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COMPTABILITE DE SOCIETES

Sidi Mohamed Abdoulatif

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PLAN DE COURS

CHAPITRE INTRODUCTIF : SOCIETES/ AVANTAGES/ DE

CHAPITRE 1 : CONSTITUTION DES SOCIETES

CHAPITRE 2 : AFFECTATION DES RESULTATS

CHAPITRE 3 : MODIFICATIONS DU CAPITAL

CHAPITRE 4 : LIQUIDATION

CHAPITRE 5 : EVALUATION DES TITRES SOCIAUX

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CHAPITRE INTRODUCTIF :
SOCIÉTÉS / AVANTAGES / DE

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I. AVANTAGES DU CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE

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I. AVANTAGES DU CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE

Entreprises individuelles :

Avantages • Rapidité et simplicité dans la création


non fiscaux • Aucun capital minimum requis

• Rémunération du chef de l’entreprise : Attribution du


résultat qui entre dans la catégorie des revenus
Avantages professionnels imposés à l’IR selon le RNR et possibilité
fiscaux d’option pour le RNS, le RBF ou AE.

• Coût de création réduit

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I. AVANTAGES DU CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE

Sociétés de personnes :
• Maintien du caractère familial ou fermé de la société : la cession
des parts sociales doit être décidée à l’unanimité des associés.
• Règles de constitution et de fonctionnement plus simples et
moins coûteuses.
Avantages non
• La loi ne fixe aucun capital minimum, ni aucune condition
fiscaux
relative à la libération du capital.
• Les apports en nature sont évalués par les associés.
• Les associés ont la possibilité d’effectuer des apports en
industrie.
• Régime fiscal des sociétés de personnes très proche de celui des
entreprises individuelles (sauf l’option pour l’IS) : les associés
sont personnellement imposables à l’IR sur la quote-part de
résultat correspondant à leurs droits sociaux.
Avantages • Les SNC et SCS largement bénéficiaires peuvent limiter la
fiscaux charge fiscale à l’IS au taux de 30% plutôt que le taux progressif
de l’IR (38%).
• Déduction des intérêts servis aux associés des SNC et des SCS, à
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raison des sommes avancées par eux sous respect des conditions
fixées par la loi.
I. AVANTAGES DU CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE

SARL et SA :

• Limitation des risques encourus par les associés à leurs


apports.
• Le recours à la SA et, dans une moindre mesure, à la SARL
Avantages peuvent également faciliter l’entrée ultérieure, de nouveaux
non fiscaux associés dans la société.
• Dans la SARL, la cession de part à des tiers ne peuvent être
réalisée qu’après le consentement de la majorité des associés
(au moins les ¾ des parts)

• Possibilité de déduire la rémunération du chef d’entreprise du


Avantages bénéfice social des sociétés soumises à l’IS.
fiscaux • Déductibilité des intérêts sur avances en comptes courant
d’associés sous respect des conditions prévues par la loi.

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II. NATURE DES APPORTS ET DROITS D’ENREGISTREMENT

Nature des apports

Apports en Apports en
Apports en nature
numéraire industrie

Les apports en industrie ne peuvent être faits ni à une SA ni à une


SARL, sauf si l’objet de la SARL porte sur l’exploitation d’un fonds
de commerce ou d’une entreprise artisanale.
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II. NATURE DES APPORTS ET DROITS D’ENREGISTREMENT

Sur le plan fiscal, on fait la distinction entre 3 types d’apports :

 Apports à titre pur et simple : L’apporteur reçoit en contrepartie


des droits sociaux représentatifs du capital.

 Apports à titre onéreux : L’apporteur réalise une vente.

 Apports mixtes : En partie à titre pur et simple et en partie à titre


onéreux.

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II. NATURE DES APPORTS ET DROITS D’ENREGISTREMENT

En fonction du type de l’apport, on détermine le taux des DE :

 Apports à titre pur et simple : 1% de la valeur des apports en société ou


GIE à titre pur et simple quelle que soit la nature des biens apportés,
avec un minimum de perception de 1.000,00dhs.

 Apports à titre onéreux : Les apports sont considérés comme des


mutations, les DE varient en fonction de la nature des biens apportés à
titre onéreux (1%, 1,5%, 3%, 4%, 6%), avec un minimum de perception
de 100,00dhs.

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CHAPITRE I:
CONSTITUTION DES SOCIÉTÉS

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GENERALITES

Trois aspects sont à prendre en considération pour constituer une société :

 Aspect juridique : Formalités, pièces à fournir, frais de timbres et autres frais à payer ;

 Aspect Fiscal : Droits d’enregistrement selon la nature des apports ;

 Aspect comptable : Enregistrer les différentes étapes de cette constituions qui sont :
 La souscription : Promesse d’apport en capital faite par les associés;
 La libération : Réalisation des promesses;
 Les frais de constitution : frais de publicité légale, droits d’enregistrement, …

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1. SOUSCRIPTION

Ce sont des promesses faites par les associés en vue de mette en commun certains biens
constituant les apports.
Du point de vue comptable, ces biens peuvent prendre les formes suivantes:

 Apports en numéraire ;

 Apports en nature ;

 Apports en industrie : mise à disposition de la société d’un savoir faire ou d’une


compétence particulière.

