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Amortissement

I/ Définition
L'amortissement est un terme comptable qui définit la perte de valeur d'un bien
immobilisé de l'entreprise, du fait de l'usure du temps ou de l'obsolescence.
Le traitement comptable, fiscal et économique de l'amortissement

 Du point de vue comptable, l'amortissement est la constatation de la


consommation des avantages économiques attendus des immobilisations
de l'entreprise, c'est à dire la constatation de la perte que subit la valeur des
immobilisations qui se déprécient avec l'usage et le temps.
Exemple :
une entreprise inscrite à son bilan en 2016 un matériel pour une valeur de 10 000
euros (valeur d'achat). En 2017, ce matériel aura perdu de sa valeur. L'amortissement
permet de prendre en compte chaque année la perte subie par l'entreprise du fait de
cette dépréciation.
L'amortissement est constaté en charges, au niveau du compte de résultat de
l'entreprise.

 Du point de vue fiscal, la dépréciation des éléments de l'actif immobilisé de


l'entreprise constitue pour celle-ci une perte de substance, enregistrée par la
comptabilité.
Pour maintenir la valeur initiale des capitaux engagés dans l'entreprise, l'exploitant
doit la compenser par un prélèvement sur les bénéfices de l'exploitation. Ainsi, afin de
reconstituer un capital qui permettra le remplacement de ces immobilisations, les
amortissements pratiqués par l'entreprise viennent en déduction de son bénéfice
imposable.

 D'un point de vue économique, les sommes prélevées sur les bénéfices de
l'entreprise en vue de compenser la dépréciation par l'usure ou la vétusté des
éléments de l'actif sont normalement utilisées, en bonne gestion, pour assurer
leur remplacement.
Ces sommes sont soit conservées en réserve jusqu'au renouvellement de ces
éléments d'actif, soit immédiatement utilisées à des investissements nouveaux qui
assurent le remplacement des éléments vieillis ou usés et le maintien des moyens de
production de l'entreprise.
Les conditions à réunir pour amortir
Les amortissements ne sont déductibles de l'impôt que dans la mesure où :

 ils portent sur des éléments de l'actif immobilisé soumis à dépréciation du fait
de l'usage et du temps,

 ils correspondent à la dépréciation effective subie par ces éléments,

 ils sont effectivement constatés en comptabilité.


Éléments amortissables Élém
Immobilisations incorporelles: Immobilisations incorp
 Frais d'établissement (sur 5 ans)
 Fonds de comme
 Frais de recherche (sur 5 ans)
 Droit au bail
 Brevets, licences (sur 5 ans)

Immobilisations corporelles:
 Constructions (20 à 50 ans)

 Installations techniques (5 à 10 ans) Immobilisations corpo


 Terrains
 Outillage (5 à 10 ans)

 Agencements, aménagements (10 à 20 ans)

 Matériel de transport (4 à 5 ans)


 Œuvres d'art
 Matériel de bureau, mobilier (5 à 10 ans)

 Micro-ordinateurs (3 ans)

*Le fonds commercial est par principe non amortissable mais il existe cependant des
exceptions et notamment pour les petites entreprises.
Précision : si un ou plusieurs éléments de l'actif sont utilisés à des fins différentes ou
s'ils procurent des avantages économiques à l'entreprise selon un rythme différent,
l'entreprise est tenue de répartir le coût des immobilisations en fonction de ses
différentes composantes. Chaque élément est alors amorti selon un plan
d'amortissement qui lui est propre. Il s'agit de la méthode d'amortissement par
composants.

La durée et le taux d'amortissement


La durée d'amortissement, et donc son taux, sont fonction de la durée
normale d'utilisation du bien par l'entreprise (cf. tableau ci-dessus).

Toutefois, il est possible dans certains cas de pratiquer l'amortissement sur une
période plus courte :

 l'amortissement accéléré est possible si des conditions particulières d'exploitation le


justifient et laissent supposer que la durée effective d'utilisation du bien sera, très
probablement, inférieure à sa durée normale (par exemple : matériel utilisé de fa-
çon intensive, exposé aux intempéries, risquant de se démoder rapidement, etc.).

 l'amortissement exceptionnel peut s'appliquer à certains actifs, définis par la loi (logi-
ciels, matériels destinés à réaliser des économies d'énergie, mise en conformité des
hôtels, cafés et restaurants, ...) afin de favoriser leur développement.
A noter:
- les biens d'occasion, acquis par une entreprise ou apportés en nature lors de sa
constitution, peuvent être amortis en appliquant un taux déterminé en fonction de la
durée probable de leur utilisation, appréciée à la date d'achat ou d'apport de ces
biens. - l'amortissement est calculé, en principe, à partir de la valeur d'acquisition
brute du bien (ou valeur d'apport, si c'est le cas). La base de calcul de l'amortissement
de certains biens peut être plafonnée (voitures de tourisme, par exemple).

Les méthodes d'amortissement


Les 2 principaux modes d'amortissement fiscalement admis sont :

 l'amortissement linéaire, qui est le régime de droit commun,

 et l'amortissement dégressif, réservé à certaines catégories de biens.

