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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE

L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE LOUNICI ALI – BLIDA 2

FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES

DEPARTEMENT DE FRANÇAIS

Avant-projet de thèse de doctorat LMD

Spécialité : Sciences du langage

Altérité et stéréotypes dans les discours mémoriels : Quels


contextes ? Quelles représentations ? Et quels (inter)
discours ?

Préparé et présenté par : Encadré


par :

Bensmaia Sherine Dre. Karima Ait


Dahmane
Année universitaire : 2022/2023
Sommaire
Introduction générale…

Première partie : Fondement théorique et concepts opérationnels.

Chapitre 1 : Concepts clés :

1. Altérité et identité.
2. Représentations et stéréotypes.
3. Discours mémoriels.
4. L’analyse du Discours.
5. La formation discursive.
6. L’analyse énonciative.

Chapitre 2 : Les relations franco-algériennes depuis 1830.

1. Colonisation française de l'Algérie (1830-1962).


2. Guerre d'indépendance algérienne (1954-1962).
3. Relations post-indépendance et enjeux actuels.

Deuxième partie : Contextualisation du corpus et méthodologie d’analyse.

Chapitre 1 : Présentation du corpus : Le rapport de Benjamin Stora.

1. Profil de l'auteur : Benjamin Stora.


2. Contenu et structure du rapport.
3. Contexte de rédaction du rapport.

Chapitre 2 : Méthodologie d’analyse.

Troisième partie : Partie analytique et exploitation du corpus.

Chapitre 1 : Analyse des représentations de l’altérité dans les discours franco-algériens


depuis 1830.

1. Identification des dénominations de l’altérité.


2. Catégorisation des représentations et des stéréotypes.
3. Analyse des contextes, historiques et politiques.
4. Présentation des résultats de l’analyse des représentations de l’altérité.
5. Interprétation et discussion des résultats.

Synthèse générale…

Conclusion.

Bibliographies.
Les relations entre deux nations sont bien plus que des interactions diplomatiques ou
économiques. Elles sont le reflet d'une histoire commune et partagée, d'émotions complexes et
d'une multitude de facteurs culturels ainsi que politiques. Ces éléments peuvent créer des
dynamiques uniques et parfois sensibles dans les relations bilatérales.

Lorsque l'on évoque les relations entre la France et l'Algérie, un panorama varié de souvenirs,
de défis et d'espoirs se dessine à travers des siècles de rapports ensanglantés, passionnés et
obsédants. Les rapports entre ces deux voisins méditerranéens est un exemple fascinant de
cette complexité.

La France et l'Algérie ont une histoire complexe et profondément enracinée, marquées par des
moments cruciaux de l'histoire commune, notamment par une longue et violente guerre, qui
fût l’aboutissement d’une colonisation de plus d’un siècle. Cette guerre, qui a laissé des
cicatrices et des émotions profondes des deux côtés, a eu et a encore des effets, le moins que
l’on puisse dire néfastes dans les relations entre les deux pays.

Cette complexité historique s’étend également aux interactions politiques, économiques et


culturelles, qui se manifeste dans les différences linguistiques, religieuses et à travers les
normes sociales, qui ont façonné et impacté la dynamique franco-algérienne. Sur le plan
politique, les questions telles que l'indépendance de l'Algérie et les relations actuelles en
matière de migration et de coopération économique sont des domaines sensibles et délicats
qui influencent la manière dont la relation entre ces deux pays évoluent, et ayant des
répercussions profondes qui ont laissés des traces indélébiles sur la conscience et les
imaginaires collectifs des deux nations riveraines de la méditerranée et qui continue non
seulement d’influencer, mais aussi de peser leurs relations jusqu'à aujourd'hui.

Le passé entre l'Algérie et la France est marqué par une longue période de colonisation
française, qui a duré 132 ans, allant de l’époque où la France a exercé sa souveraineté sur
l’Algérie en 1830 à 1962, suite à la guerre d’indépendance algérienne qui a marqué le début
d’une interaction complexe entre les deux pays. L'occupation française de l'Algérie a été un
chapitre douloureux qui a créé une altérité historique fondamentale, caractérisé par
l'exploitation des ressources naturelles, l'oppression politique et la suppression des identités
locales. Le but du colonisateur français était d’ôter à l’Algérie son patrimoine culturel. Le
peuple Algérien a été soumis à un régime colonial qui a façonné leur expérience collective et
a créé une séparation profonde entre les deux sociétés.

