de cavalerie (cuiras-
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siers, dragons et chasseurs) tous orientés sur la menace majeure attendue à l’est.
L’ordonnancement des chapitres suit une logique historique qui nous fera revivre les
développements, les essais des prototypes, les composants vitaux, l’armement, le
déploiement dans l’Armée de terre, mais aussi les programmes exports et là, il s’agit
d’un véritable succès. Nous apprendrons que l’expression du besoin fut rédigée en
1956, que les prototypes commencèrent à rouler à partir de 1960 et que les premières
livraisons à l’armée française remontent à 1967. Un demi-siècle plus tard, l’AMX-30
est toujours là : il est utilisé comme plastron pour l’entraînement à Mourmelon ou à
Mailly-le-Camp dans le cadre de la Forad.
C’est durant la guerre du Golfe de 1991, au sein de la division Daguet, qu’il est
employé au combat pour la première et la dernière fois. S’agissant de ses capacités mili-
taires, l’AMX-30 se distingue par un armement secondaire particulièrement puissant
pour un char de bataille, sa tourelle intégrant à côté de l’arme principale un canon
coaxial de 20 mm. Un choix judicieux qui permet d’épargner la dotation en obus de
105 mm lors des rencontres avec des cibles faiblement blindées. Le châssis AMX-30
devient aussi le dénominateur commun d’une large famille de systèmes d’armes. Un
chapitre est spécialement consacré aux dérivés pour l’Armée de terre, dont certains
encore employés : AMX-30D (dépannage), engin blindé de génie, Roland, canon
AUF-1. Le lance-missile Pluton, en service de 1974 à 1993, donne l’occasion aux
auteurs de nous présenter dans le détail le service de l’arme nucléaire tactique.
Les versions antiaériennes développées spécialement pour l’Arabie saoudite donneront
des systèmes avec tourelle bitubes de 30 mm, missiles et radar, ajoutant une ligne de
plus aux multiples succès au Moyen-Orient de l’industrie de défense française. On
découvrira aussi les projets AMX-32 et AMX-40 proposés à l’export. À ce panorama
méticuleux et intégral, on aurait aimé trouver une petite photo de la version Solido de
l’AMX-30, finalement la plus vendue. Les photos sont superbes (plus de 250 !). Un
très beau cadeau. Un très beau livre. À se procurer.
Philippe Wodka-Gallien

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