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2. LIBERATION

Il s’agit de la réalisation des apports promis par les associés.

La libération peut être soit totale (les associés apportent immédiatement la totalités des
biens et sommes promis) soit partielles (les associés réalisent une partie de leur
promesses, le reste étant apporté ultérieurement).

NB :
 La libération doit être immédiate et intégrale pour les apports en nature, quel que soit
le type de société ;

 Seuls les apports en numéraires peuvent être libérés partiellement à la constitution. Le


reste doit être libéré dans un délai de 3 ans maximum pour les SA et 5 ans maximum
pour les SARL. Aucune précision de délais n’existe pour les SNC ;

 Les actionnaires des SA et les associés des SARL doivent libérer au moins le quart de
leur promesses d’apports en numéraire lors de la constitution.
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3. COMPTES A UTILISER

La comptabilisation suit la même logique comptable quelle que soit le type de société.

Les comptes utilisés sont :

34611 : Associé, compte d’apport en société en numéraire

34612 : Associé, compte d’apport en société en nature

1111 : Capital social

1119 : Actionnaire, capital souscrit, non appelé et non versé

3462 : Actionnaire, capital souscrit, appelé et non versé

2111 : Frais de constitution


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4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION TOTALE

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4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION TOTALE

SI LES SOMMES SONT DÉPOSÉES CHEZ UN NOTAIRE

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4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION TOTALE
APPLICATION

Le 10/12/N deux associés décident de constituer une SARL au capital de 250.000 dhs divisé en parts
sociales de 100 dhs chacune.

Le 15/12/N les apports sont libérés de la façon suivante :

Le premier verse 100.000 dhs dans le compte bancaire de l’entreprise.


Le deuxième apporte son entreprise individuelle dont la situation comptable est la suivante :

Matériel de transport : 20.000


Bâtiment : 60.000
Stock de marchandises : 30.000
Fonds de commerce : 20.000
Créances clients : 20.000

Les frais de constitution s’élèvent à 4.000 dhs payés par cheque.

TAF : Comptabiliser les écritures de cette constitution. 18


4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION PARTIELLE

Lors d’une libération partielle, le plan comptable propose l’enregistrement suivant lors de
la souscription :

34611 Associé, apport en numéraire Partie appelée


34612 Associé, apport en nature
1119 Actionnaire, capital souscrit non appelé Partie du numéraire non appelée
1111 Capital social

NB : Les écritures de la libération restent inchangées.

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4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION PARTIELLE
APPLICATION

Une SA est constituée le 01/06/N. Les apports effectués lors de cette constitution sont les
suivants :
 Apports en nature :
 Fonds commercial 100.000 dhs
 Matériel et outillage 50.000 dhs
 Matériel Informatique 30.000 dhs

 Apports en Numéraire : A déterminer

Le capital est composé de 4.000 actions d’une valeur nominale de 100 dhs. Les apports en
numéraires sont libérés de moitié. Les frais de constitution, réglés par chèques, s’élèvent à
13.150 dhs.

TAF : Comptabiliser les écritures de cette constitution. 20


4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION PARTIELLE

APPEL DE LA PARTIE NON LIBÉRÉE

La partie des apports en numéraire non libérée lors de la constitution doit faire l’objet
d’un appel à libération dans les délais fixés par la loi. Cet appel ainsi que sa libération
sont enregistrés de la façon suivante :

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4. COMPTABILISATION : CAS DE LIBÉRATION PARTIELLE
APPLICATION

Reprenons l’application précédente et supposons que le 15/11/N les gestionnaires de la


société procèdent à l’appel du 3ème quart du capital. La libération de cet appel est effectuée
le 30/11/N.

TAF : Comptabiliser les écritures de cet appel ainsi que de sa libération.

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EXERCICES
EXERCICE 1

Le 01/04/N une SA est constituée avec un capital de 4.000.000 de dhs divisé en


40.000 actions de 100 dhs. Les apports faits dans ce cadre sont :

 Un apport en nature relatif à un immeuble de 3.200.000 dhs dont la valeur du


terrain est estimée à 800.000.
 Le reste du capital constitue les apports en numéraires. Ces derniers sont
libérés entièrement à la constitution.

TAF : Passer au journal les écritures relatives à cette constitution sachant que
les frais de constitutions sont de 12.300 dhs payés par chèque.

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EXERCICES
EXERCICE 2
Le 01/01/N, une SA est constituée avec un capital de 1.000.000 dhs au prix de 100
dhs/action.