Cette occupation a été marquée par de fortes violences et des conflits intenses, les Algériens
ont dû se battre farouchement pour leur indépendance, aboutissant à une guerre de libération
longue et sanglante qui a durée de 1954 à 1962. Cette guerre a entraîné des pertes humaines
considérables des deux côtés, et a autant affectée et marqué la mémoire collective des
Algériens que celle des Français. Pendant cette période, l'Algérie a été soumise à une
profonde transformation sociale, économique et culturelle sous l'influence française. Cela a
créé des différences culturelles et sociales fondamentales entre les Algériens et les Français.

Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, les relations entre ces deux pays ont été marquées
par des tensions et des incompréhensions, notamment autour de la mémoire de la colonisation
et de la guerre d’indépendance algérienne. La période de domination française en Algérie
continue jusqu’à ce jour à être un sujet sensible dans les relations entre la France et l’Algérie.
Les blessures historiques liées à la présence française en terre algérienne restent vives dans la
conscience collective du peuple algérien. Quant à la guerre d’indépendance de l’Algérie, elle,
a laissée de profondes cicatrices dans les deux pays, et son héritage continue d'influencer les
relations bilatérales. Cette période a profondément renforcé l'altérité entre l’Algérie et la
France, en créant des divisions politiques et des cicatrices historiques qui persistent encore
aujourd'hui.

Des voix en Algérie ont régulièrement appelé à la reconnaissance des crimes commis lors de
la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie, ainsi qu'à des excuses officielles de la part
de la république Française. Cela a été un point de discorde important entre les deux pays de la
rive de la méditerranée.

Malgré ces différences historiques, la France et l'Algérie maintiennent des relations


politiques, économiques et culturelles importantes. La coopération dans des domaines tels que
l'énergie, l'éducation et la sécurité régionale montre que ces nations sont capables de
collaborer malgré leur altérité passée.

Les enjeux économiques jouent un rôle crucial dans leurs rapports, en particulier en raison de
la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de la France en tant que partenaire commercial majeur.
Les liens économiques ont été renforcés par la présence d'une importante diaspora algérienne
en France, qui a contribué aux échanges commerciaux et culturels entre les deux pays.
Suite à la libération de l’Algérie, des populations qui cohabitaient sur le territoire algérien
sont désormais présentes sur le territoire français. Algériens, Pieds Noirs et Harkis sont trois
catégories qui renvoient à cette relation particulière entre une ancienne colonie et sa
métropole. La migration entre l'Algérie et la France a joué un rôle majeur dans les rapports
qu’entretiennent ces derniers. Les questions liées à l'immigration algérienne en France, ainsi
que les préoccupations liées à l'émigration de la communauté algérienne, sont aussi sources de
tensions.

L’influence de cette culture algérienne en France, plus particulièrement à travers la littérature,


le cinéma et la musique, est indéniable et contribue à enrichir le paysage culturel français. De
ce fait, il est important de noter que les relations franco-algériennes ne se résument pas
uniquement à leurs aspects historiques et politiques, la France et l'Algérie partagent également
des liens culturels profonds qui ont transcendé les différends politiques, et qui est marquée par
des tentatives de gestion de l'altérité.

Cependant, des années après la fin des hostilités, et malgré les efforts déployés pour améliorer
les relations entre ces deux nations riveraines de la méditerranée, le spectre du passé
continuent à hanté les relations entre anciens belligérants. La gestion de cette altérité et la
construction d'une relation bilatérale durable demeurent des défis importants pour l'avenir.

Les questions mémorielles et historiques restent au cœur des tensions entre la France et
l'Algérie. La reconnaissance des crimes commis pendant la période coloniale, la question des
réparations et la réconciliation des mémoires demeurent des sujets sensibles et complexes.
Malgré les discours appelant à la réconciliation, les événements ne reflètent pas toujours cet
appel et peuvent favoriser une atmosphère de méfiance et de distanciation.

Ce passé commun a fait que ces deux pays partagent des relations toujours aussi ambiguë et
qui se manifestent dans tout type de discours (historique, médiatique, politique…) produit
aussi bien par les français que par les algériens, et où la présence de l’Autre est bien marqué.