 L'amortissement linéaire
Il consiste à déterminer une annuité constante d'amortissement tout au long de la
période d'utilisation du bien.
Cette annuité est calculée en appliquant au prix de revient des éléments à amortir, le
taux d'amortissement déterminé en fonction de la durée d'utilisation du bien.
Exemple :
Une entreprise acquiert au 1er Juin 2016 un matériel au prix de 10 000 € et dont la
durée d'utilisation est de 5 ans. Ce matériel est immédiatement mis en service.
La durée d'utilisation de ce matériel étant de 5 ans, le taux d'amortissement linéaire
est de : 100 / 5 = 20 %
L'annuité d'amortissement est par conséquent de 10 000 € x 20 % = 2 000 €.
Toutefois, en raison de l'achat du bien en cours d'année, la première annuité au titre
de 2016 devra être réduite au prorata temporis (la réduction se calcule en jours sur
une base de 30 jours par mois) : 2 000 € / 360 x210 = 1 167 €

Ce mode d'amortissement peut s'appliquer à tous les biens amortissables, mais il est
obligatoire pour les biens suivants :

 les biens d'occasion,

 les biens non admis au bénéfice de l'amortissement dégressif (par exemple, les véhi-
cules de tourisme),

 et les biens dont la durée d'utilisation normale est inférieure à 3 ans.


L'amortissement calculé selon le mode linéaire correspond à l'amortissement
minimum obligatoire à pratiquer fiscalement au cours d'un exercice.
Tableau de calcul d'amortissement linéaire

A noter :
Les entreprises peuvent exprimer la durée normale d'utilisation de certaines
immobilisations en « unités d'œuvre» et non en années. Elles prennent dans ce cas en
considération le nombre d'unités que l'immobilisation peut produire et elles calculent
alors son amortissement en multipliant le prix de revient de cette immobilisation par
le rapport entre le nombre « d'unités d'œuvre » produites au cours de l'exercice et le
nombre « d'unités d'œuvre » qui correspond à la durée normale d'utilisation.

Exemple :
Une entreprise achète une machine prévue pour la fabrication de 10 000 pièces. Le
coût d'achat de cette machine est 3 000 €.
Elle produit durant l'exercice comptable considéré 2 600 pièces.
Pour cet exercice comptable, l'annuité d'amortissement sera donc de (3 000 € / 10
000) x 2 600 = 780 €
Cette notion essentiellement comptable peut s'appliquer fiscalement dans des cas
très limités (amortissement de moules spécialement conçus pour l'exécution d'un
marché ou de « biens et équipements pour lesquels la consommation d'avantages
mesurée par des unités d'œuvre reflète une dépréciation effective et définitive, et
dont le rythme de consommation des avantages économiques mesurée en unités
d'œuvre est connu de manière fiable dès l'origine et ne varie pas de manière
aléatoire »).

 L'amortissement dégressif
Afin d'encourager les entreprises à investir, ce mode d'amortissement leur permet
de pratiquer des annuités d'amortissement plus importantes les premières années.

Toutefois, l'amortissement dégressif est réservé aux biens neufs ayant une durée
d'utilisation d'au moins 3 ans et appartenant à l'une des catégories de biens définies
par l'article 39 A du code général des impôts.

Exemples de biens ne pouvant pa


Exemple de biens pouvant bénéficier d'un amortissement dégressif

Matériels et outillages Véhicules de tourisme


Installations de magasinage et de stockage Camionnettes de moins de 2 tonn
Investissements hôteliers (Immeubles et matériels) Matériel purement commercial (a
Micro ordinateurs et équipements informatiques Mobilier de bureau
Etc. Etc.

Le taux de l'amortissement dégressif s'obtient en multipliant le taux de


l'amortissement linéaire par un coefficient qui varie selon la durée normale
d'utilisation du bien :

 durée normale d'utilisation égale à 3 ou 4 ans : 1,25

 durée normale d'utilisation égale à 5 ou 6 ans : 1,75

 durée normale d'utilisation supérieure à 6 ans : 2,25


Le taux obtenu, dit "taux constant" s'applique la première année sur la valeur
d'origine du bien, puis, à partir du 2ème exercice, sur la valeur résiduelle comptable
du bien, c'est-à-dire sur la différence entre le prix de revient et le montant des
annuités d'amortissement précédentes.
Exemple :
Une entreprise acquiert en avril 2016 un matériel neuf d'une valeur de 100 000 € dont
la durée normale d'utilisation est de 5 ans.
Le taux d'amortissement linéaire est de 20 %, le taux d'amortissement dégressif est
donc de 20 x 1,75 = 35 %.
En 2016, l'annuité doit être réduite au prorata temporis (la réduction se calcule par
mois), soit : 100 000 x 35 % x 9/12 = 26 250 €
Les années suivantes, l'amortissement à pratiquer se calcule sur la base de la valeur
résiduelle : en année 2, la valeur résiduelle est de 100 000 € - 26 250 € = 73 750 €.
L'annuité est alors égale à : 73 750 € x 35 % = 25 813 €.
Si à la clôture d'un exercice, l'annuité dégressive d'amortissement devient inférieure à
l'annuité correspondant à la valeur résiduelle divisée par le nombre d'années
d'utilisation restant à courir, l'entreprise peut alors faire état d'un amortissement égal
à ces dernières annuités.

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