Le capital est libéré de moitié à la constitution et est composé d’un matériel et outillage
d’une valeur de 115.000 dhs, d’un matériel de transport de 135.000 dhs, le reste en
numéraire.

La libération des apports est effectuée le 15/01/N avec des frais de constitution payés par
chèque d’un montant de 20.000 dhs.

Le 01/06/N, le conseil d’administration appelle le troisième quart. Le 15 du même mois les


actionnaires procèdent à la libération de cet appel.

TAF : Passer au journal les écritures relatives à cette constitution ainsi que
celles de l’appel.
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5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

ANTICIPATION

On constate un cas d’anticipation quand, lors d’un appel partiel, un actionnaire verse une
somme supérieure à la partie appelée.

Les versements anticipés sont enregistrés au débit d’un compte de trésorerie « banque » par le
crédit du compte 44681 « Associés, versements anticipés ». Ce compte doit être soldé lors des
opérations d’appel ultérieures.

3462A. Capital souscrit appelé non versé A

1119 A. Capital souscrit non appelé A

5141Banque A+B
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3462 A. Capital souscrit appelé non versé A

44681 A. versements anticipés B


5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

ANTICIPATION

Lors de l’appel suivant

3462A. Capital souscrit appelé non versé C

1119 A. Capital souscrit non appelé C

5141Banque C-B

44681A. versements anticipés B

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3462 A. Capital souscrit appelé non versé C
5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

APPLICATION

Le 01/01/N, une SA est constituée avec un capital de 2.000.000 dhs (20.000 actions de 100
dhs, toutes en numéraire), libéré de moitié le 30/01/N avec 20.000 dhs de frais de
constitution.

Le 01/04/N, le conseil d’administration appelle le 3ème quart. Le 15/04/N, tous les


actionnaires s’exécutent. Lors de cette opérations des actionnaires possédant 1.000
actions, versent par anticipation le dernier quart.

Le 01/06/N, le dernier quart est appelé, la libération est effectuée le 10/06/N.

TAF : Passer les écritures comptables correspondantes.


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5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

RETARD

Certains actionnaires peuvent accuser un retard de libération lors d’un appel. La comptabilité
marocaine préconise de solder le compte « 3462 » uniquement du montant versé.

3462A. Capital souscrit appelé non versé A

1119 A. Capital souscrit non appelé A

5141Banque D

3462 A. Capital souscrit appelé non versé D

D = Montant appelé - Retard 28


5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

RETARD : LIBÉRATION DES RETARDATAIRES

Lors de la libération effective des actionnaires retardataires, l’entreprise leur applique des
intérêts de retard et leur impute également tous les frais supportés suite à leur relance.
Cette opération donne lieu à l’enregistrement suivant :

5141Banque R+I+C

3462 A. Capital souscrit appelé non versé R

7381 Intérêts et produits assimilés I

7197 Transfert des charges d'esploitation C

R = Montant du retard
I = R * taux * n / 360 (n = Du jour du retard jusqu’au jour de la libération effective) 29
C = Montant des charges supportés lors de la relance des retardataire.
5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

APPLICATION

Le 01/03/N, les dirigeants d’une société ont fait appel de la moitié restante de son capital
composé de 2000 actions de 100 dhs. La libération est effectuée le 01/04/N. Lors de cette
libération des actionnaires possédant 800 actions ne se sont pas exécutés.

Les retardataires s’exécutent finalement le 30/06/N. Des intérêts de retard leur sont
imputés au taux de 12%, ainsi que des frais de 100 dhs.

TAF : Passer les écritures comptables correspondantes.

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5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

DÉFAILLANCE

Il arrive que les associés retardataires décident de ne pas exécuter l’appel du restant dû d’un
capital. Dans ce cas, les dirigeants de la sociétés ont le droit de déclarer la défaillance de ces
actionnaires et de procéder à leur éviction du capital à travers la vente de leur actions.
Cette opération donne lieu à quatre étapes qu’il faut comptabiliser :

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5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

DÉFAILLANCE

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5. COMPTABILISATION : CAS PARTICULIERS

APPLICATION

Une SA constituée le 15/02/N au capital de 400.000 dhs (2000 actions de 200 dhs), appelle
à la date du 02/11/N le 2ème quart de ce capital.

La libération intervient le 15/11/N, à l’exception d’un actionnaire souscripteur de 200


actions qui n’a pas versé sa part.

Le 15/12/N la société constate la défaillance de cet actionnaire et procède à la vente de ces


titres le 17/12/N au prix de 18000 dhs soit (90 dhs l’action).

A la même date la société impute au défaillant des intérêts au taux de 12% et de frais de
1500 dhs. Le reliquat de la somme lui est versé par chèque le 20/12/N.
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TAF : Passer les écritures comptables correspondantes.

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