Au croisement de l'Histoire partagée entre la France et l'Algérie se trouve une dynamique


complexe d'altérité, d'identité et de mémoire, qui découle et englobe une série de facteurs et
de dimensions historiques, culturels, politiques et sociaux.

L'altérité, cette distinction entre "nous" et "les autres", est une notion omniprésente dans les
relations interculturelles. Dans le contexte franco-algérien, elle a des racines profondes dans
leur histoire commune et est intimement liée aux héritages de la colonisation ainsi que de
l'indépendance. Les discours mémoriels officiels, produits par les gouvernements et les
institutions, jouent un rôle crucial dans la construction de nombreuses représentations qui se
sont développées au fil du temps et qui sont imprégnés d’une multitude de perceptions. Les
discours mémoriels officiels ne sont pas simplement des réflexions sur le passé, mais ils
influencent également les politiques, les perceptions publiques et les interactions actuelles
entre la France et l'Algérie. Ces discours qui circulent dans la société et qui sont repris,
réinterprétés et adaptés, jouent un rôle central dans la formation des représentations qui
façonnent la manière dont l'histoire est racontée, interprétée et transmise aux générations
futures.

Les représentations, en tant qu'images mentales, stéréotypes, narrations et symboles, jouent un


rôle essentiel dans la construction et la perpétuation de l'altérité entre ces deux pays, dans la
formation de leur identité respective et dans la manière dont elles se remémorent leur passé
commun. Elles jouent également un rôle fondamental dans la façon dont ces deux voisins de
la méditerrané interagissent et se comprennent mutuellement. Elles façonnent la perception de
l'Autre et contribuent à la construction de l'altérité. Elles sont ancrées dans les sociétés
françaises et algériennes et sont le produit d'une histoire complexe de colonisation, de guerre,
de migration et d'interaction. Comprendre ces représentations est essentiel pour saisir la
profondeur et la complexité de la relation franco-algérienne, ainsi que pour envisager des
voies vers une meilleure compréhension mutuelle.

C’est en juillet 2020 que le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, exprime dans sa
volonté d’apaiser ses rapports avec l’Algérie et de dépasser le lien passionnel qui unit ces
deux pays, son intention de poursuivre le travail de mémoire avec Alger, en confiant au
célèbre historien Benjamin Stora la mission d’élaborer un rapport exhaustif axé sur « les
questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie. »

Suite à l’anniversaire du 8 mai 2020 qui marquait le 75e anniversaire de la fin de la Seconde
Guerre mondiale en Europe, symbolisé par la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie le 8
mai 1945, les débats et les réflexions sur la guerre d’Algérie et les liens entre ces derniers et la
France ont étés ravivés. Ce réveil a été catalysé par diverses déclarations et événements
médiatiques qui ont contribués à réveiller les tensions mémorielles. Ces éléments ont
naturellement incité à une réflexion plus approfondie sur l’histoire partagée des deux pays.

C'est dans ce contexte que le président Macron a chargé Benjamin Stora, historien et
spécialiste des relations franco-algériennes, de rédiger ce rapport qui lui a été remis, et qui a
été rendu public le 20 janvier 2021. Tandis que les prédécesseurs français d'Emmanuel
Macron ont exprimé leur désir de rapprochement avec l'Algérie, le président actuel aspire à
pousser cette initiative encore plus loin. Son but à travers ce rapport, est non seulement de
panser les blessures en reconnaissant les souffrances de la période coloniale, mais également
de favoriser la réconciliation ainsi que le dialogue pour nouer des relations plus harmonieuses
et mutuellement bénéfiques, en clarifiant certains aspects de cette histoire commune.

La raison pour laquelle Emmanuel Macron a confié à Benjamin Stora la rédaction de ce


rapport réside dans le fait que ce dernier est un expert de l'histoire contemporaine, en
particulier en ce qui concerne les événements historiques en Algérie, des questions
mémorielles, et des relations franco-algériennes. Issu de la communauté juive d’Algérie et
ayant vécu la guerre d’indépendance, cet universitaire français qui a occupé des postes
académiques prestigieux en France, est également un auteur prolifique, ayant écrit de
nombreux ouvrages sur l’histoire complexe de l'Algérie et sur les questions liées à la mémoire
collective.

Ce rapport qui se compose de 160 pages et organisé en trois parties qui évoquent les relations
franco-algériennes, des préconisations, ainsi que des annexes, aborde les enjeux historiques en
mettant en avant l'importance de l'histoire et des récits dans la construction des identités et des
représentations collectives. L’historien apporte son expertise et sa perspective critique pour
éclairer et faire un état des lieux des questions mémorielles liées aux crimes et aux violences
commis lors de la période coloniale, de la question des disparus de la guerre d’Algérie, des
mémoires et des récits de différentes parties impliquées. A travers ce document, Benjamin
Stora met en lumière l’importance de la reconnaissance mutuelle entre la France et l’Algérie,
en ayant recours à une réflexion critique sur la complexité de cette histoire commune.
L’historien qui cherche à traiter de manière approfondie et équilibrée de ces événements
tragiques, formule ces recommandations dans son rapport et invite à un travail de mémoire
partagé, en reconnaissant les souffrances et les injustices subies par les Algériens.

Son travail a suscité des réactions variées, mettant en évidence les sensibilités et les
divergences de perspectives autour de la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie.
Ce rapport a eu une influence et un impact significatif sur les débats publics et académiques
autour de ces questions en France et au-delà, sur la manière dont la France doit aborder son
passé colonial et ses relations avec l'Algérie. Certains ont salué le rapport comme une avancée
vers une reconnaissance plus juste de l'histoire commune entre la France et l'Algérie, tandis
que d'autres ont critiqué certaines de ses conclusions et recommandations, estimant qu'il ne va
pas assez loin dans la reconnaissance des responsabilités françaises et des crimes commis
pendant cette période tragique de l’histoire que partage l’Algérie et la France.

Quelle que soit la réception du rapport de Benjamin Stora, il est indéniable qu'il a contribué à
stimuler le débat public et à susciter une réflexion approfondie sur les questions mémorielles
dans les relations franco-algériennes. Ce qui en fait un objet d'étude intéressant pour les
chercheurs en sciences du langage, notamment en analyse du discours, puisqu’il s’inscrit non
seulement dans un contexte contemporain, mais qu’il aborde en plus la question de la
mémoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance.

Ce sujet demeure un thème d’actualité qui traite de questions qui sont au cœur des
préoccupations de la société française et algérienne, ce qui le rend particulièrement pertinent
pour une analyse actuelle et approfondie des dynamiques discursives, des représentations et
de l’altérité dans le contexte franco-algérien. Qui plus est ce document contient une
abondance de données textuelles, tels que des discours officiels, des récits de témoignages,
ainsi que des analyses historiques, etc. Cette variété de sources en fait un corpus riche et
pertinent, offrant une diversité de matériaux langagiers à analyser, permettant ainsi
d’examiner les discours et les représentations autour de ces événements historiques, et
d'explorer les stratégies discursives utilisées ainsi que les effets de sens produits.

Le choix du rapport de Benjamin Stora intitulé : « Les questions mémorielles portant sur la
colonisation et la guerre d’Algérie. », comme corpus d'analyse pour ma recherche sur les
différentes représentations de l’altérité et des stéréotypes qui émergent dans le discours
mémoriel franco-algérien est motivé par plusieurs facteurs cruciaux.

Il convient tout d’abord de souligner que Benjamin Stora est une autorité de renom dans les
domaines de la question algérienne et de l'histoire coloniale française. Son parcours
académique et son engagement dans ces domaines depuis des décennies en font une source de
référence incontestable. En analysant son rapport, on peut accéder à une source d'informations
fiables et approfondies autour des thèmes sur lesquels porte notre recherche.

Sans oublier que le contexte dans lequel le rapport a été commandé est essentiel et
particulièrement significatif. En tant que document officiel commandé par le gouvernement
français, le rapport de Stora offre une perspective et un contexte institutionnel important pour
l’étude des relations franco-algériennes, et se trouve qui plus est, au cœur des préoccupations
mémorielles liées à la colonisation et à la guerre d'Algérie. Cette demande officielle confère
au rapport une pertinence particulière dans l'étude des représentations et des discours relatifs à
ces événements historiques sensibles.

Notre travail consiste à mener une analyse énonciativo-discursive des différentes


représentations de l’altérité dans le rapport de Benjamin Stora. Notre analyse sera inscrite
dans le terrain des sciences du langage, plus précisément dans le cadre de l’analyse de
discours, qui elle-même prends en charge la notion de la formation discursive et de l’analyse
énonciative. L'objectif central de notre recherche est d'examiner les mécanismes discursifs
sous-jacents à la construction des représentations et à la création du sens dans ce rapport.
Nous chercherons à comprendre comment ce document génère des significations et des
interprétations, en mettant en évidence les différentes stratégies énonciatives et discursives
utilisées par l'auteur pour traiter des questions mémorielles liées à la colonisation et à la
guerre d'Algérie.

Cette méthodologie d'analyse offre une approche rigoureuse et pertinente pour comprendre les
contextes, les représentations et les interdiscours qui sous-tendent cette problématique
complexe. A travers l’analyse discursive nous pourrons nous pencher sur les structures, les
procédés et les dispositifs discursifs utilisés par Stora dans son rapport. Nous nous pencherons
sur les schémas narratifs, les récurrences thématiques et les relations logiques pour mieux
appréhender la construction du discours mémoriel sur l'altérité et les stéréotypes. Cette
analyse nous aidera à déceler les mécanismes de persuasion, de légitimation ou de
délégitimation, ainsi que les modèles de représentation qui sont mobilisés dans le discours de
Stora. Quant à l'analyse énonciative, nous examinerons avec, les marqueurs linguistiques et
discursifs utilisés par Stora dans son rapport, ainsi que les choix stratégiques qu'il opère en
tant que locuteur et auteur du discours.

Grâce à ces approches énonciative-discursive, cette analyse nous permettra de mieux


comprendre les contextes historiques, les représentations et les interdiscours qui y sont liés,
cette recherche contribuera à une meilleure compréhension des dynamiques de construction et
de reproduction de l'altérité dans les relations franco-algériennes, et ouvrira des perspectives
pour une réflexion critique sur les enjeux mémoriels et identitaires entre les deux pays.

Dans le cadre de notre recherche, notre problématique sera celle-ci :

 "Comment les discours français et algériens depuis 1830, tels que présentés dans le
rapport de Benjamin Stora, reflètent-ils les représentations de l'altérité ? Quels sont
les contextes qui ont influencé ces discours ? Et quelles sont les dénominations
utilisées pour décrire l'altérité au fil du temps ?"

Dans le cadre de notre travail plusieurs hypothèses peuvent être avancées :

 Les représentations de l'altérité dans les discours franco-algériens évolueraient en


fonction des circonstances historiques et des rapports de forces entre les deux entités,
reflétant les changements politiques, sociaux et culturels survenus depuis 1830.
 Nous faisons l’hypothèse que les discours de l'époque coloniale présentaient
probablement une altérité marquée par des stéréotypes et des rapports de pouvoir
asymétriques, tandis que les discours post-coloniaux pourraient révéler des tentatives
de redéfinition et de réappropriation de l'altérité.

 Nous postulons que les contextes socio-politiques ont une influence significative sur
les représentations de l'altérité. Nous supposons que les périodes marquées par des
conflits, des tensions ou des changements politiques intenses ont probablement
conduit à des discours présentant des représentations altérisantes et stéréotypées. En
revanche, les périodes de dialogue, de coopération ou de réconciliation ont peut-être
favorisé des discours plus nuancés et empathiques

 Différentes périodes historiques et différents contextes politiques peuvent entraîner


des changements dans les dénominations utilisées et les significations qui leur sont
associées.

Ces hypothèses serviront de base à l'analyse approfondie des discours franco-algériens et des
représentations de l'altérité, en prenant en compte des contextes historiques, politiques et
culturels spécifiques. Elles permettront de guider la recherche et d'explorer les différentes
dimensions de la problématique, en contribuant à une meilleure compréhension des
dynamiques discursives et interculturelles entre la France et l'Algérie depuis 1830.

Afin de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses de recherche, nous avons sélectionné le


rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie, étant
donné l'importance de ce document dans le contexte franco-algérien et par son rôle en tant
que discours mémoriel contemporain.

L'objectif principal de cette thèse en sciences du langage est d'explorer en profondeur le


thème de l'altérité et des stéréotypes dans le discours mémoriel des relations franco-
algériennes. Il s'agit de relever les différentes manières dont l'Autre est représenté et
conceptualisé dans le rapport de Stora, que ce soit l'Algérien, le colonisateur français ou
d'autres acteurs impliqués. Il est essentiel de mettre en évidence les stéréotypes, les préjugés
et les clichés qui émergent de ces représentations afin de mieux comprendre comment
l'altérité est construite et perçue dans le discours mémoriel.

Un autre objectif spécifique est de relever les schémas récurrents, les généralisations abusives
ou les simplifications excessives qui peuvent être observés dans le rapport de Stora. L'analyse
des stéréotypes dans le discours mémoriel contribue à mettre en lumière les biais et les
distorsions qui peuvent influencer la perception et l'interprétation des événements historiques.

Cette analyse permet de saisir les tensions, les contestations et les négociations discursives qui
se manifestent autour de ces questions sensibles.

Le plan de travail de cette thèse est structuré en trois parties principales afin d'explorer les
différentes dimensions des représentations, des contextes et des dénominations liées à cette
thématique complexe :

En premier lieu, la partie théorique, que l’on va séparer en deux chapitres, le premier nous
servir à définir les concepts et les notions clés de l’analyse de notre corpus. Le deuxième
chapitre introduira le thème principal de cette étude, c’est-à-dire que nous tenterons
d’expliquer le contexte politico-historique qui a amené à la rédaction du rapport de Stora.

En deuxième lieu, la partie de la méthodologie et de la contextualisation du corpus sera à son


tour divisée en deux chapitres, dans le premier nous nous chargerons de présenter notre
corpus d’étude, où nous avons également jugés nécessaire de présenter l’auteur du document.
Dans le deuxième chapitre nous présenterons notre méthodologie d’analyse.

Et pour finir, la troisième partie, qui est celle de l’analyse, où nous analyserons le rapport en
tant que discours, nous nous engagerons à relever, pour ensuite commenter, les différentes
manifestations de l’altérité, nous mettrons en évidence les tendances récurrentes, les
changements significatifs et les continuités dans les discours au fil du temps. Notre objectif
central dans cette partie de l'analyse est de fournir une compréhension approfondie des
représentations de l'altérité dans les discours franco-algériens depuis 1830, en mettant en
lumière les mécanismes discursifs qui les sous-tendent. Le but étant d’éclairer les enjeux
identitaires et historiques qui ont façonné ces discours.

Nous clôturerons notre travail par une synthèse générale des résultats obtenus, qui résumera
tout ce que l’on aura relevé de notre analyse, ensuite on passera à la conclusion générale où
nous soulignerons également les pistes de recherche futures pour approfondir notre
compréhension des dynamiques discursives de l'altérité dans le contexte franco-algérien,
avant d’achever notre travail par la bibliographie, qui comportera tous les ouvrages et les
articles qui ont pu nous aider à effectuer cette analyse.
BIBLIOGRAPHIE :

OUVRAGE DU CORPUS :

Stora, Benjamin. Rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre
d'Algérie. La Documentation française, 2021.

OUVRAGE :

Amossy, R. & Herschberg Pierrot, A. "Stéréotypes et clichés." Lettres et Sciences sociales


128, Nathan Université, 1997.

Benjamin Stora. "La guerre des mémoires, la France face à son passé colonial." Ed. Casbah,
2014.

Benjamin Stora. "Les guerres sans fin, un historien, la France et l’Algérie." Ed. Stock, 2008.

Bonardi, C. & Roussiau, N. "Les représentations sociales." Les Topos, Dunod, 1999.

Castellotti, V. (Ed). "D’une langue à d’autres, pratiques et représentations." Collection


DYALANG, Rouen : Presses Universitaires de Rouen, 2001.

Charaudeau, Patrick. "Grammaire du sens et de l’expression." Hachette Education, 1998.

Charaudeau, Patrick. "Le discours politique." Dalloz, 2010.

Ducrot, O. et al. "Les mots du discours." Paris, Minuit, 1980.

Maingueneau, Dominique & Charreaudeau, Patrick. "Dictionnaire de l’analyse de discours."


Seuil, 1980.

Memmi, Albert. "Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur." Gallimard, 1957.


Zemouri, Saïd. "La guerre d'Algérie expliquée à tous." Editions Michalon, 2006.

REVUES ET ARTICLES
BARRY alpha Ousmane, sans date, Les bases théoriques en analyse du discours, p. 3.

Disponible sur : www.er.uqam.ca/nobel/ieim/IMG/pdf/metho-2002-01-barry.pdf

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